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28 avril 2015 2 28 /04 /avril /2015 23:00

Hugues de Cluny

1024-1109

 

Hugues vit le jour le 13 mai 1024 à Semur-en-Brionnais (Saône-et-Loire), de Dalmace, comte de Semur.

A l’équitation et à la chasse, il préférait l’étude et obtint d’aller auprès de son grand-oncle, Hugues lui aussi, évêque d’Auxerre.

A quinze ans, sans repasser chez lui pour éviter un orage paternel, il se rendit directement à l’abbaye de Cluny, où l’abbé Odilon (v. 1er janvier) le reçut au noviciat ; il fit la profession en 1039, fut ordonné prêtre en 1044 (à vingt ans) et fut nommé grand-prieur en 1048.

Les trois dernières années de sa vie, Odilon l’associa intimement au gouvernement de l’abbaye, de sorte qu’Hugues fut très connu et apprécié autant des moines que des personnalités extérieures au monastère. La dernière année de sa vie, Odilon confia l’abbaye à Hugues et partit à Rome, où il espérait mourir près du tombeau des Apôtres, mais il en revint revigoré, et mourut le 1er janvier 1049, sans avoir revu Hugues, qui était en mission auprès de l’empereur.

A l’unanimité les moines élurent Hugues pour succéder à Odilon. Pendant les soixante années de son abbatiat, Hugues fut comme la référence des moines, des papes, des évêques ; il participa à de nombreux conciles. 

En 1054, le père du jeune abbé fut assassiné par son gendre, Robert le Vieux, duc de Bourgogne ; Hugues s’imposa des austérités pour l’expiation de ce crime et sa mère se retira au couvent de Marcigny, où sa fille Hermengarde fut la première prieure et que Hugues dirigea ensuite de façon magistrale. Onze ans plus tard, lors d’un concile à Autun, il réussit à amener ce Robert, repentant, devant les pères conciliaires pour lui faire promettre désormais de laisser l’Eglise en paix.

Il eut de précieuses et profondes amitiés avec d’importantes personnalités : Bruno de Toul, futur pape Léon IX ; Federico, abbé du Mont-Cassin et futur pape Etienne X ; Hildebrand, futur pape Grégoire VII ; saint Pietro Damiano (v. 23 février) ; saint Anselme de Canterbury (v. 21 avril) ; deux moines de Cluny devinrent papes : Urbain II et Pascal II.

Hugues fut appelé à être le parrain du jeune prince impérial Henri, le triste Henri IV, qui s’attira l’excommunication ; ce fut Hugues qui intervint et poussera l’empereur à «se rendre à Canossa» aux pieds du pape (1077).

Hugues participa aux conciles de Reims (1049), Rome (1050), Tours (1050), Avignon, Vienne, Toulouse (pour faire appliquer les décrets du concile romain contre la simonie et l’incontinence des clercs), Rome (1063),  Chalon-sur-Saône (1064), Autun (1065), Lyon (1080), Clermont (1095, pour lancer la 1e croisade).

Il ne faut cependant pas croire que l’abbé Hugues passait son temps hors de son monastère. Il dut voyager beaucoup, certes, mais la vie monastique passait toujours au premier plan. Il sut veiller de façon paternelle et fraternelle sur les trois cents moines qui y vivaient. Voici ce qu’en écrivit Pietro Damiano après y avoir séjourné quelque temps :

A Cluny, comme dans la primitive Eglise, la charité règne, la joie spirituelle déborde, la paix est le bien commun, la patience fait tout accepter, la longanimité tout supporte. Espérance vaillante, foi solide, charité sans tache s’allient à l’humble obéissance qui lave les péchés,  l’observance de lois vraiment monastiques.

Cluny sera la plus grande construction en Europe au 13e siècle et l’église sera la plus grande église de la Chrétienté entière jusqu’au 16e siècle. Plus de mille monastères en France, en Italie, en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, dépendaient de cette abbaye. La première fondation de Cluny fut La Charité-sur-Loire (1056).

Hugues posséda la vertu de prudence de façon vraiment exceptionnelle, mais il fut aussi favorisé de grâces extraordinaires. 

Retiré un jour dans une cellule, il s’y était assoupi lorsqu’un orage effroyable se déchaîna. La foudre tomba et mit le feu à l’édifice ; tous accoururent pour éteindre l’incendie et trouvèrent l’abbé tranquillement endormi dans la cellule, que le feu avait épargné.

En 1109, il y eut une famine. Les moines donnèrent tant qu’ils en eurent du grain aux affamés. Averti, Hugues écrivit de Marcigny où il se trouvait, une lettre aux saints Apôtres Pierre et Paul, patrons de Cluny, priant le messager d’aller la déposer immédiatement à l’autel majeur de l’abbaye : en peu de temps, arrivèrent des dons qui suffirent à la consommation de l’abbaye pour toute l’année.

Le jour des Rameaux de 1109, un bon paysan demanda à parler d’urgence à Hugues : un vieillard lui était apparu et l’avait chargé d’annoncer à Hugues sa mort prochaine. Etait-ce saint Joseph, ou saint Benoît ? Le fait est que le saint abbé crut. Le jour du Jeudi Saint, les forces lui manquèrent au moment du lavement des pieds et il dut se retirer ; le Vendredi Saint, il fut sans force ; le Samedi Saint, il put assister à la bénédiction du cierge pascal ; au soir de Pâques, il faiblit encore ; le mardi de Pâques, il reçut les derniers Sacrements et donna à chaque moine le baiser de paix ; le mercredi, il fut porté à sa demande dans l’église, sur la cendre et le cilice, et il expira, le 29 avril 1109.

On dit que de Pavie ou de Cantorbury, on fut mystérieusement averti de sa mort.

En 1120, le pape bourguignon Callixte II ordonna de solenniser le culte rendu à Hugues. Cette disposition peut être assimilée à une canonisation, d’ailleurs justifiée par de nombreux miracles.

Ajoutons que, pendant longtemps, le corps du saint Abbé fut conservé à Cluny. Quand cette abbaye fut saccagée par les Huguenots en 1562, on put sauver ce précieux trésor au château de Lourdon ; malheureusement le château fut à son tour la proie des flammes et les reliques furent dispersées au vent. On ne put en sauver qu’un os de la jambe.

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