Enrique Andrés Montfort
1899-1936
Enrique était né le 25 avril 1899, à Villafranca del Cid (Castellón, Espagne), de Benedicto et Rosa, qui le firent baptiser le jour-même ; il fut confirmé en 1900.
La région de Castellón était traditionnellement attachée au christianisme, au point qu’on l’appelait le fief du Pape de Rome.
Enrique entra en 1911 dans la congrégation des Frères Maristes à Vic et commença le noviciat à Las Avellanas en 1913 ; en 1914 il reçut l’habit et le nom de Benedicto Andrés, reprenant le prénom de son père ; un an après il faisait les premiers vœux.
Benedicto fut envoyé à Valencia (1916), Torrelaguna (1918), Valdemoro (1920), puis fit son service militaire au Maroc (1921) : il s’y distingua par sa soumission aux supérieurs, et conquit ses grades de sous-officier, sans oublier ses habitudes religieuses, priant ouvertement mais sans ostentation, et reprenant gentiment ses camarades quand il en entendait des propos inconvenants.
De retour en Espagne, il fut à Valencia (1924), Murcia (1925), Saragosse (1926), Pamplona (1929), Barcelone (1930).
Durant l’été 1936, il reçut la permission de se réfugier chez les siens. Le Comité révolutionnaire ne le remarqua pas, mais convoqua bientôt les réservistes. Benedicto préféra se présenter, et y subit un premier interrogatoire serré ; en rentrant, il commenta chez lui : Ma sentence de mort est signée. Sa conviction s’exprima dans un billet à l’adresse d’un de ses cousins qui vivait aussi à Villafranca : Dites à Emiliano qu’il n’y aille pas. S’ils me tuent, qu’au moins lui se sauve.
Il fut arrêté au soir du 7 décembre 1936, par des amis d’enfance, désormais adhérents au Comité révolutionnaire ; Benedicto eut deux réflexions : Voici mon heure ; puis : Au Ciel.
Un des miliciens, présent au moment du martyre de Benedicto, raconta plus tard son admiration pour ce Religieux ; ce fut peut-être même lui qui tira les coups de feu.
Ils le conduisirent à Santa Pau (Albocácer, Castellón). Ils ne tuèrent pas le Frère d’un seul coup, peut-être dans l’idée de le faire apostasier, mais le Frère resta fidèle à l’Eglise et à ses vœux.
Au premier coup de feu, le Frère cria : Vive le Christ Roi ! Au second : Vive Marie Immaculée ! Au troisième : Sainte Famille, recevez-moi dans vos bras !
C’était donc le 7 décembre 1936, veille de la fête de l’Immaculée Conception.
Benedicto Andrés fut béatifié en 2013.