Demetrianos d’Antioche
200-260
On ne connaît pas la vie de Demetrianos jusqu’à son épiscopat à Antioche de Syrie, qui commença en 253.
Mais on déduit qu’il connut d’abord le mariage, puisque son fils, Domnus, devint évêque en 268 (voir plus bas). Demetrianos pouvait avoir alors une cinquantaine d’années.
Dans les premières années de son épiscopat, Demetrianos et d’autres évêques, prirent part à des discussions importantes à propos de la validité ou non du baptême conféré par des hérétiques, ainsi que de la réconciliation des apostats (les lapsi) au lendemain de la persécution de Dèce (250).
En 256, Antioche fut prise par les Perses, qui emmenèrent en ôtage la population «valide» ; Demetrianos faisait partie du lot.
Il fut assigné à la ville de Beth Lapat, au-delà du Tigre. Sapor rebaptisa cette ville Meilleure Antioche de Sapor (Gundishapur, act. en Iran), pour bien faire comprendre aux exilés qu’ils n’étaient plus chez eux. Ces déportés étaient pour la plupart chrétiens, de sorte que, le mal servant le bien, une forte colonie chrétienne s’établit alors au cœur de la Perse, dont sans doute Demetrianos s’occupa avec son zèle pastoral.
Demetrianos mourut là-bas en exil, vers 260, après sept ans d’épiscopat, dont quatre en déportation.
Mais à Antioche, on avait besoin d’un évêque, et l’on ne savait pas que Demetrianos venait de mourir. On ne l’apprit qu’en 261, lors de la seconde prise d’Antioche, toujours par les Perses. On réussit à nommer l’hérétique Paul de Samosate, qui fut cependant déposé en 268, et remplacé par Domnus, le fils de Demetrianos. Pour compléter l’histoire, disons que Paul résista encore quatre années sur place ; ce n’est qu’en 272 que les Romains, avec Aurélien, imposa Domnus.
Le Martyrologe Romain mentionne saint Demetrianos d’Antioche au 10 novembre.