18 MAI
III.
S Venantius, martyr de quinze ans, mal connu, honoré à Camerino ; il aurait été suspendu par les pieds pendant plusieurs jours au-dessus d’un grand brasier, puis décapité.
IV.
Ss Theodotus et sept vierges, martyrs à Ancyre ; il avait recueilli les reliques des vierges Thecusa, Alexandra, Claudia, Phaina, Euphrasia, Matrona et Iulitta, et fut décapité.
S Dioscorus, lecteur, martyr à Cynopolis.
S Felix, martyr à Split.
S Potamon, prêtre martyrisé en Alexandrie avec deux autres : Ortasius et Serapion.
S Potamon, évêque à Héraclée, martyr, victime des ariens ; dans une première persécution, on lui avait crevé un œil et coupé une paupière.
VI.
S Jean Ier, pape (523-526) ; suite aux travaux de Denys le Petit il fixa la date de Pâques, prépara le travail de s. Grégoire le Grand pour le chant liturgique, affirma la primauté romaine en couronnant l'empereur Justin à Byzance, ce qui lui valut l’emprisonnement à son retour en Italie, par le roi arien, et il mourut d’épuisement dans sa geôle.
XII.
B Burchard, curé à Beinwil.
S Eric IX, surnommé le Législateur, roi de Suède ; il contribua à l’évangélisation des Suédois et des Norvégiens, et fut martyrisé au sortir d’une messe ; patron de la Suède jusqu’au XVIe siècle.
XIV.
B Guillaume de Naurose, ermite de Saint-Augustin près de Toulouse.
XVI.
S Felice Porri de Cantalice, italien, devenu frère convers capucin après avoir échappé miraculeusement à un accident, quêteur, ami de s. Filippo Neri ; son exclamation favorite était Deo gratias ! il eut une vision de la Vierge Marie en mourant.
XIX.
S Son Cha-sŏn Thomas, laïque coréen, martyr, canonisé en 1984 et fêté le 20 septembre.
XX.
Bse Maria-Magdalena Merten (Blandina, 1883-1918), ursuline allemande, béatifiée en 1987.
Bx Stanisław Kubski (*1876), prêtre diocésain, et Jan Marcin Oprządek (*1884), franciscain, martyrs polonais gazés à Hartheim, après avoir séjourné à Dachau, en 1942 et béatifiés en 1999.
Venantius de Camerino
3e siècle
Les critiques historiens n’attribuent pas une grande valeur aux Actes du martyre de ce Saint. Il est vrai que, parfois, cette littérature contient des éléments d’un caractère tellement extraordinaire, mais aussi tant de fois répétés en d’autres récits, qu’on peut se poser la question de savoir qui, et quand, écrivit ces lignes.
L’histoire de saint Venant appartient à ce genre-là. Mais on trouvera tout de même ici un résumé de son martyre, dont les éléments reposent certainement au moins sur quelques détails authentiques.
La ville de Camerino se trouve en Italie, dans la province des Marches, mais non loin de la célèbre Assise. Là sévissait au 3e siècle un préfet païen nommé Antiochus. La persécution de l’empereur Dèce (250) faisait ses ravages dans les rangs des chrétiens, mais notre Venantius, avec ses quinze ans, n’avait pas d’autre ambition que de rester fidèle à son idéal chrétien.
On le recherche et on l’arrête, on le menace, rien ne le fait fléchir ; on le fait flageller, on l’attache par les pieds et on allume un grand feu qui dégage une épaisse fumée pour l’asphyxier : il en sort indemne, provoquant la conversion des badauds et même des persécuteurs.
On le jette en prison, où les tourments continuent : charbons brûlants sur la tête, dents et mâchoires brisées, abandonné dans une fosse à purin puis exposé à cinq lions affamés. A chaque fois, l’Ange de Dieu le libère et le sauve.
Remis en prison, il guérit une foule de malades qu’on lui amène, et qu’il convertit au Christ.
Exaspéré, le préfet de la ville le fait jeter au bas des murs, mais il se relève indemne , chantant les louanges du Tout-Puissant.
On le ligote et on le traîne par toute la campagne, mais c’est encore Venantius qui fait surgir une fontaine pour désaltérer les pauvres soldats qui n’en peuvent plus. A chaque prodige, beaucoup se convertissent.
Finalement, avec dix autres chrétiens dont on ignore les noms, Venantius est décapité ; sa vie humaine n’aura duré que quinze années, mais il entre victorieux dans la vie éternelle.
Le culte de saint Venantius fut extrêmement répandu, de même que ce jeune martyr suscita une abondance de production artistique de tous genres. Quoiqu’il ne soit plus mentionné au Martyrologe, ce jeune martyr reste localement fêté le 18 mai.
Theodotus d’Ancyre
et sept Vierges : Thecusa, Alexandra, Claudia, Phaina, Euphrasia, Matrona, Iulitta
† 303
Chrétien à Ancyre (actuelle Ankara, Turquie), Theodotus tenait ce qu’on appellerait un bar, dont il vivait chichement.
Il devait sa conviction chrétienne à une sainte femme, Thecusa, sa tante, et pratiquait toutes les saintes vertus envers tous, de n’importe quelle origine ou appartenance qu’ils fussent.
Lors de la nouvelle persécution de 303, Theodotus ne diminua en rien ses préoccupations envers le prochain, visitant les Chrétiens arrêtés en prison, leur apportant des vivres et des encouragements à la persévérance.
Là-dessus, les persécuteurs arrêtèrent Thecusa et six autres saintes femmes, toutes septuagénaires, qu’on força à se mêler à un défilé grotesque, où l’on portait solennellement deux statues païennes, Diane et Minerve, pour aller les «purifier» dans un étang voisin.
Parvenues à l’endroit, les saintes femmes se virent invitées à devenir les prêtresses de ces divinités païennes (et, bien sûr, à se prostituer). Sur leur net refus, on leur attacha une grosse pierre au cou et on les précipita dans l’étang.
Theodotus vit alors en songe sa tante Thecusa, qui l’informa de l’événement. Réveillé, il se décida sans attendre à aller retrouver ces corps, qu’il repêcha, non sans peine, on l’imagine. Un cousin de Thecusa l’aida dans sa besogne et les corps furent dignement ensevelis. Mais le cousin, arrêté à son tour, subit la flagellation et céda, avouant qui avait sorti de l’eau les corps des Martyres, et où ils se trouvaient ensevelis. Les païens se précipitèrent à l’endroit, déterrèrent les corps et les brûlèrent.
On n’arrêta pas Theodotus : il se présenta spontanément au gouverneur, qui lui proposa d’abord de grands honneurs, jusqu’à être pontife d’Apollos, à condition, bien sûr, d’apostasier et de sacrifier aux dieux païens.
Theodotus répondit courageusement en réaffirmant sa foi et son inébranlable décision de rester fidèle au Christ. Il fut très durement torturé et, quand les soldats eux-mêmes furent lassés de le frapper, laissé dans sa prison. Quelques jours plus tard, on le tortura de nouveau avant de le décapiter.
Jeté au feu, le corps ne se consuma pas. Un prêtre de passage réussit à tromper les soldats qui montaient la garde et chargea le saint corps sur son âne. Le prêtre feignit de laisser partir la bête, qui alla s’arrêter plus loin, là où manifestement il fallait enterrer le Martyr. On y construisit une chapelle.
D’après le Martyrologe, les sept Vierges martyres étaient, outre Thecusa : Alexandra, Claudia, Phaina, Euphrasia, Matrona et Iulitta.
Le martyre des ces Vierges semble avoir eu lieu le 18 mai 303 (ou 304), et donc celui de Theodotus aurait eu lieu plutôt «dix-neuf jours plus tard», d’après un manuscrit ancien, soit le 7 juin, jour où les Grecs le fêtent en effet.
Le Martyrologe commémore cependant et les Vierges et Theodotus le 18 mai.
Nota. Actuellement, le Martyrologe ne mentionne plus un autre groupe de sept vierges martyres qui se trouvaient auparavant au 20 mars.
Leur mention comportait d’étranges similitudes avec le groupe ci-dessus. Les sept noms étaient : Alexandra, Claudia, Euphrasia, Matrona, Iuliana, Euphemia, Theodosia. En outre, la localité était Amide, une ville de Paphlagonie (actuelle Turquie, nord).
Des confusions se sont souvent produites dans la rédaction des manuscrits. On aura pu transformer amita (tante) en Amide, Theodotus en Theodosia, Phaina en Euphrasia.
Ces sept vierges auraient été martyrisées une soixantaine d’années plus tôt que celles dont on parlait plus haut ; elles étaient accompagnées aussi par une certaine Derphutha et sa sœur.
Apparemment, on a trouvé davantage de certitudes pour les faits du premier groupe, fêté le 18 mai, mentionné au Martyrologe.
Peut-être que tel rédacteur aura voulu donner plus d’importance à cette Derphutha, du reste inconnue par ailleurs, en lui adjoignant tout un groupe de Compagnes.
Dioscorus de Cynopolis
† 303
Dioscorus était le fils d’un lecteur à Cynopolis (peut-être Hardaï, auj. Sheikh Fadel, Egypte).
Dès le début de la persécution de Dioclétien, on soupçonna sa complicité avec son père pour cacher les livres liturgiques. Il fut arrêté et traduit devant le gouverneur d’Alexandrie. Les Actes de son procès sont authentiques.
Durant l’interrogatoire, le président du tribunal ordonna de brûler Dioscorus avec trois fers rougis au feu. Dioscorus n’en ressentit aucun effet ; mieux, les bourreaux constatèrent, avant d’appliquer le troisième fer, que le corps de Dioscorus était comme recouvert de rosée.
Une des magnifiques réponses de Dioscorus : Je suis venu ici de grand cœur afin que, même si j’ai péché un peu dans ma jeunesse, cela soit purifié dans le siècle à venir.
Un moment plus tard, le juge fit suspendre Dioscorus et lui poser sur le corps deux lampes brûlantes. Dioscorus demanda à Dieu qu’Il ouvrît les yeux des bourreaux : effectivement, ceux-ci virent une grande lumière et retirèrent les lampes.
Le juge ordonna de lui arracher la barbe petit à petit, de l’étendre et de le flageller, enfin de le décapiter.
Ce devait être vers 303.
Saint Dioscorus de Cynopolis est commémoré le 18 mai dans le Martyrologe Romain.
Felix de Spalato
† 305
Ce Martyr reçut la couronne de son combat au début du 4e siècle.
Spalato (Dalmatie) est aujourd’hui Split (Croatie).
C’est sans doute par erreur qu’on en a parfois fait un évêque d’Epetium, (auj. Stobreč, Croatie), qui n’a jamais été un siège épiscopal.
Saint Felix de Spalato est commémoré le 18 mai dans le Martyrologe Romain.
Potamon, Ortasius et Serapion d’Alexandrie
† 305
Potamon, Ortasius et Serapion étaient trois prêtres d’Alexandrie d’Egypte.
Ils furent martyrisés en Alexandrie, vraisemblablement au début du 4e siècle et sous Dioclétien, puisque la paix allait être accordée aux Chrétiens à partir de 313.
Saint Potamon d’Alexandrie, avec ses deux Compagnons, est mentionné dans le Martyrologe Romain, le 18 mai.
Potamon d’Héraclée
† 341
Potamon fut évêque d’Héraclée ou plutôt Heracléopolis Magna (Egypte) ; il y a huit villes Héraclée mentionnées dans l’Antiquité, de l’Italie à l’Asie Mineure.
Sous l’empereur Maximin II († 313), il avait eu l’œil droit crevé et la paupière gauche coupée.
En 325, il prit part au concile de Nicée.
En 335, il était au concile de Tyr et prenait hardiment la défense de s.Athanase (v. 2 mai) contre les ariens.
Quelques années plus tard, les ariens s’en prirent à lui à nouveau et le rouèrent de coups. L’évêque mourut de ses blessures.
Ce devait être vers 341.
Saint Potamon d’Héraclée n’est pas mentionné dans le Martyrologe Romain, sans doute «effacé» par un autre Potamon, martyr, plus connu (v. 18 mai).
Jean Ier
? - 526
Jean, fils de Constantius, naquit en Toscane, et vint à Rome pour ses études.
Il était cardinal-prêtre et archidiacre au moment de la mort du pape Hormisdas (523) et fut élu sur le siège de Saint-Pierre ; c’était le cinquante-troisième pape.
A Rome, il s’occupa de plusieurs cimetières et basiliques, et ordonna quinze évêques.
Une décision importante de ce pontificat fut la ratification des calculs du moine Denys le Petit, et de l’établissement de la date de la fête de Pâques, d’où il résulta le cycle pascal tel que nous l’observons encore maintenant. Jusqu’à cette date, la chrétienté suivait l’ère de Dioclétien, tandis que Denys compta les années à partir de la naissance de Jésus-Christ.
Les savants ont contesté et contestent encore ce calcul, démontrant que le Sauveur est né en réalité quelques années avant la date calculée par Denys le Petit. Disons que si l’on arrive à préciser avec certitude absolue cette date, il sera impossible matériellement de revenir sur toutes les datations qui se sont effectuées depuis : il faudrait corriger toutes les éditions du monde entier.
Continuant l’œuvre d’autres papes, Jean Ier prépara le travail de saint Grégoire le Grand concernant le chant grégorien.
Mais l’événement important qui précipita la fin de ce pontificat, fut l’opposition qui s’éleva entre l’empereur (orthodoxe) d’Orient et le roi (arien) d’Italie.. Tous deux avaient - pour différents motifs - un grand respect pour le pape : l’empereur, parce qu’il était anti-arien ; le roi, parce qu’il avait un saint respect pour la personne du Pontife.
Mais le roi (Théodoric) s’opposa à la décision de l’empereur (Justin) de vouloir reprendre aux ariens les églises prises aux catholiques. Théodoric, y voyant probablement un désir de l’empereur d’établir son autorité en occident, força le pape à aller trouver l’empereur à Constantinople pour en obtenir de revenir sur son édit.
Le pape céda (ou fut obligé de le faire) et quitta Rome ; c’était la première fois qu’un pape s’éloignait de la Ville. Arrivé à Constantinople, il fut reçut avec beaucoup d’honneur par l’empereur (qui se fit re-couronner par lui) ; même le patriarche céda la place d’honneur au pape lors de la célébration de Noël (525).
Théodoric fut informé de tout cela et fut très irrité de ce que le pape n’ait pas obtenu ce qu’il voulait, de sorte qu’il fit arrêter et enfermer Jean Ier à Ravenne lors de son retour, avec ceux de sa suite : tous moururent de faim et d’épuisement dans cette geôle.
Jean Ier succomba le 18 mai 526 et fut honoré du titre de martyr.
C’est saint Félix IV qui lui succéda.
Erik de Suède
† 1160
Les origines d’Erik sont quelque peu incertaines. Il serait fils d’un noble nommé Jedward (Edward) - d’où son nom de Erik Jedvardsson - et de Cécilia, fille du roi suédois Blot-Sven, mais cette descendance apparaît douteuse pour les historiens. On suppose qu’il était plutôt un noble personnage, d’une province christianisée, non soumise au roi de Suède.
On pourrait ainsi supposer que, en opposition au roi païen Blot-Sven, une conspiration lui aurait préféré un roi chrétien et aurait acclamé roi notre Erik, vers 1156 ; ce choix en faveur d’Erik serait dû à son mariage avec la princesse danoise Kristina.
De cette union naquirent quatre enfants : Knut (qui succédera à son père), Filip, Katarina, Margareta.
Erik dut rapidemant faire face à un rival, Karl, fils du roi Sverker Ier de Suède, lui aussi acclamé roi vers 1156.
Chrétien, le nouveau roi Erik IX voulut propager le christianisme dans la Finlande voisine, encore païenne. Cette «croisade» lui paraissait aisée, mais il rencontra une résistance assez farouche et ne put «conquérir» que quelques localités sur la côte ; l’évêque André, qui l’accompagnait dans son expédition, mourut assassiné. On a un témoignage du pape Alexandre III (1159-1181), qui regrette que les Finnois promettent de se convertir quand ils sont menacés par l’armée, mais retournent au paganisme quand le «danger» est écarté.
Dans son pays, Erik s’occupa avec grand zèle de la juste administration de la Suède, protégeant et favorisant l’expansion du culte chrétien par la construction d’églises.
Il eut à cœur de promulguer une législation en faveur des droits des femmes.
Ce règne prometteur s’acheva rapidement. En mai 1160, Erik assistait à l’office divin, lorsqu’on l’avisa que les troupes danoises envahissaient le pays et s’approchaient. Il entendit la messe jusqu’à la fin et enfourcha ensuite sa monture pour marcher avec ses troupes contre l’envahisseur, le prince danois Magnus Henriksson. A la bataille d’Ostra-Aros, sur l’emplacement de l’actuelle Upsal, Erik tomba, percé de coups.
C’était le 18 mai 1160, jour de l’Ascension.
Erik IX fut de tous temps honoré pour ses vertus, ses mœurs austères et sa mort héroïque. Jusqu’à la Réforme du XVIe siècle, il fut reconnu comme le patron de la Suède.
Avec le titre de martyr, saint Erik IX de Suède est inscrit au Martyrologe le 18 mai.
Burchard de Beinwil
1100-1192
Burchard est un prénom germanique qui fut porté par plusieurs saints personnages, évêques ou abbés. Mais celui dont on va parler n’est pas de ceux-là.
Il naquit vers 1100, non loin de l’abbaye suisse de Mury (Aargau).
Prêtre, il fut nommé curé de Beinwil, une paroisse proche de la même abbaye, sur le Lindenberg.
Quoiqu’on ne sache presque rien sur lui, sinon qu’il administra sa paroisse avec beaucoup de zèle pastoral - ce qui est déjà très méritoire -, on rapporte qu’il aurait un jour redonné la vie à une grue.
L’oiseau avait été dressé par le prêtre et savait lui exprimer à sa façon beaucoup de choses. La grue lui fit comprendre les méfaits d’une famille, qui résolut alors de tuer la bête pendant son absence. A son retour, Burchard fut étonné de ne pas recevoir le salut de son cher animal, qu’il retrouva mourant (ou déjà mort) ; alors il lui rendit la vie.
Une autre fois, appelé au chevet d’une mourante, et parvenu quelques instants après la mort de celle-ci, il la «réveilla» pour lui administrer l’Onction des Malades.
Burchard serait mort le 18 mai 1192 (ou même seulement 1200).
On ne sait rien de plus sur lui, mais de nombreux miracles se produisirent à son tombeau.
En 1506, un document officiel parle de Saint Burchard.
On le mentionnait autrefois au 20 août, jour où l’on fête s.Burchard, évêque de Worms, avec lequel il semble avoir été confondu.
Saint Burchard de Beinwil est commémoré le 18 mai dans le Martyrologe Romain, qui cependant lui donne le titre de Bienheureux.
Guillaume de Naurose
1297-1369
Il est regrettable que les maigres détails concernant Guillaume de Naurose soient simplement répétés d’une source à l’autre, sans informations plus approfondies.
Guillaume était né vers 1297 à Toulouse, dans une famille noble.
Entré vers 1316 dans l’Ordre des Augustins, il fut envoyé à Paris pour approfondir la théologie et reçut le sacerdoce.
De retour au monastère de Toulouse, il acquit une grande réputation de prédicateur, mais aussi pour sa charité envers les pauvres.
Il ne cessait de «prier, contempler, parler de Dieu». Il semble qu’il ait été favorisé d’extases et qu’il ait exercé plusieurs fois des exorcismes.
Il mourut le 18 mai 1369 et son culte fut confirmé en 1893.
Felice Porri de Cantalice
1515-1587
Né vers 1515, Felice (Félix) rendit vraiment heureux ses parents, d’humbles laboureurs de Cantalice (Rieti, Latium, Italie C).
Il montra dès son enfance une grande piété, pratiquant, malgré les pénibles travaux des champs, une rigoureuse mortification , et montrant d’extraordinaires vertus d’humilité et de douceur.
Il échappa à la mort alors que la charrue traînée par les bœufs lui passa sur le corps, déchirant ses habits mais le laissant indemne. Il vit là une indication providentielle à ne pas différer le projet qu’il avait formé de se donner à Dieu, et entra en 1544 comme frère convers chez les Capucins de Anticoli di Campagna (auj. Fiuggi).
En 1545, il émit la profession religieuse.
Jusqu’en 1547, il fut dans les couvents d’Anticoli, Monte San Giovanni, Tivoli et Palanzana (Viterbe).
De 1547 à sa mort, il fut chargé de quêter à Rome ; les dernières années de sa vie, il quêtait le pain, le vin et l’huile, qu’il partageait ensuite entre son couvent, les pauvres et les familles ruinées.
A Rome aussi, il fut un grand ami de Filippo Neri (v. 26 mai) ; tous deux se souhaitaient surnaturellement d’endurer les plus atroces supplices pour la gloire de Jésus-Christ.
Felice ne dormait que deux heures par nuit ; quand il ressentit de violentes douleurs au ventre, il les appela ses faveurs du ciel et ses roses du paradis, chantant des cantiques pour les calmer.
Il n’omit pas d’opérer les miracles dont Dieu lui avait confié le don ; il guérit beaucoup de bébés et d’enfants, au point qu’on le surnomma le Saint des Enfants.
Particulièrement, il apporta la guérison d’un élevage de vers à soie contaminés, en y introduisant des feuilles trempées dans l’eau (ce qu’il ne faudrait surtout pas faire en temps normal) ; les vers se multiplièrent, et Felice fut désormais choisi comme le saint Patron des éleveurs de vers à soie.
Il disait que son sac (qui contenait tant de choses, comme on l’a dit) ne lui pesait pas ; un jour que des coquins y introduisirent une pièce de monnaie, Felice se mit à crier, n’en pouvant plus de porter ce sac si lourd, assurant que le diable s’y était introduit.
Il marchait toujours pieds nus, refusant toujours les chaussures, même en hiver. Ses pieds étaient tout craquelés et on le vit plusieurs fois chez le cordonnier, occupé à recoudre ses talons crevassés ; mais après sa mort, ses pieds apparurent absolument sains et sans aucune cicatrice.
Pendant ces quarante années romaines, Felice édifia tous ceux qui le voyaient, par son recueillement et son affabilité, profitant de la nuit et des jours de fête pour aller voir les malades et les pauvres ; partout il semait la paix et la charité par son exclamation favorite : Deo gratias !
Il tomba malade à la fin du mois d’avril 1587 et mourut le 18 mai suivant, ravi de joie par une vision de la Sainte Vierge.
Après la mort, un mystérieux liquide suinta du corps de Felice, dont on se servit pour guérir des malades.
Un premier procès en vue de la canonisation fut achevé dès l’année de la mort, mais la béatification ne fut proclamée qu’en 1625 et la canonisation en 1712.
Son Cha-sŏn Thomas
(Son Ja-seon Tomaseu)
1838-1866
Né en 1838 (ou à peu près, car il est difficile de concilier plusieurs sources), à Hongsŏng (Ch’ungch’ŏng, Corée), Tomaseu (Thomas) était d’une famille catholique qui avait déjà eu ses martyrs.
Au moment de la persécution de 1866, Tomaseu persévérait dans la foi, conservait ses habitudes chrétiennes, avec son épouse. Jamais il n’omettait la prière du matin et du soir.
Peu de jours après l’arrestation de Mgr Daveluy (v. 30 mars), la police fit irruption dans son village, le 11 mars 1866, détruisant les propriétés des habitants catholiques. Ceux-ci présentèrent de légitimes plaintes auprès du gouverneur de district, qui promit des réparations.
Tomaseu se présenta personnellement au gouverneur dans le même but : le gouverneur lui demanda alors de renier sa foi. Tomaseu répondit : J’ai bien un peu peur de mourir, mais j’ai encore plus peur de renier Dieu.
On l’arrêta sur place et on le soumit à des tortures. On le suspendit par les pieds et on le battit violemment. On lui enfila des ordures dans la bouche. Tout cela ne réussit pas à lui faire abandonner sa foi.
Ses plaies étaient si profondes, qu’il faillit en mourir. Les prisonniers essayèrent de le soigner comme ils purent, sans grande efficacité. Tomaseu leur dit : Jésus et Marie vont venir soigner mes plaies. Or, peu de jours après, les plaies étaient miraculeusement guéries.
Le gouverneur de Tŏksan envoya Tomaseu à la prison de Haemi. Nouvelles tortures. On lui tordit et on lui brisa les jambes. Le gouverneur le força à mordre la chair de ses propres mains. Tomaseu resta ferme dans sa foi. Finalement, on l’envoya au gouverneur de Kongju, pour le condamner à mort.
L’oncle de Tomaseu, lui, avait apostasié, et suggérait à son neveu d’en faire autant, mais Tomaseu ne l’entendait pas de cette oreille. Pas un moment il n’abandonna ses prières, ses jeûnes, ses mortifications, même en prison, car on était en période de carême.
Le gouverneur de Kongiu le fit battre jusqu’à perdre connaissance, sans obtenir le moindre changement. Pour en finir, il l’étrangla.
C’était le 18 mai 1866. Tomaseu avait environ trente-huit ans.
Tomaseu fut enterré dix jours après son martyre : on dit que son corps était resté sans corruption.
Il a été béatifié en 1968 et canonisé en 1984. Son dies natalis est au 18 mai, tandis que la fête de tous les Martyrs coréens est célébrée le 20 septembre.
Maria Magdalena Merten
1883-1918
Née le 10 juillet 1883 à Düppenweiler (Trèves, Sarre, Allemagne), Maria Magdalena était la neuvième des onze enfants d'humbles fermiers.
Après ses études locales, elle se diplôma comme institutrice à Marienau (Vallendar) (1902).
D'abord institutrice dans l'école laïque à Oberthal (Sarre) de 1902 à 1908, elle entra chez les Ursulines du Mont-Calvaire à Ahrweiler, voulant ainsi unir ses deux vocations à la vie religieuse et à l'enseignement. Sa sœur l'accompagna dans cette vocation.
Maria Magdalena y prit le nom de Blandina, mais même en Allemagne, on l'appela communément Blandine.
Elle fit la première consécration en 1910, puis la solennelle en 1913.
De 1910 à 1916, à Saarbrücken puis à Trèves, elle se donna consciencieusement aux enfants qui lui étaient confiés, tout en menant une vie intérieure pleine de prière et de contemplation, particulièrement nourrie de la dévotion au Saint Sacrement.
Elle mourut de tuberculose à Trèves, le 18 mai 1918, à pas même trente-cinq ans.
Elle a été béatifiée en 1987.
Le miracle retenu pour cette béatification, fut la guérison totale et durable d'une religieuse autrichienne, atteinte d'un mélanome.
Stanisław Kubski
1876-1942
Né le 13 août 1876 à Książ (Strzelno, Poméranie, Pologne) au sein d’une famille d’agriculteurs, Stanisław était le fils de Michał et Franciska.
Il étudia à Trzemesznie, Wągrowcu (où il passa son baccalauréat en 1897) (c'est dans cette dernière école que les élèves feraient "grève" en 1906, en refusant de parler allemand).
Puis Stanisław entra au séminaire de Gnieźno.
Il fut ordonné prêtre en 1900.
Il fut successivement vicaire à Srem, curé à Gnieźno puis Inowrocław : cette église récente n’était pas encore consacrée ; il y installa l’image de Notre-Dame de Czestochowa. Puis il fut à nouveau à Gnieżno. Un de ses vicaires fut Alexei Sobaszek, futur martyr lui aussi.
C’est dans cette paroisse qu’il baptisa Jozef Glemp, futur cardinal.
Stanisław fut aussi aumônier de prison.
Le père Stanisław fut un pasteur zélé, qui s’occupa de tous les milieux de ses paroisses : enfants, jeunes, pauvres, ouvriers, artisans. Sa charité se déployait sans mesure, puisant sa force dans la dévotion au Saint-Sacrement.
Arrêté le 8 septembre 1939, il fut d’abord conduit à la caserne, les mains levées comme un brigand arrêté en flagrant délit. La nuit, il la passa à genoux dans la cour de la caserne.
On l’emmena à Dachau (où il porta le numéro 21878), puis à Büchenwald (21 novembre 1939) ; les tortures ne cessaient pas, il eut un bras cassé, mais il ne perdait pas sa sérénité et priait.
En mai 1942, désormais inapte au travail, il fut transporté à Hartheim, où les prisonniers subissaient des expériences pseudo-médicales, puis fut gazé à Linz (Autriche).
Sa mort est recensée au 18 mai.
Le père Stanisław a été béatifié en 1999.
Jan Oprządek
1884-1942
Né le 4 mars 1884 à Kościelec (Małopolskie, Pologne), Jan avait cinq frères et sœurs, enfants du couple très chrétien que formaient Stanislas et Juliana.
Après ses études primaires dans son village, il travailla comme ouvrier.
A vingt-huit ans, il entra chez les pères Capucins, au monastère Saint-Laurent Kazimierz de Cracovie (1912), où il prit le nom de Marcin (Martin).
Durant la Guerre mondiale, il fut enrôlé dans l'armée autrichienne.
En 1919, il reprit le noviciat, à Wrocław, puis revint à Cracovie où il fut portier.
Comme c'est l'habitude dans cet Ordre, il changea plusieurs fois de monastère : Przemysl, Lviv Konin, Wrocław, Kazimierz Dolny, de nouveau Wrocław.
Un an après le déclenchement de la Deuxième guerre mondiale, il fut arrêté dans le cadre des rafles de prêtres et religieux organisées par la Gestapo.
Il fut d'abord à Szczeglin (Poznan), puis Sachsenhausen (29 août 1940), puis Dachau.
On offrit aux plus âgés et aux handicapés la possibilité de choisir un camp “moins dur”, et le père Marcin (à qui il manquait un doigt à une main) crut ingénûment à cette proposition : en réalité, c'était pour transférer ces “malades” à Mauthausen ou Linz, en vue de les faire disparaître.
Ainsi, on les embarqua dans des wagons qui étaient de véritables chambres à gaz, et on les conduisit directement aux fours crématoires.
Les autorités du camp annoncèrent que Marcin était décédé le 2 juin, mais il était mort déjà le 18 mai 1942.
Il a été béatifié en 1999.