Alberto Hurtado Cruchaga
1901–1952
Alberto vit le jour le 22 janvier 1901 à Viña del Mar (Chili).
Lui et son jeune frère furent orphelins de père dès 1905, de sorte que leur mère s’en alla chercher du travail à Santiago. Les deux garçons firent leurs études au collège des Jésuites.
Au contact des bons pères Jésuites et dans la prière, le jeune garçon entendit l’appel de Dieu, mais il devait d’abord travailler pour aider sa mère et son frère.
Il travailla beaucoup, à mi-temps par des «petits boulots», et étudiant le Droit à l’université. En plus, il essayait déjà de venir en aide aux malheureux : il fonda un patronage, une école du soir.
En 1922, il fut déjà reçu docteur en droit. En 1924, à vingt-trois ans, il entra au noviciat jésuite à Chillán.
Il poursuivit sa formation religieuse à Córdoba (Argentine), où il approfondit la littérature.
En 1927, il fut envoyé en Espagne pour la philosophie et la théologie ; mais quand l’Ordre fut supprimé du pays en 1932, il alla à Louvain (Belgique), où il reçut l’ordination sacerdotale (1933), mais aussi le grade de docteur en pédagogie-psychologie (1935).
Il passa encore une dernière année en Belgique, à Drongen (Gand), et revint au Chili.
Dans son pays, outre l’enseignement dont il eut la charge au collège jésuite, à l’université et au séminaire, il se livra à une multitude d’activités pastorales : une maison de retraite, la congrégation mariale pour les étudiants, la direction spirituelle des jeunes et des laïcs.
En 1941, alors qu’il publiait un premier ouvrage retentissant (Le Chili est-il un pays catholique ?), il fut chargé de l’Action Catholique pour le diocèse d’abord, pour le pays ensuite : sa figure devint très populaire, à la radio, dans la presse… Avec une vieille camionnette il recueillit durant l’hiver les SDF qu’il trouvait dans les rues.
En 1944, il ouvrit El Hogar de Cristo (Le foyer du Christ), pour les enfants vagabonds d’abord, puis pour les femmes, et pour les hommes. L’accueil se compléta en formation artisanale, en réhabilitation, et les Foyers se multiplièrent. L’expérience se compléta par un voyage aux Etats-Unis, où le père Hurtado visita l’œuvre du père Flannery (les Boys Towns).
Ce n’était pas tout. En 1947, il fonda un syndicat chrétien des ouvriers et, en 1951, une revue de doctrine sociale chrétienne, tout en visitant les ouvriers, les mineurs, les dockers.
L’évolution de son cancer au pancréas fut suivie par toute la population qui s’accrochait aux nouvelles de la radio ; à un Confrère qui lui suggérait de se ménager, il répondit : Je préfère mourir jeune, usé, que vieux, moisi. Et ses dernières paroles furent pour son Supérieur : Croyez bien, Père, que je suis heureux, profondément heureux.
Ce pionnier de la résurrection spirituelle chilienne mourut le 18 août 1952, journée proclamée depuis Journée de la Solidarité.
Des guérisons miraculeuses ouvrirent bientôt la voie à la béatification et à la canonisation du père Alberto : il fut béatifié en 1994 et canonisé en 2005.