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22 octobre 2015 4 22 /10 /octobre /2015 23:00

Giovanni Bono

1168-1249

 

Il ne s’agit pas ici de saint Giovanni il Buono, évêque au 7e siècle à Milan et à Gênes.

Notre Giovanni était de Mantoue, où il était né vers 1168.

Son père mourut quand il était adolescent, et le garçon quitta alors sa mère et sa ville pour girovaguer d’une ville à l’autre en faisant ce qu’on appellerait aujourd’hui «l’intermittent du spectacle», ce à quoi il ajoutait quelques autres péchés de jeunesse.

Sa pieuse mère, nouvelle sainte Monique (v. 27 août), priait ardemment pour lui ; Giovanni tomba gravement malade. Songeant à sa mort, il se repentit et alla trouver l’évêque de Mantoue, qui lui conseilla un genre de vie érémitique, pour faire pénitence.

Giovanni avait environ quarante ans. Il obéit humblement au pasteur et se retira près de Cesena.

Au bout de plusieurs années, la sainteté de son comportement fut connu, des disciples affluèrent, qui voulaient rester sous sa direction, et qui purent rédiger des témoignages sur leur maître.

Giovanni s’imposait des austérités effrayantes : il habitait une cellule adossée à l’église, mais séparée de l’habitation des frères. Elle avait trois fenêtres, l’une s’ouvrant sur l’église, une autre sur l’extérieur par où on lui passait sa nourriture (on verra plus loin en quoi elle consistait) ; par la dernière entrait la lumière. Au mur un bénitier, un crucifix et une image de la Vierge devant lesquels il priait si souvent que ses genoux avaient laissé leur empreinte. Il n’y avait ni siège, ni paillasse, seulement une planche sur laquelle il dormait sans couverture. Jugeant sans doute cette couchette trop confortable, il s’était fait un lit de feuilles de houx, puis il creusa un trou qu’il remplit de piquants où il se mettait la tête en bas pour réciter deux cents Pater. 

Et voici son régime. Il mangeait seul dans sa cellule, jeûnant continuellement, se contentant pour une semaine de ce qu’on donnait aux frères à un repas ; son menu de carême était organisé une fois pour toutes : le premier jour, un morceau de pain de la dimension d’une hostie ; le deuxième jour, quatre tiges de persil frites dans l’huile ; le troisième jour : sept fèves cuites ; le quatrième jour : comme le premier, et ainsi de suite. A la fin de sa vie, il se contenta pour tout le carême d’un pain qu’il mangeait en bouchées minuscules. 

Il portait une tunique grise très légère serrée par une ceinture, même en hiver où il ne se chauffait pas ; toujours pieds nus dans sa cellule, il mettait des sabots de bois pour sortir.

Un tel régime ne l’empêchait pas d’être malade ; il acceptait alors difficilement de manger un œuf ou quelque nourriture un peu substantielle, et refusa toujours de recevoir la visite d’un médecin.

La culture de Giovanni était quasi nulle ; il savait par cœur le Pater, le Credo, le psaume 50 Miserere ainsi que quelques autres et quelques prières brèves. Cela lui suffisait pour s’entretenir en oraison. Il ne se joignait pas au chœur pour l’office, qu’il écoutait de sa cellule, et n’en sortait que pour assister à la Messe chaque jour, ainsi qu’aux vêpres des dimanches et fêtes.

Ainsi reclus, Giovanni ne prétendait pas multiplier les contacts personnels, mais fut tout de même bien étonné de voir le nombre de ses disciples s’accroître au point qu’il dut fonder de nouveaux couvents : Bertinoro, Mantoue, Venise, Bologne, Parme, Ferrare, Faenza, Rimini et d’autres encore !

La règle qu’on y pratiquait était celle de saint Augustin (v. 28 août), de sorte que l’Ordre des Ermites les assimilerait sans difficulté, en 1256.

La fidélité de Giovanni à la foi catholique et au siège apostolique ne fut jamais ébranlée par les courants de pensée qui en ce début du 13e siècle étaient si violents en Italie. Il ramena de nombreux patarins à l’obéissance. Sa sainteté était le meilleur démenti que l’on pouvait donner à leurs dirigeants qui reprochaient à l’Eglise sa richesse et le manque d’austérité de bien des clercs.

Giovanni, lui, annonça qu’il mourrait là où il était né, et mourut effectivement à Mantoue, le 23 octobre 1249.

De nombreux miracles attestèrent sa sainteté, les procès-verbaux furent dressés, mais n’aboutirent pas à une béatification proprement dite. 

Deux siècles après sa mort, on retrouva son corps intact et son culte fut autorisé (1483). En 1672, son nom fut inséré dans le Martyrologe, qui le mentionne aujourd’hui au 23 octobre.

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