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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 23:00

Amado García Sánchez

1903-1936

 

Amado (Aimé) vit le jour le 29 avril 1903 à Moscardón (Teruel, Espagne), de Tomás et Isabel.

Il entra au noviciat des Pères Vincentiens en 1917, et fit les vœux à Hortaleza en 1921.

Après la Théologie à Cuenca et Madrid, il fut ordonné prêtre en 1926.

Après quelques mois à Ávila, il fut envoyé à Grenade, en 1929 à Gijón, dont il fut nommé supérieur en 1935.

Quand explosa la triste révolution de l’été 1936, la maison se vida ; certains furent bientôt fusillés, d’autres se cachèrent ; le père Amado s’habilla en civil et resta tranquillement à sa place. La Providence permit que les Rouges non seulement n’envahirent pas la maison, mais ne reconnurent pas même le père Amado, pourtant si connu dans les quartiers de Gijón, le prenant pour le menuisier ou le cuisinier : un menuisier avec des mains toutes propres et sans cals !

On lui suggérait d’aller se réfugier ailleurs, mais il n’acceptait pas ce compromis.

Un jour cependant, les Rouges eurent l’intuition de la présence de ce Supérieur, mais ne firent pas le rapprochement entre lui et le menuisier. Les jours s’écoulèrent encore. Le père Amado finit même par penser que le danger s’était éloigné : chaque jour, il téléphonait aux Sœurs pour leur demander des nouvelles, beaucoup de gens venaient se confesser, en particulier les Religieuses, le Père allait célébrer ; le 15 août, il célébra même avec une certaine solennité, et prononça l’homélie.

Les Rouges en eurent vent ; ils vinrent enquêter sur ce curé insolent. Les Religieuses firent les étonnées ; ils répondirent : Si, il y a quelqu’un qui a célébré, en bleu de travail et avec un pistolet. On fit un peu plus attention les jours suivants.

Le 13 octobre, deux Religieuses vinrent voir le père Amado et le trouvèrent anxieux, contrairement à l’habitude. Un pressentiment l’avait envahi.

Il fut arrêté le 21 octobre 1936 ; le «tribunal» l’accusa formellement d’avoir célébré le 15 août ; il était curé, et donc souverainement rebelle. Le prêtre ne discuta pas.

On le mit en prison le 22, en réalité dans l’église des Jésuites, réquisitionnée pour abriter quelque trois-cents personnes. Tous se confessaient, puis le père Amado invita ses compagnons à prier le chapelet.

Ensuite, on s’allongea sur les matelas à terre ; un prisonnier proposa le sien au Père, qui n’en avait pas : il s’endormit profondément. La nuit du 23 au 24, les prisonniers furent tirés du sommeil par des hurlements qui ordonnaient de se lever. 

Il y eut des personnes vraiment remises en liberté, contre toute attente. Puis quatorze noms furent annoncés, pour «libérer» autant de prisonniers. Le père Amado dit à l’autre Père présent : Au revoir dans l’éternité ! et l’on partit pour le cimetière ; le père Amado se laissa dire : Tu parles d’une liberté !

Un autre prisonnier lui donna son manteau ; le Père remercia et dit au Confrère : Si je ne reviens pas, achète-lui un manteau !

Montrant le Frère Jiménez, le père Amado dit aux Rouges : Tuez-moi, moi, mais laissez tranquille ce pauvre vieux, qui n’a rien à voir. C’est seulement un de nos élèves.

Il ne faisait pas encore jour. Parvenus au cimetière, les miliciens firent descendre le père Amado, condamné à mort pour le grave délit d’être prêtre.

Le père Amado leur dit : Tuez-moi le plus vite possible, ne me martyrisez pas. Que Dieu vous pardonne, comme je vous pardonne moi aussi.

Il reçut une première balle qui lui traversa l’avant-bras et lui rentra dans le crâne, au niveau du front. Puis un coup de feu à le tempe.

Le père Amado avait trente-trois ans, ce 24 octobre 1936.

De pieuses femmes vinrent avec des tissus pour les imbiber du sang du Martyr, qui fut béatifié en 2013.

 
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