Manuel González García
1877-1940
L’humble charpentier qu’était Martín González Lara et son épouse Antonia, eurent cinq enfants, dont le quatrière naquit le 25 février 1877 à Séville : Manuel.
Un des rêves du petit garçon était d’être un jour de ceux qui chantaient et dansaient lors des solennités de la Fête-Dieu et de la Vierge Marie. Il devait bien y parvenir un jour, et peut-être pas de la façon dont il s’y attendait.
Sans rien dire à ses parents, il demanda à être admis au séminaire, mais, vu la pauvreté de la famille, il s’engagea en même temps comme domestique pour payer sa chambre au séminaire.
Il reçut l’ordination sacerdotale en 1901, des mains d’un saint Prélat, le cardinal Marcelo Spinola, futur bienheureux (voir au 19 janvier).
Sa première «expérience» fut une mission à Palomares del Río, où l’état du sanctuaire faillit le faire repartir chez lui, de tristesse. De là, au contraire, il conçut cet amour réparateur pour l’Eucharistie qui imprégna toute sa vie.
En 1905, il fut curé à Huelva. Un de ses premiers soins fut de s’occuper des familles pauvres et des enfants ; il ouvrit des écoles. Il écrivit un petit manuel sur l’apostolat que peut exercer un prêtre en paroisse (Lo que puede un cura hoy).
Puis il s’occupa d’un «pauvre abandonné» très particulier : le Saint Sacrement. Il fonda plusieurs associations de réparation et d’adoration envers l’Eucharistie, en réponse à l’amour du Christ pour nous dans l’Eucharistie, à l’exemple de Marie et de Jean qui sont présents au pied de la Croix : ce sera l’Union Eucharistique de Réparation, qui regroupera les Marie des Sanctuaires et Disciples de saint Jean, la Croisade eucharistique de Réparation pour les enfants.
Un petit journal qu’il éditait («Le Grain de Sable»), atteignit d’autres diocèses, jusqu’en Amérique. Ce succès poussa Manuel à demander au pape l’approbation de son œuvre. Pie X fut très intéressé par cet élan eucharistique, lui qui préconisait de donner la Première Communion aux petits enfants dès l’âge de sept ans, et donna bien volontiers cette approbation (1912).
En 1916, Manuel fut nommé évêque auxiliaire de Málaga, et évêque résidentiel du même diocèse en 1920. Quand il prit possession de son diocèse, au lieu d’offrir un festin aux autorités, il reçut quelque trois mille enfants, qu’il servit lui-même, aidé de prêtres et de séminaristes.
Le jeune évêque (âgé de trente-sept ans) se rendit compte que son diocèse avait surtout besoin d’un séminaire digne de ce nom pour accueillir et former les futurs prêtres : c’est là que les jeunes peuvent recevoir la formation pédagogique, scientifique, pastorale, dont ils ont besoin. A ses prêtres, Mgr González enseigna le chemin de la sainteté : être une hostie en union avec l’Hostie consacrée. Il poursuivit son effort par la fondation des Missionnaires Eucharistiques, pour les prêtres (1918), et des Religieuses Missionnaires Eucharistiques de Nazareth (1921).
La montée républicaine chercha à l’abattre : dès 1931 sa résidence épiscopale fut incendiée, il fut jeté à la rue. Pour ne pas exposer la vie de ceux qui l’abriteraient, il partit se réfugier à Gibraltar, puis à Madrid (1932), d’où il continua de diriger son diocèse de Málaga. En 1932 encore, il fonda les Missionnaires Auxiliaires Eucharistiques (1932).
En 1935, il fut nommé évêque à Palencia, où il restera jusqu’à sa mort. Sa plume resta active et il écrivit encore plusieurs ouvrages. Il fonda alors la Jeunesse Eucharistique Réparatrice (1939).
Sa santé se dégrada, mais ne lui enleva pas son doux sourire. S’il échappa au martyre en 1936, il resta totalement fidèle au Christ et à l’Eglise.
Il s’éteignit le 4 janvier 1940. Sur son tombeau (dans la cathédrale de Palencia) sont écrits des mots qu’il avait lui-même inspirés : Je demande à être enterré non loin d’un Tabernacle, pour qu’après ma mort mes os, comme ma langue et ma plume pendant ma vie, continuent toujours à dire à ceux qui passeront : C’est ici que se trouve Jésus ! Il est ici ! Ne le laissez pas tout seul !
Mgr Manuel González García a été béatifié en 2001, et canonisé en 2016. Le Martyrologe le commémore le 4 janvier.