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17 février 2024 6 17 /02 /février /2024 00:00

17 FEVRIER

 

I.

Ste Mariamna, veuve, compagne d’apostolat de s.Philippe à Hiérapolis, puis en Lycaonie.

III.

S Polychrone, évêque à Babylone et martyr : ne parlant pas, il fut frappé sur la bouche.

IV.

Ss Donat, Secondien et Romule, (soldats ?) de Vicenza, martyrs à Concordia avec d’autres.

S Chrysantien, martyr à Aquilée, avec d’autres, peut-être compagnons des précédents.

S Theodoros, illustre soldat et martyr dans la province d'Amasée.

S Bonosus, évêque à Trèves.

V.

S Mesrob, “docteur des Arméniens”, inventeur d’un alphabet pour l’Eglise arménienne ; il savait le syriaque, le grec, le persan.

S Loman, neveu de s.Patrick, premier évêque à Trim, fêté avec son successeur s.Forchern.

S Flavien, évêque à Constantinople, malmené au Brigandage d'Ephèse, mort en exil pour son opposition au monophysisme.

S Fintan, abbé à Cluain Ednech, le saint Benoît irlandais.

VI.

S Guévroc (Kirec), de Grande-Bretagne, abbé à Loc-Kirec puis solitaire à Ploudaniel.

VII.

S Finan, écossais, évêque à Lindisfarne ; il resta attaché à la date celte de la Pâque.

VIII.

S Silvin, évêque régionnaire près de Toulouse, apôtre des Morins, mort à Auchy. 

S Silvino, évêque à Crémone pendant trente-neuf ans, réputé pour la pureté de ses mœurs.

S Fulrad, abbé à Saint-Denis de Paris, chargé d’importantes missions pour le pape.

XII.

S Benoît, abbé au Mont Cassin, évêque en Sardaigne.

S Costabile, abbé à La Cava.

S Evermod, flamand, un des premiers disciples de s.Norbert et évêque à Ratzeburg ; un jour de Pâques, sa prière fit tomber les chaînes des prisonniers qui assistaient à la messe dans la cathédrale.

XIII.

B Luca Belludi, franciscain à Padoue, compagnon de s.Antoine.

XIV.

S Alessio Falconieri, pieux marchand de Florence, un des sept premiers membres d'une Confrérie mariale qui devint l'Ordre des Servites de Marie ; il mourut à cent-dix ans ; ces Sept Fondateurs sont fêtés en ce jour.

XVII.

B William Richardson, prêtre anglais, pendu à Tyburn (le 27 février au Martyrologe).

B Matthias Shobara Ichizaemon, laïc japonais martyr, béatifié en 2008.

XIX.

Bse Elisabetta Sanna Porcu, sainte femme et veuve de Sardaigne, mère de sept enfants, morte à Rome après y avoir déversé son immense charité et ses conseils ; béatifiée en 2016.

S Yu Chŏng-nyul Petrus, père de famille coréen, un des cent-trois martyrs canonisés en 1984 et fêtés le 20 septembre.

XX.

Bse Isabel Sánchez Romero (Ascension de Saint-Joseph, 1861-1937), religieuse dominicaine espagnole, martyrisée la tête écrasée entre deux pierres, à Huéscar, béatifiée en 2021.

B Martí Torrés Puigpelat (Frederic, 1877-1937), prêtre capucin espagnol, martyrisé à Barcelone, béatifié en 2015.

B Antoni Leszczewicz (1890-1943), prêtre polonais, missionnaire en Extrême-Orient, puis marianiste, martyr, brûlé avec tout un groupe de fidèles en Biélorussie, béatifié en 1999.

Bse Edvige Carboni (1880-1952), humble femme italienne et grande mystique, béatifiée en 2019.

Mariamna

1er siècle

 

Cette sainte femme est mentionnée dans les menées grecques comme une compagne d’apostolat des apôtres Philippe et Barthélemy.

Après l’Ascension du Seigneur, elle les aurait accompagnés à Hiérapolis, où Philippe fut martyrisé.

Libérée avec Barthélemy, tandis que celui-ci partait pour l’Inde, elle se retira en Lycaonie, où elle annonça l’Evangile, administra le baptême et mourut en paix.

Sainte Mariamna n’est pas mentionnée dans le Martyrologe romain. Les menées l’inscrivent au 17 février, sur la base d’indications provenant d’actes apocryphes et pouvant avoir un lien avec des faits historiques.

 

 

Theodoros d’Héraclée

† 319

 

On fait naître Theodoros à Euchaïta ou à Héraclée, l’une est en Turquie asiatique, l’autre en Macédoine.

Theodoros entra dans l’armée et fit partie de la légion qui avait ses quartiers d’hiver en Cappadoce.

Chrétien convaincu, il ne se gênait pas pour manifester son adhésion au Christ ; courageux, il se battait victorieusement ; on lui attribua la victoire sur un énorme dragon (?).

Au moment de la persécution, il fut dénoncé. Après un premier interrogatoire, mais laissé encore en liberté, Theodoros serait allé mettre le feu à un temple païen. A nouveau cité en jugement, Theodoros persista dans sa Foi.

On le suspendit, on lui déchira les chairs avec des fouets et des pointes de métal, pendant qu’il continuait à chanter des versets de psaumes.

On lui fit passer la nuit en prison, où une lumière céleste inonda l’endroit.

Le lendemain, Theodoros fut martyrisé par le feu, vers 317 (on trouve 303, 319…).

Le culte de s.Theodoros s’est largement développé jusqu’en Occident. A partir du neuvième siècle, apparaît un dédoublement : on parla de Théodore le Stratélate (général) et Théodore le Tiron (conscrit), qui semblent être le même personnage. En effet, le récit concernant le Stratélate apparaît comme un développement de celui du Tiron, avec des détails qui tiennent de l’invraisemblable : Théodore y devient donc général, est rattaché à Héraclée, où il ressuscite une première fois avant d’être finalement décapité.

Saint Theodoros d’Héraclée (ou plutôt Tiron) est commémoré le 17 février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Bonosus de Trèves

† 373

 

Bonosus était un prêtre âgé de Trèves, fidèle aux enseignements de l’évêque Paulin (v. 31 août), en particulier concernant le dogme trinitaire, courageusement défendu par l’un et par l’autre.

Lorsque Paulin fut envoyé en exil (353), le clergé et le peuple s’accordèrent pour élire Bonosus évêque. Mais ce dernier prétexta que, Paulin étant encore en vie, on ne pouvait lui élire un successeur, et refusa l’élection.

Ce contre-temps exaspéra l’empereur au point de faire jeter en prison Bonosus.

Mais quand on apprit la mort de Paulin, en exil (358 ou 361), et peut-être aussi après la mort de l’empereur, Bonosus fut comme contraint de monter sur le siège de Trèves, et en devenait ainsi le septième titulaire. 

Il mourut vers 373, après douze ou quinze années d’épiscopat.

Saint Bonosus de Trèves est commémoré le 17 février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Mesrob d’Arménie

362-441

 

Mesrob dit Machtots naquit en 362 dans le village de Hatsekats (Taron, Arménie occidentale) à l’ouest du lac de Van, un territoire qui devait être dévolu aux Perses en 384.

Dès l’enfance il pratiqua le grec, le syriaque surtout, et aussi le perse, car cette région recevait une influence importante de la part de la Syrie et de la Perse sassanide.

Il commença une carrière militaire, travailla chez un haut fonctionnaire royal, puis se retira dans la méditation en quelque solitude. Il se mit à prêcher parmi ses compatriotes.

Mais la langue écrite n’existait pas. Et Mesrob voulait procurer à ses auditeurs les textes de l’Ecriture. Il songea à créer un alphabet, comme le firent Cyrille et Méthode chez les Slaves (v. 14 février).

Il fit un long voyage d’étude, qui le porta à Edesse, Samosate, en Siounie (Arménie S), au nord du lac d’Ourmia (act. Azerbaïdjan iranien), et jusqu’en Ibérie et Albanie (act. Géorgie) ; puis en Grèce, à Constantinople. Partout, il fut bien reçu.

A son retour, il capta la bienveillance du catholicos d’Arménie, s.Sahak 1er Parthev (v. 8 septembre) ainsi que du roi Vram Châhpouh, et put ainsi ouvrir plusieurs écoles pour former la jeunesse. 

On peut dater l’établissement de l’alphabet arménien vers les années 392-406. C’était  une nouveauté qui allait permettre d’écrire des hymnes, des livres liturgiques, et bien sûr de lire l’Ecriture, mais surtout c’est grâce à cette entreprise que l’Arménie sauva sa langue et sa culture.

Mesrob mourut en 441, octogénaire. On l’a appelé le Docteur des Arméniens.

Malgré ces efforts, l’Eglise arménienne connut le schisme dès le siècle suivant. 

Saint Mesrob d’Arménie est commémoré le 17 février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Flavien de Constantinople

† 449

 

Notre histoire du patriarche Flavien (Flavianos) commence à son élection au siège de Constantinople, car on ne connaît rien de sa famille, de sa naissance, de sa formation.

En 446, il était prêtre et sacristain, chargé de garder les vases sacrés. Il succéda à s.Proclus (v. 24 octobre).

L’élection était unanime, à l’exception d’un eunuque nommé Chrysaphios, qui manœuvra pour faire déposer et exiler le nouveau patriarche.

L’empereur était à Chalcédoine au moment du sacre ; poussé par Chrysaphios, il fit demander à Flavien une offrande ; Flavien, suivant l’usage, répondit par un envoi de pain bénit (eulogie). Chrysaphios, méprisant ce geste, fit dire à Flavien qu’il fallait un présent en or, à quoi Flavien répondit qu’il n’avait d’or que les vases sacrés, propriété de Dieu et des pauvres, mais fit effectivement envoyer les vases sacrés. De cette façon, Chrysaphios passait pour un spoliateur sacrilège ; furieux de cette leçon, il jura la perte de Flavien.

Il chercha d’abord à écarter des affaires la sœur de l’empereur, Pulchérie, sous prétexte que Flavien voulait l’ordonner diaconesse, mais le patriarche déjoua cette nouvelle intrigue.

Chrysaphios alors s’employa à soutenir le moine Eutychès, son parrain, qui avait eu le malheur de tomber dans l’erreur du monophysisme. En 448, lors d’un synode convoqué par Flavien à Constantinople, cet Eutychès fut convoqué, mais ne se présenta pas et, par l’intermédiaire de Chrysaphios, eut recours à l’empereur, qui lui donna deux officiers impériaux pour l’accompagner. Il fut cependant condamné et excommunié.

Flavien en informa le pape Léon 1er ; celui-ci l’approuva par le fameux Tome à Flavien, qui serait ensuite lu au concile de Chalcédoine (451), mais qui n’arriva à Constantinople qu’en juin 449 ; Eutychès, grâce à Chrysaphios, obtint de l’empereur la convocation d’un concile à Ephèse pour mars 449.

Ce concile fut un véritable combat, au point que le pape Léon devait ensuite l’appeler le Brigandage d’Ephèse. Les légats du pape ne purent y lire son message ; Euthychès fut déclaré orthodoxe et réhabilité ; on réussit à accuser Flavien d’avoir enfreint un canon du concile de Nicée et on le déposa.

L’église devint un champ de bataille où régna une grande agitation entre les deux factions. Flavien eut juste le temps de rédiger un message pour le pape, avant d’être arrêté, remis aux mains de la police impériale, accablé d’outrages et de mauvais traitements. 

Il mourut quelques jours plus tard à Hypèpe (Lydie, Asie Mineure, act. Turquie W)), sans qu’on sache s’il était arrivé à son lieu d’exil ou s’il aurait dû poursuivre encore plus loin. 

Certains dirent que Flavien avait été tué, lui décernant le titre de martyr ; d’autres, que Flavien mourut des coups et des émotions qui l’avaient tant troublé.

Le décès de Flavien advint le 11 août 449. La dépouille de Flavien fut solennellement ramenée à Constantinople, par les soins de Pulchérie, devenue alors impératrice. Cette translation advint peut-être en novembre 450 ou en février 451.

Saint Flavien de Constantinople est commémoré le 17 février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Fintan de Clonenagh

530-603

 

Fintan naquit vers 525-530 dans le Leinster (Irlande O). Il avait un frère, Finlugh, un de ces nombreux Saints irlandais parfois si énigmatiques qu’ils n’ont pas leur place dans le Martyrologe.

Quand Fintan en eut l’âge, il fut confié à Columba de Tirdaglas (en irlandais Tir-da-Glasí ou aussi Terryglas) puis, avec des compagnons, alla fonder, vers 548, un monastère à Clúain Ednech (auj. Clonenagh), avec la bénédiction de Columba.

La Règle était, à nos yeux modernes, extrêmement sévère. Outre que les moines vivaient du travail de leurs mains, ils vivaient dans une abstinence totale de viande, de lait et de beurre. Au bout d’un certain temps, les prêtres des environs se sentirent humiliés devant tant de mortifications, et vinrent supplier Fintan d’adoucir un peu le régime de ces moines : Fintan accepta leur requête, mais ne changea rien pour lui-même : un peu de pain d’orge avec de l’eau.

Dieu lui accorda le don des miracles.

Il éteignit d’un signe de croix l’incendie qui s’était déclaré dans le toit du monastère.

Ayant appris que le roi voisin allait condamner à mort un prisonnier, il prit avec lui des moines et se dirigea vers le château de ce roi ; en l’apprenant, le roi fit fermer toutes les portes, qui cependant s’ouvrirent d’elles-mêmes à l’arrivée de Fintan ; même les chaînes du prisonnier tombèrent à terre. Le roi eut peur, et fit libérer son prisonnier.

Un pieux évêque voulut terminer ses jours dans le monastère de Clonenagh, et demanda à Fintan de lui obtenir la grâce de mourir peu après lui. Fintan le lui promit.

Sentant approcher la mort, Fintan rassembla sa communauté, désigna un successeur, et rendit le dernier soupir, le 17 février, vers 594 (quelques jours après mourut l’évêque dont il était question plus haut).

S.Óengus (v.11 mars) l’a appelé homme de la prière. Il est considéré comme le chef des moines d’Irlande, un peu comme s.Benoît de Nursie (v. 21 mars).

Saint Fintan de Clonenagh est commémoré le 17 février dans le Martyrologe Romain.

 

 

Finan de Lindisfarne

† 661

 

Ecossais, ou plus probablement irlandais, Finan fut moine à Iona, sous la règle de s.Columba (v. 9 juin).

Passionné par l’étude, il acquit de très vastes connaissances et tous (sauf lui) lui prévoyaient un glorieux avenir.

Et voilà qu’il fut nommé évêque de Lindisfarne en 651.

Il construisit sa cathédrale selon l’habitude celtique : non pas en pierre, mais en bois et recouverte de joncs, et la dédia à saint Pierre (v. 29 juin), puis aussi l’église Sainte-Marie à l’embouchure de la Tyne.

Animé d’un esprit missionnaire, il étendit son influence à la région voisine et amena à la foi les deux rois d’Essex et de Mercie, Peada et Sigebert. C’est Finan aussi qui ordonna évêque s.Cedd (v. 26 octobre).

Finan fonda en 656 l’abbaye de Whitby, qui fut le théâtre d’un concile en 664, concernant la date de Pâques. Finan ne connut pas ce concile, mais on sait qu’il restait attaché aux habitudes celtiques, et il ne put jamais s’adapter à la date romaine.

Le nom de Finan est aussi lié au lac Currane (Kerry, Irlande), en raison du monastère où l’évêque travailla pendant quelque temps. 

Finan mourut en 661 au monastère de Clúain Ednech, qu’il avait également fondé. Son successeur fut s.Cuthbert (v. 20 mars).

Il ne fut jamais mentionné dans les calendriers romains, très probablement en raison de son attachement à la date de Pâques. Mais sa fête fut rétablie en Ecosse en  1898.

Saint Finan est maintenant commémoré le 17 février au Martyrologe Romain

Silvino de Crémone

† 773

 

Silvino était né à Crémone (Italie N), où il acquit une réputation de saint homme, aux mœurs très pures et à la vie remplie d’actions vertueuses. Sa famille avait d’anciennes et nobles racines romaines.

Sous l’épiscopat de Zeno, Silvino était diacre et vidame. Dans cette dernière fonction, Silvino jouait un rôle important dans l’administration de la ville, au nom de l’évêque. A la mort de Zeno, qui était bénédictin, Silvino fut appelé à devenir le dix-neuvième évêque de Crémone, vers 733.

Les historiens furent unanimes à louer les vertus de Silvino : sa doctrine, sa prudence et sa douceur, sa charité et son zèle.

C’est sous son épiscopat que furent construits les oratoires de s.Donato (?) et des ss.Vito et Modesto (v. 15 juin ?).

En 754, d’après la tradition populaire, Silvino posa la première pierre de la grande tour (campanile) de la cathédrale : ce torrazzo est très célèbre, car avec ses 112,7 mètres de hauteur, c’est la tour la plus haute en Italie pour l’époque pré-moderne ; en Europe, des campaniles construits en briques, seule la tour de Landshut (Bavière) la dépasse. On y monte par un escalier de plus de cinq cents marches ; elle abrite sept cloches, dont la plus grosse pèse plus de trois tonnes, ainsi que la plus grande horloge astronomique du monde, avec un cadran de huit mètres.

Silvino gouverna l’Eglise de Crémone, dit-on, avec la plus grande prudence et la plus exacte discipline ecclésiastique.

Son épiscopat dura trente-neuf ans, ou peut-être même quarante-trois ans, si on le fait mourir en 776, quoique la date habituellement acceptée soit 773.

Saint Silvino est commémoré le 17 février au Martyrologe Romain.

 

 

Costabile Gentilcore de La Cava

1070-1124

 

Costabile Gentilcore était né vers 1070 à Tresino (Campanie, Italie SO) et, orphelin à sept ans, fut confié à l’abbaye de La Cava.

Leone I, puis Pietro I, successivement abbés de ce célèbre monastère, veillèrent à sa formation ; en 1118, Pietro I chercha un coadjuteur et les moines choisirent à l’unanimité Costabile, qui lui succéda donc en 1122.

Costabile se montra en tout d’une grande amabilité envers chacun des moines.

Cet abbatiat ne dura qu’un peu moins de deux années. Mais son action ne s’arrêta pas pour autant.

Il apparut en effet à son successeur, Simeone, pour le rassurer au sujet d’une soi-disant somme d’argent qu’on aurait cachée dans sa cellule : Il n’y avait dans ma cellule que ce que tu y as trouvé.

Plus spectaculaire, cette manifestation mystérieuse qui mit en fuite des pirates sur les côtes maritimes proches. Ceux-ci se sentirent en effet repoussés par de nombreux défenseurs, qui n’existaient pas : les moines y virent la présence manifeste de leur cher abbé défunt.

Costabile mourut le 17 février 1124 et son culte fut confirmé en 1893. Le Martyrologe le considère saint.

 

 

Evermod de Ratzeburg

1100-1178

 

Quand saint Norbert (v. 6 juin) vint prêcher à Cambrai, un jeune homme de vingt ans à peine se sentit intérieurement poussé à se faire le disciple de cet apôtre et missionnaire, comme si Notre-Seigneur lui-même l’eût appelé à sa suite. On était en 1120.

Ce jeune homme s’appelait Evermod, il était flamand.

Ayant revêtu l’habit des Chanoines réguliers à Prémontré, il devint l’exemple de ses frères par son humilité, sa piété, sa mortification.

Saint Norbert l’estima beaucoup et en fit son compagnon de voyages : d’Anvers à Magdeburg, de Cologne à Rome, Evermod ne le quitta jamais et l’assista à ses derniers moments (1134).

En 1134, Evermod fut prieur à Gottesgnaden, en 1138 à Magdeburg, d’où il dirigea les fondations à Havelberg, Jericho, Quedlinburg et Pöhlde.

En 1154, il fut nommé évêque de Ratzeburg, le premier après l’invasion destructrice des Wendes en 1066. C’est donc l’évangélisation de cette population qui fut son premier et principal souci durant son épiscopat. Il les visita jusqu’en Norvège et au Holstein. Il devint ainsi Lumière des Saxons et Apôtre des Wendes, titres que les Luthériens aussi lui ont reconnu.

On raconte ce miracle de l’évêque Evermod : il avait sollicité, mais en vain, la libération d’un certain nombre de prisonniers Frisons, détenus par le comte de Ratzeburg ; il obtint au moins qu’ils pussent assister à la Messe en la cathédrale le jour de Pâques. Durant la cérémonie, l’évêque se dirigea vers eux et les aspergea d’eau bénite (consacrée durant la nuit pascale), en prononçant les mots du psaume 145 : Dóminus solvit compedítos (Le Seigneur libère les captifs) ; les chaînes tombèrent d’elles-mêmes, libérant les prisonniers. Pendant longtemps, ces chaînes furent accrochées aux murs de la cathédrale et n’en disparurent que par les mains des Luthériens qui voulurent détruire toute trace du catholicisme.

Evermod mourut, exténué par ses labeurs, le 17 février 1178, et fut considéré comme saint, mais le Martyrologe l’a maintenu au degré de bienheureux, le culte d’Evermod ayant été reconnu en 1728.

 

 

Luca Belludi

1200-1286

 

Ce ne sont pas les détails qui abondent sur ce Bienheureux. Le seul auteur médiéval qui en parle, lui consacre quatre lignes.

D’après des traditions, Luca naquit vers 1200 à Padoue (Italie NE), d’une famille noble et riche.

Outre la science humaine qu’il acquit à l’université de Padoue, il fut un religieux à la foi profonde et au zèle fécond.

En 1220, il aurait reçu l’habit franciscain de Francesco d’Assise lui-même et fut ordonné prêtre en 1227.

Son titre habituel est qu’il fut le compagnon de saint Antoine de Padoue (v. 13 juin), qu’il assista à sa mort (1231). Quand on sait les prodiges qu’accomplit s.Antoine par sa sainteté, on comprendra ce que signifie ce qu’on a écrit de lui : il fut semblable à son maître dans la vie et la doctrine. 

Nommé provincial, il aurait fondé des couvents et pris une part active à la construction de la basilique de Saint-Antoine à Padoue.

Vers 1256, il intervint personnellement auprès du tyran Ezzelino pour obtenir la libération de Padoue.

Il serait mort le 17 février (ou le 12 ?) 1286, ou peut-être même seulement en 1288, toujours à Padoue.

Son culte fut approuvé en 1927.

 

 

Sept Fondateurs des Servites de Marie

 

On trouvera une petite notice sur chacun de ces sept Fondateurs : 

  • Alessio Falconieri 
  • Bartolomeo Amidei (Amadio)
  • Benedetto dell’Antella (Manetto)
  • Bonfiglio Monaldi
  • Gerardino Sostegni (Sostegno)
  • Giovanni Manetti (Bonagiunta)
  • Ricovere Uguccioni (Uguccio)

 

Même les sources italiennes apportent quelques petites différences dans les noms et prénoms. Il semble par exemple qu’on doive préférer le florentin Bonfiglio (ou même Bonfilio ?) à l’italien Buonfiglio. 

Ces pieux marchands de Florence s’étaient liés dans une Compagnie Florentine en l’honneur de la Vierge Marie, et s’exerçaient à vivre dans une profonde entr’aide, pauvrement, ne cherchant à gagner que le strict nécessaire à leur subsistance.

A la suite d’une apparition de la Vierge Marie - on ne dit pas si ce fut à un seul d’entre eux, ou à tous en même temps - ils décidèrent tous les sept d'abandonner leurs activités commerciales, de se retirer dans la solitude pour vivre l'idéal évangélique, dans une vie commune faite de prière, de pénitence, de contemplation, et de service envers le prochain.

A partir de 1233, il habitèrent ensemble à Villa Camarzia, en périphérie de Florence. Ils voulurent se consacrer à la Reine du ciel, la glorieuse Vierge Marie, pour que, comme médiatrice et avocate, elle leur conciliât son Fils, les Lui recommandât et, comblant de sa riche charité ce qui leur manquait à cause de leurs imperfections, leur obtînt miséricorde et abondance de mérites.

Il s'établirent dès 1234 sur le Mont Senario, où l’évêque leur avait légué un terrain. Ils y construisirent leurs petites cabanes, et une église dédiée à la Très Sainte Vierge.

Le vendredi saint 1240, la Sainte Vierge leur apparut de nouveau, pour leur indiquer quel habit porter. C'est depuis ce moment-là qu'ils portèrent un habit noir, et qu'ils s'appelèrent Esclaves de Marie (Ordre des Servites de Marie, OSM), avec la règle de saint Augustin.

Leur bonté et leur sainteté leur attira la bienveillance de toute la population. On les aida à échapper aux mille soucis administratifs ou même religieux des premières années. Ils construisirent la basilique “Sainte Marie des Esclaves”, appelée aussi Sainte Marie de Cafaggio, devenue plus tard basilique de la Très Sainte Annonciation, grâce à la générosité d'un parent d'Alessio, Chirarissimo Falconieri.

L’Ordre faillit être supprimé à la fin du XIIIe siècle, suite à des dispositions conciliaires, qui cependant ne furent pas appliquées pour cet Ordre.

Leur règle fut confirmée dès 1304.

Ils furent ensevelis dans un même tombeau, unis dans la mort après avoir été si unis dans l'amour fraternel qui les liait en un seul cœur et une seule âme (cf. Ac 4:32).

Ils furent béatifiés : Alessio d’abord en 1717, les autres en 1725, et tous canonisés en 1888.

Leur fête liturgique a été établie au dies natalis de saint Alessio Falconieri (17 février).

 

 

Alessio Falconieri

1200-1310

 

Qu'on ne s'étonne pas des dates de la vie de saint Alessio : il faut bien admettre qu'au 14e siècle, on pouvait vivre cent-dix ans sans avoir eu recours aux examens et aux soins cliniques si ordinaires et si fréquents de nos jours.

Alessio Falconieri naquit à Florence en 1200, où son père, Bernardo, tenait un négoce prospère. La noble famille des Falconieri comptait de riches commerçants, du parti des Guelfes (favorables à la papauté et «ennemis» de l'empire romain-germanique) et fondateurs de la république de Florence. Alessio était l'oncle paternel de sainte Giuliana Falconieri (v. 19 juin).

Ce saint homme ne voulut jamais recevoir la consécration sacerdotale, s'en jugeant trop indigne. Il se contenta de mendier, aidant de son mieux les plus jeunes, en particulier ceux qui voulaient partir étudier à la Sorbonne de Paris.

Tout en exerçant son métier de marchand, il adhéra à la Compagnie Florentine en l'honneur de la Vierge Marie, où il connut ses futurs Confrères.

Peu avant de mourir, il vit l’Enfant-Jésus, entouré d’Anges sous forme d’oiseaux immaculés, qui posait sur sa tête une couronne de fleurs.

Alessio mourut le dernier des co-fondateurs, le 17 février 1310, jour où on les fête ensemble.

 

Sur l’ensemble de ces Fondateurs, voir la notice : Servites de Marie (Sept Fondateurs des)

 

 

William Richardson

?-1603

 

William était né près de Sheffield (Yorkshire S) ou au Lancashire (Angleterre).

On le trouve aussi sous le nom de Anderson.

En 1592, il vint à Reims et, de là, passa à Valladolid. Il reçut le sacerdoce à Séville en 1594.

Deux récits s’affrontent à propos de son arrestation. L’un dit que William fut arrêté à Clement’s Inn le 12 février 1603, l’autre qu’il fut prisonnier à Newgate pendant une semaine avant d’être condamné à Old Bailey le 15 février, sous l’accusation d’être prêtre et d’être entré illégalement dans le royaume.

C’est un de ses amis qui le trahit. Le juge procéda avec une rapidité exceptionnelle à l’examen de la cause, apparemment plus animé par des sentiments de persécuteur que par ses devoirs de juge.

William montra une grande constance au moment de l’exécution, ce qui édifia beaucoup les témoins. Il pria pour la Reine.

William Richardson mourut en martyr à Tyburn (Londres), le 17 février 1603, le dernier du règne de la reine Elizabeth.

Il fut béatifié en 1929 parmi cent-sept Compagnons, d’Angleterre et du Pays de Galles.

 

 

Matthias Shobara Ichizaemon

1587-1624

 

Matthias était un laïc japonais né à Aki, vers 1587, âgé d’ “environ” trente-sept ans.

Il devint catéchiste, dans le diocèse de Funai.

Son martyre eut lieu à Hiroshima, le 17 février 1624.

Il a été béatifié parmi cent quatre-vingt-huit Martyrs japonais, en 2008.

 

Elisabetta Sanna Porcu

1788-1857

 

Elisabetta Sanna naquit le 23 avril 1788 à Codrongianos (Sassari, Sardaigne), deuxième des neuf enfants de bons parents paysans ; le père était en outre le maire du pays, et l’un des enfants, Antonio Luigi, fut prêtre.

A peine âgée de trois mois, la petite fille eut la variole, qui lui rendit impossible le mouvement des bras pour faire le signe de Croix, pour manger, pour laver son visage et s’habiller ; mais elle pouvait travailler avec ses mains, pétrir le pain, l’enfourner et le défourner.

En 1794, elle reçut la Confirmation et apprit d’une pieuse personne l’importance de la prière et de l’adoration eucharistique. Elle fit la Première Communion peu après.

Profondément chrétienne, elle priait le chapelet quotidien, fréquentait l’église, aidait les pauvres ; à quinze ans, elle dirigeait et catéchisait un groupe de jeunes filles.

Un jour qu’elle regardait le Crucifix, elle entendit cette voix : Aie courage, et aime-moi ! Elle comprit alors qu’une mission particulière l’attendait.

Un bon garçon, Antonio Porcu, remarqua le courage et l’ardeur de cette jeune femme et l’épousa en 1807 ; ils eurent sept enfants. Elisabetta les éleva très chrétiennement, y associant aussi d’autres enfants du village ; d’autres mamans venaient aussi apprendre avec elle des prières et des cantiques.

Très organisée, elle maintint toujours en ordre la maison, travailla aux champs, visitait les malades, allait prier dans un sanctuaire marial proche.

En 1825, mourut Antonio, quand son plus jeune enfant n’avait que trois ans. Mais Elisabetta ne fut jamais découragée. Sa vie spirituelle s’approfondit et elle fit bientôt le vœu de chasteté. Elle projeta le pèlerinage en Terre Sainte, mais dut s’arrêter à Rome, où elle connut s.Vincenzo Pallotti (v.22 janvier). Ce dernier devint son conseiller spirituel, dont elle apprit à faire de toute activité un témoignage apostolique à la gloire de Dieu.

C’est à Rome qu’Elisabetta entra dans l’Ordre séculier franciscain. Elle devait rester romaine jusqu’à la mort.

Beaucoup vinrent lui demander ses lumières, ses conseils, de s.Vincenzo au cardinal Soglia. Il y eut quelqu’un de très mécontent, le Diable, qui lui imposa beaucoup d’épreuves, outre les maladies successives dont elle souffrit. Une de ses grandes souffrances fut aussi de ne pouvoir revenir dans sa famille en Sardaigne, mais elle fut fort soulagée en apprenant que les siens se portaient mieux. Elle consacra désormais tout son temps à faire du bien partout où elle le pouvait : auprès des malades, des pauvres, des enfants, tout en passant des heures en adoration.

En 1852, elle fut un des témoins dans le procès de béatification de s.Vincenzo Pallotti, qui était mort deux années plus tôt. Cette séparation fut une épreuve supplémentaire pour Elisabetta, qui ne perdit pas pour autant sa force dans son action évangélisatrice.

Elisabetta s’éteignit à son tour dans sa petite chaumière, le 17 février 1857.

Elisabetta Sanna fut béatifiée en 2016, et inscrite au Martyrologe le 17 février.

 

 

Yu Chŏng-nyul Petrus

1836-1866

 

Ce Coréen était né en 1836 (ou 1837) à Nonje (Taphyen, Pyŏngyang), et perdit ses parents très tôt.

Pour vivre, il vendait des sandales de paille.

De caractère très vif, très emporté, il traitait fort durement son épouse. Il avait en outre la passion des jeux de hasard.

Vers 1863-1864, il connut la religion catholique et en 1864, il vint à Séoul où il reçut le baptême des mains de l’évêque, Mgr Berneux (v. 7 mars). C’est là qu’il reçut le nom de Petrus (ou Peteuro, dans la transcription coréenne).

Du jour où il reçut le baptême, Peteuro changea complètement : il fut doux et aimable avec son épouse et, pour se punir de sa rudesse passée, il se flagellait lui-même. Et il arrêta de jouer !

Plein de zèle pour le Christ, il amena à la foi catholique un grand nombre de gens, grâce à l’exemple de sa vie désormais douce et pleine de foi.

En 1866 courut le bruit d’une prochaine persécution, mais il resta tranquille. Le jour du Nouvel An, il dut être inspiré de l’Esprit-Saint, car il disait adieu à tous ses parents.

En visite à la mission de Kodunni, il était en train de prier avec un autre catéchiste, Vincent Chŏng, et d’autres personnes, lorsque plusieurs policiers firent irruption dans la maison. Certains purent s’enfuir, mais Peteuro fut arrêté, avec le neveu de Vincent, Alexius U Se-yŏng. Peteuro était très heureux : il avait la chance de devenir martyr ; il refusa de se faire lier. On les emmena à Pyŏngyang pour les mettre en prison.

Le gouverneur de Pyŏngyang ordonna à quelques apostats de battre Peteuro à coup de rotin ; ceux qui refusèrent reçurent des coups de la part des hommes du gouverneur.

Finalement, Peteuro fut battu à mort, le 17 février 1866. Il avait environ trente ans.

Pour être sûr de sa mort, le gouverneur fit brûler le corps de Peteuro, puis cinq apostats le traînèrent dans la rivière Taedong. La nuit suivante, l’épouse de Peteuro parvint à retirer le corps de l’eau pour l’ensevelir dans le cimetière de la famille. 

Parmi les apostats qui le battirent et le traînèrent dans la rivière, se trouvait le pauvre U Se-yŏng Alexius, qui fut forcé d’apostasier ; on reparlera bientôt de lui, car pleinement repenti, il mourut martyr le 11 mars.

Dix ans plus tard, le gouverneur ordonna d’ériger un monument en pierre le long de la rivière. En réalité, ce monument devait exalter le gouverneur pour avoir tué des Catholiques, mais il devint plutôt la preuve du martyre de Peteuro. Le monument existe toujours à Pyŏngyang.

Peteuro est l’un des cent-trois Martyrs coréens béatifiés, les uns en 1925, les autres en 1968 ; tous furent canonisés en 1984.

Le dies natalis de Peteuro est au 17 février, tandis qu’une fête commune célèbre tous ces Martyrs coréens le 20 septembre.

 

 

Isabel Sánchez Romero

1861-1937

 

Isabel Sánchez Romero naquit le 9 mai 1861 à Huéscar (Grenade, Espagne S).

En 1878, elle entra dans l’Ordre des Dominicaines, prenant le nom religieux de Ascension de Saint-Joseph.

Religieuse exemplaire, elle portait une infirmité rare, qui lui causait des plaies sur tout le corps ; elle ne s’en plaignit jamais.

Lors de la Guerre civile de 1936-1937, elle fut arrêtée en février 1937, mise en prison, violée. Sommée de renoncer à la Foi chrétienne et de blasphémer, elle ne fit que répondre par des paroles jaculatoires, comme Vive le Christ Roi !  Elle fut battue. Ses bourreaux auraient été fort contents de voir cette vieille Religieuse de soixante-seize ans, si gentille, rejoindre leurs rangs en abandonnant la vie religieuse, mais ils se trompaient.

Le 17 février 1937, on voulut conduire au cimetière de Huéscar tout un groupe de prisonniers chrétiens, dont cette Religieuse et son propre neveu, Florencio. Comme elle ne pouvait monter dans le camion, à cause de son grand âge, les miliciens s’emparèrent d’elle et l’envoyèrent sans ménagement dans le camion, comme on le fait d’un sac de pommes de terre.

Au cimetière, pendant qu’elle continuait de prier sans relâche, tous tombèrent l’un après l’autre. Elle était la dernière ; les bourreaux ne voulurent pas se «contenter» de la fusiller : ils la mirent la tête sur une pierre et, avec une autre, lui écrasèrent le crâne.

Ainsi «monta au ciel» la Sœur Ascension de Saint-Joseph.

Pour Florencio et tous les autres, on attend l’enquête.

Isabel Sánchez Romero fut béatifiée en 2022, et sera inscrite au Martyrologe le 17 février.

 

 

Martí Tarrés Puigpelat

1877-1937

 

Martí était né le 8 octobre 1877 à Berga (Barcelone, Catalogne, Espagne).

Entré en 1886 chez les Capucins, il fit le noviciat à Arenys de Mar et prit à la profession le nom de Frederic.

En 1901 il reçut le sacerdoce.

Il fut connu comme un des meilleurs prédicateurs de son temps.

Provincial, gardien (c’est-à-dire supérieur) des couvents d’Igualada et d’Arenys de Mar, il fut aussi visiteur en Amérique Centrale.

Lors de la Révolution communiste, il était gardien à Arenys de Mar ; arrêté à Barcelone, le 16 février 1937, il reconnut sur place sa condition de prêtre et reçut la nuit suivante la palme du martyre à Barcelone, le 17 février 1937.

Il a été béatifié en 2015.

 

 

Antoni Leszczewicz

1890-1943

 

Antoni naquit le 30 septembre 1890 à Abramowszczyzna (Vilnius, alors en Russie, actuellement en Lituanie).

En 1902, il commence ses études secondaires au lycée catholique de la paroisse Sainte-Catherine de Saint-Petersbourg et entre en 1907 au séminaire catholique de la même ville, et enfin à l'académie impériale de théologie.

En 1914 il est ordonné prêtre. Il exerce son ministère à Irkoutsk, puis à Tchita.

Lors de la révolution d'octobre 1917, il accompagne ses fidèles qui fuient en Extrême Orient et se retrouve à Harbin (Mandchourie, Chine).

Le père Antoni est vicaire dans la paroisse Saint-Stanislas, il enseigne dans les écoles polonaises le latin, le russe et le catéchisme ; il ouvre une crèche, une école pour enfants de familles catholiques pauvres ; il construit une petite église : Saint-Josaphat, donc il est curé (1924).

C'est à Harbin qu'il rencontre les pères Marianistes, une congrégation où sont formés des missionnaires dont l'idéal correspond à ce qu'il cherche.

En 1937, Antoni demande à partir en Pologne ; en chemin, il passe par le Japon, où il entend parler du père Kolbe (v. 14 août) ; il s'embarque pour l'Europe et arrive à Rome où il rencontre les pères Marianistes : on l'envoie faire son noviciat en Pologne : il prononce ses vœux en 1939.

Il est envoyé à Drouïa, à la frontière entre Pologne et Biélorussie, où les Marianistes ont ouvert un lycée en 1923. Peu après l'arrivée du père Antoni, les Soviétiques envahissent la région, ferment le lycée, mais curieusement (ou miraculeusement), laissent les Religieux poursuivre leur apostolat, pourvu qu'ils soient en habit civil.

En juin 1941, le père Antoni passe de l'autre côté de la frontière : là où les Soviétiques avaient fermé les paroisses depuis une vingtaine d'années, l'armée allemande s'était installée et le père Antoni voulait rouvrir ces paroisses et organiser un ministère paroissial. Il s'installe discrètement à Rossitsa, avec des Sœurs de la congrégation des Servantes de Jésus dans l'Eucharistie, ainsi qu'un jeune confrère, le père Jerzy Kaszyra. Les autorités allemandes qui ferment les yeux au début, se mettent à suspecter ces activités, craignant une reprise du nationalisme biélorusse, d'inspiration soviétique et donc anti-germanique.

Avec la complicité de miliciens ukrainiens et lettons, dressés contre les soviétiques, les Allemands lancent une opération de ratissage, l’opération Winterzauber c'est-à-dire “Nettoyage d'hiver”, ou encore “Tragédie d'Osveïa”, du nom d’une des localités d’où les autorités nazies voulaient évacuer toute la population, supprimant les hommes et envoyant femmes et enfants «capables» en camp de concentration, les autres étant éliminés sur place. 

Un millier d'otages des environs sont enfermés dans l'église de la Sainte-Trinité, dans la journée du 17 février 1943. Le père Antoni, prévenu, ne pense pas un instant à s'enfuir, mais il reste avec les otages pour les confesser et les assister au moment de la mort. Même chose quand un officier allemand lui propose la liberté.

Les otages sont extraits de l'église par petits groupes d'une dizaine, enfermés dans des granges ou écuries avoisinantes, que les miliciens font sauter à coup de grenades. Ceux qui ne sont pas brûlés, sont fusillés.

Le père Antoni brûle avec une douzaine d'otages dans une écurie, dans la nuit du 17 au 18 février 1943. Quelques heures après lui, le père Jerzy partagera le même sort, au matin du 18 février.

Le père Antoni Leszczewicz fait partie des cent-huit Martyrs de Pologne, béatifiés ensemble en 1999, et fêtés localement ensemble le 13 juin. Son dies natalis est au 17 février, celui du père Jerzy, au 18 février.

 

 

 

Edvige Carboni

1880-1952

 

Edvige Carboni naquit le 2 mai 1880 à Pozzomaggiore (Sardaigne), deuxième des six enfants de parents agriculteurs, Giovanni Battista et Maria Domenica Pinna. La fille aînée s’appelait Paulina, un des quatre frères, Galdino.

A la naissance déjà, on lui remarqua une marque de la Croix sur la poitrine.

Edvige fut baptisée deux jours après sa naissance, et confirmée à l’âge de quatre ans.

Elle n’avait que cinq ans, lorsqu’elle eut des visions du Christ, de Marie, de son Ange gardien ; au même âge, elle émit le vœu de chasteté.

La maman lui enseignait la broderie et l’envoya aussi auprès des Religieuses de Saint-Vincent à Alghero.

Edvige reçut l’Eucharistie en 1891.

En grandissant, elle fut membre de plusieurs associations pieuses, participa à la Messe chaque jour, enseignait le catéchisme dans la paroisse. Elle fut aussi membre du Tiers-Ordre franciscain (1906). Elle visitait les malades, leur apportant quelque consolation, quelque soulagement.

En 1910, à la mort de sa mère, elle songea à la vie religieuse, mais son confesseur, sagement, lui conseilla de rester à la maison, où sa présence était nécessaire.

En 1911 - elle a vingt-et-un ans - elle entendit ce message du Christ : Je souhaite que tu sois l’effigie de ma Passion, et reçut alors l’impression des stigmates de la Passion ; Edvige «vécut» littéralement la Passion du Sauveur, souffrant la flagellation, les épines, les clous…

Durant la Grande Guerre, elle connut la bilocation, se trouvant réellement et simultanément en deux endroits bien distincts ; visitant le champ de bataille, elle en rapportait des informations sur les soldats disparus ou morts. Elle visita le cardinal hongrois Mindzenty dans sa prison, ou aussi Staline, à Moscou, pour tenter de le convertir, hélas ! en vain.

Elle eut aussi la grâce de la lévitation, de la transverbération. Elle eut l’apparition d’un Saint qu’elle ne connaissait pas encore, s.Luigi Gonzaga (v. 21 juin), de s.Giovanni Bosco (v. 31 janvier), et d’autres aussi  : Domenico Savio (v. 9 mars), Rita de Cascia (v. 22 mai), Thérèse de Lisieux (v. 30 septembre), Gemma Galgani (v. 30 septembre ; Edvige assista à sa canonisation en 1940), Catherine de Sienne (v. 30 avril), François d’Assise (v. 4 octobre), l’apôtre Paul (v. 29 juin), la Mère de Marie sainte Anne (v.26 juillet).

En 1925, eut lieu une enquête canonique, durant laquelle on devait poser une foule de questions à la voyante, pour s’assurer qu’elle était lucide, en bonne santé, non manipulée, non possédée, que toutes ces manifestations n’étaient pas illusoires ; Edvige accepta humblement et répondit de façon convaincante.

Cette vie ne pouvait plus rester cachée, aussi les siens décidèrent de quitter la Sardaigne et de venir s’installer, d’abord à Albano Laziale en 1934, puis à Rome en 1938, après la mort du papa (signalons que c’est à Albano Laziale que mourut la jeune martyre Marietta Goretti, v. 6 juillet).

Edvige s’efforçait de vivre de petits travaux, de couture, de services divers, d’assistance aux blessés durant la Guerre mondiale. Elle offrait ses souffrances pour la conversion des pécheurs, pour l’Eglise, pour les persécuteurs en régime communiste.

Bien sûr, on venait la voir, mais pas seulement par curiosité ; on lui demandait des conseils - il y eut des conversions.

Le saint Père Pio l’estimait beaucoup, et aussi s.Luigi Orione (v. 23 septembre et 12 mars).

Edvige souffrit des attaques du Diable en personne : coups de pied dans les jambes, coups de marteau dans les genoux…

On n’a ici que résumé les nombreuses grâces reçues par Edvige ; il faudrait aussi parler de la présence de son Ange gardien, de ses prédictions, de ses extases, etc.

Edvige Carboni mourut à Rome le 17 février 1952, d’une brusque angine de poitrine.

Deux années plus tard exactement se produisit le miracle qui fut ensuite retenu pour la béatification d’Edvige. Un homme avait la jambe dans un état désespéré, où gagnait la gangrène au point que sa vie était directement menacée ; or, ce 17 février 1954, son épouse était à la messe et, au moment de la consécration, entendit en elle une voix qui lui disait : C’est maintenant le moment de demander cette grâce, ce qu’elle fit et, de retour à la maison, elle trouva son époux complètement guéri.

Edvige fut béatifiée en 2019 et sera fêtée le 17 février.

 

 

 

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