07 JANVIER
III.
S Polyeucte, soldat martyr à Mélitène, où il reçut le baptême de sang ; c’est ce martyr qui inspira la tragédie de Corneille.
IV.
S Lucien, syrien venu à Antioche où il fut prêtre et ouvrit une école d’exégèse : sa traduction en grec sur l’hébreu de la Bible fut précieuse à s.Jérôme ; durant son martyre, il ne répétait que ces mots : “Je suis chrétien”.
S Théodore, moine en Egypte.
?
S Cler, diacre martyr à Antioche.
Ss Félix et Janvier, martyrs à Héraclée.
V.
S Valentin, premier évêque à Passau.
S Crispino, évêque à Pavie.
S Valentian, évêque à Coire, très charitable.
VIII.
S Théau, esclave de Saxe racheté par s.Eloi, moine à Solignac.
S Cyr, évêque à Constantinople.
Ste Kentigerne, veuve irlandaise, mère de s.Fillan.
IX.
B Witikind, duc de Westphalie, filleul de Charlemagne.
S Aldric, d’une famille saxonne, chapelain de l’empereur, évêque au Mans.
X.
S Rainaldus, moine à Cologne, tué par les tailleurs de pierre hostiles.
S Anastase, évêque à Sens ; il fit reconstruire l’église de l’abbaye Saint-Pierre-le-Vif.
XII.
S Knud Lavard, fils du roi danois Eric 1er le Toujours Bon, et neveu de s. Knud IV le Saint, “martyr” d’une conspiration.
XV.
B Matteo Guimerà, dominicain sicilien, compagnon de s.Bernardino de Sienne, évêque à Agrigente, retiré à Palerme.
XVI.
B Edward Waterson, prêtre anglais martyr par la pendaison à Newcastel (le 8 janvier au Martyrologe).
XVII.
B Ambrósio Fernandes, homme d’affaires parti au Japon, où il devint frère jésuite et mourut en prison, martyr.
XVIII.
B Pai Kwan-gyeom Franciscus, laïc coréen martyrisé enterré vivant, béatifié en 2014.
S Giuse Tuân, paysan et père de famille, martyr au Tonkin, canonisé en 1988 et fêté le 24 novembre.
Bse Jeanne Haze (Marie-Thérèse), belge, fondatrice des Filles de la Croix pour les infirmes et les pauvres, béatifiée en 1991.
Polyeucte
† 250
Le nom de ce martyr est assez connu dans le monde littéraire français, pour la tragédie que Pierre Corneille a écrite en 1641, et qui s’inspire directement de la Passio de saint Polyeucte.
Polyeucte était un officier romain, d’origine grecque, stationné à Mélitène (aujourd’hui Malatya en Turquie). Il avait épousé Pauline, la fille du gouverneur de la province, Félix, et pouvait déjà avoir quelques enfants.
Quoiqu’encore païen, il écoutait amicalement ce que son compagnon Néarque lui disait sur le christianisme, quand fut publié l’édit impérial de la nouvelle persécution de Dèce.
Une vision (ou une apparition) du Christ inspira à Polyeucte une ferme espérance de la gloire céleste, et un grand désir du baptême de sang.
Ayant lu l’édit de l’empereur, Polyeucte le déchira publiquement, puis alla briser les statues de douze dieux qu’on portait en procession.
Ni les exhortations de Félix, ni celles de Pauline, ni celles des bourreaux éreintés de le frapper, ne purent ébranler Polyeucte. Il fut décapité.
La date historique de ce martyre semble avoir été établie au 7 janvier 250, comme le rappelle le Martyrologe romain.
Dès le 4e siècle fut construite à Mélitène une basilique en l’honneur de saint Polyeucte.
A Constantinople prévalut l’opinion que saint Polyeucte punissait les parjures ; c’est sans doute sur la base de cette croyance que les premiers rois de France confirmaient leurs traités par le nom de Polyeucte et le prenaient, avec saint Hilaire et saint Martin, pour juge et vengeur de celui qui romprait l’accord.
Peut-on qualifier d’imprudente l’attitude de Polyeucte ? Lui était-il permis d’affronter publiquement les autorités ? C’est sans doute la vision qu’il eut, qui lui suggéra son ardeur à se déclarer croyant, avant même d’avoir été baptisé. Il reçut le baptême du sang, qui lui ouvrait le Ciel.
La tragédie de Corneille comporte quelques altérations par rapport à l’Histoire, mais certains vers sont à la hauteur du Martyr :
Ainsi à Pauline :
Je vous aime,
Beaucoup moins que mon Dieu, mais bien plus que moi-même.
Lucien d’Antioche
† 312
Lucien était né à Samosate en Syrie.
Orphelin à douze ans, il alla à Edesse, où il se mit sous la direction d’un certain Macaire, un célèbre exégète.
Lucien put apprendre de lui la science des Ecritures, mais surtout un style de vie marqué par l’austérité, la mortification, le silence et la prière.
D’Edesse, Lucien vint à Antioche où il demanda le sacerdoce. Il ouvrit à son tour une école d’exégèse, comme il l’avait vu faire par Macaire à Edesse. Il entreprit alors une révision de la traduction de la Bible en grec, à partir du texte hébreu, un travail qui fut très répandu en Orient et dont se servit beaucoup saint Jérôme.
Il y eut une controverse au sujet d’un hypothétique moment de déviation doctrinale de Lucien : il aurait été séparé pendant un temps de la communion catholique. On peut suggérer que des faux aient circulé sous le nom de Lucien, ou que, dans le pire des cas, Lucien se soit un moment fourvoyé et soit rentré dans la pleine communion, après avoir compris son erreur.
Pratiquement, ses écrits, puis son martyre, attestent son orthodoxie.
Lucien était présent à Nicomédie lors de la persécution de Dioclétien. Dénoncé, il fut mis en prison, et y resta pendant de longues années.
Il fut traduit devant l’autorité romaine, en 311 seulement, et présenta une apologie du christianisme. Il fut remis en prison et privé de nourriture pendant deux semaines, après quoi on lui présenta des viandes offertes aux idoles, qu’il refusa.
Ramené devant le tribunal et questionné de mille façons, Lucien n’eut qu’une réponse à toutes les demandes : Je suis chrétien.
Lucien mourut le 7 janvier, soit décapité, soit en prison des suites de tous ces mauvais traitements.
Beaucoup de miracles ont été recensés. La veille de sa mort, jour de l’Epiphanie, il aurait demandé à ses amis de déposer le pain sur sa poitrine (car il était couché sur le dos, les mains liées), et aurait ainsi consacré l’Eucharistie, remplissant l’office de prêtre, d’autel et de victime, en prélude à sa mort glorieuse.
On possède le texte grec de Lucien, largement répandu au 4e siècle.
Le Martyrologe mentionne saint Lucien d’Antioche le 7 janvier. Ce n’est pas du tout le même qu’on fête le 8 janvier dans le Beauvaisis.
Crispino de Pavie
† 466
Crispino fut le septième évêque à la tête du diocèse de Pavie, dans la première moitié du cinquième siècle, après Obediano et s. Ursicino. Lui donner l’année 440 comme début de son épiscopat est une simple conjecture.
C’était l’époque du pontificat de Léon le Grand.
Crispino assista au concile de Milan de 451.
L’année de sa mort doit être 466.
Saint Crispino de Pavie est commémoré le 7 janvier dans le Martyrologe Romain.
Valentin de Passau
† 475
Une Vie de Valentin existe, assez peu estimée des historiens. Mais elle dit tout de même quelque chose de positif, en attendant plus amples précisions.
Valentin serait venu de la région des Pays-Bas, et vint à Passau en 435.
Il trouva une population encore sous le joug du paganisme ou aussi de l’arianisme, et tenta une première mission évangélisatrice, mais sans succès.
Il fit le pèlerinage au tombeau des Apôtres et reçut du pape Léon le Grand (v. 10 novembre) l’ordination épiscopale, mais là encore il subit des échecs qui, cependant, ne le découragèrent pas.
Chassé de Passau, il se mit à évangéliser la Rhétie, la région comprise entre Passau, St Gotthard, Ratisbonne, Coire et Bressanone, préparant ainsi le terrain pour l’évangélisation qui serait bientôt reprise par les missionnaires.
C’était le premier évêque du siège de Passau.
Il mourut un 7 janvier, vers 475, à Maïs.
Valentin fut invoqué comme le Patron céleste du diocèse de Passau.
Saint Valentin de Passau est commémoré le 7 janvier dans le Martyrologe Romain.
Valentian de Coire
† 548
Valentian (Valentinian) a dû naître vers 480.
Il semble avoir été le deuxième évêque de Coire.
Son neveu Paulinius fit graver sur la pierre tombale de son oncle que celui-ci fut d’une grande douceur envers les fugitifs, les nécessiteux et les prisonniers.
Le Martyrologe précise qu’il paya la rançon exigée pour la libération des captifs et fit de grandes largesses de vêtements pour couvrir ceux qui étaient nus (cf. Mt 25:36).
Valentian mourut le 7 janvier 548.
Saint Valentian de Coire est commémoré le 7 janvier dans le Martyrologe Romain.
Tillon (Théau) de Solignac
612-702
Tillon ou Thielman est le nom apparemment d’origine de ce personnage ; il est devenu Théau en France, Hillon en Allemagne.
Né vers 612 de parents non chrétiens de Saxe, il fut très jeune enlevé par des brigands et revendu sur une place des Pays-Bas : l’acheteur se trouvait être un certain Eloi, futur évêque de Noyon et l’illustre Grand saint Eloi de la chanson.
Eloi était grand argentier du roi Dagobert. Il commença par confier son pupille à l’abbaye de Solignac (Haute-Vienne), où l’enfant fit de rapides progrès autant dans les sciences que dans la vertu. Adolescent, il revint auprès d’Eloi pour se former à l’art de l’orfèvrerie.
Théau occupait ses heures libres (et souvent des heures de la nuit) dans la prière, dans les larmes de pénitence. Aussi Eloi, devenu évêque à Noyon, lui conféra-t-il le sacerdoce.
La première mission que lui confia l’évêque, fut d’aller évangéliser les Saxons établis à Courtrai (act. Belgique), dont Théau connaissait bien la langue. Qui sait s’il n’y a pas retrouvé ses parents ? L’histoire ne le dit pas.
A la mort d’Eloi (659), Théau préféra retrouver sa première solitude et retourna à Solignac. On dit parfois qu’il y fut abbé, ce qui ne semble pas exact. Après un certain temps de vie monastique, il obtint de l’abbé la permission de vivre en reclus non loin de l’abbaye. Il se retira là où se trouve actuellement Nedde (Haute Vienne), puis Brageac (Cantal).
La sainteté de sa vie, sa simplicité, ses mortifications aussi, lui attirèrent beaucoup de visiteurs, curieux ou dévots : Théau les exhortait, les consolait. Aux malades, il faisait boire l’eau d’une source, qui les guérissait (à moins que ce fût là un saint subterfuge du Solitaire pour masquer les miracles que Dieu lui faisait opérer). Il eut aussi des disciples, près de trois-cents, dit-on.
Parvenu à cet âge vénérable de quatre-vingt dix ou même quatre-vingt quatorze ans, il sentit approcher sa dernière heure. Il dépêcha un jeune homme auprès de l’évêque de Limoges, pour le prier de vite venir l’assister et l’ensevelir. L’évêque, qui était lui-même malade, guérit immédiatement et accourut auprès de Théau.
Théau mourut le 7 janvier 702.
Son culte s’est rapidement répandu jusque dans les Flandres, où on l’invoquait pour obtenir la pluie, mais aussi pour les enfants malades. Ses reliques ont été partiellement détruites par les Calvinistes.
Saint Théau pourrait être le saint Patron de nos Théo. Le Martyrologe le mentionne au 7 janvier.
Kúros de Constantinople
† 712
Kúros, qu’on a latinisé en Cyrus et francisé en Cyr, était un moine solitaire sur une petite île proche du port d’Amastris (Paphlagonie, act. Amasra, Turquie NO) sur la Mer Noire.
Il aurait prédit à l’empereur Justinien II qu’il serait renversé, mais rétabli sur son siège. Or Justinien, justement renversé en 695, reconquit son trône ; mais il voulut éloigner aussi le patriarche de Constantinople qui avait plus ou moins trempé dans le complot : il le déposa, lui fit crever les yeux et l’exila à Rome. Il appela alors son «prophète», Kúros, et lui fit conférer la dignité patriarcale.
Kúros devenait ainsi le premier moine à être investi de cette dignité. Comme tel, il reçut le pape Constantin (709), invité à Constantinople par Justinien pour qu’il examinât quels canons pouvaient être approuvés parmi ceux du concile Quinisexte (dit aussi in Trullo) de 692, tenu par les seuls Grecs.
En 711, Justinien fut renversé et exécuté. Philippicos, qui le remplaçait, était un adepte du monothélisme (doctrine condamnée, prétendant qu’il n’y avait qu’une volonté dans la double nature, divine et humaine, de la personne du Christ). Justinien fit déposer Kúros et enfermer dans le monastère Saint-Sauveur in Chora (aux environs de Constantinople ; l’église, devenue mosquée en 1511, est actuellement le musée de Edirne Kapi).
C’est dans cette solitude que mourut Kúros, le 7 janvier 712 ou 714.
Saint Kúros a été introduit au Martyrologe Romain au 7 janvier.
Aldric du Mans
800-856
Aldric naquit vers 800, d’origine saxonne par son père Sion, et bavaroise par sa mère Gerildis.
Ceux-ci, parents de la famille impériale, envoyèrent Aldric vers 812 à la cour de Charlemagne, à Aix-la-Chapelle. C’est le moment où Louis le Pieux reçut l’héritage de Charlemagne.
Louis estima beaucoup ce jeune garçon pieux et aimable ; Aldric cependant pensait à quitter la cour et, finalement, entra dans le clergé de Metz, où il fut ordonné prêtre.
Il fut nommé grand-chantre de la cathédrale, et fut nommé ce qu’on appellerait aujourd’hui «vicaire épiscopal» pour tout le clergé et les monastères du diocèse.
L’empereur Louis, cependant, le rappela pour en faire son chapelain de cour.
En 832, Aldric fut nommé évêque du Mans. Consacré le 22 décembre, il célébrait la solennité de Noël en présence de Louis qui s’était déplacé exprès.
Humble, patient, sévère envers lui-même, doux et charitable envers les autres, le jeune évêque consacra les vingt-quatre années de son épiscopat à assurer la prospérité matérielle de son troupeau. On dit qu’il fut le premier à faire exploiter la forêt de la Charnie. Usant de ses propres richesses, il vint en aide aux pauvres et aux captifs, construisit et restaura plusieurs monastères, fit construire un aqueduc pour amener l’eau des «sources d’Isaac» jusqu’à la fontaine désignée aujourd’hui sous le nom de Saint-Julien. Il veilla surtout à maintenir son clergé dans une exacte discipline, s’inspirant de ce qu’il avait vécu à Metz.
En 836, on le voit au concile d’Aix-la-Chapelle, où se réconcilièrent Louis et son fils Pépin.
Vers la même année, il fit parvenir d’importantes reliques de saint Liboire (v. 9 avril) à l’évêque de Paderborn, qui les lui avait demandées pour que les miracles qu’il en espérait convertissent la population de son diocèse, ce qui arriva en effet et fut aussi l’occasion d’intenses relations, encore actuelles, entre ces deux diocèses.
Les années suivantes, et surtout celles qui suivirent la mort de Louis (840), furent agitées à cause de la rivalité entre ses fils, Pépin, Lothaire et Charles le Chauve, et surtout leurs partisans. Aldric dut même quitter un moment son siège du Mans et en appeler au pape.
Il n’en continua pas moins son activité fébrile, jusqu’en 853, où il fut frappé par une attaque qui le laissa paralysé pendant deux ans, ce qui l’empêcha de participer au concile de Soissons ; ce fut l’occasion pour lui d’écrire aux autres évêques de prier pour lui.
Il s’éteignit le 7 janvier (on trouve aussi le 24 mars) de 856.
On a cru remarquer, jusqu’à la Révolution française, qu’une huile mystérieuse émanait du marbre de la tombe de saint Aldric, qu’on prélevait pour obtenir la guérison des malades.
Saint Aldric est mentionné au 7 janvier dans le Martyrologe Romain.
Knud Lavard
1096-1131
Le Martyrologe connaît deux rois danois, tous les deux honorés du titre de Saint. Le plus connu, martyr, est celui qu’on vénère le 10 juillet. L’autre, son neveu, est honoré le 7 janvier.
Celui-ci, qu’on a surnommé Lavard, duc de Sleswig, était le second fils d’Erik Elgod (le Toujours Bon), roi de Danemark et de Bodil Thrugotsdatter. Il naquit le 12 mars (ou avril) 1096.
Erik 1er mourut en l’île de Chypre (1103) durant un pèlerinage aux Lieux saints et son fils aîné, Harald Kesja, fut écarté de la succession. Knud avait alors sept ans. Ce fut Niels, le frère d’Erik, qui régna.
En 1115, Knud arrivait à sa majorité et reçut le titre de duc du Jutland-du-Sud. Il gouverna sa principauté avec justice et sagesse.
Après la mort du roi des Obodrites, peuple voisin du Jutland, et de ses fils héritiers, Knud assuma en 1129 la succession de ce royaume, appuyé par l’empereur germanique Lothaire II, qui lui recommandait de poursuivre l’évangélisation de ce peuple.
Sa bonté, sa piété, lui gagnèrent l’affection de tout le peuple, mais une conspiration causa sa mort brutale : son rival pour la succession sur le trône de Danemark l’assassina à Haraldsted le 7 janvier 1131.
Erik avait trente-cinq ans. Son épouse, enceinte, se réfugia à la cour d’Asser Rig de Fjenneslev, où naquit son fils posthume Valdemar ; ce dernier règnera à partir de 1157.
Knud Lavard fut canonisé dès 1171, et même déclaré martyr, mais l’actuel Martyrologe, au 7 janvier, ne lui donne pas ce titre.
Matteo Guimerà
1376-1450
Matteo Gallo de Gimena naquit vers 1376 à Agrigente (Sicile).
On ne s’est toujours pas expliqué les différents noms de famille avec lesquels on l’a appelé ; Guimerà est celui du Martyrologe Romain, mais on a aussi trouvé Sciascia, Limbeni, Gallo (ci-dessus), avec quelques autres variantes sur Guimerà, qui restent bien mystérieux ; certaines sources auraient aussi affirmé que les parents de Matteo étaient espagnols.
En 1392, il entra dans l’Ordre franciscain, toujours à Agrigente, où il fit la profession en 1394.
Il étudia la théologie à Bologne, puis à Barcelone, où il fut ordonné prêtre en 1400.
A Tarragona, il commença son apostolat par la prédication puis, de 1405 à 1416 il fut maître des novices à Padoue, avant de retourner en Espagne.
Fin 1417, il voulut connaître saint Bernardino de Sienne (v. 20 mai) et se joindre à la réforme préconisée par celui-ci et qui allait donner naissance aux Observants. Fidèle à l’enseignement de s. Bernardino, Matteo diffusa avec un zèle très efficace la dévotion au Saint Nom de Jésus ; on a dit qu’il était la grande trompette du très saint Nom de Jésus.
On a retrouvé récemment une correspondance importante entre Matteo et Bernardino, où l’on remarque la science de Matteo, son argumentation claire et son zèle à faire monter les âmes vers le Christ.
A partir de 1425, Matteo fut chargé par le pape de fonder des couvents de l’Observance : Messine, Palerme, Agrigente, Cammarata, Siracuse, Caltagirone (pour la Sicile), Barcelone en Espagne.
De 1425 à 1430, il fut vicaire provincial, de 1432 à 1440 commissaire général pour toute la Sicile.
Mais en 1427, il fit un nouveau voyage en Espagne, où l’on mentionne de nombreux miracles de guérisons ; même la Reine fut tellement frappée par sa prédication, qu’elle donna l’exemple de raccourcir ses amples vêtements de cour, pour moins offenser la pauvreté des petites gens. Lors du tremblement de terre de Barcelone, c’est Matteo que les Rois d’Espagne envoyèrent pour s’occuper des sinistrés. Ce fut pour lui l’occasion de fonder le nouveau couvent de Barcelone ; c’était le plus grand de l’Observance en Espagne ; il fut complètement détruit par la suite, entre autres par les Français en 1813. Matteo prêcha aussi à Vich, avec un énorme succès : des familles se réconcilièrent ; puis aussi à Valencia, pour le carême, et il y fit construire là aussi un couvent.
Après une brève période en Italie, il revint en Espagne sur l’invitation pressante de la Reine, et ne revint définitivement en Italie qu’en 1430.
La sainteté et les miracles de Matteo se manifestèrent aussi en Italie, mais il semble que ce soit l’Espagne qui en ait été davantage favorisée.
En 1442, le pape le nomma évêque d'Agrigente. Le nouveau prélat «scandalisa» le clergé en renonçant à tous ses revenus ecclésiastiques au profit des pauvres. On le dénonça à Rome et, tant qu’à faire, on l’accusa aussi d’adultère. Après enquête, le Saint-Siège le lava de toute accusation et le confirma dans sa charge.
Les calomnies continuèrent cependant d’insulter Matteo, qui crut bon de démissionner.
Il mourut saintement à Palerme, le 7 janvier 1450. Si le clergé ne se manifesta plus alors, le peuple, lui, «canonisa» très vite Matteo, dont le culte fut approuvé en 1767.
Edward Waterson
† 1594
Edward était londonien et avait été élevé dans l’Eglise d’Angleterre, qu’on appelle l’Eglise anglicane.
Il est dit que Edward, lors d’un voyage commercial en Turquie, reçut la proposition d’un riche Turc, d’épouser sa fille, s’il se faisait musulman. Ayant refusé avec horreur, il s’en vint à Rome.
En 1588 donc, à Rome, Richard Smith, futur évêque, l’amena à la foi catholique.
Successivement, Edward se rendit à Reims où il reçut la formation théologique et fut ordonné prêtre, le 11 mars 1592.
Durant l’été 1592, Edward retourna en Angleterre, pour assister les Catholiques persécutés. Il en avait un tel désir qu’en partant, il affirma que, même si on lui proposait le royaume de France pour rester là, il préférait partir pour l’Angleterre.
Il était avec un autre jeune prêtre, Joseph Lambton, qui fut arrêté, tandis qu’il réussit à s’échapper.
Mais il fut retrouvé et arrêté un an plus tard durant l’été 1593. Il fut enfermé dans la prison de Newgate, jusqu’après Noël. Il tenta de mettre le feu à sa porte de cellule pour s’enfuir.
Selon la «formule» des juges, il fut «pendu, éviscéré et écartelé», comme traître.
On rapporte que les chevaux refusèrent de tirer la charrette qui portait le condamné au gibet, et qu’à ce gibet, l’échelle trembla jusqu’à ce que le Martyr l’ait signée du signe de la Croix.
Ce martyre eut lieu le 7 janvier 1594, le 8 janvier du Martyrologe étant probablement une erreur.
Edward Waterson fut béatifié en 1929.
Ambrósio Fernandes
1551-1620
Ce laïc était né en août 1551 à Sisto (Porto, Portugal).
En 1571 il s’embarqua pour les Indes, où il rencontra de bons pères Jésuites. Ceux-ci lui suggérèrent de se mettre à la disposition du roi du Portugal, et d’intégrer la garnison chrétienne de Salsete, une localité sans cesse attaquée par des factions islamiques.
Mais il fut fait prisonnier ; une fois libéré, Ambrósio préféra déposer le métier des armes et se lancer dans le commerce. Il fut administrateur d’un commerçant de Goa, puis d’un autre à Macao pour lequel il faisait de nombreux voyages.
Lors d’une traversée houleuse, où Ambrósio faillit perdre la vie, le bateau fut contraint d’accoster à Hirado. Ambrósio promit alors d’entrer dans la Compagnie de Jésus. Il fut reçu comme Convers, en 1579.
Il se dévoua totalement aux missionnaires jusqu’à être pendant vingt ans vice-ministre à Nagasaki.
Bravant le décret d’expulsion des chrétiens en 1614, il continua de faire tout ce qu’il pouvait à Nagasaki, jusqu’à ce qu’il fut arrêté en 1618, en même temps que le père Carlo Spinola et le laïc Domingos Jorge (v. 10 septembre et 18 novembre).
Les conditions de la prison de Suzuta (Ōmura) étaient si terribles, qu’Ambrósio en mourut, le 7 janvier 1620.
Son zèle au service de l’Eglise lui avait attiré la haine des ennemis du Christ et sa mort fut pour cela assimilée au martyre.
Il fut béatifié parmi deux-cent cinq Compagnons, en 1867.
Voir la notice Japonais Martyrs 1603-1639
Bae Gwan-gyeom Franciscus
1740-1800
Bae Gwan-gyeom Franciscus est un laïc coréen né vers 1740 à Dangjin (Chungcheong-do, Corée S).
Il fut enterré vivant à Cheongju (Chungcheong-do) le 7 janvier 1800 et béatifié en 2014.
Giuse Tuân
1824-1862
Giuse (Joseph) était un paysan, père de famille chrétien, né vers 1824 à Nam Điền (Nam Định, alors Tonkin, Vietnam).
Lors de la persécution de Tu Duc, les villages chrétiens devaient être rasés, et leurs habitants dispersés dans les villages païens, les familles chrétiennes étant soigneusement disloquées.
Sur la joue gauche les chrétiens devaient être marqués de deux caractères: "Ta Dao", ce qui signifiait: "religion perverse". Sur l'autre joue, ils portaient le nom de leur village de destination, de façon qu'ils ne pussent jamais s'en échapper.
Giuse fut arrêté à An Bai (Nam Ɖịnh, Tonkin) et sommé de fouler la croix aux pieds. Sa réaction fut de s’agenouiller et de prier devant la Croix du Sauveur.
Il fut décapité, le 7 janvier 1862. C’est la date proposée par le Martyrologe. On voit parfois la date du 7 juin.
Béatifié en 1951, il a été canonisé en 1988, parmi les cent dix-sept Martyrs du Vietnam.
Il y a un autre Giuse Tuân (Hoan), né en 1821, martyr lui aussi, mais c’est un prêtre dominicain, martyrisé le 30 avril 1861.
Les cent-dix-sept Martyrs du Vietnam sont fêtés ensemble le 24 novembre.
Jeanne Haze
1782-1876
Jeanne était l’avant-dernière des six enfants du secrétaire du dernier prince-évêque de Liège, et naquit à Liège (Belgique) le 17 février 1782 (on trouve aussi la date du 27 février 1777, ce qui ferait mourir la Bienheureuse à quatre-vingt dix-neuf ans, mais cette date semble moins officielle que celle qu’on a choisie ci-dessus).
La France révolutionnaire occupa la Belgique jusqu’en 1815. La famille Haze dut fuir, et le père mourut dans ces circonstances à Düsseldorf. Les deux sœurs, Fernande et Jeanne, seraient volontiers entrées en religion, mais les lois antireligieuses interdisaient encore les congrégations religieuses et les deux sœurs s’organisèrent à domicile, discrètement, en groupe de piété. Elles vivaient de leçons privées à domicile.
La mère mourut à son tour en 1820.
Les deux demoiselles s’occupèrent à Liège des pauvres et des enfants abandonnés de la ville, au lendemain des ravages causés par l’esprit révolutionnaire français.
En 1824, on leur demanda de prendre en charge une école paroissiale, privée et très discrète, officiellement interdite par le pouvoir hollandais. Mais quand la Belgique acquit son indépendance (1830), Jeanne put faire reconnaître son établissement. Puis, avec quelques compagnes, elle donna naissance à la Congrégation des Filles de la Croix.
Dès 1833 elles prononcèrent leurs premiers vœux. Jeanne prit le nom religieux de Marie-Thérèse du Sacré-Cœur de Jésus. En 1845 l’archevêque les reconnut officiellement, et approuva les constitutions en 1851.
Le mot d’ordre de Jeanne était : Aller aux pauvres avec un cœur de pauvre.
La priorité des nouvelles Religieuses allait à l’éducation des jeunes filles, mais aussi aux malades à domicile, aux femmes incarcérées, à la catéchèse, aux personnes âgées et handicapées, à la broderie, pour occuper les enfants durant la journée et les adultes dans les soirées. On commençait à les connaître dans la ville : elles avaient la charge de la prison des femmes, d’une maison pour réhabiliter les prostituées, d’une maison d’accueil pour les mendiants.
Bien vite s’ouvrirent d’autres maisons en Allemagne (1849), en Inde (1861), en Angleterre (1863) et particulièrement dans le monde anglophone… jusqu’à cinquante communautés et près d’un millier de Religieuses, lorsque la Fondatrice s’éteignit.
Jeanne Haze mourut à Liège le 7 janvier 1876, à l’âge vénérable de quatre-vingt quatorze ans. Cinquante ans plus tard, le corps exhumé apparaissait intact.
Elle a été béatifiée en 1991.
Outre les pays mentionnés plus haut, les Filles de la Croix de Liège sont actuellement environ un millier, présentes dans cent treize maisons en Italie, au Congo belge, au Pakistan et au Brésil. En Inde, elles ont d’importants centres en pleine expansion.
Elles ont donné naissance à trois congrégations indigènes devenues autonomes, les Sœurs du Cœur Immaculé de Marie, en Inde et au Congo-Kinshasa.