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30 avril 2022 6 30 /04 /avril /2022 23:00

01 MAI

 

-VI.    

S Jérémie, prophète, lapidé et enterré à Taphnès.

I.    

S Joseph Artisan, fête instituée pour “christianiser” la fête du travail.

Ss Torquatus, Ctesiphon, Secundus, Indaletius, Cæcilius, Hesychius et Euphrasius, premiers évêques en Espagne, respectivement à Cadix, Vergium, Ávila, Urci (Portillo), Elvire, Gibraltar, Andujar, envoyés par les apôtres Pierre et Paul.

III.    

S Andeolus, originaire de Smyrne, ordonné sous-diacre par s.Irénée à Lyon, martyrisé à Bergoiate, aujourd’hui Bourg-St-Andéol.

IV.    

Ss Ache et Acheul, martyrs à Amiens, respectivement diacre et sous-diacre.

Ste Isidora, moniale à Tabenne, longtemps considérée à tort comme idiote et possédée.

Ste Grata, veuve bienfaitrice à Bergame (VI.?).

   

Ste Florine, vierge et martyre en Auvergne. 

V.    

S Amator, évêque à Auxerre ; il s’était consacré avec son épouse dès leur mariage.

S Orientius, évêque à Auch.

Ste Gertrude, vierge et martyre en Lorraine.

VI.    

S Brieuc, gallois, venu évangéliser en Bretagne et honoré du titre d’évêque. 

S Sigismond, roi des Bourguignons, décapité puis jeté dans un puits par ses adversaires.

S Kellac, évêque à Killala, tué par un de ses clercs.

S Marcoul, abbé à Nanteuil, évangélisateur du Cotentin, invoqué pour la guérison des écrouelles (grâce transmise aussi aux rois de France) et un des patrons de la ville de Reims.

S Théodulphe (Thiou), abbé au Mont-d’Or, près de Reims.

S Asaph, abbé-évêque à Llan-Elwy, qui devint ensuite Saint-Asaph.

VII.    

S Arey (Arige), évêque à Gap, premier évêque des Gaules à porter la dalmatique.

S Blandin, père des ss. Baudoin et Anstrude, ermite près de Meaux.

S Ultan (Outain), irlandais, abbé à Fosses et Péronne, frère des ss. Fursy et Foillan.

Ss Gombert et Berthe, deux époux voués à la continence, martyrs lui en Irlande, elle près de Reims, dans l’abbaye dont elle était devenue supérieure.

VIII.    

S Evermar, martyr à Maastricht.

IX.    

S Théodard (Audard), évêque à Narbonne ; il tint à être sacré le 15 août.

XII.    

Ste Thorette, bergère et vierge près de Villefranche d’Allier.

XIII.    

S Aldobrando, évêque à Fossombrone, dont il est le principal patron.

Bse Mafalda, fille de Sancho Ier du Portugal, réformatrice cistercienne ; le pape annula son mariage pour cause de parenté.

XIV.    

B Vivaldo (Ubaldo), ermite franciscain à Montajone ; il vécut longtemps dans le creux d’un vieux châtaignier et mourut centenaire.

B Giuliano Cesarello, franciscain à Valle d’Istria.

S Pellegrino Laziosi, italien, des Servites de Marie à Sienne, guéri par le Christ d’un cancer aux jambes, d’où l’invocation qu’on lui fait en cas de douleurs crurales.

Bse Pétronille, abbesse clarisse en Beauvaisis.

XVI.    

S Pie V, pape (1566-1572), berger, dominicain, évêque à Sutri, inquisiteur pour les États romains ; il fit publier le Catéchisme Romain voulu par le Concile de Trente ; c’est grâce à son appel qu’une ligue chrétienne remporta sur les Turcs à Lepanto (1571), la victoire qui fut à l’origine de la fête du Rosaire (du 7 octobre) ; il est fêté le 30 avril.

XIX.    

Bx Gim I-u Barnabas et Choe Bong-han Franciscus, laïcs coréens martyrs, le premier enterré vivant, le second mort en prison, béatifiés en 2014.

Ss Augustin Schoeffler, lorrain, et Jean-Louis Bonnard, lyonnais, des Missions Etrangères de Paris, martyrs décapités au Tonkin à une année d’intervalle, canonisés en 1988 et fêtés le 24 novembre avec tous leurs compagnons ; Jean-Louis, vingt-huit ans, venait d’avoir baptisé vingt-cinq enfants.

XX.    

S Erminio Filippo Pampuri (Riccardo, 1897-1930), dixième de onze enfants, médecin, des Frères Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu ou Fatebenefratelli,  béatifié en 1981 et canonisé en 1989.

B Kazimir Sheptytskyj (Klymentii, 1869-1951), prêtre et prieur du monastère Studite à Univ, martyr béatifié en 2001.

Jérémie, prophète

7e siècle avant Jésus-Christ

 

Ce qu’on peut savoir de ce prophète ressort de son propre livre biblique.

Il est né vers 650 avant la naissance du Christ, à Anathoth, au nord de Jérusalem.

Son rôle sous le pieux roi Josias, dont il célèbre la justice, nous est peu connu.

En revanche, Joakim le fit arrêter et ordonna de jeter au feu ses prophéties. 

Sous Sédécias, Jérémie passa pour un traître, fut emprisonné, puis jeté dans une citerne; d’où Sédécias ordonna de le tirer.

Après la destruction de Jérusalem, Jérémie demeura au pays de Juda, puis alla en Egypte avec son secrétaire Baruch. 

D’après certaines traditions, il y aurait été lapidé par ses compatriotes à qui il continuait d’adresser plaintes et menaces.

La tradition chrétienne a vu en lui une figure de Jésus-Christ, persécuté, malmené, trahi, bafoué. Le Martyrologe rappelle que annonçant la prise de la Ville Sainte et la déportation de la population, ayant souffert bien des persécutions, il est une figure du Christ souffrant. Il annonça que la nouvelle et éternelle Alliance devait trouver son accomplissement dans le Christ Jésus lui-même, et que par là le Père tout-puissant écrirait sa loi dans le cœur des enfants d’Israël, pour qu’il fût ainsi leur Dieu et eux son peuple.

Le livre de Jérémie est formé d’oracles contre les nations, surtout contre Juda, et d’éléments narratifs concernant l’action du prophète. Les Lamentations sont cinq élégies sur la ruine de Jérusalem : solitude ; destruction de la ville et du temple ; plaintes et espoir de la délivrance ; calamités des derniers jours du siège ; prière. L’Eglise a adopté ces chants pour pleurer durant la Semaine Sainte la mort de Notre-Seigneur.

L’éloge du prophète saint Jérémie se trouve au 1er mai.

 

 

 

Torquatus, Cæcilius, Ctesiphon, Euphrasius, Hesychius, Indaletius, Secundus

1er siècle

 

Une tradition très ancienne rapporte que les saints Pierre et Paul ordonnèrent à Rome sept évêques pour aller évangéliser l’Espagne.

Ils débarquèrent à Acci, actuelle Cadix.

A ce moment-là, les païens célébraient des fêtes en l’honneur des dieux Jupiter et Mercure. Les païens, voyant arriver ces étrangers, craignirent d’en être dérangés, les chassèrent et les poursuivirent.

Au moment où les saints évêques avaient franchi le pont qui séparait la ville de la campagne, se renouvela le prodige du passage de la Mer Rouge par les Israélites : le pont s’écroula sous les païens et la rivière les engloutit.

Pris d’un saint effroi, les habitants conçurent alors un profond respect pour leurs «visiteurs», se laissèrent convaincre de croire en l’unique Dieu créateur tout-puissant, et reçurent le baptême.

Ainsi naquit la communauté chrétienne de Cadix, à la tête de laquelle fut nommé Torquatus, premier évêque de Cadix, dont on ne sait exactement s’il mourut martyr ou en confesseur.

Les autres partirent évangéliser d’autres cités. C’est ainsi qu’ils furent respectivement les premiers évêques de :

  • Cæcilius à Elvire et Grenade ; il aurait été brûlé vif ;
  • Ctesiphon à Vergium (actuelle Berja) ;
  • Euphrasius à Andújar ; il serait mort martyr ; il aurait apporté avec lui une icône que lui avait remise saint Pierre, écrite par saint Luc, l’actuelle image de Notre-Dame de la Cabeza (dans l'iconographie orientale, on dit en effet qu'on écrit une icône) ; 
  • Indaletius à Urci (actuelle Pechina) ; il aurait été martyrisé à Urci ;
  • Hesychius à Cazorla ; il aurait été lapidé au lieu-dit La Pedriza ;
  • Secundus à Ávila.

 

Au Martyrologe, les sept évêques sont commémorés au 1er mai, une date reprise à la liturgie mozarabe. 

Il y a d’autres dates de fêtes locales : le 1er mai étant la fête de saint Joseph artisan, une fête commune aux sept évêques se célèbre le 15 mai. 

Quelques particularités :  

Cæcilius est honoré à Grenade le 1er février ;

Ctesiphon est honoré à Berja le 1er mai ;

Euphrasius est honoré à Bailén et Andújar le 13 mars ; 

Indaletius est honoré à Almería, le 15 mai ;

Hesychius est honoré à Cazorla le 15 mai ;

Secundus est honoré à Ávila le 2 mai.

 

 

Andeolus de Bergoiate 

† 208

 

Andeolus naquit à Smyrne (auj. Izmir, Turquie W).

On se souvient que cette Eglise est l’une de celles à qui s.Jean écrit une Lettre, dans l’Apocalypse (2:8sq). 

Le premier évêque de Smyrne fut s.Polycarpe (v. 23 février) ; s.Irénée (v. 28 juin) le connut, avant de venir en Gaule où il fut évêque à Lyon.

Andeolus, après avoir étudié dans sa ville, vint en Gaule, et alla trouver d’abord s.Irénée. Celui-ci l’ordonna sous-diacre.

Sans attendre, Andeolus descendit la vallée du Rhône, passa par Carpentras, Orange, et arriva à Bergoiate. Cette ville porte maintenant le nom de notre Héros : Bourg-Saint-Andéol.

La prédication d’Andeolus fit beaucoup de conversions. L’empereur Septime Sévère, de passage par là, eut l’attention attirée par un grand rassemblement et se fit amener Andeolus, lequel ne se gêna pas pour affirmer clairement à l’empereur qu’il n’adorait qu’un seul Dieu, et qu’il n’offrirait pas d’encens à des statues sourdes et muettes.

L’empereur fit torturer Andeolus. On lui attacha des cordes aux quatre membres, qu’on tirait avec de violentes secousses ; on le flagella avec des fouets garnis de pointes de fer ; on le déchira avec des ongles de fer ; on l’attacha sur une roue qu’on tournait au-dessus d’un feu… Andeolus exultait et priait Dieu de lui donner la force d’aller fidèlement jusqu’au bout de son combat.

Le lendemain, l’empereur se fit à nouveau amener Andeolus, qui paraissait avoir repris des forces durant la nuit. Sévère ordonna de le frapper à mort, et un soldat assena deux coups d’épée en forme de croix sur la tête d’Andeolus (de ces épées en bois très dur dont usaient les soldats pour s’entraîner).

Le corps fut jeté dans le Rhône, avec une grosse pierre qui cependant se détacha. On put récupérer le corps du Martyr et l’ensevelir dignement. Ce corps, retrouvé au 9e siècle, fut à l’origine d’une église autour de laquelle se développa la nouvelle ville de Bourg-Saint-Andeolus.

Les reliques de s.Andeolus, sauvées des mains des Huguenots, furent presque totalement détruites sous la Révolution.

Saint Andeolus de Bergoiate est commémoré le 1er mai dans le Martyrologe Romain.

Amator d’Auxerre 

344-418

 

Amator (Amâtre) naquit en 344 à Auxerre, de riches parents qui le confièrent à l’évêque Valerianus pour étudier l’Ecriture.

Cédant à des pressions familiales, Amator épousa Martha, de Langres, mais les deux époux se promirent le jour-même du mariage, de vivre dans la continence parfaite.

Après la mort de Valerianus (360), les deux époux vinrent demander à son successeur, Elladius, d’être reçus lui dans le clergé, elle dans un monastère. C’est ainsi que Martha vécut et mourut à Airy.

A la mort d’Elladius (385), c’est Amator qui fut désigné pour être ainsi le cinquième évêque d’Auxerre.

Le nouvel évêque combattit énergiquement ce qui restait de paganisme dans son diocèse. Il n’avait pas peur d’y risquer même sa vie, s’il le fallait. 

Le gouverneur, Germanus, trouvait aussi Amator un peu trop exigeant, mais il accepta et se convertit. C’est ce laïque qu’Amator choisit pour être son successeur ; il le prépara et l’ordonna prêtre.

Amator mourut le 1er mai 418, quelques années après son «épouse», décédée en 410.

Le successeur d’Amator fut effectivement Germanus, le si illustre Germain d’Auxerre.

Saint Amator d’Auxerre est commémoré le 1er mai dans le Martyrologe Romain.

 

 

Orientius d’Auch 

† 440

 

Orientius (en français Orens) était le fils du duc d’Urgel.

Vers 395, il devint le quatrième évêque d’Auch.

On a signalé qu’il fut en relation avec le généralissime Flavius Aetius (395-454).

Il aurait écrit quelques poésies ainsi qu’un Commonitorium (aide-mémoire).

La date de sa mort semble être 440.

Saint Orientius d’Auch est commémoré le 1er mai dans le Martyrologe Romain.

 

 

Brieuc

410-502

 

Le nom de Brieuc (en latin Briocus) est bien connu des Bretons, mais nous connaissons moins sa vie.

Il naquit vers 410 à Ceredigion (Cardigan, Pays de Galles), de Cerpus, irlandais, et de Eldruda, saxonne, tous deux païens (c’est -à-dire non baptisés, et non «barbares»).

La conversion de Brieuc remonte à la rencontre qu’il fit de s.Germain d’Auxerre (v. 31 juillet), venu à Verulamium (Verulam) lors d’une de ses missions.

En 429, Brieuc accompagna Germain à son retour, et reçut le sacerdoce en 447.

Il partit pour une première mission en Armorique, où il construisit le monastère de Tréguier, qu’il laissa à la direction de s.Tugdual (v. 30 novembre), à moins que Tugdual soit lui-même à l’origine de ces constructions.

Revenu dans son pays, Brieuc gagna au Christ ses parents, ainsi que d’autres compatriotes, puis construisit une église et un monastère.

En 480, une invasion de Pictes et de Saxons chassa cette communauté florissante et Brieuc vint en Armorique où il construisit un nouveau monastère; l’église adjacente fut dédiée à s.Etienne (v.26 décembre).

Que Brieuc ait été investi du caractère épiscopal, est un peu controversé. Il «aurait été» abbé-évêque, et donc fondateur du diocèse.

On retint de lui sa grande générosité envers les pauvres.

Brieuc s’éteignit paisiblement dans le Seigneur en 502, nonagénaire.

L’église qu’il construisit prit son nom, ainsi que la ville qui s’y développa.

Saint Brieuc est commémoré le 1er mai dans le Martyrologe Romain, qui le qualifie d’évêque et abbé.

 

 

Sigismond, roi

† 524

 

Sigismond était le fils de Gondebaud, roi de Bourgogne, qui soutenait l’hérésie arienne et qui eut un deuxième fils, nommé Godomar.

Sigismond épousa en 494 Ostrogothe, la fille de Théodoric, roi d’Italie. 

Il devait être encore très jeune à cette époque ; il connut de près l’évêque de Vienne, s.Avit (v. 5 février), que le roi Gondebaud, malgré l’hérésie arienne, avait cependant en grande estime ; et c’est cet évêque qui mit Sigismond sur la voie de la Vérité, vers 502.

Ce dernier reçut en 513, comme son père, le titre de Patrice des Gaules ; dès lors, il voulut montrer son zèle pour soutenir l’Eglise, et combla de bienfaits l’abbaye d’Agaune. En 516, ayant reçu la succession de son père, il rendit aux évêques la liberté de se réunir en concile ; ce fut l’occasion de l’important concile d’Agaune, qui décida d’affranchir les moines du travail manuel et d’instituer la Laus perennis : les moines auraient dû désormais s’organiser pour ne jamais interrompre le chant de l’office, ce qui exigeait la présence de nombreux moines ; on en fit venir de Lérins, de Grigny, de l’Ile Barbe, de Condat. En 517, nouveau concile à Epaone (Evian ?), pour prendre des mesures contre l’arianisme et le paganisme dans le royaume ; on décida la fondation de nombreux monastères, ce qui confirme que toute cette région fut depuis longtemps sanctifiée et apostolisée par la présence monastique.

Sigismond eut cependant un différend avec des évêques, qui avaient condamné le mariage incestueux d’un courtisan ; Sigismond préféra exiler ces évêques. Mais ayant reconnu son erreur, il s’en repentit et rappela les évêques.

Il y eut bien plus grave. Sigismond avait eu trois enfants : Ségéric et Suavegotha qui naquirent en 495 et 496, et leur sœur cadette dont on ignore le nom mais qui fut la mère d’Etichon, premier duc d’Alsace. Or, après la mort de son épouse, Sigismond en aurait épousé la servante, en 518. Cette dernière eut un jour une violente dispute avec Ségéric, qu’elle alla accuser à Sigismond de vouloir le détrôner ; très emporté, Sigismond fit étrangler son fils héritier Ségéric, pour l’éliminer de la succession (522).

Il eut presqu’aussitôt conscience de l’énormité de son crime, et voulut l’expier. Il se retira au monastère d’Agaune et y passa un certain temps dans les larmes et le jeûne. Mais Dieu lui imposa aussi d’autres pénitences : les princes francs, sous le commandement de Clodomir, envahirent alors le royaume burgonde et arrêtèrent Sigismond avec sa femme et ses deux autres fils (Gistald et Gondebald) : Clodomir les fit décapiter tous les trois et précipiter au fond d’un puits (524).

L’endroit de cette exécution macabre serait Coulmiers (Loiret). Il y aurait jailli une source d’eau miraculeuse qui soignait les fièvres. Il y eut des miracles, des pèlerinages, et l’on y construisit une église.

Compte tenu de l’attitude de Sigismond envers l’Eglise et de son attitude de repentir sincère, sa mort a été considérée comme un martyre. On le vénéra à Agaune puis, des reliques ayant été transportées à Prague (1366), il fut invoqué comme patron de la République tchèque.

Le roi saint Sigismond est commémoré le 1er mai dans le Martyrologe Romain.

 

 

Marcoul de Nanteuil

490-558

 

Marcoul (en latin Marculphus) naquit vers 490 à Bayeux (Calvados). Son nom a reçut différentes orthographes : Marcoult, Marcouf, Marcou, Marculf.

Quand il put disposer de ses biens à la mort de ses parents, il les distribua aux pauvres et aux orphelins et, quittant son pays, alla se mettre sous la direction de Possesseur, évêque de Coutances ; ce dernier fut évêque jusqu’en 523 et c’est sans doute lui, plutôt que son successeur s.Lô, qui reçut Marcoul.

A trente ans, il fut ordonné prêtre et parcourut le diocèse en prêchant la Bonne Nouvelle, et la confirmant par l’exemple de ses vertus.

Il portait un cilice et jeûnait très souvent.

Du roi Childebert Ier, il obtint un terrain à Nanteuil et y construisit un oratoire, puis des cellules pour les premiers candidats à cette vie érémitique. Ce fut bientôt une abbaye entière qui s’éleva.

Mais Marcoul avait besoin de plus grandes austérités et il se retira sur une petite île voisine. La population voisine bénéficia de ses miracles, comme de l’éloignement de pirates.

Marcoul mourut vers 558.

Ses reliques furent plus tard transférées à Corbeny (898), où se développa un pèlerinage célèbre et où eurent lieu beaucoup de miracles. En particulier, les rois de France nouvellemenet sacrés étaient investis d’une grâce particulière pour guérir les écrouelles. Les rois, depuis Louis IX à Louis XIII, après leur sacre à Reims, se rendaient à Corbeny, où les moines leur remettaient entre les mains le chef de Marcoul ; puis ils assistaient à la Messe, au terme de laquelle ils touchaient le visage des malades en prononçant ces paroles : Le roi te touche, Dieu te guérit. Les malades devaient ensuite faire une neuvaine de prières et jeûner. Après Lous XIII, les reliques furent apportées à Reims, pour le même rite. La cérémonie eut lieu pour la dernière fois en 1825.

La ville de Reims a pris saint Marcoul pour patron céleste.

Saint Marcoul de Nanteuil est commémoré le 1er mai dans le Martyrologe Romain.

 

 

Asaph de Llan-Elwy

† 600

 

Asaph (ou Asa) est dit quelque part fils du roi Sawyl Penuchel et de Gwenaseth.

Il devint disciple de s.Kentigern (v. 13 janvier) à Llan-Elwy.

Un jour que Kentigern l’envoya chercher un tison pour se réchauffer, il prit carrément des charbons ardents et les porta à l’abbé : celui-ci constata que la tunique d’Asaph n’avait nullement été brûlée et comprit quelle sainteté se cachait en cet humble moine. Il en fit son successeur comme abbé à la tête du monastère, et le consacra aussi premier évêque de ce diocèse.

La ville de Llan-Elwy prit par la suite le nom de Saint-Asaph. La première église de l’endroit fut totalement détruite par Edward Ier d’Angleterre (1282) ; l’actuelle cathédrale bâtie au même endroit au 14e siècle, est la plus petite du Royaume-Uni.

Saint Asaph de Llan-Elwy est commémoré le 1er mai dans le Martyrologe Romain.

 

 

Arey de Gap

535-604

 

Arey (en latin Aridius ou Aregius) naquit vers 535 à Chalon-sur-Saône.

Il fut préparé très jeune au sacerdoce et fut ordonné prêtre par Didier de Clermont, qui l’envoya exercer le saint ministère à Morges (564). Arey y resta quinze ans.

Au concile de Chalon (579), Arey fut nommé huitième évêque de Gap, en remplacement d’un évêque indigne.

Le diocèse de Gap était en piètre état, et Arey le releva avec un grand zèle pastoral et paternel. Il ouvrit à Gap une maison de formation, sorte de séminaire ; il parcourut tout son territoire en encourageant les prêtres et les fidèles ; il s’unit aux autres évêques en maints conciles et travailla avec eux à faire respecter le Jour du Seigneur, le dimanche.

Arey fut aussi consulté par s.Colomban (v. 23 novembre) au sujet de la datation de la fête de Pâques.

S’étant rendu au Tombeau des Apôtres à Rome, il rencontra le pape Grégoire 1er (v. 12 mars), qui l’entoura d’une profonde amitié et entretint avec lui une correspondance assidue. Ce même pape le chargea de réunir un concile pour condamner la simonie ; il lui confia l’accueil de la deuxième mission de moines envoyés en Angleterre (601) ; il voulut aussi l’honorer personnellement en lui faisant don d’une dalmatique, qu’Arey aurait portée lors des cérémonies solennelles (cette distinction fut par la suite généralisée, mais dorénavant abolie) ; il le chargea aussi de remettre de sa part le pallium à l’évêque d’Autun.

Il est plaisant de reporter le fameux miracle de l’Ours. Lors de son retour de Rome, Arey passa le col du Montgenèvre, où un ours s’attaqua à l’un des bœufs qui tiraient le char. Arey somma l’ours de prendre la place du bœuf ; la bête obéit humblement et reçut en récompense la liberté ; il serait «réapparu» lors de l’enterrement d’Arey et aurait tiré le char funèbre en compagnie d’un bœuf. On peut y croire comme on peut ne pas y croire ; l’épisode a tout du vraisemblable, tant il est vrai qu’ à Dieu, rien n’est impossible (cf. Lc 1:37).

Saint Grégoire avait prédit à Arey qu’il mourrait peu après lui ; en effet, Grégoire mourut le 12 mars 604, et Arey fut alors frappé d’une douloureuse maladie dont il mourut le 1er mai suivant. Toutefois différentes sources retardent sa mort à 610 et même 614.

Son culte fut officiellement approuvé en 1907.

Saint Arey de Gap est commémoré le 1er mai dans le Martyrologe Romain.

 

 

Théodard de Narbonne

840-893

 

Théodard (ou aussi Audard) serait né vers 840 à Montauriol (Montauban, Tarn-et-Garonne).

Après des études à Toulouse, il fut au service de l’évêque de Narbonne, qui l’ordonna sous-diacre et le nomma archidiacre de Narbonne ; puis il fut à son tour nommé évêque en 885, devenant le 21e évêque de cette ville.

A sa demande, il fut consacré le 15 août 885, en l’honneur de la Sainte Vierge.

Un de ses soins fut de venir en aide aux populations encore victimes des invasions des Sarrasins, jusqu’à aliéner les biens de l’église métropolitaine.

En 891, il se rendit encore au concile de Meung-sur-Loire.

Il s’éteignit chez les moines de Montauriol en 893.

Saint Théodard de Narbonne est commémoré le 1er mai dans le Martyrologe Romain.

Aldobrando Faberi

1170-1250

 

D’après de récentes recherches, Aldobrando (ou Aldebrando ou Ildebrando) naquit vers 1170 à Sorivoli (Roncofreddo, Cesena, Emilie-Romagne, Italie NE), peut-être dans la noble famille Faberi.

Il reçut sa formation intellectuelle à Ravenne auprès d’un chapitre de chanoines dont il fit ensuite partie vers 1199 : cette année-là il était sous-diacre.

En 1222 il passa à Rimini comme prévôt de la cathédrale. Là, il s’adonna à de sonores et sévères prédications pour éclairer le peuple contre les positions hérétiques des patares et des gibelins. Il semble que saint Antoine de Padoue se trouvait aussi sur place.

La ville avait déjà été mise sous interdit, et en 1226 Aldobrando obtint du pape de prolonger cette mesure. Le peuple se souleva contre lui et le contraignit à s’enfuir, mais peu après il était déjà de retour.

En 1230, il fut nommé évêque de Fossombrone.

En tant que tel, il dut faire reconstruire la cathédrale, qui était en ruines depuis une précédente incursion des factions de la voisine Fano, puis il s’occupa de restaurer le patrimoine du diocèse. Il est dit qu’Aldobrando mena une vie austère et apostolique.

Mort vers 1250, il fut enterré dans cette cathédrale reconstruite, mais non encore achevée et qui fut à nouveau démolie vers la fin du siècle ; sa tombe fut alors transportée dans une autre église qui fut érigée en cathédrale.

Le bienheureux Aldobrando est commémoré au Martyrologe le 1er mai.

 

 

Mafalda de Portugal

1197-1256

 

Mafalda de Portugal vit le jour le 11 janvier 1197, neuvième des onze enfants légitimes du roi portugais Sancho Ier et de Dulce d’Aragon. Ses deux sœurs Teresa et Sancha sont aussi au Martyrologe (v. 17 juin et 11 avril).

En 1215, elle épousa Enrique Ier de Castille, mais cette liaison, qui ne put être consommée en raison de leur jeunesse, fut déclarée nulle par le pape, pour motifs de consanguinité.

A la mort de son père, elle recevait en héritage le château de Seia avec ses rentes, et pouvait conserver son titre de reine.

Ceci fut contesté par son frère, Alfonso II : si ses deux autres sœurs venaient à prétendre aussi à ce titre, la dynastie sombrerait dans la division et la guerre civile. En réalité, ce fut cette jalousie fraternelle qui divisa le pays, et la paix ne devait être rétablie qu’en 1223 avec le fils d’Alfonso II, Sancho II.

Mafalda et ses sœurs, ayant renoncé au titre royal, se retirèrent dans un monastère cistercien. Mafalda fonda (ou réforma) l’abbaye de Arouca, où elle introduisit la règle cistercienne en 1222.

Elle mourut dans un autre monastère sur le Río Tinto, le 1er mai 1256.

Quand on voulut, plus tard, reporter son corps à Arouca, on le trouva non corrompu.

Mafalda fut béatifiée en 1793.

 

 

Vivaldo de San Gimignano

† 1320

 

Vivaldo (ou Ubaldo) naquit à San Gimignano (Sienne, Toscane, Italie) vers le milieu du 13e siècle.

Il fut le fidèle disciple et compagnon du bienheureux Bartolo de San Gimignano, un tertiaire franciscain malade de la lèpre pendant vingt années (v. 12 décembre) ; Vivaldo aurait aussi été tertiaire franciscain.

Il assista Bartolo durant les dernières années, puis il se retira dans la proche forêt de Camporena (Montaione), où il mena une vie d’ermite.

Un vieux récit du 16e siècle note que Vivaldo s’était creusé une sorte de cellule dans le tronc d’un gros châtaigner, où il avait à peine la place de s’agenouiller. Il vécut là dans une grande abstinence, dans les jeûnes, les veilles, les prières.

Il mourut le 1er mai 1320, du moins telle est la date que mentionnent les Frères Mineurs traditionnellement ainsi que le Martyrologe.

Son culte fut confirmé en 1908.

 

 

Giuliano Cesarello

1300-1343

 

Giuliano (en croate : Julijan) serait né vers la fin du 13e siècle à Castello di Valle (auj. Bale-Valle, Istrie, Croatie), dans la famille noble Cesarèl (traduit Cesarello en italien).

On a trouvé beaucoup d’éléments communs dans sa vie et dans celle de saint François d’Assise. Ce dernier serait descendu sur la côte dalmate lors d’une tempête au cours de son voyage pour la Palestine. Saint Antoine de Padoue également y serait passé.

Adolescent, Giuliano fut accueilli par les Frères Mineurs et il s’installa ensuite non loin du couvent Saint-Michel, dans un petit ermitage fondé (peut-être) par saint Romuald (v. 19 juin). Toute sa vie allait se passer là avec quelques autres confrères, dans la méditation et le service des pauvres. Ses dévotions préférées étaient l’Eucharistie, la Mère du Christ, les Ames du Purgatoire.

Il fut ordonné prêtre ; cultivé, il parlait cependant au peuple dans un langage simple et approprié ; il sut apporter la paix au milieu des bagarres de factions, faisant régner la charité chrétienne.

Dieu bénit son serviteur par le don de miracles prodigieux.

Il mourut (peut-être) un 1er mai, en 1343 ou 1349.

Giuliano fut tout de suite vénéré comme Saint, de sorte que son tombeau devint le but d’un pèlerinage assidu. Les habitants de la proche Parenzo, jaloux, cherchèrent à s’emparer du corps de Giuliano, mais il devint si pesant pendant le trajet, qu’on fit appel à d’autres volontaires ; ceux de Valle ayant seuls réussi à le déplacer, ils le reportèrent avec joie chez eux.

Au 15e siècle, Giuliano fut choisi comme Protecteur de Valle et le pape accorda une indulgence pour le jour de sa fête.

Mais il n’était pas encore béatifié ! Le culte en fut enfin ratifié en 1910.

Le bienheureux Giuliano a toujours été considéré italien ; récemment cependant, l’Eglise croate se l’est «adjugé», en en faisant le premier Saint croate qui, dans cette contrée est devenu San Zuian.

 

 

Pellegrino Laziosi

1265-1345

 

Pellegrino (Pèlerin) naquit à Forlì dans la Romagne (Italie) en 1265. 

Il montra dans sa jeunesse un caractère violent et batailleur. Au cours d’une sédition qui s’était élevée dans sa ville natale, saint Filippo Benizi (v. 22 août) fut chargé par le pape d’aller calmer les esprits : le jeune Pellegrino s’emporta au point de lui donner un soufflet. La patience du Saint dans cette occasion toucha le violent jeune homme qui voulut avoir avec lui un entretien. Ce fut le point de départ de sa conversion. 

Pellegrino eut le courage de tout quitter pour entrer dans l’ordre des Servites. La Sainte Vierge, dans une apparition, lui avait fait connaître que telle était la volonté de Dieu. Quand il reçut l’habit, une lumière éclatante et douce brilla autour de sa tête : on y vit un présage de sa sainteté future.

A trente ans, les supérieurs de Pellegrino l’envoyèrent dans sa ville natale : il y passa le reste de ses jours dans les travaux, les veilles, les jeûnes et les prières. La mortification était telle que durant tout ce temps on ne le vit jamais s’asseoir : quand il était accablé de lassitude ou de sommeil, il s’appuyait contre une pierre. Il ne se coucha jamais dans un lit, même pendant ses maladies. Chaque jour, il s’examinait avec soin, se confessait, manifestait sa douleur par ses larmes. 

La patience brilla particulièrement en lui : il lui survint à la jambe un chancre, dont la mauvaise odeur était insupportable pour ceux qui l’approchaient. Jamais il ne se plaignit, aussi ses concitoyens l’avaient appelé un nouveau Job.

Les médecins décidèrent de lui couper la jambe. La nuit qui précéda le jour fixé pour l’opération, Pellegrino se traîna comme il put jusqu’à la salle du chapitre ; là, devant le crucifix, il pria avec ferveur et finit par s’endormir. Notre-Seigneur lui apparut durant son sommeil ; le patient crut le voir descendre de sa croix et toucher sa jambe. Au réveil, celle-ci était complètement guérie. Les médecins constatèrent le miracle et le publièrent par toute la ville. 

A l’âge de quatre-vingts ans, Pellegrino, usé par les travaux, fut pris par la fièvre et mourut le 1er mai 1345, jour où il est commémoré au Martyrologe Romain.

Plusieurs miracles attirèrent les fidèles à son tombeau dans l’église des Servites de Forlì. Voulant examiner le corps de Pellegrino, deux pères le trouvèrent dans son entier en 1638, seulement desséché. En 1609, le pape Paul V avait permis aux Servites de célébrer un office en l’honneur de Pellegrino, qui fut successivement et formellement canonisé en 1726. 

Saint Pellegrino est invoqué pour les malades des jambes, du cancer, du Sida. Il est le patron de la ville de Forlì.

 

 

Pernelle de Troyes

† 1355

 

Pernelle (ou Pétronille) fut une des douze Clarisses choisies pour inaugurer la nouvelle abbaye de Moncel (Oise) en 1336. La fondation, par Philippe le Bel, remontait à 1309.

On procéda à l’élection de l’abbesse : le sort tomba sur Pernelle, de Troyes, religieuse d’un rare mérite et d’une piété exemplaire.

Le monastère était particulièrement pauvre, s’étant volontairement dénué de tout bien au profit de la libération du fils du roi, à qui il était redevable de son existence.

Pernelle édifia sa communauté par des vertus si rares et une perfection si grande, qu’elle reçut dès sa mort une canonisation populaire.

Elle mourut en 1355 ; elle a été insérée dans la récente édition du Martyrologe, au 1er mai.

 

 

Pie V

1566-1572

 

D’une famille bolonaise ruinée, Michele Ghislieri naquit près d’Alessandria, dans le diocèse de Tortona (Piémont, Italie), le 17 janvier 1504.

Petit berger, il put bientôt étudier et montra de grandes aptitudes. Entré à quatorze ans chez les Dominicains où il reçut le nom de Michele Alessandrino, il fut envoyé prendre ses grades académiques à Bologne, et enseigna successivement pendant seize ans la sainte théologie. Il savait donner à son enseignement l’empreinte surnaturelle.

L’austérité de sa vie, l’exigence personnelle pour l’intégrité et la sainteté, l’opiniâtreté à défendre la vérité contre l’erreur, le firent remarquer.

On le recherchait comme directeur spirituel. Il fut prieur à Vigevano et Alba, reçut le titre et la mission d’inquisiteur à Côme, commissaire général du Saint-Office, évêque de Sutri et Nepi, enfin cardinal du titre de la Minerve, puis de Sainte-Sabine sur l’Aventin, et inquisiteur général pour toute l’Église.

Comme inquisiteur exigeant, il s’attira les jalousies des libraires ; comme prêtre juste, il obtint la conversion d’hérétiques, entre autres le franciscain hérétique relaps Sesto de Sienne, qui abjura et fut gracié de la peine de mort qu’il avait encourue.

Comme évêque, il réveilla le zèle endormi des chanoines de Mondovì, ramena les fidèles à l’observance des lois morales et à l’usage des sacrements.

Cardinal et bientôt pontife suprême, Michele resta toujours simple, très austère et attaché à la vie religieuse ; il portait toujours l’habit dominicain ; il en imposa aussi la pratique aux autres religieux devenus évêques. 

Il favorisa l’heureuse et tant attendue conclusion du concile de Trente, qui aboutit à la publication du Catéchisme, du nouveau Bréviaire et du Missel.

A la mort de Pie IV, il fut élu deux-cent vingt-cinquième pape le 7 janvier 1566 : il accepta à contrecœur la tiare et prit le nom de Pie V.

Il maintint son style de vie sobre, austère, et ne céda jamais aux vues humaines. S’il éleva un membre de sa famille au cardinalat - parce qu’il avait participé à la bataille de Lepanto, cf. infra - ce fut en lui imposant une règle de vie strictement religieuse. Un autre de ses neveux ayant eu une conduite répréhensible, il lui enjoignit de quitter Rome “avant que fût consommée” la chandelle qui éclairait la pièce.

Son œuvre s’étendit aussi bien à Rome qu’à toute l’Europe. 

A Rome, il se montra sévère et exigeant dans la réforme morale. Il élimina les statues trop sensuelles du Belvédère et les fit remettre au Capitole ; il autorisa la peine de mort (la peine du feu) pour les homosexuels, prêtres ou non ; il fit fouetter publiquement les prostituées ; il décréta des peines contre le concubinage et le blasphème. Une bulle pontificale interdit pour toujours les courses de taureaux.

Il exigea du clergé, des humbles religieux jusqu’aux cardinaux, une vie sainte, austère, et réforma les études. Il proclama Docteur de l’Église saint Thomas d’Aquin et en imposa la méthode aux universités.

S’il interdit la présence des Juifs à Rome, il s’efforça de les convertir. Il interdit le port des armes, accentua la répression du brigandage et l’exécution des jugements. Il recevait les petits, les écoutait, les soulageait de ses deniers. Il visitait les pauvres, les malades. Envers les condamnés à mort, il permit qu’on leur donnât l’indulgence plénière et qu’on célébrât la messe avant l’aurore précédant leur exécution, pour les assister au dernier moment.

Il s’éleva avec vigueur contre le protestantisme, en Allemagne contre l’empereur intrigant Maximilien, faisant intervenir s.Pierre Canisius ; en Angleterre contre Élisabeth et en faveur de Marie Stuart ; en France contre les intrigues de Catherine de Medici.

Mais c’est surtout à propos de la lutte contre l’invasion des Turcs, que Pie V est resté célèbre. L’Occident était menacé ; le pape réussit à soulever une coalition européenne qui paya une flotte assez importante à opposer à celle des Ottomans. Après une difficile négociation, la flotte alla au-devant des ennemis de l’Église, qu’elle rencontra dans le golfe de Patras en Grèce. Il y eut beaucoup de victimes de part et d’autre, mais les Chrétiens furent vainqueurs, le 7 octobre 1571.

Ce jour-là, le pape Pie V était avec son trésorier et, brusquement, eut une extase et comprit que Dieu avait donné la victoire. Le dominicain qu’il était attribua la victoire à la puissante intercession de Marie, dont l’invocation de Auxilium Christianorum fut alors ajoutée aux Litanies de la Sainte Vierge. C’est à cette victoire que remonte l’institution de la fête de Notre-Dame du Rosaire le 7 octobre.

Très éprouvé par la douloureuse maladie de la pierre, le pape préféra supporter les souffrances que de subir une opération. Il murmurait : Seigneur, augmente le mal, mais augmente aussi ma patience. Il reçut le viatique le Jeudi Saint 3 avril 1572 et mourut le 1er mai suivant.

Pie V fut béatifié en 1671 et canonisé en 1710. Inscrit au Martyrologe le 1er mai, il est fêté au calendrier romain le 30 avril.

Il eut pour successeur Grégoire XIII.

Gim I-u Barnabas

? -1801

 

Gim I-u Barnabas est un laïc coréen né à Myeongraebang (Seoul, Corée S).

Il fut enterré vivant à Hanyang (Seoul) en mai 1801 et béatifié en 2014.

 

 

Choe Bong-han Franciscus

? -1815

 

Choe Bong-han Franciscus est un laïc coréen né à Hongju (Chungcheong-do, Corée S).

Il mourut en prison à Daegu (Gyeongsang-do) en mai 1815 et fut béatifié en 2014.

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Augustin Schoeffler

1822-1851

 

Ce Martyr était lorrain, né à Mittelbronn dans la Moselle, le 22 novembre 1822, aîné de six enfants. Son père instituteur, était à la fois secrétaire de mairie et chantre à l’église. Il envoya Augustin commencer des études chez son oncle, curé à Arraye, où il fit sa première communion, et de là gagna le Petit séminaire de Pont-à-Mousson, puis le Grand séminaire de Nancy. 

Au Petit séminaire, Augustin dut apprendre le français, car ses parents étaient germanophones. Petit, Augustin était réputé doux et réaliste, une douceur qui ensuite fit place à une attitude fière reflétant plutôt une énergie non exempte d’une certaine rudesse. Au Grand séminaire, il fut nommé préfet de chœur, charge dont il s’acquitta de main de maître, mais où sa douceur réapparaissait vite quand il devait soutenir des séminaristes en difficulté.

Il voulait rejoindre les Missions Étrangères de Paris. Ses parents n’étaient pas très consentants. Tandis que l’avis positif tant de la part des Missions que de l’évêque, finissait par arriver, ce fut un net refus familial. Ordonné diacre en octobre 1846, il passa chez les siens où il fit un sermon très remarqué, puis regagna Paris. Là il apprit que deux tantes avaient fait des démarches auprès du supérieur pour le retenir en France. Il ne s’en émut pas. Jusqu’aux derniers jours avant son départ, se jouèrent des manœuvres pour le dissuader de partir, jusqu’à des privations d’argent… Ordonné prêtre en mai 1847, il reçut sa mission pour le Tonkin (nord Vietnam). 

Embarqué sur L’Emmanuel, il gagna Singapour quatre mois après, puis débarqua à Hong-Kong fin avril 1848. Dans un contexte politique agité, Augustin entra clandestinement au Tonkin, sous un déguisement chinois. Le jeune nouvel empereur, bien que d’abord favorable aux missionnaires, n’avait pas abrogé les dispositions de son père et de son grand-père, de sorte qu’on vivait encore dans un régime de persécution.

Augustin fut pris du choléra, mais se remit assez vite et continua son travail de prédication et de confessions. L’évêque, Mgr Retord, lui confia la province de Son Tây, là où le Fleuve Rouge reçoit ses deux affluents, la rivière Noire et la rivière Claire. Là avait été martyrisé quatorze ans plus tôt Jean-Charles Cornay (v. 20 septembre). Seul Européen, il avait près de lui huit confrères vietnamiens et quinze mille chrétiens.

Une conspiration fut découverte, et les chrétiens accusés d’y avoir participé. Les édits de persécution furent remis à l’ordre du jour, et même aggravés : les prêtres devaient être jetés dans les fleuves ou la mer, les prêtres vietnamiens seraient coupés par le milieu, et ceux qui auraient caché un prêtre européen seraient coupés par le milieu des reins et jetés au fleuve.

 Trahi et livré aux soldats, Augustin fut interrogé, sommé de marcher sur la croix, ce qu’il refusa, enfermé et chargé de la cangue. Il ne se plaignit jamais. Des chrétiens emprisonnés avec lui cherchèrent à le racheter ; pendant qu’ils étaient partis chercher la somme convenue, Augustin, jugeant qu’ils étaient assez loin, pressa le soldat de le conduire aux mandarins, sauvant ainsi de la mort ses compagnons. Dans l’attente de sa condamnation, il eut sa rétention un peu adoucie, car une lettre de Mgr Retord avait obtenu qu’il fût au moins transféré dans un local du logement du gardien-chef. Un prêtre vietnamien put lui rendre visite et entendre sa confession.

La sentence de condamnation à mort arriva le 11 avril, il fut décapité le 1er mai 1852 à Son-tai. Sa tête fut jetée dans la rivière Song-Ka, son corps fut d’abord enterré sur place, puis exhumé en secret par des chrétiens qui le réinhumèrent dans un village chrétien. Un mandarin, ayant récupéré une tunique d’Augustin tachée de son sang, reçut plusieurs coups de rotin.

Le même jour, un an plus tard, était décapité à son tour Jean-Louis Bonnard, qu’on retrouve donc au même jour qu’Augustin Schöffler dans le Martyrologe, le 1er mai.

Déclaré Vénérable en 1899, et Bienheureux l’année suivante, Augustin a été canonisé en 1988 parmi les cent dix-sept martyrs du Vietnam, dont la fête est au 24 novembre.

Le Grand séminaire de Metz est désormais placé sous la protection de saint Augustin Schöffler.

 

 

Jean-Louis Bonnard

1824-1852

 

Ce saint prêtre qui est mort martyr à vingt-huit ans, naquit dans une famille très chrétienne, où le père, Gabriel, avait connu les temps difficiles de la Révolution française : il avait fait sa première communion dans une grange, des mains d’un prêtre réfractaire. 

Gabriel Bonnard participa aux expéditions impériales en Prusse et en Russie. A son retour, il épousa Anne Bonnier en 1817, et ils eurent six enfants. Ils habitaient dans la Loire, à Saint-Christôt-en-Jarez, et notre Jean-Louis fut baptisé le jour-même de sa naissance, le 1er mars 1824. Il n’avait que cinq ans quand il déclara haut et fort : Je veux être prêtre. Le père, qui n’était pas riche, ne savait comment lui payer les études, mais les frères et sœurs déclarèrent : Nous ferons comme nous pourrons, nous nous gênerons tous ! Le papa commença à enseigner à lire à son aîné, charge à ce dernier de transmettre ses connaissances à ses jeunes frères. 

Très assidu au catéchisme, Jean-Louis fit sa Première communion à douze ans, mais il apprenait très difficilement ; un camarade témoigna que Jean-Louis était pieux, gai, au caractère calme, paisible, jamais en colère, aux talents médiocres, et même moins que médiocres.

On le mit tout d’abord à garder les troupeaux : il emportait avec lui son catéchisme et son chapelet. Il n’avait qu’une idée en tête : devenir prêtre, aussi fut-il admis au pensionnat du bourg. Le peu qu’il savait alors, il l’avait appris en lisant son catéchisme dans les champs, ou aussi en fréquentant un peu le presbytère. Il étudia avec beaucoup de difficultés ; au début on perdit patience avec lui, mais il ne se rebutait jamais ; en troisième année, il arriva à suivre ses camarades, qui d’ailleurs l’aidaient volontiers, tant il était doux, aimable, pieux, courageux. 

Il put entrer en quatrième au Petit séminaire de Saint-Jodard. Toujours extrêmes difficultés pour l’étude, toujours même ténacité dans la persévérance, si bien qu’en première, il était dans la moyenne, parfois même dans les premiers. Après l’année de philosophie, il passa au Grand séminaire de Lyon. Il voulait partir pour les missions et devenir martyr. Sa candidature fut acceptée.

Il alla chez ses parents pour demander à son père sa bénédiction, prétextant qu’il allait recevoir les ordres l’année suivante. En les quittant, il se retourna plusieurs fois, remarquèrent-ils, ce qu’il ne faisait pas les autres fois. Il alla demander sa bénédiction au Cardinal de Bonald, fit une dernière visite à Notre-Dame de Fourvière et s’en fut à Paris.

Les témoignages ne varient pas sur sa personne : Sa figure, sur laquelle était habituellement peinte une aimable candeur, était empreinte d’une naïveté presque enfantine, ce qui lui attirait facilement l’affection de ses confrères… Ange de paix, humble, modeste, doué d’une très grande charité à l’égard de tous, il devait sans doute ces aimables vertus à son innocence baptismale parfaitement conservée.

Jean-Louis fut ordonné prêtre le 23 décembre 1848, partit de Nantes le 8 février 1849, sur le “L’Archevêque Affre” (du nom de l’archevêque de Paris assassiné lors de la révolution de 1848), et arriva à Hong-Kong le 5 juillet ; il devait aller au Laos, mais on l’envoya au Tonkin (nord Vietnam), plus accessible alors. Qui le reçut fut Mgr Retord, qui lui confiera en 1851 le district de Ke-Bang. Dans l’intervalle, il s’efforça tant bien que mal d’apprendre la langue : Vous ne sauriez vous imaginer combien elle est difficile, écrit-il ; il ne lui faut que cinq ou six mois pour arriver déjà à prêcher et à confesser.

Il apprend que le père Augustin Schöffler a été décapité le 1er mai 1851 et n’a aucun doute sur son sort. En effet, fin mars 1852, il est dénoncé, arrêté et emprisonné à Nam-Dinh. Durant ces quarante jours de captivité, il est enchaîné et chargé de la cangue. Ayant refusé de marcher sur la croix et de donner les noms de ceux qui l’avaient reçu (et qui, d’après l’édit, devaient être coupés par le milieu des reins et jetés au fleuve), il est condamné à la décapitation pour le seul motif de prédication de la religion perverse. Un prêtre peut lui apporter l’Eucharistie, et il peut écrire à son évêque. La veille de son exécution, il lui écrit encore : 

Demain, samedi 1er mai, fête des saints Apôtres Philippe et Jacques et anniversaire de la naissance de M.Schöffler au ciel, voilà, je crois, le jour fixé pour mon sacrifice. Je meurs content. Que le Seigneur soit béni ! 

La veille de ma mort, 30 avril 1852.

Précisons ici qu’en effet, à l’époque, on fêtait les apôtres Philippe et Jacques (le mineur) au 1er mai, la fête de saint Joseph artisan n’existant pas encore. Les apôtres sont fêtés maintenant le 3 mai.

Augustin Schöffler avait été décapité jour pour jour un an auparavant. D’après l’édit, les prêtres devaient être jetés en mer ou dans les fleuves. Le corps et la tête du Martyr furent donc précipités dans le Fleuve Rouge. Mais d’habiles chrétiens avaient suivi de loin la jonque et allèrent dès que possible repêcher les saintes reliques du père Bonnard, les reportèrent à Vinh-Tri où résidait l’évêque, lequel procéda à des funérailles solennelles.

Dans une lettre, rédigée auparavant par Jean-Louis à l’adresse de ses parents, il leur écrit : Quand vous recevrez cette lettre, vous pourrez être certains que ma tête sera tombée sous le tranchant du glaive, car elle ne doit vous être envoyée qu’après mon martyre. Je mourrai pour la foi de Jésus-Christ. Ainsi donc, réjouissez-vous.

Jean-Louis Bonnard a été béatifié en 1900, et canonisé en 1988 parmi les cent dix-sept Martyrs du Vietnam, qui sont fêtés ensemble le 24 novembre. Il est commémoré au 1er mai dans le Martyrologe.

 

 

Poème de Victor Hugo dédié à Jean-Louis Bonnard

 

À un martyr - (Les Châtiments)

 

I. 

Ô saint prêtre ! grande âme ! oh ! je tombe à genoux !
Jeune, il avait encor de longs jours parmi nous,
Il n'en a pas compté le nombre ;
Il était à cet âge où le bonheur fleurit ;
Il a considéré la croix de Jésus-Christ
Toute rayonnante dans l'ombre.

Il a dit : — « C'est le Dieu de progrès et d'amour.
Jésus, qui voit ton front croit voir le front du jour.
Christ sourit à qui le repousse.
Puisqu'il est mort pour nous, je veux mourir pour lui ;
Dans son tombeau, dont j'ai la pierre pour appui,
Il m'appelle d'une voix douce.

« Sa doctrine est le ciel entr'ouvert ; par la main,
Comme un père l'enfant, il tient le genre humain ;
Par lui nous vivons et nous sommes ;
Au chevet des geôliers dormant dans leurs maisons,
Il dérobe les clefs de toutes les prisons
Et met en liberté les hommes.

« Or il est, loin de nous, une autre humanité
Qui ne le connaît point, et dans l'iniquité
Rampe enchaînée, et souffre et tombe ;
Ils font pour trouver Dieu de ténébreux efforts ;
Ils s'agitent en vain ; ils sont comme des morts
Qui tâtent le mur de leur tombe.

« Sans loi, sans but, sans guide, ils errent ici-bas.
Ils sont méchants, étant ignorants ; ils n'ont pas
Leur part de la grande conquête.
J'irai. Pour les sauver je quitte le saint lieu.
Ô mes frères, je viens vous apporter mon Dieu,
Je viens vous apporter ma tête ! » —

Prêtre, il s'est souvenu, calme en nos jours troublés,
De la parole dite aux apôtres : — Allez,
Bravez les bûchers et les claies ! —
Et de l'adieu du Christ au suprême moment :
— Ô vivant, aimez-vous ! aimez. En vous aimant,
Frères, vous fermerez mes plaies. —

Il s'est dit qu'il est bon d'éclairer dans leur nuit
Ces peuples égarés loin du progrès qui luit,
Dont l'âme est couverte de voiles ;
Puis il s'en est allé, dans les vents, dans les flots,
Vers les noirs chevalets et les sanglants billots,
Les yeux fixés sur les étoiles.

II.

Ceux vers qui cet apôtre allait, l'ont égorgé.

III.

Oh ! tandis que là-bas, hélas ! chez ces barbares,
S'étale l'échafaud de tes membres chargé,
Que le bourreau, rangeant ses glaives et ses barres,
Frotte au gibet son ongle où ton sang s'est figé ;

Ciel ! tandis que les chiens dans ce sang viennent boire,
Et que la mouche horrible, essaim au vol joyeux,
Comme dans une ruche entre en ta bouche noire
Et bourdonne au soleil dans les trous de tes yeux ;

Tandis qu'échevelée, et sans voix, sans paupières,
Ta tête blême est là sur un infâme pieu,
Livrée aux vils affronts, meurtrie à coups de pierres,
Ici, derrière toi, martyr, on vend ton Dieu !

Ce Dieu qui n'est qu'à toi, martyr, on te le vole !
On le livre à Mandrin, ce Dieu pour qui tu meurs !
Des hommes, comme toi revêtus de l'étole,
Pour être cardinaux, pour être sénateurs,

Des prêtres, pour avoir des palais, des carrosses,
Et des jardins l'été riant sous le ciel bleu,
Pour argenter leur mitre et pour dorer leurs crosses,
Pour boire du bon vin, assis près d'un bon feu,

Au forban dont la main dans le meurtre est trempée,
Au larron chargé d'or qui paye et qui sourit,
Grand Dieu ! retourne-toi vers nous, tête coupée !
Ils vendent Jésus-Christ ! ils vendent Jésus-Christ !

Ils livrent au bandit, pour quelques sacs sordides,
L'évangile, la loi, l'autel épouvanté,
Et la justice aux yeux sévères et candides,
Et l'étoile du cœur humain, la vérité !

Les bons jetés, vivants, au bagne, ou morts, aux fleuves,
L'homme juste proscrit par Cartouche Sylla,
L'innocent égorgé, le deuil sacré des veuves,
Les pleurs de l'orphelin, ils vendent tout cela !

Tout ! la foi, le serment que Dieu tient sous sa garde,
Le saint temple où, mourant, tu dis : Introïbo,
Ils livrent tout ! pudeur, vertu ! — martyr, regarde,
Rouvre tes yeux qu'emplit la lueur du tombeau. —

Ils vendent l'arche auguste où l'hostie étincelle !
Ils vendent Christ, te dis-je ! et ses membres liés !
Ils vendent la sueur qui sur son front ruisselle,
Et les clous de ses mains, et les clous de ses pieds !

Ils vendent au brigand qui chez lui les attire
Le grand crucifié sur les hommes penché ;
Ils vendent sa parole, ils vendent son martyre,
Et ton martyre à toi par-dessus le marché !

Tant pour les coups de fouet qu'il reçut à la porte !
César ! tant pour l'amen, tant pour l'alléluia !
Tant pour la pierre où vint heurter sa tête morte !
Tant pour le drap rougi que sa barbe essuya !

Ils vendent ses genoux meurtris, sa palme verte,
Sa plaie au flanc, son œil tout baigné d'infini,
Ses pleurs, son agonie, et sa bouche entrouverte,
Et le cri qu'il poussa : Lamma Sabacthani !

Ils vendent le sépulcre ! ils vendent les ténèbres !
Les séraphins chantant au seuil profond des cieux,
Et la mère debout sous l'arbre aux bras funèbres,
Qui, sentant là son fils, ne levait pas les yeux !

Oui, ces évêques, oui, ces marchands, oui, ces prêtres
A l'histrion du crime, assouvi, couronné,
A ce Néron repu qui rit parmi les traîtres,
Un pied sur Thraséas, un coude sur Phryné,

Au voleur qui tua les lois à coups de crosse,
Au pirate empereur Napoléon dernier,
Ivre deux fois, immonde encor plus que féroce,
Pourceau dans le cloaque et loup dans le charnier,

Ils vendent, ô martyr, le Dieu pensif et pâle
Qui, debout sur la terre et sous le firmament,
Triste et nous souriant dans notre nuit fatale,
Sur le noir Golgotha saigne éternellement !

Erminio Filippo Pampuri

1897-1930

 

Avant-dernier des onze enfants de Innocenzo et Angela Campari, Erminio naquit le 2 août 1897 à Trivolzio (Pavie, Italie N), et reçut le baptême le jour suivant.

Orphelin de sa mère dès 1900, de son père en 1907, il fut pris en charge par des oncles maternels.

Ses études se déroulèrent sans problème, d’abord à l’école primaire de son village, puis à Milan et Pavie, où il entra à l’université de médecine.

Il avait plusieurs fois exprimé son désir de devenir prêtre, mais on l’en avait dissuadé, à cause de sa santé un peu fragile. Il fut un adolescent rempli de l’idéal chrétien, cherchant à vivre conformément à cet idéal, pratiquant les œuvres de miséricorde, restant longtemps en méditation devant le Saint-Sacrement, priant le chapelet. Il adhéra au Cercle Universitaire Severino Boezio, à la Conférence Saint-Vincent-de-Paul, au Tiers-Ordre franciscain, à l’Action Catholique.

Durant la Première guerre mondiale, il prit part aux soins des blessés comme sergent, puis comme aspirant.

En 1921, il fut reçu docteur en médecine et chirurgie avec le maximum de points, et exerça d’abord avec son oncle médecin, puis à Vernate, enfin à Milan (Morimondo). Là, il collabora activement avec le curé au sein de l’Action Catholique, et dans les activités musicales, qu’il érigea sous le patronage de saint Pie X.

En 1922, il se spécialisa encore en gynécologie-obstétrique, et postula en 1923 pour le poste d’officier sanitaire à l’Université de Pavie.

Lié aux pères Jésuites de Triuggio, il y organisa des retraites, payant les frais, invitants ses collègues et amis.

Il ne se contentait pas d’exercer honnêtement la médecine, il visitait ses malades, jour et nuit, leur donnant même gratuitement les médicaments qu’ils ne pouvaient payer, y ajoutant un peu d’argent, des vêtements, des couvertures… Puis il se tournait vers les nécessiteux des maisons voisines, puis encore plus loin, en dehors de Morimondo et de Milan.

Après six années bien remplies, il voulut entrer dans l’Ordre de Saint-Jean-de-Dieu, surnommé en Italie les Fatebenefratelli (Faites le bien, Frères), qui est un ordre particulièrement hospitalier ; il voulait ainsi allier sa profession de médecin à son idéal chrétien.

Il y entra en 1927, et émit les vœux en 1928, s’appelant désormais Frère Riccardo.

Celui qu’on appelait le «saint petit docteur» fut nommé directeur du cabinet dentaire annexe de l’hôpital des Fatebenefratelli, et continua à se prodiguer auprès des malades pauvres avec la même charité infatigable et inaltérable.

Durant son service militaire, il avait pris une affection pulmonaire, qui reprit fortement en 1930. Hospitalisé à Brescia, puis à Milan, il y mourut très saintement le 1er mai 1930. 

Erminio Filippo Riccardo avait alors presque trente-trois ans, comme le Christ.

De nombreuses grâces furent obtenues par son intercession, et deux miracles aboutirent à sa béatification, en 1981.

Un autre miracle avenu en 1982 en Espagne, permit sa canonisation en 1989.

Saint Riccardo Pampuri est fêté le 1er mai.

 

 

Kazimir Klymentii Sheptytskyi

1869-1951

 

Né le 17 novembre 1869 à Prylbychi (Lviv, Galicie, auj. Ukraine), Kazimir Maria était le jeune frère d’un autre futur Serviteur de Dieu, l’évêque Andrij Sheptytskyi.

La famille était une vieille famille noble ruthène, qui vivait dans la partie orientale de la «Pologne», près de Zamosc ; cette région faisait partie de l’empire austro-hongrois.

Après ses premières années d’étude à la maison, il vint à Cracovie en 1882, puis étudia aussi à Münich et à Paris. En 1892, il fut reçu docteur en droit à l’université Jagellon (Cracovie).

Après ses études, il revint auprès de ses parents qui vieillissaient.

En 1900, il fut élu dans le parlement autrichien, qui fut dissout en 1907, et renonça ensuite aux activités politiques.

En 1911, il entra dans l’abbaye bénédictine de Beuron (Baden-Würtemberg, Allemagne), mais au bout d’un an suivit l’exemple de son grand frère Andrij, qui avait réintégré l’Eglise gréco-catholique de leurs ancêtres, et entra au monastère de Saint-Théodore de Bosnie, où il prit le nom religieux de Klymentiy, en référence au pape saint Clément 1er, martyr en Chersonèse et considéré comme fondateur de l’Eglise des Balkans (v. 23 novembre).

Il fut ordonné prêtre en 1913, et alla faire d’autres études à Innsbruck (Autriche) avant de revenir en Ukraine (1919), au monastère de la Dormition à Lavra.

En 1926, il devint higoumène (prieur) de Univ Lavra.

En 1937, il rejoignit son frère Andrij malade, à Lviv.

En 1939, c’est la «libération» par les troupes soviétiques, et donc l’occupation par le communisme. Toute l’élite intellectuelle et spirituelle d’Ukraine est éliminée.

Le métropolitain (évêque) n’est pas lui-même arrêté, par crainte de l’opinion internationale. Mais les communistes persécutent la famille de Klymentii : son frère Léon est assassiné.

Le métropolitain divise alors l’Union Soviétique en quatre exarchats, celui de Russie étant confié à Klymentii.

La guerre permet une interruption de la persécution, mais sans apporter d’amélioration à la situation ukrainienne. Pendant la période de la guerre, le père Klymentii secourt les Juifs en les cachant dans les monastères et en les aidant à gagner la Hongrie.

Entre 1941 et 1944, de nombreux jeunes furent hébergés et cachés dans le monastère de Univ, parmi lesquels certains devinrent célèbres et écrivirent leurs reconnaissants souvenirs. C’est pour cette activité souterraine que Klymentii Sheptiytsky fut reconnu au nombre des Justes parmi les Nations, par les autorités d’Israël, en 1995.

En 1944, la persécution reprend en Ukraine, où les autorités cherchent à soumettre l’Eglise à l’unique Eglise de Moscou. Le nouveau Métropolite, Joseph Slipyj, nomme le père Klymentii Archimandrite (supérieur) de tout l’Ordre Studite. Klymentii devenait ainsi l’autorité la plus représentative de l’Eglise, presque son leader, au nom du Métropolite.

Il fut arrêté à son tour en juin 1947 ; emprisonné à Lviv, puis à Kiev, il fut condamné «seulement» (en raison de son grand âge, soixante-dix-sept ans) à huit ans de prison pour avoir refusé d’adhérer à «l’Eglise de Moscou».

Les prisonniers ne s’attendaient pas à avoir pour compagnon un tel personnage : grand, mince, avec une longue barbe blanche, un peu voûté, avec la canne, il ressemblait à saint Nicolas. Un jour que des religieuses lui passèrent trois pommes, bien mûres et bien rouges, il en donna une à son voisin, qui avait des problèmes d’estomac, et partagea les deux autres avec les autres co-détenus.

Klymentii mourut le 1er mai 1951, dans la prison centrale Vladimir.

Il été béatifié comme martyr en 2001.

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