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28 novembre 2023 2 28 /11 /novembre /2023 00:00

28 NOVEMBRE

 

I.        

S Sosthène, chef de la synagogue à Corinthe, converti par s.Paul (cf. Ac 18:17).

III.

S Irenarchos, bourreau converti par le courage des chrétiennes, à Sébaste, martyr.

V.        

S Hilaire et son épouse, à Dijon ; quand on enterra l'épouse près de son mari, un an après la mort de celui-ci, il leva sa main droite et embrassa la tête de sa femme.

SS Papianus, Mansuetus, Urbanus, Crescens, Habetdeus, Eustratius, Cresconius, Vicis, Felix, Hortulanus et Florentianus, évêques en Afrique, victimes des Vandales : Papinianus eut le corps brûlé avec des lames de fer rougies au feu, Mansuetus fut brûlé, les autres exilés.

VI.        

S Philippe, évêque à Vienne. 

X.        

S Stéphane le Jeune, moine à Constantinople et martyrisé par les iconoclastes, mort au lendemain du 27, jour où coïncident les deux fêtes ci-dessus mentionnées (Novgorod et Paris).

Ste Teodora, abbesse en Calabre, disciple de s.Nil.

XV.        

S Giacomo Piceni de la Marche, franciscain italien, prédicateur extrêmement actif (jusqu'en Pologne), un des principaux disciples de s.Bernardin de Sienne, pacificateur, thaumaturge (malgré ses prières pour être libéré de ce don) ; il s'éleva contre les emprunts usuraires aux Juifs.

XVI.    

B James Thompson, prêtre anglais martyr ; pendu, il fit encore le signe de la croix.    

XIX.    

S Anrê Trần Văn Trông, tisseur de soie du roi de Cochinchine ; pour avoir refusé de piétiner la croix, il fut décapité ; sa mère l'encourageait à persévérer ; canonisé en 1988 et fêté le 24 novembre.

XX.    

Bx Martyrs espagnols de 1936 :

- béatifiés en 1992, martyrisés près de Madrid :

Hospitaliers : les deux prêtres Mariano Adradas Gonzalo (Juan Jesús) et Vicente Andrés Llop Gaya (Guillermo) (*1878, 1880) ; les sept profès Clemente Díez Sahagún, Juan María Múgica Goiburu (Lázaro), Antonio Meléndez Sánchez (Martiniano), Pedro María Alcalde Negredo, Eduardo Bautista Jiménez, Julián Plazaola Artola, Antonio Hilario Delgado Vílchez (Hilario) (*1861, 1867, 1878, 1878, 1885, 1915, 1918) ; les quatre novices Pedro de Alcántara Bernalte Calzado, Juan Alcalde y Alcalde, Ángel Sastre Corporales, Isidoro Martínez Izquierdo (*1910, 1911, 1916, 1918) ; les deux postulants José Mora Velasco (déjà prêtre, *1886), José Ruiz Cuesta (*1907) ;

- béatifié en 2001 :

Laïcs : près de Valencia, Luis Campos Górriz (*1905), avocat ;

- béatifiés en 2007, martyrisés près de Madrid :

Augustins : les prêtres Sabino Rodrigo Fierro, Avelino Rodríguez Alonso, Benito Alcalde González, Bernardino Álvarez Melcón, Senén García González, Samuel Pajares García, Manuel Álvarez Rego, Balbino Villarroel y Villarroel (*1874, 1879, 1883, 1903, 1905, 1907, 1908, 1910) ; les deux clercs José Peque Iglesias et Lucinio Ruiz Valtierra (*1915) ; les deux profès Juan Baldajos Pérez et Marcos Pérez Andrés (*1872, 1917) ;

Dominicains : le clerc José Prieto Fuentes (*1913) et le profès Juan Herrero Arroyo (*1859) ;

Salésiens : le clerc Justo Juanes Santos (*1912) ; les profès Valentín Gil Arribas et Anastasio Garzón González (*1897, 1908) ;

- béatifiés en 2011, martyrisés près de Madrid :

Oblats de Marie Immaculée : les prêtres Vicente Blanco Guadilla, Francisco Esteban Lacal, Gregorio Escobar García   (*1882, 1888, 1912) ; les convers Ángel Francisco Bocos Hernández, Marcelino Sánchez Fernández, Eleuterio Prado Villaroel  (*1883, 1910, 1915) ; les clercs Justo Gil Pardo (diacre), Juan José Caballero Rodríguez (sous-diacre), Publio Rodríguez Moslares, José Guerra Andrés, Daniel Gómez Lucas, Justo Fernández González, Clemente Rodríguez Tejerina (*1910, 1912, 1912, 1914, 1916, 1916, 1918) ;

- béatifiés en 2013, martyrisés près de Madrid :

Carmes de l’Ancienne Observance : le prêtre Francisco Marco Alemán (Alberto María, *1894) ;

Lasalliens : Ramiro Frías García (Vidal Ernesto, *1906) ;

- béatifiés en 2017 :

Clarétains : à Barcelone, le prêtre Ciril Montaner Fabré (*1873) ;

Lazaristes : à Madrid, les frères Pedro Armendáriz Zabaleta et José García Pérez (*1877, 1915) ;

- béatifiés en 2021 :

Diocésains : près de Badajoz, le prêtre Pedro Simancas Valderramas (*1872) ;

Laïcs : près de Badajoz, Francisco Fernández Sánchez Toril (*1854).

Sosthène

1er siècle

 

Sur le nom de ce(s) personnage(s) plane un doute qui n’a pas été dissipé.

Il est question d’un Sosthène dans Ac 18:17, et plus tard dans 1Co 1:1. Personne n’a pu avancer avec certitude qu’il s’agît d’un seul et même personnage, ou de deux.

Dans les Actes des Apôtres, Sosthène est le chef de la synagogue, qui est battu de verges par ses propres coreligionnaires au terme d’une dispute doctrinale, après la prédication de Paul.

Saint Jean Chrysostome commente que Sosthène se serait converti en écoutant Paul, ce qui déplaisait fortement aux Juifs de Corinthe. Après l’épisode de la flagellation, il aurait accompagné Paul dans son voyage.

Certaines traditions orientales le font évêque de Colophon, une ville aujourd’hui disparue, non loin d’Ephèse, et dont les ruines se trouvent sur la côte occidentale de la Turquie d’Asie. Il y serait mort.

Autrefois notre Martyrologe le mentionnait le 28 novembre, mais par manque de preuves historiques solides, ne l’a pas retenu dans la dernière édition.

 

 

Irenarchos de Sébaste

298

 

Nous sommes à Sébaste (Arménie, auj. Sivas, Turquie), où vivait Irenarchos durant le règne de Dioclétien.

Initialement, il eut à s’occuper des Chrétiens prisonniers. Un jour qu’il se trouvait devant sept femmes qu’on torturait, il fut frappé de la constance de celles-ci qui, malgré leur grande faiblesse, continuaient à confesser le Christ, pour la grande confusion du persécuteur.

D’un coup, Irenarchos fut illuminé par la grâce et confessa hardiment sa foi au Christ.

On le tortura avec le feu, puis on le décapita, en même temps que les sept femmes dont il fut question ci-dessus.

Ce devait être en 298.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Irenarchos de Sébaste au 28 novembre.

 

 

Evêques d’Afrique (Onze)

5e siècle

 

En juin 429, débarqua en Afrique l’arien Genséric et ses Vandales. Ce furent d’abord pillages et destructions, auxquels s’ajouta bientôt une persécution violente contre les Catholiques.

Des églises furent confisquées pour servir au culte des ariens. Des évêques furent torturés, par haine contre l’Eglise mais aussi pour leur extorquer, soi-disant, l’or et l’argent qu’ils cachaient.

Après Genséric, son fils Hunéric reprit la persécution. Après la conférence de février 484 à Carthage, les évêques catholiques furent contraints de rester sur place et de subir toute sorte de mauvais traitements. On leur présenta un parchemin qui contenait, disaient-ils, une formule qu’on leur demandait de signer. S’ils tenaient parole, ils seraient libres. Hortulanus rétorqua qu’ils n’étaient pas des bêtes, pour signer et jurer sans connaître les termes de la formule. On la leur montra : ils devaient s’engager à soutenir le fils d’Hunéric et à ne pas écrire de lettres pour l’étranger.

Certains évêques finirent par signer, mais furent quand même relégués dans des fermes pour avoir désobéi à l’Evangile qui interdit de jurer.

Ceux qui refusèrent de signer, furent exilés en Corse pour avoir refusé d’avoir pour roi le fils d’Hunéric.

On le voit, les évêques dont il va être question ne furent donc pas tous mis à mort, ni la même année. Certains moururent en exil. En voici onze, nommément cités par les auteurs. Les deux premiers furent exécutés en 430, les sept suivants furent exilés en 453, les deux derniers souffrirent sous Hunéric, en 484.

 

  • Papinianus, évêque de Vite, eut le corps grillé avec des lames de fer rougies au feu ; c’était au moment où la ville d’Hippone fut assiégée (son évêque était s.Augustin, v. 28 août).
  • Mansuetus, évêque d’Uruci, fut brûlé par le feu.
  • Urbanus, évêque de Girba.
  • Crescens, évêque de Byzacène ; il était primat de cent-vingt évêques.
  • Eustratius, évêque de Sufès.
  • Cresconius, évêque d’Oea.
  • Vicis, évêque de Sabrata.
  • Felix, évêque de Hadrumète.
  • Habetdeum, évêque de Teudala.
  • Hortulanus, évêque de Bennefa.
  • Florentianus, évêque de Midila.

On restera admiratif en voyant le nombre élevé d’évêques présents dans cette Afrique du Nord chrétienne, qui allait être quasi éliminée par les invasions islamiques.

Le Martyrologe Romain mentionne ces saints évêques au 28 novembre.

 

 

Stephanos le Jeune

715-765

 

Né vers 715 à Constantinople, de Gregorios et d’une excellente chrétienne nommée Anna, Stephanos eut aussi deux sœurs.

Devenu à seize ans moine au Mont-Saint-Auxence (Chalcédoine, Bythinie), il se posa en ferme opposant au courant iconoclaste imposé par l’empereur Constantin Copronyme.

A la mort de son père, il se rendit à Constantinople, vendit tous les biens de la famille et retourna au monastère, emmenant sa mère et une de ses sœurs, Théodota, qui entrèrent au monastère de Trikhinaréai. L’autre sœur de Stephanos était déjà moniale.

En 745-746, Stephanos devint supérieur de la communauté.

En 753 eut lieu un «concile» qui condamnait le culte des Saintes Images. Neuf ans plus tard, l’empereur fit demander à Stephanos de signer les canons, ce que refusa fermement le pieux moine. Il fut alors enfermé pendant six jours dans un autre monastère.

On essaya de le compromettre en faisant comparaître une femme toute nue, devant l’empereur qui voulait la forcer à «avouer» que Stephanos avait eu des relations coupables avec elle ; la pauvre femme résista, jusqu’à devoir être flagellée à coups de nerfs de bœuf et reléguée sans assistance au fond d’un monastère. Elle mourut sans doute de faim et d’épuisement. Puis l’empereur fit incendier le monastère de Stephanos.

Stephanos fut traîné, avec mille insultes et mille mauvais traitements, au monastère de Chrysopolis près de Constantinople, où il demeura dix-sept jours, refusant la bonne nourriture que l’empereur lui faisait porter. Même des prélats venaient l’inviter à «signer», Stephanos les renvoya en les injuriant, dit le récit de sa Vita.

Il fut alors expédié dans l’île Procomnèse (Mer de Marmara), où purent le rejoindre les moines de sa communauté, dont le monastère avait été incendié ; sa mère et sa sœur vinrent le visiter. De septembre 762 à décembre 763, Stephanos continua à enseigner et prêcher la Vérité, appuyant sa parole par des miracles et des conversions.

L’empereur convoqua Stephanos au palais impérial pour l’interroger. Stephanos exhiba une pièce de monnaie portant l’effigie de l’empereur. Et d’ajouter : Si l’on doit châtier celui qui la foulerait, quelle peine horrible alors méritera celui qui piétinera l’effigie du Christ et de sa Mère ? Il piétina alors la pièce ; les courtisans voulaient le jeter du haut de la terrasse, mais l’empereur le fit enfermer pour le juger selon la loi.

Dans cette prison, Stephanos retrouva plusieurs centaines de moines mutilés de toutes les manières pour leur opposition à l’iconoclasme : oreilles coupées, nez coupé, yeux crevés, cheveux rasés, barbe enduite de poix et brûlée, mains ou bras coupés… Stephanos les exhorta et tous ne firent qu’une voix pour chanter les louanges de Dieu comme dans un nouveau monastère.

On le rapporta à l’empereur. il tenta encore une fois de flatter Stephanos par de fausses promesses. Stephanos refusa encore et toujours. L’empereur commençait à «perdre patience». Des officiers prirent les devants et allèrent chercher le saint moine. Indignement malmené, il fut tué dehors avec une pièce d’une pompe à incendie. La populace traîna le cadavre par la ville, mutilé, éventré ; les enfants le lapidaient.

C’était le 20 ou le 28 novembre 765.

Saint Stephanos le Jeune est commémoré le 28 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Teodora de Rossano

910-980

 

Teodora naquit vers 910 dans la province de Cosenza (Calabre, Italie SO), de parents pauvres, Eusebio et Rosalia.

Dans sa jeunesse, elle montra son grand cœur en pratiquant des œuvres de charité.

Elle fut une disciple de s.Nilo le Jeune (v. 26 septembre) et entra au monastère Saint-Opoli, appartenant à l’ordre de s.Basile.

Un certain Eusebio (différent du père de Teodora), fit don à Nilo d’une propriété pour construire un nouveau monastère, dédié à sainte Anastasie. C’est alors que Nilo nomma Teodora abbesse.

Le bruit de ses vertus, de sa vie austère, attira des vocations.

Teodora mourut vers 980. Elle avait en effet soixante-dix ans.

Le monastère Sainte-Anastasie est maintenant l’Oratoire San Marcos. C’est le monument le plus ancien de Rossano.

Sainte Teodora de Rossano est commémorée le 28 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

Domenico Gangale de la Marche

1393-1476

 

Domenico Gangale naquit vers 1393, un 1er septembre, à Monteprandone (Marches, Italie), de Antonio Gangale et Antonia Rossi, des gens assez pauvres.

Bientôt orphelin de père, Domenico commença à étudier à Offida sous la direction d’un oncle prêtre qui ensuite l’envoya étudier à Ascoli Piceno, puis Domenico fut reçu docteur en droit civil à Pérouse.

Il travailla à Florence comme notaire, à Bibbiena comme juge dans des affaires de sorcellerie.

Après avoir pensé devenir chartreux, il fut conquis par l’idéal de saint François d’Assise et, en 1416, il entra chez les Frères Mineurs d’Assise, prenant le nom de Giacomo (Jacques) au moment où il reçut l’habit que lui avait taillé un futur grand Saint, Bernardino de Sienne (v. 20 mai).

Après le noviciat à Assise, il étudia à Fiesole (Florence), où son professeur fut encore Bernardino de Sienne ; on comprend pourquoi il lui resta toujours très attaché et très reconnaissant.

Sa chère maman mourut en 1421. Il fut ordonné prêtre en 1422. Commença alors pour lui une activité de prédicateur qui le conduisit en Europe centrale et dans toute l’Italie.

L’Europe centrale l’occupa de 1432 à 1440. Il prêcha en Bosnie, en Hongrie et en Autriche, et fonda deux monastères en Bohême, trois en Hongrie et trois en Autriche. Il lutta pour faire observer au clergé le célibat. En 1438, il assista au concile de Ferrare, sur l’invitation du pape, qui l’envoya bien vite en Hongrie pour rétablir la paix entre Hongrois et Allemands. De l’Europe centrale, il fit aussi un voyage jusqu’en Scandinavie.

L’Italie l’occupa bien davantage, de 1440 à 1476. Pendant plus de trente ans, il parla tous les jours.

Après avoir prêché à Padoue, il demanda à partir en Orient, mais la maladie lui fit rebrousser chemin à Chypre. En 1443, il prêchait la croisade à Aquilée comme nonce apostolique. Le chapitre de Padoue lui fut particulièrement douloureux. Il eut le réconfort de revoir s.Giovanni de Capistrano et s.Bernardin de Sienne, quelques jours avant d’apprendre mystiquement la mort de ce dernier après l’avoir quitté. Puis ce furent les provinces de l’Ombrie et des Marches, un nouveau passage en Hongrie, Ascoli, Naples, L’Aquila…

Le pape, inquiet de sa santé, lui intima l’ordre de manger de la viande et des laitages même aux jours de jeûne et abstinence, car sa santé «était d’utilité publique». Giacomo en effet jeûnait chaque jour, faisait sept carêmes chaque année, s’imposait la discipline la nuit, et priait un rosaire entier le jour ; pendant près de vingt ans, il porta un cilice. Il supplia Notre-Dame de Lorette de le délivrer d’une cruelle tentation de la chair qui durait depuis trente années, et fut exaucé.

A la suite de saint Bernardin de Sienne, Jacques prêchait intensément la dévotion au Saint Nom de Jésus. A L’Aquila, il allégua quelque soixante miracles obtenus par l’invocation de ce Saint Nom, citant avec une mémoire impressionnante, les généalogies des personnes guéries jusqu’à cinq générations.

A sa descente de chaire, on le pressait tellement pour obtenir le Nom de Jésus écrit de sa main, qu’il aurait pu être étouffé par la foule si on ne l’avait pas tout de suite mis à l’abri à l’évêché.

Plusieurs fois, des hérétiques l’attaquèrent, l’empoisonnèrent, le firent mettre en prison. A Foligno, Giacomo condamna violemment les emprunts usuraires aux Juifs. Il créa des Monts de Piété pour soulager les débiteurs.

Il faut dire aussi que Giacomo réussit à apporter la paix entre les deux branches franciscaines des Osservants et des Conventuels.

Il eut le don des miracles, tellement qu’il pria - mais vainement - que ce don lui fût retiré. Son secrétaire et futur biographe attesta l’avoir vu libérer plus de trente possédés.

Signalons son obéissance : un jour qu’il levait son verre à table, lui arriva l’ordre papal de partir en Hongrie ; il partit sans boire.

En 1460, il refusa d’être nommé évêque de Milan, préférant continuer à prêcher.

Souffrant de beaucoup d’infirmités, il reçut six fois le sacrement des malades. Quand il se vit vraiment au bout de sa course, à Naples, il ne cessait d’invoquer Jésus et Marie.

Domenico Gangale, si connu comme Giacomo de la Marche, mourut le jeudi 28 novembre 1476 ; il fut béatifié en 1624, canonisé en 1726.

 

 

James Thompson

? -1582

 

James naquit à ou près de York (Angleterre), une ville où il vécut presque toute sa vie.

En 1580, il arriva au Collège anglais de Reims pour se préparer au sacerdoce.

Par une disposition exceptionnelle, malgré sa mauvaise santé et ses études incomplètes, il fut ordonné prêtre dès 1581, et même reçut les sept degrés de l’ordination en l’espace de douze jours. A l’époque en effet, et jusqu’à une récente période, les clercs, après leur tonsure, recevaient quatre ordres mineurs (portier, lecteur, exorciste, acolythe) et trois ordres majeurs (sous-diaconat, diaconat, prêtrise), qui devaient être reçus à certains  intervalles de temps. 

James, lui, fut même tout de suite envoyé en mission dans son pays : arrivé le 10 août 1582, il fut arrêté… le lendemain, à York.

Convoqué devant le Conseil, il reconnut - à la stupéfaction générale - qu’il était «déjà» prêtre, alors qu’il ne s’était pas même absenté une année. On lui mit une double chaîne de fer et le conduisit en prison, jusqu’à épuisement de l’argent qu’il avait, puis au château.

Le 25 novembre, il fut amené au Tribunal, et condamné pour haute trahison.

Le 28 novembre 1582, il souffrit le martyre au Knavesmire, avec grande joie et tranquillement, proclamant qu’il n’avait jamais comploté contre la Reine et qu’il mourait dans et pour la foi catholique.

Pendant la pendaison, il éleva ses deux bras vers le ciel, se frappa la poitrine avec la main droite et fit encore le signe de la croix.

Contrairement à «l’habitude», il ne fut ni éviscéré ni écartelé, mais enterré sur place.

Son culte a été reconnu en 1886, ce qui équivaut à la béatification.

 

 

Anrê Trần Văn Trông

1814-1835

 

Anrê (André) était né vers 1814 à Kim Long (Phu Xuan, Hue, Vietnam), fils unique de parents déjà chrétiens.

A quinze ans, il «perdit» son père et, pour vivre, alla travailler parmi les tisseurs du roi. Quand la journée de travail, harassante, était finie, il allait pêcher dans la rivière, pour méditer dans la nature. 

Son salaire étant trop maigre, il se vit contraint de s’enrôler dans l’armée, à vingt ans. Il avait ensuite été arrêté en janvier 1834 avec ses collègues chrétiens et sommé d’apostasier sous la torture.

Sur la douzaine ainsi maltraités, plusieurs avaient cédé. Mais Anrê persévéra. Invité à piétiner la croix, il refusa. Il resta environ deux ans en prison, toujours inébranlable, trouvant sa force intérieure dans sa confiance totale en Marie, la mère du Christ. Il finit même par conquérir l’amitié des gardiens, grâce auxquels il put enfin aller (sous escorte) trouver un prêtre pour se confesser et recevoir l’Eucharistie. Mais pour ne pas compromettre ce dernier, Anrê s’adressa aux gens de l’endroit dans son dialecte. Il put enfin se rapprocher le plus possible de son village, et passer la nuit chez sa mère, qui étreignit fortement son grand garçon, dont elle était si fière. Puis Anrê, maintenant sa promesse, retourna à sa prison. 

L’audience finale devait avoir lieu le 28 novembre. On proposa un repas à Anrê, qui préféra rester à jeun. A la fin, on le renvoya (sous escorte) dans son propre pays, pour y subir la décapitation sous les yeux de sa famille.

L’évêque Mgr Etienne-Théodore Cuenot (v. 14 novembre), écrivit ce petit compte-rendu : 

Le 28 novembre {1835}, le roi a fait trancher la tête d’un jeune chrétien de la ville royale en prison depuis deux ans pour refus d’apostasie.

En effet, Anrê fut exécuté à cette date, à An Hòa (Hue). Il avait vingt-et-un ans. Sa mère se présenta et avança sa robe pour recevoir respectueusement la tête de son fils martyr. Elle avait accompagné son fils le long du trajet, sans pleurer, calme et intérieurement heureuse de la gloire prochaine d’Anrê.

Anrê a été béatifié en 1900 et canonisé en 1988.

Francisco Fernández Sánchez Toril

1854-1936

 

Francisco Fernández Sánchez Toril naquit à Cabeza del Buey (Badajoz, Espagne O) le 4 octobre 1854 ; ce jour-là on fêtait s.François d’Assise, dont il porta le nom.

Ce pieux vieillard de quatre-vingt-deux ans ne fut pas épargné par la fureur révolutionnaire des ennemis de Dieu.

Son martyre eut lieu le 28 novembre 1936 à Cabeza del Buey.

Francisco Fernández Sánchez Toril sera béatifié en 2021, et inscrit au Martyrologe le 28 novembre.

 

 

Juan Herrero Arroyo

1859-1936

 

Né le 24 mai 1859 à Barriosuso de Valdivia (Palencia), il fut baptisé le lendemain, et confirmé en 1861.

Il grandit dans les pâturages de la campagne, sans grande formation intellectuelle.

Il entra chez les Dominicains de Ávila, professa en 1881, et fit l’édification des communautés où il passa : Ávila, Ocaña (1900), San Gervasio de Barcelone où il vécut la Semaine Tragique en 1909.

En 1912, il fut dans la première communauté de la nouvelle maison de La Mejorada (Valladolid), revint à Ocaña en 1918, passa à Santa María de Nieva (Segovie) en 1931, finalement à la procure de la Pasión (Madrid) en 1936. 

Partout on lui confia la confection des vêtements, la cuisine, et d’autres tâches matérielles, qu’il accomplissait humblement, discrètement, toujours avec le sourire et avec amabilité.

En juillet 1936, la maison fut occupée par les miliciens, qui le surveillèrent de près, menaçant ceux qui voulaient lui vendre de la nourriture. Il fut contraint de gagner son pain en lavant le linge des voisins. Naïvement, il se présenta à la Direction Générale de Sécurité pour demander de l’aide.

L’aide, ce fut l’emprisonnement à San Antón, le 29 octobre 1936, et le martyre le 28 novembre suivant, à Paracuellos de Jarama. Le Frère Juan avait soixante-dix-sept ans.

Il a été béatifié en 2007.

 

 

Clemente Díez Sahagún

1861-1936

 

Clemente était né le 23 novembre 1861, fête de saint Clément, à Fuentes de Nava (Palencia, Espagne), et reçut le lendemain au baptême le nom de ce saint pape.

A vingt-cinq ans, malgré la résistance de son père, il entra dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu et fit les vœux en 1887.

Il fut à Ciempozuelos (Madrid), Sant Boi de Llobregat (Barcelone), Palencia, Santa Águeda de Mondragón. Après une période à Mexico, il revint en Espagne à Barcelone, Málaga, Saragosse.

Il reçut de multiples expressions de reconnaissance pour son travail excellent.

En 1936, il était le doyen de la communauté de Ciempozuelos qui fut arrêtée le 7 août, et un des sept profès de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Juan María Múgica Goiburu

1867-1936

 

Juan María était né et fut baptisé le 5 avril 1867, à Idiazábal (Guipúzcoa, Espagne).

Il entra dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu à dix-neuf ans et prit le nom de Lázaro lors de sa profession en 1887.

Il exerça à Ciempozuelos (Madrid), Sant Boi de Llobregat (Barcelone), Santa Águeda de Mondragón (Guipúzcoa), Palencia, Pamplone, Carabanchel Alto (Madrid) et Séville.

Il était retiré dans la communauté de Ciempozuelos, qui fut arrêtée le 7 août 1936. Dans la prison San Antón, il souffrit beaucoup des blasphèmes que les gardiens faisaient exprès de proférer.

En quittant ses Confrères pour aller être fusillé, il pleurait abondamment, mais se ressaisit et reprit son sourire.

C’était un des sept profès de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Juan Baldajos Pérez

1872-1936

 

Né le 30 mars 1872 à Palencia de Blas et Eulogia, Juan fut baptisé le 1er avril.

Il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à Valladolid et la profession en 1893, comme Frère.

Toute son activité fut l’accueil et l’économat, à l’Escorial puis à Ronda de 1903 à 1917, et de nouveau à l’Escorial.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut. Le frère Juan fut arrêté le 6 août, et fut incarcéré à San Antón.

Le 28 novembre 1936, on appela son nom. Il embrassa chacun de ceux qui étaient présents, demanda pardon pour ses fautes ou les désagréments qu’il avait pu leur causer et acheva avec ces mots : Dans l’Eternité !

Le frère Juan et onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

 

 

 

Pedro Simancas Valderramas

1872-1936

 

Pedro Simancas Valderramas naquit à Cabeza del Buey (Badajoz, Espagne O) le 28 avril 1872 ; ce jour-là on fêtait déjà le b.Pierre Chanel, dont il porta le nom - et qu’il allait suivre aussi dans le martyre.

Il fut ordonné prêtre.

Son martyre eut lieu le 28 novembre 1936 à Cabeza del Buey.

Pedro Simancas Valderramas sera béatifié en 2021, et inscrit au Martyrologe le 28 novembre.

 

 

Ciril Montaner Fabré

1873-1936

 

Né le 16 février 1873 à Vilanova i La Gertrú (Barcelone), il était le cinquième des sept enfants de Juan et Bernardina, trois garçons et quatre filles. Il fut baptisé le 23 février et confirmé en 1878.

Sa mère surtout lui prodigua sa première éducation chrétienne, puis l’école du village de La Secuita (Tarragona), où la famille s’installa bientôt ; il reçut la Première communion en 1884 et commença… à enseigner le catéchisme à ses camarades, à ceux du moins qui n’avaient pas l’habitude où la possibilité de fréquenter l’école. De retour à Vilanova i La Gertrú, il fréquenta l’école des Piaristes, passa le baccalauréat et entra au Grand séminaire de Barcelone, bénéficiant d’une bourse.

Ses études de philosophie au séminaire furent brillantes et il se mérita de nombreuses mentions Meritissimus ; peu à peu germa en lui le désir d’être plus largement missionnaire sans être enfermé dans une paroisse, et il se rapprocha des Clarétains ; il entra au noviciat de Cervera en 1895-1896. Bien sûr, il était plus âgé que les jeunes novices, mais il s’incorpora humblement dans les rangs et fit la profession en 1897.

Son enthousiasme était à son comble. Il fit remarquer que les initiales de son nom (CMF) correspondaient à celles de Cordis Mariæ Filius (Fils du Cœur de Marie). Il fit alors la théologie à Santo Domingo de la Calzada, où il fut en même temps responsable de le salle d’étude. Il reçut enfin l’ordination sacerdotale le 29 juin 1902 ; on pourra remarquer avec grand intérêt que, ce jour-là, l’évêque ordonna quarante-trois prêtres !

Le p.Ciril fut d’abord envoyé à Barbastro et, dès 1904, il fut envoyé aux missions de Guinée Espagnole, à Fernando Póo ; il devait y rester jusqu’en 1915, développant beaucoup d’activités au service de la population et ne ménageant pas ses forces. En 1911 seulement, il prit quelques «vacances» aux Canaries ; mais il ne put voir l’achèvement de la construction de la nouvelle cathédrale, car il dut revenir en Espagne : il était vraiment à bout de forces, mais récupéra vite à Barcelone.

Il continuait à suivre les missions, intervenant même auprès de la Reine pour des problèmes graves de le Guinée.

En 1916, il fut nommé supérieur de Calatayud, mais il était fatigué ; ses activités se réduisirent à des retraites et au confessionnal. Ensuite, il fut nommé supérieur en d’autres maisons : Gracia (Barcelone), Vic, Solsona, La Selva del Campo, de nouveau Gracia, jusqu’en 1936.

Le 18 juillet 1936, tandis que toute la communauté cherchait à se disperser et se réfugier chez des amis, le p.Ciril préféra conserver sa soutane et rester auprès des malades. Le 19, on l’arrêta et, après un court passage au commissariat, on le relâcha dans la rue. Le 20, il trouva refuge dans une famille d’amis, qui avaient déjà hébergés d’autres Religieux : le mari, Antonio Doménech, s’était converti de l’anarchisme et était maintenant un fervent chrétien. Le p.Ciril continua son travail sacerdotal, en consolant, en réconfortant, en confessant.

Jusqu’à la mi-novembre, il put célébrer la Messe, parfois même la chanter. Vers le 15, il offrit à Dieu et à Jésus-Sacrement sa vie, s’Il voulait bien l’accepter, pour l’Eglise et pour l’Espagne.

Le 25 novembre à trois heures du matin, de violents coups retentirent contre la porte. Comment les avait-on repérés ? Justement parce qu’ils avaient pris quelques précautions supplémentaires, cela sembla suspect et dénoncé au Comité. Le p.Ciril s’habilla rapidement, confia l’Eucharistie à la maîtresse de maison - qui la cacha sous ses habits. Il y eut une perquisition en règle et les miliciens emmenèrent le Père et Antonio Doménech, annonçant : Juste quelques déclarations et ils reviennent.

On les emmena au centre Colón, où ils furent longuement interrogés. Il était quatre heures du matin. Vers midi, le Père put revenir chercher son bréviaire, sous escorte ; la maîtresse de maison observa qu’il était très pâle et qu’il devait avoir beaucoup souffert. Et quand elle lui demanda où on l’emmenait, il leva les yeux au ciel, sans rien dire et remonta dans la voiture des miliciens. A dix-huit heures, on transféra le Père et Antonio à la prison San Elías - d’où l’on ne sortait jamais sinon pour être fusillé.

Le soir du 28 novembre 1936 (ou peut-être peu après minuit), on les fusilla tous deux au cimetière de Moncada.

Béatifié en 2017, Ciril Montaner Fabré sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 28 novembre.

 

 

Sabino Rodrigo Fierro

1874-1936

 

Sabino naquit le 7 décembre 1874 à Cerezal (León) de Tomás et María, et fut baptisé le 9.

Il entra dans l’Ordre des Augustins et fit la profession en 1890 à Valladolid.

En 1896, il enseignait déjà au Collège de l’Escorial.

Il fut ordonné prêtre en 1897 et passa la licence en Sciences Naturelles.

En 1908 il était professeur à Guernica et, de 1916 à 1936, au collège de la rue Valverde à Madrid.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut, le père Sabino fut conduit, comme les autres, à la prison Modelo, puis à celle de San Antón.

Le 28 novembre 1936, le père Sabino et onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Ils furent béatifiés en 2007.

 

 

Pedro Armendáriz Zabaleta

1877-1936

 

Né et baptisé le 29 avril 1877 à Iracheta (Navarre), Pedro était le fils de Santiago et Gregoria.

Il entra en 1900 dans la Congrégation des Lazaristes (Vincentiens) et fit la profession à Madrid en 1901 comme frère convers.

Les maisons où il vécut furent Madrid, Valdemoro, Cuenca ; Hortaleza à partir de 1929.

Le Frère s’occupait de l’écurie, des vaches, du lait. Il se levait le matin une demi-heure plus tôt que les autres pour avoir le temps de traire. Progressivement, lui vinrent aux pieds et aux jambes des plaies, qu’il supporta avec grande patience.

Dès le 20 juillet 1936, il fut expulsé de la maison et transféré avec ses Confrères à la prison Modelo de Madrid, le soir du 22 juillet. Il y resta jusqu’au 16 novembre, jour où on le fit passer à un collège des Piaristes réquisitionné pour servir de prison ; il y resta jusqu’au 27 novembre. Ce soir-là, on appela un grand nombre de prisonniers pour, comme on disait, les mettre en liberté, c’est-à-dire pour les fusiller.

Le frère Pedro fut donc fusillé au petit matin du 28 novembre 1936 à Paracuellos de Jarama (environs de Madrid).

Béatifié en 2017, Pedro Armendáriz Zabaleta sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 28 novembre.

 

Antonio Meléndez Sánchez

1878-1936

 

Antonio était né le 15 janvier 1878, à Málaga (Espagne), et fut baptisé sans doute le 17, en la fête de l’abbé saint Antoine, dont il reçut le nom.

Il fut accueilli petit au jardin d’enfants de San Bartolomé (Málaga) et entra à quinze ans dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, où il fit la profession en 1896 et prit le nom de Martiniano.

Il répétait souvent sa devise : Prie et travaille (Ora et labora, la devise des Bénédictins), ce qu’il mit en pratique partout où il passa : Ciempozuelos (Madrid), Grenada, Santa Águeda de Mondragón (Guipúzcoa), La Línea de la Concepción (Cadix), Séville, Valencia, Palencia, Málaga, Carabanchel Alto (Madrid) et Jerez de la Frontera (Cadix).

Il fut souvent portier, ce dont il profitait pour faire du bien aux pauvres qui frappaient.

Il ne put réaliser son rêve de devenir prêtre, parce que les Supérieurs ne lui trouvaient pas une assez bonne santé, et aussi en raison de sa vue mauvaise. A voir les multiples postes qu’il occupa, ce n’est pas sa santé qui l’empêcha de faire du bien autour de lui.

En 1936, il était à Ciempozuelos et fut arrêté le 7 août.

C’était un des sept profès de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Mariano Adradas Gonzalo

1878-1936

 

Mariano était né le 15 août 1878 (d’où son prénom) à Conquezuela (Soria, Espagne) et fut baptisé le 18.

Aidé par son frère aîné, il entra au séminaire et fut ordonné prêtre en 1903. 

Préparant le doctorat à Saragosse, il connut l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, s’y agrégea et fit la profession en 1905, avec le nom de Juan Jesús.

Il fut aumônier à Palencia, Sant Boi de Llobregat (Barcelone), Grenade. Fondateur de la maison de Ciempozuelos, il fut maître des novices et provincial.

Il fut arrêté avec toute sa communauté le 7 août 1936. En prison, il continuait son action sacerdotale, écoutant, confessant, conseillant, encourageant.

C’est un des deux prêtres de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 24 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Pedro María Alcalde Negredo

1878-1936

 

Pedro était né le 26 novembre 1878, à Ledesma (Soria, Espagne) et fut baptisé le lendemain.

Il était devenu confiseur et se maria en 1902, mais fut veuf l’année suivante.

Visitant les malades, il connut l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu et y entra pour se dédier aux malades. 

Comme Frère, il fut dans différentes communautés : Ciempozuelos et Carabanchel Alto (Madrid), Grenade, Sant Boi de Llobregat (Barcelone), Gibraltar.

Il souffrit longtemps de problèmes gastriques, qu’il supporta patiemment.

Il se trouvait à nouveau à Ciempozuelos en 1936, lorsque toute la communauté fut arrêtée et mise en prison à San Antón. Inutile de dire combien ses problèmes gastriques s’accentuèrent douloureusement durant les quatre mois de détention qu’il souffrit.

Appelé le 28 novembre, il embrassa ses Compagnons en leur disant : Allons vers ce que Dieu veut.

C’était un des sept profès de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Avelino Rodríguez Alonso

1879-1936

 

Avelino naquit le 9 novembre 1879 à Santiago Millas (León) et fut baptisé le 10, de Bernardo et María de la Concepción.

Après le séminaire de Astorga, il entra dans l’Ordre des Augustins, à l’Escorial, et fit la profession en 1897.

Il fut ordonné prêtre en 1904 et passa la licence en Droit.

De 1904 à 1930, il fut professeur au Collège Royal de Ronda (Málaga) puis à celui de l’Escorial.

En 1933, il fut nommé Prieur provincial, et résidait à Madrid.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut, le père Avelino fut conduit, comme les autres, à la prison Modelo. En tant que supérieur, il s’était senti responsable de tous les membres de la communauté et, quand un cousin lui offrit de le (faire) libérer, il répondit qu’il partirait seulement lorsque tous les autres seraient partis avant lui.

Le 14 novembre, on le transféra à la prison de San Antón, où il subit un simulacre de «jugement», au terme duquel il fut condamné à mort pour le grave crime d’être religieux.

Le 28 novembre 1936, le père Avelino, nu et les menottes au main, et ses onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama.

Avant l’instant final, il obtint de pouvoir saluer un à un ses Compagnons, les embrassa et leur donna l’absolution sacramentelle. Puis il s’adressa aux bourreaux et leur dit : Nous savons bien que vous nous tuez parce que nous sommes catholiques et religieux. Nous le sommes en effet. Nous vous pardonnons tous. Vive le Christ Roi !

Les onze furent fusillés et furent béatifiés en 2007.

Vicente Andrés Llop Gaya

1880-1936

 

Vicente était né le 10 novembre 1880 à Villareal (Castellón, Espagne) et fut baptisé le lendemain. 

Des six enfants, trois devinrent religieux, dont lui-même.

Après avoir fréquenté le collège tenu par les Franciscains, il entra dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu en 1898, fit la profession en 1899 et prit le nom de Guillermo.

Il fut à Barcelone, Gibraltar, Ciempozuelos (Madrid), Santa Águeda de Mondragón (Guipúzcoa), Pamplona, Sant Boi de Llobregat (Barcelone) et Carabanchel Alto. Mais il fut aussi en Italie (Rome, Frascatti) et au Chili (Santiago).

C’est en Italie qu’il rencontra le père Pio de Pietrelcina (v. 23 septembre), qui lui prédit qu’il serait martyr.

Ingénieux, éloquent, sympathique, il avait de nombreuses qualités. Il eut la charge de supérieur et de provincial. Il était supérieur à Ciempozuelos en 1936.

Il fut arrêté avec toute la communauté le 7 août. En prison à San Antón (Madrid), il continuait de parler de Dieu avec ses voisins ; les gardiens l’invectivaient : Hé, bandit, tu n’en as pas encore perverti assez au couvent, que tu continues encore à enseigner des bêtises ici ?

Quand on l’appela au matin du 28 novembre 1936, il s’exclama : Voilà, je suis prêt.

C’est un des deux prêtres de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Vicente Blanco Guadilla

1882-1936

 

Vicente naquit le 5 avril 1882 (fête de saint Vicente Ferrer), de Hilario et Lucía, d’humbles ouvriers, très chrétiens, à Frómista (Palencia, Espagne) et reçut le nom de ce grand apôtre espagnol (v. 5 avril).

Très vite il fréquenta avec plaisir le curé de la paroisse, ainsi que l’aumônier des Sœurs de la Sainte Famille de Burdeos, et c’est sans doute à travers elles qu’il connut les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée (OMI).

En 1895, il entre au Petit séminaire de Notre-Dame du Soto (Santander), tout récemment ouvert par les pères OMI, et qui fut transféré deux ans plus tard à Urnieta (Guipúzcoa), où Vicente fit ses études secondaires.

Ceux qui le connurent ont dit qu’on remarquait déjà dans ce garçon sa rectitude et son ferme désir de devenir religieux et missionnaire. Sa dévotion mariale se développait, il ne se séparait pas de son chapelet, qu’il avait appris déjà à prier en famille.

Durant les vacances, il savait aider les uns et les autres, mais surtout aider ses parents qui n’avaient pas de grands moyens.

A dix-huit ans, le 14 août 1900 (veille de l’Assomption), Vicente est envoyé au noviciat français de Notre-Dame de l’Osier (Isère), où il fait les premiers vœux un an plus tard, le 15 août 1901. De ce novice, on dit qu’il était très docile, très généreux et dévoué, modeste, réservé, équilibré, très convaincu de sa vocation et pénétré d’un grand amour pour sa famille religieuse.

Puis on l’envoie à Rome pour ses études sacerdotales ; c’est là qu’il émet les vœux perpétuels, et qu’il est ordonné prêtre en 1906.

Au moment où il va recevoir sa première fonction, on le note comme très régulier, d’un profond esprit religieux, d’une piété solide, d’un jugement droit, parfois un tantinet sévère, d’une volonté ferme mais pas entêtée, d’un caractère bon et dévoué.

Revenu en Espagne, il est professeur et directeur du collège de Urnieta, puis maître des novices à Urnieta et Las Arenas (Biscaye), pendant huit années.

De ces huit années, un témoin écrivit : Huit générations de novices l’ont connu ; il en reçut une vénération unanime, pleine de respect et d’estime ; ce religieux était sans vulgarité, mais bien pénétré de grandes vertus, surtout de prudence, de profonde piété, plein de zèle et tout donné aux intérêts de la Congrégation, plein d’amour pour l’Eglise, austère et très courageux, en même temps que très humble, exigeant pour lui-même et indulgent pour les autres… C’était un exemple vivant et stimulant pour toute la communauté. D’ailleurs, on l’appelait le saint père Blanco.

Ses derniers novices l’accompagnèrent ensuite au scolasticat de Pozuelo où il fut nommé supérieur en 1932.

Toutes ces charges importantes ne l’empêchaient pas d’exercer aussi le ministère pastoral, dans les paroisses ou communautés avoisinantes.

Le 18 juillet 1936, le père Vicente termine de prêcher une retraite pour quelques jeunes qui terminent leur noviciat à Bilbao et prend le dernier train pour Madrid sans se soucier de la situation dangereuse : la guerre civile allait éclater.

Le 22 juillet, toute la communauté de Pozuelo est sous surveillance ; les miliciens pénètrent dans la maison «pour chercher des armes». La maison devient une prison, dont les premiers prisonniers sont les jeunes religieux avec le père Vicente, soumis à toutes sortes de vexations. Le 23, ils ont juste le temps de prier un peu et de communier. Le père Vicente commença à donner la communion mais, trop ému, il dut être aidé par les deux autres pères, Monje et Vega. Cette communion devait être le Viatique pour presque tous. 

Le père Vicente fut emmené à la Direction Générale de Sécurité de Madrid, d’où on le laissa partir le 25 juillet.

Il mena alors une vie clandestine, mais fut rattrapé et arrêté le 15 octobre suivant ; il sera interné dans la prison Modelo, puis à celle de San Antón. Le père Monje, qui survivra parce qu’il sera remis en liberté, écrit : 

Le 27 novembre au soir, une liste de condamnés commence à circuler ; l’avant-dernier est celui qui écrit. On sortit de San Antón à 20h30, et nous nous séparâmes de ceux qui restaient avec l’émotion qu’on peut imaginer. Je me souviens qu’au moment de partir le père Blanco me dit : ‘Je crois que vous, vous allez être libéré ; écrivez-nous aussitôt’ : ce furent les dernières paroles que je lui entendis dire en ce monde ; en prison, il s’était toujours montré courageux et optimiste.

Très vite, ce même Père Blanco sera conduit à l’endroit fatidique, avec le père Provincial et onze autres Oblats, pour être fusillés à Paracuellos del Jarama.

C’était le 28 novembre 1936.

La béatification de ce groupe eut lieu en 2011.

 

 

Benito Alcalde González

1883-1936

 

Né le 12 janvier 1883 à Rosales (León) de Raimundo et Gregoria, Benito fut baptisé le 14.

Il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à l’Escorial et la profession en 1899.

Après les études, il fut ordonné prêtre en 1905 et passa la licence en Droit.

Toute son activité fut l’enseignement à l’Escorial et à la Résidence Universitaire de Madrid.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut. Le père Benito fut arrêté le 4 août, et fut incarcéré le 5 à San Antón.

Le 28 novembre 1936, le père Benito et onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

 

 

Ángel Francisco Bocos Hernández

1883-1936

 

Ángel Francisco Bocos Hernández naquit le 27 janvier 1883 à Ruijas (Cantabria, Espagne) et l’on sait bien peu de choses sur son enfance.

Le registre de baptêmes porte la mention : père inconnu. A la mort de la maman, il fut accueilli par un oncle maternel, Felipe Hernando, curé de Quinasolmo, qui lui donna une solide éducation chrétienne.

Il a dix-sept ans quand il frappe à la porte du noviciat des Oblats de Marie Immaculée. 

Son intention était de se consacrer à Dieu pour toute la vie, comme frère. On rappellera en effet ici que, par prudence, la loi de l’Eglise ne permettait pas aux enfants naturels d’accéder au sacerdoce, sans exclure, heureusement, des exceptions. 

Il fit sa première profession en décembre 1901, puis les vœux définitifs en 1907.

En trente-cinq ans de vie religieuse, il passa successivement dans les communautés de Madrid, d’Aoste et San Giorgio Canavese (Italie), Notre-Dame des Lumières (France) avant de revenir en Espagne en 1925. Il devait aller au noviciat de Las Arenas (Biscaye) puis au scolasticat de Pozuelo (Madrid) en 1929 : partout il se prêta humblement à tous les services, notamment à celui de la cuisine.

On a retrouvé une lettre qu’il écrivit à son Supérieur Général, de laquelle on peut déduire sa force intérieure, sa patience, en particulier parce qu’il souffrait de l’estomac, ainsi qu’à une jambe, mais il continuait malgré tout de travailler en cuisine (il y resta vingt-quatre ans !), offrant tout cela «pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes».

Avec tous les membres de la communauté, il fut fait prisonnier le 22 juillet 1936, leur maison étant transformée en prison. 

Le chef des miliciens le fit travailler à la cuisine, sous surveillance, et lui dit : Tu fais à manger pour tout le monde, mais si tu n’as pas assez pour tous, tu prives les tiens, pas les miens.

Il sera ensuite transporté à Madrid ; libéré le 25 juillet, il erra de maison en maison, comme tous les autres, puis fut finalement arrêté et enfermé à la prison Modelo de Madrid : il y retrouva ses Confrères de Pozuelo. Un mois plus tard, c’est le transfert à San Antón (une autre maison religieuse transformée en prison). 

Au soir du 28 novembre, on l’emmena avec les autres «pour les libérer», en réalité pour les fusiller, à Paracuellos del Jarama, aux environs de Madrid. 

Avec ses cinquante-trois ans, Ángel est le plus âgé de toute la communauté.

Lors du procès diocésain, le juge qui examinait la cause ne pouvait dissimuler sa sympathie pour ce Serviteur de Dieu dont on parlait peu ; il le considérait comme un vrai Saint, et attribuait à son intercession la guérison personnelle suite à un grave accident.

Le frère Ángel Francisco a été béatifié avec les douze autres membres de sa communauté, en 2011.

 

 

Eduardo Bautista Jiménez

1885-1936

 

Eduardo était né le 5 janvier 1885, à La Gineta (Albacete, Espagne), jour de la fête de saint Edouard, dont il reçut le nom au baptême, le lendemain.

Il fut quelque temps parmi les Franciscains à Murcia, mais demanda à pouvoir entrer dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, pour servir les infirmes, qui en ont tant besoin.

Il incorpora donc la communauté de Ciempozuelos (Madrid) en septembre 1935, plein de sollicitude pour les malades, et excellent religieux au milieu de ses Confrères.

Arrêté avec les autres le 7 août, il resta en prison à San Antón jusque fin novembre.

Au matin du 28 novembre il fut un des premiers appelés pour l’instant suprême.

C’était un des sept profès de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Agapito José Mora Velasco

1886-1936

 

Agapito José était né le 18 août 1886, à Cordoue (Espagne), d’un père de la Garde civile, et fut baptisé le 22 août.

Ses parents s’installèrent à Talavera de la Reina (Tolède), où il entra au séminaire.

Une fois ordonné prêtre, en 1910, il fut nommé en diverses paroisses et, finalement, aumônier des Sœurs des Pauvres, à Talavera, où il connut l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu. Avec la permission de l’évêque, il s’y incorpora en 1936 et se trouva alors humble postulant, à Ciempozuelos, ayant presque vingt ans de plus que son confrère de postulat.

Il partagea le sort des membres de cette communauté, en prison à San Antón à partir du 7 août, jusqu’au 28 novembre.

C’était un des deux postulants de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

Francisco Esteban Lacal

1888-1936

 

Francisco naquit le 8 février 1888, à Soria (Osma, Espagne), dans une belle famille de six enfants, dont les parents très chrétiens s’appelaient Santiago et Dámasa, des commerçants.

Ses études secondaires se firent au Petit séminaire que les Oblats de Marie Immaculée venaient d’ouvrir à Urnieta (Guipúzcoa).

Il entra au noviciat d’Urnieta et fit ses premiers vœux en 1906.

En 1911 on l’envoie à Turin (Italie) pour ses études en vue du sacerdoce, qu’il reçoit en 1912.

En 1913, il est professeur à Urnieta, jusqu’en 1929. Puis il est assistant du Maître des novices à Las Arenas (Biscaye).

En 1930 il retourne à Urnieta, où l’attend la charge de professeur, comme précédemment, mais aussi comme supérieur. 

On a écrit de lui qu’il était rigide pour lui-même et très bon pour les autres ; qu’il avait une confiance totale en la divine Providence, particulièrement durant cette période où l’on manquait de tout. Personnage sérieux, droit, proche de chacun ; comme professeur, il était bon, sans jamais élever la voix ; à table, il passait voir si l’on mangeait bien et jouait parfois avec les novices en récréation. Esclave du devoir, il s’occupait de chacun, attentif à tous les problèmes des Confrères. 

En 1932, il devient Provincial. Ses proches lui suggérèrent de les accompagner à Santander, mais il refusa de se séparer de sa communauté. Ils lui conseillèrent de ne pas porter la soutane, mais il s’y refusa.

En 1935 il déplace sa résidence à Madrid, où les Oblats avaient une autre maison. C’est là qu’il va accueillir le père Blanco et les autres Oblats de Pozuelo qui, après quelques jours de prison à la Direction Générale de Sécurité, furent remis en liberté le 25 juillet 1936.

La révolution venait d’éclater au grand jour. Le 9 août, tous les membres de la communauté sont expulsés de leur maison. Ils trouvent refuge dans une pension de Madrid. Le père Esteban fait tout ce qu’il peut pour assister chacun, y compris ceux qui, venus de Pozuelo, avaient trouvé refuge en divers endroits de la capitale.

Le père Francisco ne s’enfermait pas chez lui, mais allait de tous côtés pour visiter les autres Oblats cachés, rendait visite aux Religieuses de la Sainte-Famille de Burdeos. Un jour qu’une patrouille l’arrêta avec une religieuse qu’il accompagnait dans sa famille, le chauffeur aurait dû les conduire au «Tribunal Populaire», où l’on condamnait à mort après un «jugement» très sommaire : le chauffeur refusa et les amena à un commissariat, où le père Francisco déclara tout simplement qu’il était prêtre et religieux ; devant une telle sincérité, le fonctionnaire lui répondit : Homme de Dieu, dites que vous êtes professeur, ou quelque chose comme ça, mais pas prêtre !

Le 15 octobre, presque tous sont capturés et transportés à la prison Modelo de Madrid. Tous déclarèrent sans ambages leur état de religieux.

Le 15 novembre, le père Esteban est emmené à la prison San Antón, l’ancien collège des pères des Ecoles Pies, transformé en prison. Des listes de noms circulaient, indiquant ceux qui allaient être exécutés. Certains furent remis en liberté ; les condamnés souffrirent le froid et la faim. Quelqu’un donna au père Francisco un manteau, mais il le donna à son tour à un autre détenu qui avait froid.

Quand ils se retrouvaient dans la cour, ils disaient le chapelet, en cachette.

C’est de là qu’il fut chargé avec douze autres Oblats sur des camions qui les emmenèrent à Paracuellos del Jarama, où ils furent fusillés.

Juste avant leur exécution, le père Francisco donna l’absolution à chacun de ses Compagnons, puis s’adressa aux bourreaux en ces termes : Nous savons bien que vous allez nous tuer parce que nous sommes catholiques et religieux, et nous le sommes effectivement ; autant moi que mes compagnons, nous vous pardonnons de tout cœur.

C’était le 28 novembre 1936.

Leur béatification eut lieu en 2011.

 

 

Francisco Marco Alemán 

1894-1936

 

Il était né le 23 mai 1894 à Caudete (Albacete, Espagne), dans une famille si chrétienne qu’on les appelait dans le pays les moines. Ils étaient huit frères et sœurs.

Entré dans l’Ordre des Carmes de l’Ancienne Observance, il professa avec le nom de Alberto María et fut ordonné prêtre.

Supérieur du monastère de Ayala (Madrid), il avertit toute la communauté dès le 20 juillet des dangers qui s’annonçaient. Tous les membres prirent des habits civils et se dispersèrent secrètement dans des familles amies. Lui-même se laissa pousser la moustache, s’habilla civilement et se procura des documents d’étudiants.

Il passa de cachette en cachette, put quelque temps célébrer encore la Messe, mais fut bientôt dénoncé et arrêté.

On l’interrogea longuement à la tchéka de Fomento. On lui proposa la liberté contre la renonciation à son état sacerdotal, ce qu’il refusa. On le mit dans la prison Porlier.

Là, il se fit beaucoup d’amis, conseillant, confessant, encourageant, priant.

A partir du 23 novembre 1936, sa santé se détériora sérieusement (il n’avait pourtant que quarante-deux ans) et on lui dit d’être prêt «pour un transfert de nuit», ce que chacun interprétait comme une sentence de mort.

Le 28 au soir, il fit un dernier tour de cellule, touchant chacun des lits en signe d’au-revoir. Au dernier, il dit : Au-revoir pour toujours, et prie pour moi… Que la volonté de Dieu soit faite. Au-revoir.

Il fut fusillé à Paracuellos de Jarama (Madrid) le 28 novembre 1936. 

On tenta de retrouver son corps, mais il se trouvait dans une immense fosse contenant… des centaines de corps.

Il fut béatifié en 2013.

 

 

Valentín Gil Arribas

1897-1936

Valentín vit le jour à Rábano (Valladolid, Espagne), le 14 février 1897, fête de s.Valentin .

Entré dans le collège des Salésiens de Carabanchel Alto, il y fit le noviciat et la profession en 1916, comme coadjuteur (Frère).

Il fut successivement à Alicante, Sarriá (Barcelone), La Coruña, Astudillo (Palencia) en 1927, Mohernando en 1930, Carabanchel Alto en 1931, enfin à Madrid en 1935.

Travailleur, serviable, il savait contenter tous les Confrères. Si jamais son caractère vif lui faisait faire quelque indélicatesse, il en demandait tout de suite pardon.

Lorsqu’on dut évacuer la maison du Paseo de Extremadura, il fut avec don Manuel Martín ; ils se réfugièrent chez une connaissance, puis dans une pension.

Le 17 septembre 1936, lors d’une fouille, Valentín fut emmené à la prison Modelo, d’où on le fit passer à celle de San Antón le 16 novembre.

Il fut condamné à mort pour sa qualité de religieux. Le 27 novembre au soir, on l’appela parmi une quarantaine de noms, et il fut fusillé le 28 novembre 1936 (date plus probable que le 9 novembre).

Il fut béatifié en 2007.

 

 

Bernardino Álvarez Melcón

1903-1936

 

Né le 31 août 1903 à Rosales (León) de Cayo et Aurora, Bernardino fut baptisé le 1er septembre.

Il étudia le latin et fit ses humanités à Vegarienza (León).

Il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à l’Escorial et la profession en 1920.

Après les études à Santiago, Uclés et Rome, il fut ordonné prêtre en 1927 et passa la licence en Droit.

Toute son activité fut l’enseignement à l’Escorial. Il fut nommé en 1935 supérieur et maître des novices.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut. Le père Bernardino fut arrêté le 6 août, et fut incarcéré à San Antón, où il réconfortait les plus jeunes.

Le 28 novembre 1936, le père Bernardino et onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Le père Bernardino avait trente-trois ans.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

 

 

Luis Campos Górriz

1905-1936

 

Luis naquit le 30 juin 1905 à Valencia.

Il fit de très bonnes études, au collège des Jésuites puis à l’université : à Valencia il eut la licence de Philosophie et Lettres, et à Madrid il reçut le doctorat en Droit.

Il voyagea en Europe, avec Mgr Ángel Herrera Oria, et travailla beaucoup pour l’apostolat des laïques.

Il fut secrétaire et président de la Fédération des Etudiants Catholiques à Valencia ; membre de la Junte Suprême de la Confédération Nationale des Etudiants Catholiques ; président de la congrégation de l’Immaculée et de saint Louis de Gonzague à Valencia ; secrétaire de l’Action Catholique des Propagandistes à Valencia, dont il devint même secrétaire national.

En 1933, il épousa Carmen de Arteche et s’installa à Madrid. Carmen mourut bientôt, et c’est alors que se déchaîna la guerre civile : Luis se trouvait alors chez son père à Torrente, non loin de Valencia.

Le 28 novembre 1936, un groupe de personnes armées l’arrêta et le soumit à interrogatoire, avant de le conduire au manège de Paterna pour le fusiller. Pour quel motif ? Parce qu’il était chrétien.

Luis Campos fut béatifié en 2001 ; il est mentionné au Martyrologe le 28 novembre.

 

 

Senén García González

1905-1936

 

Né le 15 juillet 1905 à Villarín (León, Espagne) de Eulogio et Eugenia, Senén fut baptisé le lendemain.

Il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à Uclés et la profession en 1921.

Les études se firent à Uclés et à l’Escorial. Il fut ordonné prêtre le 18 juin 1936.

Un mois plus tard, le 20 juillet 1936, la maison de la rue Valverde (Madrid) fut prise d’assaut et le père Senén arrêté ; il fut incarcéré à la prison Modelo pendant quatre mois.

Le 14 novembre, il fut transféré à la prison San Antón, avec les pères Avelino, Sabino et Balbino.

Le 28 novembre 1936, on les appela.

Le père Senén et onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007, donc après la dernière édition du Martyrologe, où il n'est pas encore inscrit.

 

 

Ramiro Frías García

1906-1936

 

Il vit le jour le 13 mars (ce qui explique qu’il ait porté le nom de saint Ramiro, fêté ce jour-là localement) 1906 à Villajimena (Palencia, Espagne).

Il entra au collège des Frères des Ecoles Chrétiennes de Bujedo en 1919, où ses professeurs remarquèrent tout de suite autant son intelligence que sa modestie.

En 1922, il reçut l’habit et prit le nom de Vidal Ernesto ; en 1923, il fit la première profession et passa au scolasticat ; il fera la profession solennelle en 1931.

Les lieux de son activité furent : Bujedo (1925), Griñón (1928), les deux maisons de Madrid (Maravillas et Sacré-Cœur, 1929-1933), Lorca (1933), de nouveau Griñón (1934), de nouveau Madrid (1935-1936).

Lors de son séjour à Madrid, il eut la faculté d’élargir ses compétences par de bonnes études musicales qui l’amenèrent à être, outre que professeur, organiste et maître de chapelle.

Son séjour à Lorca fut marqué par la maladie, ce qui poussa ses supérieurs à l’envoyer à Griñon, occupé à des tâches moins fatigantes. Puis il gagna Madrid, au collège de la Castellana, qui remplaçait celui des Maravillas, incendié durant les émeutes de 1931. C’est alors qu’il se découvrit aussi des aptitudes pour les Sciences Naturelles : il organisa une très belle exposition entomologique, qui lui valut les meilleurs compliments du directeur lui-même du Musée National. Ce Musée abrite actuellement des collections issues du travail du Frère Vidal Ernesto.

On le déchargea un peu de l’enseignement, pour lui laisser le temps de s’occuper de ces recherches en minéralogie et botanique. Il devint spécialiste dans le secteur de la cristallisation des minerais.

Ses élèves participaient à sa recherche de papillons, mais il était aussi en correspondance avec d’autres Frères d’Amérique du Sud, pour enrichir toujours plus ses collections.

Cette intense activité ne l’empêcha jamais de participer aux tâches de la communauté, auxquelles il s’associait toujours avec grande simplicité.

Le Frère Vidal Ernesto était devenu une quasi-célébrité, et en même temps une des cibles des ennemis de Dieu. Il fut arrêté dès juillet 1936 et mis en prison, avec d’autres Frères, dont Daciano (v. 27 novembre).

On le fusilla à Vicálvaro (Madrid) le 28 novembre 1936.

Le Frère Vidal Ernesto fut béatifié en 2013.

 

Samuel Pajares García

1907-1936

 

Né le 26 juillet 1907 à Roscales (Palencia, Espagne) de Mariano et Emiliana, Samuel fut baptisé le 28.

Après avoir fait les Humanités et l’étude du latin à Barriosuso de Valdavia, il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à Uclés (Cuenca) et la profession en 1924.

Les études se firent à Uclés, à Leganés (Madrid) et à l’Escorial. Il fut ordonné prêtre le 24 juin 1930, et envoyé à Rome pour faire la licence de Théologie.

A son retour, il enseigna à Madrid, dans les couvents de Leganés et de l’Escorial.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut et le père Samuel arrêté le 6 août ; il fut incarcéré à la prison San Antón, jusqu’au 28 novembre 1936.

Ce jour-là, on l’appela, ainsi que ses Confrères de la congrégation.

Le père Samuel et ses onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

Père Samuel, protégez le blog Samuelephrem !

 

 

José Ruiz Cuesta

1907-1936

 

José était né le 6 novembre 1907, à Dílar (Grenade, Espagne) et fut baptisé le 14.

En 1921, il suivit son père en Argentine et revint en Espagne en 1926.

On ne dit pas quelles furent ses occupations pendant dix ans, mais il était parfaitement conscient de l’atmosphère qui régnait en Espagne quand il demanda, en mai 1936, à entrer dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, écrivant bien fermement : Que la triste situation actuelle de la Patrie ne soit pas un obstacle pour moi.

C’est donc en postulant qu’il fut arrêté, trois mois plus tard, avec les membres de la communauté de Ciempozuelos (Madrid), le 7 août 1936, dont il partagea le sort, la prison et le martyre.

C’était un des deux postulants de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Anastasio Garzón González

1908-1936

Anastasio vit le jour le 7 septembre 1908 à Madrigal de las altas Torres (Ávila, Espagne).

Entré dans le collège des Salésiens de Atocha, pour y apprendre la mécanique, il passa au noviciat de Carabanchel Alto, où il fit la profession en 1929, comme coadjuteur (Frère).

Il fut successivement à Alicante, Sarriá (Barcelone), La Coruña, Astudillo (Palencia) en 1927, Mohernando en 1930, Carabanchel Alto en 1931, enfin à Madrid en 1935.

Travailleur, serviable, il savait contenter tous les Confrères. Si jamais son caractère vif lui faisait faire quelque indélicatesse, il en demandait tout de suite pardon.

Lorsqu’on dut évacuer la maison du Paseo de Extremadura, il fut avec don Manuel Martín ; ils se réfugièrent chez une connaissance, puis dans une pension.

Le 17 septembre 1936, lors d’une fouille, Anastasio fut emmené à la prison Modelo, d’où on le fit passer à celle de San Antón le 16 novembre.

Il fut condamné à mort pour sa qualité de religieux. Le 27 novembre au soir, on l’appela parmi une quarantaine de noms, et il fut fusillé le 28 novembre 1936 (date plus probable que le 9 novembre).

Il fut béatifié en 2007.

 

 

Manuel Álvarez Rego de Seves

1908-1936

 

Né le 15 septembre 1908 à Sésamo (León) de José et Antoliana, Manuel fut baptisé le 20.

Il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat à Uclés (Cuenca) et la profession en 1923.

Après les études à Uclés, Leganés (Madrid) et l’Escorial, il fut ordonné prêtre en 1931.

Son enseignement se déroula à l’Escorial et à la Résidence Universitaire de Madrid.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut. Le père Manuel fut arrêté le 4 août, et fut incarcéré à San Antón.

Le 28 novembre 1936, le père Manuel et onze Compagnons furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Ils furent béatifiés en 2007.

 

 

Balbino Villaroel Villaroel

1910-1936

 

Né le 30 mars 1910 à Tejerina (León, Espagne) de Benito et Basilisa, Balbino fut baptisé le lendemain.

Il fit le noviciat dans l’Ordre des Augustins à Leganés (Madrid) et la profession en 1926.

Il fut ordonné prêtre encore assez jeune, en 1933, et fut envoyé d’abord à La Bola (Madrid), puis au couvent de la rue Valverde.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut et Balbino incarcéré à la prison Modelo jusqu’au 14 novembre 1936, date à laquelle il fut transféré à San Antón, avec les pères Avelino, Sabino et Senén.

Fin novembre, il fut condamné à mort avec ses Confrères, pour le grave crime d’être Religieux. 

Le 28 novembre 1936, Balbino fut conduit, avec ses onze Compagnons, à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Balbino avait vingt-six ans.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

 

 

Pedro de Alcántara Bernalte Calzado

1910-1936

 

Pedro était né le 4 août 1910, à Moral de Calatrava (Ciudad Real, Espagne) et fut baptisé le 7.

Avant même de devenir religieux, il allait visiter les vieillards dans leur maison de retraite, et aussi une vieille dame aveugle, très pauvre, pour lui faire le ménage et l’accompagner à la messe le dimanche.

Avec les petits enfants, il leur donnait des cours et leur expliquait le catéchisme, avec de belles histoires.

Après le service militaire, à vingt-cinq ans, il entra dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, à Ciempozuelos, en juin 1935.

Le 7 août 1936, il était encore novice. Durant les (presque) quatre mois de prison qu’il passa à San Antón, il rendait mille services aux Confrères et leur lavait les vêtements.

Au moment de partir pour le peloton, au matin du 28 novembre, plein de joie il criait : Vive le Christ Roi ! 

C’était un des quatre novices de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Justo Gil Pardo

1910-1936

 

Il naquit le 18 octobre 1910 à Luquin (ou Lukin, Estella, Navarre, Espagne), de Jesús, un maçon, et Vicenta, dans une famille de onze enfants, aussi catholique que nombreuse. Le benjamin de la famille, Pedro, devint moine bénédictin et témoin direct de la vie de son frère.

Le papa était un des quatre ou cinq messieurs du village qui, chaque matin, allaient par les rues pour annoncer les grands événements de la vie quotidienne, y ajoutant un cantique quelconque, et pour cela appelé Auroro, parce qu’ils chantaient le «cantique de l’aurore». Chaque fois qu’il se rendait au village voisin, il s’enquérait des malades pour leur rendre visite. A toutes les fêtes mariales, il prêtait son concours pour les célébrations.

Quand mourut le papa, on disait qu’était partie la meilleure personne du village. Il avait fait lui-même venir le prêtre pour recevoir l’Onction des Malades avant de mourir.

Justo, donc, grandit dans la foi, fut servant de messe à la paroisse : il se sentait appelé aux missions lointaines.

Il fut d’abord à l’école des Fils de la Charité dans le village puis, à quinze ans, fréquenta le collège des Oblats de Marie Immaculée (OMI) à Umieta (Guipúzcoa), pour des études qu’il dut interrompre en raison de sa santé. Il apprit à jouer de l’orgue, suffisamment pour accompagner les chants à l’église en l’absence de l’organiste titulaire.

Il fit le noviciat à Las Arenas (Biscaye) et la profession en 1928. Il fut couturier et portier.

Après avoir été ordonné sous-diacre, la maladie l’empêcha de poursuivre la préparation au sacerdoce, de sorte qu’on lui proposa de rester Frère, ce qu’il accepta humblement, renonçant donc à son rêve d’enfance : devenir prêtre et missionnaire. 

On l’envoya à Pozuelo, nouvelle communauté, où il fut à la cuisine, à la garde-robe, à la ferme, à l’accueil : partout, on le vit avec son chapelet en mains.

Le 22 juillet 1936, donc dès le début de la guerre civile, le couvent de Pozuelo fut «occupé» par les miliciens, qui y tinrent prisonniers les membres de la communauté. Justo était dans le groupe et préféra y rester plutôt que de s’enfuir quand on le lui proposa.

On les conduisit à la Direction Générale de Sécurité. Les «gardiens» tentèrent d’arracher les ongles à certains d’entre eux. On les laissa ensuite se disperser dans Madrid, et Justo trouva pendant quelques jours refuge, d’abord chez une cousine, chez le tailleur de la communauté, puis dans d’autres maisons, entre autres chez des gens dont un des fils avait appris la musique avec Justo. Il y resta deux mois et demi, jusqu’au 15 octobre.

Ses amis et proches lui déconseillaient de sortir dans la rue, encore moins en portant toujours son crucifix, mais il répondait qu’on pouvait l’abattre aussi bien que ses Confrères martyrs, acceptant par là d’avance le martyre pour la foi. 

Suite à une nouvelle rafle générale, il fut de nouveau arrêté et conduit, ainsi que ses Confrères, à la prison Modelo puis à celle de San Antón. Les mauvais traitements se multiplièrent : froid, faim, insultes, blasphèmes, provocations à l’immoralité, etc.

Le 28 novembre, on les «transféra» de nouveau, mais pour Paracuellos del Jarama, où on les fusilla. Un des prêtres présents donna l’absolution à chacun, un autre s’adressa aux bourreaux : Vous nous tuez parce que nous sommes des religieux : Vive le Christ Roi !

Justo fut martyrisé le 28 novembre 1936, et béatifié en 2011. 

Marcelino Sánchez Fernández

1910-1936

 

Nicolás et Ángela étaient de pieux parents à Santa Marina del Rey (León), et reçurent de Dieu huit enfants, dont six moururent de leur vivant. 

Marcelino était un des deux autres, avec Ángel. Il était né le 30 décembre 1910.

Très vite, il appartient au groupe des Tarsicios, du nom de saint Tarsicius, jeune clerc des premiers siècles, martyr de l’Eucharistie (v. 15 août) ; la spiritualité de ce groupe était de transmettre aux enfants la dévotion à l’Eucharistie et de les préparer à la communion fréquente.

Lui-même allait chaque matin à dos d’âne à la messe de Villamor. Il avait aussi le petit penchant d’être espiègle, farceur.

Très attaché à sa mère, devenue paralytique, il l’aida de son mieux.

Entré au Petit séminaire des Oblats de Marie Immaculée (OMI) de Urnieta (Guipúzcoa), il dut revenir quelque temps chez les siens à cause de sa mauvaise santé.

A son retour, sa santé l’empêchant de suivre les cours habituels en vue de la préparation au sacerdoce, Marcelino fut orienté vers l’état de Frère Coadjuteur, ou Oblat, ce qu’il accepta humblement.

En 1927 il commence donc son novicat à Las Arenas (Biscaya) et fait sa profession le 25 mars 1928, jour de l’Annonciation. Dans cette communauté, il rend des services comme tailleur et comme portier.

Il fait partie de la nouvelle communauté qui s’installe à Pozuelo en 1930, où on le voit à la cuisine, à la garde-robe, à la ferme, à l’accueil.

Avec les deux autres Frères coadjuteurs (Ángel et Eleuterio), ils donnent à tous l’exemple de la fidélité dans la consécration, dans le travail, cherchant toujours «à servir et pas à être servis», comme dit le Christ dans l’Evangile (cf. Mt 20:28).

En 1935, il fait la profession solennelle.

Ce frère qui avait humblement accepté de renoncer au sacerdoce, se montra toujours obéissant, responsable, serviable ; il avait toujours son chapelet à la main et priait beaucoup la Sainte Vierge.

Comme on l’a vu pour les autres membres de la communauté, leur maison fut prise d’assaut le 22 juillet 1936, et tous les Religieux y furent faits prisonniers ; deux jours après, Marcelino est transféré avec d’autres à la Direction Générale de Sécurité, au centre de Madrid, et libéré le lendemain.

Dans un coup de filet suivant, il est repris et conduit à la prison Modelo de Madrid, puis transféré le 15 novembre à San Antón, le collège des Pères des Ecoles Pies, transformé à son tour en prison.

Dans la nuit du 27 au 28 novembre, Marcelino et tous les autres sont «libérés», en réalité conduits à quelques kilomètres de Madrid, Paracuellos del Jarama, où ils sont fusillés.

Avec ses Confrères martyrs, Marcelino fut béatifié en 2011, et sera inscrit au Martyrologe le 28 novembre.

 

 

Juan Alcalde y Alcalde

1911-1936

 

Juan était né le 20 octobre 1911, à Zuzones (Burgos, Espagne) et fut baptisé le 23.

Il commença par prêter son concours dans le collège des Pères Augustins d’Uclés (Cuenca), mais bifurqua vers l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, plus orienté vers le soin des malades.

Il entra à Ciempozuelos (Madrid) en 1935 et commença le noviciat en 1936.

C’était un des quatre novices de ce groupe de quinze Religieux, arrêtés le 7 août et conduits à la prison San Antón, où il montra tout son zèle pour aider les autres, les plus anciens surtout.

Les gardiens le surveillaient. Un jour qu’ils le virent lire les Gloires de Marie, ils l’enfermèrent au cachot. Une autre fois, ils lui pointèrent le fusil, dos au mur, pendant plus d’une heure : il racontait ensuite qu’il s’attendait à mourir d’un instant à l’autre et priait.

Finalement, il fut appelé au matin du 28 novembre 1936 : en partant, il demanda encore l’absolution au maître des novices, le père Mariano Adradas, et partit avec un sonore Vive le Christ Roi.

Tous ces Religieux furent béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Juan José Caballero Rodríguez

1912-1936

 

Il naquit le 5 mars 1912 à Fuenlabrada de los Montes (Badajoz, Espagne), de Jesús María et Baudilia, de simples paysans très chrétiens, dans une famille de quatre enfants, dont les deux premiers, Arsenio et Epifanio, étaient nés d’un premier mariage. Veuf, le papa se remaria ; naquirent ainsi Elisa et Juan José, le benjamin.

Le papa, outre que fidèle chrétien, prêtait concours dans diverses activités de la paroisse : sacristain, secrétaire de la confraternité du Saint-Sacrement, de celle de Jésus-de-Nazareth (dont il était le doyen). C’était un homme assez cultivé, qui pouvait rendre des services au curé et à tous ses voisins.

Juan José désirait être prêtre, mais n’en parlait pas, inquiet des maigres ressources de ses parents. Il fréquentait l’école (où il était le plus grand de taille), très bon élève et toujours prêt à aider les autres.

Providentiellement, la famille d’un père Oblat de Marie Immaculée (OMI) s’offrit pour payer les études de Juan José : ce père Oblat allait justement devenir le Provincial de la congrégation et compagnon de martyre de Juan José.

Juan José fréquenta le collège des Oblats à Umieta (Guipúzcoa), puis fit le noviciat à Las Arenas (Biscaye) et la profession en 1930. 

En 1931, pour des raisons de sécurité, la communauté se replia sur Urnieta.

Sur ces entrefaites, Juan José dut partir faire le service militaire, obligatoire pour tous, et fut destiné à l’Afrique du Nord. Cette expérience augmenta en lui son désir d’être missionnaire.

Après cette épreuve, il revint à Pozuelo, nouvelle communauté, où il fit la profession solennelle le 25 février 1936 et reçut un mois plus tard le sous-diaconat.

Sa montée vers l’autel devait s’arrêter là. Les événements se précipitèrent, l’ordination au diaconat fut repoussée.

Le 22 juillet 1936, donc dès le début de la guerre civile, le couvent de Pozuelo fut «occupé» par les miliciens, qui y tinrent prisonniers les membres de la communauté. Juan José était dans le groupe.

On les conduisit à la Direction Générale de Sécurité. Les «gardiens» tentèrent d’arracher les ongles à certains d’entre eux. On les laissa ensuite se disperser dans Madrid, où des familles amies les aidèrent à se cacher.

Suite à une nouvelle rafle générale, Juan José fut de nouveau arrêté et conduit, ainsi que ses Confrères, à la prison Modelo puis, le 15 novembre, à celle de San Antón. Les mauvais traitements se multiplièrent : froid, faim, insultes, blasphèmes, provocations à l’immoralité, etc.

Le 28 novembre, on les «transféra» de nouveau, mais dans le cas de Juan José, on ne sut jamais rien de cette «expédition», appelée expédition Muñoz Seca, du nom d’un auteur connu qui en fit partie : on ne peut que supposer qu’ils furent emmenés comme les autres à Paracuellos del Jarama, où on les fusilla.

Juan José fut martyrisé le 28 novembre 1936, et béatifié en 2011.

 

 

Justo Juanes Santos

1912-1936

 

Justo vit le jour le 31 mai 1912 à San Cristóbal de la Cuesta (Salamanque).

Entré chez les Salésiens, il fit le noviciat à Mohernando (Guadalajara) et fit la profession en 1932.

Après les études, il fut envoyé à Atocha (Madrid).

En juillet 1936, il trouva à se réfugier comme ses Confrères, jusqu’en octobre.

Le 9 octobre 1936, une soudaine opération de fouille le surprit en possession de quelques objets religieux, ce qui suffit à le faire arrêter.

Le 28 novembre 1936, il fut conduit avec beaucoup d’autres victimes à Paracuellos de Jarama (environs de Madrid), où il fut exécuté avec douze autres pères Augustins.

Justo fut béatifié en 2007.

 

 

 

Gregorio Escobar García

1912-1936

 

Gregorio naquit à Estella (Navarre, Espagne) le 12 septembre 1912, et fut baptisé dès le lendemain. Ses parents, Hilario et Felipa, eurent neuf enfants, dont deux moururent en bas âge et six autres dans l’intervalle de dix ans, dont notre Gregorio. Le papa, électricien de métier, remplissait les fonctions de sacristain.

Le garçon grandit dans la foi, fut servant de messe à la paroisse ; les femmes du pays disaient qu’il deviendrait curé, mais lui répondait qu’il ne le voulait pas. Un jour, un pauvre auquel il avait donné l’aumône, lui «prédit» qu’il serait évêque…

Entré chez les Oblats de Marie Immaculée (OMI), Gregorio écrivait chaque année à ses frères et sœur pour leur anniversaire. 

Gregorio fréquenta le Petit séminaire de Umieta (Guipúzcoa), tenu par les pères Oblats de Marie Immaculée (OMI). Quand il eut seize ans, durant les vacances d’été, sa maman Felipa fut gravement malade et Gregorio l’assista avec une profonde tendresse et en même temps la prépara sereinement à l’heure de la mort comme s’il avait déjà été prêtre. La maman mourut le 8 septembre (1928), le jour de la fête de la Nativité de Marie. et le papa se remariera en 1936 avec une personne qui l’aida beaucoup.

C’est cet adolescent déjà mûr qui conseilla lui-même à son père de se remarier, pour le bien de ses enfants. En famille comme au séminaire, Gregorio se montrait équilibré, bon conseiller. 

A cet âge-là, il était déjà, comme il l’avait appris dans sa famille, très dévot envers l’Eucharistie et la Sainte Vierge, qu’il invoquait sous le vocable de Notre-Dame du Puy, patronne de Estella.

Après le Petit séminaire, il passa au noviciat de Las Arenas (Biscaya), et fit la première profession religieuse en la fête de l’Assomption, le 15 août 1930. Puis il sera à Pozuelo (Madrid) pour les études proprement ecclésiastiques, qu’il devra interrompre une année pour le service militaire (1934), à Pamplona.

En 1935 il fit la profession solennelle.

Le 1er mars 1936, Gregorio écrivait aux siens : Le plus beau sacerdoce est que nous puissions tous aspirer à offrir notre corps et notre sang à Dieu notre Seigneur. Quelle grâce ce serait de mourir martyr !

Cette même année, Gregorio reçut le diaconat à Carabanchel Alto (Madrid), chez les Salésiens, de l’évêque de Pamplona qui dut venir en cachette pour ne pas être reconnu. Puis Gregorio reçut le sacerdoce, le 6 juin 1936. Ses frères et sœur n’y allèrent pas, pensant qu’il allait prochainement célébrer sa première messe solennelle dans son pays.

A Madrid, les événements n’évoluaient pas vers la pacification, et les parents de Gregorio, venus pour l’ordination, entendirent du couvent les insultes qu’on proférait en direction des Religieux. Au retour de la cérémonie (au séminaire), ayant pris un taxi avec leur fils, ils entendirent des passants les invectiver en ces termes : Des gens comme ça, avec une bouteille d’essence, ils feraient un bon feu.

 Les parents de Gregorio espéraient toutefois que les supérieurs lui permettraient de rentrer à Estella pour y célébrer la messe et y prêcher lors de la fête de l’Assomption, la fête patronale.

Mais le 22 juillet, la maison des Oblats fut prise d’assaut et toute la communauté se trouva prisonnière dans ses propres murs. Gregorio fut conduit deux jours après à la Direction Générale de Sécurité, et remis en liberté le 25 juillet suivant. Alors ce fut la vie de clandestinité, comme pour les autres religieux, qui cherchaient des maisons amies pour se loger, se retrouver ensemble et prier.

Le 15 octobre, Gregorio est de nouveau arrêté, ainsi que d’autres membres de la communauté, et il subira le martyre avec eux le 28 novembre 1936, à Paracuellos del Jarama, à vingt-quatre ans, après tout juste cinq mois de sacerdoce.

Ces treize Compagnons martyrs seront béatifiés en 2011.

 

 

Publio Rodríguez Moslares

1912-1936

 

Il naquit le 12 novembre 1912 à Tiedra (Valladolid, Espagne), et fut le benjamin de la famille.

Publio désirait être prêtre ; or il savait que sa mère, qui le désirait beaucoup, s’inquiétait en même temps pour la situation économique du foyer. Publio lui écrivit : Maman, c’est Dieu qui le demande ; ne souffre pas et ne me fais pas souffrir. Sois généreuse et donne à Dieu ce qui est à Lui avant d’être à toi.

Publio fréquenta le collège des Oblats à Urnieta (Guipúzcoa), puis fit le noviciat à Las Arenas (Biscaye). En accompagnant sa mère à la gare, Publio lui remit le petit crucifix qu’il avait reçu à Urnieta et lui disant : Baise-le souvent et, quoi qu’il arrive, pense que tout ce que nous souffrons pour Lui, si grave que cela nous paraisse, sera bien peu devant ce que Lui souffrit pour nous.

Publio était le boute-en-train de la communauté : il chantait, il riait, composait des vers, racontait des histoires…

Il s’inquiétait pour deux de ses frères qui n’étaient pas très croyants. Il leur écrivit souvent.

Le 22 juillet 1936, donc dès le début de la guerre civile, le couvent de Pozuelo fut «occupé» par les miliciens, qui y tinrent prisonniers les membres de la communauté. Publio était dans le groupe.

En prison, il se retrouva avec le père Mariano Martín, avec lequel il «tua le temps» en commençant à composer une comédie en vers.

On les conduisit à la Direction Générale de Sécurité. On les laissa ensuite se disperser dans Madrid, où des familles amies les aidèrent à se cacher. Publio se retrouva avec le père Vicente Blanco dans une famille d’épiciers qui les reçut du mieux qu’elle put.

Une nuit, vers trois heures du matin, les miliciens vinrent les réveiller «pour fouiller la maison». Le père de famille eut l’idée de faire entrer les miliciens dans la boutique ; ils téléphonèrent alors pour demander un camion et y charger toutes les marchandises. Le camion fut tellement chargé qu’il ne pouvait plus rouler ; on dut retirer une partie du chargement.

Partis les miliciens, les Religieux comprirent qu’il valait mieux se retirer pour éviter, en cas de nouvelle fouille, que tous fussent fusillés, et que la pauvre mère se retrouvât seule avec ses quatre enfants.

En partant, Publio dit à cette dame : Ne vous en faites pas, je vais revenir, mais s’il m’arrive quelque chose ou qu’on me fusille, sachez que je serai avec le Bon Dieu et que je vous aiderai.

Suite à une nouvelle rafle générale, Publio fut de nouveau arrêté et conduit, ainsi que ses Confrères, à la prison Modelo puis, le 15 novembre, à celle de San Antón. Les mauvais traitements se multiplièrent : froid, faim, insultes, blasphèmes, provocations à l’immoralité, etc.

Le 28 novembre, on les «transféra» de nouveau, mais pour les emmener comme les autres à Paracuellos del Jarama, où on les fusilla.

Le brave épicier l’avait appris, mais ne l’avait pas dit aux siens. Après la guerre civile, ils revinrent visiter Madrid. L’épouse de l'épicier voulut absolument visiter la prison Modelo, qui était en ruines ; après avoir bien cherché de tous côtés, elle trouva une inscription en rouge sur un mur : Maman, ils m’emmènent pour me tuer, je meurs pour Dieu… Ne pleure pas, je vais auprès de Dieu. Vive le Christ Roi ! C’était signé : Publio. 

La brave femme s’agenouilla, baisa le mur et en détacha un morceau avec un canif. Quand elle apporta la nouvelle à la maison, son mari alors lui dit qu’il le savait déjà.

Publio fut donc martyrisé le 28 novembre 1936, à vingt-quatre ans, et béatifié en 2011.

José Prieto Fuentes

1913-1936

 

Né le 14 mai 1913 à Valleluengo (Zamora), il fut baptisé le 18, et confirmé en 1916.

Après l’école du village, il entra à l’école apostolique dominicaine de Corias (Asturies), et à celle d’Almagro (Ciudad Real), où il professa en 1929. Il y fit ensuite la philosophie et la théologie. Doué pour la musique et la prédication, il devait se préparer au doctorat en philosophie.

C’était un homme humble et pacifique, joyeux et travailleur acharné.

En 1931, à cause des événements politiques, il fut renvoyé dans sa famille, comme tous les jeunes étudiants.

Heureux de réintégrer son monastère, il dut à nouveau le quitter pour le service militaire en 1934.

Le 22 juillet 1936, étudiant en théologie, il se précipita pour participer à l’extinction de l’incendie de l’église paroissiale de Almagro, mais les profanateurs l’en empêchèrent.

Le 24, le maire ordonna l’évacuation du couvent, et toute la communauté fut mise sous surveillance, dans un édifice en face de l’église en fumée.

Quelques-uns purent partir, croyant bénéficier d’un faux sauf-conduit qu’on leur avait remis, et furent rejoints non loin de là. Le frère José fut mis à part, car il avait un jeune frère de douze ans, élève de l’école apostolique. 

Mais il fut emmené le 15 août, fête de l’Assomption, à la Direction Générale de Sécurité de Madrid, puis conduit à la prison Modelo, où se trouvaient déjà d’autres Dominicains.

Là, un ancien dominicain apostat offrit ses «bons offices» pour obtenir leur libération, mais personne n’accepta.

Le 16 novembre, frère José fut transféré à San Antón, où se trouvaient des dizaines d’autres Religieux.

Il fut «appelé» le 28 novembre suivant, pour être fusillé à Paracuellos de Jarama. Le Frère José avait vingt-trois ans.

Il a été béatifié en 2007.

 

 

José Guerra Andrés

1914-1936

 

José (Joseph) naquit le 13 novembre 1914 à León et fut baptisé le 9 décembre suivant.

Dès sa jeunesse, il songeait avec enthousiasme à la vocation missionnaire et entra en 1926 au Petit séminaire des Oblats de Marie Immaculée (OMI) à Urnieta (Guipúzcoa).

Puis il passa au noviciat de Las Arenas (Biscaya), en 1931, émettant les premiers vœux en 1932, le 14 septembre, jour de la fête de la Sainte Croix. Sa croix allait bientôt lui être présentée.

Au noviciat, on connut un José toujours content, toujours joyeux, toujours gentil, avec une petite inclinaison à faire des farces innocentes, pour faire rire.

Il passe à la communauté de Pozuelo pour ses études sacerdotales. Ceux qui l’ont connu ont dit de lui qu’il était pacifique, d’un commerce agréable, et particulièrement doué pour la peinture, dont il faisait profiter la communauté. Chaque fois qu’il fallait une décoration quelconque, il était là avec ses pinceaux. Un autre trait qu’il faut signaler, est qu’il recevait de bon gré les observations qu’on lui faisait, ce qui montre en lui une maturité spirituelle déjà acquise.

A la fin de la deuxième année de théologie, alors qu’il se préparait à faire la profession solennelle avant de recevoir les Ordres Majeurs, la maison des Pères OMI fut occupée par les miliciens, qui en firent la prison de ces Religieux. Nous sommes alors le 22 juillet 1936.

Dans un premier temps, les Religieux furent amenés à la Direction Générale de Sécurité (Madrid), le 24 juillet, puis remis en liberté. Il y avait parmi eux trois prêtres, trois frères, et les autres (dont notre José) se préparaient au sacerdoce : pendant trois mois, ils durent trouver quelque maison hospitalière où se cacher et vivre leur vie de prière comme ils pouvaient.

En même temps, la Milice les filait, et pouvait savoir quelle famille «amie» les hébergeait, pour pouvoir en arrêter le plus possible.

Le 15 octobre, nouveau coup de filet : tous les Oblats sont arrêtés et mis en prison.

Un témoin affirma qu’en prison, les Religieux s’efforçaient d’encourager les autres prisonniers, dans la douceur, avec la prière et la récitation du chapelet. En revanche, les conditions étaient dures : on cherchait à isoler les plus jeunes pour les forcer à blasphémer et à apostasier. De plus, ils les maltraitaient physiquement, les frappant à coups de crosse, le plus souvent sur les pieds. La nourriture était insuffisante, et surtout irrégulière : certains jours, on ne mangeait pas. On se recroquevillait dans les cellules pour oublier le froid. Et dans la prison de San Antón, il y avait tellement de prisonniers dans les cellules, qu’on en était réduit à dormir debout.

Le 28 novembre, José est du nombre de ceux qui vont être soi-disant «libérés» : en réalité, on les charge sur un camion à destination d’une localité proche de Madrid (Paracuellos del Jarama), où  ils sont fusillés.

José avait alors vingt-deux ans.

Ces Martyrs sont maintenant béatifiés, depuis 2011, et seront inscrits au Martyrologe le 28 novembre.

 

 

José García Pérez

1915-1936

 

Né le 7 janvier 1915 à Vigo (Poteveora), de José et María, il fut baptisé le 17 janvier suivant.

Bientôt orphelin de son père, il apprit à travailler comme maçon. Il n’avait que quatorze ans, lorsqu’il participa à des travaux chez les Filles de la Charité, qui remarquèrent ses belles qualités. Elles le gardèrent pour manger avec leurs élèves, et l’une d’elles s’occupa de son instruction. On le prit vraiment en affection, lui donnant le surnom de Pepiño. Rentré dans son quartier, il répétait aux petits enfants ce qu’il avait appris.

A dix-sept ans, il demanda à être admis au collège des Lazaristes de Villafranca del Bierzo, d’où il passa au noviciat d’Hortaleza, proche de Madrid.

En février 1936, le noviciat se transféra à Tardajos, mais José resta à Hortaleza avec le sous-directeur. Le 21 juillet, on expulsa les treize Religieux qui s’y trouvaient. José passa au Comité d’Hortaleza, puis aux cachots de la Direction Générale de Sécurité, puis à la prison Modelo et, le 16 novembre à la prison San Antón. En prison, il prit sur lui de laver le linge des autres prisonniers.

Il fut de ceux qu’on «appela» le 28 novembre au soir et fut fusillé à Paracuellos de Jarama, à l’âge de vingt-et-un ans.

Béatifié en 2017, José García Pérez sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 28 novembre.

 

 

José Peque Iglesias

1915-1936

 

Né le 4 février 1915 à Rosinos de Vidriales (Zamora, Espagne) de Andrés et Francisca, José fut baptisé le 6.

Après avoir fait les Humanités et l’étude du latin à Notre-Dame du Campo, tout près de chez lui, il entra dans l’Ordre des Augustins, fit le noviciat au couvent de Leganés (Madrid) et la profession en 1931.

C’est là aussi qu’il fit la philosophie, tandis qu’il commença la théologie à l’Escorial.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut et José arrêté le 6 août ; il fut incarcéré à la prison San Antón, jusqu’à fin novembre 1936.

Condamné à mort pour le crime d’être un Religieux, José fut entièrement dépouillé, reçut les menottes et conduit, avec ses onze Compagnons, à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

C’était le 28 novembre, et José n’avait que vingt-et-un ans.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

 

 

Lucinio Ruiz Valtierra

1915-1936

 

Né le 12 février 1915 à Villanueva de Odra (Burgos, Espagne) de Pablo et Gregoría, Lucinio fut baptisé le 14.

Après les études du latin et les Humanités à Las Celadas del Páramo (Burgos) et Guernica (Biscaye), il fit le noviciat dans l’Ordre des Augustins à Leganés (Madrid) et la profession en 1932.

Toujours à Leganés, il fit la philosophie, et commença la théologie à l’Escorial.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut et Lucinio arrêté le 6 août, avec les autres Confrères ; il fut incarcéré à la prison San Antón, jusqu’à fin novembre 1936.

Fin novembre, il fut condamné à mort avec ses Confrères, pour le grave crime d’être Religieux. 

Le 28 novembre 1936, Lucinio fut conduit, nu et menottté, avec ses onze Compagnons, à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Lucinio avait vingt-et-un ans.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

 

Eleuterio Prado Villaroel

1915-1936

 

Eleuterio appartenait à une famille d’humbles travailleurs de Prioro (León, Espagne), où il naquit le 20 février 1915.

Dans cette famille, on était habitué à honorer l’Eucharistie et à prier le chapelet. La maman, en particulier, qu’on appelait Tía Dominga (Tante Dominique), était véritablement une sainte femme, ou même une sainte tout court : en apôtre pleine de zèle, elle avait fondé l’association Marias de los Sagrarios (littéralement : Les Marie des Sanctuaires, disons Gardiennes du Tabernacle), pour stimuler la dévotion envers l’Eucharistie. Cette association existe encore.

Teyo - c’était le surnom d’Eleuterio - eut tout petit envie de suivre l’exemple de son grand frère, Máximo, qui devait être missionnaire au Texas.

Il entra donc au Petit séminaire de Urnieta (Guipúzcoa), où il rencontra des difficultés pour l’étude. Ce fut au point qu’il choisit de renoncer au sacerdoce et de rester Frère coadjuteur.

C’est dans cette optique qu’il entra au noviciat, émettant les premiers vœux en 1928.

En 1930, il rejoignit la nouvelle communauté de Pozuelo, où il fit sa profession solennelle en avril 1935.

Teyo était toujours content, prêt à rendre service dans tous les domaines, mais surtout en ébénisterie, qui était son occupation principale. Il demeura toujours optimiste, jovial.

Après l’invasion du 22 juillet 1936 par les Miliciens qui transformèrent le couvent en prison, sept Oblats ainsi qu’un père de famille furent exécutés dès le 24 juillet (voir à cette date) ; Eleuterio fut remis en liberté et rejoignit la communauté de la rue Diego de León. Celle-ci fut à son tour réquisitionnée le 10 août, et les Religieux se réfugièrent à la Carera de San Jerónimo.

Quand ils y arrivèrent, ils vinrent saluer le père Monje, qui serait lui aussi arrêté mais qui, mystérieusement, échappa au martyre et put écrire ce témoignage : 

Il était huit heures du matin quand je vis entrer une figure chère : le frère Eleuterio Prado. Il était souriant, comme un jeune homme ignorant la tragédie qui commençait. Derrière lui, deux autres figures connues et chères : le frère Publio et le frère Ángel. Ils me dirent qu’on les avait laissés souffrir la faim, que quelques-uns en étaient morts. Ils y étaient entassés, sans aucune hygiène. Les gardiens cherchaient surtout à les faire apostasier, ce qui n’arriva jamais, au point que l’un des miliciens en vint à leur dire qu’ils lui donnaient envie de les imiter.

15 octobre : nouvelle arrestation, cette fois-ci définitive : d’abord à la prison Modelo de Madrid, puis à celle de San Antón (autre maison religieuse transformée en prison). Eleuterio reste allègre, il sait redonner courage aux autres prisonniers. Chaque jour ou presque, les Religieux se retrouvent dans la cour pour prier, s’encourager mutuellement. Ils sentaient arriver le «grand jour» : quand ils se séparaient, ils se disaient Si on ne se revoit pas, au-revoir au Ciel.

Au soir du 28 novembre 1936, on appelle les Religieux pour les «libérer», en réalité pour les charger sur un camion à destination de Paracuellos del Jarama, à quelques kilomètres de Madrid, où ils sont fusillés.

Les treize Oblats qui furent ainsi martyrisés ont été béatifiés en 2011.

 

 

Julián Plazaola Artola

1915-1936

 

Julián était né le 12 septembre 1915, à San Sebastián (Guipúzcoa, Espagne) et fut baptisé le 15.

De cette nombreuse famille de dix enfants, cinq devinrent religieux.

Après avoir étudié chez les Frères des Ecoles Chrétiennes, ce membre fervent de l’Action Catholique entra dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu et fit profession à Ciempozuelos (Madrid) en septembre 1935.

Il avait un grand désir de soigner les malades. De plus, il eut l’occasion d’écrire : Ma plus grande joie, c’est de verser jusqu’à la dernière goutte de mon sang pour hâter le règne du Cœur de Jésus.

Arrêté le 7 août, enfermé à San Antón, il restait serein, toujours content de son sort, toujours disposé à aider les plus anciens, et à prier. Un jour, avec deux autres Confrères, on le mit contre le mur, le fusil pointé contre eux, les menaçant de les fusiller sur place s’ils ne blasphémaient pas : ils restèrent sans bouger ni ouvrir la bouche, tellement détendus que les gardiens en furent stupéfaits.

Quand on donna son nom le 28 septembre pour le «libérer», c’est-à-dire pour le conduire au peloton, il quitta ses Confrères avec une paix et le même sourire qu’on lui avait toujours vu. Il se montrait comme heureux d’offrir sa vie, à vingt-et-un ans.

C’était un des sept profès de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Daniel Gómez Lucas

1916-1936

 

La famille de Daniel vivait à Hacinas (Burgos, Espagne) : une famille modeste, travailleuse, très chrétienne.

Deux des aînés furent Oblats de Marie Immaculée (OMI), l’un missionnaire à Ceylan (aujourd’hui Sri Lanka), l’autre missionnaire au Texas, puis provincial en Espagne, assistant général de la congrégation à Rome, avant de devenir évêque au Paraguay.

Daniel naquit le 10 avril 1916. L’ambiance familiale explique bien comment il grandit dans un contexte de foi profonde et entendit très tôt l’appel à la vie missionnaire. Il se montrait heureux, joyeux (très sportif), affectueux, obéissant.

Il entra au Petit séminaire de Urnieta (Guipúzcoa). Le climat était déjà à la haine anti-religieuse. En voyage, il n’était pas rare que des voisins, comprenant qu’ils étaient à côté de séminaristes, faisaient le signe de les égorger, parfois même en sortant le couteau. En traversant le village de Hernani, on leur jeta des pierres en les insultant. D’autres fois aussi, certains disaient en les regardant : Ces jeunes, s’ils savaient ce qui les attend…

Daniel persévéra et entra au noviciat de Las Arenas où il fit sa première profession, avant de rejoindre la communauté de Pozuelo pour les études ecclésiastiques proprement dites.

On lui remarquait sa ténacité dans la vie intérieure et dans les études, qu’il attaquait avec enthousiasme et en y consacrant beaucoup de temps. Il montrait toujours de la bonne humeur, de l’optimisme et de la confiance. Avec les Confrères, il participait à la catéchèse dans la paroisse voisine.

Comme on l’a relaté à propos des autres Oblats, leur propre maison de Pozuelo fut leur première prison (22 juillet 1936), puis ils furent conduits à la Direction Générale de Sécurité (Madrid) et remis en liberté (25 juillet).

Il y avait là quinze jeunes Oblats, sans papiers, dans cette capitale madrilène qu’ils ne connaissaient pas. Les supérieurs conseillèrent à ces jeunes de se séparer en petits groupes pour ne pas éveiller l’attention et trouver plus facilement un gîte.

Daniel fut le dernier à se trouver où loger : le tailleur qui leur faisait les soutanes et qui avait déjà hébergé d’autres Oblats. C’est là qu’il resta jusqu’au 15 août.

Le père Porfirio, qui fut un moment arrêté mais put échapper au martyre, a écrit ces souvenirs émouvants : 

José Guerra et moi, nous arrivâmes le 11 (août), tôt le matin et retrouvèrent ainsi les douze autres Confrères ; nous nous racontâmes les derniers événements. Le 12, fête de Notre-Dame du Pilar, on nous apporta des hosties consacrées : toute la journée, nous nous relayâmes en adoration avant de communier, le soir, pour la première fois depuis notre expulsion de Pozuelo. Le 13, pas d’incident, nous allâmes nous coucher. Mais à minuit, coup de sonnette : Police ! J’étais près de Daniel Gómez, avec cinq autres, couchés par terre. En nous voyant comme cela, ils ne nous demandèrent rien : on voyait bien que nous étions cachés. Arrivent deux voitures qui nous embarquent tous et nous conduisent au commissariat. Heureusement qu’ils ne firent rien à la famille ! Ils nous mirent dans un grand salon, avec quelques autres prisonniers, tous en silence. En milieu de matinée, on était tellement entassés, qu’on ne pouvait pas s’asseoir par terre. Ils commençaient à fouiller maison par maison, jusqu’à une heure tardive. A minuit, ils nous font monter dans un fourgon cellulaire ; les laïcs reconnaissent les rues et nous disent : Ils nous emmènent à la prison Modelo, ce qui était vrai.

Daniel était de ceux-là. Ils devaient y rester trois mois. Pendant cette période, la femme du tailleur, Madame Dulce, lui rendit visite et lui donnait des nouvelles des autres Oblats encore en liberté.

Et un autre témoin survivant écrit : Je suis resté en contact avec des gens chez qui les Oblats avaient été hébergés et à qui ils portaient de la nourriture. C’est ainsi que j’appris que les prisonniers souffraient la faim, étaient envahis de poux, mais restaient fermes dans la foi, animés entre eux par la charité fraternelle.

Ils étaient tous bien conscients qu’on ne les avait arrêtés que parce qu’ils étaient religieux, car ils ne s’étaient jamais occupés de politique. Et ils étaient bien autant persuadés qu’ils allaient être conduits au martyre, offrant leur vie pour l’Eglise, pour l’Espagne, pour ceux qui allaient les fusiller, leur pardonnant d’avance.

Le 15 novembre on transporta les treize Oblats au Collège San Antón, tenu par les Pères des Ecoles Pies, et qui venait d’être aussi transformé en prison, qu’on appela la prison San Antón. On voit là que saint Antoine n’a pas été détrôné par les miliciens, malgré leur haine anti-religieuse.

Le 28 novembre au soir, on «met en liberté» les Oblats, mais on les conduit en réalité à quelques kilomètres de là, à Paracuello del Jamara, où on les fusille.

Daniel n’a que vingt ans.

Ces Martyrs ont été béatifiés en 2011, et auront leur place au 28 novembre dans le Martyrologe.

 

 

Ángel Sastre Corporales

1916-1936

 

Ángel était né le 16 août 1916, à Villaralbo del Vino (Zamora, Espagne).

Il devint charpentier, fit le service militaire à Melilla pendant deux années et demi et vécut un temps à Valladolid.

Insatisfait du monde, il entra dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, à Ciempozuelos (Madrid), début 1936, et commença le noviciat proprement dit le 2 juin, un noviciat qui trouva son parfait achèvement dans la prison San Antón, où les membres de la communauté furent enfermés du 7 août au 28 novembre.

C’était un des quatre novices de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Justo Fernández González

1916-1936

 

Mourir martyr à vingt ans ! Une vie courte, mais pleine de mérites, jusqu’à la gloire de la Croix.

Justo naquit le 2 novembre 1916, le jour où l’on commémore tous les Défunts. Il était le dernier des douze enfants de parents très chrétiens. Huit d’entre eux entrèrent dans la vie religieuse : deux prêtres diocésains, deux Oblats de Marie Immaculée (OMI), un franciscain, trois sœurs de la Sainte Famille de Burdeos.

La famille habite à Huelde (León, Espagne), une localité qui plus tard sera engloutie sous les eaux du Pantano de Riaño.

Justo était né avec un cœur en or : noble, généreux, pacifique.

Dès qu’il fréquenta l’école élémentaire, il fut tous les jours présent à la catéchèse que faisait le curé à l’église, avant la prière du chapelet. Il servait la messe chaque jour et se confessait souvent. 

Un camarade se souvient : Un jour qu’on conduisait un défunt à l’église, Justo nous invita à dire un Notre Père pour ce défunt.

Une autre anecdote montre la maturité du petit garçon. C’est sa sœur qui raconte : Il n’avait que huit ans et un jour il me dit : Tu sais que Paco est le fiancé de Constancia (leur sœur aînée) ? Et moi je lui dis : Et le mien, qui c’est ? Et lui : Le tien, c’est Jésus ! Car il avait entendu dire que je voulais être religieuse.

Justo entra à treize ans au Petit séminaire de Urnieta (Guipúzcoa) où il rejoignit son frère aîné, Tomás. Il était tellement fidèle au règlement, tellement généreux, que les supérieurs le mirent comme responsable des plus jeunes. Il savait comment les rappeler à l’ordre avec une grande délicatesse et éviter tout conflit.

En 1934, il passa au noviciat de Las Arenas (Biscaya), et fit la première profession en 1935.

Il commença les études proprement ecclésiastiques à Pozuelo (Madrid). Le 16 juillet 1936, au terme d’une retraite, Justo s’apprêtait à renouveler ses vœux, lorsqu’il se trouva arrêté dans la maison-même de la congrégation, réquisitionnée par la Milice (22 juillet 1936).

On les emmena un ou deux jours à la Direction Générale de Sécurité de Madrid et on les relâcha. Le pauvre Justo ne connaissait personne dans cette grande ville, et trouva refuge chez un cousin, jusqu’à ce qu’on l’arrêtât de nouveau, pour l’emprisonner cette fois-ci à San Antón, autre maison religieuse transformée en prison.

Le soir du 28 novembre 1936, ce fut le moment de l’immolation : on emmena tous les Oblats à Paracuellos del Jarama, à quelques kilomètres de Madrid, où ils furent fusillés.

Justo venait d’avoir vingt ans.

Tout ce groupe de Martyrs est commémoré le 28 novembre ; il a été béatifié en 2011.

 

 

Marcos Pérez Andrés

1917-1936

 

Né le 18 juin 1917 à Villasarracino (Palencia, Espagne) de Félix et María, Marcos fut baptisé le lendemain.

On le voit, il avait dix-neuf ans en 1936. 

Il était postulant chez les Augustins et dut revenir quelques jours dans sa famille, mais revint dès que possible au couvent de l’Escorial ; son désir unique était de vivre et mourir en Religieux.

Le 20 juillet 1936, la maison fut prise d’assaut et Marcos arrêté le 6 août, avec les autres Confrères ; il fut incarcéré à la prison San Antón, jusqu’à fin novembre 1936.

Durant ces longs mois, Marcos montra toutes les attentions possibles à l’égard des Confrères plus anciens, de sorte que, bien qu’il ne fût pas encore profès, il fut lui aussi inclus dans la liste des condamnés à mort. 

Le 28 novembre 1936, Marcos fut conduit, avec ses onze Compagnons, à Paracuellos de Jarama, où on les fusilla.

Ces Martyrs furent béatifiés en 2007.

Isidoro Martínez Izquierdo

1918-1936

 

Isidoro était né le 9 avril 1918, à Madrid (Espagne) et fut baptisé le 22, recevant le nom du célèbre évêque et docteur espagnol, Isidore (v. 4 avril).

Il entra à dix-sept ans dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, à Ciempozuelos (Madrid), heureux de sa vocation et de son travail.

Il était à un mois de la profession quand la révolution se déchaîna.

Le 7 août 1936, tous les membres de la communauté durent quitter la maison et furent mis à la prison San Antón, jusqu’en novembre, et Isidoro continua de suivre les conseils prudents de son maître des novices, le père Mariano Adradas, dans le recueillement, la prière, et les actes de réparation au Sacré-Cœur.

Appelé dans le premier groupe du matin de ce 28 novembre, il salua les Confrères avec un fort «Au Ciel».

A dix-huit ans, il était un des quatre jeunes novices de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Antonio Hilario Delgado Vílchez

1918-1936

 

Antonio était né le 18 avril 1918, à Cañar (Grenade, Espagne) et fut baptisé le 27.

On a retenu de lui qu’il partageait ses friandises avec les camarades.

Il entra à dix-sept ans dans l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, et fit la profession le 3 juin 1936, avec le nom de Hilario.

Le 7 août, les membres de la communauté de Ciempozuelos (Madrid) où il se trouvait, furent arrêtés et mis en prison… sauf lui, sans doute à cause de son jeune âge : il n’avait que dix-huit ans. Mais Hilario n’était pas homme à être religieux à moitié. Le lendemain, il se présenta librement aux gardiens pour rejoindre ses Confrères ; on commença par l’envoyer promener, mais sur son insistance, ils le firent entrer, et commencèrent par le dévêtir pour le fouiller ; calmement, il se remit son habit, disant seulement : Je me mets le linceul. 

Partageant la prison avec les autres Confrères, il se montra fervent dans la prière et au service des autres.

Au moment de quitter la prison et de partir pour le lieu de l’exécution, il embrassait les Confrères en leur disant : Au ciel !

C’était un des sept profès (et le plus jeune) de ce groupe de quinze Religieux, martyrisés le 28 novembre 1936 et béatifiés en 1992.

 

Voir la notice : Espagnols 28 et 30/11/1936 (Martyrs)

 

 

Clemente Rodríguez Tejerina

1918-1936

 

Ce jeune martyr espagnol de dix-huit ans était né à Santa Olaja de la Varga (province de León) le 23 juillet 1918. On a de lui et de sa famille un certain nombre de détails grâce à sa sœur, Josefa, elle aussi religieuse.    

C'était une famille de cultivateurs, humbles travailleurs de la terre, très chrétiens. Dieu donna à ces parents douze enfants, dont six furent religieux : deux Capucins, deux religieuses de la Sainte Famille, et deux Oblats de Marie Immaculée, justement Clemente et Miguel. Ceci nous donne déjà une idée de l'esprit qui régnait dans cette famille.

La maman, qui n'avait pas une grande culture, était une excellente chrétienne et avait lu suffisamment de bons livres pour se permettre à son tour d'enseigner ses enfants.

Ainsi, tous les soirs, elle réunissait les enfants dans la salle à manger et elle priait ; elle offrait ses enfants au Sacré-Cœur ; elle priait pour la persévérance de chacun d'entre eux dans la foi. Elle appartenait à une pieuse association dénommée Marías de los Sagrarios, littéralement les «Marie des Tabernacles», qu'on pourrait rendre en français par «Les Veilleuses du Saint-Sacrement» ; les fêtes eucharistiques avaient donc une grande importance, et tous les enfants participaient à la décoration des autels jusque dans les moindres détails, montrant ainsi leur amour pour Jésus-Eucharistie.

Dans ce climat de ferveur, très tôt Clemente commença à prendre conscience de sa vocation. C'est ainsi qu'à onze ans il quitta la maison paternelle pour rejoindre le Petit séminaire tenu par les Oblats de Marie Immaculée (OMI) à Urnieta (Guipúzcoa).

Avant même d’être religieux, il savait entourer les vieillards de plein d’attentions, leur rendant une foule de petits services. 

Le 5 juillet 1934, à seize ans, il commença le noviciat à Las Arenas (Biscaya) ; il émit les premiers vœux le 16 juillet 1935, en compagnie d'autres profès. Journée émouvante, où l'on vit tous les nouveaux profès sortir de la cérémonie avec des larmes de joie. Ce même jour, ils prirent le train jusqu'à Pozuelo (province de Madrid) pour un temps de vacances en communauté, avant le début des études ecclésiastiques.

Clemente se mit au travail avec beaucoup de sérieux. Animé de bonté et de douceur, il ne faisait pas de bruit : il avançait avec détermination, se montrant bon et serviable. Il était tout pénétré de son idéal missionnaire.

Il avait à peine terminé la première partie de ces études, qu'il renouvela ses vœux le 16 juillet 1936. C'était le moment de la grande tourmente politique. Six jours après, le 22 juillet, il fut fait prisonnier avec toute la communauté dans leur propre couvent puis, deux jours après, ils furent tous emmenés à Madrid, à la Direction Générale de Sécurité, pour être mis en liberté le lendemain.    

Clemente se réfugia d'abord dans la Maison provinciale, mais celle-ci fut confisquée le 9 août : à onze heures et demie du matin on sonna à la porterie ; tout un groupe de laïcs armés pénétra dans le jardin, invitant poliment les Religieux à laisser la maison. Le Père Provincial (Esteban Lacal, lui aussi maintenant béatifié) se permit de faire remarquer que cette intervention était pour le moins arbitraire, étant donné que tous les habitants n’étaient que des citoyens pacifiques ; on lui répondit cependant : Nous le croyons bien que vous n'êtes mêlés à rien, mais beaucoup d'autres curés et religieux sont concernés ; et voilà ce qui arrive : les uns paient pour les autres

En sortant, les Religieux abandonnèrent leur maison aux nouveaux propriétaires, occupés à installer une énorme banderole sur la clôture du jardin, avec l'inscription : Confisqué par le Ministère des Beaux-Arts. Les Religieux se réfugièrent alors dans une autre pension. 

Le 15 octobre, nouvelle arrestation, à destination de la Prison centrale. Là, Clemente retrouva les Oblats qu'il n'avait pas revus depuis leur départ de Pozuelo. Tous furent bientôt transférés à San Antón, le collège des Pères des Ecoles Pies, transformé aussi en prison.

Une sœur de Clemente avait pu lui rendre visite à la Maison Provinciale et s'entretenir avec lui. Elle se rendit compte de la totale intégrité de son esprit de foi ainsi que de sa claire disposition à recevoir le martyre. Voici quelques mots de Clemente qu'elle a rapportés textuellement : 

Nous nous trouvons en danger et nous craignons d'être séparés ; ensemble, nous nous encourageons les uns les autres. S'il faut mourir, j'y suis disposé, certain que Dieu nous donnera la force dont nous avons besoin pour rester fidèles.

C'est alors que le Père Provincial Francisco Esteban intervint en conseillant dûment à la sœur de Clemente de vite s'éloigner, car la communauté était très surveillée et elle courait elle aussi un risque, à cause de sa condition de religieuse. Et d'ajouter : Ici, nous allons tous y passer.

Josefa resta cependant en contact, grâce à un autre témoin qui put entrer aussi dans la prison de San Antón. On sut que les prisonniers étaient ligotés dans le sous-sol, où se trouvaient les douches du collège, de sorte qu'ils avaient les pieds dans l'eau et pouvaient à peine bouger. Ils ne mangeaient pas tous les jours, et quand les gardiens apportaient la popote, ils se moquaient des prisonniers en leur demandant : Qui c'est qui n'a pas mangé hier ? On sut aussi que tous ces prisonniers étaient catholiques, qu'ils se réunissaient et priaient.

C'est de là qu'on les fit sortir, et qu'on les fusilla à Paracuellos del Jarama, le 28 novembre 1936. Clemente était le benjamin : il n'avait que dix-huit ans.    

C'est encore sa même sœur Josefa qui, ignorant qu'il était mort, chercha à le revoir à la prison de San Antón. On était en décembre 1936 ; le milicien de garde lui répondit méchamment qu'elle avait intérêt à partir de là si elle ne voulait pas rester dedans. Mais comme elle insistait pour savoir au moins si son frère était là, il lui répondit qu'elle n'avait qu'à s'adresser au Ministère de la Justice, rue Santa Bárbara. Là elle se trouva dans une immense salle avec un tas de cartons et de fiches, parmi lesquelles elle trouva celle-ci qui disait textuellement : Clemente Rodríguez Tejerina, mis en liberté le 28 novembre 1936.

En faisant bien attention à ne pas se faire voir, elle prit la fiche en question et s'en alla au Consulat du Chili. Là, on l'informa que tous ceux qui avaient été "mis en liberté", au sortir des prisons les 27 et 28 novembre 1936, avaient été immédiatement fusillés à Paracuellos del Jarama. C'est alors qu'elle eut la certitude du martyre de son frère, qui avait été tué pour le seul motif d'être religieux.

Ces vingt-trois Compagnons ont été béatifiés en 2011 (vingt-deux Oblats et un laïc, père de famille).

Ces Martyrs seront inscrits au Martyrologe au jour de leur naissance au Ciel, sept au 24 juillet (avec le laïc), deux autres le 7 novembre, les treize autres, dont Clemente, le 28 novembre.

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27 novembre 2023 1 27 /11 /novembre /2023 00:00

27 NOVEMBRE

 

IV.

SS Facundus et Primitivus, martyrs en Galice.

S Laverius, martyr en Lucanie.

S Valerianus, évêque à Aquilée, grand adversaire des Arianistes.

V.

S Jacques le Perse (l'Intercis), martyr des neuf morts : on lui coupa successivement les doigts des mains et des pieds, poignets et chevilles, coudes et genoux, oreilles et nez, et finalement fut décapité.

SS Maharsapor, Narsès et Sabucata, martyrs en Perse ; le premier mourut d'épuisement dans une citerne gardée.

S Secundinus, évêque à Dunshaughlin, grand ami de s. Patrice.

S Maximus, évêque à Riez ; il chercha à échapper à l'épiscopat en se cachant ; s.Fauste lui succéda comme abbé à Lérins et comme évêque.

VI.

S Eusicius, solitaire à Selles-sur-Cher ; thaumaturge.

S Siffridus, évêque à Carpentras.

?

SS Josaphat et Barlaam, en Inde ; Josaphat aurait été fils de roi, Barlaam un moine qui le convertit ; on dit que cette belle histoire ressemble fort à celle de Bouddha.

S Congar, ermite en Angleterre. 

VII.

S Acharius, moine à Luxeuil, évêque à Noyon, prédécesseur de s.Eloi.

VIII.

S Fergus, évêque en Ecosse.

Ste Bilhildis, fondatrice et abbesse à Altmünster.

S Fergal, irlandais évangélisateur de la Bavière, puis enfin évêque à Salzburg.

IX.

S Apollinaire, abbé bénédictin au Mont Cassin ; il aurait marché sur les eaux.

S Edwold, ermite à Cernel, frère du roi martyr, s.Edmond.

XI.

Fête de l'icône de la Vierge du Signe à Novgorod.

S Gulstan, anglais, racheté aux pirates, puis moine à Saint-Gildas-de-Rhuis.

XVI.

B Giovanni Amici (Bernardino de Fossa), franciscain italien ; il refusa deux fois l'évêché de L'Aquila.

XVII.

Bx Thomas Koteda Kyūmi, Bartholomæus Seki, Antonius Kimura, Ioannes Iwanaga, Alexius Nakamura, Leo Nakanishi, Michaël Takeshita, Matthias Kozasa, Romanus Motoyama Myotarō (Matsuoka ou Miota), Matthias Nakano, Ioannes Motoyama, laïcs décapités à Nagasaki.

XIX.

Apparition de la Sainte Vierge à Ste Catherine Labouré, rue du Bac à Paris (1830).

XX.    

Bx Martyrs espagnols de 1936 :

- béatifiés en 2013, martyrisés près de Madrid :

Capucins : le prêtre José Pérez González (Ramiro, *1907) ;

Lasalliens : Juan Antonio de Bengoa Larriñaga (Daciano, *1882) ;

- béatifiés en 2017, martyrisés à Madrid :

Lazaristes : le frère Bartolomé Gelabert Pericás (*1872) ;

Laïques : Miguel Aguado Camarillo (*1903).

B Bronisław Kostkowski (1915-1942), séminariste polonais martyr à Dachau, à la suite de tortures, de la tuberculose et des mauvais traitements, béatifié en 1999 ;

Facundus et Primitivus de Sahagún

† 300

 

Parler de Facundus de Sahagún est presque un anachronisme, car la ville de Sahagún a pris son nom de Facundus, qu’on nommait San Fagún.

Les deux Martyrs Facundus et Primitivus étaient originaires de León (Espagne NW).

Ils furent torturés puis décapités au bord de la rivière Cea.

Quand ils furent décapités, on vit sortir de leur cou du lait et du sang.

Le Martyrologe Romain mentionne saints Facundus et Primitivus de Sahagún au 27 novembre.

 

 

Laverius de Teggiano

† 312

 

Laverius (localement Laverio ou Laviero) naquit vers la fin du troisième siècle à Teggiano (Lucania, auj. Campania, Italie SW), de parents encore païens. Son père s’appelait Achilleus, son frère Marianus.

Convaincu par l’Evangile, il se mit à parler de Jésus-Christ autour de lui. Il passa à Acerenza, où le préfet Agrippa l’arrêta et le somma de sacrifier aux dieux païens. Sur le refus de Laverius, on le tortura toute la nuit avec le chevalet, et Laverius continuait de «prêcher».

Agrippa l’envoya aux bêtes du cirque, qui se prosternèrent devant lui. La foule si mit à acclamer Dieu et ses anges.

Enfermé dans un cachot bien gardé, Laverius en fut délivré par un ange (comme ce fut le cas de s.Pierre, cf. Ac 5:19).

Laverius se dirigea à Grumentum (act. proche de Grumento Nova) ; c’était le 15 août 312 ; il se remit à prêcher et à baptiser. Agrippa le fit rechercher par trois-cents soldats. Quelqu’un leur indiqua la cachette de Laverius.

Il fut flagellé, mais il parlait encore de Jésus-Christ. On lui trancha la tête.

Les soldats virent alors son âme voler vers le ciel pour y recevoir la couronne du martyre. Ils revinrent à Acerenza, remplis de peur. Ce devait être le 27 novembre 312.

Saint Laverius est représenté en habits de soldat.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Laverius de Teggiano au 27 novembre.

 

 

Valerianus d’Aquilée

† 388

 

Valerianus fut le neuvième à occuper le siège d’Aquilée. Ses prédécesseurs étaient évêques, lui fut le premier archevêque.

Son prédécesseur immédiat avait tenu une position indécise vis-à-vis de l’arianisme, tandis que Valerianus se mit décidément du côté de l’orthodoxie. Ainsi, au concile romain de 369, c’est lui qui siégea juste après le pape Damase.

En 381, Valerianus présida un synode en Aquilée, et il siégeait même avant s.Ambroise de Milan (v. 7 décembre).

S.Jérôme, s.Basile de Césarée firent les plus grands éloges de lui et de son diocèse. Dans la ville d’Aquilée, le clergé était organisé en communauté, à laquelle pouvaient aussi participer des laïcs, dans une ambiance de fraternité chrétienne.

Valerianus mourut vers 388, ou peu après, après une vingtaine d’années d’épiscopat.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Valerianus d’Aquilée au 27 novembre.

 

 

Jacques l’Intercis

5e siècle

 

La Passio de ce martyr de Perse pourrait être l’amalgame de deux récits différents, selon certains.

Jacques, un dignitaire chrétien de la cour persane, apostasie par calcul politique.

Sa femme et sa mère le repoussent avec dégoût. Et lui de réfléchir : Si ma mère et ma femme me traitent ainsi, que fera le Juge suprême, quand je paraîtrai devant lui ?

Il retourne se présenter devant le roi Bahram (ou plutôt Varane), rétracte son reniement, se proclame chrétien, ajoutant que le père de Bahram, Iazdgerd (mieux : Yesdegird), avait autrefois favorisé, puis persécuté les chrétiens. Il était mort abandonné, sans sépulture.

Bahram, excédé par ce discours, envoie Jacques au supplice des «neuf morts», consistant à trancher au condamné un à un les doigts des mains, puis des pieds, puis les poignets et les chevilles, puis les coudes et les genoux, pour s’achever par la décapitation. Certains textes ajoutent qu’avant la décapitation proprement dite, sont aussi coupés les oreilles et le nez.

Cet horrible supplice eut lieu au 5e siècle, vers 420.

Des chrétiens auraient recueilli secrètement la tête et le corps du Martyr pour l’ensevelir dignement ; ce précieux chef serait arrivé plus tard à Nicomédie, et ensuite au monastère de Cormarey (Tours, France), pour être enfin remis (mais secrètement) à la basilique Vaticane.

A la suite des textes syriaques mentionnant ce martyre, le Martyrologe romain a accueilli Jacques l’Intercis au 27 novembre.

Intercis signifie «découpé». On reste stupéfait devant un telle cruauté, mais aussi devant le courage du Martyr, qui a largement effacé sa première faiblesse.

A Qâra (Syrie) se trouve un monastère de Saint-Jacques-l’Intercis.

 

 

Maximus de Riez

† 455

 

Fils de parents chrétiens, Maximus naquit à Decomecum (peut-être Châteauredon, Alpes Maritimes), qui se trouvait dans le diocèse de Riez.

Studieux, pieux, il entra à l’abbaye de Lérins, dont le fondateur, s.Honorat, vivait encore et fut son maître.

En 427, Honorat fut appelé à être évêque d’Arles : il nomma Maximus pour lui succéder à Lérins.

Pendant sept années, Maximus fut le Moïse de ses moines, les guidant par sa foi ferme et ses bonnes œuvres.

Il devait lutter contre le Tentateur. Un jeune moine qui l’avait suivi en cachette pour voir ce qu’il faisait ainsi la nuit dans la nature, fut terrorisé d’apercevoir le Diable près de Maximus et en eut une grave fièvre ; Maximus le guérit à son retour.

En 433, on voulut appeler Maximus à occuper le siège épiscopal de Fréjus, mais Maximus, averti à temps, alla se cacher dans la forêt pendant trois jours ; mal lui en prit : il se trouva juste à ce momet-là sous une pluie battante. Mais ce n’était que partie remise : on vint bientôt le chercher pour le siège de Riez. Il réussit encore à s’échapper, et sur le continent, mais on le retrouva quand même, et il dut se plier à la volonté de Dieu : il fut sacré évêque.

Désormais, il accomplit son devoir ; il participa aux conciles (Riez en 439, Orange en 441, Vaison en 442, Arles en 455), il fut co-signataire des lettres envoyées au pape Léon le Grand par les évêques du Midi en 450 et 451.

Maximus fit construire deux églises à Riez, en l’honneur de s.Pierre et de s.Alban.

On lui attribua beaucoup de miracles, des résurrections de morts, des guérisons d’aveugles et de boiteux ; il guérit en particulier un paysan dont le bœuf lui avait ouvert le ventre d’un coup de corne…

Maximus mourut le 27 novembre, en ou peu après 455, après vingt-deux ans d’épiscopat.

Son successeur, tant comme abbé à Lérins que comme évêque de Riez, fut s.Faustus (v. 28 septembre).

Le Martyrologe Romain mentionne saint Maximus de Riez au 27 novembre.

 

 

Siffridus de Carpentras

6e siècle

 

Siffridus (Siffrein) a pu naître vers 500.

Il serait arrivé de Campanie (Italie) avec son père, qui le conduisit au monastère de Lérins.

L’enfant étudia la grammaire, la rhétorique, la dialectique.

Quand il eut trente ans, il fut sacré évêque de Venasque par s.Césaire d’Arles († 542, v. 27 août). Venasque fit ensuite partie du diocèse de Carpentras.

Siffridus fut le cinquième évêque de Carpentras, approximativement entre 536 et 540. Comme tel, il construisit deux églises à Venasque, en l’honneur de Notre-Dame et de s.Jean-Baptiste. A Carpentras, il construisit une autre église, en l’honneur de s.Antoine, l’abbé (v. 17 janvier).

Vers la fin de sa vie, il se retira à Notre-Dame et secoura les pauvres avec une grande bonté.

Il mourut vers 540.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Siffridus de Carpentras au 27 novembre.

 

 

Eusicius de Celles

† 542

 

Eusicius (Eusice) vécut dans la première moitié du 6e siècle.

Il était un des fils de parents très pauvres de Périgueux qui, pour mieux dissimuler leur pauvreté, s’en vinrent en Berry. Ils en vinrent même à vendre leur fils Eusicius, qui fut racheté par l’abbé de Parpeçay.

S’étant montré très fidèle dans tous les petits emplois qu’on lui confia, il conquit la confiance des moines et de l’abbé, et reçut le sacerdoce.

Ce qui précède suffit à revenir sur l’erreur qu’on a faite en prétendant qu’Eusicius était un ancien moine de Micy (Orléans).

Mais il recherchait plus de solitude. Il se retira parmi des fourrés d’épines, loin des hommes, en un endroit nommé Prisciniacus.

Il tenait l’or et les richesses pour du fumier (cf. Ph 3:8). Dans sa petite cellule, il couchait sur la cendre, portait un cilice ; des vocations se joignirent à lui.

Il eut le don des miracles, de la prophétie.

D’un signe de croix, il guérissait les gorges enflées ; il donnait à boire de l’eau bénite qui faisait disparaître la fièvre.

Un de ces guéris s’avisa de revenir la nuit suivante pour voler les ruches du Solitaire. Mal lui en prit : voici Eusicius qui arrive et lui donne la ruche volée ; l’homme tombe à genoux ; et Eusicius : Le vol enrichit Satan !

En 531, au roi Childebert qui lui offrait une somme d’or avant de partir en guerre contre les Wisigoths d’Espagne, Eusicius refusa la bourse et prédit au roi la victoire et l’accomplissement de son vœu : Childebert obtint la victoire et, de retour, promit de faire construire là une belle basilique qui abriterait la dépouille d’Eusicius. Tout arriva ainsi. De plus, comme Childebert ramenait avec lui des prisonniers enchaînés, Eusicius lui demanda de les libérer, ce qu’il fit sur place.

Eusicius mourut vers 542.

Des miracles ayant eu lieu sur sa tombe, le roi Childebert fit alors construire la basilique dont il fut question plus haut, ainsi qu’un monastère. Le hameau qui en naquit devint la ville de Celles-Saint-Eusice, aujourd’hui Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher).

Les reliques de s.Eusicius furent profanées par les troupes protestantes de Coligny.

Saint Eusicius est commémoré le 27 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Achaire de Noyon

† 640

 

Acharius fut moine à Luxeuil, sous saint Eustase (et non Eustache, v. 2 avril).

En 621, il fut nommé évêque de Noyon, sixième après s.Médard (v. 8 juin).

Il semble qu’il s’agisse de lui, quand on trouve la signature de Aigahardus au bas des décisions du concile de Clichy (627).

C’est sur son conseil qu’Audomarus (s.Omer, v. 1er novembre) fut nommé au siège de Thérouanne.

Il encouragea s.Amand et bénit sa mission dans les Flandres.

Achaire mourut vers 640, et son successeur fut le grand saint Eloi (v. 1er décembre).

Saint Achaire de Noyon est commémoré le 27 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Fergus Cruithneach

† 730

 

Fergus Cruithneach (Fergustian) pouvait être d’origine picte.

On le présente comme contemporain de s.Drostan (v. 11 juillet), lequel mourut vers 605. Ces dates sont vraisemblablement incompatibles, ou alors il s’agit d’autres personnages portant le même nom.

Notre Fergus aurait été évêque de ce qui est actuellement l’Ecosse. Mais on lui attribue aussi des missions en Irlande.

Il serait venu à Alba avec quelques prêtres et aurait édifié des églises près de Strageath, en Upper Stratheam, en Upper Perth, et ensuite dans la région de Caithness, où furent construites les églises de Wick et Halkirk. Glamis lui devrait aussi son église ; on y a restauré la Grotte de Fergus.

En 721, eut lieu un synode romain, dont l’ultime signataire est un certain Fergustus Pictus, un des nombreux Fergustus qu’on connaisse - et qui pourrait être le nôtre.

Fergus mourut à Glamis, vers 730.

Saint Fergus Cruithneach est commémoré le 27 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Bilhildis d’Altmünster

† 734

 

Bilhildis (Bilihild, Bilehild, Bilihilt) vécut à cheval sur les 7e et 8e siècles.

D’après une tradition qualifiée par les spécialistes de phantaisie légendaire, elle était d’une famille noble de Bavière, fille du comte Iberin et de son épouse Mathilda.

Vers 672, on l’aurait contre son gré promise à un duc païen de Würzburg, Heden.

Quand ce dernier partit en guerre, Bihildis, enceinte, alla secrètement en bateau jusqu’à Mayence, auprès de son oncle Rigibertus, l’évêque de cette ville. Son enfant cependant mourut peu après sa naissance.

Au retour de son époux, elle resta à Mayence ; une autre version prétend qu’elle le revit et l’amena au Christ.

A la mort de cet époux, Bilhildis obtint de son oncle évêque un terrain pour y construire un couvent dans les environs de Mayence ; ce fut Hagenmünster, ou Hohenmünster, dont elle fut abbesse jusqu’à la mort.

Ce monastère devint ensuite Altmünster ; il fut détruit (ou supprimé) en 1781.

Le chef de Bilhildis fut scientifiquement reconnu comme authentique, en 1991.

Sainte Bilhildis est invoquée comme protectrice des malades. A Mayence se trouve actuellement une maison de soins pour malades gravement atteints de maladies mentales, placée sous le vocable de sainte Bilhildis.

Sainte Bilhildis d’Altmünster est commémorée le 27 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Fergal (Virgilius) de Salzbourg

700-784

 

Irlandais d’origine, Feirgil (ou Fergal), né vers 700, descendait de l’antique roi Niall Noígíallach.

Il reçut peut-être sa formation à l’abbaye de Iona et devint supérieur de l’abbaye d’Aghaboe (Achadh bou). On l’y surnommait le Géomètre ou l’Astronome, en raison de ses amples connaissances.

Il entreprit le pèlerinage en Terre Sainte, mais, arrivé en France, il rencontra Pépin le Bref, qui le garda près de lui pendant deux ans.

Fergal, devenu Virgilius en Europe, fut invité en Bavière par le duc Odilo et arriva à Salzburg vers 743. Il y fonda le monastère de Chiemsee et prit la direction du monastère Saint-Pierre, fondé par saint Rupert (v. 27 mars).

En 745, mourut l’évêque de Salzburg, et Fergal assuma la direction (administrative) du diocèse, organisant la vie chrétienne du clergé et des diocésains. N’ayant pas les pouvoirs épiscopaux, il fit appel à un autre évêque itinérant, lui aussi irlandais d’origine, un certain Dubdachrich, latinisé en  Dobdagrecus.

Mais c’était sans compter sur la vigilance d’un autre Anglais, Wynfreth ou Wynfrith, mieux connu comme Bonifatius (v. 5 juin), archevêque à Mayence, et qui avait justement fondé le diocèse de Salzburg. 

Surtout, ô nouveauté ! Virgilius avait osé avancer que la terre était ronde et que, peut-être, il existait une autre planète habitée ! Et s’il y avait une autre race d’êtres vivants en-dehors de la terre, ils ne descendaient pas d’Adam, et n’étaient donc pas sauvés par le sacrifice du Christ ! 

C’en était trop. Cédant peut-être à une première réaction à chaud, Bonifatius protesta et en appela plusieurs fois au pape, qui aurait annoncé une enquête ; en réalité, Bonifatius mourut martyr en 754, et Virgilius reçut l’épiscopat l’année suivante (ou peut-être seulement en 766).

Le désir de Virgilius était de porter l’Evangile aux populations encore ignorantes. Peut-être en avait-il reçut la mission par une révélation céleste, peut-être aussi que le pape avait fait appel à l’Irlande pour envoyer d’autres missionnaires en Germanie et compléter ainsi le travail de Bonifatius. 

Ayant ainsi administré saintement son diocèse et reconstruit une nouvelle cathédrale, Virgilius mourut le 27 novembre 784. Quatre siècles plus tard, on découvrit son corps et des miracles se produisirent.

Virgilius fut canonisé en 1233.

Gulstan de Saint-Gildas-de-Rhuis

† 1040

 

Gulstan (Goustan) pouvait être anglais. Il aurait été capturé un jour par des pirates qui l’auraient abandonné sur l’île d’Ouessant parce qu’il souffrait d’un pied.

Plus exactement, l’abbé Félix, du monastère de Saint-Gildas-de-Rhuis, qui s’était retiré sur cette île, l’aurait racheté aux pirates et recueilli près de lui. Converti, Gulstan demeura un certain temps sur l’île, pendant que Félix s’absentait à Fleury-sur-Loire.

Une autre version affirme que Gulstan se serait d’abord dirigé vers l’évêque de Léon puis, malgré sa douleur au pied, l’aurait accompagné en pèlerinage jusqu’à Jérusalem.

Au retour, il aurait alors rencontré Félix, qui voulait restaurer la Règle bénédictine dans le monastère Saint-Gildas-de-Rhuis, et y aurait mené une vie exemplaire.

On croit que Gulstan aurait aussi séjourné un temps sur l’île de Hoëdic, d’ailleurs avec un compagnon nommé Budic.

Envoyé pour quelque affaire importante en Vendée, Gulstan serait mort là-bas, à Beauvoir-sur-Mer, le 27 novembre 1040.

Il y eut une sainte contestation entre les moines de Noirmoutier et l’évêque de Poitiers : les premiers voulaient s’emparer de la dépouille du saint défunt, mais le prélat leur ordonna de laisser l’abbé de Saint-Gildas venir et emporter le corps de son moine.

On montre en Loire-Atlantique une grosse pierre creuse qui aurait été le lit de s.Gulstan, non pas par esprit de mortification de ce dernier, mais parce que la roche se serait ramollie au contact de Gulstan.

Saint Gulstan est invoqué par les marins et les pêcheurs.

Saint Gulstan de Saint-Gildas-de-Rhuis est commémoré le 27 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Giovanni Amici de Fossa

1420-1503

 

Giovanni vit le jour vers 1420 à Fossa (L’Aquila, Italie C), de noble famille.

Petit garçon encore, en 1426, il entendit prêcher Giovanni de Capestrano (v. 23 octobre).

Durant ses études à l’université de Pérouse, où il reçut le doctorat en droit, il fut très frappé par le premier miracle posthume de Bernardino de Sienne (v. 20 mai) ; la parole de Giacomo de la Marche (v. Domenico Gangale, 28 novembre) acheva de le convaincre. La Providence avait vraiment mis sur la route de Giovanni l’esprit franciscain. Il reçut l’habit en 1445, et prit le nom de Bernardino.

Le noviciat se fit à Gubbio, et la profession en 1446 à Stroncone.

Giovanni-Bernardino fut un prédicateur zélé, enflammé, qui parcourut l’Ombrie.

En 1454, 1457 et 1472, il fut nommé vicaire pour la province des Abruzzes.

Entre temps, en 1464, il fut vicaire pour la province de Bosnie-Dalmatie, ce qui lui fit dire que pendant trois ans, il fut entre l’enclume et trois marteaux (ceux de Bosnie, de Ragusa et des autres Dalmates). Et en 1467, il fut procureur à Rome.

Par deux fois, il fut élu pour être évêque de L’Aquila, charge qu’il refusa humblement.

En 1475, il déposa toute charge et se retira au couvent de L’Aquila. Il eut encore une mission importante : en 1495, il convainquit Charles VIII de France de respecter la région de L’Aquila, épargnant ainsi aux gens la désastreuse occupation des terres par les troupes françaises.

Bernardino a laissé pas mal d’écrits, tout particulièrement une Chronique extrêmement documentée jusqu’en 1469. On y voit par exemple quelles difficultés il eut à surmonter pour aplanir les mésententes entre la branche des Observants et celle des Conventuels.

Il s’éteignit au couvent de San Giuliano (L’Aquila) le 27 novembre 1503.

Le culte dont il faisait l’objet fut confirmé en 1828.

Ioannes Iwanaga

1555-1619

 

Voir quelques détails supplémentaires dans la notice Thomas Koteda Kyūmi 

Ioannes Iwanaga était né vers 1555 au château de Chijiwa (Japon), où il s’était mis au service des Jésuites.

Il appartenait à la Confrérie du Rosaire.

Il fut décapité avec les dix autres le 27 novembre 1619 et béatifié en 1867.

 

 

Alexius Nakamura

1561-1619

 

Voir quelques détails supplémentaires dans la notice Thomas Koteda Kyūmi 

Alexius Nakamura était né vers 1561 à Kōnoura (Japon).

Il appartenait à la Confrérie du Rosaire.

Il fut décapité avec les dix autres le 27 novembre 1619 et béatifié en 1867.

 

 

Thomas Koteda Kyūmi

1576-1619

 

Thomas Koteda Kyūmi était un des onze laïcs japonais qui, arrêtés en décembre 1618 ou en mars 1619, furent condamnés à mort, habitant dans le même quartier, pour n’avoir pas dénoncé les Chrétiens qui avaient, eux, hébergé des prêtres.

En réalité ils furent douze, mais l’un d’eux faiblit et apostasia. Sa femme courut à la prison l’accabler de reproches et quitta le domicile conjugal en emmenant son fils.

Les coupables d’avoir hébergé des prêtres, furent condamnés à la mort lente par asphyxie, le 18 novembre. Ceux-ci en revanche, furent «seulement» décapités, car moins coupables que les premiers. On peut rester pensif devant une telle «clémence»…

Le plus illustre de ces derniers fut sans conteste Thomas Koteda Kyūmi, qui appartenait à la famille des princes de Hirado. Il avait environ quarante ans, étant né vers 1576, à Hirado.

Baptisé dès sa naissance, il avait quitté son pays avec son père et neuf cents personnes au début de la persécution pour s’établir à Nagasaki.

Il appartenait à la Confrérie du Rosaire.

Il fut décapité avec les dix autres le 27 novembre 1619. Les corps des Martyrs furent jetés à la mer, mais des Chrétiens purent les repêcher.

Thomas Koteda Kyūmi a été béatifié en 1867.

 

 

Leo Nakanishi

1577-1619

 

Voir quelques détails supplémentaires dans la notice Thomas Koteda Kyūmi 

Leo Nakanishi était né vers 1577 à Yamaguchi (Japon), d’une famille noble.

Il appartenait à la Confrérie du Rosaire et, en tant que trésorier, portait le surnom de Tacaro.

Il fut décapité avec les dix autres le 27 novembre 1619 et béatifié en 1867.

 

 

Bartholomæus Seki

1582-1619

 

Voir quelques détails supplémentaires dans la notice Thomas Koteda Kyūmi 

Bartholomæus était né vers 1582 à Usuki (Japon), où il s’était mis au service des Jésuites.

Il appartenait à la Confrérie du Rosaire.

Il fut décapité avec les dix autres le 27 novembre 1619 et béatifié en 1867.

 

 

Michaël Takeshita

1594-1619

 

Voir quelques détails supplémentaires dans la notice Thomas Koteda Kyūmi 

Michaël Takeshita était né vers 1594 à Nagasaki (Japon).

Il appartenait à la Confrérie du Rosaire et, en tant que trésorier, portait le surnom de Tacaro.

Il fut décapité avec les dix autres le 27 novembre 1619 et béatifié en 1867.

 

 

Antonius Kimura

1596-1619

 

Voir quelques détails supplémentaires dans la notice Thomas Koteda Kyūmi 

 

Antonius Kimura était né vers 1596 à Hirado (ou Firando, Japon). Il était cousin du lieutenant-gouverneur de Nagasaki, mais aussi des martyrs Sebastianus Kimura (v.10 septembre) et Leonardus Kimura (v.18 novembre).

Il appartenait à la Confrérie du Rosaire.

Le gouverneur aurait bien voulu l’épargner, mais voyant ses efforts inutiles, il conclut : Son pouls bat trop fort et présage la mort, car il ne peut se ralentir. Qu’il meure donc avec les autres.

Avec ses vingt-trois ans, il était un des plus jeunes de ce groupe.

Il fut décapité avec les dix autres le 27 novembre 1619 et béatifié en 1867.

 

 

Matthias Kozasa

?-1619

 

Voir quelques détails supplémentaires dans la notice Thomas Koteda Kyūmi 

Matthias Kozasa était né à Ōmura (Nagasaki, Japon).

Il appartenait à la Confrérie du Rosaire.

Il fut décapité avec les dix autres le 27 novembre 1619 et béatifié en 1867.

 

 

Romanus Motoyama Myotarō

?-1619

 

Voir quelques détails supplémentaires dans la notice Thomas Koteda Kyūmi 

Romanus Motoyama Myotarō était né à Ōmura (Nagasaki, Japon). On lui adjoint aussi les appellatifs (surnoms ?) de Matsuoka ou Miōta.

Il appartenait à la Confrérie du Rosaire.

Il fut décapité avec les dix autres le 27 novembre 1619 et béatifié en 1867.

 

 

Matthias Nakano

?-1619

 

Voir quelques détails supplémentaires dans la notice Thomas Koteda Kyūmi 

Matthias Nakano était né à Ōmura (Nagasaki, Japon). 

Il appartenait à la Confrérie du Rosaire.

Il fut décapité avec les dix autres le 27 novembre 1619 et béatifié en 1867.

 

 

Ioannes Motoyama

?-1619

 

Voir quelques détails supplémentaires dans la notice Thomas Koteda Kyūmi 

Ioannes Motoyama était né à Hizen (Japon). 

Il appartenait à la Confrérie du Rosaire.

Il fut décapité avec les dix autres le 27 novembre 1619 et béatifié en 1867.

Bartolomé Gelabert Pericás

1872-1936

 

Né le 4 mai 1872 à Consey (Maiorque), il était le fils de Juan et Francisca Ana, qui le firent baptiser dès le lendemain de sa naissance.

Entré dans la Congrégation des Lazaristes (Vincentiens), il fit la profession en 1900 comme frère coadjuteur, ou convers.

Il eut à administrer la ferme à Hortaleza principalement, et quelque temps aussi à Baracaldo (Biscaye). C’était un homme de prière, attristé de voir offenser Dieu et la Religion.

Le 20 juillet 1936, les républicains vinrent arrêter à Hortaleza les treize Religieux qui s’y trouvaient. Transportés à la prison Modelo de Madrid, ils furent fouillés ; on retira au Frère Bartolomé son chapelet : Qu’est-ce que tu fais avec ça ? - C’est parce que je crois que Dieu triomphera.

Au soir du 17 novembre, on conduisit le Frère à un collège de Piaristes, réquisitionné pour servir de prison et, le 21, on le laissa en liberté, ainsi que ceux qui avaient plus de soixante ans. En sortant, Bartolomé ne savait où se diriger, car il n’avait pas d’argent ; il pensa se mettre sur la route entre Madrid et Hortaleza, pour y rencontrer un ami, dont le fils travaillait à la ferme. Il ne vit pas son ami ; en revanche, malheureusement, c’est un voisin d’Hortaleza qui le dénonça au Comité ; les miliciens ne tardèrent pas à arriver : ils enlevèrent le Frère et le conduisirent sur la place centrale d’Hortaleza pour l’insulter longuement devant toute la population ; ensuite ils allèrent le fusiller à Vicálvaro.

Martyrisé le 27 novembre 1936 et béatifié en 2017, Bartolomé Gelabert Pericás sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 27 novembre.

 

 

Juan Antonio de Bengoa Larriñaga

1882-1936

 

Il vit le jour le 17 janvier (ce qui explique qu’il ait porté le nom du premier ermite, saint Antoine, fêté ce jour-là) 1882 à Dima (Biscaye, Espagne).

Entré chez les Frères des Ecoles Chrétiennes, il prit le nom de Daciano et fit la profession solennelle en 1910.

Les lieux de son activité furent : Bujedo et les deux maisons de Madrid (Maravillas et Sacré-Cœur).

En juillet 1936, une première intrusion de miliciens pénétra dans le collège lasallien, disant aux Frères qu’ils pouvaient rester là. Puis arrivèrent d’autres miliciens, qui embarquèrent une quinzaine de Frères et leur aumônier.

Ils emmenèrent leurs «proies» dans un endroit où il n’y avait pas même la place de s’allonger, puis, le jour suivant, à la «prison» San Antón, l’ancienne maison des Piaristes.

Ils y furent jusqu’au 27 novembre 1936. Ce jour-là, on appela le Frère Daciano, qu’on emmena à Paracuellos de Járama, où il fut fusillé.

Certains ont dit que ce fut à San Fernando de Henares.

Le Frère Daciano fut béatifié en 2013.

 

 

Miguel Aguado Camarillo

1903-1936

 

Né le 7 février 1903 à Humanes (Guadalajara) de Dionisio et Práxedes, il fut baptisé le 15 février suivant.

Il épousa María Merino Guisado, qui mit au monde quatre enfants : Ángeles, Carmen, Miguel et Gloria.  L’ainé avait six ans en 1936, la plus jeune six mois.

Miguel était un ouvrier très modeste qui travaillait au rechapage des pneus, mais c’était en même temps un Chrétien profondément ancré dans la Foi ; il appartenait à plusieurs associations, dont celle des Adorateurs Nocturnes ; il était aussi Chevalier de l’Immaculée.

Il allait à la messe tous les matins, et c’est pour cela qu’il fut dénoncé comme catholique aux révolutionnaires en 1936. Arrêté le 29 octobre, conduit au commissariat de Buenavista, il fut jeté deux jours plus tard dans la prison Modelo de Madrid. Son épouse, courageusement, bravait les insultes et les grossièretés pour venir le voir chaque jour avec ses quatre enfants.

Le 16 novembre, on le transféra à une autre prison, celle de Porlier, où il fut inscrit sur la liste des condamnés du 26 novembre. Le soir, on «libéra» vingt-six prisonniers, qui furent conduits à Paracuellos de Jarama, aux environs de Madrid.

Miguel avait trente-trois ans. Son épouse María, qui en avait trente, éleva ses quatre bambins avec une foi courageuse et exemplaire. Chaque soir, elle les faisait prier pour leur papa et aussi pour l’assassin, pour sa conversion et pour qu’il aille au Ciel.

Martyrisé le 27 novembre 1936, Miguel fut béatifié le 11 novembre 2017 : sa fille Carmen mourut ce même 11 novembre, deux ans plus tôt.

Il est heureux de noter que le 27 novembre est le jour anniversaire de l’apparition de la Sainte Vierge à sainte Catherine Labouré en 1830 (v. 31 décembre) ; c’est à ce jour que Miguel sera mentionné dans le Martyrologe.

 

 

José Pérez González

1907-1936

 

José vit le jour le 5 (ou le 7) janvier 1907 à Sobradillo (Salamanca, Espagne), dans une famille de dix enfants.

Occupé à garder les moutons, il fut un jour surpris par une violente tempête qui lui causa de graves engelures et il resta alité pendant six mois, car il ne pouvait plus marcher.

Entré chez les Capucins à El Pardo (Madrid), il prit le nom de Ramiro, fit la profession en 1923 et fut ordonné prêtre.

En 1933, il fut au couvent de Medinaceli.

Lors des hostilités de 1936, il se réfugia chez une famille de Madrid, mais fut arrêté le 9 août.

Les miliciens simulèrent plusieurs fois de l’exécuter ; il passa de prison en prison.

Il reçut la palme du martyre à Paracuellos de Jarama (Madrid) le 27 novembre 1936 et fut béatifié en 2013.

 

Bronisław Kostkowski

1915-1942

 

Ce jeune séminariste était né à Słupsk (Pologne) le 11 mars 1915, de Mateusza Władysława et Maria, originaires de Poméranie.

Au terme de la Première guerre mondiale, ils déménagèrent à Bydgoszcz et Bronisław fréquenta l’école publique à partir de 1922.

En 1926, il fréquenta l’Ecole nationale de Sciences humaines à Grodzka, où il fut président de la Société de Marie.

En 1936, il entra au séminaire de Włocławek et reçut en 1939 les ordres mineurs. Il devait entrer en quatrième année et être ordonné prêtre, mais la Deuxième guerre mondiale mit fin à cette progression.

En novembre 1939 les Nazis arrêtèrent ensemble le recteur (Michał Kozal, v. 26 janvier), les professeurs et les élèves du séminaire et les envoyèrent d’abord dans la prison locale.

S’étant rendus compte que Bronisław était né à Słupsk, les nazis lui proposèrent la liberté s’il renonçait au sacerdoce. Sa réponse fut ferme : J’ai choisi la mort plutôt que de renier l’appel dont Dieu m’a honoré.

Plus tard il écrivit aussi une lettre à ses parents, dans laquelle on peut lire : 

Je suis prêt pour le pire. Quand je suis entré au séminaire, je savais que si cela était nécessaire, il fallait sacrifier sa vie pour Dieu. Je n’hésiterai pas à la donner à Dieu et à notre pays. Que la volonté de Dieu soit faite. Vous pouvez être tranquilles et fiers. 

Et encore : 

Vous avez voulu que votre fils devînt prêtre. Pourquoi ne pas aussi l’offrir à Dieu comme sacrifice ? 

Bronisław fut ensuite acheminé à Szczeglina, puis au camp de concentration de Sachsenhausen (août 1940), enfin à celui de Dachau (décembre 1940), où se trouvait une section spéciale pour le clergé catholique. Il porta le numéro 22828.

Il mourut de faim dans ce camp de Dachau, à l’âge de vingt-sept ans, le 27 novembre 1942, son dies natalis.

Il a été béatifié parmi cent-huit Martyrs polonais en 1999, et dont la fête liturgique commune est, en Pologne, le 12 juin.

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26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 00:00

 

26 NOVEMBRE

 

IV.

S Sirice, pape (383-399) : il travailla avec s.Ambroise contre les hérésies, notamment celles de Helvidius et Bonose de Naïssus, selon qui la Mère de Jésus aurait eu plusieurs enfants.

V.

Stes Magnance et Maxima, vierges près d'Auxerre ; la première venait de Civitavecchia. 

S Basle (Basole), ermite près de Verzy ; il fit surgir une source miraculeuse.

?

S Just, près de Limoges, ami et disciple de s.Hilaire.

VII.

S Alypios Stylite, moine ; il aurait vécu debout quatre-vingt-cinq-ans, puis couché sur le côté quatorze ans, et serait donc mort plus que centenaire ; il est invoqué par les femmes stériles.

VIII.

S Martin de Corbie, bénédictin, chapelain de Charles Martel, invoqué contre la goutte.

X.

S Konrad, évêque à Constance, canonisé par Calliste II.

S Nikon le Métanoïte : il répétait sans cesse "μετανοειτε", en Crète puis à Sparte.

XII.

S Bellino, évêque à Padoue, assassiné à Fratta Polesine.

S Ponce de Faucigny, abbé de Chanoines Réguliers à Abondance, retiré à Sixt.

XIII.

S Silvestro Gozzolini, abbé à Monte Fano, fondateur d'une douzaine de monastères, et d'un ordre voisin des Bénédictins, les Silvestrini.

XIV.

Bse Delphine, épouse de s.Elzéar de Sabran, très jeunes époux près de la montagne du Lubéron, tertiaires franciscains ; ils ne consommèrent jamais leur mariage ; Elzéar est commémoré le 27 septembre.

XVI.

Bx Hugh Taylor et Marmaduc Bowes, prêtres anglais martyrs, béatifiés en 1987.

XVII.

S Lucantonio (Umile) Pirozzo, convers franciscain à Bisignano, souverainement humble (umile), mystique, canonisé en 2002.

XVIII.

S Leonardo de Porto Maurizio, missionnaire franciscain.

S Innocent, chef de la mission de Pékin, créée par l'Eglise russe et qui échoua, puis évangélisateur de la Sibérie méridionale, premier évêque à Irkoutsk.

XIX.

SS Tôma Ɖinh Viết Dụ et Daminh Nguyễn Vǎn Xuyên, prêtres dominicains tonkinois, canonisés en 1988 et fêtés le 24 novembre.

Bse Gaetana Sterni, jeune vénitienne veuve à dix-neuf ans, fondatrice des Filles de la Divine Volonté, au service des pauvres, béatifiée en 2001.

XX.

B Giacomo Alberione (1884-1971), piémontais, fondateur de la Société de Saint-Paul et de la congrégation des Filles de Saint-Paul, créateur de plusieurs revues, pour la diffusion du message chrétien, béatifié en 2003.

Siricius, pape

384-399

 

Le pape Sirice succéda à Damase 1er, et fut ainsi le trente-huitième pape.

Son père, romain, s’appelait Tiburtius.

Siricius avait débuté sous le pape Libère et servi sous Damase.

Il fut occupé par différentes questions, tant en Occident qu’en Orient, validement aidé et conseillé par l’alors évêque de Milan, saint Ambroise.

En Occident, il adressa à l’évêque de Tarragone un document qui commence ainsi : Nous portons le fardeau de tous ceux qui sont chargés ; ou plutôt c’est le bienheureux apôtre Pierre qui le porte en nous. L’expression est heureuse pour illustrer la fonction du Primat romain.

Dans la question du priscillianisme, Sirice se prononce contre le supplice des priscillianistes, mais accepte leur conversion et demande aux évêques espagnols de recevoir les pénitents.

En Orient, Sirice (et Ambroise) travaillèrent à la pacification lors du schisme de Mélèce d’Antioche ; le pape condamne ensuite l’hérésie d’un certain Bonose, évêque de Naïssus dans les Balkans, qui prétendait que Marie avait eu d’autres enfants que Jésus-Christ.

Il y eut aussi une fameuse diatribe entre saint Jérôme et Rufin à propos d’Origène ; Sirice prudemment ne voulut pas s’immiscer dans cette querelle exégétique : il respecta Jérôme, mais ne condamna jamais Rufin.

Sirice ordonna trente-deux évêques, trente-et-un prêtres et seize diacres, et procéda à la dédicace de la basilique Saint-Paul-hors-les-murs.

Il mourut le 26 novembre 399, après un pontificat de près de quinze ans et fut inhumé au cimetière de Priscilla, sur la via Salaria.

Son successeur fut saint Anastase 1er.

Saint Sirice est au Martyrologe romain depuis 1748, le 26 novembre.

 

 

Alypios Stylite de Hadrianopolis

522-640

 

Alypios naquit vers 522  à Hadrianopolis (Bithynie ou Paphlagonie, Asie Mineure). Il avait une sœur, Maria.

Il avait trois ans, quand sa mère, veuve, le remit à l’évêque Théodore. Celui-ci le fit étudier.

A la mort de l’évêque, son successseur, un autre Théodore, continua à s’occuper d’Alype, qui fut désigné par tous pour l’économat de l’église.

Alypios fut ordonné diacre.

Mais son désir était de partir pour l’Orient afin de se faire moine. Sa mère l’encouragea. Il partit sans bruit, mais on remarqua bien vite son absence : on le rattrapa à Euchaïta, au tombeau de s.Théodore, le plus célèbre pèlerinage du pays, le jour de la fête du Saint (?).

Ramené à Hadrianopolis, il apprit dans une vision que c’était aux Lieux Saints qu’on trouvait le chemin de la sainteté. Il s’y rendit et chercha un endroit au sud de Jérusalem, dans la montagne, mais l’eau manquait. Il creusa et trouva une source. Il demanda alors à l’évêque local de venir bénir son oratoire, mais l’évêque, faisant semblant d’approuver, donna par derrière l’ordre de boucher la source, pour forcer Alypios à se rapprocher de la ville.

Alypios s’établit dans un désert voisin, parmi des tombeaux hantés par des démons. Il monta sur un de ces mausolées en ruine, qui était surmonté d’une colonne portant un taureau-lion. Avec un levier en fer, il fit culbuter ce monstre qu’il remplaça par une croix. Deux Saints lui apparurent en songe ; on découvrit plus tard leurs reliques.

L’évêque devait aller saluer l’empereur et prit avec lui Alypios, son diacre. Mais tandis qu’on s’embarquait à Chalcédoine, Alypios se cacha dans l’oratoire de Sainte-Bassa (v. 21 août), proche du rivage. Il s’y endormit et sainte Euphémie (v. 16 septembre), l’illustre patronne de Chalcédoine, lui ordonna en songe de rentrer dans sa patrie. Il obéit. Il construisit un oratoire en l’honneur de sainte Euphémie. 

Il avait alors une trentaine d’années. Des anciens lui suggérèrent de vivre un temps dans une cellule : pendant deux années, il dut lutter contre les démons qui l’assaillaient. Ils s’enfuirent quand on procéda à la dédicace de l’oratoire Sainte-Euphémie.

Des foules affluaient vers le solitaire, car il était d’une affabilité encourageante. Pour se donner un peu de répit, il monta sur sa colonne. On avait ajusté des planches en forme de toit. Alypios restait debout comme une statue, en proie aux intempéries. Les démons le tracassaient. Un jour, il demanda à sa mère une hache, et abattit son abri de planches. La mère se désolait, puis comprit qu’il souffrait pour le Christ, s’établit dans une tente au pied de la colonne, donnant aux pauvres ce qui eût été nécessaire pour leur entretien à tous deux. Les démons s’enfuirent enfin.

Des fidèles se groupèrent au pied de la colonne : une femme de distinction nommée Euphémie, Eubula, la première supérieure du groupe des femmes ; Marie, sœur d’Alypios. Il y eut un monastère pour elles, et un autre pour les hommes. La mère d’Alypios s’était jointe aux nonnes, mais sans prendre l’habit. Après une vision, elle se décida à le demander à son fils. La psalmodie s’élevait là dans le désert vers Dieu jour et nuit. Le stylite s’unissait aux chœurs des reclus entourant sa colonne, des moines et des religieuses.

On racontait qu’une lumière descendait sur le saint. Il prévoyait l’avenir et guérissait les malades, toujours de bon conseil, pacifiant, miséricordieux. Un jour, il jeta sa tunique à un mendiant, et se gela tant qu’un reclus ne lui eut pas porté secours. Le prestige du maître était tel que l’on confia à quelques-uns de ses disciples les églises sans pasteur.

Après cinquante-trois ans de station verticale sur la colonne, il fut paralysé en partie : ses pieds, valides quatre-vingt-cinq ans, étaient comme morts. Il se coucha sur le côté et vécut ainsi les quatorze dernières années de sa vie, gêné par un ulcère. 

Il mourut plus que centenaire, à cent-dix-huit ans, si les dates avancées sont correctes.

Tous voulaient toucher son corps. Un possédé fut libéré sur sa tombe.

Maintenant encore, il est invoqué par les femmes stériles.

Saint Alypios Stylianos est commémoré sous ce nom le 26 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Konrad de Constance

900-975

 

Konrad (ou Conrad) naquit vers 900 à Altdorf (Stuttgart, Allemagne SO), d’une famille illustre et avait (au moins) un frère.

Il reçut sa formation à l’école cathédrale de Constance.

Ordonné prêtre, il fut chanoine de la cathédrale et, en 934, devint évêque de Constance, consacré par Ulrich de Augsburg (v. 4 juillet).

Avec désintérêt pour les biens de ce monde, il échangea ses terres contre celles de son frère, qui se trouvaient plus proche de Constance ; ce n’était pas un avantage pour lui, mais cela lui permettait d’être personnellement plus proche des habitants et de s’occuper lui-même des pauvres qui s’y trouvaient.

Konrad bâtit ou réfectionna les églises. Il s’inspira beaucoup des basiliques romaines et fit construire une église Saint-Paul devant Constance, comme à Rome celle de Saint-Paul-hors-les-Murs, une autre près de la cathédrale, dédiée à saint Jean-Baptiste, comme celle du Latran, également celle de Saint-Laurent, qui n’existe plus aujourd’hui.

L’hiver 961-962, il accompagna l’empereur Otto 1er pour son couronnement à Rome ; il fit trois fois le pèlerinage de Jérusalem.

Konrad mourut à Constance le 26 novembre 975, son dies natalis au Martyrologe.

Le pape Calliste II (le pape français né à Quingey) canonisa Konrad en 1123, durant le 2e concile de Latran.

 

 

Nikon le Metanoïte

930-998

 

Nikon naquit vers 930 à l’est de l’actuelle Turquie, non loin de la Mer Noire, de parents fort aisés.

Méprisant les richesses du monde, Nikon quitta la maison et s’en vint au monastère de Chrysopetro, qui se trouvait plus à l’ouest. 

Il resta là pendant douze ans, se sanctifiant et approfondissant la théologie.

Il dut quitter son monastère parce que son père le recherchait ; sur le point d’être rejoint, il implora la Sainte Vierge, qui le fit passer de l’autre côté d’un fleuve, de sorte que le père et le fils ne purent que se saluer de loin et poursuivre leur route chacun de son côté.

Nikon se mit à parcourir les villages en proclamant partout : Convertissez-vous, en grec : Metanoïte ; c’est là l’origine de son surnom habituel.

En 961, il passa en Crète, récemment reprise par l’empereur aux Sarrasins ; la population était déjà passée aux habitudes musulmanes, et Nikon s’empressa d’annoncer son habituel Metanoïte. Ce ne fut pas un succès immédiat, loin de là, mais tout de même les Crétois furent touchés par le don prophétique de Nikon, qui lisait dans les cœurs, et dont la vie ascétique était si impressionnante. Les conversions se multiplièrent.

En 968, Nikon passa en Grèce : Péloponnèse, Béotie, Athènes, Sparte enfin. Il y construisit trois églises, dédiées au Sauveur, à sa Mère et à sainte Kyriaki (v. 6 juillet), ainsi qu’un monastère.

Ces travaux s’accompagnèrent de miracles. Nikon put remuer une pierre énorme que personne n’arrivait à déplacer ; il changea en bon vin la piquette qu’on avait apportée pour les ouvriers ; d’un geste, il allongea une colonne trop courte, qui risquait de compromettre tout l’édifice ; un certain Ioannis, qui s’était opposé farouchement à ces travaux, fut mystérieusement frappé d’une mort subite. 

Un fanatique d’une sorte de jeu de paume s’obstinait à jouer durant la sainte Liturgie ; Nikon sortit et le rappela à l’ordre ; l’autre le menaça, mais ne put reprendre le jeu, car son bras fut subitement paralysé : il dut venir demander pardon à l’Homme de Dieu.

En 996, quand les Bulgares envahirent le Péloponnèse et menacèrent Corinthe, le stratège, impuissant et de plus malade, appela Nikon, qui accourut, le guérit et le rassura pour l’avenir.

Sentant approcher l’heure de sa mort, Nikon rédigea un testament, qui était plutôt un ultime appel à la conversion. Au dernier jour, il se fit porter dans le vestibule du monastère pour adresser au peuple une ultime supplique, recommandant à tous de pratiquer l’humilité, l’hospitalité, l’amour fraternel ; de rejeter l’envie, la jalousie, la fornication ; de savoir pardonner facilement ; de confesser leurs fautes à un ministre de Dieu.

Nikon pria encore, et s’endormit dans le Seigneur, le 26 novembre 998.

Beaucoup d’autres miracles encore suivirent cette mort ; Nikon fut le Saint le plus populaire dans tout le Péloponnèse.

Saint Nikon le Metanoïte est commémoré le 26 novembre dans le Martyrologe Romain.

Bellino Bertaldi de Padoue

† 1147

 

Bellino était archiprêtre de la cathédrale de Padoue (Italie NE), fidèle au nouvel évêque, élu et consacré par le pape lui-même.

Exilé par le parti impérial vers 1110, il réussit cependant à ramener dans l’ordre l’archidiacre Pietro. Il s’efforça de réformer la vie des chanoines et de reconstruire la cathédrale, détruite dans un tremblement de terre en 1117. 

 En 1127, il fut cependant élu évêque de ce siège.

Fidèle à sa mission, il visita les paroisses du diocèse, travailla à reconstituer le patrimoine de l’Eglise là où il avait été détourné. Il favorisa les écoles, l’émancipation des serviteurs, tant sur les terres épiscopales que sur celles des seigneurs.

Il se peut que l’un d’eux se soit irrité de cette vague de «libéralisme». En 1147, des sicaires l’assassinèrent, à Fratta Polesine (Rovigo), dans le voisin diocèse d’Adria, alors qu’il voyageait vers Rome.

C’est peut-être à la suite du forfait de ces «enragés», que Bellino fut invoqué contre la rage.

Il aurait été canonisé en 1153, et son culte reconnu en 1446.

Le Martyrologe le commémore au 26 novembre.

 

 

Ponce de Faucigny

1100-1178

 

Né vers 1100, Ponce était de la noble et puissante famille de Faucigny (Savoie). Son père s’appelait Rodolphe ; un des frères de Ponce s’appelait Ardutius, qui devint évêque à Genève ; un autre Aimon.

Aîné des enfants, Ponce devait faire la carrière des armes, ou prétendre à un bénéfice ecclésiastique important. En réalité, vers vingt ans, il entra chez les Chanoines réguliers d’Abondance (Chablais), dont il révisa les constitutions. Il eut l’astuce d’y ajouter une sorte d’abrégé de ces constitutions, que les Chanoines devaient apprendre par cœur.

En 1140, sur un terrain cédé par Aimon de Faucigny, il fonda une maison à Sixt. L’endroit, que les connaisseurs appellent un affreux désert, se trouve près d’une petite rivière appelée Nant-Sec, qui déborda, emportant toutes les fragiles cellules. Les Chanoines reconstruiront mieux : les locaux existent toujours, là où l’on voit l’actuelle église et l’Hôtel de l’Abbaye. Ce prieuré devint abbaye en 1144, et le premier abbé en fut Ponce. (Plus tard, vers 1167, une nièce de Ponce, Adélaïde de Faucigny, installa une communauté d’Augustines à Sixt, qu’elles quittèrent pour Châtillon sur Cluses, dont le climat était moins rude).

En 1154, Ponce fit ériger en abbaye le prieuré d’Entremont.

En 1171, il fut nommé abbé à Abondance et, en 1172, érigea en abbaye la maison de Granval (diocèse de Besançon) : en réalité, Abondance avait autorité sur Sixt, Entremont et Granval.

Après tous ces soucis juridiques, auxquels s’ajoutaient des soucis de santé, Ponce se démit et reprit sa place de simple religieux au milieu de ses confrères, à Sixt.

C’est là qu’il mourut, le 26 novembre 1178. La fontaine de la place de Sixt s’appelle Fontaine de l’Abbé Ponce. «Elle donne santé à ceux qui en boivent», est-il écrit et la tradition rapporte que Ponce, en s’y désaltérant, changea l’eau en vin. Cette fontaine fut le lieu de nombreux miracles concernant les yeux ou l’estomac, la fièvre ou le rhumatisme.

Mieux : une femme possédée avait été délivrée de plusieurs démons, sauf un ; celui-ci ne put être chassé que lorsque cette pauvre femme vint s’agenouiller au tombeau de Ponce.

Saint François de Sales (v. 28 décembre), qui l’avait en grande vénération, fit ouvrir son tombeau pour prélever des reliques.

Le culte du bienheureux Ponce fut reconnu en 1896.

 

 

Silvestro Gozzolini

1177-1267

 

Silvestro, né vers 1177 à Osimo (Marches, Italie E), était le fils de Ghislerio di Jacopo, un juriste, et de Bianca Ghisleri.

On l’envoya étudier le droit à Bologne dans l’espérance qu’il aurait pu seconder son père, puis lui succéder. Mais le jeune homme trouva bien mieux à faire : délaissant la science mondaine, il s’intéressa à la théologie, qu’il étudia à Padoue. Il en revint en 1208, titulaire du doctorat.

Son père, fort mécontent de la tournure des événements, rappela son garçon et le tint quasi enfermé chez lui comme un domestique, et pendant dix années.

Mais Silvestro pouvait se rendre à l’église ; le clergé le remarqua et l’aida à compléter ses notions de théologie ; bref, Silvestro fut ordonné prêtre (1217). 

Il n’hésita pas à dénoncer la conduite désordonnée de l’évêque.

Lors d’un enterrement (1227), il revit dans la fosse ouverte un sien parent, qui avait été un bel homme, admiré dans le monde. Ce spectacle dégoûtat définitivement Silvestro du monde ; de nuit, avec un compagnon, il quitta la maison paternelle et gagna le maquis de la Rossa, à Grotta Fucile, là où était mort saint Romualdo (v. 19 juin).

Puis, dérangé par des visites, il s’isola davantage sur le Monte Fano : il y détruisit un reste de temple païen ; là, son seul compagnon fut un loup, du moins pendant quelque temps, car des compagnons le rejoignirent bientôt. Avec eux, Silvestro construisit un petit ermitage (1231), qui fut l’origine de douze monastères, abritant en moyenne chacun une quarantaine de moines, sous la règle bénédictine.

Ce fut durant la construction de ce premier ermitage ou monastère que se vérifièrent deux miracles fameux, par la prière de Silvestro : une poutre trop courte se trouva allongée à la bonne dimension, et un énorme rocher put être déplacé grâce à sa soudaine légèreté. Par ailleurs, Silvestro eut la réputation de prophète et thaumaturge.

Silvestro ne se nourrissait que d’herbes sauvages et d’eau ; il dormait à terre. On l’appela pour prêcher dans les environs.

Silvestro fut aussi l’heureux bénéficiaire d’une grâce unique dans l’histoire : la Sainte Vierge lui aurait donné l’Eucharistie. 

C’était comme une nouvelle branche de l’Ordre bénédictin, dit des Silvestrins. En 1233 fut fondé un monastère de moniales silvestrines.

Cette branche fut approuvée par le pape en 1247. Grâce à Silvestro, l’Ordre bénédictin se revitalisait par cette fondation nouvelle, qui se développa avec force.

Silvestro mourut à Monte Fano le 26 novembre 1267, fut mentionné au Martyrologe dès 1598 et célébré dans l’Eglise universelle en 1890.

L’Ordre silvestrin eut des maisons jusqu’en Amérique, à Ceylan et en Australie.

 

 

Elzéar de Sabran

1285-1323

Delphine de Signe

1282-1360

 

Voici une histoire de couple vraiment exceptionnelle.

Elzéar de Sabran naquit au château de Roubians, à l’est d’Avignon, près de Cabrières d’Aigues. Sabran est une terre de Languedoc, et les nobles parents d’Elzéar, Ermangaud de Sabran et Laudune d’Albe, possédaient là la Tour d’Aigues et Cucuron.

Jeune, Elzéar fut écolier à l’abbaye Saint-Victor de Marseille.

De son côté, Delphine (ou Dauphine) de Signe naquit vers 1282 à Puy-Michel, dans la proche montagne du Lubéron. Elle fut fiancée à quatorze ans à Elzéar. Son désir était de refuser énergiquement, mais un père franciscain lui conseilla d’accepter cette union avec un si saint garçon.

Le mariage fut célébré après deux ans de fiançailles, alors que Delphine avait une quinzaine d’années, et Elzéar treize seulement. La fête passée, ils furent conduits à leur demeure de Ansouis. 

Delphine exposa le soir même à Elzéar son profond désir d’une vie totalement chaste, et proposa à son mari de faire avec elle le vœu de chasteté. Elzéar, qui était déjà fort avancé dans la vertu, n’était cependant pas encore prêt pour une décision si radicale.

Une maladie de Delphine l’aida à faire le pas ; dans la prière, son désir de pureté grandit, ses passions s’éteignirent et tous deux firent devant leur confesseur ce saint vœu de chasteté, se mettant en même temps dans les rangs du tiers-ordre franciscain.

De jour, sous leurs vêtements de noblesse, ils portaient la haire ; de nuit, ils se flagellaient et priaient ensemble. Delphine ne toucha son mari que pour lui laver la tête ou, s’il était malade, pour lui tâter le pouls. Elzéar passa son temps dans la pratique des bonnes œuvres, visitant et soignant les malades, distribuant des aumônes.

En plus, Elzéar avait disposé que les gens de sa maison fussent assidus à la messe quotidienne. En plus il exigeait de ses officiers de veiller à ce qu’on vive chastement et de bannir les sensuels et les impudiques.

On dut séjourner quelque temps en Italie, où le comté d’Ariano (Naples) était venu en héritage à Elzéar. Il dut y retourner en 1317, car il y était nommé maître justicier pour l’Abbruzze citérieure. Là encore, le règlement était exigeant : Toutes (les femmes) devront être vierges, veuves, chastes. Quant aux hommes, qu’ils soient nobles ou domestiques, il leur faudra vivre chastement et honnêtement.

Une autre mission l’envoya à Paris comme ambassadeur extraordinaire pour arranger un mariage princier. Mais Elzéar mourut à Paris, le 27 septembre 1323, à trente-huit ans.

Delphine apprit la nouvelle mystérieusement (ou mystiquement ?) avant même l’arrivée du messager. Elzéar lui apparut un an plus tard en lui reprochant doucement son chagrin. Citant le psaume 123, Elzéar lui disait joyeusement : Le filet est rompu, nous sommes libérés !

Delphine continua une vie active, administra encore quelques temps ses domaines, et s’en fut à Naples pour y vivre dans la pauvreté totale. Elle trouva un logement de toute misère et alla mendier. 

Elle passa les quinze dernières années de sa vie en Provence, à Apt. Elle sortit de son silence pour ramener la paix entre des factions, elle créa une sorte de caisse rurale mutuelle, où l’on prêtait sans intérêt.

Elle s’éteignit le 26 novembre 1360, et fut enterrée près de son mari à Apt.

Elzéar fut canonisé en 1369, par Urbain V qui était son filleul.

Delphine, elle, est restée bienheureuse, et comme telle est inscrite au Martyrologe du 26 novembre, tandis que saint Elzéar est commémoré le 27 septembre.

 

 

Marmaduke Bowes

?-1585

 

Monsieur Marmaduke Bowes était un noble gentleman catholique, né à Ingram Grange (Yorkshire, Angleterre).

Avec son épouse, il avait élevé ses enfants dans la foi catholique.

La persécution s’étant déclenchée, il hébergea des prêtres, dont le jeune abbé Hugh Taylor, qui fut la première victime de cette persécution (voir notice au même jour).

Pour éloigner les soupçons des autorités et protéger les prêtres, Marmaduke simula une soumission à l’Eglise gouvernementale.

Qui le trahit fut le précepteur des enfants. Marmaduke fut arrêté avec son épouse et le père Taylor, et jeté en prison.

Condamné à mort pour avoir commis le crime d’héberger un prêtre, Marmaduke devait être, comme dit la formule juridique anglaise, «pendu, éviscéré et écartelé».

Au moment d’être exécuté, Marmaduke confessa haut et fort sa foi catholique inébranlable.

Si l’abbé Taylor fut le premier prêtre victime de cette persécution, Marmaduke fut le premier laïc à en souffrir.

Il mourut le 26 novembre 1585, et fut béatifié, en même temps que l’abbé Taylor, en 1987.

 

 

Hugh Taylor

1559-1585

 

Hugh naquit vers 1559 à Durham (Angleterre).

Il vint à Reims en 1582 pour étudier au Collège anglais et fut ordonné prêtre en 1584.

Revenu dès 1585 dans son pays, il ne put exercer le saint ministère que quelques mois. Il fut en effet le premier prêtre arrêté lors de la persécution lancée par la reine Elizabeth contre les ministres catholiques.

Condamné à mort, l’abbé Hugh Taylor fut «pendu, éviscéré et écartelé» (selon la formule établie), à York (Yorkshire), le 26 novembre 1585 (cette date est sans doute une erreur du Martyrologe Romain : une étude approfondie précise que ce fut le 25 et non le 26).

Hugh Taylor est l’un des Martyrs anglais qui furent béatifiés en 1987.

 

 

Lucantonio Pirozzo

1582-1637

 

Luca Antonio vit le jour le 26 août 1582 dans un foyer très chrétien, à Bisignano (Calabre, Italie S), de Giovanni et Ginevra Giardino, qui le firent baptiser sous le nom de Lucantonio.

A quatre ans, il reçut la Confirmation. Depuis, ayant entendu de son papa que les Anges au Ciel répètent sans cesse Sanctus, sanctus, sanctus, il se retirait souvent dans un coin silencieux pour répéter les mêmes mots.

Quand il accéda à la Communion, il se retirait les chaussures ; il n’allait travailler aux champs qu’après avoir assisté à la Messe.

Son curé le mit durement à l’épreuve pour observer sa réaction ; il le «gronda» vertement, le traita d’hypocrite, le priva de l’Eucharistie, mais le garçon restait le même, pieux, modeste, serein. Aussi le curé le fit inscrire dans une confraternité mariale, espérant qu’il servirait d’exemple aux autres membres.

Dieu l’appela à son service : Lucantonio entendit cette invitation par trois fois. Sa mère, d’abord hésitante, le bénit et il se présenta chez les Frères Mineurs de Dipignano, d’où le Provincial l’envoya commencer son noviciat à Misuraca.

Le novice s’adonna à des pénitences rigoureuses, dormant à terre, et peu, jeûnant souvent au pain et à l’eau, acceptant tout ce qu’on lui faisait faire et même les injustes reproches, avec une âme égale (car les Supérieurs voulaient ainsi le mettre à l’épreuve) ; mais on lui refusa son admission à la profession… parce qu’il ne pouvait pas réciter par-cœur la règle franciscaine ! Tout triste, Lucantonio alla prier devant l’image de la Sainte Vierge, qui lui apparut et le réconforta. En effet, le lendemain, il put réciter toute la règle, et fut admis, avec le nom de Frate Umile, Frère Humble.

Dès lors, on l’envoya à Bisignano, où comme jardinier, il découvrit au fond du jardin une petite grotte avec une belle source d’eau. Il s’y retira souvent pour prier. Le Démon vint souvent aussi le maltraiter, de sorte qu’il portait des traces de ces coups sur le visage pendant plusieurs jours.

On ne pouvait ignorer ces manifestations, qui suscitèrent des curiosités, mais aussi la dévotion des gens : on vint sonner au monastère pour voir le Frate Umile, pour lui demander de prier, pour obtenir des grâces. Ce mouvement ininterrompu agaça les supérieurs, qui firent plusieurs fois changer de couvent le Frate Umile : Cosenza, Dipignano, San Lorenzo del Vallo, San Marco, Pietrafitta, Figline, Rossano.

Dans ses déplacements, on observa maintes fois qu’il traversa à pieds secs des rivières en crue, que la pluie ne le mouillait pas ; il en fit même profiter à un compagnon de voyage.

Un Visiteur apostolique le mit à l’épreuve et l’envoya au jardin sans aller à la Messe. Au moment de l’élévation, il resta avec sa pioche les bras en l’air, et fut soulevé au-dessus d’un arbre ; le Visiteur vint lui ordonner de travailler et Umile s’y remit à l’instant. Une autre fois, durant une extase devant l’image de la Mère de Dieu, on dut le transporter et l’enfermer pour éloigner la foule qui se pressait de tous côtés ; le fait fut aussi observé par le vicaire général du diocèse, qui tenta même de brûler les mains et les pieds du Frère, pour vérifier qu’il n’y avait rien de diabolique : en revenant à lui, le Frère eut les mains et les pieds absolument nets de toute brûlure. Etc…

Un autre frère devint jaloux de la notoriété d’Umile. Il tenta de le pousser hors de la fenêtre : brusquement apparurent deux hommes qui protégèrent le Frère. Umile se «vengea» à sa façon : il pria pour ce pauvre frère jaloux et homicide.

Frate Umile connut des extases, pénétrait les cœurs, annonçait des événements, obtenait des guérisons ; après sa mort, il apparut à des malades et les guérit ; l’eau de sa grotte fut miraculeuse.

Le pape Grégoire XV voulut le connaître et le confia au monastère franciscain de Rome. Quand ce pape fut très malade et abandonné des médecins, Umile lui annonça au contraire la guérison ; mais un an plus tard, quand le pape sembla n’avoir qu’une légère indisposition, Umile lui annonça la mort prochaine, qui advint effectivement. Umile resta à Rome sept années et obtint la permission de retourner à Bisignano.

Il chercha à voyager «discrètement», car les populations voulaient le voir, le toucher, lui couper un morceau de son manteau, aussi s’embarqua-t-il à Salerno ; mais à son arrivée à Scalea, même les canons saluèrent sa présence.

La dernière année de sa vie, Umile fut frappé de spasmes, convulsions et grandes douleurs, sans jamais perdre son sourire. En octobre 1637, on le découvrit dans sa grotte gisant à terre et tout en sueur, et on le reporta dans sa cellule ; le mal augmentait. Le 1er novembre, fête de tous les Saints, il participa tranquillement à toutes les cérémonies du jour festif. Les jours suivants, il retomba dans cet état d’agonie, et s’éteignit le 26 novembre 1637.

Il fut béatifié en 1882 et canonisé en 2002.

 

 

Leonardo de Porto Maurizio

1676-1751

 

Leonardo est le nom sous lequel on connut ce Saint très populaire. Il reçut au baptême les noms de Paolo Gerolamo (Paul Jérôme), au jour de sa naissance qui eut lieu le 20 décembre 1676.

Son père, Domenico, était capitaine au cabotage, et avait cette exigence de ne jamais prendre de femmes à son bord, sauf une seule exception, où alors il laissa partir son bateau et fit à pied le trajet de Gênes à Porto Maurizio, quelque cent-dix kilomètres.

La maman, Annamaria Benza, mourut quand l’enfant n’avait que deux ans. Domenico alors se remaria avec Maria Riolfo, dont il eut quatre enfants, mais qui aussi s’occupa très bien de son garçon adoptif.

Un incident de l’enfance - que l’on monterait en épingle aujourd’hui - marqua Paolo Gerolamo pour toute sa vie : étant sur la plage avec d’autres camarades, il fut invité à quelque jeu obscène par un capitaine qui débarquait à ce moment-là ; l’enfant s’échappa et courut le plus vite qu’il put remercier la Sainte Vierge de l’avoir préservé du mal.

Adolescent, il vint à Rome chez un oncle pour étudier : il fréquenta le Collège romain et la Minerve, apprit un peu de médecine. Il fréquentait la congrégation des Douze Apôtres, organisée par les Jésuites, à l’image de l’Oratoire de Filippo Neri : un cercle d’amis chrétiens qui se retrouvaient pour jouer, pour s’instruire, mais aussi pour catéchiser les plus jeunes. Paolo Girolamo s’inscrivit d’ailleurs aussi à l’Oratoire de Filippo Neri, qui était canonisé depuis un demi-siècle. Il lisait volontiers l’Introduction à la Vie dévote de saint François de Sales, lui aussi canonisé tout récemment.

Paolo Gerolamo rencontra un jour deux religieux, tête rase, pieds nus, pour lesquels il éprouva un certain enthousiasme : il les suivit et aboutit au couvent de Saint-Bonaventure, un couvent de franciscains réformés (ceux qu’on appela en France les récollets). Son oncle n’était pas trop content de cet attrait, mais le papa accepta.

Ces franciscains réformés étaient issus de l’espagnol saint Pedro de Alcántara (v. 18 octobre), canonisé en 1669. Le noviciat se faisait à Santa Maria delle Grazie, près du mont Gennaro, en Sabine, où Paolo arriva en septembre 1697.

Le 2 octobre suivant, il revêt la bure franciscaine et prend le nom de Leonardo. Un an plus tard, il fait la profession.

Ses études de préparation au sacerdoce se font à Rome, où il découvre et admire saint Bonaventure et le bienheureux Duns Scot, deux théologiens franciscains (v. 15 juillet et 8 novembre).

Leonardo a un dessein dans son cœur : partir missionnaire en Chine et y recevoir le martyre, ou bien dans la vallée de Lucerne, où sont nombreux les partisans de l’hérésie calviniste. Mais sa Chine sera l’Italie, où il devra se donner corps et âme pour la conversion des âmes. S’il ne mourut pas du martyre, on peut dire qu’il fut consumé par un martyre intérieur, dans une lutte inlassable contre l’erreur.

Leonardo est ordonné prêtre en 1703. Son premier «poste» fut l’enseignement de la philosophie au couvent de Saint-Bonaventure à Rome. Bientôt malade de phtisie, il séjourna quelque temps dans son pays natal, où il supplia la sainte Vierge : Rends-moi la santé et je serai ton missionnaire, dévoué corps et âme à te convertir les peuples. Il guérit en effet et jouit d’une santé solide pendant presque un demi-siècle qu’il passa à prêcher.

En 1709, il est chargé d’inaugurer un nouveau couvent à Florence : Saint-François de la Rencontre (dell’Incontro).

Il commença à écrire des sermons, des méditations sur la Passion du Christ, où déjà il préconisait la dévotion du Chemin de Croix. Toute l’Italie le vit prêcher, et susciter de très nombreuses conversions. Il savait impressionner : il se couronnait d’épines et saignait, il se flagellait. Sa parole était simple, forte aussi, car il avait la voix claire et sonore, et sa science l’aidait à trouver les mots justes pour convaincre. 

Une de ses missions retentissantes fut l’île de Corse, où une prédication de six mois fit cesser les violences, où les antagonistes se réconcilièrent et surent pardonner, du moins pendant un certain temps. Peut-être qu’un nouveau Leonardo y serait le bienvenu aujourd’hui…

Il répandit trois dévotions en particulier : au saint Nom de Jésus, à la sainte Vierge, au Chemin de Croix. Il introduisit à Rome l’usage de prier trois Pater et trois Ave le vendredi à quinze heures, l’heure de la mort de Jésus-Christ en croix ; il répandit l’habituelle salutation «Sia lodato Gesù Cristo» (Loué soit Jésus-Christ). On lui doit aussi la diffusion de la dévotion des Trois Ave Maria, qu’il recommandait de prier chaque jour comme «minimum» pour obtenir le salut éternel.

Leonardo se fatiguait, s’épuisait, mais continuait. L’âge et la faiblesse finirent par le vaincre. Il put encore célébrer à Foligno le 23 novembre 1751, malgré la fatigue : Une messe vaut mieux que tous les trésors de la terre, dit-il. Il arriva au couvent romain de Saint-Bonaventure, content de rendre le dernier soupir ici.

Il s’éteignit le vendredi 26 novembre 1751, jour qui est son dies natalis au Martyrologe. 

Il fallut douze soldats pour canaliser le défilé et maintenir l’ordre devant le corps. Leonardo fut béatifié en 1796, et canonisé en 1867.

Ce grand prédicateur fut nommé missionnaire apostolique, et patron des missionnaires en pays catholiques.

Tôma Ɖinh Viết Dụ

1783-1839

 

Tôma naquit vers 1783 à Phú Nhai (Nam Ɖịnh, Vietnam).

Son père était un homme profondément croyant, très adonné à la méditation silencieuse, au point qu’on l’appelait le Bruno du Vietnam (par référence au Fondateur des Chartreux, v. 6 octobre).

Tôma semble avoir eu la vocation à la vie religieuse dès le berceau.

Il entra chez les Dominicains et fut ordonné prêtre en 1814.

En mars 1839 il fut arrêté juste après avoir célébré la messe. Il s’était déguisé en jardinier.

Sommé de marcher sur la croix, il refusa énergiquement. On lui mit la cangue au cou, des chaînes aux mains et aux pieds. Il fut plusieurs fois battu de quatre vingt-dix coups une première fois, trente coups par deux fois, d’autres fois vingt coups, avec des insultes moqueuses.

Il subit ensuite la prison : pendant plus de six mois, il portait des chaînes et des fers, souffrant de la faim et de la soif, par une chaleur irrespirable. Tôma montra une patience inaltérable.

Ses parents vinrent le visiter. Sa mère pleura en le voyant si maigre. Mais le père Tôma répliqua qu’il pouvait bien supporter lui aussi des souffrances, après ce qu’avait supporté Notre Seigneur.

Après ces longs mois de prison, le père Tôma fut condamné à être décapité, pour avoir propagé la religion catholique.

Peu avant l’exécution, le père Tôma fut rejoint par un autre prêtre, Ɖaminh Nguyễn Vǎn Xuyên, dominicain aussi ; ils se donnèrent réciproquement l’absolution.

Le jour de l’exécution arriva. Les deux prêtres furent conduits sous escorte solennelle, chargés de lourdes chaînes, au milieu d’une foule considérable.

Parvenus sur le lieu de l’exécution, les prêtres s’agenouillèrent et prièrent encore un peu, les yeux levés au ciel.

Ils furent décapités à Bầy Mẫu (Hanoi), le 26 novembre 1839.

Tous deux ont été proclamés bienheureux en 1900, et saints en 1988.

La fête liturgique de tous les Martyrs vietnamiens est au 24 novembre.

 

 

Ɖaminh Nguyễn Vǎn Xuyên

1786-1839

 

Ɖaminh (Dominique) naquit vers 1786 à Hưng Lập (Nam Ɖịnh, Vietnam).

Il entra chez les Dominicains et fut ordonné prêtre.

Le père Ɖaminh fut condamné à être décapité, pour avoir propagé la religion catholique.

En prison, il retrouva le père Tôma Ɖinh Viết Dụ, dominicain aussi ; ils se donnèrent réciproquement l’absolution.

Le jour de l’exécution arriva. Les deux prêtres furent conduits sous escorte solennelle, chargés de lourdes chaînes, au milieu d’une foule considérable.

Parvenus sur le lieu de l’exécution, les prêtres s’agenouillèrent et prièrent encore un peu, les yeux levés au ciel.

Ils furent décapités à Bầy Mẫu (Hanoi), le 26 novembre 1839.

Tous deux ont été proclamés bienheureux en 1900, et saints en 1988.

La fête liturgique de tous les Martyrs vietnamiens est au 24 novembre.

Gaetana Sterni

1827-1889

 

Née le 26 juin 1827 à Cassola (Vicenza, Italie N), Gaetana vécut toute sa vie avec sa famille à Bassano del Grappa, un bourg voisin.

Le papa, Giovanni Battista, administrait les biens d’une famille vénitienne, et vivait avec son épouse Giovanna Chiuppani, et leurs six enfants.

C’est en 1835 qu’il emménagea à Bassano. Une série d’épreuves s’abattit sur le foyer : l’aînée, Marguerite, mourut à dix-huit ans ; le papa mourut aussi après une pénible maladie ; Francisco, un frère, quitta la famille en quête d’aventure artistique ; la situation économique de la famille devint précaire.

Gaetana grandissait près de sa mère, pleine de foi et d’enthousiasme pour la vie.

Elle accepta d’épouser, à seize ans, un veuf qui avait trois enfants, Liberale Conte. La joie de Gaetana fut parfaite, d’autant plus qu’elle fut bientôt enceinte. Mais la tristesse devait encore s’abattre sur Gaetana, qui perdit bientôt et son mari et l’enfant tant attendu.

Ce n’était pas tout : la famille de Liberale l’accusa, lui retira ses enfants et l’obligea à retourner chez sa mère ; Gaetana avait alors dix-neuf ans.

Mais elle accepta l’épreuve avec grandeur d’âme ; elle consola ses enfants et les aida à accepter la séparation, tout en défendant leurs droits. Elle pardonna et mit tout en œuvre pour obtenir la réconciliation de toute la famille.

Dans la prière, elle comprit clairement que Jésus-Christ allait être son unique époux. Son confesseur l’encouragea et elle essaya le noviciat chez les Sœurs canossiennes de Bassano, pendant cinq mois seulement.

En effet, dans la prière, elle fut avertie que sa mère allait mourir, ce qui arriva ; aussi dut-elle quitter le couvent pour aller s’occuper de ses petits frères et sœurs orphelins.

Au milieu de beaucoup de difficultés, soucis économiques et maladies, Gaetana continua sa mission familiale pendant cinq années. Bientôt, toujours guidée par son confesseur, elle se sentit toujours plus attirée par les pauvres et les nécessiteux, chose qu’elle avait déjà pressentie au même moment que la mort de sa mère. La vue d’un pauvre lui remettait à chaque fois à l’esprit cet «appel».

Finalement, seulement pour faire la volonté de Dieu, elle s’offrit à vingt-six ans à l’hospice de Bassano pour s’occuper des pauvres : ils étaient là, plus de cent, victimes d’une vie déséquilibrée, souvent même vicieuse, et elle se mit à leur service jusqu’à la fin de sa vie.

Elle accepta les tâches les plus humbles et difficiles pour secourir ces pauvres malades et vieillards, veillant les moribonds, toujours avec douceur et patience.

Elle avait l’âge du Seigneur, trente-trois ans en 1860, quand elle s’offrit en donation totale d’elle-même à Dieu, s’abandonnant uniquement à la volonté divine. C’était, sans qu’elle l’eût voulu, le début d’une nouvelle famille religieuse, qui s’appellerait les Filles de la Divine Volonté.

En 1865, elle reçut ses deux premières «filles». Elles se dédièrent au soin des malades de l’hospice, et aussi à leur domicile.

En 1875, l’évêque donna une première approbation. La Congrégation se répandit sur les trois continents d’Europe, Afrique et Amérique.

Gaetana mourut le 26 novembre 1889 et fut béatifiée en 2001.

 

 

Giacomo Alberione

1884-1971

 

Giacomo (Jacques) naquit le 4 avril 1884 à Fossano (Piémont, Italie), quatrième des six enfants d’une famille de paysans chrétiens. Très tôt il ressentit l’appel au sacerdoce.

Après un déplacement de la famille à Cherasco, Giacomo fut aidé et assisté par le curé de cette localité : il entra au séminaire d’Alba à seize ans.

C’est à la fin de cette année 1900, lors d’une longue méditation devant le Saint Sacrement qu’il entendit très fortement en son cœur un appel à aider l’Eglise par les moyens modernes (alors nouveaux) de la typographie. Animé par le zèle de l’apôtre Paul, il avait pris conscience de l’utilité de ces «médias» pour diffuser la doctrine chrétienne.

Après ses études de philosophie et l’obtention du doctorat en théologie, il fut ordonné prêtre (1907), et nommé vicaire à Narzole.

Directeur spirituel et professeur au séminaire, il eut aussi à prêcher dans plusieurs paroisses du diocèse.

En 1914, il ouvrit une typographie avec deux adolescents (Desiderio Costa et Torquato Armani), qu’il appela Piccolo Operaio (Petit Ouvrier).

En 1948 mourra prématurément un de ses jeunes collaborateurs, Timoteo Giaccardo, qui sera béatifié en 1989 (et fêté le 24 janvier).

Pour réaliser son vœu, il fonda plusieurs congrégations féminines, et plusieurs revues. L’ensemble de ces fondations constitue la Famille paulinienne, qui compte aujourd’hui des milliers de personnes dans le monde : Italie, Brésil, Argentine, Etats-Unis.

Les congrégations fondées par don Alberione sont : 

  • les Filles de Saint-Paul (1915) avec Teresa Merlo ;
  • les Sœurs Disciples du Divin Maître (1924), avec Scolastica Rivata, pour l’apostolat eucharistique et ligurgique ; 
  • les Sœurs de Jésus Bon Pasteur (1938), ou Pastourelles, pour l’apostolat direct en paroisses, en collaboration avec les Prêtres ; 
  • les Sœurs de Marie Reine des Apôtres (1957), pour les vocations et les instituts de vie séculière consacrée ; 
  • l’institut de Jésus-Prêtre ; 
  • l’institut de Gabriel Archange ; 
  • l’institut de Sainte-Marie-de-l’Annonciation ; 
  • l’institut de la Sainte-Famille ; 
  • l’Union des Coopérateurs Pauliniens ; 
  • l’Union des Coopératrices Pauliniennes.

 

Les publications qu’il fonda ne sont pas moins nombreuses : 

  • Vita Pastorale (Vie Pastorale, 1912), pour les prêtres ;
  • La Domenica (le Dimanche, 1921), pour les paroisses ; 
  • Il Giornalino (Le petit journal, 1924), pour les jeunes.
  • Famiglia Cristiana (Famille Chrétienne, 1931), le très fameux hebdomadaire ; 
  • La Madre di Dio (La Mère de Dieu, «pour révéler aux âmes la beauté et la grandeur de Marie», 1932) ;
  • Pastor bonus (mensuel en langue latine, 1937) :
  • Via, Verità e Vita (Vie, Vérité et Chemin, 1952), mensuel pour la connaissance et l’enseignement de la doctrine chrétienne ; 
  • La Vita in Cristo e nella Chiesa (La Vie dans le Christ et dans l’Eglise, 1952), pour faire connaître la liturgie ;
  • Abundantes divitiæ gratiæ suæ (Les abondantes richesses de sa grâce), qui sera comme une histoire de la famille paulinienne, à l’usage de ses membres.

 

Il publia d’autres ouvrages : Appunti di teologia pastorale (Notes de théologie pastorale, 1912), La donna associata allo zelo sacerdotale (La femme, associée au zèle sacerdotal, 1911-1915), Via Humanitatis (Le Chemin de l’Humanité, 1947).

Don Alberione participera quotidiennement aux sessions du Concile Vatican II entre 1962 et 1965, saluant particulièrement le décret Inter Mirifica, sur les instruments de communication sociale comme outils d’évangélisation.

Il sera reçu par le pape, qui l’estimait beaucoup.

Il s’éteignit à Rome le 26 novembre 1971, son dies natalis au Martyrologe.

Il a été béatifié en 2003.

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25 novembre 2023 6 25 /11 /novembre /2023 00:00

 

25 NOVEMBRE

 

III.

S Mercurios, soldat martyr à Césarée de Cappadoce ; il s'agirait plutôt de Mâr Qurios.

S Moyses, prêtre martyr à Rome ; il soutint s.Cyprien contre Novatien.

IV.

S Botros, évêque en Alexandrie ; il condamna Arius, combattit Mélèce, et mourut martyr ; on commémore avec lui trois autres évêques égyptiens : Hesychius, Pachomius et Theodorus, le prêtre Faustus, ainsi que Dius et Ammon. 

Ste Catherine, vierge et martyre en Alexandrie ; patronne des philosophes, pour avoir tenu tête à toute une équipe de sages païens ; elle apparut à sainte Jehanne d'Arc.

S Marculus, évêque en Numidie, martyr.

?

Ste Joconde, vierge à Reggio Emilia.

S Alain, à Lavaur. 

VI.

S Maurinus, martyr près d'Agen.

S Teilo, évêque à Llandaff.

VIII.

Bse Imma, abbesse à Karlburg.

XI.

B Bernold, bénédictin à Ottobeuren.

S Egbert, abbé à Munsterschwarzach, à Lambach. 

XIV.

Bse Béatrice d'Ornacieux, chartreuse fondatrice à Eymeux.

XV.

Bse Elisabeth Achler, surnommée "la Bonne", tertiaire franciscaine à Reute, mystique.

XIX.

S Yi Ho-yŏng Petrus, catéchiste coréen, martyr canonisé en 1984 et fêté le 20 septembre ; sa sœur Agata est commémorée le 24 mai.

XX.

Bx Santiago Meseguer Burillo (*1885) et Jacinto Serrano López (*1901), prêtres dominicains espagnols fusillés près de Teruel en 1936, et béatifiés en 2001.

Bse Maria Rohwedder (Maria Xaveria, 1887-1945), polonaise des Soeurs de Ste-Catherine, martyre, béatifiée en 2024.

Mercurios de Césarée de Cappadoce

† 250

 

Ce martyr inconnu pourrait fort bien être le Mâr Qurios ou saint Qurios dont parlèrent les Syriens. Dans leurs transcriptions, les Grecs crurent avoir affaire à «Marcurios», qui devint saint Mercurios.

Ce soldat était en garnison en Arménie. Un ange - ou le Christ lui-même - lui apparut, le poussant à attaquer l’ennemi sans tarder, lui rappelant seulement : N’oublie pas le Seigneur ton Dieu.

Vainqueur, Qurios fut fait généralissime par l’empereur Dèce. L’ange rappela à Qurios son conseil. Ce dernier se souvint alors que son père était chrétien.

Quand ensuite l’empereur invita Qurios à sacrifier à la déesse Artemis, Qurios se déclara chrétien : il déposa sa chlamyde et sa ceinture aux pieds de Dèce, qui l’envoya en prison. L’ange apparut à nouveau, pour réconforter Qurios.

Le lendemain, Qurios renouvela sa profession de foi. Il fut attaché à quatre poteaux et, pendant qu’on allumait un feu sous son corps, on le flagellait d’importance - au point que le sang éteignit les flammes. Reconduit en prison, il fut soigné par l’ange.

Le jour suivant, l’empereur s’étonnait de voir Qurios guéri et l’accusa de magie. Puis il lui fit appliquer des fers rouges ; on le suspendit la tête en bas avec une pierre au cou et on le frappa encore, avec des verges d’airain. L’empereur ordonna finalement de transporter Qurios en Cappadoce et de l’y décapiter.

Cela pouvait se passer vers 250, sous Dèce. Difficile alors d’assimilier Qurios à l’un des Quarante soldats martyrs en Cappadoce (v. 9 mars), mis à mort en 320.

On raconta plus tard que c’est le même Mâr Qurios qui serait apparu, sur ordre divin, auprès de Julien l’Apostat pour le faire mourir d’un coup de lance (363).

Le Martyrologe Romain mentionne saint Mercurios de Césarée de Cappadoce au 25 novembre.

 

 

Moyses de Rome

† 251

 

Au moment de la brutale persécution de Dèce, le prêtre romain Moyses eut un rôle important dans la conduite de l’Eglise romaine, privée alors de son pape pendant quinze mois, après le martyre de s.Fabien en 250 (v. 20 janvier).

Il était aux côtés de Novatien, tant que ce dernier resta dans le juste chemin de la fidélité à l’Eglise.

Arrêté avec un autre prêtre, Maximus, et deux diacres, Rufinus et Nicostrates, Moyses continuait de montrer l’exemple de la foi, de la modération, de la clairvoyance. Tandis que Novatien se laissait prendre par un courant intransigeant, Moyses restait en communion avec l’évêque de Carthage, s.Cyprien (v. 14 septembre). La question importante était la réadmission des lapsi, de ceux qui avaient eu la faiblesse de renier un moment leur foi pour échapper au martyre. Cyprien et Moyses étaient partisans de les réadmettre moyennant une pénitence appropriée ; Novatien, non.

Moyses mourut en prison, en janvier ou en février 251, victime de sa détention prolongée.

Novatien, on le sait, brigua l’élection papale, mais fut vivement écarté ; c’est s.Corneille qui fut élu.

Moyses ne fut pas mis à mort, mais fut considéré comme martyr, pour sa fidélité sans faille à l’Eglise, qu’il défendit courageusement dans le danger.

Bien que Moyses mourût en début d’année, le Martyrologe Romain le mentionne encore, arbitrairement, au 25 novembre.

 

 

Catherine d’Alexandrie

4e siècle

 

Descendante d’un certain roi arménien Costos, sainte Catherine vivait à Alexandrie, lors du passage de l’empereur qui voulut inviter tous ses sujets à participer à un culte païen.

Apprenant ce qui se passait, la jeune fille - elle n’avait que dix-huit ans - alla se présenter fièrement à l’empereur pour lui reprocher son impiété.

L’empereur n’avait pas d’arguments à lui opposer : il fit venir cinquante philosophes qui devaient interroger Catherine et réussir à la confondre. Mais c’est elle qui leur cloua le bec, et l’empereur les fit brûler vifs.

Emprisonnée, Catherine convainquit même l’impératrice, qui fut mutilée et décapitée par ordre de l’empereur.

A son tour, l’officier de l’empereur, avec ses deux-cents soldats, confessa la foi chrétienne, et tous furent décapités.

Catherine devait être soumise au supplice de la roue : bras et jambes attachés autour d’une roue, elle devait «tourner» sans interruption, fouettée entre temps sur toutes les parties du corps, jusqu’à la mort ; mais miraculeusement, cette roue se brisa et vola en éclats.

Elle fut finalement décapitée.

Les anges se chargèrent de sa sépulture, la transportant sur le mont Sinaï, en un sépulcre tout neuf, d’où sortent du lait et de l’huile qui guérissent les maladies.

Tous les détails de cette Passio sont jugés invraisemblables par les historiens, qui en déduisent que même la Sainte en question n’est qu’une fiction.

Sainte Catherine fut immensément célèbre à partir du 9e siècle ; particulièrement elle devint la patronne des philosophes, mais aussi des jeunes filles encore vierges.

Sa fête, au 25 novembre, fut omise lors de la réforme du calendrier en 1970, mais réapparut une vingtaine d’années plus tard.

Quelle est donc cette sainte Catherine d’Alexandrie qui apparut à sainte Jehanne d’Arc ?

 

 

Botros d’Alexandrie

† 311

 

Botros (Pierre) naquit grâce à la bénédiction que le patriarche Theonas (v. 28 déc.) donna à sa mère, jusque-là stérile. Le même Theonas baptisa l’enfant et l’ordonna prêtre quand il eut seize ans.

Lors de la dispute avec Sabellius, Botros lui porta la contradiction ; non seulement il le réduisit au silence, mais la main de Dieu s’abattit sur Sabellius, qui tomba raide mort.

Botros fut désigné par Theonas pour gouverner l’Eglise d’Alexandrie (Egypte) en 300. Il en était le dix-septième pasteur.

Il allait diriger cette grande communauté pendant douze ans : trois ans avant la persécution de Dioclétien, neuf ans ensuite.

Eusèbe de Césarée dit qu’il pourvoyait sans se cacher, au bien général des Eglises. Et aussi qu’il était un de ces docteurs divins de la piété chrétienne.

Si Arius fut le grand ennemi de la Foi unique au quatrième siècle, Botros eut à combattre d’abord contre un autre évêque d’Egypte, Meletius, évêque de Lycopolis, qui profita de la prison de Botros pour s’immiscer dans l’Eglise d’Alexandrie et y imposer ses vues. Botros dut faire convoquer un synode pour examiner cette situation, mais Meletius demeura sur ses positions et s’installa dans le schisme.

Arrêté à son tour, Meletius se retrouvait avec Botros ; même dans la prison, le schisme perdurait.

Au début de 311, les prisonniers furent libérés, mais la persécution reprit très vite avec Maximin Daia.

Ainsi, sans nul motif, (Botros fut) appréhendé contre toute attente ; subitement, sans jugement, comme sur ordre de Maximin, il (fut) décapité. Avec lui, plusieurs évêques d’Egypte subirent même traitement.

Ces autres évêques furent : Phileas, Hesychius, Pachomius, Theodorus. Le Martyrologe ajoute qu’il y eut beaucoup d’autres Martyrs. Parmi ceux-ci, ont été mentionnés Faustos, Dias et Ammon (v. 8 septembre).

C’était le 25 novembre 311. Botros fut le dernier des Martyrs et c’est pour cela qu’en Orient on l’a surnommé le sceau des Martyrs.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Botros d’Alexandrie au 25 novembre.

 

 

Marculus de Numidie

† 347

 

La notice du Martyrologe dit ceci :

En Numidie, l’évêque saint Marculus. On rapporte que, au temps de l’empereur Constant, il fut précipité du haut d’un rocher par un certain Macarius et mourut en martyr.

Cet épisode s’inscrit dans le cadre de la longue diatribe du donatisme. Cette «doctrine» dérivait du nom de Donatus, évêque de Cellæ Nigræ (Numidie, auj. Baghaï, Algérie), mais remontait aux premières persécutions de Dioclétien en 303.

A cette occasion, des prêtres et des évêques avaient cédé à la pression subie par les autorités civiles, en livrant (tradere) des objets et des livres du culte chrétien. On les appela les traditores (le mot a donné le français traître).

Selon certains rigoristes - et Donatus prit leur tête à partir de 312 - les sacrements conférés par des traditores n’étaient pas valides. L’Eglise romaine, cependant, affirma que, dans tout sacrement, c’est le Christ qui agit, indépendamment de la dignité du ministre qui l’exerce.

Les donatistes refusaient de se plier. L’empereur Constantin fut sollicité d’intervenir, deux conciles se prononcèrent contre le courant donatiste (Rome en 313, Arles en 314).

Ces débats dégénérèrent en véritables bagarres en Afrique. Et comme il arrive dans les cas de rébellion, se joignirent aux donatistes d’autres éléments agitateurs. La situation prenait l’allure d’une guerre civile à peine voilée. Même entre les donatistes, s’éleva la division.

L’empereur Constant voulut pacifier cette rébellion. Il fit envoyer des subsides aux communautés. Donatus refusa. C’est ainsi qu’on arrive à notre évêque Marculus.

Ce dernier appartenait au courant donatiste. On ne sait par qui ni pour quoi il fut mis en prison, ni combien de temps, ni qui prit la décision de le faire précipiter du haut d’un rocher (347). On a attribué ce geste à un certain Macarius.

Devant tant de questions, on ne comprend pas pourquoi Marculus a été maintenant inséré dans le Martyrologe.

Le donatisme persévéra jusqu’au concile de Carthage (411), qui le condamna fermement.

La cause de Marculus restait imprécise. Selon s.Augustin, l’évêque d’Hippone (v. 28 août), Marculus se serait lui-même suicidé.

Le Martyrologe Romain mentionne saint (?) Marculus de Numidie au 25 novembre.

 

 

Maurinus d’Agen

6e siècle

 

L’histoire et la passion de Maurinus en laissent perplexes plus d’un.

Après dix-huit années de mariage, Euticius et Alabanna mirent au monde Maurinus.

Euticius était préfet d’Agen au nom d’un roi de Lectoure nommé Valduanus, que les historiens ne connaissent pas. Ce même Euticius était chrétien, mais en secret.

A douze ans, Maurinus se rendit auprès de Germain de Capoue (v. 30 octobre), qui le baptisa puis l’ordonna diacre. Maurinus resta sept ans auprès de Germain.

Ce dernier cependant, eut une vision qui lui conseillait de renvoyer Maurinus dans son pays d’origine.

A peine arrivé, Maurinus délivra un possédé, ce qui le rendit célèbre. Euticius son père était fort content de revoir son fils, mais au même moment, le roi Valduanus se mit à persécuter les Chrétiens. Alors commence la véritable passion de Maurinus.

Il fut d’abord arrêté, tandis que son père fut décapité avec soixante-dix-huit compagnons.

Dans son cachot, Maurinus ressuscita trois jeunes gens qui avaient été foudroyés ; Valduanus, furieux et sans doute diaboliquement jaloux, le fit flageller jusqu’à mettre ses os à nu, puis le renvoya en prison.

La nuit, un ange vint libérer Maurinus et neuf autres chrétiens. Au matin, les gardiens se convertirent en retrouvant Maurinus et ses compagnons sur une montagne voisine. Le roi fit décapiter ces neuf compagnons et flageller de nouveau Maurinus, mais les fouets frappèrent les bourreaux. Jeté dans une fournaise, Maurinus en ressortit indemne. Un bourreau ayant reçu l’ordre de le décapiter, restait terrorisé, de sorte que Valduanus frappa lui-même Maurinus, lui détachant la tête et l’épaule.

Maurinus ramassa sa tête et alla la déposer à une quarantaine de kilomètres de là, à une fontaine où une lépreuse guérit.

Beaucoup de conversions eurent lieu alors, et une basilique s’éleva sur le tombeau de Maurinus.

Il y eut plus tard un monastère Saint-Maurin entre Agen et Moissac.

Saint Maurinus d’Agen est commémoré le 25 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Béatrice d’Ornacieux

1260-1303

 

Née à Ornacieux (Isère) vers 1260, Béatrice (Beatrix) entra toute jeune à la Chartreuse de Parménie en 1273. 

On l'envoya ensuite fonder un monastère à Eymeux (Drôme). Elle vécut avec ses consœurs dans la plus grande pauvreté.

Elle mourut dans le dénuement le 25 novembre sans doute en 1303. 

Une moniale chartreuse contemporaine de la Bienheureuse, Marguerite d'Oingt a écrit sa biographie où elle atteste son ardent amour pour Jésus crucifié. Cette vie est écrite dans le savoureux dialecte franco-provençal, sous le titre Li Vita seiti Biatrix, virgina de Ornaciu.

Béatrice fut reconnue bienheureuse en 1869.

Elle est inscrite dans le Martyrologe au 25 novembre, et localement fêtée le 13 février.

 

 

Elisabeth Achler

1386-1420

 

Née le 25 novembre 1386 à Waldsee (Allemagne S), Elisabeth était la fille de Hans et Anna, des tisserands ; elle eut deux frères.

 Elle vécut chez elle et aida ses parents dans leur artisanat.

A quatorze ans, elle devint Tertiaire franciscaine, guidée par son confesseur Conrad Kügelin, chanoine de Saint-Augustin.

Après quelque temps de vie partagée avec une autre béguine à Waldsee, elle fit partie d’une équipe de cinq jeunes femmes qui s’établirent à Reute dans une nouvelle fondation, sous l’impulsion de Jakob von Metsch. Cette maison devint  en 1406 un véritable couvent, qui adopta la règle du Tiers-Ordre franciscain.

Elisabeth y assuma la cuisine, recevait les pauvres et vécut fort pénitente, quasi recluse. Elle fut surnommée «la Bonne» : Gute Beth.

Elle était comme obsédée par la Passion du Christ, et son corps en porta les stigmates. Son confesseur rédigea une Vita, dans laquelle il relate les visions, les extases dont fut favorisée Elisabeth. Il raconte aussi comment elle vécut trois années sans manger et que donc elle n’avait rien à évacuer, comme y fait allusion le Christ dans l’évangile (cf. Mt 15:17) ; mais le Démon vint déposer dans la chambre des déchets humains, à l’odeur repoussante, mélangée à une odeur de soufre, pour faire croire qu’en réalité Elisabeth mangeait en secret.

Elle mourut le 25 novembre 1420 à Reute, le jour de son trente-quatrième anniversaire, et son culte fut reconnu en 1766.

Yi Ho-yŏng Petrus

(Yi Ho-yeong Peteuro)

1803-1838

 

Petrus était né en 1803 à Ich’ŏn (Gyŏnggi-do, Corée S).

Après la mort de son père, il vint vivre à Seoul, avec sa sœur aînée Agatha et leur mère, et ils vivaient dans une extrême pauvreté, car la mère avait été dépouillée de tous ses biens.

Petrus aida beaucoup le prêtre chinois Yu, ce qui lui valut d’être nommé catéchiste.

Il eut un rêve : il passait une sorte d’examen, il entendait une musique merveilleuse et quelqu’un lui disait que «l’assistant du Roi» l’aimait beaucoup. Il comprit que son saint Patron, saint Pierre, l’invitait à se préparer au martyre.

En février 1835, sur le chemin de sa maison, il fut arrêté par un groupe d’hommes qui l’attendaient.

Il resta près de quatre années en prison, où on lui fit souffrir toutes sortes de tortures. Sa sœur Agatha aussi fut arrêtée ; ils se soutinrent l’un l’autre en prison.

On a de Petrus une lettre où il décrivit ses interrogatoires et les tortures qu’il subit.

On lui demanda pourquoi il professait une religion qui interdisait le respect envers les parents et que le gouvernement avait interdite. Réponse :

C’est faux. Tout homme qui se dit catholique doit le respect au roi et à ses parents ; il aime aussi les autres hommes.

Autre question : Pourquoi n’offres-tu pas de sacrifices aux défunts ? Tu ne vaux pas même une bête et tu mérites la mort. Réponse :

Il est ridicule d’offrir à manger à quelqu’un qui est mort. Celui qui peut donner sa vie pour le roi n’est pas un traître. Dieu est le Roi des rois, créateur du ciel et de la terre, des hommes, des anges, de toutes les créatures de l’univers… Comment osez-vous condamner quelqu’un qui préfèrerait mourir que de renier le Père de toute la race humaine ?

Le juge le battit jusqu’à ce que ses jambes fussent disloquées, lui demandant encore une fois de renier Dieu. Réponse : Je ne pourrai jamais renier Dieu.

Le juge le fit battre à nouveau, sur le ventre et sur les jambes, et lui dit : Si seulement tu cries de douleur, je dirai que tu as renié. Pierre ne répliqua pas un mot.

Lui et sa sœur Agatha désiraient subir ensemble le martyre. Mais Dieu ne l’exauça pas sur ce point. Il tomba malade en prison, à la suite des si douloureuses tortures qu’il avait subies, et affirma qu’il se soumettait avec joie à la volonté de Dieu, si Dieu préférait qu’il mourût en prison.

Durant ces quatre années de prison, de tortures inimaginables, d’interrogatoires, Petrus ne céda pas un instant. Sa constance, mais aussi sa gentillesse et sa simplicité, édifièrent beaucoup les gardiens, ainsi que ses compagnons de prison.

Il s’éteignit dans sa prison, le 25 novembre 1838, à l’âge de trente-cinq ans.

Sa sœur Yi So-sa Agatha fut martyrisée le 24 mai suivant.

Petrus est le premier martyr de la persécution qui frappa cette année-là la jeune et courageuse communauté chrétienne coréenne, déjà constituée avant-même l’arrivée des premiers missionnaires envoyés par les Missions Etrangères de Paris. On a pu estimer à huit-mille les victimes de ces persécutions successives.

Le dies natalis de Petrus est au 25 novembre, tandis que la fête commune des cent-trois Martyrs coréens a été placée au 20 septembre.

Petrus et Agatha furent béatifiés en 1925 et canonisés en 1984.

 

 

Santiago Meseguer Burillo

1885-1936

 

Né le 1er mai 1885 à Híjar (Teruel), Santiago (ou Jaime, Jacques) reçut le nom du Saint qu’on fêtait ce jour-là à cette époque, Jacques (le mineur).

Il fréquenta l’école à Híjar, et étudia aussi le latin.

Entré au couvent dominicain de Corias (Asturies), il étudia ensuite la théologie à Salamanque, où il fut ordonné prêtre en 1905.

Il participa à la rédaction de la revue thomiste La Ciencia, à Madrid et au collège de Vergara.

Ensuite, il fut envoyé aux couvents de Barcelone, Solsona, Valencia, surtout comme professeur. En 1934, il fut promu Maître en Théologie.

Au moment de la révolution de 1936, il se trouvait en déplacement momentané à Barcelone, où il se réfugia chez des amis, durant environ quatre mois.

Lui et l’autre père dominicain Jacinto Serrano López, furent arrêtés et jetés en prison avec d’autres, à la prison de El Clot, où ils furent assassinés. Le père Jacinto fut assassiné le 25 novembre, et l’on suppose que le père Santiago le fut également le même jour.

Le père Santiago Meseguer fut béatifié en 2001.

 

 

Jacinto Serrano López

1901-1936

 

Né le 10 juillet 1901 à Urrea de Gaén (Teruel), Jacinto fut orphelin de mère presque à sa naissance, et de père à six ans.

Il entra à l’école des Dominicains de Solsona en 1913.

Entré au noviciat, il fera les premiers vœux en 1917, la profession solennelle en 1920 et fut ordonné prêtre en 1924.

Il fut envoyé pour enseigner aux couvents de Calanda et de Valencia, tandis qu’il préparait (et obtint) la licence de Physique et Chimie à l’université.

Son activité fut multiple : outre les prédications et les conférences, il dirigeait la revue Rosas y Espinas (Roses et Epines), collaborait à le Revue Contemporaine, dirigeait l’Association de la Bienheureuse Imelda, où il développa une excellente catéchèse pour les enfants pauvres, dont s’occupaient de bonnes demoiselles (La bienheureuse Imelda est une dominicaine du 14e siècle, très liée à l’Eucharistie, fêtée le 12 mai).

Au moment de la révolution de 1936, le père Jacinto fut élu Vicaire provincial et, en tant que tel, organisa l’évacuation en France de ses Confrères. Lui-même resta à Barcelone, soucieux de la situation de ceux qui restaient encore.

Vers la mi-novembre, il fut arrêté par des connaissances qui venaient justement de son village, Urrea, et qui le reconnurent.

Enfermé quelques jours au château de Montjuic, il fut transféré à La Puebla de Híjar, soumis à interrogatoires et conduit devant un peloton d’exécution.

Avant de mourir, il cria bien fort : Vive le Christ Roi !

Le père Jacinto fut assassiné le 25 novembre, et l’on suppose que le père Santiago Meseguer le fut également le même jour.

Le père Jacinto Serrano López fut béatifié en 2001.

 

 

Maria Rohwedder

1887-1945

Note préliminaire. On sait que l’invasion de la Pologne par les forces nazies et soviétiques a engendré la Deuxième Guerre mondiale. Les noms des régions annexées et des personnes ont subi des altérations. On a généralement adopté ici l’orthographe polonaise, tout en mentionnant aussi les formes allemandes.

Maria naquit le 25 mai 1887, à Płoskinia (=Plasswich, Braniewo, Pologne).

En 1904, elle entra dans la Congrégation des Sœurs de Sainte-Catherine (CSC).

Ayant émis les vœux de religion, elle prit le nom de Maria Xaveria (en polonais : Ksaweria).

Elle fut envoyée à Braniewo, où elle eut plusieurs missions ; successivement : responsable dans une maison d’hôtes, maîtresse des postulantes et enseignante au noviciat ; enfin, supérieure.

Elle fit ensuite partie du bureau de la direction de la congrégation, et finalement fut supérieure à l’hôpital d’Orneta.

En janvier 1945, ce fut l’invasion des troupes soviétiques ; à ce moment-là, la Gestapo allemande contraignit les Religieuses à abandonner Orneta ; Maria Xaveria alla exercer à l’hôpital Saint-Joseph de Dobre Miasto (=Guttstadt). Quand les troupes russes s’emparèrent de la ville, ils arrêtèrent Maria Xaveria et la traînèrent jusqu’à Olsztyn, toujours accompagnée de leurs mauvais traitements.

Quelques mois plus tard, on l’embarqua dans un train à destination de l’Allemagne. A Iława, elle se retrouva dans un wagon à bestiaux, toujours sous les coups des soldats russes, jetée à terre et frappée à coups de crosses de fusil ; elle reçut des coups de poing dans la figure. A l’arrivée à Piła, elle vivait encore, mais expira bientôt. On jeta son corps sur le ballast. C’était le 25 novembre 1945, fête de sainte Catherine.

Son martyre a été reconnu en 2024, avec celui de quatorze Compagnes de la même congrégation. Elles seront prochainement béatifiées, et mentionnées au Martyrologe aux dates respectives de leur martyre.

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24 novembre 2023 5 24 /11 /novembre /2023 00:00

24 NOVEMBRE

III.

S Chrysogone, martyr à Aquilée, mentionné au Canon romain.

?

S Crescentien, martyr à Rome.

IV.

Ste Firmina, martyre à Amelia.

S Protasius, évêque à Milan, ami et défenseur de s. Athanase.

S Carion, moine à Scété où il se retira en laissant ses deux enfants à sa femme ; son fils le rejoignit et dépassa son père en mérites d'humilité et de silence.

S Romanus, prêtre à Blaye ; qui était en danger de naufrage n'avait rien à craindre tant qu'il apercevait la basilique ; celle-ci est désormais en ruines.

VI.

S Kenan, évêque à Dulcek ; son corps est resté sans corruption dans la tombe.

S Protais, reclus en Auvergne.

S Pourçain, abbé à Mirandense ; il brisa d'un signe de croix une coupe empoisonnée. 

VII.

S Colman, premier évêque à Cloyne ; il fut barde païen puis baptisé par s.Brendan.

S Bieuzy, ermite en Bretagne, disciple de s.Gildas.

Ste Eanflède, reine en Angleterre, fille de s.Edwin et de ste Ethelburge, mère de ste Elflède ; très attachée à Rome, elle tenait cependant à la date locale de Pâques. 

VIII.

S Marin, très fêté à Cornot et dans le Jura, mais inconnu.

IX.

Stes Flora et María, martyres à Cordoue ; Flora fut scalpée à coups de fouet.

XII.

B Albert de Louvain, évêque à Liège ; contesté, il dut être sacré à Reims, où il fut martyrisé deux mois plus tard.

XIII.

B Balsamus, abbé à La Cava.

XIX.

SS Pierre-Rose-Ursule Dumoulin Borie, évêque, Vinh Sơn Nguyễn Thế Diểm et Phêrô Võ Ɖǎng Khoa, prêtres vietnamiens ; le premier, un géant de 1m85, condamné à la décapitation, dut recevoir sept coups, d'un bourreau ivrogne ; les deux autres furent étranglés ; ces martyrs, avec de nombreux autres Compagnons ont été canonisés en 1988 et sont fêtés ensemble en ce jour, quoique nommés individuellement tout au long de l’année à leurs respectifs dies natalis.

Bse Maria-Anna Sala, éducatrice italienne, des Sœurs Marcellines, atteinte d'un cancer à la gorge, béatifiée en 1980. 

XX.

Bx Martyrs espagnols de 1936 :

- béatifiées en 2001 :

Carmélites de la Charité : près de Valencia, Paula Isla Alonso (P. de Sainte Anastasie), Niceta Plaja Xifra (N. de Saint Prudence), Antonia Gosens Sáez de Ibarra (A. de Saint Timothée), Daría Campillo Paniagua (D. de Sainte Sophie), María Concepción Odriozola Zabalía (M.C. de Saint Ignace), Erundina Colino Vega (E. de N.Dame du Mont Carmel), María Consuelo Cuñado González (M.C. du Saint-Sacrement), Feliciana de Uribe Orbe (F. de N.Dame du Mont Carmel), Concepción Rodríguez Fernández (C. de Sainte Madeleine), Clara Ezcurra Urrutia (Cl. de Notre Dame de l'Espérance), Justa Maiza Goicoechea (J. de l'Immaculée), Cándida Cayuso González (C. de Notre Dame des Anges) (*1863, 1863, 1870, 1873, 1883, 1882, 1884, 1893, 1895, 1896, 1897, 1901) ;

- béatifié en 2007 :

Dominicains : près de Madrid, le prêtre Félix Alonso Muñiz (*1896).

Chrysogone

3e-4e siècles

 

Ce Martyr très illustre est pourvu d’une Passio à laquelle les historiens ne reconnaissent pas une très grande valeur.

Des différents témoignages qu’on possède, on peut légitimement déduire que saint Chrysogone fut réellement martyr à Aquilea (Nord-Est de l’Italie), et même peut-être l’identifier avec le troisième évêque de cette ville.

Une église Saint-Chrysogone existe à Rome dès le 4e siècle. On avance que cette église avait été construite sur une propriété d’un certain Chrysogone et qu’on y adjoignit ensuite le titre de «saint Chrysogone» en l’honneur du Martyr.

Dans cette hypothèse, Chrysogone aurait été romain, responsable de beaucoup de conversions, et finalement fait décapiter et jeter à la mer par l’empereur Dioclétien, qui se l’était fait amener à Aquilée, où il résidait alors. Ceci expliquerait que saint Chrysogone fut honoré autant à Rome qu’à Aquilée.

Il reste que saint Chrysogone fut célèbre, au point d’être mentionné dans la prière du Communicantes du Canon romain de la Messe. Les Grecs l’appellent Megalomartyr.

La date de sa fête, au 24 novembre dans le Martyrologe, peut remonter au jour de la dédicace de l’église romaine.

 

 

Firmina d’Amelia

† 303

 

Firmina aurait été une vierge martyrisée à Amelia (Ombrie, Italie C), pour avoir refusé les avances d’un consul.

On lui fit subir diverses tortures, on la suspendit en l’air et on alluma sous elle des torches ardentes, qui devaient l’asphyxier et la brûler.

Les reliques en auraient été découvertes au neuvième siècle.

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Firmina d’Amelia au 24 novembre.

 

 

Protasius de Milan

† 343

 

Protasius fut le huitième évêque de Milan, le neuvième si l’on tient compte de l’énigmatique s.Barnabé (v. 11 juin). Son épiscopat commença vers 328.

Il tint sa place dans l’atmosphère empoisonnée de l’arianisme. Il fut un de ceux qui entouraient s.Athanase (v. 2 mai) devant l’empereur Constant (342), et il était présent au concile de Sardique (343). Il est douteux qu’il fût présent aux conciles de Milan de 345 et 347.

Un catalogus lui accorde vingt-cinq années d’épiscopat, induisant ainsi à 353 la fin de sa vie : ce document est sans doute mal informé : si Protasius était encore évêque en 353, il faudrait effacer de la liste ses deux successeurs. Il mourut donc vers 343, après quinze années d’épiscopat.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Protasius de Milan au 24 novembre.

 

 

Romanus de Blaye

† 385

 

Ce Romain était peut-être d’origine africaine ou provençale.

Devenu moine (on ne nous dit pas où), il vint par Narbonne et Toulouse à Bordeaux et s’installa à Blaye. Il n’est pas clair si Romanus fut moine avant son voyage (il aurait pu venir de Lérins, par exemple) ou s’il appartint à la communauté de Tours, près de s.Martin.

Toujours est-il que s.Martin vint l’ordonner prêtre à Blaye (Gironde) en lui confiant l’évangélisation de la région.

Romanus dut faire beaucoup de miracles et être très célèbre, et plusieurs localités d’Aquitaine portent son nom.

Vers 385, Romanus mourut et ses obsèques furent présidées par le même s.Martin.

Sur son tombeau fut érigée une basilique et un monastère. S.Grégoire de Tours (v. 17 novembre) assure que, tant que de la mer les matelots apercevaient la basilique, ils n’avaient rien à craindre. Cette basilique est désormais en ruine ; la nouvelle église, du dix-septième siècle, s’appelle aussi Saint-Romain.

A Blaye furent enterrés au septième siècle le roi d’Aquitaine Caribert et son fils, assassinés en 631, ainsi que les héros de la Chanson de Roland : Roland, Olivier, Turpin, au siècle suivant.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Romanus de Blaye au 24 novembre.

 

 

Pourçain, abbé en Auvergne

† 532

 

Portianus - Pourçain, était l’esclave d’un païen assez dur, dans le Massif Central. Il gardait probablement les porcs, d’où son nom.

Plusieurs fois il chercha à s’enfuir, trouvant refuge auprès du monastère proche.

Au bout de plusieurs de ces épisodes, Pourçain supplia l’abbé de convaincre son patron de ne plus le malmener comme avant. Ayant promis, le patron voulut prendre le chemin du retour avec son esclave, mais il devint aveugle et ses yeux le torturaient. Il supplia l’abbé, qui ordonna à Pourçain d’imposer ses mains sur les yeux malades ; Pourçain, humblement, n’osait, mais finalement le fit, et son patron fut totalement guéri.

Successivement, Pourçain put entrer dans ce monastère et sa sainteté le fit choisir pour succéder à l’abbé (481).

Il s’imposa des mortifications sans doute excessives. A force de jeûnes, il n’avait plus de salive et, pour humecter ses gencives en été, il y appliquait du sel.

En 532, déjà fort âgé, il alla trouver le roi Théodoric dont les soldats avaient envahi l’Auvergne et ravageaient tout sur leur passage, emmenant avec eux beaucoup de prisonniers. Une fois dans le camp du roi, Pourçain fut accosté par l’officier du roi qui lui offrit une coupe de vin : Pourçain bénit cette coupe, qui se rompit, laissant le vin couler par terre tandis qu’un vilain serpent s’en éloignait. La coupe était empoisonnée ! Toute l’armée alors vint vénérer le saint vieillard et le roi libéra tous les captifs qu’il avait pris.

Ce n’était pas la seule attaque du Démon. Une nuit, il fit apparaître des flammes dans la cellule de l’abbé, qui les fit disparaître d’un signe de croix.

Pourçain mourut à un âge très avancé, mais à une date inconnue ; en tout cas après 532.

Le petit monastère qu’il dirigea, s’appelait Mirandense ; on sait seulement qu’il prit par la suite le nom de Saint-Pourçain.

Saint Pourçain est commémoré le 24 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Colman de Cloyne

† 600

 

Des Colman, il y en a beaucoup. On a déjà rencontré Colman d’Ecosse, Colman de Dromore, et Colman mac Duagh (v. 6 juin, 7 juin et 29 octobre).

Celui d’aujourd’hui aurait été un barde païen, avant de recevoir le baptême des mains de s.Brendan (v. 16 mai).

Il aurait évangélisé les régions de Limerick et de Cork.

On peut supposer qu’il fut abbé d’un centre monastique à Cloyne, où il n’y avait pas encore d’évêque à cette époque. Colman dut y exercer l’autorité épiscopale et reste vénéré comme le premier évêque de Cloyne. En réalité, le premier évêque «officiel» de Cloyne est signalé au 12e siècle, et s’appelait : Gilla na Náem Ua Muirchertaig (ou Néhémias).

Saint Colman de Cloyne est commémoré le 24 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Flora et María

† 851

 

Le prêtre Eulogio vivait à Cordoue et fut ensuite élu évêque de Tolède. Il mourut lui-même martyr en 859 (v. 11 mars). C’est à lui qu’on doit la relation sur la vie et la mort de Flora et María.

Euloge était l’animateur de la résistance chrétienne contre l’Islam à Cordoue, quand il vit Flora pour la première fois. Il raconte qu’elle était née vers 845, d’un loup et d’une brebis : son père païen vivait à Séville où il mourut bientôt ; sa mère était chrétienne et de famille noble ; ils avaient un fils, et deux filles qui furent baptisées.

Petite, elle donnait aux pauvres la portion qu’on lui servait, et furtivement accomplissait le bienheureux jeûne. Il fallait l’obliger à manger, et elle n’y consentait que le soir.

En grandissant, Flora trouvait honteux d’avoir un christianisme tout caché. Son frère, musulman et fanatique, la gênait fort. Elle s’enfuit un jour chez des chrétiens. Le frère prit des clercs comme otages et les fit incarcérer. Flora revint à la maison pour ne pas faire souffrir les autres pour elle. Son frère essaya de la séduire, puis la mena au juge.

C’est là qu’on la torture en la maintenant par les deux bras tandis qu’on lui fouaille la tête jusqu’à la rendre chauve. Presque évanouie, elle est rendue à son frère, pour qu’il la soigne, l’instruise ou la ramène si elle ne se convertit pas. Dès qu’elle se sent guérie, Flora “fait le mur”, est recueillie chez un chrétien et se cache pendant six ans.

C’est pendant ce temps qu’elle rencontre une autre petite chrétienne, María, de famille chrétienne et dont le frère était diacre.

Ensemble elles vont réaffirmer leur foi au juge. Le cadi les renvoie dans un cachot malpropre, parmi les femmes de mauvaise vie. Elles jeûnent et prient. Euloge vient les réconforter. Après un troisième avertissement du cadi, elles sont conduites au tribunal où on les interroge. Elles résistent jusqu’au bout.

Enfin, elles sont décapitées : on laisse leurs corps aux chiens et aux oiseaux, puis on les jette au fleuve. On ne retrouvera pas le corps de Flora. Les chefs des deux martyres sont conservés dans la basilique de Saint-Aciscle. Euloge assure que c’est grâce à leur prière qu’il fut libéré quelques jours plus tard et il fit parvenir à la sœur de Flora la ceinture qu’elle portait en prison.

Le martyre de Flora et María eut lieu vers quinze heures de l’après-midi le 24 novembre 851, et c’est en ce jour qu’on célèbre leur fête.

Albert de Louvain

1166-1192

 

Albert était né vers 1166 à Louvain (Brabant, Flandre, Belgique), second fils de Godefroid III et de Marguerite de Limbourg.

Il n’avait que douze ans (1178), lorsqu’on le pourvut d’un canonicat à la cathédrale de Liège. A cette époque, une telle place était un avancement, sans aucune obligation cléricale.

En 1187, Albert renonça à son titre et demanda à Baudouin V de Hainaut de l’adouber chevalier, peut-être pour partir en croisade. Mais le nouveau chevalier resta sur place.

Revenant donc sur sa décision, il récupéra son canonicat l’année suivante. Cette même année 1188, on le vit archidiacre du Brabant.

En 1191 (il avait vingt-cinq ans), il fut proposé pour le siège épiscopal de Liège, alors qu’il n’était que sous-diacre. Contesté par un rival du parti impérial, Albert alla à Rome demander au pape son approbation. Le pape trancha en faveur d’Albert : il fallait l’ordonner prêtre et évêque et il déléguait à l’archevêque de Reims le pouvoir de procéder à ces ordinations. Albert fut ordonné prêtre puis sacré évêque les 19 et 20 septembre 1192, à Reims.

Entre temps, l’empereur avait installé sur le siège de Liège son propre candidat, Lothaire. Quand l’empereur apprit la nomination officielle d’Albert, il fit détruire à Liège les maisons des partisans d’Albert. Le nouvel évêque ne put jamais entrer dans sa ville. Il resta à Reims.

C’est là qu’il monta rapidement les degrés de la sainteté. Il ne se révolta pas et n’admettait pas qu’on insultât son rival de Lothaire. Même un de ses adversaires reconnaissait qu’il était pieux et libéral.

Le propre frère de Lothaire organisa sa vengeance. Il envoya à Albert des hommes armés, qui se présentèrent comme des exilés. Au cours d’une promenade à cheval, ils frappèrent à mort le jeune évêque en lui brisant la tempe et le crâne, l’achevant de treize blessures.

Les hommes vinrent rendre compte de leur forfait à l’empereur, qui les accueillit avec satisfaction. Lothaire fut excommunié, quoiqu’il n’eût peut-être pas commandité directement l’assassinat d’Albert.

Albert avait été évêque deux mois, pendant lesquels il s’était efforcé d’administrer son diocèse par messagers. Il fut considéré comme martyr, non pas de la foi, mais de sa fidélité à l’Eglise de Rome. Il mourut le 24 novembre 1192, son dies natalis au Martyrologe Romain.

Le culte de saint Albert fut confirmé en 1613.

On voulut ramener son corps de Reims à Louvain, mais il y eut une erreur. En 1918, après la Grande Guerre, on retrouva à Reims son cercueil intact, qui fut restitué à la Belgique en 1921. Une autopsie révéla que ce corps appartenait à un personnage de la trentaine (Albert mourut à vingt-six ans, ou guère plus), d’environ 1m80.

 

 

Balsamus de La Cava

? - 1232

 

Balsamus illustra son époque par sa douceur, sa sagesse et sa science.

On sait qu’il fut le dixième abbé du monastère bénédictin de La Cava (Naples, Italie SO), charge qu’il recouvra pendant vingt-quatre ans, de 1208 à 1232.

Même Frédéric II l’avait en estime, au point de le nommer justicier pour son territoire : au besoin, Balsamus aurait donc eu pouvoir de vie et de mort, mais n’en fit pas usage. Grâce aussi à la protection impériale, le monastère fut protégé des incursions (tandis que le Mont Cassin fut fortement endommagé). 

Il profita plutôt de son crédit pour récupérer des biens ou des territoires injustement ravis au monastère.

L’abbaye put recevoir des hérétiques qui devaient y purger leur peine dans le silence et, si possible, dans la prière.

Cette abbaye connut une prospérité réelle ; elle possédait des ports, et le commerce lui apportait des bénéfices non négligeables.

Balsamus développa la bibliothèque. 

Il fut en bons rapports avec la noblesse et les donations affluèrent.

Le bienheureux Balsamus mourut le 24 novembre 1232 et son culte fut confirmé en 1928.

 

 

 

Vinh Sơn Nguyễn Thế Ɖiểm

1761-1838

 

Vinh Sơn (Vincent) était né en 1761 dans le village de An Dô (Quảng Trị), troisième des sept fils de Phaolô Vu Đình Tân et Maria Nguyễn Thị Hoan.

Il fréquenta le séminaire de Kẻ Vĩnh (Nam Định) et reçut le sacerdoce.

Il exerça avec enthousiasme le saint ministère, s’occupant de former des catéchistes, de soulager les pauvres, avec beaucoup d’heureux résultats.

Dévôt de saint Joseph et de la Vierge Marie, il jeûnait le mercredi et le samedi.

Lors de la persécution, le père Vinh Sơn continua d’affronter le danger pour visiter et conforter les paroissiens. Il semble que sa cachette ait été révélée par d’autres détenus qui ne résistèrent pas aux tortures.

En prison il se trouva avec Mgr Dumoulin Borie et le prêtre Phêrô Võ Đăng Khoa, qui, avec lui, priaient chaque jour le chapelet et chantaient l’antienne mariale Ave maris Stella.

Etant âgé, le père Vinh Sơn fut légalement dispensé des tortures.

Le 24 novembre 1838, le père Vinh Sơn fut conduit au lieu de son supplice, à Đồng Hới. Il se mit à genoux pour prier puis les deux bourreaux tirèrent chacun de leur côté les extrémités de la corde qui étrangla le prêtre, tandis que Mgr Dumoulin Borie fut décapité.

Le père Vinh Sơn fut béatifié en 1900, et canonisé en 1988. Son dies natalis est au 24 novembre.

Rappelons aussi que ce même jour, la liturgie romaine commémore tous les Martyrs du Vietnam.

 

 

Phêrô Võ Đăng Khóa

1790-1838

 

Phêrô (Pierre) était né en 1790 dans le village de Shunyi (Quỳnh Lưu, Nghệ An), troisième des sept fils de Phaolô Vu Đình Tân et Maria Nguyễn Thị Hoan.

Enfant précoce et pieux, il étudiait avec grande intelligence dès huit ans, de sorte que son père l’envoya au séminaire de Vĩnh Trị (Nam Định), où enseignait le père Jeantet.

Pierre fut ordonné prêtre en 1820.

Pendant neuf ans, il exerça avec enthousiasme le saint ministère, aux côtés d’un autre prêtre vietnamien, Luca Loan Đăng Vĩnh Phước, avec beaucoup d’heureux résultats.

Lors de la persécution, le père Phêrô continua d’affronter le danger pour visiter et conforter les paroissiens.  Devant changer constamment de domicile, il rappelait volontiers cette phrase du Christ : Les renards ont des tanières, les oiseaux ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête (Mt 8:20).

On le découvrit cependant dans la nuit du 2 juillet 1838 et il fut amené, ligoté, à Đồng Hới (Quảng Bình) le 7 octobre suivant. On l’interrogea à plusieurs reprises ; il reçut jusqu’à soixante-seize coups de fouet. On voulait surtout lui faire dire où se cachaient d'autres prêtres ; on ne peut rien obtenir de lui mais il se trouva qu'après l'interrogatoire d'un des catéchistes, on arrêta les pères Candalh Kim et Nguyễn Thế Điểm à la fin du même mois de juillet.

En prison le père Vū se trouva avec Mgr Dumoulin Borie et le prêtre Vinh Son Nguyễn Thẽ Ɖiêm, qui, avec lui, priaient chaque jour le chapelet et chantaient l’antienne mariale Ave maris Stella.

Le 24 novembre 1838, le père Phêrô fut conduit au lieu de son supplice, à Đồng Hới. Il se mit à genoux pour prier puis les deux bourreaux tirèrent chacun de leur côté les extrémités de la corde qui étrangla le prêtre.

Phêrô Võ Đăng Khoa fut béatifié en 1900, et canonisé en 1988. Son dies natalis est au 24 novembre.

Rappelons aussi que ce même jour, la liturgie romaine commémore tous les Martyrs du Vietnam.

 

 

Pierre Dumoulin Borie

1808-1838

 

Pierre-Rose-Ursule naquit le 20 février 1808 au moulin (d’où son surnom) de Cors, près Beynat (Corrèze), de Guillaume-Pradel Borie et Rose Labrunie, qui avaient déjà cinq enfants.

On peut dire que la courte vie de Pierre fut jalonnée de coups forts.

A trois ans, une maladresse fit qu’il eut le bras droit ébouillanté. Quand on retira la manche, l’épiderme partait avec, et l’enfant, sans crier, dit simplement : Vous me faites mal !

Adolescent, il se jette dans la Dordogne pour sauver un enfant qui se noie, et manque d’y rester lui-même.

Il vola un jour quelques fruits, et on le conduisit les mains liées derrière le dos pour aller faire amende honorable. Un autre jour, tout en larmes, il avoua aussi à sa mère qu’il lui avait volé deux sous.

Il commença à étudier chez son oncle prêtre, fréquenta le collège. Un jour, ses camarades le fouettèrent et l’attachèrent à un arbre, mais on ne précise pas quel était ce «jeu», ni pourquoi le garçon, déjà gaillard, se laissa faire, ni qui le découvrit, et quand… 

Les études n’étaient pas vraiment brillantes, en particulier pour le latin ; son oncle eut l’idée de le vexer en enseignant les rudiments du latin à sa petite sœur, bien plus jeune : l’expérience produisit son effet, et l’adolescent ingurgita les déclinaisons avec avidité.

Grandissant, Pierre semblait vouloir courir aux aventures, mais voilà qu’une bonne maladie fit assez souffrir - et réfléchir le jeune homme qui avait maintenant dix-huit ans. Guéri, il voulut servir Dieu tout de bon. Les Missions ? La médecine (pour guérir beaucoup de malades) ? La Trappe ? 

Son père l’orienta vers le Grand séminaire du diocèse, et Pierre accepta sans regarder en arrière. Il écrivit même : Je ne me regarde plus comme votre fils ! J’appartiens à l’Eglise, à Dieu seul !

Désormais Pierre est un bon géant d’un mètre quatre-vingt-cinq, bien bâti, vigoureux, un numéro qui ne peut pas passer inaperçu. 

Cette première année au séminaire ne fut pas trop facile, car il fallait apprendre à se plier à un horaire, un règlement, choses nouvelles pour Pierre. Mais il se combattit, et reçut la tonsure à la fin de l’année. La lecture des Annales de la Propagation de la foi firent monter en son cœur le désir de partir en mission. Déjà, durant l’été suivant, ce grand séminariste fraîchement vêtu de sa soutane, s’occupait à parler aux enfants, aux pauvres, aux malades.

Au séminaire, il est chargé de l’infirmerie ; le temps qu’il récupère le soir, il le passe devant le Saint-Sacrement. Pierre s’entraînait à se passer de tout superflu.

L’épreuve ne l’abat pas lors de la mort de son père (1828), il persévère, et confie à sa mère qu’il partira en missions. On imagine les larmes de cette veuve, mais Pierre resta ferme : il quitta de nuit la maison familiale et, une fois à Paris, prit ses mesures pour «disparaître» à peine arriverait sa mère pour le convaincre de revenir à la maison.

Son apostolat commençait dans les rues de Paris : il sut préparer admirablement une bande de gamins à la première Communion.

Il dut supporter une opération à la main, une autre au genou : souffrances «minimes» qui lui en préparaient bien d’autres.

Ordonné diacre en mars 1830, il voulut sortir dans la rue au moment des Journées de juillet, «pour voir». Il s’était déguisé avec un costume de chasse, mais on le prit pour un Suisse de la garde royale ; on cria A mort, mais on s’aperçut vite que ce Limousin n’avait pas l’accent suisse !

Finalement il quitta Paris le 2 novembre 1830, devant recevoir l’ordination sacerdotale à Pondichéry (Inde orientale). Mais une dispense arriva entre temps et cette ordination eut lieu à Bayeux, le 21 novembre, jour de la fête de la Présentation de Marie au Temple. Pierre avait 22 ans.

Le voyage pour les terres de mission fut très long : Pierre débarqua le 15 juillet à Macao, et arriva au Tonkin en mai 1832. Le bateau avait failli être englouti par deux trombes successives, et un typhon avait sérieusement touché la ville de Macao. L’empereur Minh persécutait déjà les chrétiens, ce qui obligeait Pierre à faire un long détour par Saïgon, pouvant difficilement se cacher à cause de sa haute taille, au milieu de gens habituellement si petits.

Le missionnaire, qui s’était mis difficilement au latin, apprit la langue locale en trois mois et pouvait désormais confesser, enseigner, prêcher. Il absorbait indifféremment tout ce que la cuisine lui servait, gagnant ainsi le cœur des indigènes. Toujours riant, toujours audacieux : il n’ambitionnait rien de moins qu’aller faire l’apologie de la religion devant l’empereur ! La prudence le lui déconseilla.

En peu de temps, il a reconstitué deux couvents, remonté deux collèges ; il fait la classe à vingt-cinq enfants. On l’aime, on le respecte, on l’accueille avec enthousiasme, on l’appelle le «grand-père». Son surnom annamite est Cao, illustre, grand.

Son calvaire commence le 31 juillet 1838 à deux heures du matin. Trahi par un chrétien qui avait cédé aux tortures, il était poursuivi par les soldats. Il s’était caché dans une dune de sable, mais se présenta spontanément, d’une façon qui rappelle l’arrestation de Jésus à Gethsémani : Qui cherchez-vous, leur demanda-t-il (cf.Jn 18:4), ce qui les fit reculer un instant.

Etendu à terre, une tuile sous le menton et une autre sous le ventre, son mouchoir dans la bouche, il reçoit trente coups de rotin. Un gémissement aux derniers coups seulement et, pour toute réponse au mandarin qui lui demande comment il se sent : Je suis de chair et d’os comme les autres, et pas exempt de douleur. Mais après comme avant la torture, je suis également content.

Courageux et de bonne humeur malgré la souffrance, il raconta ensuite : Sur le refus de déclarer les endroits où j’ai habité pendant cinq ans, on m’a fait administrer, le 3 août au matin, trente coups de rotin, qui, fortement appliqués, m’ont laissé tout couvert de mon sang, et d’abord incapable de me relever moi-même ; mais un instant après qu’on eut jeté une poignée de sel sur mes plaies et que j’eus éprouvé des douleurs cuisantes, je me sentis aussi bien portant et joyeux qu’avant la cérémonie.

On le garda en prison, sous une cangue de douze kilogrammes, en même temps que deux autres prêtres indigènes, Phêrô Võ Đăng Khoa et Vinh Sơn Nguyễn Thế Ɖiểm. Il y avait aussi d’autres chrétiens avec lui, et il pouvait recevoir des visites. C’est alors qu’il apprit sa nomination à l’épiscopat : il devenait ainsi vicaire apostolique du Tonkin oriental, sa «paroisse» qui n’était pas encore érigée officiellement en diocèse.

On attendait la sentence qui devait frapper «Cao» ; la ratification arriva le 24 novembre 1838 : Mgr Borie devait être décapité, et les deux autres prêtres arrêtés avec lui, étranglés. Le mandarin était à la fois soumis aux ordres, et sensible à la personnalité de Mgr Borie : il fit, selon la loi, préparer une poule en repas aux trois condamnés, regrettant la condamnation à mort de ce jeune évêque (Mgr Borie avait juste trente ans), mais Mgr Borie le remercia pour ses «faveurs» et voulut même s’incliner devant lui en signe de reconnaissance : le mandarin fondit en larmes.

Le supplice fut affreux. On s’était rassemblé près de Dong-hoï ; le soldat qui devait porter le coup fatal avait voulu se «donner des forces» avec un petit verre, mais il était ivre, et sa main tout-à-fait incertaine : un premier coup porta une blessure de l’oreille à la mâchoire, un second souleva le haut de l’épaule sur le cou, un troisième fut meilleur, mais la tête de notre «bon géant» tenait encore. Il fallut sept coups pour achever la vie de ce vaillant Confesseur, encore dut-on en plus séparer le chef du tronc même après la mort constatée. Le mandarin, écœuré et furieux, fit administrer quarante coups de rotin au soldat maladroit.

On ne trouva pas de cercueil assez grand : quand on voulut un an après recueillir le corps du Martyr, on constata que les jambes sortaient du cercueil, mais le corps était bien conservé. La dépouille de Mgr Pierre Borie fut ramenée à Paris en août 1843.

Quelle émotion, quand la maman de Pierre apprit la mort glorieuse de son fils, dont elle s’était séparée à contre-cœur dix ans plus tôt ! Cette maman vécut encore dix années avant de s’éteindre en ce monde en 1858 (l’année des apparitions à Lourdes) et de rejoindre son cher fils dans la joie éternelle.

Mgr Pierre Dumoulin Borie fut béatifié en 1900, et canonisé en 1988, en même temps qu’une centaine d’autres Martyrs du «Viêt-Nam». Chacun d’eux est commémoré en son dies natalis au Martyrologe, mais une fête commune leur a été assignée, justement le 24 novembre, jour du dies natalis de saint Pierre Borie et de ses deux Compagnons Phêrô Võ Đăng Khoa et Vinh Sơn Nguyễn Thế Ɖiểm.

 

 

Maria Anna Sala

1829-1891

 

Maria Anna Sala naquit à Brivio (Lecce, Italie SE), le 21 avril 1829, cinquième des huit enfants de Giovanni Maria Sala et de Giovannina Comi, parents profondément chrétiens et vivant à l’aise en de bonnes conditions économiques. Monsieur Sala avait sa place dans le commerce du bois et possédait une belle villa au centre du pays. Baptisée le jour-même de la naissance, la petite fille reçut les noms de Maria Anna Elisabetta.

Comme ses nombreux frères et sœurs, Maria Anna reçut au sein de cette grande famille une bonne éducation chrétienne et une solide formation. Très intelligente, elle fut vite remarquée par sa maîtresse, Mademoiselle Alessandrina, à l’école primaire. Elle reçut la Confirmation le 12 septembre 1839, à dix ans, et pour la première fois l’Eucharistie, comme c’était la coutume à cette époque.

Comme elle avait de bonnes dispositions pour l’étude, on la confia aux Sœurs Marcellines de Vimercate, une récente congrégation fondée près de Milan par Mgr Luigi Biraghi (v. 11 août), pour l’éducation chrétienne des jeunes filles de cette bourgeoisie qui commençait à se développer alors. En novembre 1846, à dix-sept ans, Maria Anna obtint brillamment son diplôme de l’enseignement pour les écoles primaires.

Elle rentra aussitôt dans son pays et se donna pleinement à l’assistance auprès de sa mère malade, aux soins de ses petits frères et sœurs, mais aussi autant que possible auprès des petits enfants de la paroisse, aux malades et à ceux qui étaient dans le besoin. Bientôt, elle sentit en elle cet appel divin à la consécration totale, au témoignage pour le Christ dans les écoles, et entra chez les Sœurs Marcellines.

Il y eut quelques difficultés, car alors la famille subit quelques revers économiques ; mais Dieu aidant, elle fut accueillie par le Fondateur lui-même. Là elle put s’épanouir et donner libre cours à ses deux aspirations fondamentales : nourrir une intense vie intérieure, et se donner activement à l’apostolat parmi les jeunes filles.

Son noviciat, commencé en 1849, se prolongea au-delà des temps habituels, à cause des vicissitudes politiques que l’Italie traversait alors, de sorte qu’elle ne prononça ses vœux qu’en 1852, au moment où la Congrégation obtenait enfin l’érection canonique, c’est-à-dire la reconnaissance officielle de la part de l’Eglise et du gouvernement (autrichien) d’alors.

Elle enseigna successivement la musique et le français dans les écoles primaires, en diverses écoles, jusqu’à Milan, où elle fut aussi assistante à l’Hôpital militaire, tout en préparant et obtenant brillamment le Diplôme supérieur de l’enseignement. Puis elle fut supérieure adjointe des élèves des grandes classes, envoyée ensuite à Gênes avec la même charge, et eut aussi des responsabilités importantes à Chambéry, où elle enseigna et dirigea des groupes de sœurs et de grandes élèves italiennes qui apprenaient le français.

La volonté du fondateur des Sœurs Marcellines était que les religieuses fussent en constant rapport avec les élèves, jour et nuit, à l’étude et à la récréation, à la prière et au travail, à table et au dortoir. C’était une tâche vraiment harrassante, que notre Maria Anna accomplit avec fidélité, sérénité et profond esprit de responsabilité, pendant plus de quarante années.

Rappelée à la maison-mère, elle fut Assistante Générale, sachant donner d’excellents conseils pour les affaires de la Congrégation. Maîtresse des novices, bibliothécaire, chancelière, économe : partout elle montra sagesse, prudence et exactitude, faisant tout remonter à la gloire de Dieu. Toujours disponible, son “J’arrive de suite” était proverbial.

Un des sacrifices qui lui coûta beaucoup fut son transfert de Gênes à Milan. “J’ai honte de moi-même, disait-elle,  parce que je me croyais prête à tout sacrifice, mais en pratique, la nature se manifeste encore bien vivace”.

Aux fatigues quotidiennes vint s’ajouter une tumeur à la gorge. Douleurs intenses et crises de toux lui imposaient d’interrompre son cours, mais elle se dominait, s’excusait pour le “mauvais exemple” qu’elle donnait, et achevait la leçon imperturbablement.

Elle s’éteignit enfin le 24 novembre 1891, à Milan, en odeur de sainteté. En 1920, on retrouva son corps absolument sans corruption, et elle fut béatifiée en 1980.

Paula Isla Alonso

1863-1936

 

Née le 28 juin 1863 à Villalaín (Burgos, Espagne), elle entra au noviciat des Carmélites de la Charité de Vitoria en 1887, avec le nom de Paula de Sainte Anastasie.

Après sa profession, elle fut envoyée à La Beneficencia de Alcoy, Cascant, Sabadell, Cardona, Villafraca, Alcoy, Valls, Espluga, Benicásim, enfin à la Maison de la Miséricorde (Valencia), d’habitude comme enseignante, sauf à Valencia où elle s’occupait de la garde-robe. La Supérieure était Niceta de Sainte-Prudence (v. notice, au même jour).

Elle était là la plus ancienne des douze Religieuses.

A cause des événements de 1936, Mère Niceta disposa que les Sœurs de Levante et de Catalogne retournassent dans leurs familles, mais Paula préféra personnellement rester avec celles du Pays Basque et de Castille, qui ne pouvaient quitter Valencia.

Paula était une femme de grande piété, silencieuse et travailleuse.

Elle fut arrêtée le 27 juillet avec ses onze Compagnes, conduite à la tchéka de la rue Grabador Esteve, puis à la prison féminine de Alacuás, d’où elles furent conduites à Picadero de Paterna (Valencia), où on les fusilla.

Ce martyre eut lieu le 24 novembre 1936.

Paula et ses onze Compagnes ont été béatifiées en 2001.

 

 

Niceta Plaja Xifra (ou Jofra)

1863-1936

 

Née le 31 octobre 1863 à Torrent (Girona, Espagne), elle entra au noviciat des Carmélites de la Charité de Vic (Barcelone) en 1880, avec le nom de Niceta de Saint Prudence.

Après sa profession (1883), elle fut envoyée à Palafrugell et à Llagostera, puis à la Maison de la Miséricorde (Valencia), en 1886, où elle resta jusqu’en 1936 et dont elle devint la Supérieure.

A cause des événements de 1936, la maison de Valencia dut être abandonnée ; Mère Niceta disposa que les Sœurs de Levante et de Catalogne retournassent dans leurs familles, mais elle préféra personnellement rester avec celles du Pays Basque et de Castille, qui ne pouvaient quitter Valencia.

Elle fut arrêtée le 27 juillet avec ses onze Compagnes, conduite à la tchéka de la rue Grabador Esteve, puis à la prison féminine de Alacuás, d’où elles furent conduites à Picadero de Paterna (Valencia), où l’on allait les fusiller.

Niceta demanda à être exécutée la dernière, et au dernier moment, pria : Seigneur, tu me les as confiées et je te les ai rendues, maintenant que tu me les redemandes.

Ce martyre eut lieu le 24 novembre 1936.

Niceta et ses onze Compagnes ont été béatifiées en 2001.

 

 

Antonia Gosens Sáez de Ibarra

1870-1936

 

Née le 17 janvier 1870 à Vitoria (Álava, Espagne), elle entra au noviciat des Carmélites de la Charité de Vic (Barcelone) en 1887, avec le nom de Antonia de Saint Timothée.

Après sa profession, elle fut envoyée à Valencia, puis à Castellón, enfin à la Maison de la Miséricorde (Valencia), entre autre comme sacristine. La Supérieure était Niceta de Sainte-Prudence (v. notice, au même jour).

A cause des événements de 1936, la famille d’Antonia demanda à la Mère Provinciale (et obtint) que la Supérieure la renvoyât chez les siens, mais Antonia préféra rester avec ses Consœurs. Bientôt la maison de Valencia dut être abandonnée ; Mère Niceta disposa que les Sœurs de Levante et de Catalogne retournassent dans leurs familles, mais elle préféra personnellement rester avec celles du Pays Basque et de Castille, qui ne pouvaient quitter Valencia.

Antonia sut faire partager son esprit joyeux à toutes ses Compagnes.

Elle fut arrêtée le 27 juillet avec ses onze Compagnes, conduite à la tchéka de la rue Grabador Esteve, puis à la prison féminine de Alacuás, d’où elles furent conduites à Picadero de Paterna (Valencia), où on les fusilla. 

Antonia et ses onze Compagnes ont été béatifiées en 2001.

 

 

Daria Campillo Paniagua

1873-1936

 

Née le 8 septembre 1873 à Vitoria (Álava, Espagne), elle fréquenta le collège de Notre-Dame du Carmel de Madrid, tenu par les Carmélites de la Charité. Elle entra au noviciat de Vic (Barcelone) en 1895, avec le nom de Daria de Sainte Sophie.

Après sa profession, elle fut envoyée au collège de Vic, puis à Castellón, enfin à la Maison de la Miséricorde (Valencia), comme infirmière. La Supérieure était Niceta de Sainte-Prudence (v. notice, au même jour).

A cause des événements de 1936, la maison de Valencia dut être abandonnée ; Mère Niceta disposa que les Sœurs de Levante et de Catalogne retournassent dans leurs familles, mais Daria préféra personnellement rester avec celles du Pays Basque et de Castille, qui ne pouvaient quitter Valencia.

Daria fut arrêtée le 27 juillet avec ses onze Compagnes, conduite à la tchéka de la rue Grabador Esteve, puis à la prison féminine de Alacuás, d’où elles furent conduites à Picadero de Paterna (Valencia), où on les fusilla. 

Ce martyre eut lieu le 24 novembre 1936.

Daria et ses onze Compagnes ont été béatifiées en 2001.

 

 

Concepción Odriozola Zabalía

1882-1936

 

Née le 8 février 1882 à Azpeitia (Guipúzcoa, Espagne), elle entra au noviciat des Carmélites de la Charité de Vitoria en 1904, prenant le nom de (María) Concepción de Saint-Ignace.

Après sa profession, elle fut envoyée à la Beneficencia de Alcoy, puis à la Maison de la Miséricorde (Valencia), pour s’occuper du repassage, de l’infirmerie, de la sacristie et de l’église ; ella resta dans ces fonctions jusqu’à sa mort.

La Supérieure était Niceta de Sainte-Prudence (v. notice, au même jour).

A cause des événements de 1936, Mère Niceta disposa que les Sœurs de Levante et de Catalogne retournassent dans leurs familles, tandis que restaient celles du Pays Basque et de Castille.

Concepción se montra très appliquée dans ses activités, bien organisée, sans rien oublier et surtout sans jamais se montrer «stressée».

Elle fut arrêtée le 27 juillet avec ses onze Compagnes, conduite à la tchéka de la rue Grabador Esteve, puis à la prison féminine de Alacuás, d’où elles furent conduites à Picadero de Paterna (Valencia), où on les fusilla.

Ce martyre eut lieu le 24 novembre 1936.

Concepción et ses onze Compagnes ont été béatifiées en 2001.

 

 

Erundina Colino Vega

1883-1936

 

Née le 23 juillet 1883 à Lagajeros (Zamora, Espagne), elle entra au noviciat des Carmélites de la Charité de Vitoria en 1915, prenant le nom de Erundina de Notre-Dame du Mont Carmel.

Vu qu’elle avait «déjà» trente-deux ans, il lui fallut une permission spéciale de la Supérieure Générale pour être admise.

Après sa profession, elle fut envoyée à la Maison de la Miséricorde (Valencia). 

Très cultivée, elle avait un grand talent pour s’occuper des personnes qu’on lui confiait. En outre, sa santé délicate lui occasionna des douleurs non insignifiantes, qu’elle supporta avec grande patience. 

La Supérieure était Niceta de Sainte-Prudence (v. notice, au même jour).

A cause des événements de 1936, Mère Niceta disposa que les Sœurs de Levante et de Catalogne retournassent dans leurs familles. Erundina pouvait même partir à l’étranger, mais elle préféra personnellement rester avec les Consœurs, qui ne pouvaient quitter Valencia.

Elle fut arrêtée le 27 juillet avec ses onze Compagnes, conduite à la tchéka de la rue Grabador Esteve, puis à la prison féminine de Alacuás, d’où elles furent conduites à Picadero de Paterna (Valencia), où on les fusilla.

Ce martyre eut lieu le 24 novembre 1936.

Erundina et ses onze Compagnes ont été béatifiées en 2001.

 

María Consuelo Cuñado González

1884-1936

 

Née le 2 janvier 1884 à Bilbao (Biscaye, Espagne), elle connut les Carmélites de la Charité durant un voyage. Elle entra au noviciat de Vitoria en 1901 et prit le nom de María Consuelo du Saint-Sacrement.

Après sa profession, elle fut envoyée à la Maison de la Miséricorde (Valencia) comme enseignante, charge qu’elle accepta un peu à contre-cœur au début, mais qu’elle assuma généreusement par la suite, au point de se montrer une pédagogue-née, intelligente, imaginative et pleine d’entrain. 

La Supérieure était Niceta de Sainte-Prudence (v. notice, au même jour).

A cause des événements de 1936, Mère Niceta disposa que les Sœurs de Levante et de Catalogne retournassent dans leurs familles. María Consuelo eut l’occasion de passer dans la zone nationale, mais il lui en coûtait de se séparer de ses Sœurs : elle renonça au voyage et partagea désormais le sort de toutes.

Elle fut arrêtée le 27 juillet avec ses onze Compagnes, conduite à la tchéka de la rue Grabador Esteve, puis à la prison féminine de Alacuás, d’où elles furent conduites à Picadero de Paterna (Valencia), où on les fusilla.

Ce martyre eut lieu le 24 novembre 1936.

María Consuelo et ses onze Compagnes ont été béatifiées en 2001.

 

 

Feliciana de Uribe y Orbe

1893-1936

 

Née le 8 mars 1893 à Múgica (Biscaye, Espagne), elle entra au noviciat des Carmélites de la Charité de Vitoria en 1913, prenant le nom de Feliciana de Notre-Dame-du-Carmel.

Après sa profession, elle fut envoyée à la Maison de la Miséricorde (Valencia), pour s’occuper des enfants malades, puis des messieurs malades, et resta dans cette fonction jusqu’à sa mort.

La Supérieure était Niceta de Sainte-Prudence (v. notice, au même jour).

A cause des événements de 1936, Mère Niceta disposa que les Sœurs de Levante et de Catalogne retournassent dans leurs familles, tandis que restaient celles du Pays Basque et de Castille.

Feliciana savait se faire respecter, et sut délicatement imposer l’ordre et la propreté, sans oublier la prière et les sacrements. Elle savait anticiper les besoins de chacun et c’était à chaque fois une occasion de montrer son esprit de prière et de charité.

Elle fut arrêtée le 27 juillet avec ses onze Compagnes, conduite à la tchéka de la rue Grabador Esteve, puis à la prison féminine de Alacuás, d’où elles furent conduites à Picadero de Paterna (Valencia), où on les fusilla.

Ce martyre eut lieu le 24 novembre 1936.

Feliciana et ses onze Compagnes ont été béatifiées en 2001.

 

 

Concepción Rodríguez Fernández

1895-1936

 

Née le 13 décembre 1895 à Santa Eulalia (León, Espagne), elle fréquenta le collège des Carmélites de la Charité à León, puis entra au noviciat de Vitoria en 1916, prenant le nom de Concepción de Sainte Madeleine.

Après sa profession, elle fut envoyée d’abord au collège de Denia (Alicante), puis à la Maison de la Miséricorde (Valencia).

La Supérieure était Niceta de Sainte-Prudence (v. notice, au même jour).

A cause des événements de 1936, Mère Niceta disposa que les Sœurs de Levante et de Catalogne retournassent dans leurs familles, tandis que restaient celles du Pays Basque et de Castille.

Concepción se distingua par sa foi et son esprit d’obéissance, qui l’aidèrent à accepter les épreuves.

Elle fut arrêtée le 27 juillet avec ses onze Compagnes, conduite à la tchéka de la rue Grabador Esteve, puis à la prison féminine de Alacuás, d’où elles furent conduites à Picadero de Paterna (Valencia), où on les fusilla.

Ce martyre eut lieu le 24 novembre 1936.

Concepción et ses onze Compagnes ont été béatifiées en 2001.

 

 

Félix Alonso Muñiz

1896-1936

 

Il naquit le 2 mai 1896 à Oseja de Sajambre (León, Espagne) et fut baptisé le même jour. Il fut confirmé «beaucoup» plus tard, en 1917 (à l’époque, on donnait ce sacrement très tôt, parfois même peu de temps après le baptême).

Il entra à l’école dominicaine de Corias (Asturies), et fut un élève studieux et intelligent, puis passa au noviciat.

Après la profession (1913), il étudia la théologie à Salamanque, où il apprit aussi la musique, ce qui lui permit de tenir l’orgue. 

Il fut ordonné prêtre en 1920.

Sa mission le conduisit aux collèges de Vergara (Guipúzcoa), Oviedo et Astocha (Madrid).

Ce fut un excellent professeur et il s’intéressa particulièrement aux études sociales. De plus, il se spécialisa aussi en philosophie pour avoir plus d’impact dans son ministère social. Effectivement, il fut conseiller pour l’Action Catholique à Astocha.

C’était un homme extraverti, ouvert, amical, tranquille, optimiste et joyeux ; il possédait une belle voix et aimait faire des excursions à pied.

Le 18 août 1936, il se présenta spontanément à la Direction Générale de Sécurité, pensant éviter quelque agression, mais on l’arrêta et on le mit dans la prison Porlier. Habilement, il put consacrer l’Eucharistie et donner la Communion à des compagnons de prison, avec lesquels il priait et auxquels il lisait des passages des livres qu’il avait pu prendre avec lui. Son état d’âme calme redonnait courage aux autres.

Ayant donné l’absolution à un prisonnier blessé mortellement, on en déduisit officiellement qu’il était prêtre et il fut inscrit sur la liste de ceux qui devaient être «mis en liberté», c’est-à-dire conduits au peloton d’exécution.

On le conduisit effectivement au lieu-dit Paracuellos del Jarama, dans les environs de Madrid, où il fut fusillé le 24 novembre 1936.

Le père Félix Alonso Muñiz fut béatifié en 2007.

 

 

Clara Ezcurra Urrutia

1896-1936

 

Née le 17 août 1896 à Uribarri de Mondragón (Guipuzcoa, Espagne), elle entra au noviciat des Carmélites de la Charité à Vitoria en 1920, prenant le nom de Clara de Notre-Dame de l’Espérance.

Après sa profession en 1923, elle fut envoyée à la Maison de la Miséricorde (Valencia), pour s’occuper du vestiaire et du dortoir des petites filles.

Une grave maladie poussa le médecin à lui imposer le repos absolu, ce qu’elle accepta comme un gros sacrifice, sans rien perdre de sa joie et de sa douceur.

La Supérieure était Niceta de Sainte-Prudence (v. notice, au même jour).

A cause des événements de 1936, Mère Niceta disposa que les Sœurs de Levante et de Catalogne retournassent dans leurs familles, tandis que restaient celles du Pays Basque et de Castille.

Elle fut arrêtée le 27 juillet avec ses onze Compagnes, conduite à la tchéka de la rue Grabador Esteve, puis à la prison féminine de Alacuás, d’où elles furent conduites à Picadero de Paterna (Valencia), où on les fusilla.

Ce martyre eut lieu le 24 novembre 1936.

Clara et ses onze Compagnes ont été béatifiées en 2001.

 

 

Justa Maiza Goicoechea (Goikoetxea)

1897-1936

 

Née le 13 juillet 1897 à Ataun (Guipúzcoa, Espagne), elle entra au noviciat des Carmélites de la Charité de Vitoria en 1920, prenant en 1922 le nom de Justa de Marie Immaculée.

Après sa profession, elle fut envoyée à la Maison de la Miséricorde (Valencia), pour s’occuper du repassage et de l’infirmerie, charges qu’elle recouvrit jusqu’à sa mort. Quand elle avait fini son travail, elle allait aider ses Consœurs.

La Supérieure était Niceta de Sainte-Prudence (v. notice, au même jour).

A cause des événements de 1936, Mère Niceta disposa que les Sœurs de Levante et de Catalogne retournassent dans leurs familles, tandis que restaient celles du Pays Basque et de Castille.

Justa se montra très appliquée dans ses activités, silencieuse, efficace, et toujours de bonne humeur.

Elle fut arrêtée le 27 juillet avec ses onze Compagnes, conduite à la tchéka de la rue Grabador Esteve, puis à la prison féminine de Alacuás, d’où elles furent conduites à Picadero de Paterna (Valencia), où on les fusilla.

Ce martyre eut lieu le 24 novembre 1936.

Justa et ses onze Compagnes ont été béatifiées en 2001. 

 

 

Candida Cayuso González

1901-1936

 

Née le 5 janvier 1901 à Ubiarco (Santander, Espagne), elle fréquenta le collège des Carmélites de la Charité à Madernia, puis entra au noviciat de Vitoria en 1921, prenant le nom de Candida de Notre-Dame des Anges.

Après sa profession en 1923, elle fut envoyée à la Maison de la Miséricorde (Valencia).

Elle était la plus jeune de la communauté.

La Supérieure était Niceta de Sainte-Prudence (v. notice, au même jour).

A cause des événements de 1936, Mère Niceta disposa que les Sœurs de Levante et de Catalogne retournassent dans leurs familles, tandis que restaient celles du Pays Basque et de Castille.

Candida, avec Erundina, fut des premières à laisser la maison pour se réfugier dans le collège, puis elles rejoignirent les autres.

Une de ses cousines passa pour l’emmener à Oliva ; mais Candida finit par préférer rester, quittant sa cousine avec ces mots : Dis à ton père et à mes frères qu’ils ne se fassent pas de soucis pour moi ; que je meurs tout-à-fait tranquille, très contente, et que je donne avec plaisir ma vie pour Jésus.

Elle fut arrêtée le 27 juillet avec ses onze Compagnes, conduite à la tchéka de la rue Grabador Esteve, puis à la prison féminine de Alacuás, d’où elles furent conduites à Picadero de Paterna (Valencia), où on les fusilla.

Ce martyre eut lieu le 24 novembre 1936. Candida avait trente-cinq ans.

Candida et ses onze Compagnes ont été béatifiées en 2001.

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23 novembre 2023 4 23 /11 /novembre /2023 00:00

23 NOVEMBRE

 

I.

S Clément Ier, pape (88-97) : auteur d'une Epître aux Corinthiens, relégué en Chersonèse où il aurait été jeté à la mer, une ancre au cou ; chaque année depuis, la mer se retirait pour laisser voir son tombeau ; une maman y aurait retrouvé vivant son petit enfant laissé l'année précédente ; s. Cyrille y aurait retrouvé et le corps et l'ancre. Son nom est mentionné au Canon romain.

II.

Ste Felicitas mère (?) des sept martyrs romains : Ianuarius, Felix, Philippus, Silanus, Alexander, Vitalis, Martialis (cf. 10 juillet).

?

Ste Mustiola, martyre à Chiusi. 

III.

S Clemens, premier évêque à Metz (I. ?).

IV.

S Sisinnios, évêque martyr à Cyzique.

Ste Lucretia, vierge martyre à Mérida.

V.

S Amphilochios, évêque à Iconium, émule des ss. Basile le Grand et Grégoire de Nazianze.

S Spes, évêque à Spolète.

S Paulin, fondateur d'un monastère et abbé à Whitland.

VI.

S Séverin, ermite près de Paris, qui remit à s.Cloud l'habit religieux.

VII.

S Gregorio, moine en Syrie, évêque à Agrigente, auteur d'un commentaire de l'Ecclésiaste en grec ; on essaya de le compromettre avec une femme pour le dénoncer au pape.

S Colomban, moine irlandais, apôtre en Gaule, fondateur de monastères à Luxeuil et Bobbio.

Ste Vulfétrude, abbesse à Nivelles ; elle succéda aux saintes Itte et Gertrude. 

S Trudo (Trond), prêtre à Sarchinium, Zerkingen. 

VIII.

S Lamain, martyr en Franche-Comté.

X.

Ste Rachilde, recluse à Saint-Gall, victime de plaies cancéreuses pendant plus de vingt ans.

S Pharetrius (Phalier), moine solitaire à Chabris.

XV.

Bse Marguerite de Savoie, marquise de Montferrat, nièce du pape d'Avignon Clément VII, dominicaine et, exceptionnellement, abbesse à Alba.

XIX.

Ste Yu So-sa Jechillia, veuve coréenne octogénaire martyrisée après douze interrogatoires, canonisée en 1984 et fêtée le 20 septembre.

XX.

B Miguel Agostino Pro (1891-1927), prêtre jésuite mexicain, fusillé, béatifié en 1988.

Bse Felícitas Cendoya Araquistain (María Cecilia, 1910-1936), Visitandine à Madrid, qui retourna vers ses bourreaux après les avoir fuis une première fois, fusillée, béatifiée en 1998.

B Jaime Nàjera Gherna (Alejandro, 1910-1936), prêtre capucin, martyrisé près de Barcelone, béatifié en 2015.

Bse Maria Angela Alfieri (Enrichetta, 1891-1951), des Sœurs de la Charité de Sainte Jeanne-Antide Thouret, italienne béatifiée en 2011.

Clément 1er

88-97

 

Clemens, premier pape de ce nom, fut le quatrième pape de l’histoire de l’Eglise. Il succéda à Clet (ou Anaclet, s’il faut distinguer ces deux noms, selon certains).

Fils de Faustinianus, né à Rome dans le quartier du Cœlius, Clemens fut disciple direct de saint Pierre et de saint Paul, selon le témoignage de saint Irénée.

Une très ancienne tradition, déjà attestée par Origène, repris par saint Jérôme, identifie le pape Clemens avec le personnage du même nom mentionné par saint Paul aux Philippiens (Ph 4:3).

Il semble moins sûr que le pape Clemens ait été de la famille de Flavius Clemens.

C’est donc sous le pontificat de Clemens qu’une forte agitation mit en effervescence la communauté chrétienne de Corinthe, comme ç’avait déjà été le cas au temps de saint Paul. La lettre que Clemens leur envoie en cette occasion contient beaucoup de réminiscences de l’Ancien Testament, de conseils avisés pleins de douceur et de bonté, invitant à la réconciliation, à l‘humilité, à l’obéissance, au respect de la hiérarchie ecclésiastique.

C’est le premier exemple de l’intervention de l’évêque de Rome dans une autre communauté, signe de la primauté romaine dans l’Eglise universelle.

La Lettre aux Corinthiens de Clemens fut très célèbre, au point qu’on la citait juste après les écrits inspirés. Actuellement, on en reprend plusieurs extraits dans le bréviaire. Successivement, on attribua au même pape d’autres écrits, jugés aujourd’hui comme apocryphes : une homélie considérée comme sa seconde épître, deux lettres aux Vierges…

D’après certains écrits, saint Clément, victime des persécutions sous Nerva et Trajan, fut relégué en Chersonèse. Il y retrouva nombre de chrétiens déjà exilés là, y opéra des miracles qui le rendirent célèbre et amena à la foi des centaines de païens. Le bruit en vint aux oreilles de Trajan, qui ordonna de le précipiter en mer, une ancre au cou.

Ce martyre aurait eu lieu le 23 novembre 97.

Depuis, la mer se retirait chaque année pendant huit jours pour permettre d’aller honorer le saint corps du Martyr. Une année, une maman se retira trop précipitamment et n’eut pas le temps d’emmener son petit garçon… qu’elle retrouva juste endormi l’année suivante.

Saint Cyrille, l’apôtre des Slaves au 9e siècle, crut retrouver le saint corps et le ramena à Rome. C’est depuis ce temps que les reliques de saint Clément reposent dans la basilique Saint-Clément, édifiée au lieu d’un ancien temple de Mithra, entre le Cœlius et l’Esquilin. Cette basilique offre un intérêt extraordinaire du point de vue archéologique.

D’après le Liber pontificalis, Clemens ordonna quinze évêques, dix prêtres et deux diacres. Il aurait aussi, dans chaque quartier de Rome, chargé un notaire de rechercher avec soin et attention les Actes des martyrs.

Saint Clemens est fêté en son dies natalis, le 23 novembre, jour où le mentionne le Martyrologe.

Dans la prière du Communicantes du Canon Romain de la Messe, saint Clemens est nommé juste après Lin et Clet, les deux successeurs de saint Pierre. Certains anciens ont écrit que Lin et Clet n’avaient été que des «coadjuteurs» de Pierre, et que Clément lui aurait directement succédé. Ceci bouleverserait sans doute toutes les dates avancées pour les différents pontificats, mais n’est pas la thèse qui a finalement été adoptée.

C’est en ce jour que Blaise Pascal eut sa nuit de lumière et qu’il écrivit son Mémorial, «jour de saint Clément… veille de saint Chrysogone» (lundi 23 novembre 1654).

Le successeur de Clemens fut saint Evariste.

 

 

Felicitas de Rome

† 162

 

On a vu le problème qui existe au sujet de cette présumée mère de sept garçons, tous martyrisés le 10 juillet 162.

Voyant ses sept fils torturés sous ses yeux, elle les exhortait ainsi : Levez les yeux, regardez vers le ciel, c’est là que Jésus-Christ vous attend avec ses Saints.

Elle fut enterrée près de Silanus, au cimetière de Maximus, ce qui fait penser qu’elle en était bien la mère. Mais pour les autres, enterrés en trois autres cimetières, on a expliqué qu’ils auraient été victimes de juges différents.

Finalement, Felicitas n’aurait aucun rapport de parenté avec ces autres Martyrs.

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Felicitas de Rome, au 23 novembre.

 

 

Mustiola de Chiusi

† 275

 

Mustiola aurait été une lointaine parente de l’empereur Claudius II. Elle quitta cette Rome trop agitée par les événements politiques et vint à Chiusi (Toscane, Italie C). On ne sait si elle était déjà baptisée à ce moment-là ou si elle reçut ce sacrement des mains de l’évêque Marcus de Chiusi.

Lorsque l’empereur Aurélien se déchaîna contre les Chrétiens, Mustiola mit tout son crédit et ses biens au service des Chrétiens, achetant les gardiens de prison, visitant les prisonniers de nuit pour les réconforter et les encourager à rester fidèles au Christ.

Arriva sur ces entrefaites un envoyé impérial, chargé d’inspecter la situation de Chiusi au sujet des nombreux Chrétiens arrêtés. On lui signala Mustiola.

Sous les yeux de celle-ci, il fit torturer et décapiter plusieurs Chrétiens ; un diacre, Ireneo, fut longuement torturé sur le chevalet et eut tout le corps brûlé par des fers incandescents. Mais Mustiola restait ferme dans son attitude. Elle fut alors battue avec des lanières garnies de plomb, et expira le 23 novembre 275.

Une version différente des faits raconte que, dans un premier temps, Mustiola aurait réussi à tromper ses gardiens en traversant le lac de Chiusi sur son manteau. Reprise, elle aurait alors été battue à mort, le 3 juillet 275.

Une autre variante, encore plus étonnante, prétend que Mustiola avait rapporté de Rome un anneau mystérieux, que lui avait d’ailleurs remis son fiancé, un Chrétien nommé Lucius. Ce dernier fut martyrisé. L’anneau aurait été ni plus ni moins celui que remit s.Joseph à la Vierge Marie lors de leurs fiançailles. La ville de Chiusi le conserva longtemps ; au quinzième siècle, un religieux osa le remettre aux habitants de Pérouse, entraînant la Guerre de l’Anneau qui opposa longtemps les deux villes et ne s’acheva que lorsqu’on retrouva le saint corps de Mustiola : la découverte apaisa les uns et les autres et mit fin à la guerre. Le fameux anneau se trouverait encore dans la cathédrale de Pérouse.

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Mustiola de Chiusi au 23 novembre.

 

 

Clemens de Metz

3e siècle

 

Clemens aurait été consacré évêque par s.Pierre lui-même, d’après des récits anciens mais apparemment peu historiques.

On croit que Clemens organisa la première communauté chrétienne de Metz au troisième siècle.

Il y aurait construit une première église, dédiée à saint Pierre, à l’origine de l’église Saint-Pierre aux Arènes, que les fouilles ont pu mettre à jour.

On ajoute que même les serpents s’éloignèrent de Metz, dès lors que fut construite cette église. De là sortit aussi la merveilleuse histoire où Clemens, avec son étole, aurait saisi par le cou un énorme dragon et l’aurait jeté dans le fleuve. Qu’il suffise de penser que Clemens, en apportant la Foi dans cette région, en éloigna l’Ennemi infernal.

Le saint Evêque, en réalité trop peu connu, fut inscrit au Martyrologe le même jour que le pape s.Clément.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Clemens de Metz au 23 novembre.

 

 

Sisinnios de Cyzique

† 303

 

Sisinnios fut un évêque à Cyzique (Hellespont, auj. région turque au sud de la Mer de Marmara).

Durant la persécution de Dioclétien, il fut longtemps torturé, et décapité.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Sisinnios de Cyzique au 23 novembre.

Signalons ici que la ville de Cyzique, totalement chrétienne au 6e siècle, fut pillée par les Arabes au 7e siècle, et vidée de ses habitants. Les Croisés tentèrent de la relever, mais le centre historique devint une simple carrière de pierres. A partir du 14e siècle, la population passa progressivement à l’Islam sous la pression turque. Après le «traité» de Lausanne, on en expulsa les quelques Chrétiens qui s’y trouvaient encore.

 

 

Lucretia de Mérida

† 303

 

Lucretia semble avoir été une vierge de Mérida, qui fut martyrisée peut-être sous Dioclétien.

Son nom a été diversement orthographié : Leocritia, Leucretia, Leucricia.

Le Martyrologe Romain mentionne sainte Lucretia de Mérida au 23 novembre.

 

 

Amphilochios d’Iconium

† 400

 

Amphilochios fut le fils d’Amphilochos et de Livia. Amphilochos était avocat à Diocésarée, une localité proche de Nazianze (ou un petit bourg de cette ville, act. Bekarlar, Bekar, Nenezi, Turquie CS).

Les deux amis que furent s.Basile de Césarée et s.Grégoire de Nazianze (v. 2 janvier), connurent Amphilochios de très près et le considérèrent un peu comme leur fils. Il serait donc né bien après eux, vers 340 ou 350.

Livia mourut fort jeune, laissant deux garçons et une fille : Amphilochios, Euphemios et Theodosia. Les deux garçons étaient très liés, et la douleur d’Amphilochios fut grande lorsqu’Euphemios mourut, assez jeune.

Amphilochios s’orienta vers le droit ; il étudia à Constantinople.

Vers 369, il eut des problèmes d’argent et s.Basile l’adressa à Themistios, un rhéteur fort puissant à la cour et ami du père d’Amphilochios. Mais celui-ci préféra rejeter le monde. Il se retira près de son vieux père, qui vivait dans un trou perdu, Ozizala, où ne poussaient que les herbes. S.Basile leur envoya du blé.

Vers 373, un ami d’Amphilochios, nommé Heraclides, vint consulter s.Basile… et resta auprès de lui, au grand désappointement d’Amphilochios qui le «menaça» même de procès ! L’avocat pointait encore !

Amphilochios progressait dans la voie de la perfection, grâce aux conseils de s.Basile. Il avait surtout une grande qualité : l’humilité ; il ne craignait rien tant qu’être appelé à quelque ministère dans l’Eglise, dont il se sentait absolument incapable.

Mais s.Basile avait une autre idée : il lui fallait un candidat sûr pour le siège épiscopal d’Iconium, et c’est à son jeune ami qu’il pensa.

Amphilochios se «mit au travail» avec ardeur, invoquant fidèlement et humblement les lumières de s.Basile. Les deux amis se rencontraient volontiers. Ainsi, par Amphilochios, Basile rayonnait bien au-delà de son propre diocèse, pratiquement sur presque toute l’Asie Mineure.

S.Basile dédia à Amphilochios son traité sur l’Esprit-Saint.

En 379, s.Basile mourut. Heureusement, l’amitié de s.Grégoire de Nazianze ne fit pas défaut à Amphilochios, qui fut d’ailleurs un des évêques les plus écoutés de cette période.

Il combattit les erreurs et les hérésies. Outre l’arianisme, il s’en prit aux messaliens qui prétendaient passer leur temps à prier, vivant d’aumônes, et se faisant appeler bien modestement anges, prophètes, patriarches, et même christs. Le concile de Side, sous la présidence d’Amphilochios, se chargea de les condamner.

On ne connaît pas la date précise de la mort d’Amphilochios. Il «disparaît» après 394. Il mourut bien probablement vers 400.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Amphilochios d’Iconium au 23 novembre.

 

 

Séverin de Paris

† 540

 

Séverin fut un ermite, qui vivait en reclus sur les bords de la Seine près de Paris, au temps du roi Childebert 1er.

Sa sainte vie attira beaucoup de gens, par curiosité pour les uns, comme c’est souvent le cas, par respect pour d’autres, que ce genre de vie attirait.

S.Cloud (Clodoald, v. 7 septembre) fut de ceux qui vinrent auprès de Séverin par réel désir de se consacrer à Dieu. Séverin remit à Cloud l’habit religieux et le tonsura.

On ne dit rien d’autre sur Séverin, et c’est regrettable.

Il mourut vers 540.

L’église Saint-Séverin s’élève sur l’emplacement de son ermitage.

Saint Séverin de Paris est commémoré le 23 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Gregorio d’Agrigente

† 603

 

Gregorio pouvait être sicilien d’origine, et plus précisément d’Agrigente.

Il serait allé en Syrie pour être moine, puis serait venu à Rome.

C’est là que le pape le connut et l’ordonna évêque d’Agrigente, septième titulaire de ce diocèse (590).

Mais comme Nul n’est prophète en son pays (cf. Mt 13:57), ses ennemis le noircirent avec une histoire de femme et le dénoncèrent au pape.

Convoqué à Rome en 591 par le pape Grégoire le Grand (v. 12 mars), il y fut «mis en prison», disons : retenu tant que durait l’enquête, mais fut enfin libéré, peut-être en 598, en tout cas avant 603, et recouvra son poste.

Justifié, Gregorio composa un commentaire sur le Livre de l’Ecclésiaste, que nous appelons aujourd’hui le Qohélet. Cet ouvrage est rédigé en grec, car la Sicile était largement sous l’influence de la culture grecque et même de la liturgie de Byzance, même si les moines se réclamaient de l’Eglise romaine.

On ne connaît pas la date exacte de la mort de Gregorio, d’autant plus qu’on ne sait pas exactement quand fut nommé son successeur, Esilirato ; ce fut en tout cas après 603.

Saint Gregorio d’Agrigente est commémoré le 23 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Columbanus de Luxeuil

543-615

 

Columbanus (Colomban) naquit en 543 dans une riche famille à Nobber (ou Navan, comté de Meath, Aileach, Irlande).

Encore enceinte, sa mère eut la vision d’un soleil qui sortait de son sein, l’avertissant du grand rôle illuminateur qu’aurait son fils.

Columbanus reçut donc une éducation très soignée, mais le garçon, rejetant le monde, alla étudier à Cluain Inis (comté de Donegal) et entra vers 563 au monastère de Bangor (Belfast), où il resta une trentaine d’années.

Il fonda le couvent de Durrow, puis décida de «pérégriner» en Europe avec douze compagnons, en vue de rechristianiser l’Europe, frappée par les invasions et les divisions.

Ils abordèrent en Armorique (585), où deux petits villages remontent à leur arrivée : Saint-Colomb-Major et Saint-Colomb-Minor (Saint-Malo). Puis ils firent un important travail d’évangélisation dans le nord-est de la Gaule.

Ils s’établirent à Anagrates (Annegray, Voivre, Haute-Saône). Columbanus aurait «ravi» à un ours une petite cabane pour établir sa retraite, et y fit jaillir une source.

Les vocations se multipliant, Columbanus fonda un autre monastère à Luxeuil, une ancienne station thermale romaine abandonnée. Il y eut jusqu’à trois cents moines, occupés à la copie, à la pharmacie, à l’enseignement.

En 603, après le concile de Châlon qui voulait adopter la date romaine de Pâques, Columbanus, mal informé du problème, essaya de protester et même en appela au pape.

Puis Columbanus, invité par la reine Brunehaut, reprocha saintement au roi Thierry son concubinage. On l’emprisonna à Besançon, il s’évada. La reine lui ordonna alors de quitter les lieux. Il  alla s’embarquer à Nantes pour repartir en Irlande, mais la tempête le fit échouer en Bretagne. Il alla demander protection au roi de Neustrie, Clotaire II. Mais Columbanus sentait qu’il n’était pas arrivé au but de son voyage et poursuivit vers l’Austrasie.

Là, la reine Brunehilde fit assassiner le roi Thibert II, qui avait bien accueilli Columbanus. Ce dernier poursuivit son chemin et gagna Bregenz (sur le lac de Constance) où fut construit un monastère.

Se voyant encore menacé par Brunehilde, Columbanus passa les Alpes ; un de ses compagnons s’arrêta dans les Alpes, et fut à l’origine du monastère Saint-Gall.

Columbanus finit par fonder un nouveau monastère près de Bobbio (Plaisance, Italie NO), en 614, où il mourut en 615 et fut bientôt canonisé.

Saint Colombanus a laissé quelques écrits, des lettres et surtout une Règle.

Ses pérégrinations l’ont rendu Patron des motocyclistes.

Le jour de la mort de saint Columbanus serait le 21 (ou le 22) novembre ; ces jours étant historiquement et traditionnellement consacrés à la Présentation au Temple de Marie et à sainte Cécile, saint Colomban est actuellement fêté le 23 novembre et mentionné en ce jour au Martyrologe.

 

 

Trudo de Zerkingen

† 690

 

Trudo (Trudon, Trond) naquit en Hesbaye (act. Belgique), d’une importante famille franque.

Jeune, il fréquentait les églises et aurait promis à Dieu d’en bâtir une.

Une nuit, il eut une vision, ou un rêve, qui le détermina à aller trouver l’abbé s.Remacle (v. 3 septembre) ; il devint son disciple.

Sur le conseil de ce dernier, Trudo se rendit alors auprès de l’évêque de Metz, Chlodulf (v. 8 juin), qui l’ordonna prêtre (vers 657).

Trudo aurait alors remis au diocèse de Metz ses terres de Sarchinium (act. Zerkingen), dans le Limbourg.

Revenu à Tongres, il prêcha dans tout le diocèse, puis bâtit enfin l’église de son vœu, à Sarchinium, en l’honneur des saints Quentin et Remi (v. 31 octobre et 13 janvier).

Des jeunes de noble famille voulurent vivre auprès de lui : un monastère naquit, où Trudo passa le reste de ses jours.

Il mourut vers 690. De très nombreux miracles se produisirent sur sa tombe, des milliers de pèlerins accouraient et campaient à cet endroit. La renommée de s.Trudo fut telle que quiconque se réclamait de lui, pouvait circuler sans être inquiété. La seule vue de la tour du monastère arrêtait les bandits.

C’est ainsi que Zerkingen devint Saint-Trond. L’église de l’abbaye qui s’y trouvait fut détruite en 1789, il n’en restait que la tour. Les bâtiments restants furent occupés par le Petit séminaire : l’église qui y fut construite alors disparut avec tous les bâtiments dans un incendie en 1975 ; le moulin, seul vestige, sauta dans une explosion en 1992. Sic transit gloria mundi !

Saint Trudo de Zerkingen est commémoré le 23 novembre dans le Martyrologe Romain.

Marguerite de Savoie

1382-1464

 

Il sera bon de bien distinguer entre plusieurs princesses et reines du même nom : 

- la plus ancienne connue sera l’objet de cette notice ;

- une autre mourut en 1479, dont le père devint l’antipape Félix V ; elle fut épouse d’Ulrich V de Würtemberg ; 

- une autre, de la maison de Savoie, mourut en 1655 ; elle fut vice-reine du Portugal ;

- une autre enfin fut reine d’Italie et mourut en 1926.

 

Née vers 1382 à Montferrat, notre Marguerite était la fille d’Amédée de Savoie et de Catherine de Genève. Par sa mère, elle était la nièce du pape d’Avignon Clément VII.

Comme on le voit, elle connut de plein fouet le schisme d’Occident. C’était sa première tristesse.

Sa deuxième tristesse furent les guerres incessantes entre Savoie, Montferrat et Saluces.

Sa troisième tristesse fut la mort de ses parents alors qu’elle n’était qu’adolescente.

Son oncle lui arrangea son mariage avec Théodore II Paléologue, veuf, qui avait un fils et une fille (Sophie) guère plus jeunes qu’elle. Elle les conquit par son amour maternel, et apprivoisa son brutal mari.

En 1411, une épidémie de peste et une famine ravagèrent Gênes ; Marguerite organisa des secours. La nuit, elle se flagellait pour «apaiser le courroux divin».

En 1418, à la mort de son mari, elle songea à marier Sophie avec le fils de l’empereur de Constantinople, un Paléologue aussi, et le mariage aurait pu contribuer à un rapprochement de Byzance, mais le mariage n’eut pas lieu.

Elle se retira alors à Alba (Cuneo, Piémont) où son palais devint un petit monastère. Marguerite se délectait de la lecture de l’Ecriture, des lettres de sainte Caterina de Sienne, qui devait être bientôt canonisée en 1461 (v. 29 avril). 

Marguerite fut alors demandée en mariage par le duc de Milan, Visconti, auquel elle fit répondre qu’elle avait fait le vœu de chasteté. Et comme Visconti insistait, elle revêtit ostensiblement l’habit du Tiers-Ordre dominicain. 

En 1448, elle passa au Second Ordre, celui des religieuses cloîtrées. Elle fut plusieurs fois élue prieure, mais exceptionnellement elle porta le titre d’abbesse, ce qui n’altéra pas un instant son humilité : elle portait toujours un habit de toile grossière et s’ingéniait à servir plutôt qu’à être servie (cf. Mc 10:45). Désormais elle s’efforçait de donner l’exemple à sa communauté, veillant, priant, jeûnant, se mortifiant. Elle aimait les tâches les plus humbles, comme de nourrir les poules ou balayer les couloirs, faire la vaisselle ou bêcher au jardin.

Alors que son premier directeur spirituel avait été s. Vincent Ferrer (v. 5 avril), elle eut à Alba un aumônier qui jugea opportun de sanctifier davantage encore Marguerite. Elle avait un gentil chevreuil, bien dressé, qui savait sonner la cloche quand on lui montrait la corde, et qui servait de messager entre l’abbesse et les sœurs : l’aumônier le fit disparaître ; et Marguerite se plia à l’injonction sans le moindre ressentiment.

D’après la chronique du couvent, le Christ apparut à Marguerite en lui proposant de choisir entre trois dards : maladie, calomnie ou persécution. Marguerite accepta les trois, et désormais vécut dans une continuelle épreuve. Physiquement, elle fut abattue par la goutte et tordue par les rhumatismes. Les mauvaises langues l’accusèrent d’hypocrisie, de paresse, d’intempérance même, et Visconti, qui voulait auparavant l’épouser, alla jusqu’à la dénoncer comme hérétique vaudoise.

Au milieu de ces tourments, Marguerite restait douce et empressée. Elle pardonnait aux calomniateurs et priait pour eux. Elle prit soin des enfants de son beau-fils : pour l’une, elle obtint une guérison miraculeuse alors qu’elle était à la mort, puis elle la fit instruire et former avant son mariage avec le roi de Chypre ; pour l’autre, elle alla l’assister dans son agonie.

Elle eut une idée originale pour garantir le silence de son «monastère» dès l’entrée : elle établit un homme muet comme portier ; lequel aimait tellement son travail, qu’il le conserva bien fidèlement très longtemps.

Marguerite eut le don des miracles et des prophéties. Elle fit vérifier un jour que le vin qu’elle avait fait distribuer, n’avait pas quitté le tonneau ; elle annonça des événements qui se produisirent.

Un jour de très grande tempête, sa prière calma si rapidement les éléments déchaînés de la nature, qu’on entendit dans l’air des esprits malins qui criaient : Maudite Marguerite, qui nous a empêchés d’achever ce que nous avions si bien commencé. Son pouvoir sur les démons se vérifia plusieurs fois, même après sa mort. Une des Religieuses, qui était sans cesse attaquée par le Démon, vit Marguerite s’avancer solennellement et la prendre par la main, et désormais fut entièrement délivrée.

A Alba, d’où elle ne pouvait désormais plus guère bouger, elle approcha de la mort. On vit alors la visiter une pieuse Religieuse, habillée en Tertiaire dominicaine, qui repartit silencieusement comme elle était arrivée : ce devait être sainte Caterina de Sienne.

Le 23 novembre 1464, les habitants d’Alba virent une grande clarté et entendirent comme le doux écho d’une procession qui se dirigeait vers le monastère : c’était au moment de la mort de Marguerite.

Les nombreux miracles se multiplièrent encore après la mort de Marguerite et son culte fut autorisé dès le siècle suivant.

S’il n’y a pas eu de cérémonie particulière pour sa canonisation, la célébration de sa fête fut pleinement autorisée en 1671. Le Martyrologe mentionne la bienheureuse Marguerite de Savoie au 23 novembre.

Yu So-sa Caecilia

(Yu So-sa Jechillia)

1760-1839

 

Cæcilia devint catholique par l’œuvre de son époux, Chŏng Yak-jong Augustinus, qui fut martyrisé le 8 avril 1801 avec son fils Chŏng Ch’ŏl-sang Carolus, et dont elle était la seconde épouse.

Une fois convertie, elle montra une foi inébranlable au milieu des difficultés et des persécutions.

Lors de l’arrestation de son mari, elle fut elle aussi arrêtée avec ses trois enfants. Relâchée avec ses enfants, elle subit la confiscation de tous ses biens et s’en vint vivre chez son beau-frère à Mahyŏn (Kwangju, Kyŏnggi), qui cependant ne fut pas très accueillant.

Cette pieuse et courageuse veuve eut un rêve, dans lequel son mari (Augustinus) lui disait qu’il avait construit au Ciel une maison avec huit chambres, dont cinq était déjà occupées, et trois encore vides, réservées pour elle et ses deux enfants encore vivants.

En effet Cæcilia avait vu martyriser déjà cinq membres de sa famille dont, comme on l’a dit plus haut, son mari et son premier fils ; deux de ses enfants devaient à leur tour être torturés, Chŏng Ha-sang Paulus et Chŏng Chŏng-hye Elisabeth (qui furent martyrisés respectivement les 22 septembre et 29 décembre 1839).

Le rêve procura encore davantage de courage dans le cœur de cette vaillante veuve.

Pour l’heure, son fils Paulus fut ce catéchiste qui alla neuf fois en Chine supplier l’évêque d’envoyer des prêtres en Corée. Cette séparation dura longtemps et coûta beaucoup à Cæcilia, qui eut ensuite le réconfort de pouvoir vivre à Seoul avec son fils, quand il fut rentré (v. 22 septembre).

Désormais trop âgée pour se rendre utile matériellement, Cæcilia devint une femme contemplative, tout occupée à prier et à accueillir, parfois même se privant de nourriture pour donner à manger aux autres.

En 1839, un de ses neveux lui proposa de quitter Seoul et de le rejoindre à la campagne, pour fuir la persécution, mais elle répondit qu’elle préférait être martyrisée avec son fils Paulus.

Elle fut arrêtée le 19 juillet, et maltraitée comme on le faisait pour les grands criminels. Ayant refusé d’apostasier et de trahir ses amis chrétiens, elle reçut deux-cent trente coups de fouet lors de cinq interrogatoires.

Elle désirait être décapitée, comme tant d’autres Martyrs, mais la loi coréenne interdisait alors de décapiter une personne de cet âge (soixante dix-neuf ans). Le juge la fit battre à mort, mais elle ne mourut pas encore. Elle expira dans sa prison de Seoul, couchée à même le sol, prononçant les noms de Jésus et Marie.

C’était le 23 novembre 1839, lendemain de la fête de sainte Cécile, martyre.

Cæcilia fut béatifiée en 1925 et canonisée en 1984, en même temps que son mari et ses enfants Paulus et Elisabeth (mais pas Carolus). La fête liturgique des Martyrs de Corée est au 20 septembre.

 

 

Miguel Agustín Pro Juárez

1891-1927

 

Miguel naquit le 13 janvier 1891 à Guadalupe (Zacatecas, Mexique) et reçut au baptême les noms de José Ramón Miguel Agustín. La famille compta treize enfants.

Son père était ingénieur des mines ; Miguel eut deux sœurs aînées, qui furent elles aussi religieuses.

Petit, Miguel eut l’occasion d’accompagner son père sur les chantiers, où il put se rendre compte des conditions de travail et de vie des ouvriers.

Il entra au noviciat des Jésuites en 1911 à El Llano. 

Quand la persécution sévit, la famille souffrit bien des revers économiques et les Supérieurs jésuites firent partir les novices à l’étranger : Etats-Unis, Espagne (Grenade) et Belgique :  Miguel fut ordonné prêtre en Belgique, à Enghien, en 1925.

Préoccupé par les circonstances politiques de son pays, et soucieux de sa famille, Miguel fut affecté dans sa santé et souffrit beaucoup de l’estomac. Il dut être opéré plusieurs fois ; ses proches remarquèrent que, pour masquer ses douleurs, il s’efforçait d’être encore plus joyeux.

Finalement on lui concéda le retour et, courageusement, il vint dans son pays, où sévissait en 1926 une forte persécution.

Il vécut clandestinement, déguisé tour à tour en chanteur, en homme mondain, en paysan, en mécanicien, circulant à bicyclette. Avec une bonne dose d’humour, il se déplaçait avec sa guitare, chantait… et profitait de ses rencontres pour confesser et donner la communion, parfois jusqu’à quinze cents dans une seule journée ! Il convertit même des gens qui, officiellement, adhéraient au parti socialiste ou communiste, ennemi de l’Eglise.

Parfois, lors de «réunions» chez des amis, il prévoyait toute irruption de la police en faisant jouer quelque rythme de danse, de sorte qu’à la moindre alerte, il simulait un bal domestique, dansant avec la maîtresse de maison et évitant ainsi l’arrestation.

Son «arme» était le crucifix : Voilà mon arme, disait-il, avec ça, je n’ai peur de personne.

En 1927 cependant, les soupçons s’étant accumulés sur sa tête et celle de son frère Umberto, il fut accusé d’avoir trempé dans le complot contre le général Obregón (alors qu’il n’avait jamais accepté les façons «violentes»). La réalité était qu’une des voitures utilisées pour l’attentat avait précédemment appartenu à l’un des deux frères.

Il fut arrêté, «jugé» sans tenir compte des témoignages unanimes en sa faveur, et condamné à mort. Sur le chemin, un des membres du peloton s’avança et demanda pardon à l’oreille du père Miguel, qui le lui accorda de grand cœur.

Parvenu sur place, il demanda à prier un instant, s’agenouilla, puis se releva et adressa quelques mots de pardon aux bourreaux.

Il mit les bras en croix et ses dernières paroles furent : Vive le Christ Roi ! 

Il fut fusillé, le 23 novembre 1927.

Les autorités mexicaines interdirent toute manifestation publique et toute assistance à ses funérailles, à Mexico, de sorte qu’il y eut «seulement»… vingt-mille personnes.

Le père Miguel fut béatifié en 1988.

 

 

Felícitas Cendoya Araquistain

1910-1936

 

Felícitas naquit le 10 janvier 1910 à Azpeitia (Guipúzcoa, Espagne), de Antonio et Isabel, des parents très chrétiens.

La maman raconta que sa Felícitas avait quelque chose de «différent» des autres, au point qu’en l’entendant dire qu’elle voulait être religieuse, elle lui répondit : Toi, moniale, avec ton caractère ? Tu vas devoir le corriger, si tu veux être religieuse !

Elle entra en 1930, à vingt ans, au monastère madrilène de la Visitation, récemment fondé dans cette ville, avec le nom de María Cecilia.

Elle était jeune, vive, mais en même temps aimable, humble, serviable. Ses Consœurs la qualifièrent de Ange des petites choses. Elle avait vraiment appris à dominer son caractère revêche.

En 1935, elle fit les vœux solennels.

En 1936, la communauté dut se dissoudre ; un groupe alla se réfugier à Oronoz (Navarre), pour fuir la révolution. Notre María Cecilia fut des sept qui restaient à Madrid. Elle aurait pu rejoindre sa propre famille, mais refusa énergiquement de quitter sa famille religieuse. Basque, elle ne connaissait pas grand monde, et parlait mal l’espagnol. Cela s’ajouta à toutes ses peines et à tous ses sacrifices, qu’elle souffrit plus que toutes les autres, surtout dans son ultime isolement.

(Voir ici d’autres détails sur la vie des sept Religieuses à Madrid, dans la notice de Amparo de Hinojosa). 

Parvenue au lieu du supplice, voyant que sa voisine était tombée morte, Cecilia se mit à courir comme une folle et on la laissa filer. Mais elle tomba un peu plus loin sur un groupe de Gardes et se livra spontanément en leur disant : Je suis une Religieuse.

Arrêtée, on la conduisit le lendemain matin à une des plus sombres prisons, les tristement célèbres tchékas, où on la mit avec une douzaine d’autres femmes. Le sol était mouillé, il n’y avait qu’un sommier pour toutes, il faisait froid.

Cecilia se mit dans un coin, vite approchée par une autre détenue. Elle répondit immédiatement, comme aux Gardes : Je suis une Religieuse, et de lui raconter comment vivaient les Visitandines dans leur cachette, ne pouvant cependant préciser où on les avait emmenées en prison, car elle ne connaissait pas Madrid.

Quand on appela certaines des détenues, Cecilia les encouragea à souffrir pour Dieu. Certaines furent remises en liberté (et purent raconter les détails que leur avait racontés Cecilia), d’autres furent fusillées : à toutes elles promit qu’elle ne cacherait pas sa qualité de religieuse. Cecilia les vit toutes partir et se sentit bien seule, mais on lui fit bientôt signer un papier, sur lequel on traça une croix en rouge, signe de sa condamnation, qu’elle avait déjà remarqué pour les autres.

Au soir du 22 novembre, jour de la fête de sainte Cécile, on la conduisit au cimetière de Vallecas (hors de Madrid), où elle fut fusillée peu après minuit. On retrouva son cadavre au matin du 23 novembre 1936.

Cecilia - Felícitas fut fidèle jusqu’au bout.

María Cecilia ainsi que ses six Compagnes ont été béatifiées en 1998.

 

 

Jaime Nàjera Gherna

1910-1936

 

Jaime (on trouve aussi Jaume, Jacques) naquit le 25 juillet 1910 à Barcelone, en la fête de l’apôtre Jacques le Majeur, dont il reçut le nom au Baptême.

Entré chez les Capucins en 1925, il prit à la profession le nom d’Alejandro et fut ordonné prêtre en 1933.

Excellent prédicateur, on le demandait de tous côtés ; il avait une prédilection pour la catéchèse aux enfants, particulièrement pour ceux de familles pauvres.

Son couvent ayant été réquisitionné, saccagé et détruit, il trouva refuge en divers endroits. En dernier lieu, il se trouvait dans une pension, où il fut probablement dénoncé par une employée. Une patrouille vint «perquisitionner» et l’arrêtèrent avec un autre prêtre. Il ne manifesta aucune résistance.

Emmené à la tcheka, il fut condamné à mort.

Il reçut la grâce du martyre à Montcada le 23 novembre 1936 et fut béatifié en 2015.

 

 

Maria Angela Alfieri

1891-1951

 

Maria Angela Domenica était née à Borgo Vercelli (Vercelli, Italie) le 23 février 1891.

Entrée chez les Sœurs de la Charité, celles fondées par sainte Jeanne-Antide Thouret (v. 24 août) en 1911, à vingt ans, elle prit le nom de Enrichetta (Henriette). 

Elle s’occupait d’un jardin d’enfants à Vercelli depuis plusieurs années, lorsqu’on lui diagnostiqua le Mal de Pott, qui l’obligea à suspendre toute activité. Cette sorte de tuberculose, incurable, affecte la colonne vertébrale. 

Un pèlerinage à Lourdes ne provoqua d’abord aucun changement, mais après d’intenses prières à Marie Immaculée, la sœur Enrichetta fut totalement guérie le 25 février 1923 (deux jours après son trente-deuxième anniversaire), à tel point qu’en mai de la même année elle était chargée d’une mission particulière à la prison San Vittore de Milan. Son apostolat eut un franc succès auprès des prisonniers et lui valut l’épithète de Mère et Ange de San Vittore.

Quand la guerre éclata, la prison de Milan devint un quartier SS, où l’on enferma les Juifs destinés aux camps de concentration. Sœur Enrichetta fit tout ce qu’elle put pour soulager autant que possible ces malheureux prisonniers innocents.

On la trouva cependant en possession d’un billet écrit par une femme qui conseillait à ses proches de se cacher. Elle fut arrêtée et emprisonnée plusieurs semaines, et même condamnée à mort ; elle fut quand même relâchée sur l’intervention de l’archevêque de Milan, le cardinal Alfredo Ildefonso Schuster (v. 30 août), qui obtint la clémence de Mussolini en personne.

Sœur Enrichetta fut alors mutée à la maison provinciale de Brescia, où elle rédigea un récit de sa prison.

Après la guerre, elle reprit son activité à la prison de Milan, jusqu’à sa mort, le 23 novembre 1951.

Le miracle retenu en vue de la béatification de Sœur Enrichetta fut, en 1994, la guérison inattendue d’une jeune italienne, sportive, atteinte d’une tumeur volumineuse, inopérable et très douloureuse, dont l’issue devait être fatale en quelques jours ; une tante, religieuse de cette congrégation, a alors demandé à la communauté de prier par l’intercession de Sœur Enrichetta : la tumeur a diminué subitement de 70%, à la stupeur des médecins, puis a complètement disparu ; la jeune femme s’est mariée, est mère de famille et n’a pas souffert de récidive. 

Sœur Enrichetta a été béatifiée en 2011. Son dies natalis est le 23 novembre.

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22 novembre 2023 3 22 /11 /novembre /2023 00:00

22 NOVEMBRE

 

I.

S Philémon et son épouse ste Appia (?) à qui s. Paul adresse son Epître ; Philémon serait devenu évêque à Colosses, ou à Gaza.

II.

Ste Cécile, martyre avec son fiancé Tiburce à Rome, patronne des musiciens (III.?).

IV.

S Ananias, martyr à Arbelles ; il vit les Anges venus l'emporter au ciel.

V.

S Benignus, évêque à Milan.

VI.

S Pragmatius, évêque à Autun.

VII.

S Aubeu, irlandais, évangélisateur en Artois, Hainaut, Picardie, et mort à Laon.

VIII.

S Sabinien, abbé à Menat.

XI.

Ste Tigridia, abbesse à Oña.

XIX.

Bx Salvatore Lilli, franciscain italien, et ses sept compagnons martyrs à Marsac : Baldji oğlu Ohannes, Khodianin oğlu Kadir, Kuradji oğlu Tzeroun, Dimbalac oğlu Vartavar, Yeremya oğlu Boghos, et les deux frères David oğlu David et Toros, béatifiés en 1982.

XX.

B Tommaso Reggio (1818-1901), évêque à Ventimille puis à Gênes, fondateur des Sœurs de Sainte-Marthe (contemplatives qui accueillent les pauvres), béatifié en 2000.

S Pedro Esqueda Ramírez (1887-1927), prêtre mexicain dévôt du Saint-Sacrement, martyr, fusillé, béatifié en 1992, canonisé en 2000 et fêté le 21 mai.

Bx Martyrs espagnols de 1936 :

- béatifiés en 2001 :

Lasalliens : près de Valencia, Julián Torrijo Sánchez (Elías Julián) et Francisco Lahoz Moliner (Bertrán Francisco) (*1900, 1912) ;

- béatifié en 2007 :

Carmes de l’Ancienne Observance : près de Barcelone, le prêtre Ferrán Lloveras Pulgsech (Ferran María, *1902) ; il était le treizième de quatorze enfants ;

- béatifié en 2017 :

Diocésains : à Almería, Aquilino Rivera Tamargo (*1907).

 

Bse Anna Kolesárová (1928-1944), jeune fille slovaque, martyre de sa virginité, béatifiée en 2018.

Philémon et Apphia

1er siècle

 

Philémon était un riche habitant de Colosses. Il rencontra saint Paul et devint chrétien, un chrétien convaincu qui prêchait l’Evangile autour de lui et réunissait les frères dans sa maison.

Il avait aussi un esclave qui s’appelait Onésime, un beau nom qui signifie «utile, qui apporte profit», mais auquel Onésime ne faisait pas honneur : il était paresseux et, après avoir volé son maître, il s’enfuit à Rome pour échapper au châtiment.

A Rome, Onésime rencontra saint Paul qui le baptisa et le renvoya en le munissant d’une courte lettre adressée à Philémon, Apphia et Archippe, sans doute sa femme et son fils. Doucement saint Paul invitait Philémon a bien recevoir Onésime ; il suggérait, sans l’exiger, de lui accorder la liberté. En achevant il lui annonçait sa propre visite comme probable.

Cette lettre à Philémon fait partie du canon des Ecritures retenu par l’Eglise.

Nous ne savons pas ce que fit Philémon, comment il accueillit Onésime, mais la tradition orientale en a fait un saint évêque à Colosses où il serait mort en martyr.

Notre Martyrologe le commémore avec son épouse Apphia, au 22 novembre.

 

 

Cæcilia

Valerianus, Tiburtius, Maximus

3e siècle

 

Puisque la Patronne des musiciens est délibérément classée parmi les «légendes» auxquelles on n’attribue pas de grande valeur historique, on trouvera ici des lignes reprises à une Bienheureuse, stigmatisée, voyante illettrée et inculte, et de surcroît non musicienne, ce qui ne risque pas de la faire taxer d’illuminée ou de parti pris (voir Anna Katharina Emmerick, le 9 février).

«Je vis Cécile comme une très belle personne, douce et active, avec des joues vermeilles et un charmant visage, presque comparable à celui de Marie. Je la vis jouer dans les cours avec d’autres enfants. La plupart du temps un ange était près d’elle sous la forme d’un aimable petit garçon : il lui parlait et elle le voyait, mais il était invisible pour les autres. Il lui avait défendu de parler de lui… Elle avait environ sept ans.

«Je la vis aussi assise seule dans sa chambre : l’ange était auprès d’elle et lui apprenait à jouer d’un instrument : il lui mettait les doigts sur les cordes et souvent aussi tenait une feuille devant elle. Tantôt elle avait sur les genoux comme une caisse où des cordes étaient tendues et alors l’ange planait devant elle, tenant un papier sur lequel elle levait les yeux ; tantôt elle tenait appuyé contre son cou un instrument semblable à un violon : elle en pinçait les cordes de la main droite et soufflait dans l’intérieur de l’instrument où il y avait une ouverture qui semblait garnie d’une peau. Il rendait un son très agréable.

«(La Sainte) avait sur les genoux une petite caisse plate, de forme triangulaire, haute de quelques pouces, sur laquelle étaient tendues des cordes qu’elle pinçait avec les deux mains…

«Je vis aussi se tenir près d’elle un jeune homme qui avait quelque chose de singulièrement pur et délicat : il était plus grand qu’elle, mais il se montrait humble et soumis vis-à-vis d’elle et il était à ses ordres. Je crois que c’était Valérien : car ensuite je le vis avec un autre attaché à un poteau, battu de verges, puis décapité…

«Je vis que Cécile avait une suivante chrétienne par l’entremise de laquelle elle fit connaissance avec le pape Urbain. Je vis souvent Cécile et les compagnes de ses jeux remplir de fruits et d’aliments de toute espèce les plis de leurs robes qu’elles relevaient sur leur côté comme des poches (et elles) se glissaient jusqu’à une porte de la ville. De pauvres gens habitaient dans les murs, et il y avait des chrétiens dans des trous et des caveaux souterrains qui servaient de prisons.

«On introduisait (Cécile) dans le souterrain, et une fois on la fit entrer dans un caveau où un homme la conduisit au pape Urbain. Je vis qu’il l’instruisit en lui faisant lire des manuscrits… Je me souviens confusément qu’elle fut aussi baptisée dans ce souterrain.

«Je vis ensuite que le jeune Valérien, étant avec son précepteur près des jeunes filles qui s’amusaient, voulut, en jouant, prendre Cécile dans ses bras et que celle-ci le repoussa. Il se plaignit à son précepteur qui rapporta la chose aux parents de Cécile. Je ne sais pas ce qu’elle lui avait dit, mais ils punirent Cécile qui n’eut plus la liberté de sortir de sa chambre…

«J’eus aussi une vision de leur mariage. Cécile et Valérien étaient parés de guirlandes et avaient des habits de fête de couleurs variées… Je les vis après cela seuls l’un avec l’autre dans une chambre. Cécile lui dit qu’elle avait un ange près d’elle, et comme Valérien demandait à le voir, elle répondit qu’il ne le pouvait pas tant qu’il n’était pas baptisé.»

(La suite est un condensé de la Passio de sainte Cécile)

Valérien alla trouver Urbain et reçut le baptême ; puis il lui amena aussi son frère, Tiburce, qui reçut le baptême à son tour. Puis Valérien et Tiburce convainquirent leurs bourreaux de se convertir, parmi lesquels un certain Maxime. Ayant ensuite refusé de sacrifier à Jupiter, Valérien et Tiburce furent décapités, tandis que Maxime fut fouetté à mort.

Ensuite Cécile fut soumise à un interrogatoire et, refusant de renier sa foi, fut condamnée à être brûlée dans sa propre salle de bains, comme si on cherchait aujourd’hui à asphyxier quelqu’un dans un hammam trop chaud. Mais Cécile ne mourut pas encore, c’est alors qu’elle fut frappée ; ici on reprend les mots de la bienheureuse Anna Katharina, qui est plus précise, dans son ignorance :

«Je vis aussi le martyre de sainte Cécile dans une cour ronde située devant la maison. Dans la cour, un grand feu était allumé sous une chaudière dans laquelle je vis la vierge assise, les bras étendus : elle était vêtue de blanc, resplendissante et toute joyeuse. Un ange, entouré d’une auréole rouge, lui tenait la main : un autre tenait une couronne de fleurs au-dessus de sa tête… Cécile, après cela, fut retirée de la chaudière et frappée trois fois sur le cou avec une épée courte… Je la vis aussi vivant encore après ses blessures et s’entretenant avec un vieux prêtre que j’avais vu précédemment dans sa maison. Plus tard je vis cette même maison très changée et transformée en église. Je vis qu’on y conservait beaucoup de reliques, notamment le corps de Cécile d’un côté duquel plusieurs parties avaient été enlevées…»

 

On le voit, les visions d’Anna Katharina n’ont rien d’incroyable, et confirment les éléments de la Passio.

Sainte Cécile est donc, et reste, la céleste Patronne des musiciens.

Elle est mentionnée au Canon Romain de la messe, dans la prière du Nobis quoque peccatoribus, et dans le Martyrologe au 22 novembre.

Quant aux autres Martyrs, Valérien, Tiburce et Maxime, ils sont commémorés au 14 avril, mais sans précision de date.

 

 

Ananias d’Arbèle

† 345

 

Ananias vivait à Arbèle (Perse).

C’était un pieux chrétien. Il fut arrêté sur l’ordre du mobed (prêtre) Ardisag.

Ananias fut roué de coups à trois reprises, torturé avec des peignes de fer, et laissé pour mort sur la voie publique.

De nuit, d’autres Chrétiens le ramassèrent et le portèrent dans sa maison, où il fut vite entouré de l’évêque et des fidèles. Il reprit connaissance, mais juste pour voir les anges lui apparaître et l’emmener au ciel sur une longue échelle lumineuse, telle l’échelle de Jacob (cf. Gn 28:12).

Ce fut sous Shapur II,  le 22 novembre 345.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Ananias d’Arbèle au 22 novembre.

 

 

Benignus de Milan

† 477

 

Benignus fut le vingt-deuxième évêque de Milan, si l’on retient s.Barnabé comme premier évêque (v. 11 juin), à partir de 465, ou peut-être à partir de 470.

Dans la première hypothèse, Benignus aurait pu assister au concile romain de 465, mais on n’y voit pas figurer son nom dans les actes.

Dans la deuxième hypothèse, il aurait reçu l’épiscopat en 470, et aurait occupé le siège de Milan jusqu’en 477.

Avec le Martyrologe, on répétera que durant le grand désarroi des invasions, il administra l’Eglise qui lui était confiée, avec suprême constance et piété.

C’est en effet en 476 qu’Odoacre assassina l’empereur Flavius Orestes et amena la fin de l’empire romain. Ceci justifie qu’on date l’épiscopat de Benignus de 470 à 477. Mais Rome avait été saccagée tout juste vingt ans plus tôt, en 455, et les Barbares n’avaient pas épargné d’autres villes sur leur passage ; cette considération permet alors de maintenir cet épiscopat entre 465 et 472.

Benignus mourut le 22 novembre.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Benignus de Milan au 22 novembre.

 

 

Pragmatius d’Autun

† 520

 

Il fut le onzième évêque d’Autun.

Les dates de son épiscopat (500-520) demeurent approximatives.

Il est prouvé qu’il assista au concile d’Epaone (517), où l'on devait examiner l'important problème de la réorganisation de l'Eglise locale, contre les ariens récemment écartés : le roi Sigismond venait d'accéder au trône après avoir renoncé à l'hérésie arienne.

Pragmatius fut un ami de deux autres saints évêques, Sidoine Apollinaire et Avit de Vienne (v. 21 août et 5 février).

Il s’efforça beaucoup de calmer les révoltes locales suscitées par les trop fortes pressions du royaume franc.

On pense que Pragmatius mourut vers 520.

Saint Pragmatius d’Autun est commémoré le 22 novembre dans le Martyrologe Romain.

Martyrs d’Arménie

1895

 

Voir la notice : Salvatore Lilli et sept Compagnons

 

 

Salvatore Lilli et sept Compagnons

1853-1895

 

Salvatore (Sauveur) était né le 19 juin 1853 à Cappadocia (L’Aquila, Italie C), de Vincenzo et Annunziata.

Il entra chez les Pères franciscains en 1870 et fit les premiers vœux l’année suivante.

Ses études se déroulèrent en Terre Sainte, car à partir de 1873 les ordres religieux avaient été supprimés de l’Italie, et Salvatore fut ordonné prêtre à Bethléhem en 1878.

Il prêcha à Jérusalem pendant deux ans, revint quelque temps en Italie (1886), puis fut envoyé en 1890 comme curé à Marasc (Arménie, dans l’actuelle Turquie).

Il développa une intense activité, construisant des écoles, des cliniques, des maisons pour les délaissés, préconisant des mesures d’hygiène avancées pour l’époque.

L’épidémie de choléra de 1891 fut pour lui une occasion d’élargir encore plus sa charité.

Il fut ensuite nommé curé dans la localité de Mujuk-Deresi, toujours en Arménie, en 1894.

Or entre 1894 et 1897, le Sultan, qui soupçonnait les Chrétiens Arméniens d’être d’entente avec les puissances occidentales, décida de les combattre et de les exterminer. On sait que le génocide d’Arménie emporta entre cent et trois-cent mille victimes.

En 1895, la région de Mujuk-Deresi fut occupée par les troupes islamistes. Les supérieurs du père Salvatore le pressaient de quitter l’Arménie pour échapper au massacre, mais il voulut énergiquement rester au milieu de ses paroissiens. 

Quand survinrent les Turcs, le père Salvatore s’avança pour porter secours à des blessés, et fut lui-même blessé à la jambe. Les troupes islamistes envahirent le couvent, et capturèrent le père Salvatore, avec sept Compagnons du Tiers-Ordre. 

En voici les noms. Le terme oğlu signifie «fils de» ; l’orthographe de ces noms est très différente selon les sources. Il y a parfois aussi des inversions. On ne connaît la date approximative de naissance que d’un seul d’entre eux. 

 

  • Baldji oğlu Ohannes (Jean, fils de Baldji), né vers 1860 à Mucuk (Mut, Mersin, Arménie), marié ;
  • Dimbalac oğlu Vartavar ;
  • Yeremya oğlu Boghos (Paul) ;
  • Khodianin oğlu Kadir ;
  • Kuradji oğlu Tzeroun ;
  • David oğlu David
  • David oğlu Toros (Théodore), probablement frère du précédent.

 

Déjà interrogés, menacés, maltraités, ils furent, huit jours après, tous les huit emmenés à Marasc, et enfermés dans l’église, où le père confessa ses Compagnons et les exhorta à accepter le martyre. Il y eut apparemment aussi d’autres victimes, dont on n’a pas conservé l’identité.

Conduits près d’une rivière au lieu-dit Kahramanmaraş, à deux heures de marche de là, de nouveau sommés - en vain - d’abandonner le christianisme et d’embrasser l’Islam, ils refusèrent. Ils furent torturés sauvagement et assassinés à coups de baïonnettes ; les cadavres furent ensuite honteusement profanés, et brûlés. 

Qui put raconter ces faits fut une petite fille de onze ans, qui avait été prise avec le groupe de nos Martyrs et qui fut ensuite épargnée. 

C’était le 22 novembre 1895.

Le père Salvatore Lilli et ses sept Compagnons ont été béatifiés en 1982.

 

 

Tommaso Reggio

1818-1901

 

Né le 9 janvier 1818 à Gênes (Italie) dans une famille noble, Tommaso eut d’abord un précepteur à domicile, puis fréquenta le Collège Royal, géré par les Pères de Somasque.

En 1838, il fut reçu bachelier en Droit.

En 1839, à vingt-et-un ans, il entra au séminaire de Gênes, d’abord comme externe, où il étudia la philosophie et la théologie. Il s’inscrivit alors dans la congrégation de l’Archange Saint Raphael, une association née en 1835 au sein du séminaire pour encourager les jeunes clercs à une vie encore plus intérieure et sanctifiée ; à tour de rôle, les membres étaient chargés d’être les «correcteurs» des autres, à la condition expresse de corriger d’abord pour eux-mêmes ce qu’ils auraient à reprendre chez leurs confrères.

Ordonné prêtre en 1841, à vingt-trois ans, Tommaso fut nommé vice-recteur du séminaire de Gênes, puis recteur de celui de Chiavari.

En 1851, il fut nommé abbé et curé de la collégiale de Sainte Marie de l’Assomption à Carignagno (Gênes), en même temps que professeur de morale au séminaire, où il organisa une vie de prière intense dans les premières heures de la matinée. Il est connu en effet que, facilement, les esprits des séminaristes (ou même des moines) peuvent céder à l’habitude, aux occupations diverses quotidiennes, donnant moins d’importance à la vie intérieure.

L’abbé Tommaso coopéra à la rédaction d’un quotidien, Stendardo Cattolico (L’étendard catholique), dont il fut même directeur en 1861. Sur la demande de Pie IX, il ferma cette édition, un peu à contre-cœur, en signe de protestation contre les dispositions anticléricales des autorités italiennes.

En 1877, il fut nommé évêque coadjuteur, puis évêque titulaire de Ventimille.

En 1878, il fonda les Sœurs de Sainte Marthe, qui se signalèrent tellement durant l’épidémie de choléra de 1884 à Piani di Latte (Imola), qu’elles reçurent la médaille de bronze du gouvernement ; en 1887, elles fondèrent un orphelinat à Ventimille ainsi que la Maison de la Miséricorde à San Remo. Aujourd’hui elles sourient encore en Argentine, au Brésil et au Chili, au Liban, en Inde.

Le profond désir de l’évêque était d’associer les laïcs à la vie de l’Eglise, au lieu de les abandonner au simple rôle de spectateurs, devant l’activité du clergé.

Il proposa bientôt sa démission, craignant d’être trop âgé pour bien gérer la vie d’un diocèse. Au contraire, en 1892, il fut nommé archevêque de Gênes. Il fallut obéir.

Comme tel il s’employa à adoucir les relations entre Eglise et Etat : c’est lui qui obtint du Vatican l’autorisation de célébrer à Rome les obsèques religieuses du roi Umberto I, assassiné à Monza. Il obtint aussi des autorités laïques l’autorisation pour la procession de la Fête-Dieu, pour la création de paroisses, pour la restauration de la cathédrale de Gênes. Il fonda aussi une Faculté Pontificale de Droit ainsi qu’une Ecole supérieure de Religion.

Attentif aux besoins réels de la population, il fut aux côtés des ouvriers pour leur obtenir le repos dominical et des heures de travail «humaines». Il développa les œuvres sociales catholiques. Devant le nombre élevé (déjà à cette époque) d’immigrés, il chercha à les faire sortir de la clandestinité par un système d’assistance efficace.

En septembre 1901, il se rendit (dans un wagon de troisième classe) en pèlerinage à Triora pour l’érection de la statue du Christ Rédempteur sur le Saccarello. Brusquement une forte douleur au genou le cloua au lit : une grave infection, incurable, le porta à la mort, le 22 novembre 1901. Il avait quatre-vingt trois ans.

Il mourut en disant : Dieu, Dieu, Dieu seul me suffit.

Il avait demandé à être enterré simplement, sur place, à Triora, mais le clergé lui-même jugea opportun d’inhumer le Pasteur au milieu de son troupeau, et l’archevêque fut inhumé aux côtés de ses prédécesseurs, dans la chapelle du Petit séminaire de Chiappeto.

A leur tour, les Sœurs de Sainte-Marthe voulurent plus tard l’avoir auprès d’elles, et les restes du Fondateur arrivèrent en 1951 dans leur chapelle de Gênes, pour le cinquantenaire de sa mort.

Mgr Tommaso Reggio fut béatifié en 2000.

 

 

Pedro Esqueda Ramírez

1887-1927

 

Pedro naquit à San Juan de los Lagos (Jalisco, Mexique) le 29 avril 1887.

Après l’école privée, il alla en 1902 au séminaire de Guadalajara, qui fut fermé et réquisitionné en 1914.

Pedro rejoignit alors San Juan, où il assistait le curé en tant que diacre.

Ordonné prêtre en 1916, il fut pendant dix ans vicaire en son pays natal, où il se dévoua sans mesure à la formation des enfants, fondant pour eux une école de formation des catéchistes.

Zélé pour le culte du Saint Sacrement, il organisa en pleine persécution des «tours de garde» dans les familles, pour maintenir l’adoration perpétuelle de l’Eucharistie.

A partir de 1926, la persécution s’intensifiant, il se cacha en diverses maisons.

Arrêté le 18 novembre 1927, frappé, il eut une grosse blessure au visage. Un des soldats lui dit : Maintenant, tu vas pouvoir regretter d’être curé, à quoi le prêtre répondit : Oh non, pas un instant, et il ne me manque plus grand chose pour voir le Ciel.

On le sortit de sa prison pour aller le fusiller. On laissait approcher la population, pour l’impressionner, mais don Pedro encourageait encore les enfants : N’oubliez pas votre catéchisme, pour rien au monde.

Il écrivit encore quelques recommandations à l’intention de ses catéchistes.

Parvenu au village de Teocaltitlán, il reçut trois balles dans la tête et tomba ainsi en martyr du Christ, le 22 novembre 1927.

Don Pedro fut béatifié soixante-cinq ans plus tard, le 22 novembre 1992 et canonisé en 2000.

Les Martyrs mexicains ont leur fête liturgique commune le 21 mai.

 

 

 

Julián Torrijo Sánchez

1900-1936

 

Julián naquit le 17 novembre 1900 à Torrijo del Campo (Teruel, Espagne) et fut baptisé le lendemain.

Son père, charpentier, lui enseigna le métier.

Il entra au noviciat des Frères des Ecoles Chrétiennes de Cambrils en 1916, reçut l’habit en 1917 à Hostalets de Llers (Gerona) et prit le nom de Elías Julián.

Son premier apostolat fut avec les enfants de Santa Coloma de Farnés (1920), puis en 1925 il fut chargé des travaux de charpente à Cambrils.

En 1928, il fut nommé administrateur à Manlleu ; en 1929, il fut professeur à San Hipólito de Voltregá, puis à Condal.

En 1934, il fut à l’école Notre-Dame du Carmel de Barcelone.

Une maladie le fit soigner à Cambrils, où le surprit la persécution de 1936.

Avec son Confrère, le Frère Bertrán Francisco, il organisa le voyage des élèves dans leurs familles, mais ils furent interceptés à Segunto par les miliciens. Ils purent voyager jusqu’à Valencia, mais ne purent continuer, de sorte que les deux Frères s’employèrent à faire recevoir leurs élèves dans des familles connues sur place.

Ils s’efforçaient ensuite de leur rendre visite, pour les encourager, les fortifier. Mais ils furent de nouveau arrêtés, reconnus comme Religieux et mis en prison.

Du siège du Gouvernement, ils furent transférés à la prison Modelo de Valencia, avant d’être fusillés dans les environs de Valencia, au lieu-dit Benimamet, le 22 novembre 1936. Le Frère Elías venait d’avoir trente-six ans.

La béatification de ces deux Frères, avec trois autres Compagnons de Valencia, eut lieu en 2001.

 

 

Ferrán Llovera Pulgsech

1902-1936

 

Ferrán (Fernand) naquit le 19 mars 1902, fête de saint Joseph, à Orfans (Girona, Espagne). Il était le treizième des quatorze enfants de la famille, dont deux furent prêtres et trois religieuses. L’autre frère qui fut prêtre, devint Supérieur Général des Carmes.

Ferrán entra chez les Carmes de l’Ancienne Observance et, à Onda, fit la profession avec le nom de Ferrán María (1918) ; il fut ordonné prêtre.

Il fut envoyé aux missions de Porto Rico, où il resta cinq ans.

En 1936, il était prieur de la communauté de Olot. 

La communauté s’étant dispersée, Ferrán rejoignit sa famille et pensa quitter l’Espagne, sous un faux nom, en s’embarquant pour Marseille.

Dénoncé, il fut arrêté avant le départ du bateau. Détenu, il chercha à redonner du courage aux autres prisonniers et à les préparer à affronter la mort.

Au moment d’être fusillé, il pardonna à ses bourreaux et fut assassiné au lieu-dit Santa Elena de Montjuïc pour ce seul «délit» qu’il était religieux.

Ce martyre eut lieu le 22 novembre 1936.

Le père Ferrán a été béatifié en 2007.

 

 

Aquilino Rivera Tamargo

1907-1936

 

Né le 4 janvier 1907 à Peal de Becerro (Jaén), baptisé le 9 janvier suivant, confirmé en 1912, il était d’une famille profondément chrétienne.

Cette famille s’étant établie à Pozo Alcón, Aquilino fréquenta le Petit, puis le Grand séminaire d’Almería à partir de 1919. Ses études furent brillantes, et il réussit à les accomplir en même temps qu’il faisait son service militaire à Madrid dans la télégraphie et le secteur des automobiles ; c’est pourquoi il ne fut ordonné prêtre qu’en 1933, à vingt-six ans.

Il fut nommé à la paroisse de Huéscar et Guardal. Quand commença la persécution marxiste, il fut arrêté avec le curé, le 4 août 1936, et mis en prison à Baza.

Le 20 août, on le mit avec ceux de la prison de Guadix (c’est-à dire le séminaire, réquisitionné à cet effet), qui devaient être exécutés ce soir-là ; mais après qu’il eût donné l’absolution à chacun des condamnés, éreinté par la fatigue et la tension, il tomba dans un état de grand abattement. On l’emmena à la prison d’Almería le 24 août. Trois mois plus tard, on appela un soir un certain nombre de prisonniers, auxquels on lia les mains derrière le dos et qu’on fit monter dans des camions, en direction du cimetière d’Almería ; là, on faisait venir les condamnés un à un au bord d’une fosse, on leur tirait froidement un coup de pistolet dans la nuque et on les précipitait dans la fosse. Le témoin qui l’a raconté a ajouté que les bourreaux n’étaient pas ivres.

L’expression un mois plus tard, qu’on trouve sous la plume d’un autre témoin, devrait établir cet assassinat au 23 septembre, mais les déclarations d’autres témoins mentionnent le 22 novembre, date plus probable.

Martyrisé le 22 novembre 1936 à Almería et béatifié en 2017, Aquilino Rivera Tamargo sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 22 novembre.

 

 

Francisco Lahoz Moliner

1912-1936

 

Francisco naquit le 15 octobre 1912 à Campos (Teruel) et fut baptisé le lendemain.

Il entra au collège de Monreal del Campo, puis au noviciat des Frères des Ecoles Chrétiennes de Cambrils en 1925, reçut l’habit en 1929 et prit le nom de Beltrán Francisco.

Son premier apostolat fut l’enseignement au noviciat, où il s’occupa particulièrement de ceux qui avaient davantage de difficultés, puis fut chargé de la formation des novices.

Il semblait austère et peut-être même un peu froid, mais il était très patient, modeste, humble pour accepter les reproches, très travailleur.

Lors de la persécution de 1936, avec son Confrère, le Frère Elías Julián, il organisa le voyage des élèves dans leurs familles, mais ils furent interceptés à Segunto par les miliciens. Ils purent voyager jusqu’à Valencia, mais ne purent continuer jusqu’en Aragón, de sorte que les deux Frères s’employèrent à faire recevoir leurs élèves dans des familles connues sur place.

Ils s’efforçaient ensuite de leur rendre visite, pour les encourager, les fortifier. Mais ils furent de nouveau arrêtés, reconnus comme Religieux et mis en prison.

Du siège du Gouvernement, ils furent transférés à la prison Modelo de Valencia, avant d’être fusillés dans les environs de Valencia, au lieu-dit Benimamet, le 22 novembre 1936. 

Le Frère Beltrán avait «fêté» ses vingt-quatre ans le mois précédent.

La béatification de ces deux Frères, avec trois autres Compagnons de Valencia, eut lieu en 2001.

 

 

Anna Kolesárová

1928-1944

 

Anna vit le jour le 14 juillet 1928 à Vysoka nad Uhom (Michalovce District, Tchécoslovaquie), benjamine des trois enfants de Ján Kolesár (surnommé Hruška) et Anka Kušnirová ; les aînés étaient la demi-sœur Maria et le frère aîné Michal ; les informations ne précisent pas l’origine de cette «demi-sœur».

Les parents étaient de pieux paysans, fidèles à la pratique chrétienne.

Anna reçut le Baptême le 15 juillet.

Elle avait environ dix ans lorsque sa maman mourut. Anna se mit alors à assumer les tâches de la vie quotidienne familiale, humblement et efficacement ; on la voyait fréquemment à l’église, notamment à la messe matinale quotidienne.

Vers la fin de la Deuxième Guerre mondiale, lorsque l’armée soviétique passa dans cette région (qui était alors un territoire hongrois), les soldats s’installèrent dans le village, demandant à manger et à boire aux habitants. Le papa d’Anna, réfugié dans le sous-sol de la cuisine, pria sa fille de sortir pour donner quelque chose au soldat qui frappait à la porte. Mais quand Anna présenta au soldat un quignon de pain, l’homme - qui était déjà ivre - fit des avances à la jeune fille.

Sur le refus de cette dernière, le soldat fit sortir aussi le papa et le frère d’Anna, et devant eux, tira deux balles de son fusil automatique, dans la tête et la poitrine d’Anna.

Elle s’écroula en murmurant encore : Au-revoir, Papa ! Jésus, Marie, Joseph ! C’était le 22 novembre 1944, en le fête de sainte Cécile, vierge et martyre (v. ce jour). Anna, jeune vierge de seize ans, venait d’être à son tour martyrisée pour défendre sa virginité.

Anna avait pu se confesser et communier peu auparavant. L’enterrement se fit discrètement, sans la présence d’un prêtre. La messe fut célébrée seulement le 29 novembre.

Anna Kolesárová a été béatifiée en 2018.

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21 novembre 2023 2 21 /11 /novembre /2023 00:00

21 NOVEMBRE

 

I.

Présentation de la Très Sainte Vierge Marie au Temple.

S Rufus, fils de Simon le Cyrénéen (nommé évêque par s. Paul, durant son voyage en Espagne ; évêque à Thèbes? Athènes? Avignon?).

IV.

S Maurus, évêque à Parenzo et martyr (IV.?). 

S Agapius, martyr à Césarée de Palestine.

V.

S Gélase Ier, pape (492-496) : adversaire vigoureux des monophysites, pélagianistes, manichéens… ; on connaît un sacramentaire gélasien.

X.

S Mauro, évêque à Cesena.

S Libéral, évêque à Embrun, chassé par les Sarrasins.

XII.

S Nicola Giustiniani, bénédictin à Venise ; le doge lui obtint du pape de pouvoir assurer une descendance aux Giustiniani, dont tous les mâles étaient décédés en Orient : il eut neuf enfants et revint mourir dans son abbaye tandis que sa femme devenait aussi moniale.

XX.

Bse Franciszka Siedliska (Maria de Jésus-Bon-Pasteur, 1842-1902), polonaise, fondatrice des Sœurs de la Sainte-Famille-de-Nazareth, pour l'apostolat dans les familles polonaises émigrées, béatifiée en 1989.

Bse Clelia Merloni (1861-1930), italienne, fondatrice des Apôtres du Sacré-Cœur de Jésus, béatifiée en 2018.

B Reyes Us Hernández (1939-1980), père de famille guatémaltèque, martyr, béatifié en 2020.

Rufus

1er siècle

 

L’évangéliste saint Marc rapporte que Simon le Cyrénéen, qui aida Jésus à porter sa croix, était père d’Alexandre et de Rufus (Mc 15:21) ; puis l’apôtre Paul écrit aux Romains :

Saluez Rufus, cet élu dans le Seigneur, ainsi que sa mère que je considère comme la mienne (Rm 16:13).

Seule la Tradition permet de faire coïncider les deux personnages, sans autres preuves.

Chez les apocryphes Rufus est devenu évêque à Thèbes ou à Athènes ou en Avignon, selon les cas.

La tradition la plus solide rapporte que Rufus accompagna saint Paul en Espagne, où Paul l’établit chef de l’Eglise de Tortosa. De là, Rufus vint fonder l’Eglise en Avignon, où il mourut vers 90.

Toutefois, l’actuel Martyrologe distingue deux personnages : l’un en Avignon le 14 novembre, du 3e siècle, l’autre, notre Rufus de l’Epître aux Romains, au 21 novembre, du 1er siècle (mais sans mentionner l’épiscopat).

 

 

Maurus de Parenzo

† 305

 

Il y a deux Maurus (Mauro) le même jour ; v. plus bas Mauro de Cesena.

Concernant Maurus, de plusieurs traditions, on croit pouvoir arriver à la synthèse suivante.

Maurus naquit en Afrique.

Chrétien dès l’enfance, il entra tôt dans un monastère, où il resta dix-huit ans.

Il vint en pèlerinage à Rome et y séjourna trois années.

Venu en Istria (act. Croatie et Slovénie), il fut choisi pour être le premier évêque de Parenzo (auj. Poreč).

Au moment de la persécution, il fut arrêté, torturé et décapité, vers 305.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Maurus de Parenzo au 21 novembre.

 

 

Agapios de Césarée de Palestine

† 306

 

Agapios fait partie d’un grand nombre de Martyrs qui furent immolés durant la persécution de Dioclétien en Palestine.

Il fut d’abord torturé en même temps que s.Timothée de Gaza (v. 19 août), puis maintenu en prison pour plus tard, avec Thecla. Cette dernière était peut-être encore vivante lorsqu’Agapios fut torturé.

Trois fois, il avait été amené dans le cirque, mais à chaque fois le juge le renvoyait à nouvelle échéance.

Finalement, en présence de Maximin Daia, Agapios fut présenté au milieu du cirque, avec un criminel. L’empereur donna sa grâce au criminel (qui avait tué son père), au milieu des acclamations de la foule ; on vivait à nouveau la passion du Christ, où le Verbe éternel était condamné à mort, tandis qu’on libérait le criminel Barabbas (cf. Mt 27:15-26 ; Mc 15:6-15 ; Jn 18:40).

Maximin exhorta Agapios à renier sa foi. Courageusement, Agapios s’élança au-devant de l’ourse qu’on lâchait contre lui. Quand la bête le laissa, il respirait encore. On le traîna en prison ; le lendemain, on lui attacha des pierres aux pieds et on le jeta dans la mer.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Agapios de Césarée de Palestine au 21 novembre.

 

 

Gélase 1er, pape

492-496

 

Fils de l’africain Valerius, Gelasius était «romain de naissance», puisqu’il était né dans la province romaine d’Afrique (l’actuelle Afrique du Nord, comprenant Algérie, Tunisie et Libye).

Il devait faire partie du clergé romain depuis un certain temps, et s’était fait remarquer par la force de ses écrits contre le monophysisme et contre le pélagianisme.

Il fut donc appelé à succéder à Félix III et devint le quarante-neuvième pape.

En quatre années de pontificat, il écrivit beaucoup de lettres, où l’on y remarque, comme chez l’autre africain Tertullien, un goût pour la polémique, parfois quelques longueurs.

Il eut l’occasion de rappeler l’excommunication du patriarche Acace de Constantinople (484) et blâma ceux qui se rangeaient de son côté.

Quand il apprenait que des évêques gaulois n’appréciaient pas sa rigueur, il en appelait au jugement de Dieu.

Dans une lettre à un sénateur, Gélase dénonce la vieille fête païenne des lupercales, cause de désordres, qui menaçait de revivre à Rome.

Il y a un sacramentaire gélasien, peut-être un peu postérieur au pape Gélase ; le décret de Gélase, pourrait être en partie antérieur et en partie postérieur au pape. Il contient un canon des Ecritures, et le premier embryon d’un Index des livres défendus.

Le Liber Pontificalis dit de Gélase qu’il aimait les pauvres. Denys le Petit écrivait qu’il évitait les festins, pratiquait le jeûne et se complaisait dans la compagnie des serviteurs de Dieu. Il mourut pauvre après avoir enrichi les indigents.

Il fut inhumé le 21 novembre 496, jour où il est inscrit au Martyrologe Romain.

Son successeur fut Anastase II.

 

 

Mauro de Cesena

895-946

 

Il naquit dans les dernières années du 9e siècle, on n’en sait pas plus, mais on peut supposer que la famille habitait la région de Ravenne (Emilie-Romagne, Italie NE).

Il fut, dit-on, moine bénédictin.

Son oncle, Jean, archevêque de Ravenne, devint le pape Jean X en 914 et, peu après, le nomma vingt-neuvième évêque de Cesena.

Le nouvel évêque n’aimait pas la vie qu’on menait à Rome et jusqu’au Vatican, alors. Il demanda au pape, son oncle, la permission de construire sur le voisin Mont Spaziano un petit ermitage avec une église, où il pouvait s’isoler et prier. C’est là qu’il voulait être enseveli.

On ne connaît pas la date précise de sa mort, un 21 novembre, vers 946, étant donné qu’un autre évêque de Cesena, nommé Goffredo, est signalé en 955, lui-même successeur de Costanzo, le propre neveu de notre Mauro.

La tombe de Mauro, près de la petite église dont il était question plus haut, fut complètement oubliée, mais un premier miracle, puis un second, éveillèrent l’attention des fidèles et des évêques. On reporta les restes de Mauro à l’intérieur de l’église, qui fut agrandie grâce aux offrandes des fidèles. Ce rite équivalait alors à une canonisation.

L’ermitage aussi fut agrandi ; un beau monastère était florissant en 1042.

Quand la ferveur retomba, la tombe fut à nouveau oubliée. On la retrouva au 15e siècle et les reliques de Mauro furent transférées dans la nouvelle cathédrale de Cesena.

Saint Mauro de Cesena est commémoré le 21 novembre dans le Martyrologe Romain.

Franciszka Siedliska

1842-1902

 

Née le 12 novembre 1842 à Roszkowa Wola (Pologne), Franciszka était d’une famille noble, qui ensuite déménagea à Żdżary.

Elle tomba malade assez gravement et fut soignée en différents endroits (en Allemagne, en Autriche, en France, en Suisse). Elle reçut une éducation avec des gouvernantes à la maison, et resta complètement indifférente à la religion pendant quelques années.

Après avoir rencontré un bon père Capucin rempli du zèle pour les âmes, Franciszka changea complètement : elle reçut la Première communion et s’offrit totalement à Dieu.

Désirant entrer en religion, elle se heurta à l’opposition formelle de son père. Elle s’occupa de sa mère malade. Son frère Adam mourut aussi, peut-être dans un accident.

A vingt-huit ans, elle se consacra comme tertiaire franciscaine. Parvenue à l’âge de trente-et-un ans, elle fonda une nouvelle famille religieuse à Rome en décembre 1875, avec la bénédiction du pape. Ce furent les Sœurs de la Sainte Famille de Nazareth.

Franciszka prit le nom de Maria de Jésus Bon Pasteur.

La congrégation se développa assez rapidement, puisqu’en 1885 il y avait des maisons en Pologne, en Angleterre, en France et aux Etats-Unis d’Amérique. La maison de Paris s’ouvrit en 1891, pour répondre aux besoins des Polonais émigrés ; de même celle de Londres, en 1895. Franciszka elle-même alla encore fonder à Pittsburgh en 1895. Il y eut jusqu’à vingt-neuf fondations de son vivant. La nouvelle famille religieuse se dévouait dans les écoles, les orphelinats, les internats, préparant les enfants aux sacrements. Dans les débuts, les Religieuses s’occupaient en priorité des émigrés polonais, mais ensuite étendirent leur zèle à tous les milieux.

A l’intérieur, les Sœurs devaient se sanctifier personnellement et réparer particulièrement les outrages envers Dieu et l’Eglise, par un amour toujours plus grand de Dieu et du prochain, partout où il y avait quelque nécessité.

Elle montra une activité débordante pour soutenir toute sa nouvelle famille, prêchant des exercices spirituels, tenant des conférences, écrivant beaucoup.

Les forces physiques de Franciszka déclinèrent et elle s’éteignit à Rome le 21 novembre 1902 ; elle venait de fêter son soixantième anniversaire.

Aujourd’hui la Congrégation de la Sainte Famille compte plus d’un millier de Religieuses dans dix pays : à ceux déjà cités précédemment, se sont ajoutés : la Russie, l’Inde, les Philippines, l’Australie, et Jérusalem.

C’est en Russie que onze de ces Sœurs furent martyrisées le 1er août 1943 par la Gestapo ; elles furent béatifiées en 2000.

Franciszka Siedliska a été béatifiée en 1989.

 

 

Clelia Merloni

1861-1930

 

La famille de Clelia était très en vue à Forlí (Romagna, Italie E). Son père, Gioacchino, épousa Teresa Brandelli, qui mit au monde Clelia le 10 mars 1861.

La petite famille dut déménager plusieurs fois en raison du travail de Gioacchino, ce qui engendrait sans cesse de nouvelles difficultés, auxquelles s’ajouta la mort prématurée de Teresa.

Clelia grandit cependant dans la recherche spirituelle et l’amour de Dieu ; elle frappa à diverses maisons religieuses, sans trouver celle qui convenait à son inspiration.

Elle avait trente-trois ans, lorsqu’elle eut un songe : la ville de Viareggio l’attendait. Clelia n’avait jamais été dans cette ville, située sur l’autre versant de l’Italie, à plus de deux-cents kilomètres d’une route qui n’était certainement pas l’autoroute moderne. Elle partit cependant, en avril 1894, confiante en la Providence, accompagnée de deux amies, Elisa Pederzini et Giuseppina D’Ingenheim.

A Viareggio, le père Serafino Bigongiari, des Frères Mineurs franciscains, les aida à s’installer et, un mois après leur arrivée, en mai 1894, les trois amies inaugurèrent l’Institut des Apôtres du Sacré-Cœur de Jésus. Ces Religieuses voulaient répandre l’idéal de sainte Marguerite-Marie Alacoque (v. 17 octobre) : faire connaître et aimer le Sacré-Cœur de Jésus.

Gioacchino Merloni soutint de ses propres deniers l’Œuvre naissante. Il y eut d’abord des maisons pour les orphelins, pour les personnes âgées ; bientôt, Clelia et ses compagnes enseignèrent aussi le catéchisme. Les vocations affluèrent, beaucoup de maisons s’ouvrirent.

Mais en 1899, à la mort de Gioacchino, des erreurs de gestion aboutirent à la fermeture de plusieurs maisons ; les Religieuses durent demander l’aumône et même quitter Viareggio. C’est alors qu’un saint évêque, Mgr Scalabrini (v. 1er juin), s’intéressa personnellement à la congrégation naissante, qu’il soutint fortement.

Celui-ci était évêque à Plaisance ; il accueillit les Apôtres du Sacré-Cœur, les aida à établir leur Règle. Il songeait à leur confier l’assistance aux émigrés italiens, mais mourut en 1905.

La Mère Clelia transféra alors la Maison Généralice à Alessandria, puis finalement à Rome en 1916.

Les Apôtres du Sacré-Cœur purent continuer leur apostolat, et ouvrirent d’autres maisons, aux Etats-Unis et au Brésil.

La maladie frappa durement Clelia, qui s’éteignit à Rome le 21 novembre 1930.

L’Institut fut approuvé en 1931. Il s’est aujourd’hui développé aussi en Suisse et en Argentine. Plus de quinze cents Religieuses, dans quelque deux-cents maisons, s’occupent de faire connaître l’amour du Cœur du Christ aux enfants, aux collégiens et aux lycéens, aux malades, aux vieillards, aux familles, aux «pauvres» de toute condition et de toute origine.

Clelia Merloni, béatifiée en 2018, sera commémorée au Martyrologe le 21 novembre.

 

 

Reyes Us Hernández

1939-1980

 

Reyes Us Hernández naquit en 1939 à Macalajau (Uspantán, Quiché, Guatemala)

Père de famille chrétien, il était très actif dans les activités paroissiales.

Le 21 novembre 1980, il fut impitoyablement assassiné.

Reyes Us Hernández devrait être béatifié en 2021, avec neuf autres Martyrs du Guatemala, et inscrit au Martyrologe le 21 novembre.

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20 novembre 2023 1 20 /11 /novembre /2023 00:00

20 NOVEMBRE

 

III.

S Basile, martyr à Antioche de Syrie.

S Crispin, évêque à Astigi.

S Simplice, évêque à Vérone.

IV.

S Dasius, soldat martyr à Dorostorum.

S Narsès, évêque à Sahrqart, décapité avec d'autres.

S Agapios, martyr à Césarée de Syrie ; exposé à une ourse, il lui courut au-devant, en fut très maltraité et fut noyé le lendemain. 

?

SS Octavius, Solutor et Adventor, martyrs à Turin.

S Théoneste, martyr à Verceil.

SS Eustache, Théspèse et Anatole, martyrs à Nicée.

V.

S Dorus, évêque à Bénévent.

S Apothème, évêque à Angers.

Ste Maxence, irlandaise et martyre près de Beauvais ou de Senlis (?).

VI.

S Silvestre, évêque à Châlon-sur-Saône pendant quarante-deux ans ; il donna la tonsure à s. Césaire.

VIII.

S Hippolyte, abbé à Condat, évêque à Belley.

IX.

S Gregorios le Décapolite, défenseur des icônes, moine à Thessalonique, et thaumaturge.

S Eadmund, roi d'Est-Anglie, mort sur le champ de bataille, souvent considéré comme martyr.

XI.

S Bernward, évêque à Hildesheim, très érudit, grand soutien des monastères et de l'art.

XII.

S Cipriano, abbé à Calamizzi.

XIX.

S Phanxicô Xaviê Can, catéchiste tonkinois, étranglé et décapité pour avoir refusé de fouler la croix, canonisé en 1988 et fêté le 24 novembre.

XX.

Bse Anna Felice Viti (Maria Fortunata, 1827-1922), sœur converse bénédictine à Veroli.

Bses Martyres espagnoles de 1936, fusillées près de Valencia :

- béatifiées en 1995 :

Doctrine Chrétienne : Isabel Ferrer Sabrià, Catalina Calpe Ibáñez (M. du Rosaire), Josepa Mongoche Homs (M. de l'Assomption), María Dolores Llimona Planas (M. de Montserrat), Emilia Martí Lacal (M. de la Conception), Josefa Pascual Pallardó (Ignacia du Saint-Sacrement), Paula de San Antonio (M. Gracia), Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí (Ángeles de Saint-Joseph), Ascensión Duart Roig (Teresa de Saint-Joseph), María  Purificación Gómez Vives (M. du Cœur de Jésus), Teresa Jiménez Baldoví (M. du Secours), María Isabel López García (M. de la Paix),  María Antonia Orts Baldó (M. du Suffrage), Gertrudis Rita Florència Surís Brusola (M. des Douleurs) (*1852, 1855, 1859, 1860, 1861, 1862, 1869, 1875, 1876, 1881, 1885, 1885, 1888, 1899), et Aurea Navarro (Marcela de Saint-Thomas, *?) ; deux autres furent fusillées le 26 septembre ;

- béatifiée en 2001 :

Clarisses : María Milagros Ortells Gimeno (*1882).

Crispinus d’Astigi

3e siècle

 

D’après une tradition fort ancienne, l’apôtre s.Paul serait effectivement venu en Espagne et aurait fondé la première communauté chrétienne d’Astigi (auj. Écija). Ce diocèse fut absorbé par celui de Séville au dixième siècle.

Crispinus aurait été le deuxième évêque de cette communauté, au cours du troisième siècle.

Il serait en outre mort martyr.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Crispinus d'Astigi au 20 novembre.

 

 

Basileus d’Antioche

† 303

 

Basileus fut martyrisé à Antioche de Syrie, vers 303.

On lui donna deux Compagnons, nommés Auxilius et Saturninus, tout-à-fait inconnus.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Basileus d’Antioche au 20 novembre.

 

 

Octavius, Solutor et Adventor de Turin

4e siècle

 

Ces trois Martyrs auraient été des soldats de la fameuse Légion Thébéenne (v. 22 septembre).

Ils auraient échappé au massacre et se seraient enfuis.

Rejoints à Turin, Octavius et Adventor furent tués par le glaive ; Solutor fut blessé d’un coup de lance mais, plus jeune et plus rapide, alla sa cacher dans une carrière de sable. Dénoncé par un enfant, il fut décapité sur les bords de la Dora Riparia, un petit cours d’eau piémontais ; le corps fut jeté au milieu d’un marais - qui s’assécha instantanément.

Les choses pourraient s’arrêter ici, mais un incident presque cocasse s’y ajoute : une pieuse femme réussit à tromper les poursuivants ; les ayant reçus chez elle, elle leur servit tant à boire qu’enivrés, ils finirent par raconter où étaient leurs victimes. La femme alla les retrouver pour leur faire donner une sépulture honorable.

Le Martyrologe Romain mentionne saints Octavius, Solutor et Adventor de Turin au 20 novembre.

 

 

Dasius de Dorostorum

4e siècle

 

Dorostore (Mésie, act. Bulgarie) fut le théâtre des événements qu’on va essayer de présenter.

Ceux qui ont analysé les documents qui s’y rapportent, ont émis beaucoup de doutes sur la véracité des choses.

Dasius, un soldat de l’armée en garnison à Dorostorum, fut désigné par le sort pour être le «héros» de la fête de Chronos : le soldat choisi devait, pendant un mois, être vêtu d’un habit royal et se livrer à toutes les passions criminelles et immorales du dieu, après quoi, il devait se suicider avec son épée. On a vu une horreur similaire avec s.Cæsarius de Terracina (v. 1er novembre).

Mais Dasius était chrétien. Plutôt que se livrer au Démon pendant trente jours et finir en enfer, il préféra se livrer à Dieu et gagner le Paradis en un jour. Il confessa sa foi et refusa d’exécuter le rituel païen auquel on voulait le soumettre.

On l’enferma au cachot, puis il comparut devant le légat. Il réitéra sa condition de soldat chrétien et refusa d’offrir l’encens à la statue de l’idole.

Il fut décapité.

C’était l’époque des empereurs Dioclétien et Maximien.

Si les détails résumés ci-dessus ne reflètent pas la vérité des événements, l’historicité du personnage de Dasius et l’antiquité de son culte restent assurés.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Dasius de Dorostorum au 20 novembre.

 

 

Theonestus de Verceil

?

 

Theonestus aurait été évêque de Vercelli (Piémont, Italie NO), juste avant s.Eusebius (v. 2 août).

Il faut dire que s.Eusebius est vraiment le premier évêque connu de cette ville, et c’est justement lui qui fit la dédicace d’une basilique en l’honneur du martyr Theonestus.

Theonestus, qui n’était vraisemblablement pas évêque, fut probablement martyrisé à Altino, par les ariens, qui le décapitèrent.

Ceci se serait passé sous Théodose (379-395). S.Eusèbe étant mort en 371, il est difficile de concilier ces maigres informations.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Theonestus de Verceil au 20 novembre.

 

 

Dorus de Benevento

4e ou 5e siècle

 

Dans le catalogue épiscopal du diocèse de Benevento (Campanie, Italie), on trouve deux Dorus, l’un mentionné en 320, deuxième successeur de s.Ianuarius (v. 19 septembre), l’autre mentionné en 448, qui aurait été le dixième évêque de Benevento.

Les uns prétendent que c’est le premier qui est mentionné au 20 novembre et que le deuxième n’a pas existé ; d’autres encore que ce deuxième était un homonyme non évêque.

Pourtant il semble bien que c’est à l’évêque Doro qu’écrivit s.Léon le Grand (v. 10 novembre) en 448. Le pape lui reprochait d’avoir assigné le premier rang à un nouveau prêtre, contrairement à l’ancienneté des autres. Ces problèmes de préséance…

Le plus important est que Dorus se soit conformé au rappel pontifical ; c’est tout à son honneur.

Cet évêque aurait donc occupé le siège de Benevento pendant dix-sept ans.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Dorus de Benevento au 20 novembre.

Silvestre de Chalon-sur-Saône

† 526

 

Le sixième évêque de Chalon-sur-Saône fut Silvestre, à partir d’environ 484.

S.Grégoire de Tours (v. 17 novembre) affirme que son épiscopat dura quarante-deux ans, mais comme les dates des deux évêques ayant précédé et suivi Silvestre, sont floues, on peut dire seulement que cet épiscopat commença environ en 484 et finit environ en 517-526.

Vers 488, Silvestre reçut la visite respectueuse d’un jeune homme de dix-huit ans nommé Césaire, qui demandait à recevoir la tonsure cléricale. Ce jeune homme entra ensuite à l’abbaye de Lérins et deviendra évêque : on pourra lire la notice de Césaire d’Arles (v. 27 août).

En 517, Silvestre assista au concile d’Epaone, puis à celui de Lyon vers 520.

Le même s.Grégoire de Tours raconte que l’on mettait sous le lit de Silvestre des malades souffrant de la fièvre : ils étaient guéris instantanément. Lui-même attacha au cou d’une jeune fille prise de frissons quelques fibres du vêtement de Silvestre et elle guérit.

Silvestre mourut, plein de jours et de vertus, vers 526.

Le culte de ce saint évêque fut autorisé dès 878.

Saint Silvestre de Chalon-sur-Saône est commémoré le 20 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Hippolyte de Belley

686-769

 

Hippolyte était né en Bourgogne et entra très jeune au monastère alors appelé de Condat, qui fut renommé Saint-Oyand de Joux, enfin Saint-Claude, origine de l’actuelle ville éponyme du Jura.

En 739, ses saintes vertus le désignèrent pour devenir le quinzième abbé du monastère.

En 755, il fut nommé douzième évêque de Belley.

Rien ne changea dans ses habitudes austères personnelles. S’il conservait sa charge d’abbé, il résidait dans son évêché comme dans sa cellule monastique. 

Bellay et Saint-Claude sont à moins de cent kilomètres l’une de l’autre, mais au huitième siècle, cette distance était considérable ; on ne nous dit pas, en réalité, de quelle façon Hippolyte gouvernait son abbaye : on peut supposer qu’il se reposait sur le prieur, et que celui-ci venait consulter régulièrement l’abbé devenu évêque.

Comme évêque, Hippolyte se distingua en étant attentif aux pauvres, visitant les ladreries, les hôpitaux et les prisons.

Sa sainteté lui valut, de la part de Pépin le Bref et de Charlemagne, d’importantes donations en Champagne, en Bourgogne, et jusqu’en Bretagne.

Il fut présent au concile d’Attigny en 765.

La date de sa mort a été établie à 769 environ. Hippolyte était presque nonagénaire.

Saint Hippolyte de Belley est commémoré le 20 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Gregorios Décapolite

780-842

 

Gregorios Décapolite naquit vers 780 à Irenopolis (décapole d’Isaurie, act. Aşaği Īrnebol, Görmeli, Turquie S), de Sergios et Maria ; il avait un frère.

Dès qu’il eut huit ans, on l’envoya à l’école et Gregorios se passionna pour l’étude de l’Ecriture. 

Revenu à la maison, il y vécut déjà en solitaire, dans l’austérité et les mortifications.

Quand il eut l’âge nubile, les parents voulaient le marier, et lui organisèrent des fiançailles. Au moment où il était escorté par deux domestiques, il leur faussa compagnie et se cacha dans la montagne proche, d’où il rejoignit l’évêque de la ville, un fidèle de l’orthodoxie, ferme adversaire des iconoclastes. Ce dernier conseilla à Gregorios d’aller dans tel monastère.

Pendant ce temps, les parents eurent la sagesse de ne pas chercher à contrarier leur fils. A la mort de Sergios, Maria conseilla même à Gregorios de persévérer dans sa voie.

Malheureusement, les moines du monastère où se trouvait Gregorios étaient tombés dans l’erreur iconoclaste, et Gregorios s’enfuit. Avec son frère, il alla se présenter dans un autre monastère de la région, dont l’higoumène (abbé) était un de ses oncles, Simeon. Il y resta quatorze ans.

Mais Gregorios n’était pas appelé à la vie conventuelle. Il se retira dans une grotte, pour mieux prier et contempler les saints mystères. Il y fut littéralement harcelé par des Démons, qui prenaient la forme de serpents ou se déguisaient en Saints et le brûlaient de désirs charnels. Une vision de sa mère lui apporta le réconfort et la paix.

Il fut alors animé d’un saint désir d’accomplir des pèlerinages pour la gloire de Dieu. Il fut à Ephèse, la ville où s.Jean apôtre fut évêque ; voulant gagner Constantinople, il s’arrêta cependant à Procomèse (Mer de Marmara) puis à Aenus (Enos), et ne put arriver à la ville impériale, peut-être à cause de la présence des Sarrasins. Il gagna Christopolis (entre Thessalonique et Maronia).

Arrivé à Thessalonique, il noua une précieuse amitié avec Iosephos l’Hymnographe (v. 3 avril). Gregorios construisit là un monastère et une église dédiée à s.Menas (v. 25 août).

Dans une Vie de s.Iosephos, il est dit que Gregorios mourut pendant que Iosephos était en voyage, capturé par les Sarrasins puis racheté. Mais dans une Vie de Gregorios, ce dernier serait parti avec Iosephos jusqu’à Rome, où il vécut trois mois dans la retraite, puis se signala - sans le vouloir - par des miracles : il délivra des possédés et convertit une courtisane et sa suite, éloignant de sa maison un dragon infernal.

Il vint à Otrante, où il souffrit les insultes d’une troupe d’iconoclastes. Un Sarrasin voulut le lapider, mais son bras se dessécha.

Revenu à Thessalonique, Gregorios réintégra le monastère Saint-Menas.

Gregorios avait un don pour pénétrer les consciences et dénonça ainsi un moine qui s’était approprié une part de viande, normalement destinée aux pauvres ; il «biloquait», et se trouva un jour en présence d’un moine qui était violemment tenté par une créature envoyée du Diable : Gregorios chassa la femme et remit le moine sur la bonne route.

Il aurait fait encore un voyage à Constantinople, puis au mont Olympe de Bithynie, d’où il revint malade. Reparti à Constantinople pour assister son oncle Siméon, qu’on avait arrêté, il arriva quand Siméon venait d’être libéré. Il se rendit alors au monastère de Siméon, où il mourut douze jours plus tard, le 20 novembre 842.

Saint Gregorios Décapolite est commémoré le 20 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Eadmund  d’Angleterre

840-870

 

Eadmund  d’Angleterre serait né en 840, descendant des anciens rois saxons d’Est-Anglie.

Il n’avait donc pas quinze ans lorsqu’en 854 les clercs et les nobles de Norfolk l’auraient élu pour leur roi, choix que les habitants du Suffolk suivirent sans discuter.

Placé à la tête d’un royaume extrêmement faible et plus exposé aux invasions que les autres, il dut se contenter de négocier avec les pirates en leur fournissant les lourdes rançons qu’ils exigeaient. Mais quand les habitants furent totalement ruinés et que les Normands ne perçurent plus ces tributs, ils entreprirent la conquête du pays. En 870, une bataille eut lieu près de Thetford, où le roi Eadmund périt. Son royaume passa entièrement sous la domination danoise.

L’illustre abbé de Fleury-sur-Loire, s.Abbon (v. 13 novembre), s’efforça de recueillir des témoignages pour écrire, un siècle plus tard, une Vita de s.Eadmund, rendu célèbre par ses nombreux miracles.

Or, Abbon ne se contenta pas de mentionner la mort héroïque du roi sur le champ de bataille. Les détails qu’il y ajoute ne se trouvent pas dans d’autres récits. Il raconta que le chef danois fit porter à Eadmund la promesse de lui laisser son royaume s’il voulait se reconnaître son vassal et mettre son trésor à sa disposition. Eadmund fit répondre que sa foi lui interdisait de se soumettre à un païen et qu’il préférait mourir.

Dans ces conditions, le chef danois fit attaquer le palais du roi ; Eadmund se dépouilla de ses armes et se livra aux envahisseurs. Il fut attaché à un arbre, percé de flèches et décapité. On jeta son cadavre au fond de la forêt. C’était le 20 novembre 870 et le roi avait trente ans.

Les sujets du roi voulurent retrouver son cadavre et, s’enfonçant dans la forêt, organisèrent une battue ; ils furent bien surpris d’entendre bientôt la voix du roi martyr qui leur répondait Here, here, here ! et ils trouvèrent alors un grand loup qui gardait entre ses pattes le chef d’Eadmund en le protégeant des autres bêtes.

La précieuse relique fut rapportée à Beodriesworth, qui prit le nom de Bury-Saint-Eadmund et donna lieu à un magnifique monastère très célèbre.

Saint Eadmund fut très vite invoqué comme le patron de l’Angleterre, jusqu’au 11e siècle. On lui «préféra» ensuite s.Edward le Confesseur (v. 5 janvier), puis s.Georges (v. 23 avril), ce dernier étant honoré par toutes les confessions, catholique, orthodoxe, protestante et anglicane.

Les détails fournis par s.Abbon expliquent les représentations qu’on trouve du Roi martyr, criblé de flèches comme s.Sébastien (v. 20 janvier), mais distinct de ce dernier soit par la couronne qu’il porte sur la tête, soit par la présence du loup à ses côtés.

Au 16e siècle, la châsse fut détruite ; du monastère, il ne resta presque rien. 

Saint Eadmund d’Angleterre est commémoré le 20 novembre dans le Martyrologe Romain.

Bernward de Hildesheim

950-1022

 

Bernward naquit entre 950 et 960, d’une noble famille de Saxe. Son père pourrait avoir été Dietrich de Haldensleben. On croit aussi qu’il avait une sœur, Judith, qui fut abbesse à Ringelheim.

Orphelin de bonne heure, il passa son enfance auprès de son grand-père maternel (Adalbero de Saxe), puis il vint à l’école épiscopale de Hildesheim. Sa formation comprenait toutes les disciplines : aux études habituelles s’ajoutèrent l’architecture, la peinture, l’orfèvrerie, la ferronnerie.

En 977, son oncle Folcmar, évêque d’Utrecht, le présenta à la cour de l’empereur Otto II, qui le prit comme secrétaire et traducteur. A partir de 987, il fut le précepteur d’Otto III.

On ne sait de quand date son ordination, mais il était prêtre en 983.

En 993, il fut nommé et consacré évêque de Hildesheim. On le vit participer à l’office des chanoines ; il célébrait la Messe chaque jour. Le jeune évêque voulut faire de sa ville une autre Rome. Outre de nombreux embellissements de la cathédrale, il fit construire l’église Saint-Michel ainsi qu’un mur de protection de la ville avec douze tours, contre une éventuelle attaque des Slaves - qui cependant laissèrent en paix ce diocèse.

Bernward connut une longue et pénible diatribe avec l’évêque voisin de Mayence, chacun revendiquant juridiction sur l’abbaye des moniales de Gandersheim, limitrophe des deux diocèses. L’affaire remonta jusqu’au pape, et malgré la décision de celui-ci, la paix n’était pas revenue entre les deux évêques. Au bout de longues années, ce fut un autre Saint qui les arrangea, l’empereur Henri II (v. 13 juillet) : l’évêque de Mayence (Willigis) reconnut la juridiction de Bernward sur l’abbaye, puis y célébra une Messe solennelle, en présence de Bernward. On a peine à constater comment de grands personnages peuvent arriver à des situations conflictuelles pour de simples questions de droit. Mais Bernward pouvait avoir des raisons que nous ne connaissons pas. Quand Willigis mourut (1011), c’est Bernward qui consacra son successeur.

A l’intérieur, Bernward s’occupa de rehausser la vie spirituelle du diocèse et montra toute sa sollicitude envers les pauvres.

Les douze dernières années de sa vie, Bernward fut aveugle. En 1022, il démissionna et se retira dans l’abbaye Saint-Michel, qui n’était pas encore achevée, mais qu’il consacra le 29 septembre 1022, en la fête de saint Michel. Le 11 novembre suivant, neuf jours avant sa mort, il fut reçu comme moine dans cette abbaye, où il mourut le 20 novembre 1022.

Précédemment, on datait sa mort au 20 juillet, ce qui explique que le Martyrologe le nomme à cette date.

Bernward fut canonisé en 1192.

 

 

Cipriano de Calamizzi

1110-1190

 

Cipriano naquit vers 1110-1120 à Reggio Calabria (Italie S), dans une famille noble et riche, d’un père qui lui enseigna la médecine.

Le jeune homme devint à son tour expert dans la science médicale, d’après les biographes.

A vingt-cinq ans, Cipriano entra au proche monastère de Calanna, mais il demanda à mener une vie beaucoup plus érémitique et se retira dans un domaine de son père, proche de Pavigliana. Les grottes de l’endroit permettent de supposer que bien d’autres ermites s’établirent dans cette région.

Cipriano y vécut donc, dans une parfaite solitude, travaillant la terre pour sa nourriture, dans la prière et la méditation.

Evidemment, sa présence ne put demeurer inconnue ; les curieux s’avancèrent, les vocations aussi ; on demanda à l’ermite des conseils, des prières. L’ancien médecin exerça aussi son art.

C’est alors que les moines de la proche abbaye de Calamizzi lui demandèrent d’être leur nouvel abbé, après la mort de l’abbé Paolo. Cette abbaye était bien probablement de rite basilien (oriental). Cipriano jugea que c’était là la volonté de Dieu et accepta (1170).

Le travail de Cipriano fut de stimuler le niveau spirituel et culturel des moines, de restaurer l’église ; il fit construire le campanile, améliorer ou même construire les cellules des moines, leur réfectoire. Il est probable en effet que la vie monastique s’était un peu relâchée et, devenue routinière, n’avait pas été soutenue par une vie suffisamment active, nourrie de lectures intenses et de travaux manuels efficaces.

Cipriano se cassa une jambe en tombant de sa voiture à cheval et ne s’en remit jamais vraiment.

Il mourut saintement à Calamizzi, le 20 novembre 1190. Dans le Martyrologe de ce jour, il est présenté comme Saint.

L’église du monastère de Calamizzi fut détruite dans un tremblement de terre en 1783, tandis que les moines en sortirent miraculeusement indemnes.

 

 

Phanxicô Xaviê Cân 

1803-1837

 

Phanxicô Xaviê (François Xavier) Cân était un catéchiste tonkinois, né vers 1803 à Son Miêng (Hâ Dông, actuel Vietnam). 

Marié, il reçut une mission de l’évêque, Monseigneur Retord, et fut arrêté durant ce déplacement.

On lui reprocha d’enseigner le catéchisme des chrétiens.

On lui présenta une croix à fouler aux pieds. Il refusa. Le mandarin lui susurra : 

- Ce n’est qu’un X, foule le X ! 

- Non ! 

- Ferme les yeux et saute dessus ! 

- Jamais !

Un assistant ne put s’empêcher de remarquer, avec justesse : Il ne sert pas deux maîtres (cf. Mt 6:24).

Phanxicô Xaviê fut étranglé le 20 novembre 1837, puis aussi décapité, pour l’empêcher de ressusciter comme Jésus-Christ. Il avait trente-quatre ans environ.

Béatifié en 1900, canonisé en 1988, Phanxicô Xaviê est mentionné au Martyrologe le 20 novembre.

 

 

Anna Felice Viti

1827-1922

 

Celle qu’on appela heureuse (felice), n’eut vraiment rien pour la rendre heureuse, humainement parlant.

Elle naquit à Veroli (Frosinone, Italie C) le 10 février 1827, aînée des neuf enfants de Luigi, un père aussi riche qu’alcoolique, et de Anna Bono.

La maman mourut d’épuisement en 1841, laissant sa petite Anna s’occuper des huit autres gamins et surtout de ce malheureux papa ivrogne, qu’elle aimait et respectait héroïquement au point que chaque soir elle lui baisait la main respectueusement et lui demandait sa bénédiction paternelle, enseignant aux autres à en faire autant.

Un moment, elle fut demandée en mariage par un jeune homme d’Alatri, mais elle préféra sa vocation religieuse.

C’est ainsi qu’en 1851, à vingt-quatre ans, complètement ignorante, elle demanda aux Bénédictines de Veroli de l’accepter comme sœur converse pour devenir sainte.

Aujourd’hui, on s’occuperait davantage d’une telle novice, en lui donnant le temps d’apprendre au moins à lire et à écrire. Au 19e siècle, c’était différent. Les monastères avaient besoin de Convers, qui accomplissaient toutes les tâches matérielles, pendant que les Profès chantaient l’office au chœur et faisaient d’autres travaux intellectuels.

Cette malheureuse Anna Felice eut l’heur de recevoir comme nom de religion Fortunata. Bien mal fortunée, cette héroïne se sanctifia désormais dans les tâches domestiques du couvent, dans l’humilité du travail caché, dans la prière intérieure constante : filer la laine, faire la cuisine, tenir la buanderie, raccommoder les bas, conservant un inaltérable sourire avec toutes les consœurs.

Par sa fidélité au devoir pendant soixante-douze années, dans la sécheresse des journées parfois monotones, la Sœur Fortunata acquit la sainteté. Une sainteté assaisonnée de douleurs rhumatismales, de la surdité et de la cécité. A la fin, elle ne pouvait plus bouger sur son lit.

A sa mort, le 20 novembre 1922, elle avait quatre-vingt quinze ans ; les Bénédictines l’ensevelirent rapidement, dans la tombe commune ; mais alors les fidèles commencèrent à demander ce qu’était devenue cette Religieuse qui avait fait des prophéties, qui avait éclaté en sanglots durant la Messe, ayant «appris» que le prêtre aurait renoncé au sacerdoce ; ou qui avait obtenu la guérison de deux malades atteintes de méningite quelques années plus tôt…

Les miracles se multiplièrent par son intercession. On transféra ses restes dans l’église abbatiale.

Sœur Fortunata fut béatifiée en 1967.

Isabel Ferrer Sabriá

1852-1936

 

Voir la notice : Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí

 

 

Catalina Calpe Ibáñez

1855-1936

 

Voir la notice : Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí

 

 

Josepa Mongoche Homs

1859-1936

 

Voir la notice : Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí

 

 

María Dolores Llimona Planas

1860-1936

 

Voir la notice : Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí (née en 1875)

 

 

Emilia Martí Lacal

1861-1936

 

Voir la notice : Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí

 

 

Josefa Pascual Pallardó

1862-1936

 

Voir la notice : Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí

 

 

Paula de San Antonio

1869-1936

 

Voir la notice : Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí

 

 

Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí

1875-1936

 

Francisca était née le 16 janvier 1875 à Villajoyosa (Alicante, Espagne).

Elle prit le nom de María de los Ángeles (des Anges) et de Saint-Joseph chez les Religieuses de la Doctrine Chrétienne.

Ces Religieuses, fondées en 1880 par Micaela Grau, ont pour mission l’éducation des petits enfants et des jeunes pour les aider à devenir de bons chrétiens, sans oublier d’ailleurs aussi les malades et les nécessiteux.

Ángeles avait été élue supérieure de la Congrégation. On la savait droite, courageuse, animée d’une profonde charité envers tous.

Elle avait comme Vicaire et Maîtresse des novices María Antonia Orts Baldó (en religion María du Suffrage), née le 9 février 1888 à Altea (Alicante), et qui était entrée dans la Congrégation en 1922. De grande culture, elle était le véritable ciment de charité entre toutes les religieuses. Au moment suprême, elle exhorta ses Compagnes à pardonner. Toutes ses jeunes novices reprirent leur préparation à partir de 1939.

Les autres Compagnes étaient :

Teresa Rosat Balasch (en religion María du Refuge), née le 15 octobre 1873 à Mislata (Valencia), fille unique ; elle fit les vœux en 1906 et fut supérieure à Tabernes de Valldigna, Molins de Rei, Cabrera de Mar, Cornellá et Carlet (Valencia), profondément religieuse, de vie intérieure intense, généreuse et désintéressée ; elle se réfugia d’abord chez des amis, mais fut bientôt arrêtée et mise en prison à Carlet.

Josefa Romero Clariana (en religion María du Calvaire), née le 11 avril 1871 à Carlet (Valencia), entrée dans la Congrégation dès 1892, malgré une forte opposition de la part de la famille ; elle faisait tous les travaux humbles avec grande disponibilité. Elle fut à San Vicente dels Horts, Tabernes de Valldigna, Guadasuar, et Carlet. Réfugiée d’abord chez sa sœur, elle subit huit jours de prison avant d’être fusillée.

María Dolores Llimona Planas (en religion María de Montserrat), née le 2 novembre 1860 à Molíns de Rei (Barcelona) ; une des premières à faire partie de la Congrégation naissante ; elle fut supérieure de 1892 à 1925 (trente-trois ans) ; à sa mort, elle était conseillère générale.

Ascensión Duart Roig (en religion Teresa de Saint-Joseph), née le 20 mai 1876 à Benifayó de Epioca (Valencia) ; longtemps maîtresse des novices ; femme de prière, qui savait se mortifier, elle répétait souvent : Il vaut mieux parler avec Dieu que parler de Dieu. Elle avait un don particulier pour la peinture ; elle était la supérieure locale de la maison généralice.

Isabel Ferrer Sabriá, née le 15 novembre 1852 à Vilanova y la Geltrú (Barcelona), était la plus âgée du groupe, cofondatrice de la Congrégation ; elle s’était établie avec la Fondatrice à Molíns de Rei (Barcelone) en 1880 ; pénétrée profondément de l’esprit de la Fondatrice, elle sut transmettre cet idéal à toutes les autres jeunes qui entraient dans la Congrégation. Elle s’intéressa particulièrement aux plus pauvres, aux marginaux, aux analphabètes.

Josepa Mongoche Homs (en religion María de l’Assomption), née le 12 juillet 1859 à Ulldecona (Tarragona), de vie intérieure très profonde, particulièrement dévote de la Sainte Vierge ; c’était une maîtresse couturière.

Emilia Martí Lacal (en religion María Concepción), née le 9 novembre 1861 à Carlet (Valencia) ; elle fit partie de la fondation à Carlet ; délicate, humble, femme de prière et de silence, elle aida les jeunes de Sollana à prier, à méditer en silence, mais aussi à coudre.

Paula de San Antonio (en religion María Gracia), née le 1er juin 1869 à Valencia. Très pauvre, elle était connue à Turís pour son imperturbable sourire et sa disponibilité à rendre service ; enseignante, à l’esprit apostolique, sa préférence allait aux malades et aux pauvres.

María Purificación Gómez Vives (en religion María du Sacré-Cœur), née le 6 février 1881 à Valencia ; elle aussi était enseignante, et sut inculquer à toutes les élèves de Molíns de Rei un profond esprit de piété, tant elle savait être comprise par elles ; 

Teresa Jiménez Baldoví (en religion María du Secours), née le 13 mars 1885 à Sant Martí de Provençals (Barcelona) ; elle fut orpheline de sa mère et fut recueillie par les Carmélites. En 1907, elle entra au noviciat des Religieuses de la Doctrine Chrétienne et fut à Mislata au moment de la révolution ; elle s’occupait particulièrement des tout-petits et des orphelins, avec une douceur maternelle ; 

Gertrudis Rita Floréncia Surís Brusola (en religion María des Douleurs), née le 17 février 1899 à Barcelone ; elle fut éduquée d’abord chez des Religieuses françaises, puis à l’Ecole Normale de Barcelone ; l’été, elle était chez ses oncles de Cabrera de Mar. En 1918, elle entra chez les Religieuses de la Doctrine Chrétienne, où sa Maîtresse des Novices fut Ascensión Duart Roig (ci-dessus). En partant pour Valencia, elle avait dit : Mon sort sera celui de toutes les Sœurs.

Josefa Pascual Pallardó (en religion Ignacia du Saint-Sacrement), née en 1862 à Valencia, orpheline elle-même ; entrée au noviciat de San Vicente dels Horts, elle était devenue la cuisinière de la maison, toujours soucieuse d’accomplir son travail avec l’élégance spirituelle qui convenait. En 1936, elle dut quitter précipitamment la communauté de Sollana et rejoindre celle de Valencia.

Catalina Calpe Ibáñez (en religion María du Rosaire), née le 25 novembre 1855 à Sueca (Valencia), était passionnée par les ouvrages de spiritualité et d’histoire ; aimable, sérieuse, délicate, elle fut exécutée cinq jours avant son quatre-vingt-unième anniversaire. 

María Isabel López García (en religion María de la Paix), née le 12 août 1885 à Turís (Valencia) ; au dos d’une des images qu’elle conservait dans un de ses livres, elle avait écrit : Seigneur, rends-moi digne d’être martyre par amour pour toi.

Aurea Navarro (en religion Marcela de Saint-Thomas), née (en ???) à La Roda (Albacete) ; elle entra dans la Congrégation en 1934, à la veille de la Révolution. 

 

Le 19 juillet 1936, la communauté de Mislata se transféra à celle de Valencia, dont le noviciat avait été évacué, les novices ayant rejoint soit leurs familles soit des amis qui les hébergeaient. Restait seulement Aurea Navarro (Tomasa), qui ne savait où aller, n’ayant plus de nouvelles de sa famille depuis longtemps.

Le 26 septembre, on appela Teresa Rosat Balasch et Josefa Romero Clariana. qui furent conduites au Barranco de los Perros (Llosa de Ranes, Valencia), où elles furent fusillées. Après la guerre, les Religieuses recueillirent amoureusement la mère de Teresa jusqu’à ses derniers moments.

Au couvent, les perquisitions quasi quotidiennes se répétèrent ; les Religieuses pouvaient encore envoyer de leurs nouvelles aux autres communautés, aux familles, dans un climat de Gethsémani. La vie de communauté se réorganisa. Les Religieuses se proposèrent même pour confectionner des pull-overs pour les «combattants», sans distinction, y compris, certainement, pour ceux-là mêmes qui allaient les conduire à la mort.

Le vendredi 20 novembre 1936, des miliciens ordonnèrent à toutes les Religieuses de monter dans un camion. Devinant facilement ce qui se passait, elles s’encouragèrent l’une l’autre, prièrent, pardonnèrent aux miliciens, qui les conduisirent au Picadero de Paterna, à quelques kilomètres de là.

Là, les quinze Religieuses furent d’abord torturées et mutilées, avant d’être fusillées. La dernière fut la Mère supérieure, María des Anges, qui alors cria fortement : Vive le Christ Roi !

La béatification de ces dix-sept Religieuses de la Doctrine Chrétienne eut lieu en 1995.

Les deux premières martyres du groupe sont mentionnées au Martyrologe le 26 septembre, les quinze autres au 20 novembre.

 

 

Ascensión Duart Roig

1876-1936

 

Voir la notice : Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí

 

 

María Purificación Gómez Vives

1881-1936

 

Voir la notice : Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí

 

 

Milagros Ortells Gimeno

1882-1936

 

De famille bourgeoise et très chrétienne, Milagros naquit le 28 novembre 1882 à Turía.

Joyeuse, jamais elle ne voulut avoir les «aises» de sa famille (ses parents tenaient une importante manufacture), elle ne suivait pas les modes, ne porta jamais ni chapeau ni mantille, s’agenouillait par-terre à l’église et recherchait plutôt l’amitié des filles de classe pauvre.

A vingt ans, elle entra chez les Clarisses, en 1902.

Elle y fut infirmière, couturière, sacristine, puis conseillère de l’abbesse et maîtresse des novices. Elle se signalait pour sa prudence, son esprit de mortification, son grand amour pour la Sainte Vierge et l’Eucharistie, sa fidèle obéissance.

Par deux fois déjà, durant la République, elle dut quitter le monastère, mais sans conséquences à ce moment-là.

En revanche, en 1936, elle s’était réfugiée avec sa sœur María avec les Religieuses de la Doctrine Chrétienne, et partagea leur sort (v. notice : Francesca Desamparados Honorata Lloret Martí).

Il y eut une étude faite sur son cadavre, d’où il résulte combien son martyre fut horrible, le 20 novembre 1936.

Milagros Ortells Gimeno fut béatifiée en 2001.

 

 

Teresa Jiménez Baldoví

1885-1936

 

Voir la notice : Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí

 

 

María Isabel López García

1885-1936

 

Voir la notice : Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí

 

 

María Antonia Orts Baldó

1888-1936

 

Voir la notice : Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí

 

 

Aurea Navarro

1889-1936

 

La date de sa naissance n’est pas certaine.

Elle dut naître à La Roda et entra chez les Sœurs de la Doctrine Chrétienne, à l’âge d’environ quarante-cinq ans.

Elle n’écrivit jamais rien sur son passé, qui avait dû être douloureux. On ne l’entendit jamais parler ouvertement non plus de sa famille, dont elle se sépara avec peine, pour suivre l’appel de Dieu. Seules ses Supérieures surent pourquoi elle voulait se consacrer et l’acceptèrent volontiers en 1934, à Valencia.

Vêtue en 1935, elle se montrait heureuse et discrète, toujours souriante.

Elle tint à prendre la nom de Tomasa, déjà porté par sa mère.

 

Voir aussi la notice : Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí

 

 

Gertrudis Rita Floréncia Surís Brusola

1899-1936

 

Voir la notice : Francisca Desamparados Honorata Lloret Martí

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19 novembre 2023 7 19 /11 /novembre /2023 00:00

 

19 NOVEMBRE

 

-V.

S Abdias, prophète.

II.

SS Severinus, Exuperius et Felicianus, martyrs près de Vienne.

III.

S Maximos, chorévêque et martyr à Césarée de Cappadoce.

S Barlaam, martyr à Antioche : il eut la main brûlée par les charbons ardents et l'encens qu'il refusa de faire brûler devant les dieux païens.

S Faustus, diacre à Alexandrie et martyr (peut-être le même qu'au 6 septembre).

S Citroine (Cydroine), prêtre en Loudunais (IV.?).

IV.

S Azas, martyr en Isaurie.

VI.

S Théodemir, abbé à Micy.

VII.

S Houardon, évêque à Saint-Pol-de-Léon, ami et protecteur de s.Hervé.

VIII.

Ste Ermenburge (Domneva, Ebba), mère des stes Mildburge, Mildred, Mildgyth et de s.Merefin, sœur des ss.Ethelred et Ethelbert, abbesse à Minster-in-Thanet.

S Eudo, abbé au Monastier.

Ste Medana, vierge martyre en Ecosse.

IX.

S Totto, abbé à Ottobeuren.

S Jacques, ermite à Sasseau, peut-être un soldat venu de Grèce.

X.

S Simone, abbé, puis ermite au Monte Mercurio en Calabre.

Ste Amalberge, abbesse à Susteren.

XIII.

Ste Mechtild de Hackeborn, mystique contemporaine de ste Gertrud, à Helfta.

XIV.

S Giacomo Benfatti, évêque à Mantoue, dominicain.

XX.

Bx Eliseo García y García (*1907), profès salésien, et Alejandro Planas Saurí (*1878), laïc coopérateur salésien, martyrs près de Barcelone en 1936, béatifiés en 2001 ; Alejandro resta laïc parce que, sourd, il ne pouvait émettre la profession…

Abdias, prophète

 

Les vingt-et-un versets du prophète Abdias en font le livre le plus court de toute la sainte Bible. Et saint Jérôme en dit qu’il est d’autant plus difficile qu’il est court (quanto brévius est, tanto difficílius).

En effet, on ne sait rien sur le prophète en question, ni sur son époque.

Le nom même du prophète pose des problèmes : il vaudrait mieux dire Abdiou, ou même Obdeiou, comme l’ont gardé les Anglo-saxons.

La période de l’activité de ce «petit prophète» n’est pas connue : elle pourrait se situer, pour les uns, au 9e, pour d’autres au 6e siècle.

Si Abdiou est rangé parmi les «petits prophètes», c’est justement en vertu de la brièveté de son message, comme les onze autres, dont les livres sont beaucoup plus brefs que ceux des quatre «grands prophètes».

Le texte se présente comme une «vision», une sorte d’extase, durant laquelle Abdiou a entendu un message divin, qu’il répète.

Cette vision accuse fortement le pays d’Edom, qui n’est pas venu au secours d’Israël, et même s’est réjoui des attaques dont il était victime, avant que la «vengeance» de Dieu s’enflamme contre lui.

On y a vu la rivalité héréditaire entre les deux frères Esaü et Jacob, et plus tard l’action dominatrice de la Rome païenne contre Israël.

Le livre d’Abdiou n’est jamais cité dans le Nouveau Testament. Parmi les Pères de l’Eglise, trois en particulier l’ont commenté : Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et saint Cyrille d’Alexandrie, qui penchent pour une interprétation historique du texte, rappelant la rivalité constante entre l’Idumée et Israël, puis la «punition» providentielle de l’Idumée, alliée de Babylone, ces deux dernières renversées par les Perses.

Ce renversement de situation, l’écrasement de l’Idumée, a finalement été interprété comme l’écrasement du diable par le Christ ressuscité (saint Hésychius de Jérusalem). Saint Jérôme enfin applique cette victoire finale à l’effacement des hérésies.

Saint Abdias est commémoré le 19 novembre au Martyrologe.

 

 

Severinus, Exuperius, Felicianus de Vienne

? 2e siècle

 

On ne sait pas à quand remonte le martyre de ces trois Saints.

Ils auraient été martyrisés à Brennier (Isère), et on les aurait longtemps ignorés.

Durant l’épiscopat de Paschasius (5e siècle), un sous-diacre nommé Tertius aurait eu révélation de leur sépulture.

Après une translation de leurs reliques, ils furent très honorés à Saint-Romans et les fidèles obtinrent beaucoup de grâces par leur intercession. On les appela les Trois Doms, les trois «seigneurs».

Ce qui restait de leurs reliques fut dispersé par les Huguenots en 1562.

Le Martyrologe Romain mentionne les saints Severinus, Exuperius, Felicianus de Vienne au 19 novembre.

 

 

Maximos de Césarée de Cappadoce

? 3e siècle

 

En ce jour du 19 novembre était commémoré un Maximus, prêtre, martyr sur la Voie Appienne, à Rome, sous Valérien (donc vers 255).

Les premières informations le concernant le disaient d’abord commentariensis, un secrétaire ; on en a fait ensuite un prêtre, sous Maximin (donc vers 310) ; puis les faits se sont transportés sous Maximien (donc fin 3e ou début 4e siècle, mais il ne semble pas que Maximien ait persécuté les Chrétiens) ; on aurait jeté Maximos du haut d’un pont.

Mais une autre source le localisa à Césarée de Cappadoce (auj. Kayseri, Turquie centrale), et là notre Martyr est un chorévêque (missionnaire avec les pouvoirs d’un évêque).

Le Martyrologe Romain actuel a repris ces informations et mentionne saint Maximos de Césarée de Cappadoce au 19 novembre.

 

 

Barlaam d’Antioche

† 303

 

Barlaam était un homme simple, très chrétien, des environs d’Antioche de Syrie (auj. Antakya), peut-être un brave villageois, et d’un certain âge.

A cause de sa foi, on le garda longtemps en prison, où il se prépara par la prière à supporter tous les supplices que l’on voudrait lui infliger.

Quand on l’en tira, on l’amena devant une statue de dieu païen et on lui fourra de force dans la main des charbons ardents et de l’encens, qu’il devait offrir à cette statue. On espérait que Barlaam se serait tordu de douleur et qu’en retournant sa main, il aurait laissé s’échapper la fumée d’encens vers la statue ; mais le brave homme, courageusement, resta immobile.

Dans une homélie prononcée plus tard au jour anniversaire de cet événement, s.Jean Chrysostome (v. 14 septembre) prononça ces mots : On voyait s’élever deux fumées : l’une de l’encens qui s’allumait, l’autre de la chair qui se détruisait… Le corps se détruisait, mais la foi ne se perdait pas… Les charbons, après avoir troué la main par le milieu tombaient à terre…

Personne n’a dit que Barlaam eût été martyrisé ensuite. Il succomba peut-être des suites de ses blessures et sa constance lui valut de la part de l’Eglise le titre de martyr.

La date du martyre reste incertaine. S. Jean Chrysostome, qui s’exprime au lendemain de la fête de Barlaam, mentionne la proximité de l’été, ce qui conforterait un jour du mois de mai : certains ont effectivement daté l’événement du 30 mai. Le 19 novembre serait plutôt la date de la dédicace de l’église Saint-Barlaam à Constantinople.

Le Martyrologe Romain mentionne saint Barlaam d’Antioche au 19 novembre.

 

 

Eudo du Monastier

† 720

 

Un monastère avait été fondé dans le diocèse du Puy par un certain Calminius, comte d’Auvergne, dont le nom avait été à l’origine de Calmiliacum, devenu ensuite Le Monastier.

Eudo (Eodo, Eudes, Audo), né à Orange, avait été archidiacre de Saint-Paul-Trois-Châteaux.

Moine à Lérins, il fut désigné par l’abbé, en 655, pour être le premier abbé de Calmiliacum.

Il excella vraiment dans sa mission, au point que les moines furent bientôt très nombreux.

Il aurait été l’oncle de Chaffre ou Théofrède (Theodfredus), qui lui succéda et dont le monastère prit ensuite le nom.

La communauté suivit d’abord la Règle de Lérins, puis adopta celle de s.Benoît (v. 21 mars).

On trouve aussi qu’Eudo aurait été évêque du Puy, mais il n’y a pas d’évêques de ce nom dans la liste épiscopale de ce diocèse. A cette époque, seul un certain Eusebius aurait un nom approchant celui d’Eudo, mais il n’a rien à voir avec lui.

Eudo mourut vers 720.

Saint Eudo du Monastier est commémoré le 19 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Simone de Monte Mercurio

10e siècle

 

Simone était l’abbé d’un monastère situé sur le Monte Mercurio (Calabre, Italie S).

On sait qu’il fut envoyé en Afrique pour y racheter des moines capturés par les Arabes lors de leur récente incursion. Ce qu’on ne précise pas, c’est l’autorité qui lui confia cette mission ; les moines calabrais étaient de rit oriental, comme s.Nilo (v. 26 septembre) ou son disciple Bartolomeo de Grottaferrata (v. 11 novembre). Si ces monastères suivaient la Règle de s.Basile, ils restaient indépendants les uns des autres et n’appartenaient pas à quelque confédération, comme c’est le cas des moines Bénédictins en Occident. Ce n’est qu’au siècle suivant qu’intervint une réforme dans le sens d’une confédération des monastères, sur l’exemple de ceux du monde latin.

On pourrait donc supposer à juste titre que Simone, en tant qu’abbé, ait pris sur lui de se rendre personnellement auprès de l’autorité arabe pour solliciter la libération des moines captifs. Peut-être ces moines étaient-ils de son propre monastère et Simone pouvait les connaître nommément.

Quand il fut en Afrique (on ne nous dit pas non plus dans quelle région), il put retrouver ces moines. L’un d’eux lui raconta comment les Musulmans flagellaient leurs victimes, de façon répétée et extrêmement douloureuse, dans le but avoué d’affaiblir tellement les moines, qu’ils finissent par renier la foi chrétienne.

Simone pria Dieu d’intervenir : le bras du bourreau se paralysa sur le champ, à la grande stupeur de tous ceux qui assistaient à cette torture. Simone s’avança alors vers le bourreau et, d’un signe de croix, redonna vie au bras malade.

C’est alors que le chef arabe, témoin d’un tel miracle, libéra sans attendre tous les moines prisonniers.

Revenu en Calabre, ajoute brièvement la Vie de Simone, il conduisit alors la vie érémitique.

On pourra ici admirer l’esprit de détachement, d’humilité, de cet abbé. Plutôt que de reprendre sa place d’abbé - et risquer d’être fréquemment montré comme un thaumaturge, il se mit à l’écart, dans la solitude, pour prier et contempler.

Un vieux texte italien résume cette vie d’anachorète en disant que Simone fut admirable dans ses rudes pénitences.

De même qu’on ignore la date, même approximative, de la naissance de Simone, de même on en ignore celle de sa mort. Avec le Martyrologe, on le situe simplement au dixième siècle.

Saint Simone de Monte Mercurio est commémoré le 19 novembre dans le Martyrologe Romain.

Mechtild de Hackeborn

1241-1299

 

Mechtild était née à Helfta (Allemagne C) vers 1241, petite sœur de Gertrud (la Grande, v. 17 novembre), de famille noble.

Toutes les dates qu’on donne ici peuvent varier d’une année.

A sept ans, Mechtild fut confiée au monastère cistercien de Rodardersdorf et y reçut une culture très vaste, allant d’Origène à Thomas d’Aquin, de l’Ecriture à la liturgie.

Après que Gertrud devint abbesse à Helfta, Mechtild la rejoignit, en 1258. Elle dirigea l’école du couvent, fut maîtresse des novices. Elle eut en outre à diriger le chœur des moniales ; on disait que sa façon de diriger avait parfois de l’extatique.

Elle bénéficia en effet de visions, de révélations, d’expériences mystiques. Pendant longtemps, elle maintint secrètes ces grâces particulières, mais commença à s’en ouvrir vers 1290, et deux moniales recueillirent ses confidences. Une de ces deux-là fut très certainement Gertrud elle-même.

Le Livre de la Grâce Spéciale parle du culte envers le Sacré-Cœur, avec sa blessure d’amour, de l’Eucharistie, de la Liturgie, des Ames du Purgatoire. Mechtild savait parler des Ames du Purgatoire, par exemple de celle de son père.

Elle vivait intensivement la Passion de Notre-Seigneur ; elle se mettait des tessons dans le lit et s’y roulait jusqu’au sang en s’offrant pour le salut des âmes.

On rapporta aussi des cas de guérisons qu’elle aurait opérées, par exemple en rendant la vue à une moniale aveugle.

Les textes de Mechtild furent largement diffusés ; Heinrich Seuse et Johannes Tauler les lurent ; on les connut en Hollande, en Angleterre, en Suède.

Mechtild mourut le 19 novembre 1299, son dies natalis au Martyrologe.

 

 

Giacomo Benfatti

? - 1332

 

Né vers la moitié du 13e siècle à Mantoue (Italie N), de noble famille, Giacomo (Jacques) entra chez les Dominicains.

Il étudia à Paris, où il reçut le titre de maître en théologie.

Devenu conseiller du maître général des Dominicains, Nicola Boccasino, ce dernier, une fois devenu le pape Benoît XI, le nomma évêque de Mantoue en 1304.

Giacomo fut discret et prudent. Il se maintint à l’écart des luttes fratricides qui déchiraient les villes rivales d’Italie. 

Proche des pauvres, il fut leur père. Il s’occupa particulièrement des pestiférés et des malades.

Il connut Luigi Gonzaga (v. 20 juin), dont la famille habitait aussi près de Mantoue.

On connaît peu de choses sur l’épiscopat de Giacomo : en 1311, il assista au couronnement d’Heinrich VII comme roi d’Italie ; en 1312, il participait au concile de Vienne en Dauphiné ; en 1326, il administrait la Confirmation à Rome.

Il donna des statuts à la compagnie des Frères de la Miséricorde.

Au terme de ces vingt-huit ans d’épiscopat, Giacomo Benfatti s’éteignit à Mantoue le 19 novembre 1332.

Son culte commença dès sa mort, et s’amplifia encore lorsque trois siècles plus tard on découvrit le corps intact ; ce culte a été confirmé en 1859, ce qui correspond à une béatification.

 

 

Alejandro Planas Saurí

1878-1936

 

Alejandro Planas Saurí était né le 31 octobre 1878 à Mataró (Barcelone).

De naissance, il était sourd. Il apprit à s’exprimer, à parler un peu, et pouvait comprendre ce qu’on lui disait en lisant sur les lèvres.

A partir de 1905, il vécut chez les Salésiens à San Viçens dels Horts, où on le voyait prier avec grande ferveur, toujours disponible à aider les autres. Il était très cultivé, et en plus habile à sculpter.

Il ne fit pas la profession religieuse proprement dite, mais il se consacra privément.

En 1936, les Salésiens eurent leur maison de Barcelone incendiée, et celle de San Viçens fut réquisitionnée le 21 juillet. Le 25 juillet, on vint démonter la chapelle et y supprimer tout signe religieux.

Le 12 novembre, arriva un ordre d’expulsion. Tous partirent, sauf Alejandro Planas qui, étant séculier, pensait pouvoir rester dans la maison pour la «garder», jugeant trop rapidement que le pire était passé. Son confrère Eliseo venait le voir, pour lui apporter des vivres et surtout un soutien fraternel.

Ils furent arrêtés tous les deux. On ne sait rien de plus : on suppose qu’ils furent tous deux emmenés au Comité révolutionnaire, puis au Garraf, non loin de Barcelone, où ils furent fusillés. On n’a jamais retrouvé leurs cadavres, qui pourraient bien avoir été jetés en mer.

Le Martyrologe reporte leur martyre au 19 novembre.

Eliseo et Alejandro furent béatifiés en 2001.

 

 

Eliseo García García

1907-1936

 

Eliseo naquit à El Manzano (Salamanque) le 25 août 1907, dans une famille d’agriculteurs, où naquirent quatre enfants. Les parents moururent en 1916.

Son frère aîné, Esteban, était entré chez les Salésiens et il le suivit, comme laïc coadjuteur. Il devait aussi le suivre dans le martyre (don Esteban fut assassiné le 24 septembre 1936, et béatifié en 2007).

Il fut d’abord à Campello (Alicante), où il fut déjà persécuté par les miliciens, qui connaissaient ses accointances avec les Salésiens.

Après avoir fait les vœux en 1932, à Gerona, il fut envoyé pour travailler au collège de San Viçens dels Horts, où il se trouvait au moment de la guerre civile.

En 1936, les Salésiens eurent leur maison de Barcelone incendiée, et celle de San Viçens fut réquisitionnée le 21 juillet. Le 25 juillet, on vint démonter la chapelle et y supprimer tout signe religieux.

Voilà les pauvres Religieux, avec leurs élèves, privés de leur oratoire. Mais on continua de prier, avec ferveur.

Le 12 novembre, arriva un ordre d’expulsion. Tous partirent, sauf Alejandro Planas qui, étant séculier, pensait pouvoir rester dans la maison pour la «garder». Eliseo allait le voir, pour lui apporter des vivres.

Il fut alors arrêté (ainsi qu’Alejandro). On ne sait rien de plus : on suppose qu’ils furent tous deux emmenés au Comité révolutionnaire, puis au Garraf, non loin de Barcelone, où ils furent fusillés. On n’a jamais retrouvé leurs cadavres, qui pourraient bien avoir été jetés en mer.

Le Martyrologe reporte leur martyre au 19 novembre.

Eliseo (et Alejandro) furent béatifiés en 2001.

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