Eulalie Durocher
1811-1849
Elle vit le jour à Saint-Antoine-sur-Richelieu (Canada) le 6 octobre 1811, dixième des onze enfants d’Olivier et Geneviève ; trois des enfants moururent en bas âge, trois autres furent prêtres, une fut Religieuse.
Eulalie reçut d’abord sa formation à la maison, avec son grand-père comme maître, puis elle fut pensionnaire, peu de temps, dans la congrégation de Notre-Dame (dont fera partie sa sœur).
A douze ans, elle reçut la Première communion.
Devenue jeune fille, elle voulut être religieuse dans la même congrégation de Notre-Dame, mais sa santé ne le lui permit pas.
Après la mort de sa mère en 1830, elle devint la gouvernante de son frère prêtre, Théophile, curé à Belœil.
Ce fut durant ces années, de 1831 à 1843, qu’elle prit conscience de l’urgence d’une éducation à donner aux enfants. L’arrivée d’une congrégation de Marseille n’ayant pu se réaliser, Eulalie tenta d’instaurer elle-même une nouvelle communauté, encouragée par un missionnaire qui remarquait ses grandes possibilités organisatrices.
En 1844, l’évêque lui remit l’habit, dans leur demeure située sur la paroisse de Saint-Antoine-de-Longueuil. Ainsi naissait une nouvelle congrégation enseignante, la congrégation des Sœurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie.
La nouvelle famille religieuse s’inspira de la pédagogie des Frères des Ecoles Chrétiennes, qui se trouvaient au Canada depuis quelques années.
Eulalie, devenue Marie-Rose, avait un grand souci de la formation des jeunes filles, surtout de celles qui arrivaient de la campagne sans beaucoup d’instruction. Elle transmit son amour du Christ selon le mot de l’évangile : Je suis venu apporter le feu sur la terre et combien je voudrais qu’il brûle !.
La congrégation a pour devise : Jésus et Marie, ma force et ma gloire ! Elle se répandit aussi dans les Etats-Unis. Les débuts ne furent pas faciles, parfois mêmes contrecarrés par quelque prêtre maladroit. Cinq ans après la fondation, il y avait déjà una quarantaine de Religieuses, dans quatre couvents, et cinq-cents élèves étaient inscrites.
Mère Marie-Rose persévéra, malgré sa mauvaise santé, discrètement, sereinement.
Elle s’éteignit le jour de son anniversaire, 6 octobre 1849, à trente-huit ans. L’évêque dit alors : J’ai été tout à fait ému en voyant tant de vertus réunies dans une seule âme.
Mère Marie-Rose fut béatifiée en 1982.
Plusieurs établissements de Montréal portent son nom. La Congrégation eut sa maison-mère d’abord à Longueil, puis à Hochelaga, maintenant à Outremont. Elle est présente en diverses localités du Canada, des Etats-Unis et du Mexique ; elle a deux maisons en Amérique du Sud et une en Afrique du Sud.