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23 août 2014 6 23 /08 /août /2014 23:00

Fortunato Velasco Tobar

1906-1936

 

Fortunato vit le jour le 31 mai 1906 (on trouve aussi le 3 mai et le 1er juin) à Tardajos (Burgos, Espagne), un des dix-neuf enfants de Francisco et Felisa, dont six furent Religieux et une Religieuse.

Concernant la date de naissance de ce garçon, il est vrai qu’on fête un saint Fortunato italien le 1er juin ; est-ce suffisant pour préférer cette date ?

En grandissant, Fortunato fut, selon les propres dires des parents, un exemple d’obéissance et de travail ; on lui confia les semailles, les récoltes et la moisson.

Il entra chez les pères Vincentiens (de la congrégation de la Mission, fondée par saint Vincent de Paul, voir au 27 septembre), à Tardajos en 1919, où l’avaient déjà précédé cinq de ses frères.

C’est cette même année que le roi Alfonso XIII consacra l’Espagne au Sacré-Cœur de Jésus.

En 1920, tous les enfants de ce collège furent transférés avec lui à Guadalajara.

Durant ses études, il ne fut pas dans les meilleurs élèves, sauf pour les mathématiques, où il excellait.

Il fit le noviciat à Madrid (1923) et Hortaleza (1925) : Fortunato eut des moments de doutes, de sécheresse intérieure, mais persévéra. Il fit la profession en 1925 à Villafranca del Bierzo (León) ; il étudia la philosophie à Villafranca, la théologie à Cuenca et à Potters Bar (Angleterre).

Après les élections de 1931, prudemment, les Supérieurs avaient déplacé leurs effectifs à Murguía (Álava) et même, après leur ordination sacerdotale, en Angleterre.

Don Fortunato fut donc ordonné prêtre en 1931. L’évêque consacrateur fut le (futur martyr) Cruz de la Plata. 

En juin 1932, il revint d’Angleterre et fut envoyé à Murguía, Teruel (1933), et se trouvait à Alcorisa depuis 1935, une maison qui dut rapidement être évacuée en juillet 1936.

On avait évacué prudemment tous les élèves externes et internes. Le père Velasco restait «dans sa maison», avec un autre Frère, espérant fermement faire valoir les droits de la communauté en face des rouges.

Quand ceux-ci arrivèrent, en soirée du 29 juillet, le père Velasco envoya son dernier pensionnaire chez un ami du voisinage.

Les miliciens et la foule enragée vint marteler les portes ; comme le père Velasco n’ouvrit pas immédiatement, ils l’accusèrent de faire opposition.

Ayant ouvert, il leur demanda : 

- Que puis-je vous offrir ?

- Les mains en l’air ! Où est le Supérieur ?

- Il a pris une voiture, pour fuir à Saragosse.

- Et pourquoi tu n’as pas fui toi aussi ?

- Parce que je croyais convenable de vous remettre la maison.

- Pas la peine ; la maison est à nous, au peuple. Ouvre les portes, allume la lumière, et tout.

La fouille fut un pillage organisé ; toutes les saintes images furent mitraillées. C’est ainsi que la maison «changea de maîtres».

Le père Velasco et son Compagnon furent conduits à la mairie, devenue prison, où se trouvaient aussi d’autres prêtres.

Le 30 après-midi, il y eut une espèce de «jugement» qui rappelait celui du Prétoire avec Ponce Pilate ; du balcon, un homme demandait s’il fallait prononcer la sentence de mort. Si la foule répondait affirmativement, l’homme répétait sa question par trois fois. 

Dans le cas du père Velasco, la foule répondit Oui, parce que c’est un curé. Mais l’homme du balcon rétorqua que ce n’était pas une raison ; qu’il fallait prouver qu’il ait usé des armes contre les révolutionnaires. On demanda donc sa liberté. De même pour d’autres prêtres.

Les ayant libérés, les révolutionnaires leur dirent : Bien, camarades, maintenant, il faut travailler pour la prospérité de la République.

C’est de ce 30 juillet 1936 que date la dernière lettre qu’il écrivit à un séminariste nommé Manuel Herranz, racontant brièvement les événements, lui envoyant ce qui lui restait d’argent, le priant de faire prévenir sa famille, s’offrant tout entier à la volonté de Dieu.

Puis le père Velasco fut reçu par l’adjoint au maire, tandis que certains des «libérés» furent quand même fusillés les jours suivants. 

On vint rendre visite au père, les gens demandèrent à se confesser.

Le 17 août, courut le bruit de l’arrivée de milices fascistes, en provenance d’Andorre. On vint chercher le père Velasco pour l’ «offrir» en première victime ; mais c’était un faux bruit, et le prêtre pensa que son heure n’était pas encore venue.

Le 22 août au soir, on le remit en prison (c’est l’école qui avait été transformée en prison). Ses amis l’y retrouvèrent pour lui porter à manger. Il leur remit ce qui lui restait : ses lunettes et la chaîne de montre (on lui avait déjà pris la montre).

Don Fortunato Velasco eut la «fortune» d’être fusillé quelque part près d’Alcorisa (Teruel) le 24 août 1936, tandis qu’il criait encore fortement Vive le Christ Roi ! La Religion ne meurt pas ! Vous pouvez me donner la mort, mais pas à Dieu ! Un jour, vous serez jugés par Dieu lui-même, entre les mains de Qui vous tomberez à votre tour ! Moi, je vous pardonne !

Les balles meurtrières lui firent exploser le crâne.

Don Fortunato fut béatifié en 2013.

 
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