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22 novembre 2014 6 22 /11 /novembre /2014 00:00

Cæcilia

Valerianus, Tiburtius, Maximus

3e siècle

 

Puisque la Patronne des musiciens est délibérément classée parmi les «légendes» auxquelles on n’attribue pas de grande valeur historique, on trouvera ici des lignes reprises à une Bienheureuse, stigmatisée, voyante illettrée et inculte, et de surcroît non musicienne, ce qui ne risque pas de la faire taxer d’illuminée ou de parti pris (voir Anna Katharina Emmerick, le 9 février).

«Je vis Cécile comme une très belle personne, douce et active, avec des joues vermeilles et un charmant visage, presque comparable à celui de Marie. Je la vis jouer dans les cours avec d’autres enfants. La plupart du temps un ange était près d’elle sous la forme d’un aimable petit garçon : il lui parlait et elle le voyait, mais il était invisible pour les autres. Il lui avait défendu de parler de lui… Elle avait environ sept ans. 

«Je la vis aussi assise seule dans sa chambre : l’ange était auprès d’elle et lui apprenait à jouer d’un instrument : il lui mettait les doigts sur les cordes et souvent aussi tenait une feuille devant elle. Tantôt elle avait sur les genoux comme une caisse où des cordes étaient tendues et alors l’ange planait devant elle, tenant un papier sur lequel elle levait les yeux ; tantôt elle tenait appuyé contre son cou un instrument semblable à un violon : elle en pinçait les cordes de la main droite et soufflait dans l’intérieur de l’instrument où il y avait une ouverture qui semblait garnie d’une peau. Il rendait un son très agréable.

«(La Sainte) avait sur les genoux une petite caisse plate, de forme triangulaire, haute de quelques pouces, sur laquelle étaient tendues des cordes qu’elle pinçait avec les deux mains… 

«Je vis aussi se tenir près d’elle un jeune homme qui avait quelque chose de singulièrement pur et délicat : il était plus grand qu’elle, mais il se montrait humble et soumis vis-à-vis d’elle et il était à ses ordres. Je crois que c’était Valérien : car ensuite je le vis avec un autre attaché à un poteau, battu de verges, puis décapité… 

«Je vis que Cécile avait une suivante chrétienne par l’entremise de laquelle elle fit connaissance avec le pape Urbain. Je vis souvent Cécile et les compagnes de ses jeux remplir de fruits et d’aliments de toute espèce les plis de leurs robes qu’elles relevaient sur leur côté comme des poches (et elles) se glissaient jusqu’à une porte de la ville. De pauvres gens habitaient dans les murs, et il y avait des chrétiens dans des trous et des caveaux souterrains qui servaient de prisons. 

«On introduisait (Cécile) dans le souterrain, et une fois on la fit entrer dans un caveau où un homme la conduisit au pape Urbain. Je vis qu’il l’instruisit en lui faisant lire des manuscrits… Je me souviens confusément qu’elle fut aussi baptisée dans ce souterrain.

«Je vis ensuite que le jeune Valérien, étant avec son précepteur près des jeunes filles qui s’amusaient, voulut, en jouant, prendre Cécile dans ses bras et que celle-ci le repoussa. Il se plaignit à son précepteur qui rapporta la chose aux parents de Cécile. Je ne sais pas ce qu’elle lui avait dit, mais ils punirent Cécile qui n’eut plus la liberté de sortir de sa chambre…

«J’eus aussi une vision de leur mariage. Cécile et Valérien étaient parés de guirlandes et avaient des habits de fête de couleurs variées… Je les vis après cela seuls l’un avec l’autre dans une chambre. Cécile lui dit qu’elle avait un ange près d’elle, et comme Valérien demandait à le voir, elle répondit qu’il ne le pouvait pas tant qu’il n’était pas baptisé.»

(La suite est un condensé de la Passio de sainte Cécile) 

Valérien alla trouver Urbain et reçut le baptême ; puis il lui amena aussi son frère, Tiburce, qui reçut le baptême à son tour. Puis Valérien et Tiburce convainquirent leurs bourreaux de se convertir, parmi lesquels un certain Maxime. Ayant ensuite refusé de sacrifier à Jupiter, Valérien et Tiburce furent décapités, tandis que Maxime fut fouetté à mort.

Ensuite Cécile fut soumise à un interrogatoire et, refusant de renier sa foi, fut condamnée à être brûlée dans sa propre salle de bains, comme si on cherchait aujourd’hui à asphyxier quelqu’un dans un hammam trop chaud. Mais Cécile ne mourut pas encore, c’est alors qu’elle fut frappée ; ici on reprend les mots de la bienheureuse Anna Katharina, qui est plus précise, dans son ignorance : 

«Je vis aussi le martyre de sainte Cécile dans une cour ronde située devant la maison. Dans la cour, un grand feu était allumé sous une chaudière dans laquelle je vis la vierge assise, les bras étendus : elle était vêtue de blanc, resplendissante et toute joyeuse. Un ange, entouré d’une auréole rouge, lui tenait la main : un autre tenait une couronne de fleurs au-dessus de sa tête… Cécile, après cela, fut retirée de la chaudière et frappée trois fois sur le cou avec une épée courte… Je la vis aussi vivant encore après ses blessures et s’entretenant avec un vieux prêtre que j’avais vu précédemment dans sa maison. Plus tard je vis cette même maison très changée et transformée en église. Je vis qu’on y conservait beaucoup de reliques, notamment le corps de Cécile d’un côté duquel plusieurs parties avaient été enlevées…»

 

On le voit, les visions d’Anna Katharina n’ont rien d’incroyable, et confirment les éléments de la Passio.

Sainte Cécile est donc, et reste, la céleste Patronne des musiciens.

Elle est mentionnée au Canon Romain de la messe, dans la prière du Nobis quoque peccatoribus, et dans le Martyrologe au 22 novembre.

Quant aux autres Martyrs, Valérien, Tiburce et Maxime, ils sont commémorés au 14 avril, mais sans précision de date.

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