02 MAI
II.
Ss Hesperus et Zoi, esclaves phrygiens, et leurs enfants Kyriakos et Theodoulos, martyrs à Attalia.
?
Ss Saturnin, Néopole, Germain et Célestin, martyrs à Alexandrie d’Egypte.
S Felix, diacre et martyr à Séville.
IV.
Stes Elénaire et Sponsaire, vierges et martyres près d’Amiens.
Ste Flamine, vierge et martyre à Nicomédie, invoquée contre le mal des yeux.
S Valentin, évêque à Gênes.
S Athanase, évêque à Alexandrie, docteur de l’Eglise, cinq fois exilé pour son opposition à l’erreur d’Arius, un des premiers évêques non martyrs à être immédiatement vénéré comme un saint.
V.
Ss Vindemialis de Capsa et Longinus de Pamariensis, évêques en Afrique, martyrisés par les ariens.
S Germain, écossais, baptisé par s. Germain d’Auxerre, évêque régionnaire en Germanie, Espagne, Ecosse, enfin en Normandie où il fut martyrisé.
VII.
S Walbert, abbé à Luxeuil pendant environ quarante ans.
IX.
S Luthard, évêque à Paderborn, filleul de Charlemagne.
X.
Ste Wiborada (Guiborata), recluse et martyre à Saint-Gall.
XII.
B Conrad de Seldenbüren, fondateur de l’abbaye de Engelberg et convers, martyr.
XIV.
B Nils Hermansson, évêque suédois à Linköping, ardent défenseur du célibat des clercs, maître spirituel de ste Brigitte.
XV.
S Antonino, dominicain et évêque à Florence ; c’est Fra Angelico qui suggéra au pape de le nommer.
XVII.
B William Tirry, augustin irlandais, arrêté revêtu des ornements sacerdotaux, martyr, un des compagnons de l’archevêque Dermot O’Hurley et béatifié en 1992.
XIX.
S Giuse Nguyễn Văn Lựu, paysan catéchiste tonkinois, martyr : il avait pris la place d’un homonyme, prêtre, pour le sauver ; canonisé en 1988 et fêté le 24 novembre.
XX.
S José María Rubio y Peralta (1864-1929), jésuite espagnol, “apôtre de Madrid”, dévôt du Sacré-Cœur et thaumaturge, béatifié en 1985, canonisé en 2003.
B Bolesłas Strzelecki (1896-1941), prêtre polonais martyr à Auschwitz, béatifié en 1999.
Bse Helena Goldberg (Maria Acutina, 1882-1945), religieuse polonaise des S. de Ste-Elisabeth, martyre, béatifiée en 2022.
Bse Sandra Sabattini (1961-1984), jeune fille italienne, béatifiée en 2021.
Hesperus et Zoi d'Attalia
† 127
Hesperus (qu’on a traduit Exupère) et son épouse Zoi (Zoé) étaient originaires de Phrygie (act. Turquie CW), et chrétiens.
Ils devinrent les esclaves d’un riche habitant d’Attalia (Pamphylie, act. Turquie SW), qui était païen. On ne sait pas où et comment ils furent conduits en esclavage, mais la carte nous montre qu’ils ont pu être déplacés d’au moins deux-cents et peut-être même quatre-cents kilomètres de leur pays d’origine.
Ils vivaient donc chez ce Païen à Attalia avec leurs deux fils, Kyriakos et Theodoulos, (des noms très chrétiens : «qui appartient au Seigneur» et «qui adore Dieu»).
Un conflit ne tarda pas à s’élever, lorsque le maître voulut obliger cette famille à participer à un sacrifice en l’honneur de quelque divinité. Tous les quatre refusèrent nettement, alléguant leur foi chrétienne.
Le maître, intransigeant, les fit immédiatement jeter dans une fournaise ardente.
C’était sous Hadrien, vers 127.
Saints Hesperus et Zoi, avec leurs enfants, sont commémorés le 2 mai dans le Martyrologe Romain.
Felix de Séville
† ?
De cet illustre Martyr, on sait seulement qu’il était diacre dans l’Eglise de Séville (Espagne S).
Il fut sans doute très célèbre, car la liturgie l’honorait en Espagne avec grande solennité.
Malheureusement, on en a perdu les Actes.
Si l’on admet que les premiers évêques, envoyés par les Apôtres Pierre et Paul, évangélisèrent l’Espagne dès la fin du 1er siècle, Felix a pu être martyrisé peu après ou au début du 2e siècle.
Mais si l’on place cette évangélisation au 3e siècle, il faut aussi retarder le martyre de Felix aux 3e ou 4e siècles.
Saint Felix de Séville est commémoré le 2 mai dans le Martyrologe Romain.
Athanase d’Alexandrie
295-373
On ne sait pas grand-chose de l’enfance de ce saint patriarche.
S’il naquit vers 295, il n’était plus un enfant quand l’évêque Alexandre fut nommé au siège d’Alexandrie vers 313 ; on peut donc avoir quelque doute sur ce (gentil) épisode où le jeune Athanase aurait baptisé ses camarades sur le rivage de la mer. Le sacrement était tout-à-fait valide.
Quoi qu’il en soit, l’évêque Alexandre prit en grande amitié ce jeune homme.
Après de très solides études, Athanase eut une connaissance très approfondie de l’Ecriture.
Athanase est traditionnellement connu et vénéré pour sa lutte lumineuse contre l’erreur du prêtre Arius, qui refusait la réalité divine et éternelle du Fils de Dieu. C’est le concile de Nicée (325) qui condamna l’hérésiarque, proclamant que le Christ est consubstantiel du Père. Arius fut exilé.
A la mort de l’évêque Alexandre, Athanase lui succéda (328). Il visita tout son immense diocèse, jusqu’à l’Ethiopie ; il se peut qu’il ait rencontré l’ermite Pacôme et l’ait ordonné prêtre.
Il y avait en Egypte un autre schisme, celui de Mélèce de Lycopolis, qui s’était déjà manifesté contre le prédécesseur d’Athanase. Le concile de Nicée avait pris de sages dispositions, mais comme les partisans de l’erreur en appelèrent à l’empereur Constantin, Athanase fut obligé de se justifier auprès de l’empereur.
Les choses auraient pu se calmer ici, si tous avaient obéi à l’autorité tant civile que religieuse, et si l’empereur était resté à sa place, sans outrepasser sa mission. Mais il voulut être l’arbitre entre les factions, sans comprendre le fond du problème théologique, les choses dégénérèrent.
Des conciles et des contre-conciles se succédèrent ; l’empereur, pensant rétablir l’ordre dans l’empire, prit des mesures qui ne protégèrent pas toujours l’Eglise et la Vérité.
En un mot, Athanase, qui fut évêque sur le siège d’Alexandrie pendant quarante-six ans, en passa dix-sept en exil : en 335-337 à Trèves ; en 339-346, années où il vagabonda par Rome, Trèves et Antioche ; en 356-362 dans le désert égyptien ; en 362-364, où il erra encore en Egypte, fuyant les recherches ; en 365 enfin, où il se cacha dans la banlieue d’Alexandrie.
Durant un de ses exils, il put rencontrer les ermites du désert, en particulier l’illustre Antoine (voir au 17 janvier), dont il écrivit la Vie.
Athanase fut un écrivain prolixe, toujours au service de la doctrine trinitaire ; signalons :
• Discours contre les Gentils et sur l’Incarnation du Verbe (320)
• De la Virginité, Apologie contre les Ariens, Lettre sur les décrets du Concile de Nicée, Epitre sur la pensée de Denis (347)
• Histoire des Ariens adressée aux moines, Discours contre les Ariens, Lettres à Sérapion de Thmuis (sur la divinité du Saint-Esprit) (360)
• Vie de Saint Antoine (365).
Chargé d’années et de mérites, il s’éteignit le 2 mai 373, universellement reconnu comme un héros intrépide, fidèle au Christ, Fils de Dieu, et à l’Eglise.
Son corps fut transporté à Constantinople, de là à Venise (1454). Son chef serait en Espagne, ou à Semblançay (Tours), on ne sait pourquoi.
La fête de saint Athanase, Père de l’Eglise et Docteur, est au 2 mai.
Vindemial et Longinus d’Afrique
† 484
Vindemial était évêque de Capsa en Afrique (act. Gafsa, Tunisie), et Longinus de Pamariensis (Maurétanie, act. Maroc).
En 484, ils furent à l’assemblée de Carthage, aux côtés de l’évêque de Carthage lui-même, Eugenios, pour défendre les intérêts des Chrétiens contre les Ariens. L’assemblée avait été convoquée par le roi arien Hunéric.
Pour l’occasion, Eugenios avait composé un Liber Fidei, dont la lecture provoqua la panique dans les rangs ariens, au point que leur chef de file, Cyrila, sortit de l’assemblée. Hunéric, furieux, abolit le culte «orthodoxe», confisqua tous les biens de l’Eglise au profit des ariens et envoya en exil les évêques avec leur clergé… Il y eut ainsi presque cinq cents évêques exilés, parfois jusqu’en Gaule ; certains purent fuir en Italie ou en Espagne. Dieu permit que le roi persécuteur mourût dès la fin de 484 d’une horrible maladie.
Nos Héros cependant ne partirent pas en exil : le roi Hunéric les fit décapiter sur place, en cette même année 484.
Ce n’est qu’en 487 cependant que purent rentrer les évêques exilés, du moins les survivants.
Saints Vindemial et Longinus - sans Eugenios - sont commémorés le 2 mai dans le Martyrologe Romain.
Walbert de Luxeuil
595-670
Waldebertus, en français Walbert, Vaubert, ou encore Gaubert, naquit vers 595 près de Meaux, de Hagnéric, un seigneur sicambre fort riche.
Après s’être signalé dans les rangs de l’armée, Walbert alla vers 620 se présenter à l’abbaye de Luxeuil (Haute-Saône), où le reçut l’abbé Eustasius (v. 2 avril).
Bientôt il obtint du même abbé la permission de vivre en ermite dans une grotte solitaire à quelque distance du monastère.
Le «solitaire» fut cependant sollicité par deux fois. Il accompagna s.Cagnoald et sainte Fare (v. 6 septembre et 7 décembre) pour les aider à fonder l’abbaye de Faremoutiers. Mais surtout, à la mort d’Eustasius (vers 625 ou 629), c’est Walbert qu’on choisit pour lui succéder, et il fut abbé pendant quelque quarante ans.
Cet abbatiat prolongea l’action du fondateur s.Colomban (v. 23 novembre) et d’Eustasius : la discipline monastique fut à l’honneur, avec l’étude, la copie des manuscrits, et bien sûr la liturgie. Cependant Walbert eut l’inspiration de préférer la Règle de s.Benoît (v. 11 juillet) à celle de Colomban.
Luxeuil essaima et fonda une trentaine d’autres monastères ; à la fin de la vie de Walbert, elle comptait elle-même près de six-cents moines.
L’œuvre de Walbert a été caractérisée par ces trois expressions : il fut l’homme de Dieu, le bras de la Providence, le prodige de son siècle.
Walbert fut assisté à ses derniers moments par l’évêque de Besançon, Miguet, vers 665-670.
La grotte de Walbert a donné lieu à des pèlerinages et se trouve dans l’actuelle localité Saint-Valbert. En 731, l’abbaye fut détruite par les Sarrasins envahisseurs, qui furent cependant repoussés par la présence des reliques de Walbert ; on put ainsi préserver l’église, mais aussi le Lectionnaire de Luxeuil, rédigé du vivant de Walbert.
Saint Walbert est commémoré le 2 mai dans le Martyrologe Romain, qui résume laconiquement cette longue vie par le simple mot abbé.
Wiborada
† 926
Wiborada (Guiborada) naquit probablement dans l’actuel canton d’Aargau (Suisse).
Dès sa jeunesse, elle sut occuper ses journées de façon très équilibrée entre l’action et la contemplation. Elle fut bénédictine à l’abbaye de Saint-Gall, où elle travaillait à coudre des vêtements et à relier des livres.
Elle fut ainsi longtemps au service de son frère Hitton, qui était ecclésiastique et qu’elle réussit à persuader de sortir du monde et de se retirer dans l’abbaye de Saint-Gall.
S’étant pendant plusieurs années retirée dans une vie toute pleine de prières et d’austérités, elle fut «dénoncée» à l’évêque, devant lequel cependant elle se justifia sans peine.
Puis elle se fit construire une cellule de recluse près de l’église à Saint-Gall, où elle vécut dans l’ascèse pendant quarante ans. Elle vivait de peu, distribuant en aumônes ce qu’on lui apportait.
Une jeune fille nommée Rachilde, fut guérie d’un mal incurable par les prières de Wiborada, dont elle partagea ensuite la vie. Wiborada aurait prophétisé l’élévation à l’épiscopat d’Ulrich d’Augsburg (v. 4 juillet).
Elle annonça aussi l’imminente incursion de Hongrois, permettant ainsi aux moines et aux prêtres de mettre en sûreté leur bibliothèque et de se cacher, mais elle refusa de quitter sa cellule. Quand les Hongrois arrivèrent, ils mirent le feu à l’église et sautèrent par le toit dans la cellule de Wiborada, qui priait à genoux. Irrités de ne rien trouver à voler, ils la frappèrent, ainsi que Rachilde ; cette dernière ne mourut pas, et vécut encore une vingtaine d’années, mais à nouveau malade ; Wiborada expira le lendemain, 2 mai 926.
Wiborada, considérée martyre, fut canonisée en 1047, première femme officiellement canonisée par l’Eglise.
Conrad de Seldenbüren
1070-1126
Né vers 1070, Conrad était de famille noble et appartenait à la maison royale de Seldenbüren (auj. Sellenbüren, Stallikon, Suisse).
Sur ses domaines, il fonda une abbaye en 1082 (ou 1092). Il aurait entendu des voix d’Anges, lui indiquant cet endroit pour y construire une maison consacrée à Dieu.
L’abbaye fut consacrée en 1120. Lorsque l’abbé Adelhelm et lui se demandèrent quel nom donner à l’abbaye, ils aperçurent un chœur d’Anges qui chantaient les louanges de Dieu : l’abbaye prit le nom de Engelberg, montagne des Anges.
Il appela des moines de Saint-Blaise en Forêt-Noire, eux-mêmes fondés par son ancêtre Reginbert de Seldenbüren, selon la réforme de Hirsau. Il obtint du pape la libre élection de l’abbé, et de l’empereur l’immunité.
Conrad y prit l’habit de convers.
Envoyé à Zürich pour y défendre les droits de l’abbaye, il fut assassiné, le 2 mai 1126, et pour cela considéré comme martyr.
Il n’est pas mentionné au Martyrologe actuel.
Nils Hermansson
1325-1391
Nils (Nicolas) Hermansson naquit en 1325 (ou 1326) à Skänninge (Suède) dans une famille aisée.
Après avoir fréquenté l’école-cathédrale de Linköping, il vint en France, à Paris et Orléans, pour étudier la philosophie, la théologie et le droit.
De retour en Suède, il fut quelque temps à la cathédrale d’Uppsala, puis fut nommé chanoine à la cathédrale de Linköping.
On ne précise pas l’année où il fut ordonné prêtre, mais on rapporte son zèle pour secourir les pauvres et les affligés de toutes sortes, son amour de la justice, n’hésitant pas à rappeler à l’ordre les grands, au point que sa vie fut plusieurs fois en danger.
Conseiller spirituel, il fut en contact avec la reine sainte Brigitte (v. 23 juillet), dont un des fils en reçut des leçons de latin.
En 1374, il fut choisi pour être évêque de Linköping et confirmé par le pape l’année suivante.
Dans sa mission pastorale, il lutta pour le célibat ecclésiastique. Il continua de composer des hymnes pour le bréviaire et à soutenir l’œuvre de sainte Brigitte, avant même sa canonisation. Il inaugura le monastère brigitain de Vadstena en 1384. Quelques mots de cet hymne :
Rose à la rosée de bonté, étoile à la pluie de lumière, Brigitte, porte-grâce ! verse-nous la charité céleste, rafraîchis-nous d’une vie pure dans ce vallon misérable.
Nils mourut en 1391 et fut béatifié en 1499, mais l’introduction de la Réforme en Suède a sans doute interrompu le chemin vers la canonisation, quoique Nils soit toujours vénéré en Suède.
Le Martyrologe l’a maintenant introduit au 2 mai.
Antonino Pierozzi de Florence
1389-1459
Antonino naquit au début de 1389 à Florence, fils unique de Niccoló Pierozzi et Tomassina.
De son enfance on sait peu de choses. Son amour de l’étude lui valut le surnom de champion du sérieux ; il fut disciple du célèbre réformateur dominicain Giovanni Dominici, à Fiesole.
Quand l’adolescent se présenta à Giovanni Dominici, en 1404, ce dernier en apprit qu’il était en train de lire le recueil des Décrétales de Graziano (c’était un recueil de tous les décrets de droit ecclésiastique, compilé deux siècles plus tôt par un moine nommé Graziano) ; il lui proposa de revenir quand il le saurait par-cœur : ce qu’il fit un an plus tard !
En 1405 donc, Antonino reçut l’habit de l’Ordre dominicain et fut envoyé à Cortona pour le noviciat. C’est là qu’il rencontra un certain Guido di Pietro, mieux connu plus tard comme Fra Angelico. Il fut ordonné prêtre.
En 1406 il revint à Florence et devint un grand théologien, particulièrement spécialisé dans les «cas de conscience».
Lors du schisme d’Occident, les Religieux quittèrent Fiesole pour Foligno. En 1414, Antonino y était vicaire de son Ordre. La peste ayant sévi, on retourna à Cortone, où Antonino fut prieur en 1418 : il avait vingt-neuf ans ! Il fut aussi prieur à Naples, Gaeta et, en 1430, à Rome.
En 1435, il fut vicaire général pour l’Observance, responsable de la réforme intérieure de l’Ordre. Il commençait à être connu, consulté, parfois même de loin.
En 1439, il fut prieur à Florence dans ce couvent Saint-Marc, décoré majestueusement par Fra Angelico. Il y fonda des associations pieuses, parmi lesquelles les Messieurs de Saint-Martin (Buonomini di San Martino), qui s’engageaient à aider les «pauvres honteux» (nobles ruinés) ; l’Hôpital des Innocents, pour les enfants et les orphelins.
En 1446, à la mort de l’archevêque de Florence, Fra Angelico suggéra lui-même au pape la nomination d’Antonino pour succéder. Ce dernier chercha à fuir, à se cacher, et n’accepta sa nomination qu’en protestant qu’il n’avait jamais songé à une telle responsabilité et qu’il ne l’acceptait que par soumission à la volonté divine.
Il avait appris à être pauvre, il le resta : sa bibliothèque personnelle comportait seulement son bréviaire ; il réduisit son personnel au minimum. De nuit, il se relevait pour prier l’Office avec ses collaborateurs clercs, et y ajoutait d’autres psaumes et litanies. Tout son temps libre était occupé à écrire.
De ses œuvres nombreuses, on retiendra surtout sa Summa theologica, premier ouvrage du genre où la théologie morale ait été envisagée sur un plan aussi étendu.
Humble et charitable, il partit auprès des victimes d’une épidémie de peste avec un âne, chargé de vivres et de remèdes, et assista les mourants avec la plus tendre attention.
Son souci de réforme se tourna aussi vers son clergé, qu’il visita paroisse par paroisse, à l’improviste, y compris sur les territoires des deux évêchés suffragants de Fiesole et Pistoia.
Les papes le chargèrent aussi de prêcher la croisade contre les Turcs.
Ses dernières années furent une longue épreuve due à une fièvre lente qu’on appelait phlegmatique. En avril 1459, l’état empira. Il fit remarquer qu’il avait accompli les soixante-dix ans dont parle le psalmiste (Ps 89:10). Le 30 avril, il rédigea un testament, qui se réduisait à régler quelques dettes de ses neveux et quelques salaires.
Il s’éteignit non loin de Florence, à Montughi, au matin du 2 mai 1459, qui était la veille de l’Ascension.
Antonino a été béatifié par la voix populaire ; la canonisation eut lieu en 1523. Il se pourrait aussi que saint Antonino soit un jour prochain proclamé Docteur de l’Eglise.
William Tirry
1609-1654
Neveu de l’évêque irlandais de Cork-Cloyne, William était né en 1609 à County Cork. En gaélique, il faudrait l’appeler Liam Tuiridh.
Entré dans l’Ordre augustinien, il étudia à Valladolid (Espagne), Paris et Bruxelles.
Ordonné prêtre, il gagna l’Irlande en 1641.
En 1649, il fut nommé prieur du couvent augustinien de Skreen. Cette même année commençait la «conquête» de l’Irlande par le gouvernement de Cromwell.
Une loi de 1653 décrétait que tout prêtre catholique romain irlandais était coupable de trahison. William Tirry dut se cacher, ainsi que d’autres prêtres.
Sur les indications d’un traître qui s’était fait payer pour cela, William fut découvert. Au moment de son arrestation, il portait les ornements sacerdotaux.
En prison à Clonmel, il refusa d’adopter la religion protestante.
Il fut condamné à mort. Un autre religieux, qui fut jugé en même temps que lui, raconta que William portait son habit de religieux augustinien, qu’il fut conduit au lieu du supplice et laissé contre la potence pendant qu’il priait le chapelet. Après qu’il ait béni la foule rassemblée, il pardonna à ceux qui l’avaient trahi et réaffirma sa foi. Catholiques et Protestants en furent émus.
Après quoi, il fut pendu, le 2 mai 1654.
Il a été béatifié en 1992.
Giuse Nguyễn Văn Lựu
1790-1854
Ce pieux paysan était né vers 1790 à Cái-Nhum (Cochinchine).
Devenu premier catéchiste à Mac-Bac, il servait fidèlement la communauté chrétienne.
Il fut arrêté en 1853, avec six notables de la chrétienté, en même temps que le père Philiphê Phan Văn Minh. Ce dernier fut exécuté dès le 3 juillet (et sera canonisé en 1988).
Giuse s’était spontanément offert aux soldats, qui recherchaient un prêtre du même nom : Phêrô Nguyễn Văn Lựu, lui-même martyrisé le 7 avril 1861 (et aussi canonisé en 1988).
Les mandarins avaient condamné ces prisonniers à être «seulement» exilés au Tonkin à perpétuité. Plusieurs n’eurent pas le courage de persévérer, pour éviter la séparation de leur famille. Mais le roi cassa cette sentence, la trouvant trop douce.
Finalement, Giuse mourut d’épuisement dans la prison de Vinh-long (Cochinchine), le 2 mai 1854, invoquant les noms de Jésus et de Marie.
Béatifié en 1909, il fut canonisé en 1988.
La fête commune de tous les Martyrs du Vietnam est au 24 novembre.
José María Rubio y Peralta
1864-1929
Cet humble fils d’agriculteurs naquit le 22 juillet 1864 à Dalías (Almería, Espagne), un de leurs douze (ou treize) enfants, dont six mourront en bas âge. Les parents, Francisco Rubio et Mercedes Peralta surent éduquer chrétiennement leurs enfants.
Après ses études secondaires à Almería, il entra au séminaire diocésain, puis à celui de Granada, et reçut le sacerdoce en 1887. Il avait l’intime désir de devenir Jésuite, mais l’assistance qu’il donnait à un vieux prêtre malade l’en empêcha.
Vicaire à Chincon puis curé à Estremera, il fut envoyé par son évêque à Tolède pour passer la licence de théologie et le doctorat en droit canonique.
A son retour, il enseigna au séminaire la littérature latine et la théologie pastorale, en même temps qu’il fut nommé chancelier du diocèse de Madrid.
En 1906, il entra enfin chez les Jésuites. Déjà il se disait jésuite de cœur, cette fois-ci il l’était vraiment et rejoignit la maison des Jésuites de Madrid en 1911, où il restera tout le reste de sa vie.
Excellent prédicateur et directeur spirituel, il savait rapprocher les âmes de l’amour de Dieu dans le sacrement de la Réconciliation.
Présent dans Madrid, il visitait les pauvres, les marginaux. Il s’entoura d’associations de laïcs pour compléter ce travail apostolique, comme la Garde d’Honneur du Sacré-Cœur ou les Maries des Tabernacles. Des écoles s’ouvrirent, qui dispensaient un enseignement tout-à-fait académique. D’autres se vouèrent au soin des malades, à la recherche de postes de travail pour les chômeurs.
La simplicité et la persévérance de ce prêtre produisirent des prodiges. Il annonça des conversions, il connut l’avenir. Il fallait parfois attendre des heures pour se confesser. Son travail apostolique fut tellement reconnu qu’il recevra à sa mort le titre d’Apôtre de Madrid.
Malade, il fut reçu à l’infirmerie du noviciat de Aranjuez (Madrid), où il mourut le 2 mai 1929.
Il sera béatifié le 6 octobre 1985 et canonisé en 2003.
Bolesław Strzelecki
1896-1941
Bolesław était né à Suwalki Poniemuniu (Pologne) le 10 juin 1896.
Il fréquenta le séminaire de Sandomierz et reçut l’ordination sacerdotale le 21 décembre 1918.
Il exerça sa charge pastorale à la paroisse Saint-Michel de Ostrowiec puis à Radom. On le connaissait pour sa grande activité caritative envers les pauvres et les nécessiteux. On l’a appelé le saint François de Radom.
Entre 1919 et 1923, il fréquenta l’université de Varsovie et reçut le doctorat en droit canonique.
Il fut chargé de l’inspection des écoles d’enseignement religieux en même temps qu’il était le confesseur pour les religieuses, avant d’être nommé curé à Radom.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, il montra son patriotisme polonais en protégeant des prisonniers de guerre évadés.
Arrêté en janvier 1941 par les Nazis, il fut envoyé au camp de Auschwitz (Oswiecim) ; là, il retrouva des prisonniers originaires de sa paroisse, pour lesquels il quémanda un peu de pain.
Il mourut d’épuisement peu après, le 2 mai 1941, jour où le commémore le Martyrologe.
Il a été béatifié en 1999 avec une centaine d’autres Compagnons victimes de la répression nazie, qui sont honorés ensemble le 12 juin.
Dans l’actuel diocèse de Radom, il est le patron de la Caritas, avec saint Albert Adam Chmielowski et Mère Teresa (voir aux 25 décembre et 5 septembre).
Helena Goldberg
1882-1945
Helena Goldberg naquit le 6 juillet 1882 à Dłużek (Nowy Targ, Pologne).
Elle émit les vœux religieux chez les Sœurs de Sainte-Elisabeth, avec le nom de Maria Acutina.
Son martyre eut lieu le 2 mai 1945, à Krzydlina Wielka, Wołów (Pologne).
Helena Goldberg sera béatifiée en 2022, et inscrite au Martyrologe le 2 mai (pour ses neuf Compagnes, voir aux 20, 23 et 25 février, 1er et 24 mars, 11 mai).
Sandra Sabattini
1961-1984
Sandra Sabattini naquit le 19 août 1961 à Riccione (Emilie-Romagne, Italie CE), de parents pauvres et pratiquants.
Bien vite la famille se déplace à Misano Adriatico, pour loger chez un oncle prêtre.
Sandra écrivit un petit journal personnel quotidien, dans lequel on découvre avec quelle intensité elle vécut sa foi de façon très précoce.
En 1973, elle découvrit la Communauté Jean XXIII (v. 3 juin), dont le fondateur, Oreste Benzi, mourut en odeur de sainteté en 2007.
Pour Sandra, cette rencontre fut un catalyseur déterminant. Elle participa aux camps de jeunes et approfondit son engagement religieux.
En 1980, titulaire d’un brillant baccalauréat, elle commença des études de médecine à Bologne, dans le but avoué de devenir médecin missionnaire en Afrique. Parmi ses compagnes de la communauté, elle devint un exemple d’enthousiasme, de joie spirituelle, de disponibilité à donner son temps aux marginalisés, aux handicapés, aux drogués. Elle organisa des collectes, des manifestations diverses en faveur des «pauvres de la vie».
La jeune fille ne cherchait pas à se faire un nom, à se faire remarquer ; elle voulait une seule chose : devenir sainte.
Cet idéal est d’autant plus remarquable que les localités où elle avait vécu sont réputées pour leurs activités touristiques et mondaines. Mais Sandra ne voyait pas ce monde de plaisir.
Dans le cadre de cette même Communauté Jean XXIII, elle rencontra un jeune homme qui partageait réellement les mêmes idéaux. Ils se fiancèrent.
Mais Dieu avait un autre jugement. Sandra était déjà prête pour les noces éternelles. Voilà que le 29 avril 1984, elle fut renversée par une voiture. Après trois jours de coma, Dieu prit son âme innocente.
Un miracle fut étudié en 2012 : après que toute la Communauté eut demandé à Dieu l’intercession de Sandra, un père de famille guérit rapidement et définitivement d’un cancer aux intestins très avancé.
Sandra Sabattini devrait être béatifiée en 2021, et inscrite au Martyrologe le 2 mai.