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21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 00:00

Niklaus von Flüe

1417-1487

 

Né le 21 mars 1417 à Flüeli (Sachseln, Obwalden, Suisse) de Heinrich et Hemma Ruobert, Niklaus ou Klaus (Nicolas) se montra toujours soumis à ses parents, doux et modéré, ennemi du mensonge, pieux, pur, avec un fort penchant pour la prière et la mortification. Il nourrissait une grande dévotion envers ses saints Patrons, Nicolas de Myre et Nicolas de Tolentino (v. 6 décembre et 10 septembre. Il y a au Martyrologe plus d’une trentaine de Saints Nicolas). 

Notre Nicolas avait au moins un frère.

En 1440-1444 il prit les armes avec ses compatriotes contre la tyrannie des ducs d’Autriche, mais montra qu’il exigeait de ces soldats un comportement droit. Son exemple lui valut une grande considération : on recourut à lui comme juge et conseiller.

Malgré sa préférence pour le célibat, il se maria par obéissance envers ses bons parents, avec Dorothea Wyss et eut dix enfants.

Cette vie familiale ne l’empêcha pas de conserver ses pieuses habitudes : il se levait chaque nuit plus de deux heures pour prier. Il avait une grande dévotion pour la Très Sainte Mère de Dieu.

La vie de Klaus fut favorisée de visions mystérieuses, dès la plus petite enfance. Un jour, il lui sembla voir en vision un lys sorti de sa bouche, tombé à terre, et mangé par un cheval : il crut comprendre par là que sa vie spirituelle était trop accaparée par la terre.

Aussi résolut-il de se séparer de tout, selon l’appel de l’Evangile : en 1467 ou 1468, il quitta son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs (cf. Lc 14:26) pour se retirer dans une solitude proche. Les siens étaient très éprouvés par cette séparation, mais y consentirent. Klaus rejoignit d’abord le Hochrhein, là où le Rhin fait la frontière entre l’Allemagne et la Suisse, et s’établit à Windental au-dessus de Liestals, mais fut averti en vision de revenir près de sa localité, comme ermite.

Des chasseurs le retrouvèrent et le signalèrent à son frère. Klaus lui demanda seulement de lui envoyer un prêtre pour l’entendre en confession et se confier à lui.

Les habitants vinrent le consulter. Il redescendit dans la vallée et sa famille l’aida à se construire une cabane et une petite chapelle. Le prêtre y célébrait et pouvait ainsi nourrir Klaus de l’Eucharistie.

Or cette Nourriture fut la seule et unique que Klaus reçût, durant dix-neuf ans. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les contemporains, l’évêque, l’empereur, purent s’en rendre compte en fermant l’accès de l’endroit à toute personne étrangère : Klaus ne vivait que de l’Eucharistie.

Klaus mit en garde ses visiteurs contre les prochaines erreurs de l’hérésie protestante (en effet paraîtra bientôt Luther). On vint le consulter de loin, même de Milan.

En 1481, il y eut une forte tension dans les cantons suisses, où commençait à bouillir l’atmosphère d’une guerre civile. Klaus fut appelé à intervenir : avec quelques paroles convaincantes, il reporta la paix entre les cœurs, puis retourna dans sa solitude.

Après une douloureuse agonie de huit jours, Klaus mourut le jour de son anniversaire, le 21 mars 1487, son dies natalis.

Il y eut évidemment de nombreux miracles sur la tombe de ce Mystique, devenu célèbre dans tout le monde germanique. 

Dès avant sa mort, l’évêque avait établi qu’on pourrait enterrer Klaus dans son église paroissiale, ce qui était exceptionnel à l’époque pour un laïc. Le culte fut approuvé en 1648, et si le culte populaire a canonisé très vite Klaus de Flüe, la canonisation officielle n’eut lieu qu’en 1947.

Les Suisses ont appelé Klaus de Flüe leur Père de la Patrie, et le fêtent le 25 septembre. Il est aussi le Patron des Gardes suisses du Vatican.

Voici une petite prière attribuée à saint Nicolas de Flüe, et qui existe en diverses versions, dans la vieille langue germanique : 

O mein Herr und mein Gott, nimm alles von mir, was mich hindert zu Dir !

O mein Herr und mein Gott, gib alles mir, was mich fördert zu Dir !

O mein Herr und mein Gott, nimm mich mir und gib mich ganz zu eigen Dir !

 

En voici un essai de traduction : 

Ô mon Seigneur et mon Dieu, retire de moi tout ce qui m’éloigne de Toi !

Ô mon Seigneur et mon Dieu, donne-moi tout ce qui me rapprochera de Toi !

Ô mon Seigneur et mon Dieu, arrache-moi à moi et donne-moi tout à Toi !

 

 

En 1940, quand la Suisse était menacée d’invasion par les troupes hitlériennes, apparut dans le ciel au-dessus de Waldenburg une main lumineuse qui protégeait le pays. On a appelé cela le Miracle de Waldenburg.

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21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 00:00

Miguel Gómez Loza

1888-1928

 

Miguel naquit le 11 août 1888, de Petronilo Loza et de Victoriana Gómez. Le papa mourut très vite. Miguel et son grand frère, Elías, s’attachèrent très fortement à leur maman, au point de changer leur nom de famille : non pas Loza Gómez, comme c’était l’habitude, mais Gómez Loza, en honneur de leur mère.

Le grand frère entra au séminaire. Miguel grandissait dans la foi chrétienne, ne cachant pas sa dévotion eucharistique, aimant servir la messe, faire le sacristain et, à l’occasion, être catéchiste.

Il fut en contact avec Miguel Palomar y Vizcarra puis avec Anacleto González Flores, qui le poussèrent à se donner aux activités sociales. Il retarda cependant son entrée à l’université, à cause de sa mère. 

Il se résolut à s’inscrire au cours préparatoire du Séminaire de Guadalajara, mais s’aperçut très vite que sa destinée n’était pas dans le sacerdoce. Il s’inscrivit au Parti Catholique National ainsi qu’à l’Institut du Sacré-Cœur de Jésus.

En 1913, il devint assistant de González Flores, avec lequel il s’inscrivit à la Congrégation Mariale du sanctuaire de Saint Joseph de Gracia. Tous deux assumèrent l’Union Latino-americana, une corporation socio-politique récemment fondée, qu’ils représentèrent à la convention du Parti Catholique National à Guadalajara.

Miguel avait le tempérament vif. Il ne se faisait pas faute d’arracher des manifestes anti-religion pour les remplacer par des chrétiens, “délit” dont il sera accusé et pour lequel il passera une semaine dans une cellule de la Police.

En 1914 il s’inscrivit à l’Université Morelos, où il se mérita le surnom de Chinaco, après avoir interrompu une conférence qui exaltait le parcours politique du président Benito Juárez. Voulant contrecarrer les effets nocifs d’une certaine presse, il se fit le champion de la presse catholique en fondant et présidant la Société de la Propagation de la Bonne Presse. Il s’orienta de plus en plus vers la syndicalisme chrétien.

En 1916, ayant achevé la préparation, il s’inscrivit à l’Ecole Catholique de Droit, participant en juillet à la fondation de l’Association Catholique de la Jeunesse Mexicaine, au sein de laquelle il fonda à son tour le cercle Gabriel García Moreno, d’où sortira le mensuel Le Croisé (notons ici que Gabriel García Moreno était ce président équatorien catholique, assassiné en 1875).

L’année 1917 vit la création d’autres cercles pour les jeunes ouvriers, pour les artisans, pour les éditeurs. Miguel entreprit la publication de  La Question Religieuse au Mexique de Régis Planchet. 

En 1918, il prendra la défense de l’archevêque de Guadalajara, Francisco Orozco y Jiménez. 

En 1919, il fut président d’une société coopérative de consommation, La Populaire, et en avril il participa activement à l’organisation du Congrès Régional Catholique Ouvrier.

En 1920, après avoir fondé un nouveau cercle, il fit rééditer la Question Religieuse au Mexique, complétée par La Question Religieuse en Jalisco, de Anacleto González Flores. C’est à la fin de cette année que vinrent à Guadalajara quelques éléments bolcheviques qui réussirent l’année suivante à accrocher à la cathédrale le drapeau de la révolution : Miguel se lança au milieu de la foule, alla le décrocher et le mettre en morceau. Le pauvre fut roué de coups après ce forfait.

Fin 1922, il épousa Guadalupe Sánchez Barragán, devant son frère, Elías, qui célébrait la messe, en présence de son directeur spirituel, le père Vicente Camacho. De cette sainte union naîtront trois filles : María de Jesús, María Guadalupe et María del Rosario. Avec son épouse, il s’installa à Arandas, non loin de Guadalajara, et y ouvrit son cabinet d’avocat. Il ne tarda pas à être connu pour sa bonté et son zèle de chrétien, à s’attirer la sympathie de la population, mais aussi l’aversion de quelques opposants. De fait, on lui refusa son titre officiel d’avocat.

Début 1923, il participa à la pose de la première pierre d’un monument au Christ Roi, en présence d’une foule de quatre-vingt mille personnes, cérémonie qui fut le prétexte pour les autorités à expulser le Délégué Apostolique, Mgr Ernesto Filippi. 

En mars fut nommé gouverneur du Jalisco son adversaire politique numéro un, José Guadalupe Zuno, qui lui refusa son diplôme officiel d’avocat. Pire, le maire de Arandas en profita, sans motif juridique valable, pour expulser Miguel qui, après trois mois d’exil, s’installa avec la famille à Guadalajara. C’est à cette époque que Miguel devint membre de l’Adoration Nocturne du Saint-Sacrement. 

En 1924 il y eut un pénible incident durant le carême. Une cérémonie avait réuni un groupe d’ouvriers catholiques, qui se retrouvèrent à la sortie en face d’un autre groupe communiste. Le prêtre et Anacleto González Flores étaient partisans de se retirer dans l’église en attendant la fin de la manifestation, mais Miguel préféra les affronter directement. Les esprits étaient échauffés, le dialogue impossible, et on en vint aux coups ; il y eut des morts et des blessés. Miguel fut sévèrement repris par le prêtre et accepta humblement les reproches.

On pourrait se demander comment Miguel avait trouvé le temps d’avancer dans ses études avec toutes ces activités. Néanmoins il obtint enfin son diplôme d’avocat en juin et ouvrit son cabinet professionnel.

Fin avril de la même année, eut lieu le premier Congrès National Catholique Ouvrier, qui aboutit à la formation de la Confédération Nationale Catholique du Travail ; on fonda la Banque de Crédit Populaire, et l’hebdomadaire L’Ouvrier fut l’organe officiel de la confédération.

Le Saint-Siège accéda à la demande de l’Archevêque de Guadalajara, de reconnaître les mérites éminents de Miguel dans la promotion sociale et le soutien du catholicisme, et le décora de la Croix Pro Ecclesia et Pontifice, en même temps que ses amis González Flores, Orozco et Reyes.

En 1925, Miguel protesta énergiquement contre la fermeture de l’Institut de Sciences, dirigé par les Jésuites. Ses interventions obtinrent au moins que les autorités fédérales atténuèrent l’attitude des autorités locales.

Le gouvernement mexicain intensifiait son attitude anticléricale. Début 1926, on ferma le centre de l’Action Catholique de Guadalajara : Miguel se retrouva en prison avec nombre de camarades. Il en profita pour apostoliser les prisonniers, réciter le chapelet, prêcher la Parole. Ne trouvant aucun délit à lui reprocher, on le libéra : la Police Secrète l’attendait à la porte-même de la prison pour l’arrêter, mais ses amis réussirent à intervenir à temps et à le laisser libre.

En face des décisions anticléricales toujours plus fortes, Miguel lança l’idée d’un boycott général dans l’état de Jalisco et dans les environs. Ses jeunes missionnaires enthousiastes partirent dans toutes les directions pour réaliser cette campagne de boycott, ne prenant dans leur sacoche que le strict nécessaire pour manger, s’abandonnant à la sainte Providence pour pourvoir aux autres nécessités. Dans sa propre famille Miguel appliquait rigoureusement les mêmes dispositions, avec gaieté et humour. Il n’acceptait pas le mensonge ou la tromperie, et savait pardonner les offenses qu’il recevait.

Fin 1926, mourut son frère, Elías. L’Union Populaire était divisée pour prendre ou non les armes dans une résistance ouverte aux autorités. Miguel ne s’y résolvait pas, mais ne refusa pas de se faire le défenseur des prisonniers. Il s’efforçait de faire parvenir aux “troupes” des médailles, des crucifix, des scapulaires, sans oublier d’envoyer son petit salaire à sa famille.

En 1927, la Ligue Nationale pour la Défense de la Liberté Religieuse le désigna pour être gouverneur provisoire de l’Etat de Jalisco, à la tête des communes qui participaient à la résistance, responsabilité qui s’étendit aussi à la partie occidentale de l’Etat de Guanajuato. Il s’acquitta avec zèle de toutes ses responsabilités, qui occasionnèrent quelques frictions avec le général Enrique Gorostieta. Plutôt que gouverneur, Miguel se faisait procureur parmi les membres de la résistance catholique.

Miguel n’aimait pas la lutte armée. Ses deux pistolets, qu’il avait reçus de son frère et d’un autre ami, il ne s’en servit jamais.

En octobre 1927, aux cris de Vive le Christ Roi, il organisa la célébration solennelle de la fête du Christ-Roi (cette fête se célèbre désormais fin novembre, depuis la réforme post-conciliaire). L’Union adopta alors sa devise : Pour Dieu et pour la Patrie. La résistance s’organisa, on évita les affrontements inutiles, les interventions furent concertées.

21 Mars 1928. Une troupe militaire, bénéficiant de quelque négligence ou complicité, repéra et encercla l’habitation de Miguel. Celui-ci, avec son secrétaire Dionisio Vazquez, ne pouvaient fuir. Ils tentèrent de détruire des documents concernant la résistance des catholiques, mais des balles les atteignirent mortellement.

Les obsèques furent suivies par une foule immense. 

La jeune veuve et ses trois fillettes eurent à subir une autre épreuve douloureuse : la pauvre maman de Miguel ne put supporter la mort, presque coup sur coup, de ses deux fils et en perdit la raison.

 

Miguel fut béatifié, avec tous ses compagnons, en 2005.

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21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 00:00

Benoît de Nursie

480 env.-543

 

Benedictus (Benoît) et Scholastica étaient jumeaux, nés vers 480 à Norcia, au pays des Sabins (Italie C). Les parents s’appelaient Eutropius et Abundantia.

Benoît se montra dès la jeunesse “ancien”, mûr, ignorant les plaisirs inutiles et méprisant les vanités. Il étudia les belles-lettres à Rome.

Dès quatorze ans il sentit le désir de quitter ce monde dangereux et voulut se retirer. Il partit en direction de Subiaco, mais avec sa chère nourrice qui ne voulait pas l’abandonner.

C’est là qu’il fit son premier miracle : le crible à farine s’étant cassé, il pria intensément et retrouva l’objet tout réparé, ce qui lui valut déjà une haute idée de la part des habitants des environs.

Mais Benoît voulait la vraie solitude : il partit seul et se retira dans une grotte étroite à Subiaco, où il resta pendant trois ans, nourri par le pain quotidien que lui apportait un moine des environs, Romain.

Notre ermite ne pouvait demeurer caché. Les bergers de l’endroit le découvrirent, on vint à lui pour entendre quelque parole édifiante.

C’est là qu’un jour, saisi par une tentation diabolique, Benoît ne put vaincre cette tentation qu’en se roulant entièrement nu dans un buisson de ronces.

Le monastère voisin, dont l’abbé était mort, le sollicita : il essaya quelque temps de réformer les moines selon leur règle, mais ils se rebellèrent et même tentèrent de l’empoisonner ; quand il leva la main pour bénir le breuvage qu’on lui apportait, la coupe se brisa d’un coup. Benoît les quitta et rentra dans sa grotte. 

D’autres disciples ayant manifesté le désir de se former avec lui, il finit par faire construire douze monastères où il établit chaque fois douze moines sous la direction d’un abbé, ne gardant que quelques disciples près de lui. On dit que parmi ceux-ci se trouvaient Maurus et Placidius, deux enfants de familles romaines, qu’il aimait particulièrement.

Benoît faisait beaucoup de miracles, par sa prière et son union intime avec Dieu, mais cela suscitait des jalousies ; un prêtre voulut aussi l’empoisonner. Aussi Benoît quitta définitivement la région et se rendit en direction du Mont Cassin.

Il commença par y convertir les païens qui vénéraient encore Vénus, Apollon et Jupiter, et édifia un nouveau monastère.

Benoît eut l’occasion de prophétiser : au roi Totila, à l’évêque de Casinum. Il annonça que son propre monastère serait détruit, ce qui arriva en 583, lors de l’invasion des Lombards.

Les miracles de saint Benoît sont nombreux, Grégoire Ier les raconte avec beaucoup de détails. Benoît multiplia le grain, ressuscita un enfant…

Il semble que Benoît était diacre, mais pas prêtre.

On racontera le 10 février la dernière rencontre de Benoît avec sa sœur Scholastique. Le mois suivant, Benoît eut le pressentiment de sa fin. Il mourut au milieu de ses disciples, le 21 mars 543.

Benoît est l’auteur d’une Règle monastique, où s’exprime une sagesse extraordinaire, qu’il avait acquise par sa propre sainteté et par l’expérience des années.

Le corps de saint Benoît, d’après la tradition monastique des Bénédictins de France, fut transféré du Mont-Cassin, qui avait été détruit par les Lombards, au monastère de Fleury-sur-Loire, fondé vers le milieu du VIIe siècle. C’est cette translation qui advint le 11 juillet 703. Successivement, au VIIIe siècle, ce dernier monastère restitua au monastère reconstruit du Mont-Cassin quelques ossements de saint Benoît. 

La fête de saint Benoît était longtemps fixée au 21 mars, durant le Carême. Elle a été transférée au 11 juillet, jour anniversaire de sa translation, au moment de la récente réforme liturgique conciliaire. En effet, Paul VI ayant proclamé saint Benoît céleste Patron de l’Europe (1964), il convenait de célébrer cette fête avec plus de solennité, ce qui peut se faire plus aisément en juillet que durant le Carême.

Ceci explique pourquoi le Martyrologe commémore deux fois saint Benoît : à son dies natalis le 21 mars, et au jour de sa fête liturgique le 11 juillet.

Iakobos de Constantinople
† 824

Surnommé le Jeune ou le Confesseur, il fut très tôt attiré par l’idéal monastique et entra au monastère de Studion, près de Constantinople, sous la direction de l’higoumène Theodoros Studite (v. 11 novembre).
Il était à bonne école pour apprendre à défendre le culte des saintes Images, qu’il défendit vaillamment.
Selon certains auteurs, il aurait été élevé à la charge épiscopale, pour le siège de Catane, mais l’évêque connu de cette époque est s.Severus.
Il fut durement persécuté par les agents de l’iconoclasme et mourut vers 824. Le Martyrologe affirme qu’il mourut en martyr, mais à Constantinople.
Saint Iakobos est commémoré le 21 mars dans le Martyrologe Romain.


Jean de Bonnevaux
† 1145

Jean était chanoine à Lyon, où il était né. Les historiens n’ont rien conservé de plus sur sa famille et son enfance.
Ayant fait le vœu d’entrer chez les Cisterciens, des amis (et le diable aussi) lui suggérèrent qu’il n’était peut-être pas fait pour de telles austérités. Convaincu de son erreur, il commua son vœu en pèlerinage à Compostelle.
Mais de retour à Lyon, il eut un songe. Il voyait Notre-Seigneur, entouré de saint Pierre et de saint Jean. Pierre lisait les noms des élus ; au nom de Jean, le Seigneur se leva et ordonna d’effacer le nom de ce parjure ; mais l’apôtre Jacques intercéda en faveur du chanoine, qui avait fait le pèlerinage à Compostelle et promit, au nom de Jean, que celui-ci reprendrait son vœu et entrerait sans tarder chez les Cisterciens.
A son réveil, Jean pouvait être quelque peu secoué ! Sans rien dire à personne cette fois-ci, il alla droit à Cîteaux.
Jean se montra digne de l’idéal cistercien et l’abbé, qui était Etienne Harding (v. 28 mars), le mit à la tête du groupe qui allait s’installer dans l’abbaye de Bonnevaux, fondée en 1117.
Le nouvel abbé confirma les qualités du moine. L’abbaye fut florissante et fonda à son tour, du vivant de Jean, les abbayes de Tamié (1132), Mazan et Le Thoronet (1136) et Léoncel (v. 1137). Plus tard, elle fonderait encore Montpeyroux (1148), Valmagne (1155), Sauveréal (1173), Valbenoîte (1184), Valcroissant (1189).
Disons ici que c’est Jean qui reçut à Bonnevaux le pieux Amédée de Clermont, qui voulait embrasser la vie religieuse avec son petit garçon, le futur Amédée de Lausanne (v. 27 août). Quand Amédée (père) lui «reprocha» de ne pas enseigner le latin à son fils, Jean lui répondit sagement que des Religieux devaient fort peu se mettre en peine d’apprendre les lettres ; que celui qui voulait suivre le Christ ne devait pas s’instruire des fables et des imaginations des Philosophes, mais seulement purifier son cœur, et qu’ainsi l’Esprit Saint lui apprendrait plus de chose en un moment que ne pourraient faire mille philosophes et mille maîtres en plusieurs années.
Mais l’abbé Jean fut retiré à son silence et nommé évêque de Valence, en 1138. Jean resta sur ce siège pendant sept ans, cherchant toujours à procurer la gloire de Dieu, à sanctifier son troupeau et à sauver son âme.
Il mourut, rempli de mérites, le 21 mars 1145.
Son culte fut approuvé en 1903.


Niklaus von Flüe
1417-1487

Né le 21 mars 1417 à Flüeli (Sachseln, Obwalden, Suisse) de Heinrich et Hemma Ruobert, Niklaus ou Klaus (Nicolas) se montra toujours soumis à ses parents, doux et modéré, ennemi du mensonge, pieux, pur, avec un fort penchant pour la prière et la mortification. Il nourrissait une grande dévotion envers ses saints Patrons, Nicolas de Myre et Nicolas de Tolentino (v. 6 décembre et 10 septembre. Il y a au Martyrologe plus d’une trentaine de Saints Nicolas).
Notre Nicolas avait au moins un frère.
En 1440-1444 il prit les armes avec ses compatriotes contre la tyrannie des ducs d’Autriche, mais montra qu’il exigeait de ces soldats un comportement droit. Son exemple lui valut une grande considération : on recourut à lui comme juge et conseiller.
Malgré sa préférence pour le célibat, il se maria par obéissance envers ses bons parents, avec Dorothea Wyss et eut dix enfants.
Cette vie familiale ne l’empêcha pas de conserver ses pieuses habitudes : il se levait chaque nuit plus de deux heures pour prier. Il avait une grande dévotion pour la Très Sainte Mère de Dieu.
La vie de Klaus fut favorisée de visions mystérieuses, dès la plus petite enfance. Un jour, il lui sembla voir en vision un lys sorti de sa bouche, tombé à terre, et mangé par un cheval : il crut comprendre par là que sa vie spirituelle était trop accaparée par la terre.
Aussi résolut-il de se séparer de tout, selon l’appel de l’Evangile : en 1467 ou 1468, il quitta son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs (cf. Lc 14:26) pour se retirer dans une solitude proche. Les siens étaient très éprouvés par cette séparation, mais y consentirent. Klaus rejoignit d’abord le Hochrhein, là où le Rhin fait la frontière entre l’Allemagne et la Suisse, et s’établit à Windental au-dessus de Liestals, mais fut averti en vision de revenir près de sa localité, comme ermite.
Des chasseurs le retrouvèrent et le signalèrent à son frère. Klaus lui demanda seulement de lui envoyer un prêtre pour l’entendre en confession et se confier à lui.
Les habitants vinrent le consulter. Il redescendit dans la vallée et sa famille l’aida à se construire une cabane et une petite chapelle. Le prêtre y célébrait et pouvait ainsi nourrir Klaus de l’Eucharistie.
Or cette Nourriture fut la seule et unique que Klaus reçût, durant dix-neuf ans. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les contemporains, l’évêque, l’empereur, purent s’en rendre compte en fermant l’accès de l’endroit à toute personne étrangère : Klaus ne vivait que de l’Eucharistie.
Klaus mit en garde ses visiteurs contre les prochaines erreurs de l’hérésie protestante (en effet paraîtra bientôt Luther). On vint le consulter de loin, même de Milan.
En 1481, il y eut une forte tension dans les cantons suisses, où commençait à bouillir l’atmosphère d’une guerre civile. Klaus fut appelé à intervenir : avec quelques paroles convaincantes, il reporta la paix entre les cœurs, puis retourna dans sa solitude.
Après une douloureuse agonie de huit jours, Klaus mourut le jour de son anniversaire, le 21 mars 1487, son dies natalis.
Il y eut évidemment de nombreux miracles sur la tombe de ce Mystique, devenu célèbre dans tout le monde germanique.
Dès avant sa mort, l’évêque avait établi qu’on pourrait enterrer Klaus dans son église paroissiale, ce qui était exceptionnel à l’époque pour un laïc. Le culte fut approuvé en 1648, et si le culte populaire a canonisé très vite Klaus de Flüe, la canonisation officielle n’eut lieu qu’en 1947.
Les Suisses ont appelé Klaus de Flüe leur Père de la Patrie, et le fêtent le 25 septembre. Il est aussi le Patron des Gardes suisses du Vatican.
Voici une petite prière attribuée à saint Nicolas de Flüe, et qui existe en diverses versions, dans la vieille langue germanique :
O mein Herr und mein Gott, nimm alles von mir, was mich hindert zu Dir !
O mein Herr und mein Gott, gib alles mir, was mich fördert zu Dir !
O mein Herr und mein Gott, nimm mich mir und gib mich ganz zu eigen Dir !

En voici un essai de traduction :
Ô mon Seigneur et mon Dieu, retire de moi tout ce qui m’éloigne de Toi !
Ô mon Seigneur et mon Dieu, donne-moi tout ce qui me rapprochera de Toi !
Ô mon Seigneur et mon Dieu, arrache-moi à moi et donne-moi tout à Toi !

En 1940, quand la Suisse était menacée d’invasion par les troupes hitlériennes, apparut dans le ciel au-dessus de Waldenburg une main lumineuse qui protégeait le pays. On a appelé cela le Miracle de Waldenburg.


Thomas Pilchard
1557-1587

Thomas Pilchard (ou Pilcher) était né en 1557 à Battle (Sussex, Angleterre).
Il fréquenta le Collège Balliol (Oxford) entre 1576 et 1579, où il obtint son diplôme.
En 1580 il renonça à son inscription et rejoignit en 1581 le Collège anglais de Reims, où il se prépara au sacerdoce, qu'il reçut à Laon en mars 1583.
Envoyé en Angleterre pour y exercer clandestinement le ministère sacerdotal, il fut arrêté et banni. Mais courageusement, il revint dans son pays, et fut à nouveau arrêté en mars 1587.
Il fut emprisonné à Dorchester Gaol, où il amena à la conversion une trentaine de personnes.
Le jour de son exécution, on le transporta sur un brancard avec tant de cruauté, qu'il arriva au lieu-dit dans un état de complet épuisement.
Il fut pendu. Mais on coupa la corde « trop tôt », de sorte qu'il resta debout à terre, bien vivant, sous la potence.
Le bourreau, qui était cuisinier, accomplit si mal son devoir, que la pauvre victime, se tournant vers le juge, lui cria : Est-ce donc là votre justice, Monsieur le Juge ?
Un autre témoin raconta que le prêtre se releva de lui-même et sortit de lui-même ses propres viscères, en récitant les paroles du psaume 50 : Miserere mei, Deus. On a pu dire par ailleurs qu'il n'y avait pas eu dans toute l'Angleterre occidentale, de prêtre plus courageux.
Thomas Pilchard fut exécuté à Dorchester, le 21 mars 1587, et béatifié en 1987.

On a trouvé que Thomas Pilchard avait été martyrisé le 21 mars 1591, et Thomas Pilcher le 21 mars 1587. Finalement, il semble que ce soit le même personnage, martyrisé en 1587.


William Pike
?-1591

Des incertitudes demeurent au sujet de ce Martyr.
William (Guillaume) Pike (ou Pyk) serait né à Moordown (actuelle Bournemouth), ou à West Moors (West Parley), dans le Dorsetshire.
Il aurait été charpentier.
Il aurait été converti au catholicisme par les conseils du prêtre Thomas Pilchard, qu'il avait rencontré durant un voyage de Dorchester à sa maison.
Arrêté pour cette conversion, invité à reconnaître l'autorité de la Reine, il refusa de prêter le serment d'allégeance envers la Reine et proclama hautement l'autorité du Pape. Il fut donc condamné à mourir comme un traître.
Invité à revenir sur sa parole pour sauver sa vie et sa famille, il répondit qu'il n'était pas devenu un fils de M.Pilchard pour se comporter ainsi. Jusqu'à sa mort, le nom du prêtre Thomas Pilchard était constamment sur ses lèvres. Au dernier moment, on lui demanda encore ce qui l'avait poussé à ce choix, et il répondit : Rien du tout, seulement l'odeur du pilchard (le pilchard est une sorte de sardine).
Tandis que Thomas Pilchard fut exécuté le 21 mars 1587, William fut exécuté à une date non précisée de façon sûre, mais probablement en 1591, à Dorchester. On a parlé du 22 décembre. Mais en raison de sa fidélité indéfectible envers le prêtre Pilchard, il est actuellement commémoré par le Martyrologe au même jour que ce dernier, le 21 mars.
William fut, lui aussi, béatifié en 1987.


Mathew Flathers
1580-1607

Mathew (ou Matthew, ou Major) dut naître vers 1580 à Weston (Yorkshire, Angleterre).
On ne connaît pas son enfance. On sait qu'il fut préparé au sacerdoce à Douai et ordonné prêtre à Arras le 25 mars 1606.
Trois mois après, il partait pour l'Angleterre. Il fut cependant repéré presque aussitôt et arrêté.
Accusé d'avoir reçu les ordres clandestinement et d'exercer le ministère illégalement en Angleterre, il fut invité à prononcer l'Acte d'Allégeance envers la Reine, pour recouvrer la liberté. Ayant bien sûr refusé, il fut condamné à mort.
Il fut conduit au lieu de son exécution, au-delà de Micklegate Bar (York), où il fut pendu, éviscéré et écartelé, selon la tristement célèbre formule.
La date de ce martyre est au 21 mars 1607. Matthew fut béatifié en 1987.


Siding Zhao Rong
1746-1815

Siding (Augustinus) était né vers 1746 à Wuchuan (Guizhou, Chine).
Il était soldat et, comme tel, faisait partie de l’escorte qui conduisit à Pékin le missionnaire Jean-Gabriel-Taurin Dufresse (v. 14 septembre).
Frappé par l’attitude du missionnaire, et convaincu par ses paroles, il demanda à être instruit dans le Christianisme et fut baptisé.
Son zèle ne s’arrêtait pas ; il fut ordonné prêtre.
Lors de la reprise de la persécution, il fut arrêté, mis en prison et durement maltraité.
Parmi les tortures qu’il subit, il y eut soixante coups de bambou et quatre-vingts soufflets avec une semelle de cuir. Le soldat n’en pouvait plus : il agonisa et mourut en peu de jours dans la prison de Chengdu (Sichuan).
Il n’y a pas de certitude sur le jour exact de cette mort. S’il y a accord sur un des premiers mois de l’année 1815, une ancienne tradition chinoise parle du 27 janvier 1815, tandis que le Martyrologe Romain a retenu le 21 mars 1815.
Siding Zhao Rong est le premier prêtre chinois martyr. Il a été canonisé en 2000.
La fête liturgique de tous les Martyrs chinois est au 9 juillet.


Benedetta Cambiagio Frassinello
1791-1858

Née à Langasco (Gênes, Italie NO) le 2 octobre 1791 de Giuseppe et Francesca Ghiglione, Benedetta (Bénédicte) Cambiagio fut baptisée deux jours plus tard. Sa famille déménagea bientôt à Pavia.
Elle fut éduquée dans une profonde atmosphère chrétienne. À 20 ans elle eut le désir de se consacrer entièrement à Dieu.
Pourtant en 1816 elle se maria avec Giovanni Battista Frassinello, un jeune homme de sa région qui avait déménagé à Vigevano.
Après deux ans de mariage, les deux époux décidèrent d’un commun accord de vivre comme frère et sœur. Ils s'occupèrent ensemble, d'un seul amour, d'une des sœurs de Benedetta, Maria, atteinte d'un cancer à l'estomac et qui vivait chez eux.
En 1825 à la mort de Maria, Giovanni Battista entra dans la conmunauté des Pères de Somasque et Benedetta dans la communauté des Ursulines à Capriolo.
En 1826, en raison de sa santé, Benedetta revint à Pavie. Guérie miraculeusement par l’intercession de saint Girolamo Miani (v. 10 février), elle décida de s'occuper des jeunes filles avec l'approbation de l'évêque Mgr Luigi Tosi.
Le père de Benedetta refusant de l’aider, l'évêque rappela Giovanni Battista, qui quitta le noviciat et retourna chez son épouse-sœur, en renouvelant avec elle le vœu de parfaite chasteté devant l'Évêque. Tous les deux se dédièrent généreusement à l'accueil et à l'éducation humaine et chrétienne des jeunes filles pauvres et abandonnées.
Benedetta fut la première femme de la ville et de la région qui comprit que l'institution scolaire était la véritable source du vrai bien-être et le gouvernement autrichien de l'époque lui reconnut le titre de Promotrice de l'instruction fondamentale.
Aidée par de jeunes filles bénévoles, Benedetta unit à l'enseignement scolaire, la catéchèse et la formation au travail, tous domaines dont elle se servit pour transformer les jeunes filles en modèles de vie chrétienne et assurer ainsi la vraie formation des familles.
Le règlement qu’elle proposa à ses Compagnes fut approuvé par l’autorité ecclésiastique.
Les expériences mystiques se multiplièrent chez Benedetta, particulièrement pendant les fêtes liturgiques, sans néanmoins la détourner de ses engagements quotidiens. Par amour des jeunes filles elle sacrifia sa propre personne, tous ses biens, et jusqu’à sa renommée.
La singularité de l'œuvre et du programme éducatif de Benedetta rencontra l'opposition de quelques puissants qui se voyaient frustrés de leurs projets, ainsi que l'incompréhension de certains membres du clergé. En juillet 1838 Benedetta céda son institution à Mgr Tosi et, avec son mari et cinq fidèles Consœurs, quitta Pavie pour repartir dans sa région d'origine, la Ligurie.
À Ronco Scrivia elle fonda une école pour les jeunes filles du peuple et l'Institut des Sœurs Bénédictines de la Providence, dont elle écrivit le Règlement et les Constitutions. L’institut sera définitivement approuvé en 1937.
En 1851 Benedetta retourna à Pavie, mais dans un lieu différent de la première fondation et en 1857 ouvrit une école dans le village de San Quirico.
Benedetta a ainsi créé un Institut qu'elle a dirigé avec la collaboration généreuse et discrète de son mari, cas unique dans l'hagiographie chrétienne.
Le 21 mars 1858, Benedetta mourut à Ronco Scrivia (Gênes), exactement au jour et à l'heure qu'elle avait prévus. On remarquera que c’est aussi le jour de la mort de saint Benoît, dont elle portait le nom. Elle fut béatifiée en 1987 et canonisée en 2002 ; son nom est inscrit au Martyrologe le 21 mars.
Son pieux et fidèle époux, Giovanni Battista Frassinello, mourra le 7 avril 1873.
Les Sœurs Bénédictines de la Providence ont des écoles en Italie et en Espagne, des missions au Brésil, au Pérou, en Côte d’Ivoire et au Burundi.


Miguel Gómez Loza
1888-1928

Miguel naquit le 11 août 1888, de Petronilo Loza et de Victoriana Gómez. Le papa mourut très vite. Miguel et son grand frère, Elías, s’attachèrent très fortement à leur maman, au point de changer leur nom de famille : non pas Loza Gómez, comme c’était l’habitude, mais Gómez Loza, en honneur de leur mère.
Le grand frère entra au séminaire. Miguel grandissait dans la foi chrétienne, ne cachant pas sa dévotion eucharistique, aimant servir la messe, faire le sacristain et, à l’occasion, être catéchiste.
Il fut en contact avec Miguel Palomar y Vizcarra puis avec Anacleto González Flores, qui le poussèrent à se donner aux activités sociales. Il retarda cependant son entrée à l’université, à cause de sa mère.
Il se résolut à s’inscrire au cours préparatoire du Séminaire de Guadalajara, mais s’aperçut très vite que sa destinée n’était pas dans le sacerdoce. Il s’inscrivit au Parti Catholique National ainsi qu’à l’Institut du Sacré-Cœur de Jésus.
En 1913, il devint assistant de González Flores, avec lequel il s’inscrivit à la Congrégation Mariale du sanctuaire de Saint Joseph de Gracia. Tous deux assumèrent l’Union Latino-americana, une corporation socio-politique récemment fondée, qu’ils représentèrent à la convention du Parti Catholique National à Guadalajara.
Miguel avait le tempérament vif. Il ne se faisait pas faute d’arracher des manifestes anti-religion pour les remplacer par des chrétiens, “délit” dont il sera accusé et pour lequel il passera une semaine dans une cellule de la Police.
En 1914 il s’inscrivit à l’Université Morelos, où il se mérita le surnom de Chinaco (?), après avoir interrompu une conférence qui exaltait le parcours politique du président Benito Juárez. Voulant contrecarrer les effets nocifs d’une certaine presse, il se fit le champion de la presse catholique en fondant et présidant la Société de la Propagation de la Bonne Presse. Il s’orienta de plus en plus vers la syndicalisme chrétien.
En 1916, ayant achevé la préparation, il s’inscrivit à l’Ecole Catholique de Droit, participant en juillet à la fondation de l’Association Catholique de la Jeunesse Mexicaine, au sein de laquelle il fonda à son tour le cercle Gabriel García Moreno, d’où sortira le mensuel Le Croisé (notons ici que Gabriel García Moreno était ce président équatorien catholique, assassiné en 1875).
L’année 1917 vit la création d’autres cercles pour les jeunes ouvriers, pour les artisans, pour les éditeurs. Miguel entreprit la publication de  La Question Religieuse au Mexique de Régis Planchet.
En 1918, il prendra la défense de l’archevêque de Guadalajara, Francisco Orozco y Jiménez.
En 1919, il fut président d’une société coopérative de consommation, La Populaire, et en avril il participa activement à l’organisation du Congrès Régional Catholique Ouvrier.
En 1920, après avoir fondé un nouveau cercle, il fit rééditer la Question Religieuse au Mexique, complétée par La Question Religieuse en Jalisco, de Anacleto González Flores. C’est à la fin de cette année que vinrent à Guadalajara quelques éléments bolcheviques qui réussirent l’année suivante à accrocher à la cathédrale le drapeau de la révolution : Miguel se lança au milieu de la foule, alla le décrocher et le mettre en morceau. Le pauvre fut roué de coups après ce forfait.
Fin 1922, il épousa Guadalupe Sánchez Barragán, devant son frère, Elías, qui célébrait la messe, en présence de son directeur spirituel, le père Vicente Camacho. De cette sainte union naîtront trois filles : María de Jesús, María Guadalupe et María del Rosario. Avec son épouse, il s’installa à Arandas, non loin de Guadalajara, et y ouvrit son cabinet d’avocat. Il ne tarda pas à être connu pour sa bonté et son zèle de chrétien, à s’attirer la sympathie de la population, mais aussi l’aversion de quelques opposants. De fait, on lui refusa son titre officiel d’avocat.
Début 1923, il participa à la pose de la première pierre d’un monument au Christ Roi, en présence d’une foule de quatre-vingt mille personnes, cérémonie qui fut le prétexte pour les autorités à expulser le Délégué Apostolique, Mgr Ernesto Filippi.
En mars fut nommé gouverneur du Jalisco son adversaire politique numéro un, José Guadalupe Zuno, qui lui refusa son diplôme officiel d’avocat. Pire, le maire de Arandas en profita, sans motif juridique valable, pour expulser Miguel qui, après trois mois d’exil, s’installa avec la famille à Guadalajara. C’est à cette époque que Miguel devint membre de l’Adoration Nocturne du Saint-Sacrement.
En 1924 il y eut un pénible incident durant le carême. Une cérémonie avait réuni un groupe d’ouvriers catholiques, qui se retrouvèrent à la sortie en face d’un autre groupe communiste. Le prêtre et Anacleto González Flores étaient partisans de se retirer dans l’église en attendant la fin de la manifestation, mais Miguel préféra les affronter directement. Les esprits étaient échauffés, le dialogue impossible, et on en vint aux coups ; il y eut des morts et des blessés. Miguel fut sévèrement repris par le prêtre et accepta humblement les reproches.
On pourrait se demander comment Miguel avait trouvé le temps d’avancer dans ses études avec toutes ces activités. Néanmoins il obtint enfin son diplôme d’avocat en juin et ouvrit son cabinet professionnel.
Fin avril de la même année, eut lieu le premier Congrès National Catholique Ouvrier, qui aboutit à la formation de la Confédération Nationale Catholique du Travail ; on fonda la Banque de Crédit Populaire, et l’hebdomadaire L’Ouvrier fut l’organe officiel de la confédération.
Le Saint-Siège accéda à la demande de l’Archevêque de Guadalajara, de reconnaître les mérites éminents de Miguel dans la promotion sociale et le soutien du catholicisme, et le décora de la Croix Pro Ecclesia et Pontifice, en même temps que ses amis González Flores, Orozco et Reyes.
En 1925, Miguel protesta énergiquement contre la fermeture de l’Institut de Sciences, dirigé par les Jésuites. Ses interventions obtinrent au moins que les autorités fédérales atténuèrent l’attitude des autorités locales.
Le gouvernement mexicain intensifiait son attitude anticléricale. Début 1926, on ferma le centre de l’Action Catholique de Guadalajara : Miguel se retrouva en prison avec nombre de camarades. Il en profita pour apostoliser les prisonniers, réciter le chapelet, prêcher la Parole. Ne trouvant aucun délit à lui reprocher, on le libéra : la Police Secrète l’attendait à la porte-même de la prison pour l’arrêter, mais ses amis réussirent à intervenir à temps et à le laisser libre.
En face des décisions anticléricales toujours plus fortes, Miguel lança l’idée d’un boycott général dans l’état de Jalisco et dans les environs. Ses jeunes missionnaires enthousiastes partirent dans toutes les directions pour réaliser cette campagne de boycott, ne prenant dans leur sacoche que le strict nécessaire pour manger, s’abandonnant à la sainte Providence pour pourvoir aux autres nécessités. Dans sa propre famille Miguel appliquait rigoureusement les mêmes dispositions, avec gaieté et humour. Il n’acceptait pas le mensonge ou la tromperie, et savait pardonner les offenses qu’il recevait.
Fin 1926, mourut son frère, Elías. L’Union Populaire était divisée pour prendre ou non les armes dans une résistance ouverte aux autorités. Miguel ne s’y résolvait pas, mais ne refusa pas de se faire le défenseur des prisonniers. Il s’efforçait de faire parvenir aux “troupes” des médailles, des crucifix, des scapulaires, sans oublier d’envoyer son petit salaire à sa famille.
En 1927, la Ligue Nationale pour la Défense de la Liberté Religieuse le désigna pour être gouverneur provisoire de l’Etat de Jalisco, à la tête des communes qui participaient à la résistance, responsabilité qui s’étendit aussi à la partie occidentale de l’Etat de Guanajuato. Il s’acquitta avec zèle de toutes ses responsabilités, qui occasionnèrent quelques frictions avec le général Enrique Gorostieta. Plutôt que gouverneur, Miguel se faisait procureur parmi les membres de la résistance catholique.
Miguel n’aimait pas la lutte armée. Ses deux pistolets, qu’il avait reçus de son frère et d’un autre ami, il ne s’en servit jamais.
En octobre 1927, aux cris de Vive le Christ Roi, il organisa la célébration solennelle de la fête du Christ-Roi (cette fête se célèbre désormais fin novembre, depuis la réforme post-conciliaire). L’Union adopta alors sa devise : Pour Dieu et pour la Patrie. La résistance s’organisa, on évita les affrontements inutiles, les interventions furent concertées.
21 Mars 1928. Une troupe militaire, bénéficiant de quelque négligence ou complicité, repéra et encercla l’habitation de Miguel. Celui-ci, avec son secrétaire Dionisio Vazquez, ne pouvaient fuir. Ils tentèrent de détruire des documents concernant la résistance des catholiques, mais des balles les atteignirent mortellement.
Les obsèques furent suivies par une foule immense.
La jeune veuve et ses trois fillettes eurent à subir une autre épreuve douloureuse : la pauvre maman de Miguel ne put supporter la mort, presque coup sur coup, de ses deux fils et en perdit la raison.
Miguel fut béatifié, avec tous ses compagnons, en 2005.

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 00:00

Francisco Palau y Quer

1811-1872

 

Francisco naquit le 29 décembre 1811 à Aytona (Lerida, Espagne), septième d’une famille de neuf enfants.

Il reçut le baptême le jour même.

Extrêmement doué intellectuellement, il fut orienté par son maître d’école vers les études supérieures.

En 1828, il entra au séminaire de Lerida.

En 1832, renonçant à une bourse d’études qu’on lui offrait en raison de ses grandes capacités, il quitta le séminaire pour entrer ches les Carmes déchaux à Barcelone, où il prit le nom de Francisco de Jésus-Marie-Joseph et fit les vœux en 1833.

La fureur révolutionnaire se déchaîna à Barcelone en 1835. Le couvent fut la proie des flammes. Les Carmes réussirent à s’enfuir. Francisco aida un des vieux moines, aveugle, à se mettre en sécurité.

Francisco fut ordonné prêtre l’année suivante, en 1836, mais ne pouvant rentrer dans son couvent, il exerça le ministère comme prêtre diocésain.

En 1840, il passa en France et vécut à Perpignan, puis à Cantayrac (Montauban). Sa vie retirée et toute sainte attira déjà des fidèles, notamment des espagnols exilés et Juana Gracias, qui l’assistera plus tard dans son apostolat. Pour répondre à certaines accusations d’un prêtre du diocèse de Montauban qui le critiquait, il écrivit deux opuscules : La Vie Solitaire et Le Solitaire de Cantayrac.

En 1851, il revint en Espagne. L’évêque le nomma directeur spirituel au Grand séminaire. A Barcelone aussi, il ouvrit une Ecole de la Vertu, pour la catéchèse des adultes : chaque dimanche il exposera en paroisse l’ensemble de la doctrine chrétienne. Il en fera un ouvrage qui sera publié. Il publiera des articles dans le journal El Áncora.

Mais l’école fut accusée de soutenir des grévistes, et fut fermée manu militari en 1854.

Comme l’évêque lui-même, Francisco fut condamné à l’exil, mais sur l’île d’Ibiza (Baléares), où il passera six années de solitude forcée, de méditation. Il découvrit la petite île de Es Vedrá, où il construisit un petit ermitage et y intronisa l’image de Notre-Dame des Vertus, premier sanctuaire marial de l’île.

En 1860, démontrant son innocence, il fut totalement gracié par la reine et put donner libre cours à son apostolat : prédication à Barcelone, Madrid, Palma, et d’autres grandes villes, missions populaires en Catalogne et aux Baléares ; partout il répandait la dévotion mariale. On le verra se retirer (librement désormais) sur l’île Ibiza durant des périodes de retraite.

Il fonda alors une congrégation de Frères et Sœurs Tertiaires Carmélites, auxquels il transmit son idéal de prédication catéchétique. Cette congrégation devint ensuite la double branche des Carmes Missionnaires Thérésiens et des Carmélites Missionnaires Thérésiennes.

Sa prière obtint la libération de nombreuses personnes de la puissance démoniaque, au point qu’il acquit une grande réputation d’exorciste. Mais cette réputation jeta aussi sur lui des suspicions de la part des autorités ecclésiastiques, au point qu’il dut par deux fois faire le voyage à Rome pour démontrer le bien-fondé et la nécessité de l’exorcisme. Il parla devant l’assemblée des évêques réunis au concile de Vatican I.

De 1868 à 1872, il écrira dans un journal qu’il avait fondé, El Ermitaño, où il exposait à nouveau la doctrine chrétienne, en particulier sa position au sujet de l’exorcisme. Le journal cessera un an après sa mort.

Francisco fonda aussi une congrégation éphémère des Frères de la Charité.

En 1872, il se dépensa sans compter auprès des malades atteints par une épidémie de typhus, qu’il contracta à son tour. Terrassé par une congestion pulmonaire, il mourut à Tarragone le 20 mars 1872.

Il a été béatifié en 1988.

 
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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 00:00

Archippus

1er siècle

 

Saint Paul mentionne par deux fois Archippus.

En Phm 2, il l’appelle son «compagnon d’armes», commilito, un de ceux qui se rassemblent chez Philémon.

En Col 4:17, il invite les Colossiens à dire à Archippus : Prends garde au ministère que tu as reçu dans le Seigneur, et tâche de bien l’accomplir.

Quelques Auteurs (saint Ambroise, saint Thomas d’Aquin), ont pensé pouvoir déduire de ce passage, qu’Archippe avait été nommé évêque à Colosses, après Epaphras. Toutefois, le ministère qu’il reçut n’est pas explicitement, et même certainement pas, l’épiscopat : saint Paul n’aurait pas chargé les Colossiens de dire à leur évêque : Prends garde… Archippus, qui était actif dans la communauté, a pu être ordonné diacre, c’est-à-dire chargé de servir, d’assister les veuves, d’épauler les prêtres et l’évêque, ce qui est déjà une grande responsabilité.

Il aurait ensuite été martyrisé à Chonas (Phrygie), ou à Laodicée ou à Ephèse.

 

Le Martyrologe continue de le mentionner au 20 mars.

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 00:00

María Josefa Sancho de Guerra

1842-1912

 

María Josefa, née à Vitoria le 7 septembre 1842, dans la Pays Basque espagnol, premier enfant de Bernabé Sancho et de Petra de Guerra, fut baptisée dès le lendemain, fête de la Nativité de la Vierge Marie, et reçut la Confirmation deux ans plus tard, selon la coutume d’alors. Le papa fabriquait des chaises. 

Dès l’enfance la petite fille montra des dons exceptionnels de mémoire et d’observation. Elle apprit de ses bons parents la dévotion à la Sainte Vierge, la confiance en la Providence, et l’acceptation de la sainte pauvreté.   

Orpheline de son père à six ans et demi, elle fit la première Communion le deux février 1852, jour de la Présentation de Jésus au Temple. Avec sa mère, et grâce à elle, elle approfondit sa foi en l’Eucharistie, mais aussi la préoccupation pour les pauvres et les malades. María Josefa aimait se retirer pour prier et contempler.

A quinze ans, elle fut à Madrid pour compléter ses études. A dix-huit ans, de retour à Vitoria, elle pensa entrer dans l’Institut des Sœurs contemplatives de Aranjuez, mais la grave maladie du typhus l’en empêcha. Elle guérit cependant, et décida d’entrer chez les Servantes de Marie, récemment fondées par Soledad Torres Acosta, où elle prit le nom de María Josefa du Cœur de Marie. Mais des doutes l’assaillirent et elle se confia à deux grands Saints : l’archevêque Antonio Maria Claret et la fondatrice elle-même, Soledad Torres Acosta (v. 24 et 11 octobre). 

C’est lors d’un voyage à Bilbao, avec deux autres compagnes, qu’une rencontre providentielle la mit sur le chemin de sa véritable vocation. Elle rencontra là en effet un avocat chrétien, Don Vicente Martínez, qui désirait de tout son cœur voir des religieuses s’occuper des malades chez eux. Il fit connaître aux trois Religieuses un saint prêtre, Don Mariano José de Ibargüengoitia, qui les prit sous sa protection, les assista de ses conseils et les encouragea dans leur projet. 

C’est ainsi qu’en 1871 fut fondé à Bilbao l’Institut des Servantes de Jésus, dont María Josefa sera la supérieure pendant quarante-et-un ans. Cette institution était destinée à l’assistance des malades tant dans les hôpitaux que chez eux, des personnes âgées, des enfants et des “laissés-pour-compte”, que le bienheureux Jean-Paul II appela les “blessés de la vie”.

En soignant les malades durant diverses épidémies, les religieuses furent elles aussi éprouvées par la maladie et la mort. María Josefa se dépensa sans compter, prenant soin des Servantes et lavant leurs vêtements quand elles revenaient d’avoir assisté des malades contagieux.

L’œuvre se développa de façon extraordinaire : dès 1874, l’évêque approuvait le nouvel Institut. Du vivant de la Fondatrice, quarante-trois maisons s’étaient déjà ouvertes (la dernière au Chili), avec un millier de religieuses. En 1886, Léon XIII l’érigea en Congrégation de droit pontifical. Tant qu’elle put, María Josefa visita ses maisons, jusqu’à ce qu’une grande infirmité l’obligeât à rester alitée ou au fauteuil, continuant d’écrire et de conseiller les Servantes.

Aujourd’hui encore, environ cent maisons sont disséminées dans seize pays, en Amérique Latine et en Asie. Les Servantes assistent les malades dans les hôpitaux, les cliniques, les sanatoriums, les maisons de retraite, les garderies d’enfants, les cantines, les centres pour sidaïstes.

 

María Josefa mourut à Bilbao le 20 mars 1912, fut béatifiée en 1992 et canonisée en 2000. Le Martyrologe la mentionne au 20 mars, mais l’Institut la fête au temps pascal, le 18 mai.

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 00:00

Józef Bilczewski

1860-1923

 

Né le 26 avril 1860 à Wilamowice (diocèse de Cracovie, Pologne), il fut ordonné prêtre le 6 juillet 1884 à Cracovie par le cardinal Albin Dunajewski.

En 1886, il obtint un doctorat en théologie à l'Université de Vienne. Après avoir complété ses études à Rome et à Paris, il passa l'examen d'habilitation à l'enseignement à l'Université de Cracovie en 1890 et devint professeur de théologie dogmatique à l'Université Jean Casimir de Lviv. Il devint ensuite Doyen de la faculté de théologie, puis Recteur de l'Université elle-même. 

Il était très apprécié par ses étudiants et jouissait de l'estime de ses collègues universitaires, ayant une réputation de grand scientifique. Ses capacités furent remarquées par l'empereur d'Autriche François-Joseph, qui le présenta au Saint-Père comme candidat possible au Siège métropolitain vacant de Lviv. La situation sociale, économique, ethnique et religieuse de ce grand archidiocèse exigeait un pasteur d'une grande force morale, c'est pourquoi Léon XIII accueillit cette proposition et le nomma archevêque de Lviv des Latins, en 1900. 

Dans son archidiocèse, il se distingua par sa grande bonté de cœur, son humilité, sa piété et son zèle pastoral, qui naissaient de son immense amour pour Dieu et son prochain. Son programme pastoral indiquait la nécessité de développer le culte du Très Saint Sacrement et la Communion fréquente. Il consacra une grande attention à la préparation des enfants à l'Eucharistie et fit construire des églises, des chapelles et des écoles, développant l'instruction des fidèles et promouvant les vocations sacerdotales. 

Il adressa de nombreuses lettres pastorales à ses prêtres et aux fidèles, traitant des problèmes de la foi et de la morale de son époque, et des questions sociales. Il fut apprécié des personnes de toutes les confessions, de tous les rites et de toutes les nationalités présents dans l'archidiocèse. Pendant la durée de son service pastoral, il n'y eut aucun conflit nationaliste ou religieux. Il fut le promoteur de la concorde, de l'unité et de la paix. Face aux questions sociales, il s'engageait aux côtés du peuple et des pauvres.

Au cours de ses vingt-trois années de service pastoral, il transforma le visage de l'archidiocèse de Lviv. 

Il mourut le 20 mars 1923, fut béatifié par le Pape Jean-Paul II le 26 juin 2001, lors de sa visite pastorale en Ukraine, et canonisé le 25 octobre 2005 par le Pape Benoît XVI, dont voici quelques extraits de l’homélie :

Saint Józef Bilczewski fut un homme de prière. La Messe, la Liturgie des Heures, la méditation, le chapelet et les autres exercices de piété scandaient ses journées. Un temps particulièrement long était consacré à l’adoration eucharistique (…) 

 

La profonde connaissance de la théologie, de la foi et de la dévotion eucharistique de Józef Bilczewski ont fait de lui un exemple pour les prêtres et un témoin pour tous les fidèles.

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 00:00

Ippolito Galantini

1565-1619

 

 

 Ippolito était né à Florence ; son père était un humble tisserand et lui-même gagna sa vie en fabriquant des étoffes de soie.

Ce fut le cas de dire que ce garçon fut vraiment précoce : il savait, encore enfant, se recueillir longtemps dans l’église, il écoutait les sermons et les répétait à ses petits camarades, qu’il réunissait autour de lui pour leur enseigner les premières vérités fondamentales du christianisme. Il voulait même entrer dans la vie religieuse, mais il était décidément trop jeune.

Son zèle pour la catéchèse le fit remarquer auprès de l’archevêque de Florence, Alessandro de’ Medici, le futur pape Léon XI, qui le nomma alors Maître de doctrine chrétienne, avec mission d’enseigner dans l’église de Sainte-Lucie-au-Pré (Santa Lucia al Prato) : il n’avait que douze ans !

Il aurait bien voulu entrer chez les pères Capucins, mais sa santé ne le lui permit pas. Pendant une quinzaine d’années, il souffrit même d’atroces douleurs, causées par diverses maladies, qu’il supporta généreusement.

A dix-sept ans, il se trouvait à la tête de cette humble Congrégation de Sainte-Lucie, puis de celle du Saint-Sauveur, finalement il eut son oratorio personnel et donna naissance à la Congrégation de Saint-François de la Doctrine Chrétienne, pour la catéchèse des enfants des deux sexes. Son exemple fut repris, et servit de modèle à beaucoup d’autres congrégations dans toute l’Italie.

Des personnes de haut rang social n’hésitèrent pas à s’unir à lui pour enseigner la Doctrine aux petits. Ces apôtres étaient connus à Florence, par leur démarche pleine de discrétion, de modestie, et reçurent le surnom de Vanchetoni (van : ils vont ; chetoni : très modestes). 

Cet humble ouvrier sans instruction, reçut de Dieu la science de la Foi et de l’Apostolat, qu’il exprima dans quelques écrits. Il rédigea lui-même les Règles et les constitutions de sa Congrégation. Il eut aussi le don de prophétie.

Quand il mourut, le 20 mars 1619, ce fut la consternation générale. Il était si populaire que son tombeau fut vite assailli par toutes sortes de gens qui venaient demander des grâces à Dieu par son intercession.

Béatifié en 1825, il est mentionné au Martyrologe Romain le 20 mars.

 

Et voici une prière qui fut autorisée par l’Autorité diocésaine en 1942 (et enrichie à l’époque d’une indulgence de 300 jours, modifiée à l’heure actuelle en “indulgence partielle”) :

 

Seigneur tout-puissant, tu t’es préparé dans le cœur du Bienheureux Ippolito Galantini, dès son enfance, une demeure agréable, et en as fait un Apôtre de la Doctrine chrétienne. Par son intercession, nous Te demandons que dans nos régions se développe toujours davantage la connaissance et la pratique de la sainte religion, et que notre cœur brûle d’amour pour Toi.

Veuille accorder dès ici-bas à Ton Bienheureux Serviteur la gloire des Saints, pour que nous aussi, en suivant son exemple, nous puissions mériter les divines faveurs spirituelles et temporelles et que, après notre voyage sur cette terre, nous accédions à la béatitude éternelle du ciel.

 

Amen.

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 00:00

Cuthbert

637-687

 

Cuthbert naquit vers 637, bien probablement en Irlande. On ne sait rien de lui jusqu’à ce qu’on le voie berger aux confins actuels de l’Ecosse et de l’Angleterre, gardant les troupeaux de différents maîtres.

L’historien Bède (v. 25 mai), qui a beaucoup travaillé à recueillir une immense quantité de documents anciens sur les ancêtres anglais, dit que Cuthbert montrait une activité exubérante et une piété précoce.

Cuthbert, donc, apprit dans une vision la mort d’Aidan, le saint évêque de Lindisfarne, et se détermina à entrer dans la vie monastique.

Il avait quinze ans à peine quand il alla frapper à la porte du monastère de Melrose. Il y fut reçu par deux grands docteurs de l’Eglise celtique, l’abbé Eata et le prieur Boisil (v. 26 octobre et 7 juillet). 

Notre adolescent montra dès le premier moment une rare aptitude pour les missions qui constituaient la principale occupation des moines à cette époque. Dans la région où il se trouvait, il s’efforça d’extirper dans la population du voisinage les derniers vestiges de la superstition païenne. Ses courses se faisaient à cheval ou en bateau, mais le plus souvent à pied, sans que les intempéries des saisons fussent capables de l’arrêter. On l’écoutait avec une affectueuse confiance, les plus récalcitrants venaient se prosterner à ses pieds pour avouer leurs péchés, et accepter les pénitences qu’il imposait. Il se préparait lui-même à son œuvre d’apôtre par des austérités extraordinaires, passant la nuit dans une eau glacée suivant l’usage celtique ou se plongeant dans la mer pour chanter les vigiles. La mémoire du peuple a conservé le souvenir des loutres compatissantes qui, d’après la légende, venaient après ce bain froid, lécher et réchauffer ses membres glacés.

Après quelques années à Melrose, l’abbé Eata emmena Cuthbert et quelques autres moines avec lui pour la fondation du monastère de Ripon, dû à la générosité du roi Alchfrid. Chargé des fonctions d’hôtelier, le jeune moine montra dans l’exercice de cette charge le même zèle que dans les missions. Quand les voyageurs arrivaient à travers la neige, affamés et transis de froid, il leur lavait lui-même les pieds, courait ensuite au four pour faire cuire le pain. 

Quant aux autres moines de Melrose, ils durent quitter Ripon lorsque l’évêque Wilfrid entreprit sa campagne en faveur du rite romain (v. 24 avril ; il s’agissait vraisemblablement de la fameuse «date de Pâques», qui divise encore l’Orient et l’Occident). 

Cuthbert rentra ensuite dans le monastère où il avait fait ses débuts et reprit sa vie de prédicateur. Le prieur Boisil, son maître et son ami, étant mort de la peste en 664, Cuthbert fut élu pour le remplacer ; il fut lui-même atteint de la contagion et s’en releva, grâce aux prières de la communauté. 

Après le triomphe de Wilfrid et du rite romain à la conférence de Whitby, une révolution se produisit à Lindisfarne dont dépendait Melrose. L’évêque Colman était retourné à Iona, emportant avec lui les ossements d’Aidan, son prédécesseur, et emmenant les religieux qui voulaient garder les traditions celtiques. Pour conserver Lindisfarne, l’abbé Eata, de Melrose, en prit le gouvernement avec Cuthbert comme prieur : tous deux adoptèrent sans réserve les décisions de Whitby et s’efforcèrent de les faire prévaloir. Cuthbert avec son énergie et son invincible douceur employa toutes les ressources de son cœur et de son esprit. Il restait encore à Lindisfarne des récalcitrants, il s’agissait de les ramener, et en même temps de faire régner parmi eux la régularité et l’uniformité de la vie religieuse. Le saint moine s’employa à évangéliser les populations ; on connaissait sa dévotion à l’Eucharistie, qu’il ne célébrait pas sans verser des larmes. 

Après un priorat de douze années, Cuthbert, qui n’avait pas encore quarante ans, voulut se retirer sur une île stérile en vue de Lindisfarne, l’île de Farne, que l’on croyait hantée. Il s’y fixa en vaillant soldat du Christ, y creusant dans le rocher une demeure d’où il ne voyait que le ciel, et s’y adonna à la contemplation. Une peau de bœuf tendue devant l’entrée de sa caverne le protégeait un peu contre les intempéries ; il vivait d’un petit champ d’orge cultivé par ses soins. Parmi les faits extraordinaires qu’on rapporte de lui, il aurait su appeler à lui certains oiseaux aquatiques pour les caresser avant de les renvoyer.

Cuthbert resta sur son île pendant huit ans. Il ne resta pas incognito, et l’on vint même de loin pour le consulter, depuis les religieux de Lindisfarne jusqu’aux habitants de tous les coins de Grande-Bretagne.

Il fut alors appelé à la dignité épiscopale, pour le siège de Lindisfarne, qu’il n’accepta qu’en pleurant, mais dont il accomplit les charges avec la même ardeur missionnaire d’autrefois. 

Cuthbert a fait beaucoup de miracles. Un jour qu’on lui avait porté à boire de l’eau, les moines se rendirent compte que l’eau qui restait s’était changée en un vin excellent. Mais Cuthbert était surtout un mystique, un vrai moine contemplatif. Invité un jour à la table d’une abbesse, celle-ci put voir comment Cuthbert pouvait être totalement absorbé par une contemplation au point de laisser tomber son couteau.

Après la fête de Noël 686, Cuthbert abdiqua l’épiscopat et retourna sur son îlot de Farne pour se préparer à la mort qu’il savait prochaine. Pendant deux mois il redoubla ses pénitences, exhortant ceux qui venaient encore le consulter à rester dans l’union avec Rome.

Les derniers jours, il perdit la parole et s’endormit du dernier sommeil le 20 mars 687.

Un détail touchant concerne le moment de la mort de saint Cuthbert : un autre prêtre, anachorète près du lac de Derwentwater (Cumberland), venait chaque année passer quelques jours en compagnie de Cuthbert, et une profonde amitié les liait. Cet anachorète, Herbert de son nom, avait obtenu par la prière de Cuthbert, de pouvoir mourir au même moment que lui. Or cela arriva effectivement. Herbert mourut le même jour, à la même heure que son cher ami Cuthbert : il est pour cela honoré en Angleterre comme “Saint” au même jour, quoiqu’il ne soit plus mentionné dans l’actuel Martyrologe Romain.

De Lindisfarne, le corps de Cuthbert fut transporté à Durham, lors de l’attaque des Vikings envahisseurs.

Une magnifique châsse abritant le corps incorrompu de Cuthbert était vénérée dans la cathédrale de Durham jusqu’à l’époque de la “Réforme”. On l’aurait ensuite cachée, et jamais retrouvée.

Saint Cuthbert, fêté le 20 mars, est le patron des marins.

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 00:00

Joseph, époux de Marie

1er siècle

 

Il n’y a dans les Evangiles aucun renseignement sur la vie personnelle de saint Joseph. Son nom apparaît dans la généalogie du Sauveur (Mt 1:16 ; Lc 3:23) ; Matthieu et Luc font remarquer qu’il était de la lignée de David (Mt 1:20 ; Lc 2:4).

On sait qu’il était charpentier (Mt 13:55), juste, fidèle observateur de la Loi, et qu’il habitait à Nazareth, la bourgade où eut lieu l’Annonciation à Marie (Lc 1:26 ; Mt 2:23).

En-dehors des faits de la naissance de Jésus-Christ (Mt 1-2 ; Lc 2), Joseph n’apparaît plus dans l’Evangile, pas même lors du «premier» signe de Jésus, le miracle de Cana, où Jésus est invité avec Marie, ce qui laisse supposer que Joseph était déjà mort au début de la vie publique de Jésus.

D’un texte de la bienheureuse Anna Katharina Emmerick (v. 9 février), dont on sait avec quelle prudence il faut lire ce qui fut transcrit par son fidèle secrétaire, voici quelques lignes qui ne manquent pas d’intérêt.

Joseph, fils de Jacob, était le troisième de six frères. Ses parents demeuraient près de Bethléem, dans une grande maison qui avait appartenu à Isaï ou Jessé, père de David. Joseph, d’un caractère tout différent de celui de ses frères, était simple, doux, pieux et sans ambition. Ses frères le rudoyaient, le maltraitaient, et inventaient tout ce qu’ils pouvaient pour le tourmenter. S’il priait sous les galeries de la cour, à genoux et les bras étendus, ils s’approchaient sans bruit et le frappaient rudement par derrière.

Il y avait dans le caractère de Joseph quelque chose de fort grave, et un goût très marqué pour la solitude. Il n’aimait que la prière et le travail des mains. L’inimitié de ses frères alla bientôt si loin, qu’il lui fut impossible de demeurer dans la maison paternelle. Il avait, dans le voisinage, un ami. Il reçut de lui tout ce qu’il fallait pour se déguiser, choisit une nuit pour s’enfuir et alla gagner ailleurs, dans l’état de charpentier, le peu qui lui était nécessaire pour vivre. Il pouvait avoir alors de dix-huit à vingt ans.

Joseph demandait à Dieu de hâter l’avènement du Messie. Un ange lui dit de cesser son travail, car le grenier du salut allait bientôt être confié à sa garde. Il ne comprit rien à ces paroles, et continua à prier avec ferveur, jusqu’au moment où il fut appelé à se rendre au temple de Jérusalem pour y devenir, en vertu d’un ordre du Ciel, l’époux de Marie.

Mandé par le grand prêtre, Joseph se rendit aussitôt à Jérusalem et vint se présenter au temple. Il dut, à son tour, tenir sa branche à la main pendant la prière et le sacrifice. Il ne l’eut pas plutôt déposée sur l’autel devant le Saint des saints, qu’elle poussa une fleur blanche semblable à un lis.

(…)

Joseph (déclina) rapidement, vers la trentième année de la vie du Seigneur. Jésus et Marie restèrent alors plus souvent avec lui. Lorsque Joseph mourut, Marie, assise près de son chevet, le tenait dans ses bras, et Jésus était debout à côté. Sa chambre (était) toute pleine d’anges et de lumière.

Joseph devait mourir avant Jésus, car il n’aurait pu supporter son crucifiement : il était trop faible et trop affectueux.

La dévotion à saint Joseph est ancienne. Le culte proprement dit l’est moins. 

On sait qu’au 13e siècle, un mystique allemand, Herman de Steinfeld, reçut en deuxième prénom celui de Joseph, à la suite de son «mariage mystique» avec la Vierge Marie (v. 7 avril).

Au 15e siècle, Jean Gerson fut à l’origine de la fête des Fiançailles de Joseph et de Marie, au 23 janvier.

Une fête de saint Joseph exista çà et là, au 19 mars, mais ne fut rendue officielle qu’en 1481, lorsque Sixte IV l’inséra au bréviaire et au missel ; Grégoire XV (1621) la rendit obligatoire pour toute l’Eglise ; le bienheureux Pie IX (v. 7 février), qui avait une grande dévotion à saint Joseph, lui consacra le mois de mars et, sur la demande des Pères conciliaires de Vatican I, le déclara patron de l’Eglise universelle.

Successivement, Léon XIII désigna saint Joseph patron des pères de famille et des ouvriers. Traditionnellement aussi, en référence à sa sainte mort, où il fut assisté par Jésus et Marie, on l’invoque au chevet des mourants, comme «patron de la bonne mort».

Le bienheureux Jean XXIII (v. 3 juin) fit insérer le nom de saint Joseph dans la prière Communicantes du Canon Romain de la Messe (et se trouve maintenant ajouté dans toutes les Prières eucharistiques).

Au pays du Canada, saint Joseph fut choisi dès 1624 comme patron et protecteur de cette Eglise naissante, par un des premiers missionnaires qui y parvint, Joseph Le Caron, récollet. 

 

Un magnifique sanctuaire lui est aussi dédié à Montréal, dû à la dévotion de saint Alfred-André Bessette (1845-1937, v. 6 janvier).

 
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