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17 novembre 2023 5 17 /11 /novembre /2023 00:00

17 NOVEMBRE

 

III.

S Grégoire le Thaumaturge, évêque à Néocésarée ; disciple d'Origène à Césarée de Palestine, il eut la première apparition connue de la Sainte Vierge ; on dit qu’au début de son épiscopat, il n'y avait que dix-sept chrétiens dans son diocèse, et qu’à sa mort il n'y avait plus que dix-sept païens.

IV.

SS Alphæus et Zachæus, martyrs à Césarée de Palestine.

S Acisclus, martyr à Cordoue.

V.

S Eugène, diacre à Florence.

S Aignan, évêque à Orléans, qu'il galvanisa contre Attila ; mort à quatre-vingt-quinze ans.

VI.

S Namatius, patrice de Provence, puis évêque à Vienne ; son épouse lui survécut.

S Grégoire, évêque à Tours, parent de cinq autres saints évêques, connu pour son érudition, son Histoire des Francs.

VII.

Ste Hild, abbesse à Whitby ; ste Begu vit son âme monter au ciel.

S Florin, prêtre et ermite à Remüs.

S Ravengerus, évêque à Séez, puis moine à Fontenelle.

IX.

S Lazaros, moine à Constantinople, torturé par les iconoclastes pour ses dons de peinture, puis messager de l'empereur auprès du Pape ; il est un des patrons des peintres.

XII.

S Hugues, abbé cistercien, envoyé par s.Bernard pour fonder le premier monastère cistercien en Sicile.

XIII.

S Hugues, français, évêque à Lincoln ; il avait été moine à la Grande Chartreuse, prieur à celle de Witham ; évêque, il sut s'affirmer en face du pouvoir royal et défendit les Juifs.

Ste Elisabeth de Hongrie, duchesse de Hongrie, veuve à vingt ans ; abandonnée de tous, elle plaça ses trois enfants et se fit tertiaire franciscaine.

XIV.

Ste Gertrud "la Grande", mystique bénédictine à Helfta, fêtée le 16 octobre.

XVII.

B Leo Saisho Shichiemon, laïc japonais martyr, béatifié en 2008.

S Juan del Castillo, frère jésuite espagnol martyr au Paraguay, canonisé en 1988.

SS Thomas Hioji Nishi Rokuzaemon (de Saint Hyacinthe, japonais) et Giacinto Ansalone (Giordano de Saint-Etienne, italien), prêtres dominicains martyrs à Nagasaki, béatifiés en 1981 et canonisés en 1987, fêtés avec s.Laurent Ruiz le 28 septembre.

XVIII.

B Sébastien-Loup Hunot, chanoine dans l'Yonne, martyr aux pontons de Rochefort, béatifié en 1995. 

XX.

Bx Martyrs espagnols de 1936 :

- béatifié en 2007 :

Lasalliens : à Barcelone, Eusebio Roldán Vielva (Eusebio Andrés, *1895) ;

- béatifiées en 2013 :

Filles de la Sagesse : à Madrid, Lorenza Díaz Bolaños et Josefa Gironés Arteta (*1896, 1907).

B Josef (Yosafat) Kotsylovskyj (1876-1947), évêque ukrainien à Premisliensis et martyr, béatifié en 2001.

Grégoire le Thaumaturge

3e siècle

 

Grégoire s’appelait d’abord Théodore. Il avait un frère, Athénodore, qui devint évêque dans le Pont (v. 7 novembre), et une sœur qui épousa un juriste.

Les parents de ce trio étaient païens, fort riches, et donnèrent une bonne éducation à leurs enfants.

Théodore avait quatorze ans à la mort de son père et connut alors le christianisme, mais on ne sait pas à quel âge exactement il reçut le baptême. En revanche, sur les instances de sa mère, il s’adonna à l’étude du droit et, pour parachever ses connaissances, pensait venir à Beyrouth où se trouvait une célèbre école.

En chemin, lui et Athénodore durent s’arrêter à Césarée de Palestine, où ils firent la connaissance d’Origène, exilé d’Alexandrie. Ils se fixèrent alors là, écoutant les leçons et les conseils d’Origène : logique, physique, astronomie, géométrie, morale, l’Ecriture enfin.

Origène sut aussi avertir nos jeunes étudiants que la science est vaine si elle ne s’accompagne pas de la prière.

Là-dessus, Théodore aurait voulu revenir dans son pays et mener la vie érémitique, mais l’évêque d’Amasée, Phédime, eut révélation qu’il devait ordonner évêque Théodore. Ce dernier, averti de ce choix, tenta de se cacher pour échapper à cet honneur, mais une vision lui aurait intimé l’ordre d’obéir.

Ainsi devenu évêque à Néocésarée (actuelle Niksar, sur la Mer Noire,  Turquie CN), Théodore aurait pris alors le nom de Grégoire (celui qui veille au troupeau, grex en latin). Il hésita à prêcher jusqu’à ce qu’une apparition de la Vierge Marie - la première dont il est fait mention dans l’histoire de l’Eglise - en compagnie de saint Jean Evangéliste, lui donnât confirmation de la doctrine à enseigner. C’est au terme de cette apparition que Grégoire aurait écrit de sa main un symbole de foi, que l’Eglise de Néocésarée conserva longtemps.

Les miracles attribués à saint Grégoire sont variés à l’infini ; ceux qu’il fit réellement ne le sont pas moins, c’est pourquoi on a donné à saint Grégoire le surnom de Thaumaturge.

Entre autres miracles, lors de la persécution de 250, Grégoire fut recherché ; les soldats surent où il se trouvait, mais parvenus à l’endroit, ils ne virent que deux arbres au lieu de l’évêque et de son diacre…

Son activité inlassable fit que son diocèse ne comptait plus que dix-sept païens à la mort de Grégoire, alors qu’il n’y avait que dix-sept chrétiens à son arrivée (c’est lui qui l’écrit).

Saint Grégoire le Thaumaturge est fêté en Orient comme en Occident le 17 novembre.

Beaucoup d’écrits lui sont attribués, certains sont peut-être apocryphes.

 

 

Alphæus et Zachæus de Césarée de Palestine

† 303

 

En 303, les premiers édits de persécution de Dioclétien visaient à faire des apostats plutôt que des martyrs.

A Césarée de Palestine (proche de l’act. Hadera, Haïfa, Israël), les Chrétiens qui ne voulaient pas sacrifier aux idoles, étaient mis en prison, battus, traînés devant les autels, où on leur mettait par la force des grains d’encens dans les mains et on les forçait à jeter ces grains sur les charbons devant les statues de divinités païennes. Ceux qui étaient chargés d’organiser ces comédies, prétendaient ensuite que leurs victimes avaient «obéi» ; mais si les victimes osaient proclamer qu’ils n’avaient consenti à rien, on leur intimait l’ordre de se taire.

Dans le cas d’Alphæus et de Zachæus, les choses allèrent jusqu’à la dernière extrémité. Ils subirent les fouets et les ongles de fer, les chaînes et plusieurs interrogatoires ; après une journée et une nuit passés avec les pieds dans les ceps jusqu’au quatrième trou, écrit l’historien Eusèbe de Césarée,

le dix-septième jour du mois de Dios, c’est-à-dire le quinze des calendes de décembre {le 17 novembre}, après avoir confessé qu’il n’y a qu’un seul Dieu et seul Christ roi, Jésus, ils furent, comme s’ils avaient prononcé un blasphème, décapités comme le premier martyr.

Eusèbe a dû vouloir mentionner quelque autre apôtre, saint Paul par exemple, car s.Etienne, protomartyr, fut lapidé (cf. Ac 7:59).

Etrange coïncidence que ces deux martyrs, dont les noms commencent par la première et la dernière lettres de l’alphabet latin !

Le Martyrologe Romain mentionne saints Alphæus et Zachæus de Césarée de Palestine au 17 novembre.

 

 

Acisclus de Cordoue

4e siècle

 

Plusieurs ouvrages ont mentionné le martyr Acisclus, à Cordoue (Espagne S).

L’ancienne édition du Martyrologe parlait de la même persécution durant laquelle avaient été décapités Alphæus et Zachæus (v. supra). Cette persécution s’étendit de 303 à 311 environ.

Certains de ces ouvrages ont mentionné une Victoria, qui aurait été la sœur d’Acisclus. D’autres ont parlé de Compagnons, mais ces indications ne font pas autorité.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Acisclus de Cordoue au 17 novembre.

 

 

Namatius de Vienne

486-559

 

Il est regrettable qu’on confonde ce Namatius de Vienne avec celui de Clermont, qui mourut un siècle plus tôt (v. 27 octobre).

Avant d’être évêque, Namatius (ou Namacius) avait vécu dans le mariage, avec une certaine Euphrasia, et fut aussi gouverneur de Vienne.

Il fut appelé à être évêque du siège de Vienne, dont il fut le vingt-cinquième titulaire.

Après un court épiscopat, Namatius s’éteignit vers 559. Il est difficile d’évaluer la durée de cet épiscopat, car le prédécesseur de Namatius, un certain Isicius, semble avoir occupé la chaire épiscopale de 545 à 565. Et tant Isicius que Namatius sont reconnus comme saints : il n’est donc pas question d’usurpateur, d’hérétique, de faussaire, de corrompu…

Le culte de Namatius n’a été confirmé qu’en 1903.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Namatius de Vienne au 17 novembre.

 

 

Grégoire de Tours

538-594

 

Le Martyrologe mentionne le même jour deux Grégoire, non moins fameux l’un que l’autre : l’oriental Grégoire le Thaumaturge (v. supra) et l’occidental Grégoire de Tours.

Georgius Florentius Gregorius naquit à Clermont en 538 ou en 539, de parents appartenant à l’aristocratie gallo-romaine.

Le père, Georgius, était sénateur, mais ne put exercer sa charge à cause de sa santé, et mourut jeune ;  son frère, Gallus, fut évêque de Clermont.

La mère, Armentaria, qui était souffrante depuis la naissance de Grégoire, alla s’établir à Cavaillon (Vaucluse) avec les trois jeunes enfants, Petrus, Gregorius et leur petite sœur, dont on ignore le nom.

Dans la parenté d’Armentaria, on rencontre plusieurs évêques : Sacerdos et Nicetius, qui furent évêques à Lyon (v. 11 septembre et 2 avril), Tetricus et Grégoire (v. 4 janvier), qui furent évêques à Langres, ainsi qu’Euphronius, évêque à Tours (v. 4 août).

Après la mort de son père, Grégoire reçut son éducation à Clermont auprès de Gallus, l’oncle paternel († 551), puis de l’archidiacre Avit ; en 563, il ira à Lyon auprès de son autre oncle, Nicetius.

Grégoire n’avait pas non plus une bonne santé ; à treize-quatorze ans, peu avant la mort de l’oncle Gallus, une forte fièvre et des douleurs d’estomac donnèrent de grandes inquiétudes à la famille : Grégoire se fit porter au tombeau de s.Illidius (v. 5 juin) et y promit, s’il guérissait, d’entrer dans la cléricature, ce qui advint, même si la santé de Grégoire resta toujours faible.

En 563, nouvelle rechute de la maladie. Cette fois-ci, Grégoire fit le pèlerinage au tombeau de s.Martin de Tours et s’en trouva guéri.

Ordonné diacre, il officia à la basilique Saint-Julien de Brioude.

Le 4 août 573, mourut s.Euphronius de Tours. Le roi Sigebert et la reine Brunehaut intervinrent sans doute pour hâter l’élection de son successeur, et proposant la nomination de Grégoire : dix-huit jours après la mort d’Euphronius, fut consacré Grégoire ; il devenait ainsi le dix-neuvième évêque de Tours.

Son épiscopat débuta par une nouvelle crise de santé, que s.Martin guérit une fois encore. Mais surtout, les rivalités et les agitations ne lui épargnèrent aucun souci. En 574, son propre frère Petrus, qui était diacre à Langres, fut assassiné par un «rival». Les assassinats et les vengeances se succédaient dans la maison royale, le roi Sigebert fut assassiné en 575, et les coupables n’hésitaient pas à chercher asile à Tours : sans descendre dans les discussions, Grégoire les protégeait et refusait de les livrer, imposant ainsi un esprit évangélique à cette haine implacable que se livraient les hommes.

En 577, Grégoire fut au concile de Paris pour juger l’évêque de Rouen, Prétextat, qui avait béni le mariage de Mérovée et Brunehaut, malgré leur parenté. Grégoire refusa, devant tous les évêques, de déposer ce confrère ; mais sur la pression de la reine Frédégonde, on feignit de promettre à Prétextat le pardon s’il se reconnaissait coupable ; il avoua, mais fut tout de même exilé.

Des jaloux tentèrent de discréditer calomnieusement Grégoire auprès du roi ; un concile fut réuni à Berny (auj. Berny-Rivière, Aisne) pour le «juger» ; l’innocence de Grégoire fut reconnue et ses ennemis condamnés : Grégoire pardonna noblement à ses accusateurs.

Il réussit à convaincre le wisigoth arien Agila, qui mourut converti ; et aussi un de ses prêtres qui niait la résurrection des morts. Il dut contrer le roi Chilpéric, qui prétendait lui faire admettre une théorie trinitaire, où l’on ne devait plus parler de personnes divines. Comme Grégoire lui exposait sagement la doctrine, Chilpéric lui lança : Je montrerai cela à plus sage que toi ; mais Grégoire : Celui qui adoptera ce que tu proposes, ne sera pas un sage, mais un insensé ! Le roi théologien fut bien obligé d’abandonner la théologie et se rabattit sur la poésie, inventant de nouvelles lettres à l’alphabet etc. Les rapports de Grégoire avec le nouveau roi Gontran furent meilleurs.

On le comprend, Grégoire était un homme de paix. Il rencontra à Coblence le roi Childebert II, qu’il mit d’accord avec le roi Gontran (traité d’Andelot, 587), ce qui apporta quelques années de paix dans la Gaule.

A l’intérieur de son diocèse, Grégoire reconstruisit la cathédrale, restaura ou construisit d’autres églises, envoya un diacre spécialement à Rome pour y demander des reliques.

Tous ces événements n’empêchèrent pas Grégoire d’écrire. Ses ouvrages sont précieux pour nous documenter sur des faits que nous ne pourrions pas connaître par d’autres sources. Ce sont : Histoire des Francs, en dix livres ; Miracles de saint Julien ; Miracles de saint Martin, en quatre livres ; A la gloire des Martyrs ; A la gloire des Confesseurs ; Vies des Pères. Il écrivait encore en 594.

Le très fameux épisode du Vase de Soissons nous a été conté justement par s.Grégoire dans l’Histoire des Francs.

Grégoire mourut à la fin de cette année 594 (certains ont parfois parlé de 595), et fort probablement le 17 novembre.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Grégoire de Tours au 17 novembre.

 

 

Hilda de Whitby

614-680

 

La naissance de Hild (Hilda) fut précédée d’un songe que fit sa pieuse mère, Breguswith : celle-ci, vêtue de sa belle robe, voyait sous cette robe un bijou qui illuminait toute l’île, symbolisant l’exemple lumineux qu’allait être cette petite fille pour tous ceux qui désiraient vivre bien.

Mais cette naissance fut aussi précédée d’un drame : le père de Hild avait été banni et s’était réfugié auprès du roi Cerdic d’Elmet. On l’empoisonna, peu après la naissance de Hild.

Hild naquit en 614, de Hereric, qui était lui-même neveu de s.Edwin, le roi de Northumbrie (v. 12 octobre ?). C’est s.Paulinus d’York (v. 10 octobre) qui baptisa Hild et Edwin. La sœur de Hild s’appelait Hereswith.

En 647, à trente-trois ans, elle voulut se mettre entièrement à la suite du divin Pasteur et se retira en Est-Anglie, dont le roi était aussi son parent. Mais Dieu lui suggéra de vraiment tout quitter, famille et patrie, pour venir s’installer à une vingtaine de kilomètres de Paris, à Chelles, où se trouvait déjà sa sœur Hereswith.

Au bout d’un an cependant (648), s.Aidan de Lindisfarne (v. 31 août) l’invita à revenir en Northumbrie, pour diriger un petit groupe de compagnes ; puis elle fut nommée abbesse de Hartlepool (649), où elle s’appliqua à organiser la vie régulière de ce monastère double. On admirait sa sagesse, et l’on venait volontiers l’entretenir, tant elle se montrait humble en demandant les lumières des autres, et en les recevant.

Après huit années, en 657, on lui confia le monastère de Streonshalh, traditionnellement identifié avec Whitby. Là encore, il s’agit d’un monastère double, comportant une communauté de femmes et une communauté d’hommes, sous l’unique direction de Hild.

Hild s’y illustra par son enseignement. Les moniales et les moines apprirent ainsi à cultiver la justice, la piété, et surtout la paix et la charité.

De ses disciples, plusieurs devinrent évêques.

Les six dernières années de sa vie, Hild souffrit énormément, sans cesser de louer et de remercier le divin Créateur, ni d’enseigner son troupeau.

Avant de mourir, elle fonda encore le monastère de Hackness.

Elle mourut le 17 novembre 680, après trente-trois ans de vie consacrée : on a vu comment sainte Begu (v. 31 octobre) vit son âme monter au ciel.

Sainte Hilda de Whitby est commémorée le 17 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Florin de Remüs

7e-9e siècle

 

Il n’est pas facile de situer s.Florin.

Traditionnellement, on le présente comme le fils d’un Anglo-Saxon, époux d’une Juive convertie, au 9e siècle. Plus récemment, on a voulu expliquer que, l’auteur de la Vita Florini ayant écrit que cette Britannia se trouve dans les montagnes de la province de Rhétie, on suppose à juste titre que cette Bretagne signifie ici plutôt… la région de Chur (Suisse), et plus précisément Prätigau.

D’ailleurs, Florin, il est vrai, n’est pas un nom anglais.

Comment un auteur a pu à ce point se tromper à propos d’une Britannia, que tout l’Occident connaissait bien pour avoir reçu tant de missionnaires anglais, reste une question sans réponse.

Reste que, dans cette deuxième hypothèse, il faudrait situer Florin plutôt au 7e siècle.

Les parents de Florin firent un pèlerinage à Rome ; Florin naquit au retour de ce voyage, dans la région de Vintschgau.

Florin aurait reçu une formation théologique d’un prêtre d’Unterengadin, et fut ordonné prêtre.

Après son ordination sacerdotale, il se serait établi dans la région de Heremuscia (Ramosch, Remüs) pour y mener la vie érémitique, près d’une église Saint-Pierre. Il aurait aussi exercé la charge de pasteur d’âmes.

Un de ses (nombreux) miracles aurait été de changer de l’eau en vin, raison pour laquelle on le représenta avec un verre (ou une carafe) d’eau.

Il devint le patron céleste de Vintschgau et de Unterengadin, où se trouve sa tombe, et auprès de laquelle se produisirent beaucoup de miracles.

Saint Florin de Remüs est commémoré le 17 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Lazaros de Constantinople

† 867

 

Lazaros venait d’Arménie.

Tout jeune, il vint à Constantinople et se fit moine.

Une de ses occupations fut d’apprendre l’art de la peinture et d’écrire, comme on doit le dire, des icônes.

Or le neuvième siècle fut le théâtre d’une deuxième vague d’iconoclasme, sous les empereurs Léon V l’Arménien, Michel II et Théophile.

Accédant au trône en 829, Théophile décréta la peine de mort pour tous les peintres chrétiens qui refuseraient de déchirer ou de fouler aux pieds les tableaux des Saints.

Lazaros fut arrêté, et sommé d’accomplir l’ordre impérial. Le Moine s’y opposa résolument. L’empereur chercha à le gagner par les bonnes paroles, les belles promesses, en vain. L’empereur alors donna l’ordre de torturer le pauvre Moine, qui aurait pu succomber, puis on le jeta dans un cloaque. Quelque temps après, on vint informer l’empereur que l’infortuné reprenait des forces, et se remettait à l’écriture d’icônes. On lui appliqua des barres de fer toutes rouges sur la paume des mains, ce que Lazaros supporta sans émotion ; le feu consuma la chair jusqu’à l’os, et Lazaros sembla s’évanouir.

L’impératrice Theodora, aussi pieuse que son mari était cruel, intervint pour faire libérer Lazaros et lui offrir une cachette dans le monastère Saint-Jean-Baptiste sur le Bosphore. Reconnaissant, Lazaros écrivit alors une icône du saint Précurseur, ses mains s’étant trouvées miraculeusement guéries.

A la mort de l’empereur (842), Theodora fit rappeler et libérer tous ceux qui avaient souffert de cette persécution. Quand à Lazaros, il écrivit une belle icône du Sauveur, qui fut exposée à la dévotion publique.

Puis il retourna s’enfermer dans son monastère, dont il ne voulait plus sortir.

Il reçut alors le sacerdoce.

En 856 cependant, l’empereur Michel III choisit Lazaros comme ambassadeur auprès du nouveau pape, Benoît III ; Lazaros profita de cette occasion pour s’entretenir avec le Pontife des moyens d’affermir la foi catholique, de faire disparaître les restes de l’hérésie et de resserrer les liens entre l’Orient et l’Occident.

Lazaros aurait été envoyé une seconde fois à Rome et serait mort en chemin, vers 867.

Il est devenu le saint Patron des peintres, avec s.Luc, ste Catherine de Bologne, et beato Angelico (v. 18 octobre, 9 mars, 18 février).

L’icône de s.Jean-Baptiste fut par la suite connue comme image miraculeuse.

Saint Lazaros de Constantinople est maintenant commémoré le 17 novembre dans le Martyrologe Romain.

Hugues de Novara

† 1175

 

On ne sait à peu près rien de la vie personnelle de Hugues.

Il était d’origine française.

Entré à l’abbaye de Cîteaux, il accompagna saint Bernard (v. 20 août) pour fonder l’abbaye de Clairvaux (1115). Il devait être déjà prêtre, donc être âgé d’au moins vingt-cinq à trente ans. On peut donc présumer qu’il naquit vers la fin du 11e siècle, dans les années 1085-1090.

Il fut ensuite envoyé à Monterola (Espagne).

Dans les années 1130-1140, Ruggiero II de Sicile voulut implanter les Cisterciens en Sicile. Le pape, qui l’approuvait, en fit la demande à saint Bernard. Celui-ci appela d’Espagne des moines qui s’installèrent en premier lieu en Calabre, puis vinrent achever la construction d’un monastère près de Novara de Sicile (1137). C’est Hugues qui guida le petit troupeau désigné.

En réalité, il y avait déjà eu là des moines basiliens, mais les bâtiments devaient être adaptés à la communauté cistercienne. Les travaux furent achevés en 1167, et l’abbaye érigée en 1171.

Une fois les bâtiments achevés et placés sous le titre de la Très Sainte Vierge Marie de l’Annonciation, Hugues en fut nommé premier abbé.

Hugues se soucia de doter l’abbaye de reliques importantes. On y a noté : une Epine de la sainte Couronne d’Epines, une pierre du Saint-Sépulcre,  une pierre du Calvaire.

Par la suite, l’abbaye prit le nom simplifié de Notre-Dame de Novara. Elle s’amplifia et eut des filiales : Badiazza, Roccamadore, Altofonte.

On dit que Hugues mourut «chargé d’années», un 17 novembre d’une année aux environs de 1174. On sait juste qu’en 1175 l’abbé était Marc, son successeur immédiat. Hugues pouvait donc avoir vécu quatre-vingts ans.

L’année de sa canonisation semble être 1666. Le Martyrologe le mentionne au 17 novembre.

 

 

Hugues d’Avalon

1140-1200

 

Hugues, né en 1140, était le fils de Guillaume d’Avalon et Anne, de bons chrétiens.

Cet Avalon (avec un seul l) est une ancienne localité actuellement intégrée à Pontcharra (Isère).

La mère de Hugues mourut en 1148. Son père le confia à des Chanoines réguliers du voisinage, et vint plus tard le rejoindre ; c’est là qu’il mourut.

Hugues fit de rapide progrès, intellectuellement et spirituellement, de sorte qu’il fit la profession religieuse à quinze ans et fut ordonné diacre à dix-neuf. Il y avait normalement des règles plus strictes pour l’âge minimum exigé avant l’appel aux Ordres sacrés - et il y en a toujours, mais on verra que l’exception d’Hugues fut justifiée.

Bon prêcheur, Hugues fut envoyé à Saint-Maximin.

Puis il entra à la Grande-Chartreuse, où il fut ordonné prêtre et devint procureur. Il eut l’occasion de rencontrer s. Pierre de Tarentaise (v. 8 mai), lors de ses retraites dans le silence de la Chartreuse.

On sait que Pierre fut chargé de mission auprès du roi d’Angleterre. On ne sait s’il y a lien de cause à effet, mais il se trouve qu’Hugues se trouvait en 1179 à Witham pour organiser la Chartreuse qui s’y trouvait depuis peu ; c’était la première Chartreuse d’Angleterre. Witham en Angleterre, et Liget en Touraine, furent le siège de deux Chartreuses que le roi d’Angleterre s’engagea à construire en réparation du meurtre de s.Thomas Becket (v. 29 décembre). Hugues et le roi Henry se lièrent d’une réelle amitié. De plus, les années passant, on leur trouvait une certaine ressemblance et on les croyait père et fils.

Hugues fut un bon conseiller pour ce roi. Il l’aida à nommer de bons évêques. Quand il s’agit de nommer un nouvel évêque pour Lincoln, le roi imposa le nom d’Hugues ; l’intéressé exigea d’abord que ce choix fût confirmé par le chapitre de Lincoln, puis qu’on obtînt l’autorisation du prieur de la Grande-Chartreuse : il espérait par là être exclu de cette charge, mais tous confirmèrent le choix royal et il fut sacré en 1186.

Pasteur, il voulut prêcher d’exemple pour remonter le niveau du clergé et pour amener les âmes à Dieu. Il aimait particulièrement les enfants, qui le lui rendaient bien.

Visitant une léproserie, il n’hésitait pas à baiser les plaies des malades. Son chancelier lui rappela que saint Martin guérissait les lépreux et Hugues répondit : Un baiser de Martin guérissait le lèpre du corps, mais leurs baisers à eux guérissent mon âme.

Il y eut une vague d’antisémitisme en Angleterre, au moment de la troisième croisade (1189-1192). A Lincoln, Stanford et Northampton, des bagarres se déchaînaient entre des Juifs et une foule furieuse qui voulait les massacrer. Hugues s’interposa.

La fermeté de l’évêque alla parfois à l’encontre des caprices du roi, qui fut même un jour très fâché et ne se leva même pas pour recevoir son ami, l’évêque. Hugues ne se formalisa pas une seconde ; il s’approcha du roi, lança une petite plaisanterie qui fit bien rire le roi : ce dernier avait tout oublié et laissa Hugues remplir sa charge en toute liberté.

Après la mort du roi Henry, Hugues s’opposa fermement à payer toute taxe pour financer les guerres de Richard Cœur de Lion en France ; puis Jean sans Terre envoya Hugues comme intermédiaire auprès de Philippe Auguste. Ce fut l’occasion pour Hugues d’un long voyage en France, de la Normandie au Mans, à Paris où l’Université lui fit très bon accueil ; puis il fut à la Grande Chartreuse et visita les grandes abbayes (Cluny, Cîteaux, Clairvaux), avant de rembarquer.

Malade, il s’arrêta quand même à Canterbury au tombeau de s. Thomas Becket, et dut s’aliter à Londres.

Il s’éteignit là le 16 novembre 1200. Ses funérailles furent exceptionnellement grandioses.

De nombreux miracles accélérèrent la canonisation, qui fut proclamée en 1220. Les reliques de Hugues furent reconnues à Lincoln le 6 octobre 1280, fête de saint Bruno, fondateur des Chartreux.

Hugues avait commissionné un architecte français pour construire la nouvelle cathédrale de Lincoln : les chapelles du transept existent encore.

 

 

Elisabeth de Hongrie

1207-1231

 

Elisabeth, née le 7 juillet 1207 à Sárospatak (Hongrie) était la fille du roi Andreas II et de Gertrud d’Andechs ; la famille d’Andechs était une des plus nobles familles de l’époque.

Gertrud fut cependant assassinée en 1213, par des magnats hongrois qui profitèrent de l’absence d’Andreas et voulaient éliminer la descendance d’Andreas, mais leur complot échoua.

Elisabeth fut promise très tôt à Ludwig de Thuringe, qu’elle épousa en 1221, à quatorze ans. Ludwig n’avait que dix-sept ans quand il succéda à son père. Les deux époux vécurent leur mariage dans une profonde union.

Elisabeth accompagnait son mari partout ; elle mangeait avec lui (ce n’était pas la coutume alors), voyageait avec lui et, si elle le pouvait, portait des vêtements tout simples (ou même de deuil) ; elle s’occupait activement des nécessiteux et des malades.

On a souvent rapporté deux traits miraculeux de la vie d’Elisabeth, que certains mettent aujourd’hui en doute : 

- alors qu’elle portait dans son manteau de la nourriture pour des pauvres, Ludwig lui aurait intimé l’ordre de montrer ce qu’elle cachait là, et, quand elle ouvrit son habit, il en tombèrent des roses.

- elle avait mis dans le propre lit conjugal un malheureux pour le soigner ; accusée auprès de son mari par des membres de la cour, celui-ci, fâché, vint arracher les draps du lit pour découvrir le «coupable», et aperçut alors le Christ couvert de blessures.

Ces deux faits pourraient suggérer que Ludwig aurait été parfois violent et en désaccord avec sa sainte épouse, mais ils furent au contraire très fidèles et unis. Ils eurent trois enfants : Hermann succéda à Ludwig, Sophie fut à l’origine de la maison de Hesse, Gertrud devint abbesse à Altenberg (v. 13 août).

Ludwig partit en croisade en 1227, mais mourut en chemin à Otranto (Italie). Son jeune frère lui succéda et, littéralement, expulsa de la cour la jeune veuve Elisabeth et ses trois enfants.

Dès lors, Elisabeth vécut dans une pauvreté extrême. Même les gens qu’elle avait aidés auparavant, lui tournèrent le dos. Elle dut placer ses enfants et vivre dans la solitude et la prière, mendiant son pain.

Avec l’argent qu’on finit par lui octroyer, Elisabeth fonda un hôpital à Marburg, où elle allait personnellement assister les malades. L’amour qu’elle montra à soigner les malades les plus repoussants, la fit bientôt surnommer la mère des malades et des pauvres.

C’est à Marburg aussi qu’elle rencontra son directeur spirituel, Conrad, qui l’assista de son mieux jusqu’à la mort, quoique parfois avec des façons quelque peu «sévères». 

Elle s’inscrivit dans le Tiers-Ordre franciscain. 

On chercha à lui proposer un nouveau mariage, qu’elle refusa catégoriquement en menaçant de se couper le nez pour devenir repoussante.

Elisabeth mourut à Marburg dans une indigence complète, et joyeusement acceptée, le 17 novembre 1231, assistée par Conrad et deux ou trois amies fidèles de la cour.

Un premier document pour sa canonisation fut égaré ; sur l’insistance de Conrad, le pape établit une enquête complète ; la proclamation advint en 1235.

Beaucoup de congrégations se réfèrent à sainte Elisabeth de Hongrie comme leur fondatrice ; le monde protestant a aussi exprimé sa reconnaissance et sa vénération envers cette Sainte.

Depuis l’époque du protestantisme (1539), il n’y a plus de reliques de sainte Elisabeth à Marburg.

Sainte Elisabeth de Hongrie est fêtée liturgiquement le 17 novembre.

 

 

Gertrud de Helfta

1256-1302

 

Gertrude naquit le 6 janvier 1256, peut-être en Thuringe (Allemagne).

Quand elle eut cinq ans, sa famille la confia comme «orpheline» à l’abbaye de Helfta, où elle fut ensuite novice et reçut une formation théologique et scientifique très soignée.

Cette abbaye suivait la règle cistercienne, ce qui prouve qu’il est erronné de représenter Gertrud avec l’habit bénédictin, et encore plus avec la crosse abbatiale.

Elle y rencontra sainte Mechtild de Hackeborn, autre mystique (v. 19 novembre), dont la sœur était l’abbesse elle-même.

Elle fut favorisée de visions célestes.

Son activité fut débordante ; elle étudia la langue latine, les Pères de l’Eglise, la Bible ; elle fit des traductions, elle écrivit quantité d’ouvrages spirituels et mystiques. En particulier, elle suscita la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, source des sacrements. Dans une vision, elle se trouva comme saint Jean l’Evangéliste, près du Cœur du Christ, dont elle entendit les battements.

Par ses ouvrages en langue latine, elle fut connue dans le monde latino-romain et jusqu’en Amérique latine.

Gertrud la Grande - l’unique Allemande qui ait reçut ce surnom - mourut le 17 novembre 1302 (ou même 1301).

Elle fut inscrite à ce jour au Martyrologe en 1678, mais sa fête liturgique est le 16 novembre dans le calendrier romain.

Leo Saisho Shichiemon Atsumoto

1569-1608

 

Saisho naquit en 1569 environ, à Jonai (Miyakonojo, Miyazaki, Japon) et reçut au baptême le prénom de Leo (Léon).

Ce noble samouraï était du diocèse de Funai et appartenait à la Confrérie du Rosaire, implantée par les religieux dominicains.

Il fut martyrisé par décapitation à Sendai (Kagoshima) le 17 novembre 1608.

Il a été béatifié parmi cent quatre-vingt-huit Martyrs du Japon, en 2008. 

Leo est inscrit au Martyrologe le 17 novembre, tandis qu’une fête locale célèbre ensemble tous ces Soldats du Christ le 1er juillet.

 

 

Juan del Castillo Rodríguez

1595-1628

 

Il ne faut pas confondre ce Juan del Castillo avec deux autres espagnols de la même époque, un peintre et un ecclésiastique hérétique.

Juan (Jean) était né à Belmonte (Espagne) le jour de la fête de la Croix, 14 septembre 1595 (ou 1596), premier fils de Alonso et de María Rodríguez. Etant l’aîné, il reçut au baptême, huit jours après, le nom du grand-père. Il eut neuf frères et sœurs, trois de ces dernières devinrent Religieuses cloîtrées. Le papa, Alonso, était l’officier de justice de la ville.

Juan étudia dans le collège des Jésuites, et demanda ensuite à être admis comme novice. 

Il entra donc très jeune encore chez les Jésuites de Madrid, en 1614, et fut chargé de la cuisine, du fournil et du jardin. Puis il passa à Huete pour les études de philosophie.

En 1616, enthousiasmé par les récits et l’invitation du Procureur jésuite du Chili, il se proposa pour partir. Il devait aller au Pérou, mais il obtint une destination encore plus difficile : le Chili et le Paraguay. 

Il voyagea avec Alonso Rodríguez Obnel (v. 15 novembre). Ils achevèrent les études de philosophie à Córdoba (d’Argentine). Juan n’était pas très porté pour ces charabias philosophiques, et s’intéressait bien plus aux pauvres qu’il rencontrait dans les rues.

En 1619, on l’envoya à Concepción (Chili), où les Supérieurs le jugeaient tout juste bon à «enseigner la grammaire». Nouveau voyage, long et périlleux, à travers les Andes. 

En 1626, enfin, il fut envoyé rejoindre le père Roque González de Santa Cruz (v. 15 novembre). Cette fois-ci, le jugement du Supérieur est parfait : Juan a une grande ferveur, c’est un parfait Religieux ; son zèle apparaît dans son effort intense pour apprendre la langue guarani. Sa douceur conquiert tous les cœurs ; il est bon, pieux, désintéressé, pur. Il a un grand amour de Dieu et des hommes.

Il travailla dans la réduction de San Nicolás, qui se trouve maintenant en territoire brésilien.

En 1628, il passa à la réduction de Asunción de Yhuí.

C’est là qu’il reçut la palme du martyre, assassiné par des indigènes qui agissaient sur mandat d’un sorcier jaloux du succès des Religieux. 

Il était trois heures de l’après-midi. Un témoin raconta plus tard les faits, confirmés par d’autres témoins :

Il était en train d’écrire. On l’attaqua par derrière, on lui tordit les bras et on le poussa vers le bois. On lui retira presque tous ses vêtements et on le jeta par terre. On lui attacha deux cordes aux poignets et on le traîna dans le bois. Un bras se détacha. On le frappa violemment sur le ventre avec des pierres, on le tira jusqu’à un bourbier. Ce n’était plus qu’une loque ensanglantée. On lui écrasa la tête avec une grosse pierre, on brisa les os et on le laissa là, en pâture aux tigres.

Au moment où Juan fut arrêté, il dit aux hommes : Mes enfants, que se passe-t-il ? Il appela ses amis. Puis, on l’entendit dire des choses en espagnol. Ensuite, les assassins se saisirent des objets du Père.

Ce martyre eut lieu le 17 novembre 1628, deux jours après celui des pères Roque et Alonso.

Le lendemain (le témoin n’était plus présent), on brûla ce qui restait du corps.

Le père Juan fut béatifié en 1934, et canonisé en 1988.

 

 

Thomas Hioji Nishi Rokuzaemon

1590-1634

 

Thomas était né à Hirado (Nagasaki, Japon) en 1590, de parents chrétiens qui moururent eux-mêmes pour leur foi.

Après des études chez les Jésuites à Nagasaki, il les poursuivit au collège de Manille (Philippines), ne pouvant rester au Japon à cause de la persécution.

Entré dans l’Ordre dominicain, il prit le nom de Thomas de Saint-Hyacinthe, et fut ordonné prêtre.

Il œuvra d’abord à Formose, puis retourna dans son pays en 1629.

Il mourut durant la persécution, le même jour que Giacinto Ansalone (v. infra), le 17 novembre 1634.

Il fut béatifié en 1981 et canonisé en 1987.

 

 

Giacinto Ansalone

1598-1634

 

Giacinto naquit à Santo Stefano Quisquina (Agrigente, Sicile, Italie), le 1er novembre 1598.

Entré dans l’Ordre dominicain à dix-sept ans, à Agrigente, il prit le nom de Giordano.

Après ses études à Palerme (Italie), il les poursuivit à Salamanque (Espagne), pour se préparer à rejoindre l’Orient.

Ordonné prêtre, il rejoignit Séville à pied pour s’embarquer.

Il s’arrêta un an au Mexique, et arriva en 1626 aux Philippines ; là il resta deux ans à Cagayan (île de Luzon), et quatre années parmi les Chinois d’un faubourg de Manille. Il en profita pour apprendre le chinois. Il écrivit un ouvrage, qu’on a malheureusement perdu, sur les rapports entre les principes philosophiques chinois et les données de la foi.

En 1632, il passa au Japon, vêtu comme un marchand, pour aller soutenir les Chrétiens persécutés. Il fut nommé Vicaire Provincial.

Gravement malade en l’île de Kyushu, il demanda à Notre-Dame la guérison jusqu’à ce qu’il fût tué pour le Christ.

Arrêté et mis en prison le 4 août 1634 (ce fut longtemps le jour de la fête de saint Dominique), il subit des tortures inouïes, avant d’être martyrisé selon une méthode japonaise atroce : suspendu par les pieds, la tête dans une fosse remplie d’immondices puants, le corps compressé par des planches ; c’était une mort lente, qu’on retardait encore en ouvrant quelques veines du visage : cette saignée faisait diminuer la pression, et ralentir la mort.

L’agonie du père Giacinto dura ainsi une semaine, sur cette colline de Nishizaka (Nagasaki) où moururent des centaines de Martyrs. 

Fr Giacinto-Giordano mourut, fidèle au Christ, le 17 novembre 1634.

Il a été béatifié en 1981 et canonisé en 1987.

 

 

Sébastien-Loup Hunot

1745-1794

 

Sébastien-Loup était le frère de Jean, et cousin de François, tous trois prêtres.

Ils naquirent tous trois à Brienon-l’Archevêque (Yonne), y furent tous trois chanoines.

Ayant refusé le serment constitutionnel, ils furent déportés sur le Washington, qui devait partir pour la Guyane où les envoyait la condamnation à la déportation, mais le navire resta en rade et des centaines de prêtres y moururent, suite aux mauvais traitements, aux conditions hygiéniques inexistantes, aux épidémies, aux maladies, à la faim.

Tous trois moururent la même année 1794 : 

Jean Hunot était né le 21 septembre 1742. Il mourut le 7 octobre 1794.

Sébastien-Loup Hunot était né le 7 août 1745.

Il avait prêté le serment à la Constitution civile du Clergé puis s’était rétracté ; revenu sur cette rétractation, il fut tout de même considéré comme assermenté, et déporté. 

Epuisé par la faim, il mourut dans la joie, le 17 novembre 1794. 

François Hunot était né le 12 février 1753. Il mourut, de fièvre et de scorbut, le 6 octobre 1794.

Tous trois furent béatifiés en 1995.

 

 

Eusebio Roldán Vielva

1895-1936

 

Eusebio vit le jour le 15 décembre 1895 à Nava de Santullán (Palencia, Espagne), et fut baptisé après Noël, le 27 décembre.

En 1911, il entra au novicat mineur des Frères des Ecoles Chrétiennes de Bujedo, commença le noviciat proprement dit et reçut l’habit, avec le nom de Eusebio Andrés.

Après le scolasticat, il exerça son ministère à Bujedo.

Il enseigna à Granollers, Gerona, Hostalets et Figueras.

En 1917 il fit le service militaire à Burgos, résidant cependant dans la communauté des Pères Jésuites, chez lesquels il laissa un bon souvenir.

A son retour, il fut à Barcelone (Josepets).

En 1929, il fut nommé directeur de Horta, puis repassa à Josepets en 1933 lors des manifestations, et sa dernière activité fut à La Gracia.

En juillet 1936, toute la communauté dut se dissoudre. Frère Eusebio se réfugia chez des connaissances puis, se sachant recherché, se cacha dans la montagne.

Il revint à Barcelone et chercha à trouver un travail chez un beau-frère.

Mais les miliciens le repérèrent très vite. Quand ils arrivèrent pour fouiller la maison, sans attendre leurs questions, Eusebio déclara tout de suite qu’il était un Frère des Ecoles Chrétiennes.

Arrêté, il fut conduit au commissariat. On n’en sut jamais plus.

Son corps fut retrouvé, criblé de balles avec des marques de torture, près d’un cimetière de Barcelone.

Frère Eusebio fut torturé et assassiné le 17 novembre 1936.

Il a été béatifié en 2007.

 

 

Lorenza Días Bolaños

1896-1936

 

Elle vit le jour le 10 août 1896 à Guía (Las Palmas de Gran Canarias, Espagne).

Avant d’être Religieuse, elle montra son attention pour les nécessiteux et pour enseigner le catéchisme.

Elle entra chez les Filles de la Charité en 1921. Son unique poste d’infirmière fut à Carabanchel Alto (Madrid), au bloc opératoire.

Celui qui la dénonça fut justement un employé qu’elle avait fermement éconduit.

Des miliciens vinrent l’arrêter, avec l’autre Sœur (Josefa Gironés Arteta) ; parmi eux se trouvaient des employés de l’hôpital. On les emmena à la tchéka pour les interroger et les torturer. 

Les deux Sœurs furent finalement abattues au Parc des Vistillas de Madrid, le 17 novembre 1936.

Elles furent béatifiées en 2013.

 

 

Josefa Gironés Arteta

1907-1936

 

Elle vit le jour le 17 mars 1907 à Garisoain (Navarre, Espagne).

Avant d’être Religieuse, elle fit les études d’infirmière à Pamplona.

Elle entra chez les Filles de la Charité en 1931. Son unique poste d’infirmière fut à Carabanchel Alto (Madrid), à la maternité.

Le 19 juillet 1936, alors que toutes les églises étaient la proie des flammes, elle fit sa première profession, et confia à une de ses compagnes : Maintenant, je peux être martyre !

Des miliciens vinrent l’arrêter, avec l’autre Sœur (Lorenza Días Bolaños) ; parmi eux se trouvaient des employés de l’hôpital. On les emmena à la tchéka pour les interroger et les torturer. 

Les deux Sœurs furent finalement abattues au Parc des Vistillas de Madrid, le 17 novembre 1936.

Elles furent béatifiées en 2013.

 

 

Josef Kocylovskyj

1876-1947

 

C’est dans le village de Pakosivka (Sianok, Autriche-Hongrie, aujourd’hui Pologne) que naquit Josef, le 3 mars 1876. La famille était d’origine ukrainienne (Lemko).

Après des études théologiques à Rome, il fut ordonné prêtre en 1907

Vice-chancelier et professeur de théologie au séminaire de Stanislaviv (aujourd’hui Ivano-Frankivsk), il entra en 1911 dans l’ordre basilien et émit les vœux de religion, prenant le nom de Josafat.

En 1917, il fut consacré évêque pour l’éparchie de Przemysl.

Sa première arrestation fut en 1945, par les autorités polonaises qui toutefois le relâchèrent l’année suivante, mais pour peu de temps.

En effet, dès 1946, les Ukrainiens vivant en Pologne étaient déportés massivement en Ukraine, et c’est ainsi que Mgr Kocylovskyj se retrouva à Kiev, où il fut frappé par une grave pneumonie.

Transféré au camp de travail de Capaivca (toujours dans la région de Kiev), il y subit de continuelles pressions pour quitter les rangs de l’Eglise catholique et passer à l’Eglise orthodoxe.

Victime d’une hémorragie cérébrale, il mourut dans ce camp le 17 novembre 1947, à soixante-et-onze ans.

Il fut béatifié en 2001.

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