Nicola Paglia
1197-1256
Nicola était né en 1197 à Giovinazzo (Bari, Italie S) de Biagio et Caterina, des parents nobles et bons chrétiens, quoique cette appartenance ait été parfois contestée. Il eut deux sœurs : Colletta et Angelica.
Disons tout de suite que le vrai prénom de Nicola était sans doute Nicolò.
Il était encore petit quand un ange vint lui enjoindre de ne jamais manger de viande pour s’habituer à l’abstinence perpétuelle qu’on observait dans l’Ordre où il serait entré plus tard.
Venu à Bologne (ou à Padoue) pour ses études, il y entendit prêcher Domingo de Guzmán (v. 6 août). Sans attendre, il se présenta au saint Fondateur au pied de la chaire et lui demanda l’habit. Domingo eut l’inspiration d’accepter immédiatement ce nouveau fils, en qui il vit les excellentes dispositions. C’était vers 1220.
Nicola fit le noviciat à Canusia. Durant cette période se produisit un des (premiers) miracles de Nicola : il se promenait avec des confrères et rencontra une brave femme dont un bras était paralysé. Nicola lui adressa la parole gentiment (et en fut blâmé par les confrères, car «un novice n’a pas le droit de parler à une personne laïque», mais Nicola répliqua qu’il le faisait par charité) ; il dit à la femme : Confiance, Dieu peut te guérir ! et la femme : Oui, je le crois, qu’Il peut me guérir. Et Nicola : Ta foi te vaudra la guérison, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. La femme s’en alla, guérie sur le champ.
Après son noviciat, Nicola fut choisi comme compagnon de ses missions par Domingo. Il apprit donc de Domingo lui-même l’art de prêcher et de toucher le cœur des fidèles. Domingo appréciait particulièrement la candeur d’âme de Nicola.
Il prêcha en beaucoup de villes d’Italie, attirant les pécheurs à la conversion, suscitant beaucoup de vocations, et complétant ce travail apostolique par des miracles éclatants, par exemple la résurrection d’un bébé tombé dans un puits.
En 1224, il fonda le couvent de Trani.
Nommé en 1229 provincial pour tout le sud de l’Italie, il fonda d’autres couvents encore. On lui attribua, mais pas toujours avec documentation précise, ceux de Brindes, Matera et Lucera, Arezzo, Orvieto.
Il existe une correspondance entre Nicola et le successeur immédiat de s.Domingo, Jordan de Saxe (v. 13 février).
En 1231, le pape le chargea, avec deux autres Frères, de visiter et réformer une abbaye à Sienne tant en la personne de son chef que de ses membres. Il qualifiait ces trois Dominicains dignes d’estime pour leur vie honnête, leur science et leur prudence.
En 1233, Nicola fonda le couvent de Pérouse, avec un de ses jeunes convertis, Cristiano de Pérouse, sur mandat de Jordan de Saxe.
Cette même année, Nicola participa à la translation du corps de s.Domingo à Rieti en vue de sa canonisation, en 1234.
Toujours en 1234, le pape Grégoire IX le chargea de prêcher la croisade.
Nicola insistait auprès des Religieux sur la nécessité de la charité fraternelle et leur raconta que, peu de temps auparavant, lui était apparu l’un d’eux, qui était mort récemment ; il lui demandait pardon de l’avoir offensé ; Nicola, humblement, lui répondit qu’il fallait demander pardon à Dieu, pas à lui, mais il lui répondit que le Seigneur exigeait cette réparation pour obtenir miséricorde et ajoutait : Tu vois, frère Nicoló, comme c’est grave et dangereux d’offenser son prochain, et encore plus de ne pas le consoler après l’avoir offensé.
On n’a pas de documentation sur les vingt années 1235-1255, concernant Nicola. En 1255, il fut à nouveau élu provincial, mais il n’acheva pas ce mandat. C’est probablement durant ces quelques mois qu’il organisa dans ses couvents l’étude de l’Ecriture Sainte et l’établissement d’une Concordance biblique, mettant en parallèle les passages de l’Ecriture concernant un même sujet.
Après plus de quarante années de cette intense activité apostolique, Nicola se retira dans le couvent de Pérouse. Il eut encore une apparition, d’un ancien ami dominicain nommé Raone Romano, qui lui annonça de la part de Notre-Dame, sa mort prochaine.
Il mourut un jour de février 1256, le 16 d’après le Martyrologe Romain (le 11 février 1265, d’après une ancienne chronique).
Parmi les miracles qu’on lui attribua ensuite, fut celui d’une petite fille tombée d’une hauteur de plusieurs mètres sur des pierres et des bûches de bois ; le papa la confia sur le champ à Nicola : l’enfant se réveilla et se mit à jouer du clavecin. Il y eut aussi le cas d’un enfant mort-né qui, consacré à Nicola, reprit vie et vécut longtemps.
Le culte de Nicola fut confirmé en 1828.