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2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 00:00

Louis Brisson

1817-1908

 

Louis Brisson naît à Plancy-l’Abbaye (Aube), dans le diocèse de Troyes, le 23 juin 1817. Ses parents, fervents pratiquants, l’élèvent chrétiennement. Nourrissant un grand amour pour Dieu, il entre en 1831 au petit Séminaire de Troyes. Il est ordonné prêtre en 1840.

En 1841, il est nommé confesseur et professeur au pensionnat de la Visitation de Troyes et en 1843 il devient aumônier de la Communauté. Pendant quarante-quatre ans, jusqu’en 1884, il approfondit la pensée et la spiritualité de s.François de Sales.

La supérieure, Mère Marie de Sales Chappuis, le presse de fonder des prêtres destinés à répandre la doctrine de s.François de Sales. C’était d’ailleurs le souhait de François de Sales de fonder une congrégation de prêtres continuant, selon son esprit, l'œuvre commencée, à côté de la Visitation. Le P. Brisson se montre d’abord réticent.

Mais en 1857, Mgr Cœur, évêque de Troyes, érige dans son diocèse l’Association catholique de Saint-François de Sales pour la lutte contre la déchristianisation par la revitalisation de la foi et le retour à la pratique religieuse. Il nomme l’abbé Brisson directeur de l’Association pour le diocèse.

Le P. Brisson se propose aussi de soutenir la vie morale et chrétienne des jeunes ouvrières, très nombreuses dans cette ville de bonneterie, créant pour elles divers ateliers et foyers. 

En 1858 il ouvre pour elles un premier foyer, le Hangar des Hirondelles ou Œuvre Saint-Jean.  Suivent d’autres foyers dans d’autres paroisses : Saint-Nicolas (1860), Tauxelles (1861), Saint-Nizier (1862). Cette première Œuvre de Saint-François-de-Sales groupera jusqu’à six cents jeunes filles.

En 1867, l’abbé Brisson achète des terrains aux Tauxelles et y construit une école pour les petites filles pauvres du quartier, et y accueillir le dimanche les jeunes ouvrières de la région.

Tauxelles est aussi le lieu de l’entreprise des frères Hoppenot, qui appuient l’abbé Brisson. En 1869, ils construisent un foyer avec dortoirs, réfectoire et buanderie, pour accueillir les jeunes ouvrières. Elles peuvent y apprendre le métier textile avant d’intégrer l’usine proche.

En 1869, Mgr Ravinet demande au P. Brisson de reprendre en main l’unique collège catholique de la ville, Saint-Etienne, contraint de fermer en raison de difficultés d’ordre économique. L’abbé Brisson n’a ni hommes, ni argent… mais sur l’ordre de son évêque, et aidé de quelques collaborateurs prêtres, il commence la congrégation des Oblats de saint François de Sales. Le collège devient le collège secondaire Saint-Bernard. L’abbé Brisson y enseigne la cosmographie. En dix ans, les élèves passent de douze à soixante-douze, le collège est dédoublé en Petit-collège (externat) et en Grand Saint-Bernard (internat). Puis le collège essaime à Mâcon, Saint-Ouen, Sainte-Savine, Auxerre, Morangis.

Les Oblats seront approuvés en 1887, et définitivement en 1897.

Collaboratrices de cette immense tâche seront deux anciennes élèves de la Visitation, Léonie Aviat – canonisée en 2001, v. 10 janvier – et Lucie Canuet. Ainsi prend naissance la Congrégation des Sœurs Oblates de saint François de Sales, qui seront approuvées dès 1890, et définitivement en 1911.

Les œuvres de ces deux congrégations se développent rapidement et elles se diffusent dans d’autres pays, notamment par des écoles, des pensionnats, des patronages. Le P. Brisson gouverne ses deux familles religieuses avec une connaissance approfondie des choses pratiques et une vie intérieure intense.

Le P. Brisson est essentiellement une âme d’oraison, il a faim et soif de Dieu, il passe de longues heures en adoration devant l’Eucharistie et va se ressourcer régulièrement à la Chartreuse de Bosserville ou à la Grande Chartreuse.

Sa vie est aussi marquée par l’épreuve, d’abord à cause de relations un peu difficiles avec l’autorité diocésaine, car l’évêque aurait préféré une congrégation diocésaine, tandis qu’elle dépend directement de Rome. Puis lors de la persécution religieuse, dont souffre la France dès la fin du 19e siècle, les Oblats et les Oblates du pays sont expulsés, leurs maisons, confisquées. 

Lui-même, empêché par son grand âge de les suivre en exil, se voit contraint, en 1904, à chercher refuge à Plancy-l’Abbaye, dans la maison de son enfance. Il est nommé Chanoine honoraire de la cathédrale de Troyes.

Mais ferme dans la foi, le P. Brisson est sûr de l’avenir de ses deux Instituts et n’est pas ébranlé dans son invincible confiance en Dieu. Il meurt le 2 février 1908, à quatre-vingt dix ans.

 

C’est la reconnaissance de la guérison miraculeuse d'un jeune Equatorien de la province du Chimborazo, due à l'intercession du P. Brisson, qui a permis sa béatification.

Un petit garçon de huit ans avait été victime en 1953 d'un accident survenu dans l'atelier de son père, mécanicien : la roue de fer d'un tracteur en réparation lui avait écrasé le gros orteil du pied droit et fracturé 2 autres doigts. Il fut soigné d'urgence mais sommairement car l'hôpital de son village n'était pas équipé ni les médecins spécialisés pour ce genre d'intervention. Son cas demeurait critique.

Les Sœurs Oblates, les enseignantes du petit garçon, firent, avec la famille, une neuvaine au P. Brisson et elles appliquèrent une relique sur le pied malade. L'enfant guérit, récupérant très vite toute sa mobilité et sa joie de vivre, sans séquelles, en un laps de temps que les médecins de la Commission d'enquête ont jugé inexplicable scientifiquement.

 

Aujourd'hui, la Congrégation des Oblats compte quelques centaines de religieux, prêtres et frères, et elle est présente en Europe, en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie.

En France, les Oblats animent plusieurs paroisses, deux établissements scolaires – Saint-Bernard à Troyes et Saint-Michel à Annecy – diverses aumôneries, une revue, des rencontres salésiennes.

Ils ont pour mission de réaliser l'imitation du Christ et le service de l'Église dans le monde moderne, en vivant et en répandant la doctrine salésienne.

Les sœurs Oblates de saint François de Sales sont quelques centaines et poursuivent l'œuvre du P. Brisson au service de la jeunesse en Europe, en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud.

 

Le Père Louis Brisson a été béatifié en 2012. Son dies natalis est le 2 février. Sa fête est toutefois célébrée localement le 12 octobre.

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