Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 octobre 2015 6 31 /10 /octobre /2015 08:21

Pierre Thomas

1305-1366

 

Né en 1305 dans le petit village languedocien de Sales, Pierre fut contraint, à cause de la pauvreté de ses parents, d’aller demander l’aumône à Montpellier pour pouvoir ainsi étudier. 

Très doué pour l’étude, d’écolier il devint vite maître, et rejoignit Agen pour avancer dans la connaissance des arts libéraux. Il y rencontra les pères Carmes, qui l’invitèrent à enseigner les humanités dans leur collège de Lectoure. Il n’avait que vingt ans.

Puis ils l’admirent au noviciat de Condom ; Pierre fit la profession à vingt-deux ans et, après de bonnes études, fut ordonné prêtre. Déjà il brillait autant par sa science que par sa modestie.

Il faut noter ici sa profonde dévotion mariale. Il écrivit un ouvrage marial De purissima B.V.Mariæ conceptione libellus, dans lequel il affirme clairement l’immaculée conception de la Mère de Dieu. En échange, la Très Sainte Vierge lui apparut et lui promit qu’elle ne le délaisserait jamais. Un jour qu’il avait la voix si prise qu’il ne pouvait articuler un mot, il se tourna vers l’image de la Vierge et recouvra immédiatement la voix.

On l’envoya enseigner la philosophie et la théologie à Bordeaux, Albi, Agen, Cahors et Paris. Là, par obéissance il fut bachelier puis docteur en théologie en seulement trois ans, et enseigna aux jeunes de son ordre pendant plusieurs années.

En 1342, nommé procureur général de son Ordre, il alla résider en Avignon, où se trouvait alors le pape. On y apprécia son éloquence. Un jour qu’il avait prêché contre le luxe des dames, on vit celles-ci déposer à ses pieds tout leur or, les perles, colliers et autres bijoux précieux, tellement il avait été persuasif par ses exhortations à vivre l’évangile. Une autre fois, il obtint par sa parole et sa prière une pluie abondante pour remédier à une longue sécheresse. En dehors de ses obligations et des prédications, il n’omettait jamais l’office avec les confrères et célébrait chaque matin la sainte Messe dans laquelle, disait-il, il trouvait beaucoup plus de lumières que dans ses études précédentes.

Bientôt, il fut légat pontifical à Gênes (1353), pour négocier un rapprochement avec Venise ; puis nonce à Naples, ainsi qu’auprès de l’empereur Karl IV, couronné roi d’Italie à Milan, puis en Serbie pour réconcilier des schismatiques avec le Saint-Siège.

En 1354, il fut nommé évêque, et comme tel continua sa vie diplomatique : légat pontifical et conciliateur entre Venise et la Hongrie, puis à Constantinople (1358), où il reçut la profession de foi de l’empereur Jean Paléologue.

Après l’heureuse conclusion de cette ambassade, Pierre Thomas fut nommé légat général et spécial du Saint-Siège pour toute la «Thrace», ce qui équivalait au patriarchat de Constantinople, Chypre, Crète, Smyrne, Athènes.

Pierre alla ensuite assister l’empereur dans une expédition contre les Turcs, qui fut brillante. En Chypre, il ramena à la foi romaine tout le clergé, évêques et prêtres ; en outre, il persuada le roi de Chypre de partir délivrer Jérusalem.

Le Vatican approuvait l’idée, qui ne fut mise à exécution qu’en 1365, sous la conduite de Pierre Thomas, nommé à présent archevêque. Mais avant de partir, Pierre fut chargé d’une mission de paix entre Milan et Bologne, qui réussit et après laquelle on chargea Pierre d’organiser la nouvelle université de Bologne. Puis, à défaut d’autre meilleure autorité, il fut nommé légat pontifical pour diriger l’expédition contre les Turcs. En plus de cela, le pape nomma Pierre Patriarche de Constantinople.

Pierre retrouva les troupes à Venise ; il y eut douze milles Croisés qui partirent pour Rhodes et, de là, à Alexandrie. Le légat commença par préparer les hommes de la troupe en les exhortant à changer de vie, à recevoir les sacrements. Le moment du combat venu, il ne portait pas les armes, mais la croix, au milieu des combattants et reçut plusieurs blessures qui occasionnèrent sa mort quelques mois plus tard. Alexandrie fut prise en une heure (4 octobre 1265), tant les habitants eurent peur de cette armada, mais les Croisés n’eurent pas le courage de mener leur attaque jusqu’au bout, de sorte que l’expédition se solda bientôt par un échec total.

Pierre Thomas, bien triste, se retira à Famagosta. Il s’arrêta au couvent des Carmes, célébra avec eux les fêtes de Noël, mais prit froid. Après quelques jours de forte fièvre, après s’être confessé et avoir reçu le sacrement des malades, il s’éteignit pendant le récit de la Passion, le 6 janvier 1366.

On peut rester étonné de voir un humble religieux recevoir tant de marques de dignité et surtout de se retrouver à la tête d’une armée entière et de la mener au combat. Il ne faut pas oublier que nous sommes au 14e siècle, dans des circonstances difficiles et bien différentes de notre époque ; on notera aussi que Pierre Thomas  avançait d’abord et surtout avec la prière et, avant d’emmener ses hommes à l’assaut, commençait par utiliser les armes spirituelles pour déposer toute cette armée et l’expédition d’abord entre les mains de la Providence.

Les miracles qui se multiplièrent après sa mort attestèrent sa sainteté, qui fut reconnue en 1628.

Le fait qu’il soit mort des suites de ses blessures l’a fait parfois considérer comme martyr, quoiqu’il ne l’ait pas été à proprement parler. Le Martyrologe, effectivement, ne lui donne pas ce titre en le mentionnant, au 6 janvier.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de samuelephrem
  • : Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !
  • Contact

Recherche

Liens