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8 janvier 2024 1 08 /01 /janvier /2024 00:00

08 JANVIER

 

II.

S Claudius Apollinaire, évêque à Hiérapolis, une colonne de l’Eglise en son temps, auteur d’une Apologie de la foi chrétienne, envoyée à l’empereur.

III.

Ss Theophilos, diacre, et Helladios, martyrs en Libye.

S Lucianus, prêtre romain, apôtre du Beauvaisis, martyr avec les ss.Maximianus et Iulianus.

IV.

S Patient, évêque à Metz.

S Carterius, prêtre et martyr à Césarée de Cappadoce.

S Eugénien (Egémone ?), évêque à Autun, martyr.

V.

S Guilhelin, évêque à Londres.

S Séverin, apôtre du Norique, retrouvé incorrompu six ans après sa mort, transféré à Lucullanum lors d’une invasion barbare.

VI.

S Massimo, évêque à Pavie. 

VII.

S Georges, ermite à Choziba en Palestine ; il ne sortait que le dimanche pour s’entretenir avec ses frères.

S Nethelm, propriétaire écossais, puis anachorète et évêque à Aberdeen.

S Erhard, irlandais, évêque à Ardagh ; vénéré en Bavière.

VIII.

S Albert, évêque (?) à Cashel, mort à Regensburg, où il avait rejoint s.Erhard.

Ste Gudule, fille de ste Amalberge, vierge du Brabant, bienfaitrice des pauvres, patronne de Bruxelles.

Ste Pègue (Peggy), ermite près de son frère, s.Guthlac, à Croyland.

S Garibald, premier évêque à Ratisbonne.

XI.

S Wulsin, abbé à Westminster, évêque à Sherborne.

XV.

S Lorenzo Giustiniani, vénitien, évêque à Castello, puis à Venise, dont il fut le premier patriarche ; enterré seulement le 17 mars, son corps resta incorrompu.

XX.

Bse Eurosia Fabris Barban (1866-1932), mère de famille italienne exemplaire, béatifiée en 2005.
B Titus Zeman (1915-1969), prêtre salésien slovaque, martyr, béatifié en 2017.

Claudius Apollinarius

2e siècle

 

Ce Père de l’Eglise est très connu par les multiples éloges qu’en ont fait d’autres Pères, mais on n’a retrouvé de ses écrits que ce que ces derniers en ont cité.

Son nom se présente sous diverses formes : Apollinaris, Apolinaris, Apolinarius, qu’on fait ou non précéder de Claudius.

C’était un saint évêque en Phrygie (Asie Mineure), à Hiérapolis (sur la colline de Pamukkale, près de l’actuelle Denizli) où fut martyrisé l’apôtre Philippe (v. 3 mai) et où fut évêque s.Papias (v. 22 février).

D’après l’historien Eusèbe, Apollinaire envoya à l’empereur Marc-Aurèle une Apologie, dans laquelle il expliquait que la victoire de la Légion fulminante contre les Gades et les Sarmates, fut due à la prière des soldats, en majeure partie chrétiens, lesquels obtinrent une pluie assez abondante pour se désaltérer et empêcher l’ennemi de fondre sur leur camp (174). Saint Jérôme qualifie cette Apologie d’ouvrage insigne.

Apollinaire aurait aussi publié :

Cinq livres aux Grecs ; deux livres aux Juifs ; deux livres Sur la vérité ; un livre Sur la piété ; des écrits contre les hérésies : montanistes et encratites.

Apollinaire est également cité aux côtés d’autres Pères (Irénée de Lyon, Clément, Sérapion) pour soutenir que Jésus-Christ reçut une âme humaine au moment de son incarnation.

Comme on le voit, on ne sait vraiment rien d’autre sur la personne de Claudius Apollinarius.

Il dut mourir peu avant 180, et le Martyrologe le mentionne le 8 janvier.

 

 

Lucianus, Maximianus et Iulianus de Beauvais

† 290

 

Des incohérences chronologiques ont fait abandonner les premières recensions du martyre de ces trois héros.

Lucien, prêtre de Rome, fut envoyé pour prêcher en Gaule et son territoire fut le Beauvaisis, tandis que Denys était à Lutèce et Quentin à Soissons.

L’apostolat de Lucianus fut très fructueux et nombreux furent les convertis de l’idolâtrie.

Cet heureux travail fut (humainement) entravé par des magistrats romains, dont le tristement célèbre Rictiovarus, qui s’emparèrent de Lucianus et de ses deux compagnons, Maximianus et Iulianus.

On chercha à les faire apostasier, par de belles promesses, puis par les menaces, qui n’émurent pas nos Héros. On décapita Maximianus et Iulianus, puis Lucianus, à quatre milles de la ville de Beauvais.

Ajoutons que, parfois, on fait de Lucianus un évêque, ce qui ne semble pas assuré historiquement.

Saints Lucianus, Maximianus et Iulianus de Beauvais sont commémorés le 8 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Theophilos et Helladios de Libye

† 3e siècle

 

Theophilos et Helladios vivaient en Libye.

Le premier était diacre ; l’autre, non : peut-être un camarade de Theophilos, un parent, un néophyte gagné par la prédication du Diacre ?

La tradition des ménologes grecs affirme qu’ils furent d’abord déchirés avec des lanières de cuir, puis piqués avec des pointes très aiguës, enfin jetés dans le feu.

Leur martyre est mentionné au 8 janvier.

Saints Theophilos et Helladios de Libye sont commémorés le 8 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Patiens de Metz

† 4e siècle

 

Patiens (Patient), d’après une ancienne tradition, aurait été Grec d’origine et aurait connu l’apôtre s.Jean lui-même en Asie Mineure.

Il aurait été choisi par Jean, à la demande de s.Pierre, pour aller prêcher l’Evangile dans la région de Metz. Jean lui aurait remis alors une de ses dents (?) en l’assurant qu’il aurait parlé la langue des habitants de Metz et le consacra évêque avant de l’envoyer en mission.

Patiens serait ensuite mort vers 157, à Metz, où ses reliques demeurèrent jusqu’à la Révolution.

Une chronologie plus exacte aurait établi qu’il fut, certes, le quatrième évêque de cette ville, mais au quatrième siècle.

Saint Patiens de Metz est commémoré le 8 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Severin du Norique

410-482

 

Severin provenait, croit-on, de l’Afrique du Nord, où il naquit vers 410, dans une famille distinguée. Mais Severin lui-même aurait constamment cherché, par discrétion, à cacher son origine.

Il dut fuir sa région vers 437 devant les Vandales ariens, et aurait gagné d’abord l’Asie Mineure où il aurait vécu dans un monastère. Puis il serait venu à Astura dans le Norique, l’actuelle région d’Autriche au sud du Danube.

Ce serait vers 454. Discrètement, il s’associa à la vie locale, priant, rendant service. Un jour, sortant de son habituel silence, il avertit toute la population que les Barbares approchaient. On se moqua de lui, et Severin gagna la ville proche de Commagen. Même scène, même incrédulité, mais un vieillard arriva bientôt d’Astura, annonçant qu’il fallait croire à cet individu, car justement Astura venait d’être dévastée. Les habitants de Commagen alors s’émurent et passèrent trois jours en prière et en pénitence. Un tremblement de terre alors se déchaîna de nuit et les Barbares, affolés, s’entretuèrent, libérant alors la ville.

On chercha à en savoir plus sur cet homme mystérieux, mais Severin ne révéla jamais rien sur lui-même.

Après Commagen, il prêcha à Favianes, dans des circonstances similaires ; mais alors la population crut à sa parole, se convertit sincèrement et fut ainsi libérée de la menace de la famine et des Barbares.

Vers 455, Severin fonda un monastère non loin de Favianes. Il réunit près de lui une petite communauté de saints moines.

Personnellement, il avait une vie très mortifiée : son lit était un cilice étendu à terre ; son unique vêtement, une tunique été comme hiver ; jeûne quotidien, une nourriture discrète au coucher du soleil ; en carême, un seul repas par semaine ; toujours pieds nus.

Plein d’une charité inépuisable, Severin rachetait les captifs. Il opéra des miracles, et même la résurrection d’un mort, mais ceci ne fut connu qu’après sa mort.

Au moment de mourir, il prophétisa à ses moines qu’ils devraient quitter la région.

Il mourut à Mautern an der Donau, le 8 janvier 482, au lendemain de l’anniversaire de s.Valentin, l’évêque de Rhétie mort en 475.

En 488, une nouvelle invasion de Barbares obligea effectivement les moines à partir ; ils voulurent emmener le corps de leur Père, qu’ils trouvèrent intact. Le cortège descendit en Italie et de nombreux miracles se produisirent au passage du saint corps. On arriva près de Naples, à Lucullanum, où un nouveau monastère fut construit et où l’on plaça le corps de s.Severin.

En 910, nouveau transfert du corps dans l’abbaye bénédictine de Naples.

Saint Severin du Norique est commémoré le 8 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Massimo de Pavie

† 514

 

Saint Massimo (Maximus) est historiquement attesté comme évêque de Pavie, à cheval sur les 5e et 6e siècles, entre les deux autres saints évêques, Epifanio et Ennodio (v. 21 janvier et 17 juillet).

Epifanio mourut en 496, date à laquelle Massimo fut vraisemblablement consacré évêque. Il pouvait donc être né au plus tard vers 466.

Massimo participa à deux conciles romains convoqués par le pape Symmaque (v. 19 juillet) en 499 et 503.

Ennodio, qui rédigea une Vita de saint Epifanio, dit que son successeur, Massimo, imita les vertus de son prédécesseur.

On croyait qu’un autre saint Massimo avait été évêque de Pavie, au 3e siècle, mais il semblerait que ce serait le même personnage que celui d’aujourd’hui ; d’ailleurs le Martyrologe n’en parle pas.

Saint Massimo de Pavie est mentionné le 8 janvier au Martyrologe Romain.

Georges de Choziba

† 614

 

Georges était de famille cypriote et avait un frère, Héraclide, qui partit en Terre sainte pour y mener une vie ascétique et érémitique.

Quand moururent les parents, Georges voulut rejoindre son frère, mais ce dernier le jugea trop jeune pour ce genre de vie, et le confia au monastère de la Mère de Dieu à Choziba (act. Wadi Qelt, un site proche de l’actuelle Qasr al-Yahud, au nord de la Mer Morte).

Georges reçut la tonsure monacale et fut formé par un ancien, assez sévère. Il s’y soumit très humblement et très patiemment. Un jour que ce «maître» s’était fâché contre Georges, il le gifla violemment, mais sa main se dessécha sur place ; le moine ancien n’en put récupérer l’usage que sur les prières de Georges.

Mais pour échapper aux commentaires élogieux, Georges quitta le monastère et rejoignit son frère à Calamon, où il partagea sa cellule jusqu’à la mort d’Héraclide.

De Choziba, on rappela cependant Georges, sur révélation divine, pour y apaiser des dissentions. Georges vivait en reclus dans sa cellule toute la semaine ; le dimanche seulement il se mêlait à la communauté et entretenait les frères sur les choses divines.

En 614, Georges prédit que Jéricho allait être prise par les Perses, et Jérusalem encerclée. Des frères partirent se réfugier ailleurs ; d’autres restèrent à Calamon avec Georges. Les envahisseurs arrivèrent en effet. On sait que c’est en cette année qu’ils s’emparèrent de la précieuse Relique de la Croix du Christ, emmenèrent captifs beaucoup de survivants du siège, et massacrèrent beaucoup de moines, sauf Georges, qu’ils respectèrent et laissèrent repartir à Choziba. Lors de cette invasion, il y eut environ soixante-mille tués, d’après un récit contemporain.

Se sentant proche de la mort, Georges appela près de lui son fidèle disciple Antoine et s’éteignit dans ses bras. Antoine écrivit ensuite la Vie de son maître.

L’année de la mort de saint Georges se situe vers 614 ou peu après, et le Martyrologe le mentionne au 8 janvier.

 

 

Nethelm de Aberdeen

† 678

 

Nethelm ou Nathalan (Nethelmus, Nathalanus) était un grand propriétaire en Ecosse. Il distribua ses biens aux pauvres.

Constatant que le travail des champs convient le mieux aux contemplatifs, il s’y adonna et en fit un exercice de pénitence. Il mena pendant quelque temps la vie d’un anachorète et acquit une grande connaissance des sciences profanes et sacrées.

Lors d’un pèlerinage à Rome, il rencontra le pape (s.Eugène 1er ou s.Vitalien, v. 2 juin et 27 janvier), qui le sacra évêque.

Rentré en Ecosse, il maintint son style de vie austère, prêcha l’Evangile aux populations, auxquelles il épargna ainsi l’hérésie du pélagianisme.

Il habitait à Tullicht, dans l’actuel diocèse d’Aberdeen, où il fit construire deux églises.

Sa mort arriva selon d’anciennes sources vers 452, selon le Martyrologe actuel vers 678.

Pendant longtemps, des miracles furent opérés sur son tombeau, jusqu’à l’époque du protestantisme.

Saint Nethelm est commémoré au Martyrologe Romain le 8 janvier.

 

 

Erhard de Regensburg

†  686

 

Le nom de cet évêque a connu une foule d’orthographes : Eerhard, Erhard, Eberhard, Erard et même Garibald ; on l’a relié à l’Ecosse, à l’Irlande, à Regensburg (Ratisbonne), par références aux diverses circonstances de sa vie.

Les études les plus autorisées le font naître au 7e siècle en Irlande.

Il aurait été déjà évêque à Ardagh (Irlande). Certains historiens précisent qu’il fut évêque à Narbon en Irlande, transformation de N’Ardagh.

Les mêmes historiens l’envoient alors à Rome en pèlerinage, puis dans un endroit solitaire des Vosges, non loin du monastère de Moyenmoutier, où son frère Hidulf était abbé (v. 11 juillet). avant de venir missionner en Germanie. Si le fait est vérifiable, il ne peut avoir été sacré par saint Boniface (v. 5 juin).

Il assista l’archevêque de Trier (Trèves) et fut nommé évêque à Regensburg (qu’on traduit Ratisbonne en français).

Thaumaturge, Erhard fut divinement informé d’aller baptiser Odile, jeune fille alsacienne qui était née aveugle et, pour cela, rejetée par son père. Odile (Ottilia, v. 13 décembre) recouvra la vue à son baptême et fut réhabilitée par son père. On a ici avancé qu’Erhard se rendit avec son frère Hidulf à Parma, mais les textes disent Palma, qu’on a traduit par Baume-(les-Dames).

Des miracles ont été attribués à saint Erhard : il aurait guéri le bétail, creusé une grotte et fait jaillir une source d’eau.

Erhard mourut en ou vers 686 (on avance parfois 707).

Les récits ont parfois complété ces faits connus par l’ajout d’un frère (ou deux) d’Erhard, de leur voyage à Rome où ils auraient rencontré le Pape (certainement pas Formose, qui vivait deux siècles plus tard ; il est difficile de supposer quel pape les aurait reçus, puisqu’il y en eut vingt durant le 7e siècle.

Le culte rendu à Erhard est attesté dès le 8e siècle et l’on n’a pas manqué de lui donner beaucoup de travail comme céleste protecteur contre les maladies des yeux, contre les maladies du bétail et contre la peste, pour les boulangers et les forgerons, pour les mineurs et les cordonniers, pour les hôpitaux ; il est bien sûr le patron de Regensburg.

Un groupe de religieuses (les Erardinonnen ou Nonnes d’Erhard) s’est constitué pour prier perpétuellement sur la tombe d’Erhard, à Regensburg. Le pape Léon IX les a approuvées.

Saint Erhard est mentionné le 8 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Albert de Cashel

† 700

 

La tradition rapporte que cet Anglais de naissance alla prêcher en Irlande.

Une biographie tardive disait de lui qu’il était anglais de naissance, angélique de mœurs. Sur la parenté entre les deux termes angélique et anglais, qui remonte à s.Grégoire Ier, v. 12 mars.

Albert aurait pu être aussi évêque de Cashel, quoiqu’une étude ait avancé que ce diocèse n’a pas été érigé avant 1118. On ne parle pas non plus de son sacre ; il aura sans doute pu avoir une activité apostolique digne d’un évêque.

Après son activité en Irlande, il passa en Bavière - ce qui exclut aussi, en principe, sa mission épiscopale en Irlande. A Regensburg (Ratisbonne) il trouva, dit-on, Erhard (v. ce même 8 janvier), qui était lui-même originaire d’Ecosse (ou d’Irlande). Dans une autre version, ce fut Erhard qui alla le chercher en Irlande.

Albert seconda Erhard dans l’activité évangélisatrice, malgré les douleurs au dos et aux hanches que lui causait le rhumatisme.

Ensemble ils firent le pèlerinage à Rome et jusqu’à Jérusalem. C’est au retour à Regensburg, ou peu après, qu’Albert mourut, apparemment le 8 janvier de l’an 800 (ou peut-être plutôt en 700, car Erhard mourut lui-même peu avant ou peu après 700). Le tombeau d’Albert est au Niedermünster de Regensburg.

Les deux «Britanniques» sont donc commémorés le même jour, 8 janvier, au Martyrologe Romain, qui qualifie toutefois Albert d’évêque.

Saint Albert a été canonisé en 1902, à moins qu’il se soit seulement agi d’une reconnaissance de culte immémorial.

 

 

Gudila

† 712

 

Le nom de Gudila a reçu maintes traductions ou transcriptions : déjà en latin ou en allemand Gudula, Guodila, en français Goule, Engoule, Gudule, en flamand Gôëlen.

Elle naquit au 7e siècle de parents de la noblesse brabantine, Witgerus et Amalberga, celle-ci parente de Pépin de Landen ; la famille avait sa propriété à Martinæ, qu’on croit localiser aujourd’hui à Merchtem.

Gudila eut pour marraine et éducatrice sainte Gertrude de Nivelles (v. 17 mars), qui était la fille de Pépin de Landen.

A la mort de Gertrude (659 ou 664), Gudila revint chez ses parents, toute emplie des enseignements de la grande Abbesse. Elle se consacra à Dieu totalement et mena une vie toute de prière, de veilles, de jeûnes, retirée dans un petit village pas trop éloigné, mais séparé de l’habitation familiale. Par ses généreuses aumônes, elle fut vraiment la mère des pauvres et des affligés.

De ses (discrètes) pénitences, on signale qu’elle marchait toujours pieds-nus, mais qu’elle portait des «sandales» sans semelles, par modestie, pour tenter de masquer cette mortification.

Le diable n’aimait pas cette vierge trop pieuse ; il lui éteignait la lampe durant sa prière nocturne, mais la prière de Gudila la rallumait. L’Ennemi la persécuta longtemps, par des doutes et mille pensées abjectes, dont elle triompha par l’offrande répétée de toute sa personne à Dieu.

Elle eut le don des miracles. Par exemple, elle guérit sur place un enfant estropié pour lequel la pauvre maman lui demandait de prier ; une autre fois, elle guérit une lépreuse.

On l’aurait vue accrocher son gant à un rayon de soleil ! Rien n’est étrange pour les âmes mystiques unies à Dieu !

Gudila mourut le 8 janvier 712. Nombreux furent les pauvres gens qui vinrent accompagner son cercueil, reconnaissants, et affligés de perdre une telle mère.

Près de sa tombe à Hamm grandit un peuplier, où chantait merveilleusement un petit oiseau ; quand les reliques furent transférées à Moorsel, l’arbre et l’oiseau s’y transportèrent également.

Sainte Gudila est commémorée dans le Martyrologe Romain au 8 janvier.

 

Lorenzo Giustiniani

1381-1456

 

Lorenzo Giustiniani naquit le 1er juillet 1381 à Venise, d’un père qui mourut trop tôt, laissant veuve Quirina, une sainte femme forte qui devait désormais élever seule les cinq enfants qu’elle avait déjà mis au monde à vingt-quatre ans. Elle savait s’imposer des mortifications, un cilice, une ceinture de fer.

Son Lorenzo grandissait et, adolescent, était un beau jeune homme, élégant et distingué ; sa mère y craignait de l’orgueil, mais le garçon la rassura, lui promettant de rester fidèle à Dieu.

En effet, Dieu lui envoya une grâce toute spéciale quand il eut dix-neuf ans, et qu’il raconta lui-même : alors qu’il cherchait la paix pour son âme, il eut l’apparition d’une jeune fille très belle, qui lui proposa cette paix intérieure s’il l’épousait. C’était la Sagesse de Dieu, sous forme humaine, qui lui donna le baiser de paix avant de le quitter.

Malgré une belle proposition de sa mère pour un mariage heureux, Lorenzo suivit plutôt le conseil d’un oncle, chanoine, et s’engagea dans la voie de l’ascèse. Lorenzo regarda le Crucifix et répondit : Seigneur, c’est toi mon espoir.

Il entra donc dans la congrégation des Chanoines de Saint-Georges in Alga, une famille religieuse à la règle sévère, dans laquelle Lorenzo se trouva tout à son aise. Il en ajouta : il ne sortait pas au jardin, ne s’approchait pas du feu pour se réchauffer, buvait peu même s’il avait soif, restait en méditation entre les Matines et l’Office matinal, chantait l’office sans s’appuyer à la miséricorde (ce petit support qui permet aux moines d’être un peu soulagés quand la position debout est trop rude, mais sans vraiment s’asseoir). Les Confrères songeaient à lui faire adoucir ces mortifications, mais il persévéra, confiant en la grâce de Dieu.

Il fut ordonné prêtre en 1407, élu prieur en 1409, prieur général en 1413 et 1421. Son souci de protéger et développer la congrégation lui valut le nom de second fondateur.

Extrêmement humble et effacé, il acceptait telle injustice sans broncher ; s’il allait faire la quête, il évitait sa famille qui lui aurait rempli sa besace pour lui éviter d’aller quêter plus loin ; il n’alla voir sa mère et ses frères mourants (Marco e Leonardo) qu’aux derniers moments, pour ne pas être tenté par l’ambiance familiale.

Un jour de Noël, il fallut le tirer d’une extase où il s’attardait, pour achever la Messe.

Un ancien chanoine, devenu pape (Eugène IV), le fit évêque de Castello en 1433, un siège qui allait être transféré à Venise en 1451. Lorenzo en fut nommé le premier patriarche.

Il élimina tout faste dans sa maison, l’argenterie, les domestiques inutiles. Il s’occupa de son diocèse avec un soin apostolique, rehaussant la liturgie, multipliant les monastères. Il distribua du bois de chauffage en hiver.

Ce n’était pas un orateur, mais il savait parler doucement et convaincre, jusqu’au doge de Venise ; mais il fut un écrivain rempli de zèle ; on a dit que sa langue n’était pas sans grâce, et son latin meilleur que celui de ses contemporains.

Lorenzo fut un jour mystérieusement averti qu’un de ses prêtres en était arrivé à vouloir se suicider, après une vie de débauche et ne pouvant élever ses enfants. Lorenzo le fit venir, l’avertit fraternellement sur ses devoirs, sur les peines qu’il encourait dans l’éternité, lui remit quelques pièces d’or : le malheureux changea complètement et fit une fin très pacifiée.

De ses nombreuses maximes, on retiendra celles-ci :

Il ne faut jamais perdre la confiance en Dieu : elle est la vie de l’âme.

Le riche ne se sauve que par l’aumône.

La vraie science tient dans ces deux propositions : Dieu est tout, moi rien.

Lorenzo écrivit jusqu’au dernier jour de sa vie. On voulut le coucher dans un lit, qu’il refusa. Au moment de sa dernière heure : Jusqu’ici, c’était de la farce, ça devient sérieux.

Tel confrère avait les larmes : Allez-vous-en avec vos larmes. C’est le moment de rire, pas de pleurer.

Le 8 janvier 1456, il dit encore Je viens à toi, mon Jésus, et expira.

Par un prodige qui n’arrive pas souvent, son corps resta sans corruption jusqu’au moment des funérailles, qui n’eurent lieu que le 17 mars suivant.

Pendant longtemps la célébration de sa fête se fit le 5 septembre.

Lorenzo Giustiniani a été béatifié en 1524 et canonisé en 1690.

 

 

Eurosia Fabris Barban

1866-1932

 

Eurosia naquit à Quinto Vicentino (Vicenza, Italie N) le 27 septembre 1866, de parents très chrétiens qui la firent baptiser trois jours plus tard. Eurosia n’était pas un nom habituel, et tous l’appelèrent Rosina (petite Rose).

Puis on déménagea à Marola en 1870, qui fut le village d’Eurosia pour toute la vie.

Il y avait bien une école, mais elle n’en fréquenta que les deux premières années, continuer aurait été un luxe excessif. Eurosia aimait lire, surtout l’Ecriture Sainte.

A quinze ans, elle enseignait le catéchisme ; sa méthode était tellement convaincante, douce, claire, que tous en conservaient un souvenir indélébile. A la maison, on lui demandait son avis dans les discussions entre frères et sœurs.

Belle et gentille, elle fut plusieurs fois demandée en mariage.

Quand le voisin, Carlo Barban, perdit son épouse, il demanda à Eurosia de venir travailler pour tenir la maison et s’occuper des deux petites filles : puis il la demanda en mariage. Elle accepta après avoir demandé conseil aux parents et au curé ; elle avait vingt ans (1886).

Carlo était un paysan bien installé, mais il avait hérité des dettes de son père. Eurosia le savait et, sans s’inquiéter, lui redonnait confiance en Dieu.

De cette union naquirent neuf enfants, dont les deux premiers moururent très jeunes. Cela, Eurosia le savait d’avance : la Sainte Vierge le lui avait prédit au sanctuaire de Monte Berico.

Ce n’était pas tout : une de ses nièces, Sabina, mourut pendant que son mari était à la guerre, durant le premier conflit mondial, et Eurosia en adopta les trois enfants. Voilà une maison bien remplie, pleine d’amour, et douze petites bouches à nourrir avec le seul travail du papa.

De ces douze créatures, six se marièrent, deux furent prêtres (Giuseppe et Secondo), deux furent franciscains (Angelo Matteo, qui fut le père Bernardino, et un autre, qui fut le frère Giorgio) ; Chiara Angela, la première adoptée, entrera chez les Sœurs de la Miséricorde à Vérone, et un autre mourut séminariste.

Eurosia, dite Rosina, était devenue… Mamma Rosa. Consciente de sa mission de mère éducatrice, elle priait, donnait l’exemple de la patience et de la douceur. Elle acceptait de vivre dans la pauvreté, dormant peu et se mortifiant pour mieux écouter la voix de Dieu.

Elle priait et faisait prier pour la conversion des pécheurs. A midi, elle versait un bol de soupe aux pauvres qui frappaient chez elle. Durant la guerre, en plus des enfants qu’elle avait adoptés, elle s’occupait autant qu’elle pouvait des veuves et de leurs enfants. Un jour qu’elle et son mari avaient accueilli une petite famille de passage, la mère accoucha et les époux Barban les gardèrent trois jours chez eux.

Toute sa vie, Eurosia fut dévote de l’Esprit Saint, qu’elle invoquait chaque jour pour demander la Lumière, pour vaincre les tentations. L’Eucharistie et la Sainte Vierge étaient ses deux autres références caractéristiques.

Ils étaient pauvres, mais savaient partager les produits du jardin et du poulailler. En outre, Eurosia enseignait la couture aux petites filles, particulièrement les robes de mariage ; en travaillant, on priait, on parlait du Bon Dieu.

Lorsqu’en 1916 se constitua dans la paroisse une communauté du Tiers-Ordre franciscain, Eurosia s’y inscrit, avec son fils Sante Luigi.

Après quarante cinq ans de mariage, veuve à son tour (1930), elle confia à son fils prêtre, don Giuseppe, que Dieu lui avait révélé la date de sa prochaine mort, dans dix-neuf mois.

Dès l’automne 1931, des douleurs rhumatismales attaquèrent les mains et les pieds, puis les épaules et les genoux : elle dut s’aliter. Début janvier, une pneumonie lui rendit la respiration très pénible. Elle s’éteignit le 8 janvier 1932, consciente et souriante.

Béatifiée en 2005, proclamée Patrone des Catéchistes en 2009, Eurosia est fêtée localement le 9 janvier.

Le miracle retenu pour la béatification fut la guérison inexplicable d’une jeune femme de Vicenza, atteinte d’adénopathie trachéobronchiale. Malgré une importante thoracentèse, du liquide infectieux s’était répandu dans l’abdomen. Jusqu’au 30 novembre 1944, aucune issue n’était plus envisageable. Mais au matin du 1er décembre, l’abdomen était nettement soulagé et, peu de jours après, tout le liquide avait disparu, la fièvre également, sans aucune intervention médicale ; la guérison était totale en quelques jours. On avait prié par l’intercession d’Eurosia : sa présence était manifeste et fut dûment constatée par les autorités médicales et ecclésiastiques.

 

 

Titus Zeman

1915-1969

 

Titus Zeman naquit le 4 janvier 1915 à Vajnory (Bratislava, Slovaquie), aîné des dix enfants d’une humble famille.

Durant son enfance, il souffrit diverses maladies ; guéri soudainement, à dix ans, il promit à la Sainte Vierge d’être «son fils pour toujours» et il exprima le souhait d’entrer chez les pères Salésiens (fondés par s.Giovanni Bosco, v. 31 janvier), de sorte qu’il fréquenta leur école à Šaštín.

Au début, la famille n’était pas consentante et attendit deux années avant de laisser partir Titus. Ce dernier écrivit alors à ses parents de vendre un champ pour payer ses études, ajoutant même : Si j’étais mort, vous auriez trouvé l’argent pour mes obsèques. S’il vous plaît, utilisez cet argent pour payer mes études.

En 1931, il commença le noviciat et fit la première profession en 1932.

En mars 1938, il se trouvait à Rome pour sa profession solennelle, en l’église du Sacré-Cœur au Castro Pretorio. A Rome, Titus compléta ses études à l’Université Grégorienne, et les acheva à Chieri.

En juin 1940, il fut ordonné prêtre à Turin et revint dans son pays d’origine pour célébrer sa Première Messe.

Déjà en 1946, Titus fut inquiété par le régime communiste. Il refusait de retirer le crucifix de sa salle de classe, et fut pour cela renvoyé de l’école.

Jusqu’en 1950, il fut aumônier et catéchiste. Sportif et professeur de matières scientifiques, il savait entraîner les jeunes.

A partir de cette date cependant, le régime communiste interdit toute manifestation religieuse et envoya en camps de concentration tous les prêtres et les religieux qu’on pouvait arrêter. Titus eut alors l’idée courageuse d’organiser par deux fois un déplacement de jeunes vocations, pour les acheminer jusqu’à la maison-mère de Turin, où ils auraient achevé leur préparation. Plus de soixante jeunes hommes purent ainsi rejoindre Turin.

De ces expéditions très risquées, le père Titus disait : Même si je perds la vie, je ne considérerais pas vain de savoir qu’au moins un de ceux que j’ai aidés, soit devenu prêtre.

Ces deux expéditions réussirent, c’est à la troisième que la police intercepta le groupe et le père Titus (avril 1951). En attendant son procès, Titus subit dix mois de détention préventive, durant lesquels il fut torturé. Le procès eut lieu en février 1952 : Titus fut accusé de haute trahison et d’espionnage et risquait la peine de mort ; la Providence fit qu’il fut condamné «seulement» à vingt-cinq ans de prison.

Son numéro de prisonnier était le 024858. On imagine mal ce que pouvaient être les conditions de détention du père Titus. Expériences médicales, isolation prolongée durant plusieurs mois, travail avec l’uranium sans protection, ration alimentaire réduite au sixième. Le père Titus eut de graves pathologies : cardiaque, pulmonaire, neurologique. Témoin matériel de ces années, fut le «chapelet» qu’il se fabriqua avec du pain et du fil : cinquante-huit perles, une pour chaque période de torture qu’il subit.

En réalité, cette prison dura de février 1952 au 10 mars 1964, date à laquelle on remit le prêtre en liberté conditionnelle, en raison de ses très mauvaises conditions de santé.

En 1968, on lui permit de reprendre la célébration de la Messe.

Le 8 janvier 1969, le père Titus mourut d’un arrêt cardiaque à Bratislava, suite aux mauvais traitements reçus. Quelques mois plus tard, un procès en révision l’absolvait totalement.

Titus Zeman fut béatifié en 2017, et inscrit au Martyrologe le 8 janvier.

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