Anna (Maria Crescentia) Höß
1682-1744
Cette religieuse était née à Kaufbeuren, dans le diocèse bavarois de Augsburg, le 20 octobre 1682, septième des huit enfants de Matthias Höß et Lucia Hörmann, et donna dès l’enfance des indices de ce que serait un jour sa sainteté.
Il semble qu’elle ait eu la notion des vérités du salut avant même d’avoir l’usage de la parole. Jeune fille, elle garda l’intégrité de la foi au milieu des dangers où l’exposait la nécessité de vivre parmi les luthériens. Elle s’affermit dans la pratique des vertus chrétiennes et provoqua même l’admiration des non-catholiques.
Sa demande d’admission chez les Franciscaines du Tiers-Ordre Régulier de Mayerhoff où elle désirait se consacrer à Dieu, fut plusieurs fois repoussée, parce que l’on ne pouvait fournir une dot suffisante. Enfin un personnage de l’endroit, bien que luthérien, plaida en sa faveur et comme il était un insigne bienfaiteur de la maison, la jeune fille fut admise sans dot : elle avait alors vingt et un ans.
Son noviciat achevé, Crescentia fit profession en 1704. Les supérieures furent bien disposées envers elle et lui confièrent maintes responsabilités : portière d’abord, maîtresse des novices en 1726, elle fut enfin élue prieure en 1741, malgré son refus pour un tel poste, qu’elle ne finit par accepter que par la contrainte. Dans toutes ces charges, elle montra la plus grande générosité et le don total d’elle-même.
Elle recommandait aux sœurs d’observer le silence et le recueillement, d’avoir de saintes lectures, l’évangile en premier lieu. L’école de sa vie religieuse était la Crucifixion du Christ. C’est à cette école qu’elle acquit un degré de grande prudence et qu’elle put être une conseillère providentielle pour tous ceux qui venaient chercher auprès d’elle du réconfort, comme on peut aussi s’en rendre compte par son abondante correspondance.
Durant ses trois années de supériorat, elle fut comme une nouvelle fondatrice de sa communauté de Mayerhoff ; elle justifiait ainsi son choix des novices : “Dieu veut que notre couvent soit riche de vertus, et pas de biens temporels”. Les points principaux sur lesquels elle appuya la renouvellement de la maison furent : une confiance illimitée en la divine Providence, la promptitude dans l’accomplissement des activités de la vie commune, l’amour du silence, la dévotion à Jésus crucifié, à l’Eucharistie et à la Vierge Marie.
La renommée de sa sainteté porta son nom dans toute l’Allemagne, dans la Hongrie et parmi d’autres nations protestantes. Cette sainte religieuse eut de nombreuses extases : l’ardeur de l’amour divin dont son cœur était rempli, bien plus que la maladie, occasionna sa mort qui arriva à Pâques, le 5 avril 1744. Son corps repose toujours dans la chapelle de son monastère, entouré d’une profonde vénération.
Des miracles avaient illustré sa vie ; il y en eut au jour de ses funérailles et, dans la suite, auprès de son tombeau.
Béatifiée en 1900, elle a été canonisée en 2001 et le Martyrologe Romain la commémore le 5 avril.