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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 00:00

Pawel Januszewski

1907-1945

 

Pawel (Paul) Januszewski naquit le 11 juin 1907 à Krajenki en Pologne, de Marian et Marianna. 

Il fut éduqué au collège de Greblin puis à Suchar, puis au lycée Michalitow à Pawlikowicach, enfin à Cracovie. 

Dans une lettre qu'il écrit en 1927, il exprime son irrésistible désir qu'il a depuis l'enfance de devenir prêtre, et sa détermination à se consacrer pour ne vivre que pour Dieu. 

Il entre chez les Carmes à Lwow, et prendra le nom d'Hilary (Hilaire) lorsqu'il fera sa profession en 1928. Il étudie la philosophie à Cracovie, puis au collège international Saint-Albert à Rome. Il est ordonné prêtre le 15 juillet 1934.

Un confrère, qui serait plus tard prieur général de l'Ordre, affirme que Pawel Hilary avait une personnalité tranquille, silencieuse et même solitaire, absorbé dans la méditation. Il était fidèle aux pratiques quotidiennes de piété.

Quand il soutient sa thèse de doctorat, il est compté parmi les meilleurs élèves de l'unversité. De retour en Pologne, il est responsable des séminaristes et professeur de théologie dogmatique et d'histoire de l'Eglise. Puis en 1939 il est nommé prieur de sa communauté à Cracovie, deux mois après l'occupation de son pays par les Allemands (à l'Ouest) et les Soviétiques (à l'Est).

Hilary était pour lui-même très exigeant et très strict, et en même temps d'une extrême patience envers ses disciples. A Cracovie, on le connaissait comme un homme indomptable et d'une constante tranquillité d'esprit. Il était particulièrement attentif aux nécessiteux, aux malades. Voici encore quelques souvenirs écrits par quelqu'un qui l'a bien connu : 

C'était un prêtre plein de bonté qui n'a jamais refusé d'aller prêter ses services dans un orphelinat. Nous étions toujours heureux d'assister à sa messe. Quand il confessait, il y avait une foule d'orphelins qui attendaient leur tour. Je le vois encore quand il vint à Zwierzyniec pour passer des heures avec les plus nécessiteux. Pendant l'occupation, un groupe de déportés arriva de Poznan : il voulut les accueillir en disant «Ne fermez pas la porte à la souffrance humaine». C'est ainsi qu'il leur fournit un abri, un lieu de culte, un soutien matériel mais surtout un profond réconfort moral et spirituel.

Le 18 septembre 1940 quatre frères du couvent furent déportés par les Allemands (les frères Urbanski, Majcher, Wszelaki, Nowakowski) parce qu'ils avaient prêché en polonais dont l'usage public était interdit. La Gestapo revint le 4 décembre pour en arrêter d'autres. Cette fois-ci il prit la place d'un frère âgé et malade, objectant qu'il en était le père et le responsable. Ainsi commença son calvaire qui allait durer plus de quatre ans. Emprisonné à la prison de Montelupich à Cracovie, il fut déporté à Sachsenhausen, puis en avril 1941 à Dachau, où il portait le numéro 27648.

Il encourageait ses compagnons par la prière, les entourant de gentillesse et de dévouement. Il les soutenait dans l'espérance d'un avenir meilleur. Il conservait envers et contre tout le ferme espoir de retourner dans son couvent de Cracovie. Il rencontra ainsi beaucoup d'autres religieux carmes, y compris étrangers, entre autre Titus Brandsma, hollandais (v. 26 juillet).  

Le 16 juillet 1942 les prêtres carmes et les autres religieux enfermés dans la même baraque purent célébrer dans cet atroce environnement la fête de Notre Dame du Mont Carmel avant la journée de travail. Pendant l'hiver 1945 la vie au camp devint encore plus insupportable; l'encadrement nazi commençait à montrer des signes de panique alors que la guerre semblait perdue pour eux. Les kapos (prisonniers qui surveillaient les autres déportés) multipliaient les sévices pendant que la région subissait les bombardements alliés.

Dans le baraquement 25 des Russes, le typhus vint à se propager et Hilary demanda à y être admis avec d'autres prêtres pour assister les malades. Il mourait chaque jour environ quarante à soixante-dix détenus, parmi lesquels se trouvait Vincentius Frelichowski (v. 23 février). L'apostolat du père Hilary allait durer 21 jours... 

Lui et ses collègues prêtres savaient bien d'une part que la libération était proche, mais plus encore ils étaient soucieux d'apporter leur soutien sacerdotal auprès des mourants, malgré le très fort risque de contagion. Ils savaient que les autorités sanitaires s'interdisaient tout rapport avec les malades pour éviter cette contagion mortelle, mais Hilary préféra se donner librement pour ses frères. Lorsque la maladie le gagna, il resta plusieurs jours dans un état comateux avec une fièvre de 40° et s'éteignit le 25 mars 1945, fête de l'Annonciation. 

Un mois plus tard les Américains libéraient le camp, le 29 avril. 

Le corps du père Hilary fut brûlé dans un four crématoire.

Le Père Urbanski, qui survécut, rendit témoignage du sacrifice de son prieur. De nombreux Carmes polonais moururent aussi dans les camps de concentration dont les Pères Kozan, Buszta, Makowski, etc...

Comme un autre Maximilian Kolbe, le père Hilary alla jusqu'au bout dans le don total de sa personne pour ceux qu'il aime (Jn 15:13).

Il fut du nombre des Bienheureux proclamés par Jean-Paul II le 13 juin 1999 à Varsovie, parmi lesquels trois évêques, cinquante-deux prêtres, vingt-six religieux, trois séminaristes, huit religieuses et neuf laïcs.

Inscrit dans le Martyrologe au 25 mars, il est fêté localement avec les autres martyrs du Nazisme le 12 juin.

 

 

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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 00:00

Soultaneh Mariam Danil Ghattas

1843-1927

 

Mère Marie-Alphonsine Danil Ghattas est née à Jérusalem le 4 octobre 1843 et elle est décédée le 25 mars 1927, en la fête de l'Annonciation, à l'heure qu'elle avait prédite.

Entrée à 14 ans chez les Sœurs de Saint-Joseph de l'Apparition, elle dut à des révélations privées de la Vierge Marie la fondation d'une congrégation palestinienne qui porterait le nom de Sœurs du Rosaire. En 1880, sept jeunes filles, préparées par le P. Joseph Tannous, reçurent l'habit religieux de la nouvelle fondation des mains du patriarche, Mgr Bracco.

Sœur Alphonsine quitta la communauté des Sœurs de Saint-Joseph avec la permission de Rome, et entra dans la nouvelle congrégation.

Elle reçut l'habit des mains de Mgr Pascal Appodia, évêque auxiliaire du patriarche, le jour de la fête de Notre-Dame du Rosaire, le 7 octobre 1883.

En 1885, elle rejoignit la maison de Jaffa de Galilée, près de Nazareth, fonda l'année suivante l'école des filles de Beit Sahour, avant d'être envoyée à Salt, en Transjordanie, avec trois compagnes, puis à Naplouse. Elle dut rentrer à Jérusalem à cause de sa santé puis, rétablie, partit pour la maison de Zababdeh.

Elle assista, à Nazareth, dans ses derniers instants, le P. Joseph Tannous, qui avait aussi été son directeur spirituel.

Elle revint ensuite à Bethléem ouvrir un atelier de couture, puis à Jérusalem en 1909, et à Ain Karem pour ouvrir un orphelinat.

L’institut des Sœurs du Rosaire est actuellement l’unique congrégation fondée dans le patriarchat latin de Jérusalem. Il est établi dans huit pays du Proche-Orient et compte environ trois-cents religieuses. 

Marie Alphonsine Danil Ghattas a été béatifiée en 2009, en la fête du Christ Roi.

Or, deux jours avant cette béatification, un jeune ouvrier fut électrocuté durant son travail à Nazareth et resta deux jours dans le coma. Il se réveilla le jour-même de la béatification d’une façon tout-à-fait inattendue, au point que la commission est parvenue à la certitude d’un réel miracle. C’est ce miracle qui fut retenu pour la successive canonisation de Marie Alphonsine, en 2015.

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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 00:00

Margaret Clitherow

1556-1586

 

En anglais, son prénom est Margaret, et son nom de famille peut également s'écrire Clitheroe.

Margaret Middleton naquit à York en 1556 dans une famille protestante de rite anglican. 

Elle épousa en 1571 John Clitherow, boucher à York, dont la famille était catholique. Elle-même se convertit au catholicisme trois ans après son mariage, tandis que son mari, qui cependant la soutint toujours dans sa sainte résistance, assumait la religion officielle anglicane.

Régnait alors Élisabeth Ière, persécutrice des catholiques qui ne pouvaient accepter sa rupture avec Rome. En 1576, Margaret fut jetée en prison pour avoir refusé de remplir ses devoirs envers Dieu et la Reine, en n'assistant pas aux services anglicans.

Elle fut libérée puis de nouveau arrêtée. Elle apprit à lire toute seule en prison, pour pouvoir enseigner le catéchisme à ses enfants. Elle priait chez elle avec ses trois enfants, toujours soutenue par son mari anglican, et abritait souvent des prêtres de passage qui venaient dire la messe en cachette chez elle. Elle organisait aussi des leçons de catéchisme pour ses enfants et ceux de ses voisins.

Le 10 mars 1586 alors que son fils Henry était parti étudier à Douai dans l'intention de devenir prêtre, sa maison fut perquisitionnée sur trahison d’un domestique. On découvrit les ornements liturgiques et les livres d'un prêtre qui venait justement de s'échapper. Elle fut emprisonnée à la forteresse d'York et soumise à un interrogatoire. Elle refusa de plaider sa cause, pour éviter que ses amis, ses domestiques et ses propres enfants ne soient éventuellement contraints à témoigner contre elle. Cela lui valut la condamnation à être écrasée par des poids accumulés sur une planche de bois, jusqu’à ce que mort s’en suive.

Margaret passa la nuit en prière pour la conversion de la reine et pour soutenir dans la foi le clergé catholique persécuté. Alors qu'elle était enceinte de son quatrième enfant, le bourreau ordonna de la dévêtir avant de l’écraser avec cette planche ; la pauvre femme demanda, à genoux, qu’on lui épargnât cette infâmie, pour l’honneur de la féminité, ce qui lui fut refusé ; elle pria les quatre femmes qui devaient la dévêtir, de se détourner la face ; celles-ci lui retirèrent ses habits, l’étendirent à terre et la couvrirent d’un linge de lin. Puis on lui écarta les bras pour les attacher à deux piquets, de même pour les jambes. 

Ce n’était pas encore assez pour ces bourreaux, qui placèrent sous son dos une pierre pointue ; elle fut alors écrasée sous cette grosse porte de chêne, sur laquelle on accumula sept ou huit poids de cinquante kilogrammes, soit trois-cent cinquante à quatre-cents kilogrammes. Les côtes de la Martyre furent broyées, et crevèrent la peau. Margaret mit quinze minutes à mourir. Ensuite son corps fut jeté dans une fosse remplie d’eau.

C’était le 25 mars 1586.

Son mari fut condamné à l’exil ; ses deux jeunes garçons, qui pleuraient près de leur mère, furent interrogés sur ce qu’elle leur avait enseigné, et durement fouettés ; le plus âgé des deux, qui n’avait toujours que douze ans, fut mis en prison.

Le 29 août 2008, une plaque commémorative a été inaugurée à York sur le lieu de son martyre.

Margaret a été béatifiée en 1929 par Pie XI et canonisée en 1970 par Paul VI, avec d'autres Martyrs anglais et gallois, formant ainsi un groupe souvent appelé les Quarante Martyrs d'Angleterre et du Pays de Galles. 

Elle est inscrite le 25 mars au Martyrologe Romain.

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 00:00

Dysmas, le Bon Larron

1er siècle

 

 

Note préliminaire.

Le texte qui suit est entièrement repris des Visions de la Bienheureuse Anna Katharina Emmerick (1774-1924). Nous savons que cette révélation privée n’engage pas la responsabilité de la Sainte Eglise sur la vérité des visions dont la Bienheureuse a parlé à son secrétaire, M. Clemens Brentano.

Voici ce qu’écrivait le cardinal José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints lors de la béatification d'Anne-Catherine Emmerich en octobre 2004 par le Pape Jean-Paul II. "La bienheureuse Anne-Catherine Emmerick, ne nous a laissé que trois lettres dont l’authenticité soit sûre. Les autres écrits, qui lui sont attribués par erreur, ont des origines diverses: les “visions” de la Passion du Christ ont été annotées, réélaborées très librement et sans contrôle par l’écrivain allemand Clemens Brentano et ont été publiées en 1833 sous le titre ''La douloureuse passion de Notre Seigneur Jésus-Christ''. […] Les œuvres en discussion ne peuvent donc pas être considérées comme des œuvres écrites ou dictées par Anne-Catherine Emmerick ni comme des transcriptions fidèles de ses déclarations et de ses récits, mais comme une œuvre littéraire de Brentano qui a procédé à de telles amplifications et manipulations qu’il est impossible d’établir quel est le véritable noyau attribuable à la bienheureuse"

On sait que le travail de M. Brentano a consisté à assembler entre eux différents textes pour les reliers entre eux selon leur thème et au fur et à mesure que la Bienheureuse s’exprimait. Clemens Brentano n’a pas à proprement parler “inventé” de faits. Le texte qui suit présente des traits impressionnants et touchants, qui ne manqueront pas d’animer en l’âme des lecteurs des sentiments de compassion, de miséricorde, et de les unir à ceux qu’a pu ressentir notre Rédempteur Divin dans les derniers moments qu’Il vécut sur la Croix.

 

Nous sommes durant la fuite en Egypte de la Sainte Famille

 

Je vis, par une belle nuit, la Sainte Famille traverser un désert sablonneux, couvert de broussailles. Il me semblait marcher avec elle. Le passage était très dangereux, car une foule de serpents, d’abord cachés sous le feuillage, s’approchaient en sifflant, et dressaient la tête contre la Sainte Famille. Mais la lumière dont elle était entourée la préservait du péril. Il se trouvait aussi, dans ce lieu, d’autres animaux malfaisants qui avaient un long corps noirâtre, des pieds très courts et des ailes sans plumes, semblables à de grandes nageoires. Ils rasaient la terre dans leur course rapide, comme s’ils eussent volé : la forme de leur tête tenait du poisson. Je vis la Sainte Famille arriver au bord d’un ravin où il y avait des buissons, sous lesquels ils voulurent se reposer.

J’avais grand-peur pour eux. Joseph et Marie entrèrent ensuite dans un grand désert sauvage où, faute de chemins, ils ne savaient où tourner leurs pas. Après s’être quelque peu avancés, ils virent se dresser devant eux une sombre et effrayante chaîne de montagnes escarpées. Ils étaient très abattus, et se mirent à genoux pour implorer le secours de Dieu. Alors plusieurs animaux se rassemblèrent autour d’eux ; je crus à un grand danger ; cependant ces animaux n’étaient pas méchants. Au contraire, ils les regardèrent avec une sorte de douceur, comme le faisait le vieux chien de mon confesseur quand il venait à moi. Ces animaux étaient envoyés pour leur tracer la route à suivre . Ils regardaient du côté de la montagne, puis revenaient à eux, comme fait un chien qui veut conduire son maître. Je vis enfin la Sainte Famille les suivre, et arriver, à travers les montagnes, dans un pays désolé et sinistre.

Il faisait déjà nuit lorsque, s’avançant le long d’un bois, ils rencontrèrent, à quelque distance du chemin, une cabane de mauvaise apparence. Pour y attirer les voyageurs, des brigands avaient suspendu, tout auprès à un arbre, une lanterne qu’on apercevait de très loin. On y abordait par un mauvais chemin, coupé de plusieurs fossés, et tout le long de ses parties faciles, des fils cachés étaient tendus. Lorsque les voyageurs venaient à les toucher, ils faisaient tinter des sonnettes placées dans la cabane, et appelaient ainsi les brigands qui accouraient les dévaliser. Cette cabane ne restait pas toujours au même lieu ; elle était transportable, et les brigands l’établissaient ça et là, suivant les circonstances.

Dès que la Sainte Famille se fut approchée de la lanterne, elle fut aussitôt entourée par six brigands, y compris leur chef, tous animés d’abord d’intentions mauvaises. Mais à la vue de l’Enfant-Jésus, un rayon de lumière frappa soudain le cœur du chef qui ordonna à ses compagnons de ne faire aucun mal à de telles gens.

La nuit était venue. Cet homme conduisit alors la Sainte Famille dans sa cabane, où se trouvaient ses deux enfants et sa femme ; il leur raconta l’impression extraordinaire qu’il avait éprouvée à la vue de l’Enfant. Sa femme accueillit, avec une bonté mêlée de timidité, les saints voyageurs, qui s’assirent par terre, dans un coin, et se mirent à manger des provisions qu’ils avaient apportées. Leurs hôtes, d’abord timides et honteux, ce qui semblait assez contraire à leurs habitudes, peu à peu se  rapprochèrent. Il en vint d’autres qui, pendant ce temps, avaient abrité l’âne de saint Joseph. Ces gens s’enhardirent et, s’étant assis tout autour de la Sainte Famille, ils engagèrent l’entretien. La femme du chef servit à Marie des petits pains, du miel et des fruits, lui donna à boire, sépara pour elle, par des tentures, une partie de la cabane, et lui apporta, sur sa demande, un vase plein d’eau pour baigner l’Enfant-Jésus. Enfin, elle lava les langes et les fit sécher devant le feu.

Pendant que Marie baignait l’enfant sous un linge, le chef des brigands était si ému qu’il dit à sa femme : “Cet enfant juif n’est pas un enfant ordinaire ; c’est un saint enfant. Prie la mère de permettre que nous plongions notre enfant lépreux dans l’eau où elle l’a baigné ; il en sera guéri, peut-être.” La femme s’approcha donc de Marie ; mais avant qu’elle eût parlé, la Sainte Vierge lui dit de laver son enfant lépreux dans cette eau. Alors la femme apporta un petit garçon d’environ trois ans, tout blanc de lèpre. L’eau du bain de Jésus paraissait plus claire qu’auparavant ; la femme y mit son enfant lépreux : à l’instant même les croûtes de la lèpre se détachèrent et tombèrent ; la guérison était complète (…)

La Sainte Famille partit à l’aube du jour, bien pourvue de vivres. Le chef et sa femme les accompagnèrent jusqu’au bon chemin. Ils prirent congé des saints voyageurs avec beaucoup d’émotion, et l’homme dit du fond du cœur : “Souvenez-vous de nous en quelque lieu que vous vous trouviez”. A ces paroles j’eus, tout à coup, une vision du crucifiement, et j’entendis le bon larron dire à Jésus : “Souviens-toi de moi, quand tu seras dans ton royaume.” Je reconnus que c’était l’enfant guéri de la lèpre. La femme du chef des brigands quitta plus tard sa vie coupable.

 

Le Martyrologe Romain mentionne le Bon Larron au 25 mars, probablement une des dates possibles du jour exact de la mort du Christ, suivant les calculs des historiens.

 

 

 

 

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24 mars 2014 1 24 /03 /mars /2014 00:00

Artémon

1er siècle

 

Ce qui est dit ici d’un saint Artémon, repose sur des données traditionnelles, qui ont la valeur que peuvent avoir des traditions orales tenaces.

Artémon serait né dans une famille noble de Séleucie (Pisidie, actuelle Turquie d’Asie).

Il s'attacha fortement à saint Paul, lors du passage de ce dernier (cf. Act 13,4). Quand Paul s'embarqua pour Chypre, il l'accompagna.

Quand Paul fut mis en prison et enchaîné, Artémon le fut avec lui.

Bientôt Paul le désigna comme évêque pour Séleucie, et Artémon fut un pasteur modèle.

Il avait convaincu ses fidèles que les fêtes elles-mêmes sont sans joie pour ceux qui ne se soucient pas de leur âme, mais pour les amis de la vertu, il est normal que chaque jour devienne une fête et comme un dimanche ininterrompu.

Il est dit qu'Artémon mourut à un âge avancé.

Saint Artémon était au 24 mars dans l’ancien Martyrologe, mais la récente édition ne l’a pas retenu, faute d’attestations plus précises.

Dans l'épître à Tite (3:12), saint Paul mentionne un Artemius, qui n’est pas le nôtre, peut-être évêque à Lystres et vénéré le 30 octobre par certaines Eglises, mais qui ne se trouve pas au Martyrologe.

Un autre Artemius était vénéré aussi le 24 mars, comme évêque de Thessalonique.

 

Enfin, aucun de ceux-ci n’a affaire avec un autre Artémon, hérétique vivant à Rome au 3e siècle, qui n'adhérait pas au dogme de la Trinité.


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24 mars 2014 1 24 /03 /mars /2014 00:00

Clotilde Micheli

1849-1911

 

Née le 11 septembre 1849 à Imer (Trento, Italie N) de parents très chrétiens, Clotilde reçut la Confirmation à trois ans et la Première communion à dix ans.

Elle avait une sœur qui reçut la première un avertissement céleste sur la destinée de Clotilde.

Le 2 août 1867, Clotilde eut à son tour une vision de la Sainte Vierge, qui lui proposait de fonder une nouvelle famille religieuse avec vocation d'adorer spécialement la Sainte Trinité, avec une particulière dévotion à Marie Mère de Dieu et aux Anges.

Ce fut le départ d'une longue pérégrination spirituelle et matérielle, car Clotilde hésitait à se lancer dans une telle entreprise.

Elle alla chercher des conseils à Venise, à Padoue, à Castellavazzo (Belluno). Une fois, elle déchira les papiers qu'elle venait d'écrire, convaincue qu'elle n'arriverait jamais au but.

En 1878, elle comprit qu'on lui organisait un mariage derrière son dos, et elle s'enfuit en Allemagne rejoindre ses parents qui s'étaient installés depuis peu à Epfendorf.

Là elle resta sept années comme infirmière, jusqu'à la mort de ses chers parents, puis s'en retourna à Imer. Elle n'avait toujours pas mis en acte l'invitation de la Sainte Vierge ! 

En 1887, elle décida de faire un long pèlerinage à Rome avec des étapes dans des sanctuaires mariaux, pour comprendre mieux la volonté de Dieu, et surtout comment l'exécuter.

A Rome, elle fut reçue chez les Sœurs de la Charité et Filles de l'Immaculée (Immacolatine), dont la fondatrice (Maria Fabiano) la convainquit d'y prendre le voile, quitte à sortir de l'Institut si elle voulait fonder cette nouvelle famille religieuse dont elle lui avait parlé.

Ainsi Clotilde devint pour quatre ans Sœur Annunziata ; elle sera même nommée supérieure de la maison de Sgurgola (Anagni) entre 1889 et 1891.

Cette année-là elle rejoignit Alife (Caserta), où on lui proposa encore une autre fondation ; mais ce n'était pas sa mission. Elle passa alors à Casolla (Caserta), et avec quelques jeunes filles fit enfin le pas décisif : en juin 1891 naissait le nouvel institut sous le nom de Sœurs des Anges, Adoratrices de la Très Sainte Trinité.

La Fondatrice de quarante-deux ans prit alors le nom religieux de Sœur Maria Serafina du Sacré-Cœur.

Un an plus tard, on lui confia déjà un orphelinat à Santa Maria Capua Vetere (Caserta).

Mère Maria Serafina avait peut-être terminé son “périple”, mais elle fut rejointe par la maladie dès 1895, et dut subir une délicate intervention chirurgicale. 

En 1899 s'ouvrit la maison de Faicchio (Benevento), où elle finit par rester immobilisée à cause de ses douleurs croissantes.

Après d'autres épreuves morales et des incompréhensions, et ce, même à l'intérieur de l'Institut, Mère Maria Serafina s'endormit dans le Seigneur, le 24 mars 1911, veille de l'Annonciation, dont elle avait porté le nom lors de sa première consécration.

 

Mère Maria Serafina fut béatifiée en 2011, un siècle après sa mort.

 
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24 mars 2014 1 24 /03 /mars /2014 00:00

Maria Karlowska

1865-1935

 

Née le 4 septembre 1865 à Slupowka (actuelle Karlowo, Pologne), Maria était la onzième enfant d'une famille chrétienne. 

A dix-sept ans elle fut orpheline de père et mère, et dut travailler. Elle fit le vœu de chasteté. Elle fut d'abord couturière à Berlin, puis auprès de sa sœur à Poznan.

Elle aimait visiter les pauvres malades de sa ville, mais un jour elle fit la rencontre d'une malheureuse prostituée : elle conçut alors ce qui sera sa vraie vocation, celle d'aider ces pauvres filles tombées à se redresser, certaines aussi à guérir de maladies contractées, et à se réinsérer dans la société.

C'est ainsi qu'en 1896 elle donna naissance à une famille religieuse, les Sœurs du Divin Pasteur de la Divine Providence. Les religieuses ajouteront aux trois vœux habituels, un quatrième vœu pour se dédier entièrement aux personnes tombées dans l'immoralité. La Congrégation est très présente en Pologne. 

Pour aider ces malheureuses à reprendre un travail honnête, Maria créa une fabrique de biscuits, une ferme modèle, une école d'agriculture. En 1928, le gouvernement de Pologne leur remettra la Croix du Mérite pour les grands services qu'elles auront rendus à la société.

Sa grande dévotion au Sacré-Coeur de Jésus lui faisait dire à ses soeurs : Nous devons rendre le Christ plus visible que nous-mêmes. 

Elle mourut à Pniewita le 24 mars 1935. Inscrite au Martyroge Romain en ce jour, elle est fêtée localement le 6 juin.

Elle est béatifiée en 1997.

 

 

 

 

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23 mars 2014 7 23 /03 /mars /2014 00:00

 Butrussiyyah Ar-Rayès

1832-1914

 

Née à Himlaya (Bikfaya, Metn-Nord, Liban) le 29 juin 1832, Butrussiyyah (Pierrette) était la fille de Mourad Saber al-Choboq et de Rafqa Gemayel. Elle reçut le nom de saint Pierre, dont c'est la fête le 29 juin. Elle reçut le baptême le 7 juillet suivant.

Sa mère mourut dès 1839, et le papa connut la misère. Il envoya sa petite fille dans une famille de Damas, comme servante, pendant quatre ans.

Pendant ce temps, il se remaria, ce qui suscitera une grande peine à Butrussiyyah à son retour.

A quatorze ans, quand on désira la marier, elle déclara fermement qu'elle voulait entrer dans la vie religieuse.

Elle rejoignit les Sœurs Mariamettes au couvent de Notre-Dame de la Délivrance. Quand elle s'y présenta, elle entendit en elle une voix qui lui disait : Tu seras religieuse et qui suscita en elle une grande joie. La Supérieure l'admit sans même l'interroger. Elle s'appela alors Anissa.

Son papa chercha à intervenir, avec sa femme, pour ramener sa fille à la maison, mais elle refusa de les rencontrer.

En 1861, elle prit son nouvel habit et fit la première profession en 1862.

On l'envoya alors comme cuisinière au séminaire de Ghazir (où se trouvaient le futur patriarche Elias Houayek et le futur évêque Boutros al-Zoghbi.

Dans ses moments libres, Butrussiyyah approfondit l'arithmétique, la calligraphie et la langue arabe.

En 1860 elle fut transférée à Deir al-Qamar pour être institutrice et catéchiste.

Un soulèvement des Druzes dans les années 1860 provoqua des massacres de Chrétiens et l'éloignement des Jésuites, qui s'occupaient des Sœurs Mariamettes. Lors des événements sanglants, notre Anissa cacha sous sa robe un petit enfant et lui sauva la vie. Elle rejoignit Ghazir.

En 1863, elle vint à Jbeil toujours pour l'enseignement des jeunes filles, puis à Maad en 1864, où elle ouvrit une école.

En 1871, lors d'une crise au sein des Mariamettes, Anissa, prise de doutes, entendit une voix qui lui dit : Tu resteras religieuse, puis elle vit saint Georges, saint Simon le Stylite et saint Antoine le Grand qui lui dirent par deux fois : Entre dans l'Ordre Libanais Maronite. 

Elle entra au monastère de Mar Sémaan (Saint Simon) El Qarn à Aïto et y prit le nom de sa première maman, Rafqa (Rébecca). Elle fera sa profession solennelle en 1872. Elle restera désormais dans ce monastère pendant vingt-six ans.

En 1885, Rafqa offrit à Dieu sa santé pour s'identifier davantage avec le Christ souffrant. Après cette offrande d'amour, elle ressentit une douleur brûlante au visage, et perdit progressivement la vue. Un chirurgien maladroit voulut l'opérer, mais lui arracha accidentellement l'œil droit. Rafqa, sans se plaindre, lui dit : Que Dieu garde tes mains et te donne récompense. Le mal gagna l'autre œil.

En 1897, on voulut fonder un nouveau monastère à Jrabta (Batroun), dédié à saint Joseph al Dahr. Parmi les religieuses se trouvait Rafqa, dont les religieuses espéraient que les prières les soutiendraient. 

A partir de 1899, Rafqa devint complètement aveugle et paralysée. Ses articulations se disloquèrent, son corps devint aride et sec. Elle passa les sept dernières années de sa vie couchée sur le côté droit, toujours souriante. On lui diagnostiqua une tuberculose ostéo-articulaire. Elle souffrait, elle priait, elle offrait.

Elle mourut saintement à Al Dahr (Jrabta) le 23 mars 1914. Une belle lumière éclaira son tombeau pendant deux nuits. Les miracles se multiplièrent.

Béatifiée en 1985, elle a été canonisée en 2001.

 

 

 

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23 mars 2014 7 23 /03 /mars /2014 00:00

Dominik Metodij Trcka

1886-1959

 

Dominik Trcka est né le 6 juillet 1886 à Frydlant nad Ostravici (dans l’actuelle République Tchèque), dernier des sept enfants de Tomas et de Frantiska, qui le firent baptiser dès le lendemain.

Il fréquenta l’école primaire de son village, puis le gymnase de Mistek, enfin celui des Pères Rédemptoristes de Cervenka.

Il entre au noviciat de cette Congrégation à Bilsko en 1903 et fait sa première profession en 1904. Durant ses études de philosophie et de théologie à Oboriste, il est saisi par l’idéal des apôtres de son pays, les saints Cyrille et Méthode (voir au 14 février) et désire travailler de tout son cœur à l’unité de l’Eglise.

Il est ordonné prêtre en 1910 et, selon l’habitude de cette Congrégation, effectue le “second noviciat”, pour se préparer à l’apostolat. On note de lui : Le Père Trcka, quand il prépare son sermon, veut être original. Il n’y réussit pas toujours, mais il accepte les observations. Pour ce qui est de proclamer, il le fait avec beaucoup de douceur. Ce qui fait qu’il reste à Prague comme missionnaire.

Il exercera son ministère à Svata Hora, puis Plzen, puis de nouveau à Svata Hora, où on lui confie le soin de Croates réfugiés. Il s’y donne de toute son âme, célébrant pour les Croates, mais aussi pour les Slovènes et les Ruthènes, qu’ils soient fugitifs ou soldats de l’hôpital de Pribram. Il est noté comme confrère aimable, zélé, toujours joyeux, ouvrier infatigable. Puis il est muté à Brno en Galicie (1919) pour s’occuper des gréco-catholiques.

Là se trouvent déjà des Pères rédemptoristes belges, qui sont stupéfaits de voir avec quelle rapidité le père Dominique apprend la langue, le rite et la tradition orientale. C’est là que Dominik prend le nom de Metodij. Puis il fera partie des fondateurs du nouveau couvent de Stanislavov (aujourd’hui Ivanofrankivsk), et sera envoyé enfin à celui de Stopkov, où l’on prévoit de réunir des religieux rédemptoristes des deux rites, latin et gréco-catholique. Il y est économe et vice-recteur, et en 1924 supérieur.

En 1931, est consacré le nouveau couvent à Michalovce, qui sera destiné aux seuls gréco-catholiques. Il était trop fatigué, après les travaux de construction, pour en être supérieur, et resta à Stopkov, où on le connaissait pour sa belle barbe déjà blanche. Il fut ensuite économe à Michalovce, puis nommé visiteur apostolique pour les moniales basiliennes de Presov e Uzhorod, et enfin supérieur à Michalovce en 1936. Son activité ne s’arrêtait pas.

Ces années-là, l’état slovaque ne voyait pas d’un bon œil les activités de Michalovce, suspectant les religieux d’être fanatiques comme les Ruthènes, du fait de leur origine tchèque ; ou bien on les accusait de propagande tchèque. Ce fut au point que le père Metodij fut une fois arrêté en 1941, mais relâché car on ne trouvait rien à lui reprocher. Le père Metodij continua énergiquement à célébrer selon le calendrier julien et à prêcher en ruthène.

A partir de 1942, il fut déchargé de sa place de supérieur et se mit au service des paroisses alentour, ce qui le fatigua beaucoup et l’obligea à garder la chambre, mais il s’y remit dès qu’il put. Il pourvut aussi à aider les juifs.

A la fin de la guerre, il obtint la création d’une vice-province pour les rédemptoristes gréco-catholiques, et en fut évidemment chargé (1946), avec l’assentiment de tous.

Le père Trcka chercha à faire construire d’autres monastères, mais l’arrivée du pouvoir communiste lui rendit très difficile le travail. On le convoquait souvent ; en 1948, la police vint perquisitionner.

La vice-province gréco-catholique fut supprimée, et contrainte à passer sous la vice-province latine ; le père Trcka dut quitter Michalovce pour Sabinov, tout en visitant les autres maisons pour encourager les religieux.

La situation était très tendue, jusqu’au jeudi de Pâques, 13 avril 1950, où la police vint arrêter les religieux en pleine nuit. Père Trcka fut accusé d’avoir voulu usurper une autre identité (en se faisant raser la barbe) pour fuir à l’étranger. On lui fit subir maint transfert et surtout beaucoup de tortures : lumière forte jour et nuit, pieds nus, en simple pantalon et chemise… Père Trcka fut très traumatisé par ces fatigues, mais put se remettre, grâce à son caractère équilibré et sa confiance en Dieu.

Dans la prison de Podolinec, les religieux eurent la possibilité de prier ensemble, de célébrer la liturgie, et ainsi de s’encourager réciproquement. En 1951, après la longue série d’interrogatoires, le père Trcka fut transféré dans la prison de Bratislava, en vue du jugement. Le 21 avril 1952, accusé d’espionnage et de haute trahison, il reçoit une peine de douze ans de prison, avec une forte amende, la confiscation des biens et la perte de ses droits civils pour dix ans. Le calvaire commençait.

Il fut déplacé en diverses prisons. Il réussissait à se procurer du pain et du vin pour célébrer en cachette. Sa santé déjà ébranlée fut encore plus mise à dure épreuve ; l’urémie le fit conduire inconscient à l’hôpital Sainte Anne de Brno, où on désespérait de le guérir. Mais, semble-t-il par l’intercession justement de sainte Anne, il n’eut pas à être opéré et sorti guéri de l’hôpital.

Même si sa famille essayait (en vain, d’ailleurs) de lui obtenir la grâce, il ne s’attendait à aucune amnistie. Pour l’abattre encore plus, on lui fit croire qu’il allait être libéré, ayant purgé déjà la moitié de sa peine, puis on lui refusa la libération à laquelle il croyait tant, ce qui le plongea dans une noire déception.

En 1958, il est transféré à Leopoldov, où il semble qu’il ait un peu récupéré, au point qu’il espère avec l’aide de Dieu, pouvoir bientôt terminer les cinq années qui lui restent à purger. Mais à Noël, surpris en train de chantonner un air de Noël, il est condamné à la cellule de correction, où il couchait sur le ciment. La fièvre monta, on obtint de le mettre en cellule d’isolement, “moins froide”, où il s’éteignit peu à peu, pour mourir le 23 mars 1959. Il fut enterré dans le cimetière de la prison.

Lors de la restauration de l’Eglise gréco-catholique en 1968, les restes du père Trcka furent transférés de la prison de Leopoldov à Michalovce, dans le cimetière des pères rédemptoristes. On l’avait reconnu grâce à sa dent en or, qui brillait chaque fois qu’il souriait. Plus tard, après la chute du régime communiste, il fut réhabilité.

 

Le père Dominik Metodij Trcka fut béatifié en 2001.

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23 mars 2014 7 23 /03 /mars /2014 00:00

Josep Oriol y Bogunyà

1650-1702

 

Josep vit le jour le 23 novembre 1650 dans une petite localité proche de Barcelone (Espagne), de Joan Oriol et Gertrudis Bogunyà.

Il fut orphelin de son père très tôt, et sa mère se remaria avec un saint homme qui, touché par la douceur du petit garçon, le confia aux chapelains de la paroisse.

Josep grandit dans cette belle ambiance, profitant de l’enseignement et des bons exemples des Pères : après l’étude, il restait longtemps à genoux devant le Saint-Sacrement.

Quand mourut son beau-père, les Pères aidèrent à nouveau la pauvre veuve ; Josep trouva à loger chez sa nourrice, Catalina Brughera. Il y avait sa petite cellule dans le grenier. Un jour qu’il se trouvait dans la cuisine avec Catalina, le mari de celle-ci en conçut quelque soupçon : Josep lut dans sa pensée, et mit ses mains au-dessus des charbons du fourneau et n’en reçut aucune brûlure : l’homme comprit et n’admira que plus l’adolescent.

A la suite d’une dislocation de l’os de la cuisse, Josep fut paralysé de la jambe. Refusant de consulter des médecins, il se confia à la Providence et fut guéri instantanément.

Les Chapelains lui offrirent ses études à Barcelone ; il fut Docteur en théologie (1674), étudia la langue hébraïque, puis fut ordonné prêtre en 1676.

Par sa mère, il connut une famille noble, qui lui confiera l’éducation de leur fils. Il put ainsi aider mieux sa mère, mais Dieu lui demanda d’être plus dépouillé.

Il donna tous ses revenus de prêtre et de l’héritage de sa mère pour les pauvres. Il s’imposa des mortifications rigoureuses pour mater son corps, dormant deux heures sur un banc.

Il reçut la charge de l’Oratoire Saint-Filippo-Neri, et surtout la paroisse Santa María del Pi dès 1686.

Désirant recevoir la grâce du martyre, il partit deux fois pour Rome, dans l’espoir de solliciter son envoi aux missions lointaines : la première fois, deux prêtres le convainqurent de s’en retourner ; la seconde, malgré les larmes des gens, il fit son testament et quitta Barcelone (1696), mais il tomba malade à Marseille et, sur l’ordre précis de la Vierge Marie, retourna à Barcelone, à la grande joie des habitants.

Sa vie changea ; il semblait vivre dans une extase continuelle, insensible à ce qui se passait ou se disait autour de lui, rayonnant quand il portait l’Eucharistie aux malades ; et aussi multipliant les guérisons miraculeuses par le seul signe de la croix ; il lisait dans les âmes et invitait les pécheurs à se convertir.

Le démon se mit de la partie, et l’on voyait quelquefois Josep rentrer les joues en sang, les habits maculés ; il disait naïvement qu’il avait dû lutter longtemps contre le démon.

Josep prédit les circonstances de sa mort. En particulier, il annonça à des couteliers qu’il connaissait de lui préparer un lit pour qu’il pût mourir chez eux ; effectivement, il n’y avait pas de lit chez lui ; le 8 mars 1702, après les vêpres, il se rendit chez ces couteliers et se mit au lit.

Le 20 mars, il reçut le Viatique ; le 22, l’Onction des malades. Il se fit chanter le Stabat Mater, que chantèrent quatre enfants de chœur, accompagnés à la harpe par un parent de Josep.

Josep s’éteignit au matin du 23 mars 1702.

Il y eut une telle foule pour le voir encore une fois, qu’on dut abattre un pan de la maison où il se trouvait. Les miracles se multiplièrent encore, tellement qu’on s’en inquiéta et qu’on retarda l’enquête. Le procès de béatification s’ouvrit en 1759.

Josep Oriol fut béatifié en 1806, canonisé en 1909.

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