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7 septembre 2014 7 07 /09 /septembre /2014 23:24

Apolonia Lizárraga Ochoa de Zabalegui

1867-1936

 

Elle et ses dix frères naquirent à Pérez de Obanos (Lezáun, Pamplona, Navarre, Espagne). Elle naquit le jour du Jeudi Saint, 18 avril 1867, et fut baptisée immédiatement, car on craignait pour sa vie.

Elle tenta la vie religieuse chez les Bénédictines de Estella, où se trouvait une tante, mais elle fut heureusement dirigée vers les Carmélites de la Charité à Vitoria (Gasteiz en basque).

Son noviciat commença le 16 juillet 1886, en la fête de Notre Dame du Carmel, où elle prit le nom de Apolonia del Santísimo Sacramento. On l’appela communément Sœur Sacramento.

On l’envoya préparer le diplôme de Maîtresse d’école à Estremadura et elle enseigna à Trujillo et Villafranca de los Barros.

Ensuite elle fut nommée supérieure à Séville. En 1919, elle se trouvait à Vic, au moment de la Semaine Tragique, durant laquelle des églises furent incendiées.

En 1923, elle fut élue supérieure générale de la congrégation. Comme telle, elle fonda deux maisons en Argentine (Buenos Aires), quatre en Espagne (Vigo, León, Murcia et Alcoy), et quatre en France, qui apparemment n’existent plus actuellement.

En 1933, dans l’attente des lois républicaines, elle écrivait : Le gouvernement s’occupe de la question de l’enseignement ; on verra ce que ça donnera ; rien de bon, parce que c’est la Franc-Maçonnerie qui gouverne en Espagne.

En 1935, elle exhortait toutes ses communautés à une grande confiance au Sacré-Cœur, à Notre-Dame et à Saint Joseph.

Arriva le 20 juillet 1936 : à Vic, la Mère Supérieure organisa l’adoration nocturne dans le petit oratoire de la communauté.

Le mardi 21, arrivèrent des camions de miliciens de Barcelone, qui se mirent à incendier les églises de Vic, entassant sur la place publique tout ce qu’ils trouvaient de bancs, autels, statues, cadres, auxquels ils mettaient le feu.

Vers 16 heures, ils firent sortir toutes les Carmélites, sauf la Supérieure ; celle-ci s’avança crânement devant un «chef» et lui dit : Il y a une Religieuse paralysée ; est-ce quelqu’un de vous pourrait m’aider à la transporter ? Un homme se proposa, demandant à voix basse s’il y avait dedans aussi des hommes armés. Mère Apolonia sourit, sans répondre.

Elle lui demanda s’il croyait en Dieu. Il répondit que oui, certainement, mais pas aux hommes et aux bonnes sœurs. Il lui permit ensuite de prendre le temps d’emporter quelques papiers importants. 

Quand elle sortit avec la paralytique, les miliciens lui lancèrent : Alors, tu reviens, hein ! et la Mère répondit : Oui, je reviendrai si c’est moi que vous cherchez et que vous laissez en paix toutes mes sœurs. Une fois sortie la Supérieure, les miliciens procédèrent à une fouille minutieuse de toute la maison. A la fin, elle leur servit encore un rafraîchissement : c’est qu’il faisait chaud, ce 21 août.

Le soir, une foule de gens envahit la maison et tout fut détruit de fond en comble, sauf l’église, qui échappa par miracle, et où Mère Apolonia se recueillit en action de grâce.

Elle veilla alors dans l’angoisse, se demandant si elle n’aurait pas mieux fait de prendre plus de précautions ; elle réfléchissait, quand à minuit, des gens vinrent lui dire à la porte : Partez vite, ils viennent mettre le feu.

Mère Apolonia s’habilla en civil, conservant en-dessous le scapulaire. A deux heures du matin, elle frappa à l’Asile de Charité de Vic, dont on l’expulsa : Dehors ! tu manges le pain des pauvres.

Le 2 août, on l’enferma dans un appartement, où des femmes la déshabillèrent, pour lui prendre l’argent qu’elle pouvait avoir sous ses vêtements. Puis elle se réfugia chez ses cousines à Barcelone.

Le père d’une des Carmélites vint la trouver, lui proposant de l’aider à quitter Barcelone grâce au consulat italien ; il hébergeait chez lui l’évêque, Mgr Irurita. Quand elle vint le voir, il la réconforta, lui donna la bénédiction. Mais l’embarquement pour l’Italie échoua.

Le 7 septembre au matin, les miliciens vinrent prendre la Mère Apolonia ; ils la ramenèrent, mais ils réapparurent à onze heures du soir, pour dire à la Mère qu’ils reviendraient la prendre. Elle alla se cacher chez ses cousines, mais elle fut suivie ; on l’arrêta avec ses deux cousines et on les emmena à la tchéka San Elias.

A minuit, d’après les cousines de la Mère Apolonia, on appela celle-ci avec ces mots : Descends, toi, tu vas aller te reposer.

Ensuite, on n’eut plus de nouvelles directes de la Mère Supérieure. On disait que le chef de la tchéka, surnommé Le Bossu, avait un élevage de cochons qu’ll nourrissait de chair humaine. Il se pourrait fort bien que la Mère Supérieure ait été mise en morceaux et donnée en pâture à ces bêtes.

Une autre personne raconta avoir entendu son père parler du martyre de Mère Apolonia : Arrêtée, elle fut emmenée par les miliciens à une tchéka ; ils la déshabillèrent et la mirent dans une cour. Ils la scièrent, tandis qu’elle priait le chapelet et priait pour ses bourreaux. Ces derniers jetèrent les morceaux aux cochons ; peu après, ils tuèrent les cochons ; ils en mangèrent et en vendirent des morceaux, déclarant que c’étaient du chorizo de bonne sœur.

Mère Apolonia souffrit vraisemblablement cet horrible martyre le 8 septembre 1936. Elle fut béatifiée en 2007.

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