Tomasa Ortiz Real
1842-1916
Tomasa naquit le 12 novembre 1842 à Bocairente (Valencia, Espagne), cinquième de huit enfants de José Ortiz et Tomasa Real, et fit ses études à Valencia, chez les Sœurs de la Sainte Famille de Bordeaux. Elle se montre pieuse, douée en musique et en broderie.
Lors de la Première communion (1852), elle sentit l'appel à la vie religieuse et pensait entrer comme novice chez les mêmes Sœurs, à Valencia.
Son père s'y opposa, en raison de son jeune âge et des circonstances politiques. Une maladie l'empêcha ensuite d'entrer chez les Carmélites déchaussées de Valencia : elle pensa que le Ciel lui montrait ainsi qu'elle n'était pas faite pour le cloître. Un jour à Barcelone, elle perçut cette “certitude” que le Sacré Cœur lui montrait combien les hommes étaient ingrats envers Lui, et lui demandait de l'aider à porter cette croix. Tomasa s'offrit comme victime.
En 1884, lors des inondations dans la province de Murcie, elle s'y rendit avec trois compagnes pour assister les orphelins et les malades du choléra.
Elles commencèrent à vivre en communauté près d'Alcantarilla, mais bientôt ces compagnes allaient de leur côté former les Sœurs de la Bienheureuse Vierge Marie du Carmel, tandis que la pauvre Tomasa demeurait seule avec une autre Sœur. Sur le conseil de son évêque, elle se retira chez les Visitandines de Orihuela pour réfléchir à son projet personnel de nouvelle famille religieuse ; elle eut alors l'inspiration des Sœurs Salésiennes du Sacré-Cœur de Jésus (en abrégé SSCJ), qui devaient s'occuper des enfants orphelins, des malades et des vieillards, pour faire connaître l'amour providentiel de Dieu le Père, et sa manifestation dans le Cœur miséricordieux de Jésus sur la Croix.
Elle-même prit le nom de Pietad della Croce (Piéta de la Croix).
Elle demandait à ses Religieuses d'expliquer par leur exemple l'importance de “Notre Père”, ce Père céleste qui montre son amour au monde entier.
La nouvelle congrégation prit le jour le 8 septembre 1890 à Alcantarilla (Murcia), en la fête de la Nativité de la Vierge Marie ; elle fut approuvée par l'évêque en 1895, puis par le Vatican en 1935, et définivement en 1953.
Les Religieuses œuvrent dans diverses directions, dans le domaine de l'éducation et de l'assistance des malades à l'hôpital.
Elles sont présentes en Espagne et en Amérique du Sud (Argentine, Bolivie, Chili, Paraguay).
Mère Piéta répétait : Je suis pauvre, et quand je n'ai rien à donner aux pauvres, je leur donne mon âme, mon cœur et mon amour, car l'amour a bien plus de valeur que d'offrir de l'argent.
Elle mourut le 26 février 1916 à Alcantarilla et fut béatifiée en 2004.