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28 avril 2014 1 28 /04 /avril /2014 23:00

Kim Sǒng-u Antonius

(Gim Seong-u Antonio)

1794-1841

 

Antonius était né en 1794 environ, et vivait à Kusan (Kyǒnggi, Corée).

C’était un homme riche, honnête et généreux. Chaleureux, il demeurait respectueux envers ceux qui n’avaient pas sa foi catholique. Ses arrière-petits-enfants maintenaient encore dans leur village un profond respect envers leur arrière-grand-père.

Antonius entendit parler de la religion catholique avec toute sa parenté, et tous adhérèrent à Jésus-Christ, jusqu’à convaincre tout le village d’embrasser la foi.

Après la mort de sa mère, il s’installa à Seoul, où il vivait non loin de la Porte Orientale. Ses deux jeunes frères souffrirent à Kusan pour leur foi : Augustinus mourut en prison en mai 1841 à quarante-trois ans ; l’autre souffrit longtemps en prison.

Quand son épouse mourut, il se remaria avec une femme profondément croyante.

Quand les missionnaires arrivèrent, Antonius aménagea sa maison en chapelle, où le père Maubant (v. 21 septembre) vint souvent célébrer la Messe.

Fin 1839 il fut trahi : toute la famille fut arrêtée et jetée en prison en janvier 1840. Antonius fut cruellement torturé. Quand le chef lui proposa d’apostasier, il répondit que sa volonté était de mourir catholique.

Il se comportait en prison comme dans sa maison ; jamais il ne demanda à être remis en liberté. Même d’autres codétenus non-catholiques avaient de l’estime pour lui : deux d’entre eux se firent catéchiser et baptiser par lui.

A la fin d’avril 1841, il fut soumis à un nouvel interrogatoire et à de nouvelles tortures. Après quinze mois en prison, il fut étranglé à Tangkogae (Seoul), à l’âge de quarante-sept ans, le 29 avril.

Béatifié en 1925, il fut canonisé en 1984. La fête commune de ces Martyrs coréens est au 20 septembre.

 

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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 23:00

Kateri Tekakwitha

1656-1680

 

Kateri naquit à Ossermenon sur le bord de la rivière Mohawk, qui se trouve actuellement dans l’Etat de New York, non loin de Auriesville.

Sa mère était de la tribu algonquine et son père de la tribu des Agniers, donc de deux tribus iroquoises héréditairement ennemies. La maman éleva sa fille dans la foi chrétienne, mais celle-ci n’était pas encore baptisée. On ne dit pas si elle portait déjà son prénom de Kateri avant le baptême.

Orpheline dès l’âge de quatre ans, suite à une épidémie de petite vérole qui emporta ses parents, Kateri perdit quasiment la vue. Le surnom iroquois Tekakwitha signifie “celle qui avance en hésitant”. 

A l’âge nubile, on voulait la marier, mais elle préférait rester vierge, de sorte qu’on la traita comme une esclave. Elle fut insultée, méprisée et menacée. 

Elle reçut enfin le baptême grâce à la prédication des Pères jésuites venus de France : c’est à Ossermenon qu’avaient été martyrisés Isaac Jogues, René Goupil et Jean Lalande (v. 19 octobre et au 29 septembre). Et c’est le père jésuite Jacques de Lamberville qui la baptisera en 1676, le jour de Pâques, avec le nom chrétien de Kateri (Catherine).

Dès lors, sa ferveur redoubla et elle vécut en grande union avec le Christ crucifié.

Elle avait un grand désir missionnaire : convertir la vallée iroquoise. Elle viendra vivre à La Prairie en 1677 et restera sur les bords du fleuve Saint-Laurent pendant trois ans, non loin de l’actuelle Montréal.

Vingt mois après son baptême, elle reçut avec grande joie l’Eucharistie.

Le père Cholenec, convaincu que la virginité accomplissait son désir de se donner totalement au Christ, lui permit de faire le vœu de virginité perpétuelle, le 25 mars 1679, en la fête de l’Annonciation. Ce fut la première consécration de ce type connue chez les Indiens d’Amérique du Nord.

Kateri pratiquait assidûment le jeûne.

Ayant reçu le sacrement des Malades et le Viatique, elle mourut pieusement le 17 avril 1680 à Kahnawake (province de Québec), consumée par la fièvre. Sa dernière parole fut : Jésus, je t’aime.

Si la date de sa naissance est exacte, elle avait vingt-quatre ans.

On l’a appelée le lys des Agniers.

Déclarée Vénérable en 1943, Bienheureuse en 1980, elle a été canonisée en 2012.

 
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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 23:00

Katarzyna Faron

1913-1944

 

Née le 24 avril 1913 à Zabrzeż (Małopolskie, Pologne), Katarzyna fut à cinq ans orpheline de mère et fut confiée par son père à un parent.

Elle montra toujours un amour et une dévotion particulière envers la Vierge Marie. Elle était heureuse de prier et d’aller à la Messe. C’était une fille joyeuse, vive, polie et modeste.

Avec elles, les enfants - mais pas seulement eux - se sentaient heureux.

Très tôt elle éprouva la vocation religieuse. Elle l’écrivit dans une de ses rédactions d’école : Je veux être religieuse.

Elle entra à dix-sept ans (1930) chez les Ancelles de l’Immaculée Conception, avec le nom de Celestyna.

Elle fut maîtresse d’école pour les tout-petits, pour lesquels elle avait une prédilection, surtout pour les plus pauvres. Elle aimait soigner les malades.

Au moment de la Deuxième guerre mondiale, elle se trouvait à Brzozów, où la Gestapo l’arrêta en 1942. Après un an de prison, elle fut transportée à Auschwitz-Birkenau, sous le n° 27989.

Elle fut battue, reçut des coups de pied, fut soumise à des travaux très durs, obligée de rester dans l’eau froide pendant des heures pour creuser des fossés. Elle fut atteinte des poumons et eut la fièvre typhoïde. On dut aussi l’opérer d’une appendicite, dans des circonstances qui la firent beaucoup souffrir, mais elle ne se plaignait jamais, sachant au contraire y mettre de l’humour et de la gaieté.

Plus d’une fois, elle donna sa portion de pain et d’eau à d’autres prisonnières.

Elle vint à savoir qu’un prêtre du même nom qu’elle, un certain Władysław Faron, s’était éloigné de Dieu et de l’Eglise : elle offrit sa vie pour la conversion de ce prêtre. 

Celestyna mourut le jour de Pâques, 9 avril 1944. Elle allait avoir trente-et-un ans. Son corps fut incinéré le lendemain.

Le prêtre pour lequel elle s’était offerte, eut connaissance de l’offrande et de la mort de Celestyna, il se convertit (en 1948) et redevint un zélé prédicateur de l’Evangile. Dieu avait accepté le sacrifice de Celestyna.

Katarzyna-Celestyna Faron a été béatifiée parmi les cent-huit Martyrs polonais de la période nazie, en 1999.

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 23:00

Karl 1er d'Autriche

1887-1922

 

L’empereur Karl (Charles) était le Premier de ce nom pour l’Autriche, le quatrième pour la Hongrie, le troisième pour la Bohême.

Karl Franz Joseph Ludwig Hubert Georg Maria (sic !) naquit le 17 août 1887 au château de Persenbeug en Basse-Autriche.

Il était le fils aîné de l’archiduc Otto et de Maria Josepha Luise de Saxe et le petit-neveu de l’empereur Franz Joseph Ier. C’est le frère aîné de Otto, Franz Ferdinand, qui était héritier de la couronne impériale et qui fut assassiné à Sarajevo en 1914.

Karl eut des précepteurs qui l’instruisaient à la cour, puis il fréquenta le lycée à Vienne.

En 1903 il est nommé Lieutenant du régiment “Archiduc Otto”, puis reçoit sa formation militaire. 

A la mort de Otto en 1906, le frère de celui-ci Franz-Ferdinand héritait de la couronne, mais ayant contracté un mariage “morganatique”, ses enfants étaient exclus de la succession, et à la mort de l’empereur Franz Joseph, la couronne passerait automatiquement à Karl, ce qui eut lieu en 1916.

Il épouse en 1911 Zita de Bourbon-Parme, avec laquelle il aura huit enfants, maintenant tous décédés entre les années 1971 et 2011 (dont sont actuellement issus trente-trois petits-enfants). Lui et son épouse prendront plusieurs fois ensemble des décisions gouvernementales importantes.

A l’intérieur, il engagea des réformes (qui subsistent encore) en politique sociale et sanitaire. Il chercha à venir en aide auprès de ceux que la guerre avait ruinés. Contrairement à bien d’autres dirigeants, il visita souvent ses soldats jusque sur le front.

A l’extérieur il aurait voulu mettre un terme rapide à cette horrible Guerre mondiale, quitte à se désolidariser de l’Allemagne, mais il voulait aussi préserver l’intégrité de son pays. Par ailleurs sa tentative d’intervention par l’intermédiaire de son beau-frère Sixte de Bourbon-Parme échoua devant le mépris de l’ ”Entente”. 

Dans son désir d’arriver à la paix, Karl proposa à l’Allemagne d’écouter les appels du pape Benoît XV, de renoncer à la guerre totale sous-marine, au bombardement de civils, à l’usage de gaz contre les ennemis. 

L’auteur français Anatole France écrivit de lui : L’empereur Charles est l’unique homme décent qui sortit de la guerre dans une position de leader : c’était un saint, et personne ne l’a écouté. Lui, il voulait la paix sincèrement, et c’est pourquoi le monde entier l’a dédaigné. C’était une chance merveilleuse, qui fut perdue (retraduit de l’anglais). 

Après l’armistice et la fin de la guerre, les différentes ethnies de l’empire austro-hongrois, soutenues par les pays de l’Entente, réclamèrent leur indépendance. Karl se vit contraint de se retirer, d’abord en Suisse, puis sur la Mer Noire, enfin sur l’île de Madère, fin 1921. Les forces de l’Entente espéraient par là l’empêcher définitivement de retourner dans son pays, tandis qu’en Autriche même, la “Loi Habsburg” interdisait tout retour à l’empereur, à sa famille et à sa descendance.

Une tentative de restauration échoua en Hongrie, d’où l’on exclut aussi la famille Habsburg.

Karl et son épouse Zita, avec leurs enfants, purent survivre quelque temps. On leur vola même leurs derniers bijoux, seules richesses personnelles, et des banquiers amis mirent à leur disposition une habitation.

En mars 1922, Karl prit froid. Par économie, on n’appela le médecin que deux semaines plus tard, mais ce dernier diagnostiqua une forte inflammation des poumons. Karl mourait le 1er avril, même pas âgé de trente-cinq ans, dans les bras de son épouse Zita qui attendait son huitième enfant. Ses derniers mots furent : …Que ta volonté soit faite… Oui… Oui… Comme tu veux… Jésus !

Ce saint homme d’état a été béatifié en 2004, après la reconnaissance de la miraculeuse guérison d’une religieuse brésilienne.

En 2008, un autre miracle a été reconnu, concernant une Américaine de Floride, baptiste, qui se convertit depuis au catholicisme. Ce miracle a ouvert la voie à la canonisation de l’empereur autrichien.

 

Le bienheureux Karl d’Autriche est inscrit au 1er avril dans le Martyrologe.

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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 00:00

Kazimierz (Kazimieras)

 1458-1484

 

Casimir, en lituanien Kazimieras, en polonais Kazimierz, était le troisième des treize enfants du roi de Pologne Casimir IV et de la reine Élisabeth d'Autriche. Il naquit le 5 octobre 1458. Ses grands-pères étaient Ladislas II Jagellon et, du côté maternel, Albert II de Habsbourg, roi de Bohême et de Hongrie, et empereur du Saint Empire romain germanique.

À partir de l’âge de neuf ans Casimir reçut son éducation de Johannes Longinus (Jan Dlugosz) et Filippo Buonaccorsi, appelé Callimachus. Quand il eut treize ans, des factions mécontentes du roi Mattias Corvin lui offrirent le trône de Hongrie. Casimir, qui désirait défendre la Croix contre les Turcs, accepta cet appel et alla en Hongrie recevoir la couronne. Son oncle Ladislas III Jagellon, roi de Pologne et de Hongrie, avait déjà été tué en 1444 dans la bataille de Varna en défendant la chrétienté contre les Turcs. Casimir renonça finalement à son entreprise, à cause de l'opposition du pape Sixte IV qui craignait une victoire des Turcs. Il fut puni par son père qui l'enferma dans la forteresse de Dobzki. Il devint à nouveau l'élève du père Longinus en 1475.

Casimir préférait se préparer une place dans le royaume éternel. Il concentrait sa pensée sur le mystère de la Passion du Seigneur, manifestait une grande dévotion à Notre-Dame, s’occupait activement des pauvres et assistait souvent aux saints offices dans les églises. Il couchait sur la dure et se mortifiait beaucoup, s’efforçant de ne rien faire paraître à l’extérieur. 

Il obtint de son père qu’on enlevât aux hérétiques les églises qu’ils occupaient.

Son père, le roi Casimir IV de Pologne, l'avait bien préparé aux affaires publiques et, quand son frère Władysław (Ladislas) fut monté sur le trône de Bohême, Casimir devint l'héritier présomptif du trône de Pologne. En 1479 le roi alla en Lituanie pendant cinq ans et il confia à Casimir la régence de la Pologne. De 1481 à 1483 il administra l'Etat avec grande sagesse et grande justice. Son père essaya de lui faire épouser une fille de l’empereur Frédéric III, mais Casimir choisit de rester célibataire, préférant se consacrer à l'adoration du Saint Sacrement, à l'amour de la Vierge Marie et au renoncement. 

Du fait de sa dévotion et de son affaiblissement physique dû à des jeûnes, il contracta par la suite une maladie des poumons, probablement la tuberculose, qu'il ne put surmonter. Lors d’un voyage en Lituanie en 1484, il mourut à Grodno, le 4 mars. Ses restes furent inhumés à Vilnius. Ses reliques sont depuis vénérées à la chapelle Saint-Casimir de la cathédrale Saint-Stanislas de Vilnius. 

Casimir a été canonisé en 1522 par le Pape Adrien VI. En 1604, son corps fut retrouvé sans corruption.

En 1953 sous l’ère soviétique, lorsque la cathédrale était devenue une galerie de tableaux, ses reliques avaient été transférées à l'église Saints-Pierre-et-Paul. Elles ont solennellement retrouvé leur place le 4 mars 1989.

Casimir vécut et régna avec une grande dignité et on admirait son charme et son caractère. Beaucoup de miracles lui ont été attribués. Depuis sa canonisation il a été déclaré patron de la Lituanie en 1613 et patron de la Pologne et de la Lituanie en 1636, mais aussi de la Belgique. Sa fête est le 4 mars. 

 

Le 11 juin 1948 le Pape Pie XII nomma saint Casimir patron spécial de toute la jeunesse et modèle de pureté.

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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 00:00

Klemens

1590-1611

 

Se reporter à la notice : Bedřich Bachstein et Compagnons

 

 

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 00:00

Konstanty Bojko

1826-1874

 

Laïc polonais, né le 25 août 1826 à Derlo.

 

 

Voir la notice : Pratulin (Martyrs de) 1874


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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 00:00

Konstanty Łukaszuk

1829-1874

 

Laïc polonais, né en 1829 à Zaczopki.

 

 

Voir la notice : Pratulin (Martyrs de) 1874


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9 janvier 2014 4 09 /01 /janvier /2014 00:00

Kazimierz Grelewski

1907-1942

 

Kazimierz était le fils de Michał Grelewski et d’Eufrozyny Jarzinów et naquit à Dwikozy le 20 janvier 1907. Les parents étaient très chrétiens et actifs dans la paroisse. Le papa était meunier.

Le garçon reçut au baptême les noms de Kazimierz Blażej (Casimir Blaise), fit sa première communion en 1915 et reçut la Confirmation dans sa paroisse.

Il eut (au moins) un frère aîné (Stefan, qui mourra martyr lui aussi à Dachau) et une sœur (Jadwiga).

Après ses études au collège, il entra à l’école secondaire de Sandomierz en 1917 où il reçut le diplôme de fin d’études en 1923. Il se présenta alors au séminaire de Sandomierz.

Il fut tonsuré en 1925, ordonné sous-diacre et diacre en 1929, enfin prêtre le 4 août 1929 à seulement vingt-deux ans.

Au séminaire, on remarqua que Kazimierz était très serviable, modeste en même temps, passionné de littérature artistique et théologique.

Après son ordination, il fut nommé préfet de l’Ecole Kochanowski à Radom. Puis il fit par deux fois la demande d’aller fréquenter l’université catholique de Lublin. On ne put lui accorder cette faveur, par manque de prêtres, et il continua à enseigner dans l’école. En 1931 il prit part à une formation spécialisée de catéchèse à Sandomierz et co-organisa une exposition de l’artisanat à Radom. Il enseigna également à l’Ecole d’agriculture de Wachnie (banlieue de Radom).

Ayant lu Thérèse de l’Enfant-Jésus (qui avait été canonisée en 1925, voir au 1er octobre), conquis par le «petite voie» de cette Sainte, il s’en fit un ardent propagateur et dirigea dans cet esprit tout un groupe de jeunes filles à Radom.

En 1937 il devint curé et prépara avec grande ferveur le Congrès Eucharistique international qui devait se tenir en 1939 à Budapest : là il rencontra le légat du pape, un certain Eugenio Pacelli, qui allait devenir le pape Pie XII. A Sandomierz il dirigea un groupe féminin dans l’esprit de la Croisade Eucharistique.

Au moment du déclenchement de la guerre, il resta courageusement à Radom et se retrouva un des rares prêtres sur place. Le 1er septembre 1939 il devint recteur de l’église Notre-Dame, l’actuelle cathédrale.

Comme recteur, il demanda aux gens de chanter à la fin de chaque messe, un hymne à la Vierge Marie, qui ressemblait beaucoup à l’hymne national Dieu garde la Pologne, que les Nazis avaient interdit.

Pendant la guerre, le père Kazimierz multiplia les activités clandestines et charitables : il continua un enseignement dans les écoles primaires, là où c’était encore possible, il ouvrit un orphelinat pour les enfants victimes de la guerre ; il y fit venir les enfants d’une paroisse voisine, où les forces de la Wehrmacht et la police, par représailles, avaient exécuté près de trois cents personnes.

Quand d’autres personnes des villages voisins furent mis en prison à Radom, il intervint en leur faveur auprès du personnel de la prison, qu’il connaissait bien. En raison de toute cette activité caritative, les habitants de Radom appelèrent le père Kazimierz l’apôtre des pauvres.

Le 4 avril 1940 eut lieu dans le bois de Firlej l’exécution de cent quarante-cinq paysans arrêtés dans le village de Gałki, accusés d’avoir favorisé les résistants du groupe Hubala. Il y avait aussi dans le groupe quelques femmes et des adolescents, qui chantaient leur confiance en Dieu. On les mit au bord d’une grande fosse commune, on y jeta une grenade et on les recouvrit aussitôt de terre alors qu’ils étaient encore en vie. Là encore, le père Kazimierz prit en charge les familles des victimes.

Dans la nuit du 24 janvier 1941 (quatre jours après son anniversaire) le père Kazimierz a été arrêté par un commando de la police secrète d’Etat, dans la maison paroissiale, au 6 rue Rwańskiej à Radom. Sa demeure fut entièrement saccagée et tout fut emporté, signe que la personne arrêtée était déjà condamnée à mort. Dans le même temps, on arrêta son frère Stefan (Etienne) et un autre prêtre qui passait par là, Józef Sznuro.

Il n’y avait pas qu’eux : la Gestapo arrêta aussi des médecins, des avocats, des ingénieurs, des professeurs, qu’ils emmenèrent tous dans des camions des soi-disant «Transports de Radom» vers le camp provisoire de Skarżysku-Kamiennej. Quand il quitta le camp, ses sous-vêtements tachés de sang furent renvoyés à sa famille. Fin février, on l’envoya au camp d’Auschwitz (où il porta le numéro 10443), et de là à Dachau, le 4 mai suivant, sous le numéro 25280.

D’Auschwitz, il envoya une petite carte à sa mère, datée du 16 mars 1941, écrite en allemand :

Ma très chère Maman, moi et mon frère, nous allons bien… Mon frère envoie sa lettre à Monsieur Lorek de Sandomir. Je te salue et dépose un baiser sur tes mains. Kazimir. (Ce Monsieur Lorek était l’évêque).

Le moral du père Kazimierz restait solide. Il eut la douleur de voir mourir son frère Stefan et écrivit encore à sa mère : Mon cher Stefan est mort dans mes bras (c’était le 9 mai 1941, Stefan avait quarante-trois ans).

Kazimierz était un confesseur recherché des prisonniers, et même des autres prêtres. Ils chantaient tous les matins l’office de la Sainte Vierge.

Un jour qu’un gardien le repéra, il le frappa et le renversa à terre. Kasimierz se releva et fit un signe de croix dans sa direction, en lui disant : Que Dieu te pardonne ! Le gardien alors se jeta sur lui et le frappa en criant : Et moi je vais t’envoyer directement à ton Dieu. Kasimierz se releva encore.

En décembre 1941, la sœur de Kazimierz, Jadwiga (Hedwige) demanda aux autorités du camp l’autorisation de faire passer à son frère des sous-vêtements chauds ; on lui répondit cinq jours plus tard, par la poste, que les prisonniers qui sont ici sont suffisamment fournis en vêtements chauds.

L’évêque Franciszek Jop, citant un témoin oculaire, affirma que Kazimierz fut pendu, ainsi que les deux autres prêtres Michałowicz et Pawłowski : le responsable des douches se trouvait en face de la cuisine, et put observer la scène.

Le cuisinier du camp - qui fut confirmé par un autre détenu - affirma que juste avant la pendaison, Kazimierz cria très fort : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu.

Cette exécution eut lieu le 9 janvier 1942 (huit mois jour pour jour après la mort du frère aîné, Stefan). Onze jours après, Kazimierz allait avoir trente-cinq ans. Pendant deux ans, sa pauvre mère fit des démarches pour retrouver son cher benjamin : elle n’arrivait pas à croire que Kazimierz n’était plus en vie.

Ce qui a été marquant dans l’activité sacerdotale de Kazimierz a été son zèle. Il n’était pas attaché aux choses matérielles. Il mettait toute sa confiance dans la Divine Providence et répétait sans cesse : Tout est dans les mains de Dieu.

Son travail dans la Croisade Eucharistique, dans l’Action catholique et dans la Congrégation mariale était inspiré par l’amour du Christ et de l’Eglise. Il répétait souvent : Cœur sacré de Jésus, que ton règne vienne. Avec une ferveur particulière il préparait les jeunes à la célébration du Christ Roi, une fête récemment instituée (1925).

Toujours souriant, il était plein de respect pour chacun. Tous ont appris de lui comment se sanctifier et comment prier. Il pu toucher le cœur de beaucoup d’enfants, dans cette ville toute gagnée au socialisme.

Chaque samedi après-midi il était au confessionnal et écoutait pendant des heures les enfants et leurs parents ; il avait une attention toute particulière pour les enfants.  

Il ne recherchait pas pour autant la popularité. Il aimait ses confrères, les prêtres et recherchait volontiers leur concours pour enseigner la religion. Pendant plusieurs années il recouvra la fonction d’aumônier dans un foyer de personnes âgées. L’évêque suffragant de Sandomirz écrivit de lui : Au travail, il était très calme, ne se mettait jamais en avant. Préfet parfait, il aimait les jeunes et chercha toute sa vie à inculquer aux jeunes l’amour du Christ et à les conduire le plus près possible du Christ. Il sut organiser parfaitement la Croisade eucharistique et la Congrégation mariale.

Kazimierz sut véritablement marcher sur les traces du Christ et y a entraîné les enfants et les jeunes. Son dévouement et toute sa vie ont profondément marqué les gens d’autres religions.

Un ancien élève attesta : Dans la classe il y avait une jeune fille juive qui restait volontiers dans la salle pour écouter les leçons du p. Kazimierz ; elle a apprécié l’homélie qu’il fit à une messe où elle put aussi assister. Nous étions témoins le dimanche de sa foi vivante et de sa profonde piété. Il avait une dévotion particulière à Notre-Dame de Błotnickie, patronne de Radom.

Le père Kazimierz Grelewski fut un des cent-huit Martyrs polonais du régime nazi, béatifiés en 1999. 

Le Martyrologe le commémore le 9 janvier en même temps que le père Józef Pawłowski.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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3 janvier 2014 5 03 /01 /janvier /2014 00:00

Kuriakose Elias Chavara

1805-1871

 

Kuriakose naquit le 10 février 1805 à Kainakary (Alappuzha, Kerala, Inde), de Iko Kuriakose Chavara et Mariam Thoppil, un couple catholique appartenant à l’Eglise syro-malabare, une branche de l’Eglise universelle qui remonte à l’apôtre saint Thomas et qui a conservé ses traditions anciennes.

Le petit garçon fut baptisé huit après sa naissance, selon l’habitude de cette Eglise, et reçut le nom de Kuriakose, qu’on peut traduire chez nous par Cyriaque.

Après l’école du village de Kalari, où il étudia les dialectes locaux, Kuriakose poursuivit ses études sous la conduite attentive du curé qui, en 1818, le fit entrer au séminaire de Pallipuram, dirigé par les deux prêtres Malpan Thomas Porukara et Malpan Thomas Palackal.

Kuriakose fut ordonné prêtre en 1829 et, après un bref ministère en paroisse, fut appelé à remplacer Malpan Thomas Palackal qui devait s’absenter périodiquement.

 En 1855, Kuriakose entra dans l’Ordre des Carmes déchaux, avec le nom de Kuriakose Elias de la Sainte Famille.

Ce n’était pas un coup de tête ni un changement d’orientation : Kuriakose resta en profonde union avec les deux prêtres du séminaire et même, aidé par eux, fonda une congrégation pour hommes, affiliée aux Carmes déchaux, qui prendra le nom de Carmes de Marie-Immaculée, dont la première maison fut construite à Mannanam. A la mort des deux prêtres, Kuriakose deviendra supérieur.

En 1866, cette fois avec l’appui d’un missionnaire italien, il fonda la branche féminine ou Congrégation de la Mère du Carmel, qui compta déjà plusieurs maisons du vivant du Fondateur.

Rempli de saints projets, le père Kuriakose donna un grand élan novateur à l’Eglise : les deux congrégations qu’il fonda sont absolument autochtones ; l’école de sanscrit et l’imprimerie catholique sont les premières du genre (1846) ; c’est à lui que remonte la paternité de l’édition de livres liturgiques (bréviaire, calendrier, livres de prières) pour l’Eglise syro-malabare.

Ces Religieux et Religieuses sont très actifs et efficaces : ils publient, ils tiennent des maisons pour les indigents et les mourants, ils ont ouvert des écoles dans chaque paroisse, des cours pour les catéchumènes, des séminaires pour le clergé, des retraites pour prêtres ou pour laïcs, et bien d’autres activités encore.

En 1861, Kuriakose fut nommé vicaire général de l’Eglise syro-malabare ; il s’employa à renforcer les liens de toute cette Eglise avec l’Eglise catholique romaine, car un courant schismatique en provenance de l’Eglise nestorienne menaçait de diviser l’Eglise syro-malabare.

Le père Kuriakose laissa aussi quelques ouvrages : un Testament d’un Père aimant, qui contient des conseils pour les familles ; une œuvre poétique en langue malayalam, Ghandakavyam.

Kuriakose Elias mourut au monastère de Koonammavu (Kochi), le 3 janvier 1871.

Le monastère de Mannanam où repose sa dépouille reçut et reçoit une pluie de bénédictions sur ceux qui demandent son intercession.

 

Le père Kuriakose Elias fut béatifié en 1984 et canonisé en 2014.

 
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Présentation

  • : Le blog de samuelephrem
  • : Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !
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