Yrieix d’Attanum
511-591
Aredius, devenu Yrieix en français, naquit vers 511 à Augustoritum, ancêtre de l’actuelle Limoges. Ses parents appartenaient à la noblesse ; son père s’appelait Jocondus, et sa sainte mère Pelagia, qui était même inscrite autrefois le 26 août au Martyrologe. Yrieix avait aussi un frère, Renosinde.
Jeune homme, Yrieix se rendit à Trèves, à la cour du roi Théodebert, où l’évêque Nizier le remarqua et l’admit dans le clergé. C’est que des prodiges avaient déjà lieu, entre autres on vit quelque temps une colombe voltiger longuement au-dessus de la tête d’Yrieix, ce qui fut interprété comme la présence évidente du Saint-Esprit dans ce jeune clerc. Il fut bientôt ordonné prêtre.
Quand il apprit la mort de son père, Yrieix s’empressa de venir assister sa pieuse mère ; mais il refusa tout héritage et l’abandonna à la gestion de sa mère et de son frère. Seulement, il demandait à pouvoir bénéficier de quelques rentes pour l’édification de sanctuaires.
Il eut bientôt quelques compagnons, avec lesquels il édifia un monastère qui se situait à Attanum (à l’origine de l’actuelle St-Yrieix-la-Perche, Haute-Vienne). La Règle s’inspirait de plusieurs autres, de Jérôme, Pacôme, Cassien, Basile, Benoît, Césaire… Ce n’était pas un rassemblement hétéroclite, mais un choix judicieux, qui savait s’inspirer des meilleurs maîtres et adapter ces préceptes aux conditions particulières du nouveau monastère.
Yrieix préconisait la stabilité des moines dans leur maison, mais lui-même voyagea beaucoup, non pas par désir de voir du pays, mais pour s’enquérir des coutumes des autres, pour s’enrichir de quelque pèlerinage, et aussi pour prêcher… et faire des miracles. Il se trouva ainsi à Poitiers, auprès de s.Venantius Fortunatus et de sainte Radegonde (v. 14 décembre et 13 août), au tombeau de s.Martin de Tours (v. 11 novembre), à celui de s.Denys de Paris (v. 3 et 9 octobre), etc.
Les miracles opérés par Yrieix furent à ce point nombreux que son biographe et contemporain, s.Grégoire de Tours, qui le connut personnellement, affirme ne pouvoir les compter : il fit jaillir une source, cesser une pluie torrentielle, il délivra des posssédés…
En 584 mourut sa mère, Pelagia. Il continua encore ses pèlerinages.
Le dernier fut en 591, à Tours. Sentant sa fin prochaine, il revint en hâte à son monastère, rédigea son testament. Il fut pris de dysenterie pendant plusieurs jours et mourut le 25 août 591.
Au 10e siècle, le monastère d’Attanum devait passer à un chapitre de Chanoines Augustins, et donner naissance à une cité très active. Lors de la Révolution française, les Chanoines refusèrent la constitution civile du clergé et furent déportés aux pontons de Rochefort ; la communauté ne se reformera pas. Certains de ces prêtres furent béatifiés en 1995 (v. Raymond Petiniaud de Jourgnac, 26 juin ; Pierre-Yrieix Labrouhe de Laborderie, 1er juillet ; Barthélemy Jarrige de la Morelie de Biars, 13 juillet ; Jean-Baptiste de Bruxelles, 18 juillet) ; Jacques Lombardie, 22 juillet ; Marcel-Gaucher Labiche de Reignefort, 26 juillet ; Jean-François Jarrige de la Morelie de Breuil, 31 juillet ; Pierre Jarrige de la Morelie de Puyredon, 12 août ; Pierre Gabilhaud, 13 août ; Antoine Bannassat, 18 août ; Louis-Wulphy Huppy, 29 août ; Claude-Barnabé Laurent de Mascloux et François d’Oudinot de la Boissière, 7 septembre ; Joseph Marchandon, 22 septembre ; tous ces prêtres étaient du diocèse de Limoges, sans qu’on puisse affirmer avec certitude qu’ils étaient de ces Chanoines de Saint-Yrieix).
Saint Yrieix d’Attanum est commémoré le 25 août dans le Martyrologe Romain.