Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 00:00

Louise-Elisabeth de Lamoignon

1763-1825

 

Née le 3 octobre 1763 dans l’hôtel particulier des Lamoignon à Paris, Louise-Elisabeth était une des sept enfants du Garde des Sceaux de France, Chrétien-François de Lamoignon de Basville.

Le jour-même elle reçut au baptême les noms de Marie, Louise, Elisabeth.

Elle avait une grand-mère très pieuse, qui lui donna de salutaires conseils. L’abbé Bourdaloue était le directeur spirituel de la famille, et la petite fille en reçut d’excellents enseignements.

Evénement rare pour l’époque, elle fit sa Première Communion à l’âge de huit ans. Elle en reçut des grâces très particulières, qu’elle n’oublia jamais. Depuis ce jour, elle vécut sous le signe de l’union à Dieu chaque instant de sa vie. L’Eucharistie restera le centre de sa vie. Elle voulait y conduire «tout ce qu’il y a d’hommes sur la terre».

Contrairement à ses sœurs, elle préféra toujours une vie retirée et studieuse. Elle jouait du clavecin d’une façon telle que son professeur, Balbâtre, venait non plus pour la perfectionner, mais pour l’entendre jouer, écrira son premier biographe.

Elle était tendre et sensible, mais n’aimait pas se plier à la volonté des autres ; elle était forte et généreuse ; elle apprit peu à peu à se transformer en une cire molle à laquelle l’Esprit donne la forme qu’il veut, écrivit-elle dans une lettre.

Jeune encore, elle épousa en 1779 un conseiller au Parlement de Paris, Edouard François Mathieu Molé, comte de Champlâtreux. De son mari, Louise-Elisabeth dira qu’il était l’homme le plus vertueux comme aussi le meilleur. De leurs cinq enfants, deux seulement atteindront l’âge adulte : Louis-Mathieu, futur ministre sous la Restauration, et Félicité, qui épousera le frère de Louise-Elisabeth (donc son oncle).

Louise-Elisabeth fit un pacte avec la croix, décidant de s’abandonner intégralement dans les bras du Sauveur. On le verra, elle ne sera pas épargnée par l’épreuve. Une de ses dévotions chères sera Marie dans ses Douleurs, dans sa Compassion, celle qui consentit au sacrifice et à la mort de son Fils.

Cette haute noblesse n’empêcha pas Louise-Elisabeth de se pencher sur la misère du temps. Suivant les bons conseils du curé de Saint-Sulpice, elle réunit d’autres pieuses Dames pour secourir les pauvres du quartier, durant l’hiver 1788-1789. On l’appela l’ange des mansardes.

La période de la Révolution vint troubler cette famille : après un cours séjour à Bruxelles, les époux revinrent en France en 1792, à cause de la loi sur les émigrés.

Ils furent toutefois arrêtés et enfermés à la Conciergerie. Monsieur Molé sera guillotiné le jour de Pâques, 20 avril 1794. Madame Molé, elle, fut libérée à cause de son état de santé. La même année, mourut sa fille de quatre ans, Louise.

Expulsée de chez elle, elle put tout de même retrouver sa propriété de Méry-sur-Oise l’année suivante, lorsque mourut à son tour son frère, qui combattait en Bretagne contre la Convention thermidorienne.

Elle forma le projet d’entrer en religion, mais elle attendit plutôt le moment opportun de fonder une nouvelle famille religieuse, sur les conseils de son confesseur, l’évêque de Vannes, qui voulait soulager les nombreuses fillettes laissées à elles-mêmes.

En 1803, une fois entré en vigueur le nouveau Concordat, elle fonda les Sœurs de la Charité de Saint-Louis, qu’elle établit près de Vannes ; il y avait déjà là quelques autres compagnes, ainsi que sa propre mère, Madame de Lamoignon. Elles reçurent des fillettes de familles pauvres, leur enseignant en particulier la dentelle et le tissage du coton.

Elle-même prit le nom de Sœur Saint-Louis. Elle puisa sa force dans la fréquentation quotidienne de l’Eucharistie et de la Parole de Dieu.

Le pape Pie VII, venu en France pour le couronnement de l’empereur, bénit cette noble Fondatrice et ses compagnes. 

Une autre maison s’ouvrit en 1808 à Auray, dans un ancien couvent, puis un noviciat séparé en 1810. Le couvent d’Auray sera malheureusement saccagé lors d’une révolte en 1815.

En 1816, une ordonnance royale reconnut la congrégation. La même année s’ouvrit la maison de Pléchâtel (Ille-et-Vilaine).

En 1824, Mère Saint-Louis acheta l’ancien couvent de Saint-Gildas de Rhuys, pour y ouvrir une école gratuite et une œuvre de retraites.

Mère Saint-Louis mourut le 4 mars 1825. Elle fut enterrée à Vannes.

Elle fut béatifiée en 2012.

Les Sœurs de la Charité de Saint-Louis ont ouvert une maison en Angleterre dès 1898, au Canada (1903), aux Etats-Unis (1908), en Haïti (1945), à Madagascar (1956), au Mali (1966), au Sénégal et en Martinique (1972), au Mexique (2000). Elles sont plusieurs centaines.

Le miracle reconnu en vue de la béatification, a été la guérison totale d’un Québécois souffrant d’ostéomyélite chronique. La relation en est émouvante.

Marcel Lesage, né en 1937 et aujourd'hui décédé, travaillait dans les bois, étant jeune, en dépit d’une ostéomyélite chronique. Sœur Thérèse Hardy, nonagénaire, était la maîtresse d’école de la sœur de Marcel Lesage, Denise. Elle a raconté que le bras de Marcel était tout violacé, avec une grosse bosse en dessous, et les médecins de Québec ne savaient pas quoi faire. Il a été transféré à Montréal, où l'ostéopathe lui a dit : "Mon jeune homme, il n'y a pas d'autre solution que de te couper le bras".

Ce jour-là, Denise, est arrivée dans la classe de sœur Hardy en pleurant. Croyant fortement à la bonté de mère Saint-Louis, l'enseignante a demandé à toute sa classe de prier celle-ci pour empêcher l'amputation du jeune homme, prévue le lendemain matin. Toute la journée, à chaque instant, j'arrêtais mon cours et je disais avec mes élèves : "Bonne mère Saint-Louis, faites qu'on ne coupe pas le bras de Marcel." Son bras a repris son aspect normal durant la nuit. L'opération a été annulée : c'était le jour du 25e anniversaire de Marcel Lesage (1962).

 
Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de samuelephrem
  • : Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !
  • Contact

Recherche

Liens