Albéric de Cîteaux
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On ne connaît rien de la famille et de l’enfance d’Albéric (ou Aubry). On suppose, d’après des indices, que c’était un homme d’une rare piété et d’une culture assez vaste.
Jeune encore, il rejoignit le petit ermitage de Collan (Tonnerre, Yonne), où vivaient quelques moines sous la direction d’un certain Robert.
Collan ne se prêtait pas à l’installation d’une véritable communauté. On se transporta à Molesme, où Albéric fut prieur.
La première ferveur s’étant affaiblie, Robert se retira. Albéric, avec Stephen Harding (v. 28 mars), tenta de rétablir la règle initiale. Les moines n’avaient pas le moindre désir de se ressaisir ; ils couvrirent Albéric d’insultes, et l’enfermèrent ; plus tard, s.Juan de la Croix (v. 14 décembre) n’eut pas un sort différent. Albéric se retira avec Stephen et deux autres moines.
Ceux de Molesme regrettèrent leur mollesse ; ils rappelèrent les trois «fugitifs» : Robert redevint l’abbé, Albéric le prieur, et Stephen le sous-prieur. La vie monacale authentique reprit, mais pas unanimement, aussi nos trois «héros», suivis d’une vingtaine d’autres, allèrent s’installer à Cîteaux (1098).
De nouveau, à Molesme, on réfléchit et on supplia le pape d’intervenir pour rappeler Robert. C’est alors qu’Albéric devint abbé à Cîteaux, tandis que Stephen devenait prieur.
Albéric chercha à donner l’exemple en tout. Outre ses mortifications, il se levait le premier, et pouvait prier le psautier dans son intégralité avant même l’office nocturne des moines.
La Saint Vierge apparut à Albéric, pour lui montrer l’habit qu’ils devaient porter : blanc avec le scapulaire noir (les bénédictins sont tout en noir, les chartreux tout en blanc). C’est pour cette raison que les Anglais appelèrent plus tard les Cisterciens les frères blancs.
Cîteaux passa sous la dépendance directe du Saint-Siège, à la grande joie d’Albéric. Il rédigea les Institutions de l’Ordre. C’est lui qui eut l’initiative de fonder les Convers, hommes pieux et serviables, souvent peu instruits mais fervents, qui pouvaient travailler à la ferme sans quitter le monastère et pouvaient aussi, le cas échéant, s’associer au chant des moines.
Albéric vécut longtemps ; fort avancé en âge, chargé de fatigues et de mérites, il sentit arriver sa dernière heure. Il récita le Credo, commença les Litanies de la Sainte Vierge et, à l’invocation Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, il devint rayonnant et rendit son âme à Dieu, le 26 janvier 1073.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Albéric en son dies natalis, mais il n’y a pas eu de canonisation officielle autre que la mémoire de ses mérites et de ses miracles.