Hugues de Montaigu
1070-1136
Hugues naquit vers 1170, au château de Montaigu (territoire de Cluny, Saône-et-Loire), du seigneur Dalmace et de son épouse, de la noble maison des seigneurs de Semur. L’oncle de Hugues était Robert, duc de Bourgogne.
Ayant montré dès l’enfance une grande inclination pour la vie claustrale, il prit l’habit bénédictin très jeune, des mains de son oncle, Hugues de Cluny (v. 29 avril).
Vers 1099, il fut nommé abbé de Saint-Germain d’Auxerre, mais n’en resta pas moins extrêmement modeste, l’humilité étant une de ses vertus préférées. En 1107, il mit son monastère sous l’autorité de l’abbé de Cluny.
En 1114, il y eut quelques problèmes lors de son élection au siège épiscopal d’Auxerre, et Hugues en référa au pape, qui prit de court toutes les cabales et l’ordonna lui-même évêque d’Auxerre.
Toute la population l’accueillit avec trépidation. Hugues demeura moine sous l’habit de l’évêque. Sa plus haute préoccupation fut de favoriser la vie monacale et trois monastères furent construits sous son épiscopat : Bouras, Roches, Régny. Hugues s’y retirait dès qu’il le pouvait, mais aussi rejoignait saint Bernard (v. 20 août) à Cîteaux.
Une jolie anecdote colore son séjour dans cette abbaye : Hugues voulut se joindre aux moines pour la moisson. Durant le travail, un orage menaça. Saint Bernard demanda à Hugues de prier pour écarter l’orage, mais Hugues, humblement, proposa à Bernard de le faire ; alors tous deux invoquèrent ensemble le Ciel de les épargner, et l’orage s’éloigna.
Dans sa responsabilité épiscopale, Hugues se refusa énergiquement à remettre le moindre bénéfice à un membre de ses proches.
Ce qu’il avait, il le donnait ; il se réservait un habit de mauvaise toile ; un jour qu’on lui servait un bouillon avec une cuiller en argent, il la fit vendre. Désirant faire un pèlerinage à Rome, il quêta un peu d’argent ; mais ayant été bloqué au Mont-Cenis, il restitua l’argent reçu pour le voyage. Il donnait son meilleur vin à des monastères.
Il fit reconstruire en pierres l’évêché, écrasé une nuit par l’effondrement d’une tour en bois, mais dont il sortit indemne, seul son lit ayant été protégé ; il pourvut la cathédrale de magnifiques ornements.
En 1120, il reçut le pape Calixte II, qui consacra l’autel majeur de la cathédrale.
En 1132, il assista au chapitre général de l’Ordre de Cluny et fut chargé de missions au nom du pape.
Sentant sa mort proche, il recommanda à son entourage de continuer à chanter l’office jusqu’à la fin, annonçant qu’il reposerait une fois cet office achevé, ce qui arriva : à la fin de l’office, il rendit à Dieu son âme, au soir du 10 août 1136.
Bien que le culte de Hugues de Montaigu fût reconnu au 18e siècle, il n’y eut jamais de célébration liturgique, et le bienheureux Hugues, si humble dans toute sa vie, s’est aussi humblement retiré du Martyrologe actuel.