Otto de Freising
1112-1158
Otto naquit vers 1112, probablement à Klosterneuburg (Vienne, Autriche), cinquième des dix-huit enfants de Leopold III d’Autriche (v. 15 novembre) et Agnes de Waiblingen, fille de l’empereur Heinrich IV.
Parmi ses frères et sœurs, se trouve Konrad, qui fut archevêque de Salzburg.
Otto reçut sa première formation dans l’école du chapitre de Klosterneuburg, fondé par son père et dont il devint le prévôt.
En 1126, il alla étudier à la Sorbonne de Paris, où il rencontra entre autres Abélard, Hugo de Saint-Victor, Gilbert de la Porrée.
En 1132, il entra chez les Cisterciens, à Morimond (Champagne) avec quinze compagnons et, six ans plus tard, l’année de son ordination sacerdotale, fut déjà élu abbé du monastère : il n’avait que vingt-six ans. Mais il n’exerça pas longtemps cette charge, car aussitôt après il fut nommé évêque de Freising. Il allait désormais consacrer toute sa personne au renouvellement et au développement spirituel de son diocèse.
Ses préoccupations allèrent aux monastères : les Prémontrés de Schäftlarn, les Augustins de Schlehdorf, l’école cathédrale et la cathédrale elle-même de Freising. Il fonda les couvents de Schliersee (Chanoines) et Neustift (Prémontrés), mais, ce qui est étonnant, pas de maisons cisterciennes.
Dans le domaine des inverstitures, il put profiter fort heureusement de ses liens parentaux avec l’Empire, pour sortir des conflits avec les maisons princières et restaurer la liberté de l’Eglise.
Sur l’appel de Bernard de Clairvaux (v. 20 août), il participa à la deuxième Croisade, à la fin de laquelle il ne put rentrer avec quelques compagnons qu’au prix de grandes difficultés.
Par ailleurs, on a pu écrire que Bernard de Clairvaux et Otto furent toute leur vie comme étrangers l’un à l’autre, Otto étant trop absorbé par son diocèse et les événements de l’empire. S’ils ne se connurent pas personnellement, ils furent certainement en communauté spirituelle, car l’idéal d’Otto était la mesure, la prudence.
Il fit trois fois le voyage à Rome, et s’impliqua personnellement pour un arrangement entre Friedrich Barbarossa et le pape, et fut présent à la diète de Besançon (1157).
Par sa famille et sa position, Otto se révéla un des premiers historiographes du Moyen-Age. Il a laissé huit volumes d’une Histoire des Deux Cités, dans laquelle il reprend les idées de saint Augustin sur les Deux Cités, en les appliquant aux développements de l’Eglise et de l’Empire. Il travailla en outre à une Chronique de l’Empereur Friedrich, en deux volumes, qu’il chargea son disciple Rahewin de poursuivre. Ses ouvrages contiennent des détails de premier intérêt sur des ambassades arméniennes, musulmanes ou perses.
En 1157, Otto fut chargé par l’empereur Barbarossa de conduire ses affaires, charge éminemment importante qui pouvait amener l’empereur à une meilleure politique, mais Otto n’eut guère le temps d’organiser son travail : en se rendant au chapitre général de Cîteaux, il mourut dans le monastère où il avait commencé son noviciat, à Morimond, le 22 septembre 1158.
L’Ordre cistercien a très vite honoré Otto comme bienheureux ; le Martyrologe le mentionne au 22 septembre.