Cunégonde de Luxembourg
975-1033
Cunégonde était le sixième enfant de Sigefroid de Luxembourg et Hedwige. Elle naquit vers 975 à Wettenberg (Hesse, Allemagne C).
La sainte éducation qu’elle reçut de ses parents lui inspira de se consacrer à la Vierge Marie dès l’enfance et à lui promettre de conserver intacte sa virginité.
Quand ses parents, selon une coutume de l’époque, la promirent en mariage au duc de Bavière, Henri (qui devait devenir l’empereur Henri II le Saint ou le Boîteux, v. 13 juillet), Cunégonde leur obéit, mais fit part à son fiancé de son vœu de jeunesse, à quoi le duc répondit par une semblable décision.
Henri et Cunégonde furent sacrés en 1002, et couronnés à Rome en 1014.
On a parfois avancé que cette sainte chasteté cachait une stérilité ; c’est une hypothèse propre à l’époque contemporaine, mais qui n’a pas été envisagée ni affirmée pendant les mille ans précédents. En revanche, les anecdotes suivantes confirment la réalité.
Le diable en effet, toujours prêt à diviser et à brouiller, fit suggérer à Henri par quelque mauvais sujet, que l’impératrice aurait été infidèle. Cunégonde alors alla marcher pieds-nus sur des barres de fer rougies au feu, dont elle ne subit aucune brûlure. En outre, à sa mort, Henri s’adressa à ses parents et aux grands du royaume, leur disant de Cunégonde : Vous me l’avez donnée vierge, vierge je vous la rends.
Cunégonde fonda un monastère de Bénédictins près de Bamberg, et un de Bénédictines à Kaufungen. Elle avait fait le vœu de faire construire ce dernier si elle guérissait d’une grave maladie.
En 1025, un an après la mort d’Henri, on procéda à la dédicace du monastère de Kaufungen, en présence de Cunégonde, des grands et de nombreux prélats. Après la proclamation de l’évangile, Cunégonde quitta son habit solennel d’impératrice et revêtit une simple tunique brune qu’elle s’était cousue et se fit couper les cheveux. Elle allait alors terminer ses jours dans ce monastère, humble parmi les moniales, qu’elle servait avec amour.
Cunégonde accomplit des miracles dans sa vie ; l’un d’eux se produisit à Kaufungen. Cunégonde était couchée sur sa paillasse recouverte d’un cilice, qui lui servait de couche. Une religieuse lui lisait l’Ecriture (qu’elle devait lui traduire, car elle ne savait pas le latin), mais s’assoupit et laissa tomber la chandelle ; le feu prit et aurait pu asphyxier l’impératrice qui, d’un signe de croix, éteignit l’incendie.
Elle perdit peu à peu toutes ses forces et comprit qu’on lui préparait des funérailles à hauteur de son rang politique. Elle protesta que ce n’était pas digne d’une épouse du Christ.
Cunégonde mourut à Kaufungen le 3 mars 1033 (ou 1039) ; d’autres miracles se vérifièrent après sa mort et elle fut canonisée en 1200.
Le Luxembourg l’a prise comme co-patronne, avec Notre-Dame et s. Willibrord (v. 7 novembre).
Le Martyrologe commémore sainte Cunégonde au 3 mars.