Ursus
Ve-VIe siècle
Ce qu’on sait sur ce saint abbé de monastère, c’est qu’il était né à Cahors, et qu’il était rempli de l’amour de Dieu dès son enfance.
Ursus (Ours) vint en Berry et fonda trois monastères : Heugnes, Toiselay, Pontiniacum (Pontigny).
Puis il passa en Touraine où il construisit un oratoire et un monastère à Sennevières.
Ce fut le tour de Loches, sur l’Indre, dans le creux d’une montagne au-dessus de laquelle s’élève un château célèbre, qui porte le même nom que le monastère. Là il décida de ne plus aller ailleurs et d’y travailler de ses mains avec d’autres moines.
Saint Grégoire de Tours, l’unique source dont nous disposions, mentionne la grande abstinence qu’il s’imposait pour la nourriture et la boisson ; il le dit aussi thaumaturge, chassant les démons d’un souffle sur les pauvres énergumènes possédés. Il fit d’autres miracles.
Un de ceux-ci concernait le moulin qu’il fit construire sur l’Indre, pour faciliter le travail manuel des moines. Il créa un canal entre deux rangées de pieux, avec de gros amas de pierres pour faire des écluses et y amena l’eau pour que le courant fît tourner la roue du moulin. Mais un certain Sichlarius voulut s’emparer du moulin et, comme l’abbé Ours s’y refusait, en construisit un autre à proximité, provoquant l’inondation sous la roue du moulin des moines et l’empêchant de tourner. L’abbé fit prier, demanda des prières à tous les autres monastères qu’il avait fondés, et s’enferma lui-même dans son oratoire. Trois jours après, la roue tournait comme auparavant, mais surtout le moulin pirate avait totalement disparu.
Quand Ours mourut, les énergumènes et les aveugles étaient guéris auprès de son tombeau.
Le souvenir du saint abbé Ours demeura longtemps à Loches, où l’église Saint-Ours fut détruite à la Révolution. Quant au moulin, paraît-il, il existait encore au XVIIIe siècle.
Saint Ours est commémoré au Martyrologe le 27 juillet.