Paulus de Verdun
576-648
Paulus naquit vers 576 en Gaule, de parents chrétiens et distingués. Il aurait même été le frère de saint Germain de Paris (v. 28 mai).
Après l’enfance, il vécut à la cour du roi Clotaire II, où il fut le collègue des saints Arnoul, Eloi, Ouen, Didier, qui allaient être les évêques respectivement de Metz, Noyon, Rouen, Cahors (v. 18 juillet, 1er décembre, 24 août, 15 novembre).
La grâce agissant en lui, et voyant l’heureux témoignage de ces bons collègues, Paulus voulut se retirer du monde pour servir Dieu.
Il trouva un asile près de Trèves, où ses vertus lui attirèrent quelques disciples. Il s’en alla, mais la montagne conserva son souvenir, et s’appela par la suite Paulusberg.
C’est dans les Vosges (act. dans la Sarre) qu’il s’arrêta un soir, demandant l’hospitalité à l’abbaye de Tholey. Au bout de quelques jours, l’abbé le pressa de demeurer dans la communauté. Paulus suivit le conseil ; en même temps qu’il grandissait dans les vertus, il était formé aux belles-lettres, qu’il finit même par enseigner, procurant à l’abbaye de Tholey une belle renommée.
L’humilité et l’obéissance de Paulus furent récompensées par des miracles. Un jour qu’il devait cuire le pain et qu’il n’avait pas le temps d’être à l’heure pour le repas, il mit la pâte directement à la place des braises, et les pains non seulement furent cuits à temps, mais encore un malade qui en mangea fut guéri.
L’exemple de Paulus fut suivit par d’autres jeunes gens qui demandèrent à être admis à la même abbaye.
Il se peut qu’il ait été le second abbé de Tholey, de 626 à 645 environ.
Dagobert avait entre temps succédé à son père Clotaire II ; or un parent de Dagobert était moine à Tholey, et conseilla au roi de choisir Paulus pour le siège vacant de Verdun. Il fallut d’abord convaincre l’humble moine, et le conduire sur place.
Paulus demeura abbé, tout en acceptant de conduire le diocèse sur les voies de la sainteté. Mais le diocèse était ruiné, et Paulus mit à contribution ses relations avec la cour pour lui fournir des terres, des immunités, des privilèges.
Le nouvel évêque fut à la hauteur de sa mission, qui était rude et délicate, car le diocèse était dans un état peu brillant. Paulus en fut vraiment le restaurateur. Une de ses victoires fut de ramener les diocésains à la sanctification du dimanche. C’est pour ceux qui allaient «se promener» hors de la ville ce jour-là, qu’il fit construire l’église Saint-Saturnin.
Lorsqu’il mourut, un 8 février, peut-être en 648, il fut enseveli dans cette église, qui prit ensuite le nom de Saint-Paul.
En souvenir du miracle des pains, saint Paul a été choisi comme patron par les boulangers et pâtissiers de Verdun. Le 8 fébrier, on y distribue le «pain de saint Paul».
Au 10e siècle, par crainte des invasions normandes, des moines de Tholey crurent bon de s’approprier les restes du saint évêque, mais une force mystérieuse les bloqua en route, à un endroit où s’élève maintenant la Paul-Croix. Par la suite, un nouveau monastère fut construit à Verdun, dédié à saint Paul et qui reçut ses restes. Mais ce monastère fut détruit en 1552. Les reliques se trouveraient actuellement dans le trésor de la cathédrale de Verdun : si elles s’y trouvent toujours, elles ne doivent guère être vénérées.