Joana de Portugal
1452-1490
Joana naquit le 6 février 1452 à Lisbonne (Portugal) du roi Alfonso V et d’Isabel de Coimbra.
Son frère étant mort prématurément, elle devenait l’héritière du trône, malgré son sexe féminin, et reçut le titre de Princesse de Portugal, qu’on ne lui retira jamais, même quand naquit son jeune frère, le futur roi João II de Portugal, qui fut alors l’héritier royal.
Quand Alfonso V partit en 1471 dans une expédition militaire à Tanger, c’est elle qui exerça la régence du royaume portugais.
Elle refusa toutes les propositions de mariage qu’on lui fit, parmi lesquelles celle du roi de France Charles VII (qui avait dix-huit ans de moins qu’elle), ou celle du roi d’Angleterre Richard III, veuf et de huit mois plus jeune qu’elle : elle sut par inspiration céleste que ce dernier mourrait bientôt à la guerre ; son père finit par céder, à condition que le frère de Joana fût d’accord lui aussi, mais celui-ci refusa.
Joana désirait intimement embrasser la vie conventuelle ; déjà à la cour, elle vivait dans la pensée continuelle des souffrances du Christ, dissimulant sous ses vêtements de cour les instruments de ses austérités, et passant de longues heures en prière pendant la nuit ; seules quelques dames de sa suite connaissaient ses habitudes.
Malgré l’attitude de son frère, elle commença à se détacher de la vie de la cour, distribuant ses propres biens, et allant habiter chez les Bernardines d’Ordivellas.
En 1475, elle finit par entrer au couvent des Dominicaines de Aveiro ; la famille s’opposait toujours à ce qu’elle fît les vœux et qu’elle renonçât à ses propriétés, mais Joana vécut comme une simple Religieuse, assumant les plus humbles tâches, dans une continuelle pénitence pour la conversion des pécheurs, priant et consacrant ses ressources pour le rachat des captifs d’Afrique. Par ailleurs, elle soutint son frère João tant qu’il fut sur le trône.
Ses derniers jours furent affligés par une fièvre très pénible qu’elle supporta avec une invincible patience. Il se peut qu’elle eût été empoisonnée lors d’un déplacement à la cour, par une femme d’Aveiro à laquelle Joana avait reproché sa vie scandaleuse.
Elle s’éteignit le 12 mai 1490 et fut béatifiée en 1693.
La ville d’Aveiro l’a proclamée sa patronne céleste.
Joana n’est pas restée dans les lignes du Martyrologe.