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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 23:00

Filippo Smaldone

1848–1923

 

Filippo Smaldone vécut durant une période pleine de tensions. Il naquit à Naples le 27 juillet 1848, année de la fameuse «insurrection de Naples», aîné des sept enfants d’une famille profondément chrétienne.

Grâce à son curé, il put recevoir la Première communion dès dix ans (c’était précoce, pour l’époque).

Il n’avait que douze ans à la chute politique de la monarchie des Bourbon, auxquels sa famille était fortement liée ; au moment de la conquête de Garibaldi, l’Eglise napolitaine vécut des moments dramatiques, spécialement avec l’exil de son archevêque, le Cardinal Sisto Riario Sforza.

L’année de la Confirmation (1862), Filippo prit la décision irrévocable de se faire prêtre et de s’engager pour toujours au service de l’Église. Encore étudiant en philosophie, il voulut se consacrer à l’assistance des sourds-muets. C’est vers la fin des années soixante en effet qu’il rencontra une pauvre maman avec dans les bras son petit garçon sourd-muet. Son activité caritative retarda même un peu ses études et donc l’accès aux premiers Ordres. A cela s’ajoute qu’on le jugea «très peu doué» pour les études. 

Cependant, l’archevêque, qui l’appréciait énormément pour ses qualités spirituelles, tint à l’ordonner prêtre : sous-diacre en 1870, diacre et prêtre en 1871, avec la dispense d’âge canonique de quelques mois, car il n’avait pas atteint les 24 ans exigés pour le sacerdoce. On imagine la joie indicible qu’il ressentit au fond de son cœur plein de bonté et de douceur.

Dès son ordination sacerdotale, il commença un fervent ministère, comme catéchiste, comme collaborateur dévoué dans plusieurs paroisses, spécialement de la paroisse Sainte-Catherine in Foro Magno, auprès des malades dans des cliniques, dans des hôpitaux et chez des particuliers. 

En 1880, il participa au premier congrès des éducateurs de sourds-muets et, l’année suivante, fut nommé aumônier de l’institut des sourds-muets de Bari. 

La plus grande charge pastorale de Don Filippo Smaldone devint ainsi l’éducation des pauvres sourds-muets, auxquels il aurait voulu consacrer toute son énergie, avec des méthodes plus appropriées que celles qu’il voyait utiliser par d’autres éducateurs. Il souffrait beaucoup de constater que, malgré tous les efforts faits par beaucoup, l’éducation humaine et chrétienne de ces malheureux, considérés souvent comme des païens, ne portaient pas de fruits.

Il envisagea aussi un moment de partir comme missionnaire dans les missions étrangères, mais son confesseur l’en dissuada. Dès lors, il se consacra totalement à l’apostolat parmi les sourds-muets : il alla vivre pour toujours parmi un groupe de prêtres et de laïcs, qui avaient l’intention de constituer une Congrégation de Prêtres Salésiens et projeta de réaliser une institution durable, capable de se consacrer aux soins, à l’instruction et à l’assistance, humaine et chrétienne, de ceux qui sont atteints de surdité.

Par sa charité, il parvint au sommet de la générosité et de l’héroïsme au moment d’une grave épidémie de choléra qui frappa la ville de Naples en 1884 ; il tomba lui-même malade jusqu’à l’épuisement et il fut sur le point de perdre la vie ; certains annoncèrent même sa mort et l’on célébra des messes pour le repos de son âme ; mais entre temps don Filippo s’était remis pleinement : il était persuadé que cette guérison était due à Notre-Dame de Pompei, pour laquelle il eut toute sa vie une dévotion particulière. 

Le 25 mars 1885, il partit pour Lecce, afin d’ouvrir, avec Don Lorenzo Apicella, un Institut pour sourds-muets. Il y fit venir quelques pieuses femmes, que lui-même avait formées, et il jeta ainsi les bases de la Congrégation des Sœurs Salésiennes des Cœurs Sacrés qui, ayant reçu la bénédiction et les encouragements des évêques successifs de Lecce, eut un développement rapide et important.

En raison du nombre croissant de personnes à accueillir et à assister, l’Institut de Lecce, comprenant des branches féminines et masculines, eut de plus en plus de maisons. En 1892, fut créé l’Institut de Bari, en 1895 une école pour filles à Trepuzzi, en 1898 une maison à Rome. En 1902, don Filippo put acquérir le célèbre ancien couvent des Carmélites Déchaussées, qui devint la résidence définitive et la Maison Mère de l’Institut.

Le Père Smaldone ne savait pas dire non à la demande de nombreuses familles pauvres ; aussi, commença-t-il à accueillir, en plus des sourds-muets, des filles aveugles, de petites filles orphelines et abandonnées. 

En 1905, il fut décoré par le pape de la Croix Pro Ecclesia et Pontifice, et nommé chanoine de la cathédrale de Lecce.

Malgré les rudes épreuves dont elles eurent à souffrir, soit de l’extérieur soit à l’intérieur même de l’Institut, l’Œuvre et la Congrégation connurent un développement discret, mais s’affermirent. A Lecce, le fondateur eut à mener une lutte acharnée contre l’administration communale très laïque et opposée à l’Église. 

Au sein de la Congrégation, il vécut avec amertume la délicate et complexe histoire de succession de la première Supérieure Générale, succession qui provoqua une longue Visite Apostolique. Ces deux événements révélèrent l’âme vertueuse du Père Smaldone, et il fut évident que sa fondation était voulue par Dieu, qui purifie par la souffrance les œuvres nées en son nom et ses fils les plus chers.

A Lecce, le père Smaldone recouvrit la fonction de directeur de l’Institut et de fondateur des Sœurs Salésiennes ; il fut un confesseur assidu et estimé de prêtres, de séminaristes, et de plusieurs communautés religieuses ; il fonda aussi la Ligue Eucharistique des Prêtres Adorateurs et des Dames Adoratrices ; il fut encore Supérieur de la Congrégation des Missionnaires de Saint François de Sales pour les Missions populaires. 

Il termina ses jours à Lecce, supportant avec une sérénité admirable un diabète associé à des complications cardiaques et circulatoires et à une sclérose qui se généralisait. Le 4 juin 1923 à 21 heures, après avoir reçu le soutien spirituel et la bénédiction de son archevêque, il mourut saintement à l’âge de 75 ans, entouré de plusieurs prêtres, de sœurs et de sourds-muets.

C’est donc en ce jour que le Martyrologe le commémore.

Cet apôtre de la charité a été béatifié en 1996, et canonisé en 2006.

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