Salvius d’Albi
† 584
Natif d’Albi, Salvius (Salvy) étudia le droit et fut avocat dans sa ville.
Il entra assez tard dans le monastère de cette ville, dont il devint abbé.
Depuis longtemps, il vivait dans une sorte de réclusion, et soumettait son corps à une telle ascèse, qu’il en contracta une maladie qui lui fit changer de peau neuf fois. Une fois abbé, il s’enfonça encore plus dans l’étude et la prière, recevant avec simplicité ceux qui venaient lui demander un conseil, moines ou laïcs.
Salvy mourut et les moines préparèrent ses funérailles, quand le corps de l’Abbé s’agita et Salvy se réveilla comme d’un profond sommeil ; il passa trois jours sans manger ni boire, convoqua les moines et leur raconta la longue vision qu’il venait d’avoir : porté par les Anges, il avait entrevu le Paradis, mais Dieu voulut le rendre à son diocèse pour le bien de l’Eglise.
Il comprit cependant que ce récit qu’il fit aux moines n’avait pas plu à Dieu, qui le «punit» : sa langue enfla, et la bonne odeur qu’il percevait disparut ; puis il reprit de la nourriture.
Le témoin de cette merveille, s.Grégoire de Tours (v. 17 novembre), se l’entendit raconter par Salvy lui-même, dont il était contemporain ; il ajoute ce mot de Salluste : Quand il s’agit de la vertu et de la gloire des grands hommes, chacun accepte avec indifférence ce qu’il se croit capable de faire lui-même, mais tout ce qui dépasse ce niveau, il le tient pour imaginaire et mensonger. On peut donc réellement croire ce que Grégoire a écrit.
Quelques années passèrent : Salvy fut nommé évêque d’Albi en 574. Il en était le septième titulaire.
Lors des guerres internes de la Gaule, Salvy obtint de Chilpéric la libération des nombreux otages qu’il avait emmenés - et aussi réussit à le persuader, sans le froisser, de ne plus écrire de considérations théologiques plus que douteuses : Chilpéric niait les trois Personnes divines ! Quelques jours plus tard, Salvy eut la vision au-dessus de la maison royale d’un glaive divin : deux fils de Chilpéric allaient mourir.
En 584, une épidémie de peste s’abattit sur Albi. Salvy organisa des secours, des prières publiques ; lui-même fut contagié et rendit son âme à Dieu, le 10 septembre.
Si les révolutionnaires s’emparèrent des reliquaires pour les faire fondre, les reliques de Salvy furent sauvées et restituées au lendemain des jours sombres.
Saint Salvy d’Albi est commémoré le 10 septembre dans le Martyrologe Romain.