Yi Yun-il Ioannes
(Yi Yun-il Yohan)
1812-1867
Ioannes était né en 1812 à Hongju (Ch’ungch’ŏng, Corée) ; on a trouvé aussi 1823 comme date de naissance, probablement une erreur.
Il vint s’installer à Mungyŏng (Kyŏngsang) et travailla comme cultivateur.
Il se maria et eut des enfants.
On le décrivait comme «grand, avec une longue barbe», ce qui lui donnait une allure prophétique. En réalité, il était très doux et très pieux.
Il avait hérité de sa famille une tradition de catholiques et de catéchistes, et faisait de son mieux pour conserver ces traditions.
Ce qu’on sait de son arrestation et de son martyre, nous vient du témoignage de son fils.
Le 6 décembre 1866, Ioannes était assis dans sa chambre et aperçut l’arrivée de la police. Il pouvait s’échapper, mais ne le fit pas.
Interrogé s’il connaissait des Catholiques, il dit qu’il l’était, mais qu’il n’en connaissait pas d’autres dans le voisinage.
La police arrêta ce jour-là trente personnes, dont huit de la parenté de Ioannes, qui furent mises en prison à Mungyŏng.
Le gouverneur étant absent, il n’y eut pas d’interrogatoire, mais Ioannes fut déjà torturé, tandis qu’on pillait toute sa propriété.
Trois jours après, on les envoya à la prison de Sangju, où Ioannes subit trois interrogatoires. A chaque fois, il répondit qu’il ne connaissait pas d’autres Catholiques, en dehors de ceux qu’on avait arrêtés.
Il y avait là en tout soixante-dix prisonniers catholiques. On les divisa en trois groupes : l’un, pour ceux qui avaient des enfants et avaient apostasié ; le second, de vingt personnes, qui refusaient de renier Dieu ; le troisième, les responsables (catéchistes), dont Ioannes.
Les autorités de Seoul, consultées, ordonnèrent la condamnation à mort, le 4 janvier 1867.
L’exécution devait avoir lieu à Taegu (Kyŏngsang). Avant le départ, les prisonniers furent encore torturés. Ioannes, lui, était si joyeux, qu’il dit à ses enfants : Voilà que je vais devenir martyr. Vous, retournez à la maison, honorez le Bon Dieu, et quand vous serez grands, imitez-moi.
Comme précédemment, Ioannes continua d’encourager ses compagnons de cellule à rester fidèles dans leur foi.
Le jour de son exécution étant arrivé, Ioannes fut conduit dans un faubourg de Taegu, où il prit un dernier repas et remit aux bourreaux tout l’argent qu’il avait.
Il fut décapité, le 21 janvier 1867.
On ne connaît peut-être pas tous les Martyrs de cette persécution, mais Ioannes est le dernier en date de ces cent-trois Martyrs coréens. Ils furent béatifiés à des dates différentes (Ioannes en 1968), et tous canonisés en 1984.
Leur fête liturgique est au 20 septembre.