Vicente Sicluna Hernández
1859-1936
Il vit le jour le 30 septembre 1859 à Valencia, de Vicente, un garde civil, et María Rosario, qui le firent baptiser le 1er octobre avec les noms de Vicente José María Ramón. Sa sœur s’appelait Amparo ; le grand-père était maltais.
Le métier du papa obligea la famille à se déplacer entre autres à Ollería, où grandit Vicente.
Il passa aussi bien le diplôme de Maître d’école (1878) que la licence de théologie et la Maîtrise en Arts.
Ordonné prêtre en 1884, il exerça le saint ministère à Cortés de Pallás, puis fut plus de trente années curé de Navarrés, très actif dans le monde social et le syndicat agricole chrétien.
Prêtre zélé, il ne reculait devant aucune activité utile, faisant l’école aux enfants, donnant des leçons de latin aux adolescents.
Ses homélies, théologiques et sans doute un peu longuettes, lui valurent le surnom affectif de «pico de oro», qu’on pourrait volontiers traduire par «bouche d’or», mais qui signifierait plutôt «grand bavard»… Il prêchait la dévotion aux Douleurs de Marie ou aux Sept Paroles du Christ en Croix.
Il fit les portraits de plusieurs personnalités du pays, embellit l’église, mit à jour les archives paroissiales, qui remontaient à 1610, quand partirent les Maures.
Un prêtre aussi érudit et actif ne pouvait qu’être la cible privilégiée des ennemis de Dieu.
Lors de la révolution espagnole de 1936, l’église fut fermée et des paroissiens voulurent le recevoir chez eux, mais ce bon vieillard ne voulait pas les compromettre ; il se réfugia avec sa bonne dans un appartement inoccupé, priant et lisant. Les marxistes vinrent à le savoir et frappèrent à sa fenêtre le 22 septembre à trois heures du matin. Don Vicente comprit de quoi il s’agissait ; sans répondre, il se leva et consomma les quelques hosties consacrées qu’il conservait.
Les révolutionnaires, eux, impatients, sautèrent sur le balcon et entrèrent dans la chambre, obligeant le prêtre à monter dans leur voiture. Don Vicente dit alors : Seigneur, que ta volonté soit faite. Jésus, assiste-moi dans ma dernière agonie.
On ne sait ce qui se passa précisément alors ; le vénérable prêtre reçut une balle dans la poitrine, et ses bourreaux le conduisirent à Bolbaite, déjà moribond, où ils lui tirèrent le coup de grâce dans la nuque. Ensuite, ils promenèrent son cadavre sur le dos d’un âne dans les rues au milieu de moqueries véritablement sataniques.
Don Vicente Sicluna fut assassiné, le 22 septembre 1936 : il allait avoir soixante-dix-sept ans.
Il a été béatifié en 2001.