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14 octobre 2014 2 14 /10 /octobre /2014 23:00

Francesc Mitjá Mitjá

1874-1936

 

Francesc vit le jour le 26 juin 1874 à Arbucias (Gerona, Espagne), de parents inconnus. Ce lui fut une épreuve toute sa vie.

Il entra au séminaire de Gerona, mais c’est la vie conventuelle qui l’attirait.

Entré dans l’Ordre des Mercédaires à San Ramón, il fit à El Olivar le noviciat, reçut l’habit en 1909 et professa en 1910. 

Ses supérieurs obtinrent pour ce saint homme une dispense, car en principe l’accident de sa naissance l’excluait de la vie religieuse et du sacerdoce.

En 1911, on l’envoya à Lleida pour les études.

Celles-ci se déroulaient sans aucune difficulté, ses résultats étaient excellents : Francesc était passé maître en latin et en grec, en français, en espagnol et en catalan, il écrivait des poèmes (y compris en latin) ; il enseignait aussi bien la grammaire que l’arithmétique… mais voilà qu’on lui trouva un défaut aux yeux, suffisant pour lui demander de bien vouloir renoncer au sacerdoce.

Ce qui nous interpelle ici et semble assez mystérieux, c’est de comprendre comment un homme si cultivé qui pouvait enseigner, ne voyait pas suffisamment pour lire son bréviaire ou le missel de l’autel.

Le fait est que l’épreuve fut terriblement douloureuse pour Francesc. Il s’abandonna silencieusement à la Providence et renonça. Il serait Frère convers et enseignant. Ses élèves l’apprécièrent à tous les niveaux et partout, à Lleida, San Ramón, Barcelone…

Quand la guerre civile se déclencha, il n’avait pas peur et disait ingénûment : On ne me fera rien, à moi. J’irai mendier, et quand la guerre sera finie, j’aurai une très longue barbe, je reviendrai ici, on ne me reconnaîtra pas. 

Contraint d’abandonner le couvent en juillet 1936, il trouva refuge une quinzaine de jours chez des amis, que les miliciens menacèrent s’ils ne mettaient pas le Religieux à la porte ; ils le conduisirent chez d’autres amis, puis Francesc vagabonda par la montagne, tendant la main pour avoir quelques sous. Torà, Selles, Su, Matamargó : à chacune de ses haltes, il trouvait une bonne famille accueillante qui le cachait une nuit ou deux, tandis qu’il «payait» sa pension en rendant des services divers, faisant du catéchisme aux enfants, travaillant aux champs…

On arriva ainsi peu à peu à la mi-octobre (à moins que ce fût même en décembre). Francesc venait de sortir de chez ses hôtes et fut arrêté par une patrouille. On le fouilla, mais le chef le laissa aller. Le Frère retourna chez ses amis, qui l’installèrent dans une cabane à quelques centaines de mètres : le matin suivant, on entendit des coups de feu… 

Peu après, attiré par des aboiements, quelqu’un trouva le cadavre du Frère, en grande partie déjà déchiqueté et dévoré ; on reconnut le Frère Francesc. De la configuration des lieux, on déduisit qu’après l’avoir abattu sur une petite hauteur, les miliciens avaient jeté le Frère une trentaine de mètres plus bas, mais que, encore vivant, le pauvre Martyr s’était traîné sur une vingtaine de mètres avant d’expirer.

Les chiens lui avaient dévoré le cerveau et une partie de jambe. 

Un autre témoin aurait plutôt affirmé qu’il avait retrouvé le cadavre dans un ruisseau, dans un état avancé de décomposition : il s’agissait peut-être de quelqu’un d’autre.

On trouva près du Frère quelques pièces de monnaie, qu’on offrit pour célébrer une Messe. Mais il fallut encore attendre pour déplacer et enterrer cette dépouille ; quand ce fut possible, il ne restait que la tête.

Même si l’on trouve aussi le mois de janvier 1937 comme période de cette mort glorieuse, pour le moment, on trouvera le dies natalis de Frère Francesc au 15 octobre, en attente de plus amples lumières.

Il fut béatifié en 2013.

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