Christophe Lebreton
1950-1996
Il semble bien que l’orthographe Le Breton soit erronée.
Né le 11 octobre 1950 à Blois (Loir-et-Cher), Christophe Lebreton était le septième d’une fratrie de douze enfants, sept garçons et cinq filles.
Entré au Petit séminaire dès la sixième, il passa le baccalauréat en juin 1968, dans un climat de très grande instabilité politique et sociale en France.
Il n’entra pas au Grand séminaire, mais fit des études de Droit, abandonnant même toute pratique religieuse. Il éprouva même des sentiments d’amour envers une jeune fille, qui cependant ne lui répondit pas.
Mais ce n’était pas une rupture totale avec Dieu ; Christophe s’engagea dans les camps d’été d’Emmaüs, l’œuvre de l’Abbé Pierre. Et surtout, grâce à un prêtre de Tours - où Christophe était surveillant dans le Petit séminaire - il connut et aima les écrits du bienheureux Charles de Foucauld (v. 1er décembre). C’est ainsi que peu à peu, il prit conscience de sa vraie vocation : suivre Jésus et témoigner.
Il fit son service militaire au titre de la coopération en Algérie ; en Alger, il fit de l’enseignement auprès des enfants d’un quartier pauvre ; il découvrit bientôt la communauté des pères Trappistes de Tibhirine ; désormais il restera très attaché à cette terre africaine.
En 1974, il commença le noviciat chez les Pères Trappistes de Tamié et l’achèvera à Tibhirine ; mais c’est à Tamié qu’il fera la profession en 1980.
Son Supérieur l’envoya alors faire une année d’apprentissage à Troyes, pour y apprendre le métier de menuisier ; puis il sera affecté à l’hôtellerie du monastère des Dombes. Jusques là, Christophe n’envisageait pas le sacerdoce ; il en prit conscience peu à peu et commença sa préparation.
C’est alors qu’il se porta volontaire pour rejoindre la communauté de Tibhirine, en 1987.
En 1990, il reçut le sacerdoce et sera bientôt nommé père-maître des novices et sous-prieur de la communauté. En même temps, il était chargé de la liturgie et du jardin, et c’est dans ce jardin qu’il développa son esprit de dialogue, avec les «frères musulmans» qui y travaillaient.
On a sur le frère Christophe un témoignage de première main sur ses sentiments et sa réflexion, dans son propre Journal ainsi que dans les Poèmes qu’il écrivit.
En décembre 1993, des Chrétiens croates furent assassinés à proximité du monastère de Tibhirine ; la nuit de Noël suivante, des islamistes armés - les moines les appelaient les frères de la montagne - s’introduisirent dans le monastère et échangèrent quelques paroles avec le Supérieur, puis s’en allèrent. Le frère Christophe s’était pendant ce temps réfugié avec un autre frère dans une cave. Cette expérience le fit réfléchir et l’aida à s’offrir totalement à Dieu, jusqu’au sacrifice s’il le fallait.
On sait que les sept membres de cette petite communauté furent enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996.
La suite des événements concernant les sept Religieux de Tibhirine, reste mal connue. On retrouva leurs corps décapités non loin de Médéa (Algérie), le 21 mai 1996.
Reconnus comme Martyrs et béatifiés en 2018, ils seront mentionnés au Martyrologe le 21 mai.