Simon Enpō
1580-1623
Il était né vers 1580 à Nozou dans le Fingo (Japon).
Il appartenait à une bonzerie dont le bonze principal se convertit ; il en suivit l’exemple, âgé alors de seize ans.
Deux ans plus tard, il était admis chez les Jésuites comme élève et catéchiste.
Exilé à Manille en 1614, il rentra l’année suivante et partagea dès lors la vie du Père Girolamo De Angelis (v. notice au même jour).
Quand le père Girolamo alla se présenter au gouverneur, Simon l’accompagna fidèlement.
Girolamo espérait, en se livrant spontanément, faire cesser les perquisitions ; mais quand le shogoun apprit qu’il y avait encore des prêtres dans sa ville, il entra dans une fureur extrême. Il condamna tous les hommes à la peine du feu et ordonna de maintenir en prison les femmes et les enfants jusqu’à la fin des enquêtes. Peu après, il fut rejoint par le père Francisco Gálvez (v. notice ce même jour).
En prison, Simon prêcha la foi chrétienne à tous les autres détenus qu’il y trouva ; il en convertit quarante, et en aurait converti encore davantage si sa prison s’était prolongée.
La sentence fut exécutée le 4 décembre 1623. Dans la prison, tous les chrétiens eurent les mains liées derrière le dos et on leur passa une corde au cou. Ce fut une longue et solennelle procession : d’abord le père Girolamo, puis Simon Enpō et quinze chrétiens, puis le père Gálvez et seize chrétiens, enfin un dernier prisonnier, Joannes Faramondo, qui marchait à pied parce qu’on l’avait déjà amputé des doigts des mains et des pieds et ne pouvait se tenir sur un cheval. Venaient ensuite les autres condamnés.
Francisco et Girolamo continuaient de prêcher durant le trajet. Ils furent conduits sur une hauteur entre Yédo et Méaco. On plaça les deux prêtres et Simon un peu à l’écart, mais de façon à bien leur faire voir le supplice des quarante-sept autres prisonniers, attachés à des poteaux et asphyxiés lentement par la fumée des flammes.
Vint le tour des deux prêtres et de Simon ; par raffinement de cruauté, on éloigna un peu les fagots embrasés, pour faire durer l’asphyxie.
Les trois Martyrs furent béatifiés en 1867. Le Martyrologe les commémore le 4 décembre.