Pherbutha de Séleucie
† 342
Durant la persécution de Sapor II en Perse, fut martyrisé l’évêque Siméon Bar Sabas (v. 17 avril). C’est de sa sœur qu’il s’agit ici. Elle s’appelait aussi Tarbula, et était vierge. On ne connaît pas le nom de son autre sœur, qui était veuve.
Or il advint que la reine tomba malade.
Les deux saintes femmes furent accusées auprès de la reine, par des Juifs, d’avoir voulu l’empoisonner. On les arrêta donc toutes deux, avec une servante de Pherbutha et on les présenta au palais royal.
L’intendant qui l’interrogea, remarqua la beauté extraordinaire de cette femme, et lui envoya ensuite dire que, si elle voulait bien être son épouse, il obtiendrait sa grâce certainement. Mais Pherbutha refusa dignement cette avance, préférant de beaucoup rester unie au Christ et rejoindre bientôt son frère Siméon dans la béatitude céleste.
La sentence tomba : la reine ne pouvait être guérie que si elle passait entre les corps des accusées, coupés en deux. Le récit continue :
On mena donc ces saintes femmes devant la porte de la ville : chacune fut attachée à deux pieux, à l’un par le cou, à l’autre par les pieds ; et, les ayant ainsi étendues, on les coupa par le milieu avec des scies ; puis, ayant planté en terre trois grandes pièces de bois de chaque côté de la rue, on y pendit les moitiés de leurs corps. On apporta la reine dans cette rue, et on la fit passer au milieu de cette boucherie, suivie d’une multitude innombrable de peuple (342).
Pherbuta et sa servante ne furent pas des cas isolés. Les récits parlent d’une multitude innombrable de prêtres, diacres, moines et vierges ; on retint les noms de vingt-trois évêques, parmi lesquels Acepsimas et son prêtre Jacques, Dausas et Milles, Mareabdes avec deux-cent cinquante clercs ; le prêtre Aïthalas, les diacres Azadan et Abdjésu.
Aïthalas fut plusieurs fois étendu et frappé, au point qu’on lui disloqua les jointures des bras, que ses mains demeurèrent comme mortes et qu’on devait lui donner la nourriture dans la bouche.
Le même jour que Pherbuta, au Martyrologe, est mentionné un nombre de cent-dix-neuf Martyrs, hommes et femmes.
Le lendemain de ce jour, l’ancien Martyrologe mentionnait une sainte femme nommé Yazdandocht (c-à-d. fille de Dieu), qui assista en prison un groupe de cent vingt Martyrs, prêtres, diacres, clercs et vierges. Ces Héros furent tenus en prison pendant les six longs mois de l’hiver ; la veille de leur supplice, Yazdandocht vint en prison, leur lava les pieds, leur remit à chacun un bel habit blanc et leur servit un festin. Puis elle les salua, se recommandant à leurs prières auprès de Dieu. Les Athlètes du Christ allèrent offrir joyeusement leur cou au bourreau.
Le règne de Sapor II ayant été fort long (310-380), et atroce vis-à-vis du christianisme, parce que le roi assimilait la religion chrétienne aux Romains qu’il combattait, les écrivains en vinrent à estimer à seize mille les victimes de cette longue persécution, renonçant même à en conserver tous les noms.
Sainte Pherbutha de Séleucie est commémorée avec sa servante le 5 avril dans le Martyrologe Romain