Simeon Salos
† 6e siècle
Simeon était d’Edesse (auj. Şanlıurfa, Turquie), où il apprit aussi le grec.
Orphelin de père, il vint un jour en pèlerinage à Jérusalem en compagnie de sa mère.
Il y rencontra un certain Iohannis, avec lequel il fit le pèlerinage en Terre Sainte ; tous deux demandèrent à entrer au monastère de Gerasimos, où les accueillit l’abbé Nikon.
Peu après tous deux se retirèrent non loin de là, dans le désert, pendant près de trente ans.
Simeon, divinement averti, se sépara de son cher ami, et s’en vint à Emèse (auj. Homs, Syrie).
Les habitants le virent dans un accoutrement souvent original, peut-être même grotesque et parfois aussi licencieux.
Ainsi, il traînait derrière lui une corde attachée à un chien crevé : on se moquait de lui, on lui envoyait des saletés, on le frappait…
Il trouva à travailler chez un commerçant, dont il distribua gratuitement toutes les denrées en une journée ; il renversa les étalages des pâtissiers ; un jour qu’on lui suggéra de prendre un bain, il se dépouilla entièrement et fila dans cet accoutrement…
Mais aussi il chassait les démons, convertissait des hérétiques, il multipliait le pain…
Le Carême, il jeûnait chaque jour, mais le Jeudi Saint, il mangeait du pain et du vin.
Il pressentit un prochain tremblement de terre : d’avance, il désigna des colonnes qui resteraient debout, d’autres qui seraient brisées, d’autres qui seraient seulement inclinées. Il en fut ainsi.
Simeon disparut pendant deux jours : on le retrouva mort dans sa hutte ; ce n’est qu’après sa mort que les habitants comprirent quel Saint ils avaient parmi eux. Quand on voulut retrouver son corps pour l’enterrer plus dignement, ce corps avait disparu, un peu comme Celui du Christ à la Résurrection.
Pourquoi Simeon se montrait ainsi ? Pour mériter les insultes de la même façon que Notre Seigneur fut insulté. Les fous du Christ sont assez fréquents en Orient, mais suffisamment encadrés pour qu’ils ne tombent pas dans des extravagances exagérées.
Saint Simeon Salos est commémoré le 21 juillet dans le Martyrologe Romain.