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5 décembre 2014 5 05 /12 /décembre /2014 00:00

Sabas abbé

439-532

 

Sabas est une admirable figure de sainteté et de mortification volontairement acceptée.

Il naquit en 439 à Mutalasca près de Césarée de Cappadoce. Quand son père, Jean, un officier de l’armée impériale, dut partir pour Alexandrie avec son épouse Sophie, Sabas avait cinq ans : il fut confié par ses parents à son oncle maternel, Hermias, dont la femme, de mœurs légères, scandalisa Sabas au point qu’il s’enfuit chez un autre oncle, Grégoire, à trois milles de là.

Il se présenta bientôt au monastère de Flabiana, à vingt stades de Mutalasca, où on l’admit aussitôt malgré son jeune âge. Mais Sabas savait déjà se mortifier. Un jour qu’il avait cueilli une belle pomme bien mûre, il lui vint à l’esprit l’épisode d’Adam et Eve, il écrasa le fruit et résolut de n’en jamais manger.

Bientôt, ses deux oncles, Hermias et Grégoire, vinrent lui proposer de sortir du monastère  pour se marier. Ce n’était pas particulièrement l’intention du jeune garçon, qui partit pour Jérusalem à l’accomplissement de ses dix-huit ans (457), où il fut reçu dans un monastère proche de la Ville Sainte.

A cette époque, on se disputait entre catholiques et monophysites ; l’atmosphère houleuse ne plaisait pas à Sabas, qui rejoignit une communauté proche de la Mer Morte. Il était fort, adroit, obéissant, savait fendre le bois, porter l’eau, conduire les mulets, sans jamais se plaindre : en somme, le frère idéal.

Lors du déplacement d’un confrère à Alexandrie, Sabas l’accompagna et retrouva ainsi ses parents. Son père lui offrit de s’enrôler dans l’armée : on imagine la réponse du jeune moine. Sabas repartit, en ne gardant que trois des vingt pièces d’or que lui donna son père, et les remit fidèlement à son abbé, en arrivant au monastère.

Bientôt, Sabas arriva à la trentaine et demanda à mener la vie érémitique au désert : on le lui permit, à condition qu’il vînt passer les samedis et dimanches avec la communauté. Le lundi, il partait avec une charge de branches de palmier et rapportait le samedi cinquante corbeilles tressées.

De 473 à 478, Sabas occupa la tour d’un certain Anthos, moine stylite qui venait de mourir. Puis il s’installa dans une grotte non loin de la Mer Morte : il accrocha une corde pour y monter et en descendre. Des Bédouins de passage voulurent y monter aussi, et furent tellement frappés de la frugalité de l’ermite, qu’ils lui apportèrent régulièrement du pain, du fromage et des dattes.

Bien sûr, les Bédouins ne purent s’empêcher de parler autour d’eux ; on vint voir Sabas, le consulter ; des moines voulurent se mettre sous sa conduite ; les grottes alentour se peuplèrent et abritèrent bientôt jusqu’à cent cinquante moines. C’est le début de la laure, à l’origine de nos monastères.

Or Sabas ne voulait pas de prêtres dans sa communauté : il fit construire non loin un oratoire pour permettre aux prêtres de passage de célébrer les Saints Mystères. En revanche, lors d’un mystérieux prodige, la montagne proche s’ouvrit et fit apparaître une grotte assez grande pour y célébrer la Liturgie : Sabas décida de faire célébrer la divine Liturgie les samedis et dimanches dans cette grotte «théoctiste» (faite par Dieu).

Les moines cependant se plaignirent de ne pouvoir être ordonnés prêtres. Le patriarche de Jérusalem enquêta soigneusement, les convoqua tous, et ordonna sur place Sabas lui-même.

Sabas apprit la mort de son père, et reçut bientôt sa mère, qui lui apportait son héritage, très important. Il le consacra à la construction d’un hospice et à l’établissement d’un grand jardin pour la subsistance des moines.

Les moines se multipliaient, la laure prit le nom de Grande Laure ; on essaima : ce fut le monastère de Castellion, puis le noviciat fut séparé un peu plus au nord.

Que devaient faire les novices ? - Apprendre le psautier, les règles de la psalmodie, la discipline monastique… et construire eux-mêmes leur cellule, quand ils étaient admis.

Sabas fut bientôt nommé supérieur de tous les ermites de Palestine. A la même époque vivait saint Théodose, qui fut nommé supérieur des cénobites. Il y eut entre Sabas et Théodose une profonde amitié ; ils se soutinrent dans la lutte pour défendre l’orthodoxie. 

Sabas fut aussi très lié d’une fraternelle amitié avec saint Jean le Silentiaire (v. 7 décembre).

C’est ainsi que Sabas décréta que le groupe des Arméniens, qui s’étaient mis à ajouter au chant du Trisagion une formule monophysite, ne chanterait plus le Trisagion. Certains moines furent irréductibles. Aussi Sabas résolut, en 503, de se séparer de ses moines, sans doute aussi attiré par cette solitude qu’il chérissait et qu’il avait perdue pour s’occuper de la Laure : celle-ci comportait désormais deux églises, un four, une hôtellerie, un hôpital, des citernes…

Sabas se trouva une grotte à son goût, où demeurait cependant un lion. Quand celui-ci revint de sa tournée, il prit Sabas par le capuchon et voulut le mettre dehors, mais comme c’était l’heure de la prière, Sabas le pria d’attendre ; ensuite, le lion voulut reprendre son entreprise, mais Sabas lui dit : Ecoute. Nous sommes tous les deux des créatures de Dieu ; il y a de la place pour deux dans la grotte, mais si tu ne veux pas vivre avec moi, va-t-’en. Le lion partit.

Or, dès 503, Sabas fonda un nouveau monastère près du lac de Tibériade, où se regroupèrent bientôt de nouveaux novices. Mais le patriarche de Jérusalem le pria bientôt de revenir dans la Laure : en effet, des moines mécontents de Sabas, avaient prétendu que les lions avaient dévoré Sabas et demandé au patriarche un successeur… qui fut tout simplement Sabas : le patriarche leur intima l’ordre de lui obéir. 

Ceux qui se séparèrent alors, voulurent construire une nouvelle Laure, où ils furent bientôt dans la misère noire ; Sabas lui-même leur fit apporter des vivres.

Les luttes dogmatiques prirent un tour véhément jusque dans la Laure. L’autorité de Sabas et celle de Théodose fut toujours récompensée : l’empereur de Constantinople se rangea à leurs côtés, ainsi que le patriarche de Jérusalem. Un jour, dix mille moines muinis de bâtons, d’épées, de faux et de haches se présentèrent à Jérusalem pour s’opposer à l’entrée d’un partisan de l’hérésie.

Sabas, désormais nonagénaire, fit beaucoup de miracles, attestés par un témoin oculaire, auquel nous devons aussi les détails précis qui précèdent. Sabas fit venir de la nourriture en temps de famine, des orages en temps de sécheresse.

Les dernières années, il eut encore la force d’aller trouver l’empereur à Constantinople pour plaider - avec succès - la cause des chrétiens accusés faussement d’une insurrection.

Il visita une dernière fois les Lieux Saints de Jérusalem, puis s’alita dans sa cellule. Il réunit les frères, les invita à garder inviolablement les règles de la Laure, et se recueillit dans le silence et la prière. Il mourut le 5 décembre 532, âgé de quatre-vingt-treize ans. Saint Théodose était mort quatre ans plus tôt.

L’enterrement fut suivi par une grande foule d’évêques et de fidèles de toute la Palestine. Le tombeau de Sabas existe encore aujourd’hui, mais le corps lui-même a été transporté à Venise. La Grande Laure est maintenant le monastère de Saint-Sabas, dont les moines grecs assurent la perennité.

Saint Sabas fut appelé plein de l’esprit de Dieu, habitant de la Cité sainte, étoile du désert, patriarche des moines. Son culte s’est largement diffusé en Orient. A Rome une église lui est dédiée sur l’Aventin.

Le Martyrologe le commémore au 5 décembre.

 

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5 décembre 2014 5 05 /12 /décembre /2014 00:00

Filippo Rinaldi

1856-1931

 

Filippo naquit le 28 mai 1856 à Lu Monferrato (Alessandria, Piémont, Italie NO), huitième de neuf enfants.

Tout petit encore il fut remarqué par l’illustre don Giovanni Bosco (v. 31 janvier), qui passait par ce village. On sait que Giovanni Bosco avec le don de la lecture dans les âmes : il eut l’inspiration de «voir» dans ce petit garçon une âme destinée à faire beaucoup de bien pour les âmes.

Le papa de Filippo envoya Filippo en 1866 au collège de Mirabello, tenu par les pères Salésiens, mais mystérieusement le garçon le quittera quelques mois après et, pendant des années, restera sur un refus obstiné de retourner à ce collège, même après que don Bosco lui ait écrit et se soit même déplacé en personne pour aller le persuader. 

On ne sait ce qui se passa dans le cœur du jeune garçon, mais cette attitude n’est pas surprenante et il ne faut pas s’en étonner, d’autant plus qu’un revirement est toujours possible, et c’est ce qui arriva : Filippo entrera de son plein gré au noviciat salésien de Sampierdarena, en 1877. Il avait vingt-et-un ans.

En 1880, il fit la profession.

En 1882, après une persévérante insistance de don Bosco pour le convaincre, Filippo reçut le sacerdoce, et se retrouva directeur de la maison de Mathi, un collège pour vocations adultes. 

Don Giovanni Bosco mourut en 1888 : don Rinaldi voulut se confesser encore une fois au Fondateur à qui il devait tant ; et don Bosco n’eut que la force de lui murmurer : Méditation !

L’immédiat successeur de don Bosco fut Michele Rua (voir au 6 avril), qui envoya don Rinaldo en Espagne pour consolider les fondations salésiennes. Don Rua lui dit alors : Il va falloir que tu résolves des histoires assez délicates.

Quelles furent ces histoires, on ne nous l’a pas dit précisément. Il reste que don Rinaldi donna un élan tout nouveau à l’œuvre salésienne espagnole.

De directeur du collège de Barcelone, il devint inspecteur pour l’Espagne et le Portugal, et fonda rien moins que seize maisons. Don Rua n’en revenait pas, et le nomma alors Préfet général de la congrégation, en quelque sorte le deuxième après le Supérieur.

Quand mourut don Rua (1910), l’élection du nouveau Supérieur se posa sur don Albera, qui confirma don Rinaldi à son poste de préfet.

En 1921, il fut élu Supérieur, troisième successeur de don Bosco. Don Rinaldi se révéla véritablement un géant de l’apostolat, fondant des maisons en terres de missions, des revues, des associations diverses, dont celle des anciens élèves salésiens. Il fonda l’institut séculier des Volontaires de don Bosco. Des centaines de salésiens partirent d’Italie dans toutes les directions. Lui-même voyagea beaucoup, et le pape Pie XI l’encouragea personnellement.

Il fut un nouveau don Bosco, avec une confiance illimitée en la Providence et en Marie Auxiliatrice. On a dit de lui qu’il ne lui manquait que la voix de don Bosco, tant il lui ressemblait par le zèle et la sainteté.

Don Rinaldi était en train de lire la vie de don Michele Rua, quand il mourut, à Turin, le 5 décembre 1931.

Il a été béatifié en 1990.

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5 décembre 2014 5 05 /12 /décembre /2014 00:00

Niels Stensen

1638-1686

 

Niels (Nicolas) est un grand savant danois, né le 11 janvier 1638 à Copenhague, dans une famille luthérienne. Son père, Steen Pedersen, était un orfèvre au service du roi de Danemark et mourut en 1644. Sa mère, Anne Nielsdatter, épousa un autre orfèvre.

Niels grandit dans un certain isolement, à cause d’une mystérieuse maladie.

Il fit ses études secondaires et universitaires en médecine à Copenhague, puis voyagea en Europe, rencontrant des médecins, des scientifiques renommés ; les voyages le passionnaient, il sillonna surtout les Pays-Bas, la France, l’Italie, l’Allemagne.

On comprend mieux, dès lors, pourquoi son nom ait été «traduit» en diverses langues : Nicolas Sténon en français, Niccolò Stenone en italien, et aussi Nicolaus Steno (ou Stenonius) en latin.

En 1660, après être passé à Rostock puis Amsterdam, il commença des études de médecine à Leyde (Pays-Bas). Il fut en désaccord avec la thèse de Descartes, qui prétendait que les larmes étaient produites par le cerveau. Il fit des travaux sur la salive et son nom est resté encore aujourd’hui à propos du conduit de Stensen (ductus stenonianus). Il démontra aussi, contre Descartes, que le cœur est un muscle, et non l’origine de la chaleur humaine.

Puis il fut à Paris, Saumur, Bordeaux et Montpellier, rencontrant chaque fois d’illustres savants.

En 1665, il partit pour l’Italie ; il fut d’abord professeur d’anatomie à l’université de Padoue, puis gagna Florence, où ses études d’anatomie lui valurent le mécénat du grand-duc Ferdinando II de Medici, lequel lui donna un poste à l’hôpital, et le rapprocha d’un groupe de chercheurs, l’Accademia del Cimento, auquel il fut affilié. Niels rencontra le pape Alexandre VII à Rome, ainsi que Marcello Malpighi.

Au retour, il eut l’occasion d’observer une procession de la Fête-Dieu et commença à se demander s’il avait la vraie Foi. Cette réflexion aboutit à sa conversion en 1667.

Mais Niels continua ses observations, avec un intérêt passionné pour trouver la vérité. Il se concentra sur le système musculaire et la contraction des muscles : il démontra que les muscles, en se contractant, changeaient de forme, mais pas de volume.

En 1666, des pêcheurs prirent près de Livourne un énorme requin, dont Niels étudia la tête et les dents, et en arriva à la conclusion que ces dents de requin ressemblaient énormément aux dents fossilisées retrouvées en montagne, qu’on appelait alors glossopètres. A cette occasion, il fit aussi d’autres observations qui aboutirent aujourd’hui à la théorie corpusculaire.

Son intérêt pour les fossiles le conduisit à étudier aussi les minéraux, les cristaux, les sédiments.

En 1669, nouvelle découverte à propos des cristaux de quartz : Niels remarqua que leurs faces forment toujours les mêmes angles entre elles, découverte qui marqua le début de la cristallographie moderne.

Niels énonça trois principes qui devinrent fondamentaux dans la sédimentologie et la stratigraphie : le principe de l’horizontalité primaire, de la superposition et de la continuité latérale, qu’on laissera à plus spécialistes le soin d’expliquer en lieux appropriés.

Mais Niels accordait une importance beaucoup plus grande encore à la religion, et se préoccupa beaucoup de trouver la Vérité, entre le luthéranisme où il avait grandi et le catholicisme qu’il rencontrait en Italie. Il orienta donc aussi ses recherches dans le domaine théologique, par la lecture des Pères de l’Eglise. Peu à peu il arriva à la conclusion que l’Eglise est vraiment vivante dans le catholicisme et il se convertit en 1667, le jour de la Toussaint.

Il fit encore des études sur les couches de la Terre, et établit que les couches plus profondes ne contenaient pas de fossiles (et donc dataient d’avant le déluge), tandis que les couches supérieures étaient riches en fossiles, donc postérieures au déluge dont parle la Bible.

En 1670, après avoir voyagé en Hongrie et en Autriche, Niels est à Amsterdam, où il rencontre d’autres scientifiques ; peu après, lors d’un discours à Copenhague, il prononce cette phrase célèbre : Merveilleuses sont les choses que l’on voit, bien plus celles que l’on perçoit et plus encore celles que l’on ignore.

En 1675, Niels est de nouveau à Florence, où il reprend ses recherches théologiques. Il est ordonné prêtre et célèbre sa première messe le 13 avril 1675 dans l’église de l’Annonciation de Florence ; il a trente-sept ans. Il se montre très actif dans la Contre-Réforme. Sur la demande du duc de Hanovre, le pape Innocent XI le nomme Vicaire apostolique pour les missions nordiques.

En 1677, saint Grégoire Barbarigo (v. 18 juin) le consacre évêque et il sera titulaire de Titiopolis. Mgr Stensen va maintenant partir pour les missions en pays luthériens. Il rencontre Leibniz, et le convainc de la réunification des Eglises. Niels reste à Hanovre jusqu’en 1680.

Il sera ensuite nommé évêque auxiliaire de Münster de 1680 à 1683, où il ne fut pas bien reçu, le prince étant luthérien, et la femme de celui-ci prenant en dérision la piété de l’évêque : il dut même vendre son anneau épiscopal et sa crosse pour survivre. Il se vit contraint de résilier sa charge.

En 1684, le voilà à Hambourg où il étudie le cerveau et le système nerveux, mais doit passer à Schwerin où il est mieux reçu. Il change d’habitudes, affiche une pauvreté ascétique et se déplace dans une simple charrette, par tous les temps. Il maigrit, mangeant peu et jeûnant souvent au pain sec et à la bière.

Malade, il eut le désir de retourner en Italie ; mais il souffrait énormément de son ventre, qui gonflait de jour en jour, et décéda à Schwerin (Allemagne) le 5 décembre 1686, veille de la fête de son saint Patron, saint Nicolas de Myre.

Son corps fut transporté à Florence pour y être enseveli, sur la demande de Cosimo de’ Medici et de son entourage.

Niels Stensen a été proclamé Bienheureux en 1988.

 

Note. Les dates de la naissance et de la mort de Niels Stensen sont données ici selon le calendrier grégorien. On trouve parfois ces dates selon l’ancien calendrier (julien) : 1er janvier 1638 - 25 novembre 1686.

 
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5 décembre 2014 5 05 /12 /décembre /2014 00:00

Joaquín Jovaní Marín

1874-1936

 

Joaquín vint au monde le 16 octobre 1874 à San Mateu (Castellón, Espagne), de parents très chrétiens qui vinrent s’installer à Benicarló.

L’adolescent étudia au séminaire de Tortosa, puis de Toledo, où il passa la licence en théologie.

Après avoir été ordonné prêtre en 1898, il entra dans la Fraternité des Prêtres Ouvriers Diocésains du Sacré-Cœur de Jésus.

Il occupa différents postes au séminaire de Tolède, y fut directeur du collège San José, puis directeur à Almería, administrateur puis recteur du Séminaire Pontifical Espagnol à Rome.

Revenu en Espagne, il fut professeur au séminaire de Barcelone et recteur du séminaire de Tarragona.

En 1927, il fut élu supérieur général de sa congrégation, jusqu’en 1933.

En 1931, il écrivait déjà : Pour le moment, tout reste en paix, mais dans quelques mois, quand les gens s’apercevront qu’on les aura trompés dans leurs espérances avec des discours infâmes, qu’arrivera-t-il ? Je ne cherche même pas à y penser, sinon à vivre chaque jour comme le veut la Divine Providence. C’est maintenant que nous avons besoin d’une vie de foi !

En 1934, il laissa Tarragona ; en 1936, il se trouvait au séminaire de La Seu d’Urgell, pour quelques leçons avec les séminaristes plus anciens ; son cousin, Vicente, était avec lui. 

Il écrivit à cette époque : Dieu seul sait ce qui nous attend pour cette année. La marée rouge semble s’étaler. Arriverons-nous à la fin de l’angoisse ? Nous sommes dans les mains de Dieu.

Le 25 juillet 1936, pendant le chant des vêpres, les miliciens entrèrent dans la chapelle et arrêtèrent prêtres et séminaristes. Ils proposèrent aux Supérieurs de partir pour Andorre, mais ceux-ci ne voulaient pas abandonner les jeunes.

Le 26 juillet, un autobus conduisit tout le monde à Tarragona, sans omettre de leur confisquer tout ce qu’ils avaient sur eux.

A Tarragona, don Joaquín fut libéré ; il se réfugia quelques jours chez un ami où il put célébrer la messe. Mais le 2 août, tout un groupe de miliciens vint l’appeler. Dieu soit loué, voici l’heure, répondit le prêtre.

Interrogé, il répondit : Je suis prêtre, et recteur du séminaire de Tarragona. On le conduisit au Comité. Le soir, il fut conduit au Château de Pilate.

Don Joaquín reçut la visite d’un bon chrétien, dont l’épouse était la cousine de Federico Domingo, ce dernier étant le frère du ministre Marcelino Domingo. Grâce à Federico, Joaquín put sortir de prison. Muni d’un passeport pour la France, il quitta la pension avec son cousin Vicente, et partit en voiture, tandis que dans cette pension demeuraient encore d’autres prêtres.

Une soixantaine de militiens intervinrent et arrêtèrent tous les occupants. Sur ces entrefaîtes, la voiture revint, car d’autres miliciens avaient obligé les voyageurs à rebrousser chemin. Ils furent donc arrêtés à leur tour.

Tous les prisonniers furent emmenés à la tchéka San Elías. Ils y restèrent encore plus de quatre mois.

Il eut l’occasion de dire : Je reste tranquille, parce que l’unique chose qu’ils peuvent me prendre, c’est la vie, mais j’en espère une meilleure.

Le 5 décembre 1936, don Joaquín et don Vicente furent emmenés au cimetière de Montcada i Reixac, où ils reçurent la palme du martyre.

Ils furent béatifiés en 2013.

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4 décembre 2014 4 04 /12 /décembre /2014 00:06

Jean de Damas

676-749

 

Si l’on connaît assez bien les grands épisodes de la vie de Jean de Damas (Damascène), on reste dans l’incertitude sur ses dates de naissance et de mort. 

Jean vit le jour à Damas (Syrie) vers 676, dans une célèbre famille chrétienne arabe qui portait le nom de Mansŭr (victorieux). Son père portant le nom de Sarjoun (Serge), Jean s’appela Mansŭr ibn Sarjoun (fils de Serge).

Originaire de Damas, il est resté Jean Damascène, en grec Ioannis Damaskinos, en latin Iohannes Damascenus.

A cela s’ajoute son surnom de Chrysorrhoas, rhéteur d’or.

A la fin du 7e siècle, qui vit la naissance de Jean, la région de Damas passa sous domination musulmane, mais la cour conserva quelques fonctionnaires chrétiens, dont le grand-père de Jean, qui fut percepteur des taxes pour le Moyen-Orient. Le père de Jean reprit cette fonction, qu’il transmit à son fils.

L’éducation de Jean fut confiée à un moine italien captif des Sarrasins, nommé Cosmas, immensément instruit. Jean devint très cultivé en musique, en astronomie, en théologie, en rhétorique, en philosophie, en arithmétique et en géométrie.

Vers 730, Jean fut nommé grand vizir, mais ne resta pas longtemps dans cette charge.

On était alors dans la crise iconoclaste, et Jean exposa ouvertement sa position en faveur des saintes images. L’empereur falsifia une lettre de Jean et la présenta au calife : furieux, ce dernier fit amputer Jean de la main droite, séance tenante. 

Jean ramassa sa main coupée et se retira dans la prière, promettant à la Vierge Marie que désormais, s’il guérissait, il n’écrirait plus que des hymnes en l’honneur du Christ. Il se réveilla de son sommeil, parfaitement guéri. Le calife comprit alors son erreur, crut à l’innocence de Jean et le rétablit dans sa charge.

Mais l’épreuve avait suffi : Jean se retira dans la laure (le monastère) Saint-Sabas à Jérusalem. Il fut d’abord confié à un mieux moine très sévère et imperméable à la poésie et à la musique, qui soumit Jean à de dures privations. Jean obéit humblement. Dieu fit savoir à ce vieux moine de cesser ce régime et Jean put reprendre l’étude et la composition.

Jean fut ordonné prêtre vers 735. 

Les traditions divergent sur les dernières années de Jean. On a avancé qu’il avait été martyrisé lors d’un voyage en Orient pour fortifier les chrétiens contre l’iconoclasme ; on a plutôt affirmé qu’il mourut dans sa cellule, à un âge très avancé, vers 749.

Le jour traditionnellement retenu pour sa mort est le 4 décembre.

Dans une de ses œuvres, Jean montra point par point comment le Coran s’éloigne de la Bible dans les quelques allusions qu’il fait aux récits bibliques. Il condamna fermement l’hérésie musulmane, mais les Musulmans le respectèrent grandement et conservent toujours son corps dans leur mosquée.

Si l’on voit toujours saint Jean de Damas représenté avec un turban, c’est pour rappeler son origine arabe.

En 1890, Jean de Damas fut proclamé Docteur de l’Eglise.

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4 décembre 2014 4 04 /12 /décembre /2014 00:00

Ioannes Hara Mondo no Suke

? - 1623

 

Ioannes était un noble samouraï japonais, né à Usui (Chiba, Japon) à une date inconnue.

Il faisait partie du Tiers-ordre franciscain, dans le diocèse de Tokyo.

Son martyre eut lieu le 4 décembre 1623 à Shinagawa (Tokyo) : crucifié, mutilé, il fut brûlé alors qu’il respirait encore.

Il a été béatifié en 2008 parmi cent quatre-vingt-huit Martyrs japonais de la même époque.

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4 décembre 2014 4 04 /12 /décembre /2014 00:00

Adolf Kolping

1813-1865

 

Quatrième des cinq enfants de Peter et de Anna Maria Zurheyden, Adolf naquit à Kerpen (Cologne) le 8 décembre 1813. Sa mère mourra en 1833, son père en 1845.

Le papa travaillait chez un paysan comme berger, et l’on vivait dans la pauvreté, mais on était heureux. On retrouvera plus tard la famille de ce paysan dans la vie d’Adolf. Quand Adolf eut terminé l’école du village (1820-1826), son père l’orienta vers le métier de cordonnier. 

Adolf travailla de 1829 à 1832 comme cordonnier à Sindort, Düren et Lechenich, enfin Cologne, dans un important atelier.

Il aurait pu se marier là, mais il refusa et changea de place. Il avait été très frappé par les difficiles conditions de vie des ouvriers et des artisans. C’est aussi à ce moment que mourut sa mère (1833).

Puis, vers vingt-deux ans, il fut malade pendant environ deux années et dut s’arrêter de travailler. Il avait le temps de méditer et de prendre une sage décision. A vingt-quatre ans, il entra courageusement au lycée (Marzellengymnasium) à Cologne, dans le but de pouvoir s’orienter vers le sacerdoce. Auparavant, il s’ingénia à étudier le latin qui, à l’époque, était incontournable.

Ses efforts furent récompensés : trois ans et demi après son entrée, il passa avec succès le baccalauréat (1841)

Il a donc vingt-huit ans quand il demande son admission au séminaire : séminaire des vocations tardives (Münich, 1841-1842 ; Bonn, 1842-1844), enfin le Grand séminaire de Cologne pour la théologie.

On se demandera avec justesse comment le pauvre Adolf put payer sa pension pendant toutes ces années de formation. La Providence l’aida, à travers plusieurs personnes généreuses, en particulier une des filles du paysan chez qui travaillait le père d’Adolf : elle avait fait le vœu d’aider un étudiant en théologie.

Adolf fut finalement ordonné prêtre le 13 avril 1845, à trente-deux ans, le lendemain même de la mort de son cher Papa. Quelle épreuve !

Son premier poste fut Elberfeld (Wuppertal), où il était chapelain et professeur de religion. Il se rendit compte, comme précédemment à Cologne, de la même situation sociale des ouvriers, qui vivaient dans une réelle pauvreté, pour un travail exténuant, ce qui n’aidait pas les jeunes apprentis à avoir beaucoup d’espérance pour le lendemain.

Or, en 1847, il reçut la présidence d’une Association catholique qui cherchait à venir en aide à ses membres de façon spirituelle, morale et spirituelle. Il voulut implanter cette association à Elberfeld, mais, convaincu qu’elle ne pouvait s’étendre que dans une grande ville, il demanda à être déplacé à Cologne même.

C’est ainsi qu’il fut nommé vicaire à la cathédrale de Cologne en 1849 ; sans attendre, il donna naissance, avec six autres ouvriers, à l’Association des Ouvriers de Cologne (Kölner Gesellenverein), dans la Kolumbaschule : un an après, l’Association comptait déjà plus de cinq cents adhérents.

Très vite le concept s’étendit à d’autres villes : à la mort d’Adolf en 1865, il y aura plus de quatre-cents associations, avec vingt-quatre mille adhérents.

En 1850, Adolf réunit les trois associations d’Elberfeld, Cologne et Düsseldorf en une seule association : le Cercle Rhénan des Ouvriers (Rheinischer Gesellenbund), qui prit un an après le nom de Union Catholique des Ouvriers (Katholischer Gesellenverein), pour pouvoir étendre son influence au-delà du Rhin. C’était là l’embryon de l’actuelle Œuvre de Kolping, qui est internationale.

La conviction d’Adolf Kolping était que, pour aider ces ouvriers «ambulants», il leur fallait une sorte de «famille», car seule la famille peut offrir à ses enfants une bonne formation morale et chrétienne. Aussi voulut-il que son Œuvre devînt pour les ouvriers leur maison de famille, avec des compagnons et des amis de même condition, de mêmes droits, de même idéal, pour pouvoir y vivre dans une ambiance profondément amicale.

Dans ces maisons, il devait aussi y avoir des heures d’enseignement religieux, politique et pratique, pouvant conduire ces jeunes ouvriers à trouver plus facilement leur place dans la société.

Par la suite, on choisit parmi ces Compagnons ceux qui pourraient aussi assister des confrères malades : diagnostiquer le mal, donner les premiers soins d’urgence. Adolf s’employa lui-même à assister spirituellement des malades du choléra. La ville de Cologne voulut l’en récompenser, mais il demanda à reverser cette aide financière à la fondation.

Dès 1851, Adolf chercha des subsides pour acheter à Cologne une grande maison avec jardin et y installer sa fondation : il l’acheta dans la Breite Straße pour 14.200 Taler, offrant ainsi un lieu de rencontre et d’hébergement pour les ouvriers sans domicile. En 1853, la maison était prête.

Déjà pendant son activité de cordonnier, mais encore plus depuis qu’il était prêtre, Adolf écrivait : des poésies, différents articles dans les journaux, d’abord comme collaborateur puis comme rédacteur en chef, jusqu’à fonder en 1854 un périodique qui devait être un des organes de presse les plus fameux dans les milieux catholiques (Rheinische Volksblätter).

La presse était pour Adolf le moyen de dénoncer les injustices flagrantes de ce 19e siècle industriel, en même temps que la détresse spirituelle de beaucoup d’ouvriers. Cette activité de publiciste lui permit en outre de recevoir des subsides abondants pour son Œuvre.

On a parlé plus haut d’une maladie qui l’empêcha de travailler pendant deux années. Or Adolf fut continuellement frappé par la maladie durant toute sa vie. Malgré cela, en 1858, il se laissa nommer président des alors cent-quatre-vingt associations, mettant toutes ses forces en jeu pour étendre cette Œuvre. Il fit plusieurs voyages, malgré la fatigue que cela lui procurait.

En 1861, il dut renoncer à participer au Katholikentag de Münich et même à la rencontre des présidents des associations de l’Œuvre (Le Katholikentag ou Journée des Catholiques, est une journée annuelle où le clergé, à travers la parole et la prière, encourage et stimule les efforts de chacun pour un témoignage de vie toujours plus conforme à l’Evangile). 

En mai 1862, quand il venait, à sa demande, d’être nommé recteur de la Minoritenkirche (Immaculée Conception, tenue par les Frères Mineurs), il put tout de même se traîner à Rome pour présenter son Œuvre au pape : Pie IX lui remit à cette occasion un précieux ornement pour la messe, que l’on conserve encore aujourd’hui.

Sa santé sembla s’améliorer, mais au printemps 1865 Adolf eut une douloureuse arthrite à l’avant-bras droit. Il fit encore un voyage à Trèves en septembre pour la bénédiction d’une nouvelle maison.

 Les attaques s’intensifièrent et se multiplièrent. Adolf mourut quatre jours avant son cinquante-deuxième anniversaire, le 4 décembre 1865, dans la maison-mère de Cologne.

Il est enterré au cimetière «des Malades» (Melatenfriedhof), qui servait au Moyen-Age pour la sépulture des malades (en particulier des pestiférés) et se trouve tout près de Cologne.

Adolf Kolping a été béatifié en 1991. Il est mentionné le 4 décembre au Martyrologe.

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4 décembre 2014 4 04 /12 /décembre /2014 00:00

Giovanni Calabria

1873-1954

 

Giovanni (Jean) naquit le 8 octobre 1873 à Verona (Italie N), benjamin des sept enfants de Luigi Calabria, un sabotier, et Angela Foschio.

Orphelin de père à dix ans, il dut quitter l’école et travailler comme petit domestique, mais son curé l’aida à préparer l’examen d’entrée au séminaire, comme externe.

Trois ans après, en 1893, il fit le service militaire, où il eut l’occasion d’accepter les travaux les plus humbles et parfois dangereux, mais aussi d’amener des compagnons à la conversion et à la pratique chrétienne.

Il reprit ensuite les études et, en 1897, commença la théologie.

Avant même d’être ordonné prêtre, il trouva dans la rue un enfant tzigane fugitif (ou abandonné), qu’il prit chez lui : c’était l’amorce de la Pieuse Union pour l’assistance des malades pauvres.

Ordonné prêtre en 1901, il fut vicaire à Santo Stefano et confesseur au séminaire.

En 1907, il fut recteur à San Benedetto al Monte, s’occupant particulièrement des soldats. La même année, il fonda la Maison des Bons Enfants (Casa Buoni Fanciulli), avec l’aide de généreux laïcs, qui se compléta en 1910 avec la branche féminine.

Ces deux Pieuses unions aboutirent à la congrégation des Pauvres Serviteurs de la Divine Providence et des Pauvres Servantes de la Divine Providence, approuvées respectivement par l’évêque en 1932 et 1952, et par le Vatican en 1949 et 1981.

En 1934 furent envoyés déjà quatre membres à Vijayavada (Inde) pour s’occuper des Parias.

Durant la Guerre mondiale, il n’hésita pas à abriter des Juifs dans son institut : c’est une doctoresse juive qui en témoigna en demandant plus tard sa béatification, affirmant que don Calabria l’avait dissimulée parmi ses Sœurs, vêtue comme elles.

En 1944, ce fut la fondation de la Famille des Frères Extérieurs, tiers-ordre pour les laïcs.

L’Œuvre s’occupe de tous les moins avantagés, sans jamais rien leur demander : gamins des rues, orphelins, handicapés, malades… On vit de la Providence. Nouveauté inouïe : les Frères et les Pères ont même rang, ce qui choquera plus d’un ecclésiastique «traditionnel».

Récemment, les conditions de l’enseignement en Italie ont fait que l’Œuvre s’est étendue davantage aux handicapés du Tiers Monde. 

Don Calabria établit aussi des rapports très fraternels avec les autres confessions ; un pasteur suédois demanda personnellement la béatification de son cher Ami.

Le 3 décembre 1954, il offrit sa vie pour le pape Pie XII, très gravement malade. Le lendemain, 4 décembre 1954, mystérieusement, le pape se reprenait (il mourut en 1958), tandis que don Calabria quittait cette vie pour l’Eternité.

Pie XII, qui ne savait pas encore quel sacrifice venait de faire Don Calabria, apprenant sa mort, le définit un héros de la charité évangélique. 

Don Giovanni Calabria fut béatifié en 1988 et canonisé en 1999.

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3 décembre 2014 3 03 /12 /décembre /2014 00:00

Sophonie

7e siècle avant Jésus-Christ

 

Ce «petit Prophète», un des douze ainsi appelés pour leur oracle court, vivait très vraisemblablement au 7e siècle, vers 640-610.

Sophonie commence son livre par une généalogie qui le fait remonter à un certain Ezéchias, peut-être le roi contemporain du Prophète Isaïe. Son nom pourrait signifier celui que Dieu cache.

Au nom de Dieu, Sophonie condamne l’idolâtrie quelle qu’elle soit, aussi bien chez les païens que chez les habitants d’Israël qui ont quitté le vrai Dieu. Il y aura un châtiment, mais aussi une résurrection, grâce au «petit reste» fidèle.

Sophonie n’est cité qu’une fois dans le Nouveau Testament (Mt 13:41) : Le Fils de l’homme enverra ses anges, qui ramasseront de son Royaume tous les scandales et tous les fauteurs d’iniquité.

La description du Jour de Yahvé a inspiré les premiers mots du Dies iræ, qu’on chantait aux messes des Défunts : Jour de colère, ce jour-là…

Avec les Grecs, le Martyrologe romain évoque saint Sophonie le 3 décembre.

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3 décembre 2014 3 03 /12 /décembre /2014 00:00

Johann Nepomuk de Tschiderer zu Gleifheim

1777-1860

 

La famille de Johann Nepomuk avait émigré des Grisons (Suisse orientale) au Tyrol au 16e siècle, et avait été annoblie par l’empereur d’Autriche au siècle suivant. Le Tyrol a appartenu à l’Autriche, et fut divisé entre l’Autriche et l’Italie après la Première guerre mondiale.

Johann Nepomuk naquit à Bozen (actuelle Bolzano) le 15 février 1777 et fut donc autrichien. Il était le cinquième des sept enfants de Joachim von Tschiderer zu Gleifheim et de Katharina von Giovanelli von Gerstenburg und H¨örtenberg.

Il fut affecté d’un grave défaut d’élocution (on a même parlé de mutisme), dont il put cependant guérir et fréquenta le collège des Franciscains à Bolzano.

En 1783, la famille déménagea à Innsbruck, où il étudia la théologie et fut ordonné prêtre en 1800.

Vicaire pendant deux années à Unterinn (Ritten) et Ulten, il fut envoyé à Rome où il reçut la distinction de Notaire Apostolique.

Revenu dans sa région d’origine, il fut professeur de morale et de théologie pastorale au grand séminaire de Trento.

En 1810 il fut nommé curé à Sarnthal, en 1819 doyen et inspecteur des écoles à Meran. Il fonda alors jusqu’à cinq écoles pour étrangers à Sarnthal (dont une école de dentelle pour les femmes), et un internat à Bolzano, qui devint plus tard le Johanneum.

En marge de ces œuvres «officielles», l’abbé de Tschiderer employait toute sa fortune personnelle au profit des prisonniers, des pauvres, des malades, vendant jusqu’à ses propres objets personnels.

En 1826 il fut nommé chanoine titulaire à la cathédrale de Trento et, en 1827, pro-vicaire pour la population de langue allemande.

En 1831, il devint Vicaire Général de Vorarlberg et, en 1832, reçut la dignité épiscopale. 

A cette période, il s’occupa activement des enfants de paysans tyroliens, qui étaient envoyés comme saisonniers en Souabe.

Il devint prince-évêque de Trento en 1835.

Désormais, il devait se poser ouvertement contre les dispositions impériales (ce qu’on a appelé le joséphisme, du nom de l’empereur Josef) qui prétendaient imposer des dispositions et des nominations aux autorités de l’Eglise. Mgr de Tschiderer nomma ses propres professeurs de séminaire, envoya ses propres prêtres pour être formés soit à Vienne soit à Rome, institua des Exercices spirituels annuels pour ses prêtres, et se préoccupa fondamentalement de l’unité et de l’enseignement de la Doctrine.

Contrairement à sa condition de prince (et aux suggestions de son entourage), il eut un train de vie très modeste, et même ascétique. C’est lui qui assuma les dépenses pour les réparations de son appartement ; il organisa sur ses deniers une maison pour sourds-muets à Trento, une maison pour ouvrières à Rovereto. Il pourvu les presbytères de bons livres, offrit toutes sortes d’objets sacrés aux paroisses et aux couvents : calices, ostensoirs, ornements, statues, croix, ou les commandait à des artistes.

Il eut bien sûr le souci de la visite pastorale régulière de tout son diocèse et y fit venir des Ordres religieux (Jésuites) et des Congrégations, masculines et féminines. 

Chargé de mérites et de bonnes œuvres, frappé à la fin par la maladie, ce digne prélat mourut à Trento le 3 décembre 1860.

Mgr Johannes Nepomuk fut béatifié en 1995. Le miracle retenu pour cette béatification, fut la guérison totalement inexpliquée d’un jeune mourant de quinze ans, en 1992.

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