Filippa Mareri
1190-1236
Filippa naquit à Mareri (Borgo San Pietro, Rieti (Latium, Italie C), dans une famille noble et riche. Elle eut deux frères, Gentile et Tommaso.
La petite fille avait une intelligence vive : elle étudia le latin avec facilité et plaisir, et pouvait lire l’Ecriture dans le texte, heureuse ensuite de s’exercer à appliquer ce qu’elle y avait appris.
Elle y fut vivement encouragée encore par Francesco d’Assise (v. 4 octobre), qui fut reçu par ses parents ; désormais sa décision était prise et, lorsque les parents lui parlèrent d’un heureux parti, elle répondit qu’elle n’avait d’autre époux que Jésus-Christ.
Les tentatives de la faire désister, en particulier par son frère Tommaso, ne firent que confirmer sa volonté : elle se coupa les cheveux, s’habilla pauvrement et s’en alla avec quelques autres personnes sur la proche montagne de Mareri, pour y mener la vie érémitique, en attendant de connaître mieux la volonté de Dieu. De 1225 à 1228, elles vécurent dans ce qu’on appelle encore aujourd’hui la Grotte de sainte Filippa.
Or, Tommaso regretta son attitude et vint spontanément demander pardon à sa sœur. Il lui proposa une église dont il avait le bénéfice et s’engagea à faire remettre en état un monastère abandonné. Filippa y vit le doigt de la Providence.
Elle songea immédiatement à la règle franciscaine et le couvent se développa assez rapidement. Elle en devint la première abbesse. Leur aumônier fut le bienheureux Ruggero de Todi (v. 5 janvier), par volonté de Francesco d’Assise lui-même.
Les Clarisses s’occupaient à louer le Créateur, à étudier l’Ecriture, et à confectionner des remèdes pour les malades.
Sévère pour elle, compatissante pour les autres, Filippa considéra toujours comme une faveur du ciel les douleurs dont elle fut accablée. Dieu accorda à ses prières le retour de plus d’un pécheur.
Avertie du jour de son rendez-vous avec l’Eternité, elle l’annonça trois jours avant aux Clarisses et expira doucement, le 16 février 1236, son dies natalis.
Le culte envers Filippa commença immédiatement. Filippa fut ainsi la première Clarisse honorée d’un culte public, étant morte une vingtaine d’années avant Chiara d’Assise (v. 11 août). En 1247, le pape nommait déjà sainte Filippa, de même que récemment Benoît XVI en 2007, tandis que le Martyrologe la considère bienheureuse.