Louis Beaulieu
1840-1866
Né le 8 octobre 1840 à Langon (Gironde), Bernard-Louis ne connaîtra pas son père, décédé avant sa naissance.
Sa toute jeune maman de dix-neuf ans élèvera courageusement son fils de santé délicate, tout en vivant de son petit commerce de fournitures pour routiers. Elle se remarie avec un veuf, père d’une petite fille, pour mieux aider Louis.
Il entre au Petit séminaire de Bordeaux (1849), où il rencontre un missionnaire qui a longtemps séjourné en Chine. Son attrait pour les missions commence là.
Louis entre au Grand séminaire en 1857. Il est très intéressé par les récits qu’il lit des missionnaires. il demandera par quatre fois à son évêque l’autorisation de rejoindre les Missions Etrangères de Paris.
Durant son séjour au séminaire, meurt son meilleur ami, Amélien Virac. Fin 1858, c’est sa mère qui meurt à son tour. Il est accueilli par ses oncle et tante de Langon, Monsieur et Madame Blaize. Ces épreuves le confirment dans sa résolution.
En attendant l’heure de son ordination (car il est encore trop jeune), il enseigne au Petit séminaire.
En 1863, une pneumonie semble lui faire perdre tout espoir d’être missionnaire, mais l’autorisation épiscopale étant enfin arrivée, il guérit promptement et rejoint Paris au mois d’août ; il est ordonné prêtre en mai 1864.
Dès juillet il s’embarque à Marseille pour l’Extrême-Orient, avec trois autres missionnaires. Mgr Berneux qui les accueille les disperse dans des villages de montagne pour éviter le danger, car la présence d’étrangers en Corée est pour le moment sévèrement interdite et punie de mort.
Louis n’est pas loin du père Dorie ; ils se rencontrent, se confessent, s’encouragent. Ils se déplacent toujours de nuit, et avec leur costume «de deuil», qui couvre leur visage.
Le père Beaulieu apprend vite le coréen, de sorte que l’évêque lui assigne le village de Kwangju, au sud-est de Seoul, mais il n’a pas le temps d’y arriver. Il est arrêté à son tour le 27 février, tandis que l’évêque était déjà arrêté quelques jours avant.
Louis reçoit les mêmes traitements que l’évêque et que les autres Confrères : coups de rotin sur les tibias et les pieds, lacération sur tout le corps avec un pieu pointu.
Ils sont condamnés à mort et exécutés près de Seoul (à Saenamt’ŏ) le 7 mars 1866 : Louis avait à peine plus de vingt-cinq ans, et pas encore deux années de sacerdoce.
Le père Louis Beaulieu fut béatifié parmi les cent-trois Martyrs coréens en 1968 et canonisé en 1984. Leur fête liturgique commune est au 20 septembre.