Antonio Baldinucci
1665-1717
Antonio naquit le 13 juin 1665 à Florence, cinquième fils de Filippo et Caterina Scolari, de très bons parents, et illustres : Filippo appartenait à l’Accademia della Crusca (notre Académie Française). Antonio qualifia lui-même sa pieuse mère de petite sainte.
Il reçut au baptême le nom du Saint du jour, Antonio de Padoue ; Filippo en aurait d’ailleurs reçu une grâce particulière de guérison.
Le frère aîné d’Antonio devint prêtre dominicain ; le quatrième, prêtre diocésain. Antoine entra chez les Jésuites, qui lui semblèrent les plus indiqués pour le salut des âmes.
Ses bonnes qualités le firent admettre à seize ans au noviciat. Il étudia à Rome et exprima son désir de partir aux missions lointaines, en Inde ou au Japon.
En attendant, on le faisait déjà prêcher sur les places de Rome, avant même sa profession solennelle.
Malheureusement, il n’avait pas une santé solide, et ses missions lointaines furent en réalité l’Italie centrale.
En 1692, malade, il fut soigné au tabac chiqué et fumé, remède efficace pour l’époque, et qui ne contenait pas les substances nocives qu’on lui a ajoutées par la suite.
Antonio était un actif : il pouvait parcourir ses soixante-dix kilomètres chaque jour. A peine remis, il parcourut les campagnes de la zone de Frascati (environs de Rome) et combla son auditoire de sa méthode énergique : pieds nus, flagellation sur les épaules découvertes, catéchismes, conférences, processions (parfois trois par jour), chaînes au pieds, corde au cou… Tout cela ne manquait pas de frapper les gens, qu’il réveilla de la torpeur spirituelle.
Lors d’une mission en 1708, il se sentit près de la mort, assailli de douleurs si graves qu’il (lui) fallut en deux jours prendre les saints sacrements de viatique et d’extrême onction. Et comme pour tout (il était) rapide, le cinquième jour (il se trouvait) libre pour recommencer les fonctions interrompues.
Une autre fois, l’hiver 1709, il fallit rester comme congelé sur la route. Là encore, il retrouva des forces.
Exténué de ses longues péripéties, il s’éteignit à Pofi le 7 novembre 1717. Ses dernières paroles furent : Paradis, ô Paradis, ô belle patrie (d’un chant populaire).
Il fut béatifié en 1893.