Mariano Suárez Fernández
1910-1934
Mariano Suárez Fernández vit le jour le 8 octobre 1910, à El Entrego (San Andrés de Linares, Asturies, Espagne), aîné des cinq enfants de Ángel, contremaître dans les mines, et de Germana.
Mariano reçut au baptême les deux prénoms de Mariano Sergio ; il s’entendait très bien avec son frère Juan Ramón, et tous deux s’occupaient beaucoup de leur petite sœur Ángeles, qui boîtait : ils lui racontaient de belles histoires, l’emmenaient en promenade, jouaient ensemble. Les deux garçons étaient enfants de chœur.
Tous deux entrèrent aussi au Petit séminaire de Valdediós en 1924 ; au premier coup d’œil, ils furent tellement déçus, qu’ils songèrent à prendre la clef des champs, quittes à faire vingt-cinq kilomètres à pied. Mais le prêtre qui prêcha ce jour-là, commenta l’évangile où Notre-Seigneur rappelle qu’il ne faut pas regarder en arrière une fois qu’on a mis les mains sur la charrue ; le discours convainquit les deux garçons ; plus tard, quand la situation politique commença à se détériorer en 1931, leur père leur proposa de revenir à la maison, mais là encore ils restèrent fidèlement au séminaire.
Juan Ramón cependant dut interrompre sa formation à cause d’un problème aux poumons.
Mariano, s’il assimilait bien la philosophie, avait du mal avec le latin ou le grec, mais il lisait avec passion et, avec une volonté féroce, réussit à obtenir de bonnes notes.
En 1934, il fut ordonné Lecteur et commençait la quatrième année de théologie, mais son immolation dans le sacerdoce allait être anticipée.
Le 5 octobre, il y eut des émeutes entre les mineurs et les forces de l’ordre ; le 6 octobre, furent attaqués l’évêché et le Grand séminaire d’Oviedo ; les séminaristes s’enfuirent : Mariano et quelques autres, avec un prêtre, se cachèrent toute la nuit, priant et attendant ; même si certains avaient mis des habits civils, ils portaient presque tous la tonsure, de règle à cette époque pour les clercs. Le 7 octobre au matin, Gonzalo escalada un mur et chercha à rejoindre une rue pour voir si la situation s’était calmée, mais fut repéré et arrêté ; les hommes découvrirent les autres séminaristes et les firent sortir dans les rues, sous les insultes des passants.
On les aligna contre un mur pour les fusiller ; Mariano fut le troisième. Un seul fut épargné : il ne reçut pas le coup de grâce, car une femme fit remarquer qu’il ne portait pas (encore) la tonsure.
Mariano mourut à Oviedo le 7 octobre 1934, veille de son vingt-quatrième anniversaire.
Il fut reconnu martyr en 2018 et béatifié en 2019.
Il sera commémoré le 7 octobre dans le Martyrologe Romain.